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Un clair-obscur sous le pinacle résinifère [part. I]

Shinrin Shinpachi
Shinrin Shinpachi

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Lun 23 Déc 2019 - 15:28
Un clair-obscur sous le pinacle résinifère [part. I] 17kg
Hi no kuni | Urahi, capitale du Feu


Assis en tailleur sous une chapelle dont les parures d’or incarnaient fidèlement le côté sacré de l’édifice et la nature encore plus sainte de l’introspection véritable de celui qu’elle couvrait, Shinpachi, emmitouflé dans une épaisse fourrure pour ne pas être perturbé par le froid qui tentait, motivé par les vents, de s’engouffrer insidieusement jusqu’à sa peau pour lui mordre la chair, méditait. Les paupières closes, il avait d’une certaine manière quitté le monde réel pour s’aventurer dans une dimension plus onirique, sujette aux doux rêves et à l’accomplissement de sa spiritualité, une quête de l’âme débarrassée des besoins du vivant. Tel un moine bouddhiste, le chapardeur s’érigeait en symbole d’humilité et de vertu.

Malheureusement, cette sagesse n’était qu’éphémère. Alors qu’il s’était vigoureusement embaumé d’une paix intérieure qu’il ne connaissait que rarement, alors qu’il avait été littéralement absorbé par l’immensité propre de son âme, alors que la paix l’avait enfin conquis après tant de labeur et de temps passé à se recueillir sur ses fautes, il fut dérangé. Un simple bruit de réception à quatre membres, les mains venant soutenir les deux talons du voltigeur pour amortir la chute du voltigeur, parfaitement équilibré, qui se rétractait sur ses appuis comme un fauve tapi dans l’ombre du paysage nocturne.

Le Shinrin ouvrit les yeux sans faire le moindre geste, son corps restant comme transi dans la pierre. Parfaite immobilité, miroir de la sérénité qui disait à cet inconnu, de façon implicite, qu’il ne le craignait guère. Tranquille comme enfant dormant dans les bras de sa mère, Shinpachi attendît qu’on lui déclare les causes de ce dérangement.

Le protagoniste derrière lui, lentement, se redressa sur ses deux jambes, la tête basse comme s’il ne voulait pas trahir son identité. Cette ombre était au soir ce que le poisson était dans l’eau : elle baignait dans son propre univers, dissimulée par la voûte des secrets, une nuit épaisse éclairé de façon parcellée par un astre blanc brillant de façon timorée.

« Nous… »

Le fantôme nocturne n’eut pas le temps de prononcer un mot de plus. En se retournant précipitamment, Shinpachi prit assez d’élan pour expédier un senbon de bois qui fonça directement vers la cible, dans une trajectoire rectiligne et expéditive. Un « tchak » s’ensuivit, une onomatopée de bon augure qui disait, avec la voix des éléments, que le senbon avait trouvé sa cible. Néanmoins, les iris brillantes d’un rouge vermillon du chapardeur eurent un autre discours : elles lui montrèrent que le senbon s’était malencontreusement planté dans un masque qui avait été ôté à temps pour que le projectile ne touche même pas l’épiderme de la cible.

« … avons reçu une lettre estampillée par le chef du clan. »

Avant même que le masque ne soit abaissé, il reconnût qui se cachait derrière aux longs cheveux blonds noués à l’arrière dans une tresse qui se posait sur ses épaules. Kôjun. Sans doute celle qui était prête à donner sa vie pour lui. Mais celle qui, paradoxalement, lui était le plus insupportable depuis quelques temps, faute d’avoir tendance à lui faire la morale et, plus précisément, coupable de l’avoir dénoncé une fois, par le passé. Une erreur qui l’avait meurtri et dont il ne récupérait toujours pas, comme une cicatrice encore vive qui ne disparaissait pas. Une fois, c’était déjà de trop.

« Que dit-elle ? »

Il répliqua sèchement en se levant et en réajustant sa fourrure, après avoir refermé la petite sacoche qui contenait ses senbons. Au loin, les grillons chantaient en donnant à la nuit une vibration aigue naturelle, presque poétique. Bien que très proches physiquement, les deux Shinrin semblaient plus éloignés que jamais, campés chacun sur leurs positions, refusant de laisser l’autre empiéter sur son territoire bien gardé par une fierté mal placée.

« Tu n’as qu’à lire. »

Elle asséna cette réponse aussi sèchement que la question qui lui avait été posée, puis elle disparût dans la nuit en bondissant, comme à son habitude, aussi mystérieusement qu’elle était apparue. Là où elle se situait une seconde plus tôt, la lettre enroulée attendait sinistrement au sol, dans le silence de la nuit ponctué de quelques sanglots de grillons, que Shinpachi ôte le fil de son papier et la délie.
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Shinrin Shinpachi
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Lun 23 Déc 2019 - 15:31
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Hi no kuni | Au sud du pays


Quelques heures plus tard, au moment où la Lune atteignait le point le plus haut dans le ciel avant d’entamer la route de sa descente pour que renaisse, sous une lumière plus claire, un soleil dansant, Shinpachi se retrouvait aux portes du village, prêt à traverser l’honorable pont Araho. Saluant poliment les gardes, il passa l’obstacle et s’aventura sur les plaines, seul avec son sac à dos, sa lance, son matériel et ses armes.

Pendant de longues heures, il marcha en traversant les différents décors qu’il pouvait reconnaître aisément, même si le paysage était maquillé de ténèbres. Les prés, les forêts, les petits monts. Il avala la distance avec un rythme qui aurait pu paraître insoutenable s’il n’était pas habitué à la marche. En chemin, il s’arrêta sur plusieurs arbres illustres, dont un séquoia géant qui trônait en solitaire au milieu d’un ensemble de cyprès, tel un souverain parmi les soumis. Quelques fleurs attirèrent par ailleurs son attention, mais il ne put en savourer pleinement les couleurs, leur beauté saturée par le soir.

Il arriva bientôt au sud du pays, proche du pays du Rempart, Joheki no kuni. Il se permit une halte. Le jour se levait au-dessus de sa tête, l’aurore bousculant les ombres ; et devant lui, en même temps que le soleil montait dans le ciel, le rempart millénaire s’élevait dans toute sa splendeur, barrière naturelle de montagnes immenses et vertigineuses, tel des piédestaux érigés par une main divine pour que les hommes s’approchent un peu plus près du ciel.

Le monde avait un fils qui s’appelait Shinpachi, parmi les seuls à pouvoir arpenter les paysages du vivant en se disant : me voilà chez moi. Cette idée l’habitant de façon intime et substantielle, il ne pouvait qu’ignorer les frontières et, en symbiose avec cette harmonie planétaire, pontifiant d’un amour écosystémique, il songea en étant tout petit devant les géantes falaises que la terre était son seul refuge. Une façon de se persuader de vouloir rester en vie.

Il poursuivit sa route.

En fin de matinée, il discerna enfin l’épaisse forêt du sud, peuplée d’arbres gigantesque, une verdure foisonnante et luxuriante qui n’avait son pareil nulle part ailleurs dans la contrée. Les racines s’abreuvaient littéralement de l’eau de mer, dont le sel était filtré par les sols, aussi vrai que cette partie du territoire, tout au sud du pays du Feu, prenait presque la forme d’un archipel, sa connexion avec le reste de la nation n’étant tributaire que d’un lopin de terre. Les jambes usées par son périple, il s’autorisa une petite pause. Il monta à la cime d’un grand arbre, utilisa ses techniques mokuton pour y faire pousser quelques branches feuillies, puis s’installa dans ce hamac improvisé, moins confortable que son homologue, mais plus simple à installer.

Les dés font leur choix:

Après s’être convenablement reposé, le soleil commençait déjà à entamer sa deuxième partie de route. Il mangea un petit encas, reprenant la marche dans la dense forêt. Il rencontra alors un épais sentier, comparable à une route, et l’emprunta dans l’espoir de croiser du monde, sans savoir vraiment où aller, sinon dans une direction plutôt large et hasardeuse.

Son souhait fut exaucé bien plus vite que prévu.

Les dés font leur choix:

« Bien le bonjour, cher jeune homme ! Vous me semblez perdu, puis-je vous aider ? »

L’homme en question possédait une petite moustache blanche, un chapeau sur la tête et des yeux plissés derrière de petites lunettes. Son visage un peu rond, bien à l’abri derrière une grosse écharpe, témoignait d’un train de vie plutôt favorable. Il souriait avec générosité à Shinpachi, qui lui-même, vêtu d’une cape en peau tannée, lui rendît l’amicalité.

« Bonjour, cher monsieur. Je recherche le village le plus proche, afin de pouvoir me ravitailler. »

C’était bien entendu un vulgaire mensonge ; pour autant, il n’y avait pas d’argument plus fiable et facile à présenter.

« Hum… je vois. Vous avez dû faire un long voyage. Vous trouverez votre bonheur à six kilomètres dans cette direction. Le village de Gokakuyama n’est pas très connu, certes, mais il dispose de petits commerces qui feront l’affaire, je présume… ahem ! Belle région, n’est-ce pas ? Vous êtes en pèlerinage ? »

L’homme avait pointé du doigt une direction qui correspondait plus ou moins à l’idée que s’était faite Shinpachi. Mais la question qu’il posait désormais lui semblait plus indiscrète. Cela dit, le chapardeur était assez sournois pour ne pas se laisser prendre au piège.

« Merci bien pour vos précisions. Pour répondre à votre question, non, je ne suis pas en pèlerinage. Je suis plutôt du genre vagabond. C’est une partie du pays que je ne connais pas et qui recèle plus de charme que de réputation. Et vous ? »

Il renvoyait des sourires de politesse, tandis que le vieil homme, solidement ancré sur ses deux jambes, le fixait d’un air bienveillant. La question de Shinpachi le fit sourire encore plus. Il ne croyait pas un mot de ce que disait cet avorton ; rares étaient les jeunes hommes à s’aventurer dans ce coin reculé. Pour le reste, il n’en avait cure.

« Oh, moi… je ne suis qu’une vieille souche qui s’entretient et dépense son temps avant de ne plus en avoir ! Haha ! »

Cette plaisanterie fut la conclusion de leur rencontre. Shinpachi poursuivit sa quête.
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Lun 23 Déc 2019 - 15:32
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Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Le village de Gokakuyama s’étala devant ses yeux après avoir suivi une petite bifurcation indiquée par le vieil homme. Soulevant tous les doutes qui pouvaient planer dans son esprit, la présence d’une brouette pleine de bois lui infirma qu’il s’agissait d’un village de pêcheur, et lui confirma qu’il trouverait sans doute ici plus de bûcherons que de navigants des flots. S’autorisant une petite minute de préparation, il vérifia la position de tout son attirail. Sa sacoche de senbons, son fil d’acier, son parchemin explosif ainsi que sa bombe fumigène ; tout était bien en place. Il s’aventura, le cœur apaisé, dans le village.

Ce qu’il avait anticipé était plutôt juste. Il croisa un groupe d’hommes découpant des bûches, et un autre ficelant des rondins de bois. Visiblement, les villageois avaient opté pour une optimisation des ressources environnantes et sans doute vivaient-ils modestement de ce qu’ils pouvaient collecter autour d’eux, ce qui n’était pas malvenu. Pour autant, il tenta de repérer quelque chose de plus précis. En déambulant dans le village, il passa plusieurs rues habitées, puis arriva bientôt sur des maisons plus éparses avec des champs.

Seul dans ce territoire qui semblait presque étranger à Hi, il tomba sur quelques petits lopins de terre, des fermes un peu isolées du reste du village mais tout de même vivantes. L’une d’entre elles élevait du gibier, et l’autre affichait sans crainte tout un stock de sacs de céréales et de farine. C’est de cette ferme-là qu’il s’approcha.

Des aboiements de chiens annoncèrent son arrivée, et à peine se présenta-t-il à la clôture de la ferme que trois chiens se dévoilèrent, trottinant dans sa direction, comme s’ils étaient prêts à passer à l’attaque. Il réalisa, à cet instant, que le portail était ouvert, et que les canidés pouvaient aisément passer au dehors et le poursuivre.

Les dés font leur choix:

Si jusque-là son périple avait été relativement calme, l’arrivée des chiens annonça une toute autre tournure. Dépassant la barrière, le trio chargea tout droit en direction du shinobi. Shinpachi, proche de la nature, tenta de s’abaisser pour jouer de son charisme afin de calmer ces véritables gardiens de terres. Ce n’était pas la première fois qu’une bête affûtée pour l’attaque fonçait ainsi vers lui, mais à plusieurs reprises il avait su tempérer le caractère violent de l’animal pour endiguer sa soif de prédation, simplement en imprégnant d’harmonie le lien qui les unissait... un truc que seul un Shinrin ou un Inuzuka pourrait comprendre, convenons-en.

Ses yeux luisant d’un rouge apaisant, il observa les chiens avec une bienveillance dégoulinante, et après s’être mis à leur niveau, il commença à tendre la main.

« Je viens en paix… »

Mais pas eux. Plutôt cocasse fut la suite. Le premier fauve manqua de lui bouffer la main, et le chapardeur, qui croyait avoir apaisé les tensions, n’avait en fait que dévoiler sa vulnérabilité et sa crainte de devoir les affronter. Il retira sa main à temps mais tituba en arrière et tomba, effectuant in extremis une roulade pour esquiver un nouveau coup de crocs. Un des trois chiens bondît sur lui. Il s’affaissa puis leva ses deux pieds en hauteur pour le projeter par-dessus lui. Aussitôt, un autre tenta de refermer sa mâchoire pour le maintenir au sol. En roulant sur le côté, Shinpachi ne lui offrit que du tissu. Puis il se releva et tandis que le troisième revenait à la charge, il tenta d’escalader la barrière, mais se prit les pieds dedans et tomba à la renverse. Il glissa en reculant de plusieurs mètres sur les fesses pour s’éloigner du chien qui le poursuivait encore, avant de partir sur une enroulée qui lui permît de jeter ses jambes en l’air, cette fois pour se redresser. Puis il se mît en garde.

Le chien lui sauta dessus, toutes canines dehors, pour lacérer sa gorge. Il s’affaissa de nouveau comme pour le premier et décocha, au niveau de sa mâchoire, un puissant uppercut. Un second vint pour l’attraper au niveau de la cheville, dans l’espoir de le renverser. Il bondît derechef en évitant les incisives maudites et, profitant de son envol, asséna à celui-ci un puissant coup de pied descendant, frappant du talon sur le haut de son crâne, mais glissant sur sa tête, l’impact n’étant pas suffisamment précis. Puis il se mit à courir et les trois chiens le poursuivirent encore en poussant des aboiements.

« Au voleur ! »

L’alerte était donnée par un paysan du coin qui vit la scène en assistant avec stupéfaction à la gymnastique du shinobi qui trahissait, véritablement, son identité.

« Allez mes chiens-chiens, bouffez-moi ce maraudeur ! »

Il déclarait cet ordre en agitant une fourche qu’il utilisait pour ranger le foin, dans une sorte de vieille cabane où semble-t-il plusieurs de ses denrées étaient stockées. Mais le chapardeur n’avait guère le temps de s’attarder sur ce détail. Trois fauves aux babines baveuses, alléchées par l’idée d’un festin tout proche, avaient décidé de lancer une traque contre lui.


Dernière édition par Shinrin Shinpachi le Lun 23 Déc 2019 - 15:43, édité 1 fois
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Lun 23 Déc 2019 - 15:35
Un clair-obscur sous le pinacle résinifère [part. I] Slx1
Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Par chance, le chapardeur disposait d’un arsenal de technique plutôt vaste et bien pensé. S’il n’avait pas su, au fil des années, enrichir son répertoire technique et affûter ses capacités physiques, sans doute que les crocs acharnés de ces canidés auraient eu raison de lui. Pour autant, il sentît au bout de presque un kilomètre que ses forces commençaient à faiblir et que les fauves à sa poursuite, bien loin de subir la fatigue comme lui, étaient encore tout excités à l’idée de pouvoir goûter un peu de cet intrus sur leurs terres. Shinpachi ne savait ce qui poussait ces chiens à se montrer si déterminés à le croquer, mais il ne pouvait qu’admettre une chose : leur souffle était supérieur au sien, quand bien même il était entraîné. Bientôt, ses cuisses contractées par l’effort et les veines gonflées d’adrénaline, il se résigna à tenter le tout pour le tout en se dirigeant vers la forêt.

Là, il effectua une technique de clonage au moins pour séparer les chiens. Deux jumeaux de bois firent leur apparition, troublant un instant les canidés. Dans la forêt qui entourait le village, à plus d’un kilomètre des fermes, le trio de chien se figea, interloqué. Sans brusquer quoique ce soit, les clones effectuèrent, relativement lentement, des mundras. Shinpachi observa ses trois prédateurs. Son corps était transi par l’effort, chaud et douloureux. Son diaphragme se gonflait et se dégonflait à un rythme régulier qui symbolisait sa difficulté à tenir la cadence. Le simple fait qu’il se refusait à les tuer l’handicapait pas mal. Physiquement, ces carnivores étaient plus forts que lui. Pour autant, il était plus intelligent qu’eux.

Soudain, des racines naquirent sous les pattes des cabots enragés. Voyant ces chimères d’écorce tenter d’agripper leurs appuis, ils bondirent de tout côté tandis que Shinpachi, profitant de l’ouverture, reprit sa course folle. Constatant la fuite de l’un des trois jumeaux, le chien le plus futé se rendît à l’évidence que c’était sa cible prioritaire et, son flair aidant, il se mit à le pister en esquivant une nouvelle racine, à l’instar du deuxième chien, mais à l’inverse du troisième qui, pris au piège, commença à mordiller cette émanation souterraine de résine pour s’en débarrasser, en vain. Tandis que les clones de bois continuaient de maintenir en haleine le troisième prédateur, Shinpachi poursuivait sa fuite, le corps toujours secoué par le stress et le besoin de se sentir sauf.

Les dés font leur choix:

Ses pas continuèrent de s’enchaîner à un rythme diabolique. De peur de se rater et de prendre ne serait-ce qu’une petite seconde de retard qu’il savait hypothétiquement fatale, il se refusa à tenter d’escalader un arbre et se contenta de foncer, toujours tout droit, jugeant plus opportun de se livrer à une guerre d’usure. Mais en terme d’endurance, il était visiblement moins bien loti que ses poursuivants et, avec de plus en plus de surprise et d’angoisse au fur et à mesure de cette course frénétique dont il réalisait petit à petit qu’elle le conduirait forcément à une inéluctable confrontation, il sentît ses forces l’abandonner.

Les arbres épais s’étendaient tout autour d’eux, les laissant passer au travers de sentiers à moitié camouflés et tortueux. L’empire verdâtre respirait à plein poumon d’un univers tout entier dominé par l’écorce. Tout à coup, sans qu’il ne puisse le prédire, l’un des chiens accéléra. Ses muscles rompus par l’infernale cadence ne purent compenser cette soudaine hausse d’intensité et, rapidement, le monde fut happé par une descente totale, surprenante, dangereuse. Son visage s’écrasa sur le sol sans qu’il ne puisse avoir le temps d’amortir quoique ce soit ; il sentît même sa mâchoire craquer à l’impact. Le chien, après lui avoir croqué la cheville, avait rabattu son museau vers le sol pour faire choir le chapardeur qui s’était écroulé sur le ventre avec violence, son visage impactant la terre ; dans la foulée, tandis que le premier fauve mordait férocement le pied de sa cible, le second vint tenter d’attaquer la gorge. Shinpachi se retourna immédiatement et mit son bras en opposition tandis que, à l’unisson, les chiens commencèrent à secouer la tête de gauche à droite comme pour arracher des morceaux de chair, ce qu’ils firent plus ou moins, surtout au niveau du bras en opposition.

« Aaaaaah ! »

Shinpachi cria de douleur et, malgré la fatigue, le souffle lourd, il s’enroula sur le côté en entraînant les fauves avec lui dans un roulé-boulé. Celui qui lui avait agrippé le bras lâcha prise, mais pas celui de la cheville qui décida, pour asseoir sa position, de se camper sur ses pattes arrières et de descendre son arrière-train, rendant sa position plus lourde et assurée. Le second revint à l’assaut en claquant sa mâchoire au-dessus de la tête de Shinpachi, puis en lui lacérant ses bras et son visage avec ses griffes.

D’une rare violence étaient ces fauves canins.

« Dégagez ! »

Les chiens n’écoutèrent pas. Ils continuèrent de harceler le pauvre homme, en particulier le second qui, au plus proche des organes vitaux les plus sensibles de la proie sur laquelle ils avaient jeté leur dévolu, décida de redoubler d’intensité.

Mais Shinpachi ne l’entendait pas de cette oreille. Après une série de mundras effectuée au demeurant des coups de canines qui léchaient sa peau de plus en plus près, il posa sa main sur le sol en faisant apparaître la célèbre Amenonuhoko, la lance du pont céleste.

« Barre-toi, sale clebs ! »

La pointe de la lance s’éleva mais encore une fois, le chien utilisa ses réflexes vifs pour esquiver ; cependant, le ninja s’empara de son arme et l’abattît férocement sur le crâne de celui qui lui mordait la cheville. Ce dernier lâcha sa prise, permettant à Shinpachi de reprendre sa fuite.


Dernière édition par Shinrin Shinpachi le Lun 23 Déc 2019 - 15:45, édité 2 fois
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Lun 23 Déc 2019 - 15:37
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Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Fustigé par la fatigue et blessé, le chapardeur poursuivait sa course de terreur. Quelques secondes plus tôt, il avait frôlé la mort. Cette simple exposition à une évidente fatalité le tenant en haleine et le harcelant à l’usure lui fit reconsidérer son serment solennel, celui ne pas tuer, surtout des bêtes dépourvues de cognition et guidées uniquement par leur cerveau reptilien qui leur sommait de se battre pour vivre, ou pour défendre leur territoire, ce qu’ils faisaient à présent. Malgré tout, en dépit du fait qu’il était directement menacé, il se refusait à rompre ce qu’il s’était promis et, le cœur fragile mais vaillant, il continuait de courir en fuyant ces chiens de l’enfer.

Dans sa main droite, sa lance glissait petit à petit à cause du sang qui coulait de son avant-bras déchiqueté, liquide fuitant des plaies incisées par les crocs meurtriers, empêchant d’avoir une prise sèche et donc plus ferme.

Au bout du compte, il en eut assez. Il était désormais bien loin des fermes et du village, et son corps répondait de plus en plus difficilement à sa volonté. Même son esprit commençait à être brisé, notamment à cause des blessures qui l’avaient affaibli. Il enfonça sa dernière foulée et pivota autour d’elle pour faire face, sa lance brandie devant lui, ses yeux dardant ceux des fauves. Le premier d’entre eux se lança sur lui. Utilisant sa lance, il dévia sa trajectoire et le fit voler sur le côté. Le second passa à l’action. Il présenta à nouveau son arme en opposition et le chien mordît dans le bois de la lance, empêchant Shinpachi de pouvoir l’utiliser, mais lui permettant de pouvoir lutter de force contre l’animal.

Les dés font leur choix:

En tournant la tête, il remarqua que le chien qu’il avait repoussé se préparait à revenir. Il ne pouvait guère se permettre d’attendre que celui en face de lui s’épuise à mordre sa lance, aussi jugea-t-il nécessaire de clore le duel. Il fit basculer sa lance sur le côté et la tête du chien suivie, ouvrant sa garde sur le côté ; là, il frappa avec sa jambe dans sa gorge pour le mettre hors d’état de nuire. Le chien absorba le choc en reculant mais se mit à glapir de douleur et, après quelques pas de retrait, commença à pencher la tête, les oreilles basses, comme pour avouer sa défaite. Sa langue pendant dehors comme le symptôme d’une difficulté à respirer, qui n’était guère facilitée par toute l’énergie qu’il avait dépensé à poursuivre sa proie. Il laissa donc le duel à son congénère…

… qui profita du coup de pied pour saisir à la bonne hauteur la jambe lancée, sa mâchoire se renfermant durement sur la cheville déjà endolorie plus tôt par ses soins. Shinpachi sentît son articulation craquer, signe que la situation était vraiment de mauvais augure. Il voulut utiliser son arme pour assommer celui qui le mordait encore férocement mais le chien décida alors de reculer brusquement, ce qui le fit tomber de nouveau. Il le traîna par terre en agitant sa tête, secouant la jambe du ninja, tandis que son congénère canin, toujours intimidé, observait le déroulement de cette mise à mort.

« Tu ne me laisseras jamais tranquille ! »

Shinpachi ne se serait jamais attendu à être autant mis à mal par des chiens. Il se figura que ces compagnons de l’homme pouvaient véritablement être de mortels prédateurs une fois bien dressés et entraînés, comme devaient sans doute l’être ceux qui le persécutaient à présent. Du fait de son serment, il ne parvenait pas à se débarrasser des prédateurs et c’était bel et bien à cause de cela qu’il se retrouvait de nouveau sous les crocs incisifs.

Soudain, sans qu’il ne puisse s’y attendre, quelque chose tomba des arbres, pile sur la tête du fauve. L’animal ne lâcha pourtant pas sa prise. Comme s’il n’avait rien senti, il ignorait ce qui était en réalité une noisette tombée du ciel, pour continuer de darder sa proie avec férocité, résolu à la dévorer. Mais une autre noisette tomba. Cette fois, Shinpachi sentît la prise se desserrer. Plus lâche, la morsure qui avait fait craquer sa cheville lui permit de se dégager en frappant de l’autre pied. Le chien recula en lâchant sa prise mais se campa de nouveau sur ses appuis, vif et grognant, prêt à bondir de nouveau.

Une forme plutôt insignifiante tomba des arbres. Endolori, l’esprit brumeux, Shinpachi mit un petit temps à concevoir de quoi il s’agissait. Il eut l’impression qu’une ombre voltigeait de droite à gauche pour harceler le chien qui remuait, instinctivement, sa tête de droite à gauche également, comme pour suivre sa proie. Soudain, il prit un coup et fut renversé en arrière. Il poussa quelques jappements avant de battre en retraite. L’ombre continua de virevolter dans tous les sens. Elle frappa une nouvelle fois. Pendant ce temps, Shinpachi ramassa sa lance, la jambe gauche repliée, la droite toujours blessée. Prenant cette dernière à deux mains et la brandissant devant lui, il se prépara à un nouvel assaut, le liquide vermeil de son sang ruisselant sur tout son corps. Il constata, à peine une seconde plus tard, que les fauves battaient en retraite. Mais l’ombre avait disparu.

Soudain, il fut violement percuté au torse et la puissance de l’impact le projeta en arrière, le faisant s’étaler sur le dos. Il mit sa lance en l’air comme pour se protéger, mais c’était inutile. Quelque chose grimpa sur lui, escalada son poitrail, avant de frapper dans son bras pour le désarmé. Il tenta de se retourner, face contre terre, mais la chose passa alors dans son dos et le traîna, avant de le balancer contre un arbre. Il le percuta de plein fouet, sentant ses côtes vibrer sur son flanc droit lors de la collision. A quatre patte, regardant au sol quoique ce soit qui puisse miraculeusement lui servir d’arme ou de défense, il tenta de se redresser. Il fut alors frappé par un projectile sur le côté gauche, le plaquant contre l’arbre et, bientôt, quelque chose de pointu vint acculer sa tête contre le tronc.
Assis et adossé contre l’écorce d’un puissant séquoia, il ne put que se rendre à l’évidence qu’il était impuissant. L’objet pointu qui menaçait sa gorge était une longue aiguille de pin aux dimensions anormales ; il remarqua néanmoins que des kanjis étaient gravés dessus. Surtout, ce qui l’étonna le plus était ce qui tenait cette aiguille de pin.

Il aurait pu se dire qu’il ne s’agissait que d’un vulgaire écureuil mais visiblement, ce dernier avait des caractéristiques hors du commun. Un bandeau s’enroulait autour de sa petite tête, juste sous ses oreilles dressées ; et il était complété d’une autre bande qui recouvrait son œil gauche, montrant qu’il était borgne. Il avait derrière ses deux petites dents pointues une brindille, et son torse était habillé d’un gilet de combat. Son pelage était par ailleurs camouflé par une combinaison noire qui arrivait presque jusqu’au bout de ses petites pattes, mais finissait bien souvent par laisser dépasser ses griffes. Sa longue brune était figée derrière lui, mais arborait des perles noires et des tresses.

De son seul œil valide, il observait silencieusement Shinpachi avec un air de tueur. Cet écureuil-là n’était donc pas anodin. C’était un véritable commando. Un écureuil-ninja.

« Qui es-tu pour posséder Amenonuhoko, la lance du pont céleste ? »


FIN DE LA PARTIE I
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Un clair-obscur sous le pinacle résinifère [part. I]

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