| La valeur de la jeunesse [Pv Nō] | Hashimono Hidemi Avatar © : OC Expérience : 155
Messages : 35 Date d'inscription : 13/12/2019
| | Jeu 19 Déc 2019 - 18:05 | | Tap tap tap. Le bout du bokken tapait le sol à un rythme régulier. En face d’Himedi, un jeune homme, moins de quinze ans, arborant fièrement avec un bandeau frontal et un peu moins un sabre de bois également. Tout ce que l’aveugle constatait, c’était les bruits de frottement au sol, son opposant cherchant sa position, lui tournant un peu autour en cherchant une ouverture alors que lui continuait à taper, toujours à un rythme régulier, le plancher de la salle, sans lever son arme, sans montrer la moindre défense. A croire que le vieux moine avait pété un plomb et était juste devenu sénile d’un coup, alors que son regard restait clair bien que voilà, fixé vers l’avant, chose qui devait perturber le jeune shinobi qui se doutait de quelque chose, comme dans la plupart des légendes avec des aveugles. Tap tap tap. L’appui du ninja devenait plus sûr, le froissement de ses vêtements au niveau des genoux et surtout de son kimono tout blanc -prêté aux pratiquants, dont au moine, surement dans un soucis d'effacer les statuts pour que tous soient sereins- lorsqu’il levait les bras, peu discret, indiquait qu’il arrivait. Ses pas n’étonnaient pas vraiment celui qui écoutait, le gamin ayant sûrement inconsciemment adopter le rythme du vieillard qui accélérait les légères percutions, toujours contre le sol, pour que ses postures propres et étudiées ne soient pas perturbées. En d’autres termes, oui, Hidemi imposait un rythme, sans que cela ne semble être remarqué par l’apprenti qui était surpris de le voire reculer soudainement pour laisser passer un coup d’estoc un peu mou. Le second coup était plus sûr, maintenant qu’il comprenait sa situation et son sabre déviait pour essayer un coup de tranche horizontal où il rencontrait son compère, le bokken de l’aveugle qui se penchait pour coller cette arme d’entraînement dans son dos pour intercepter un nouveau coup. Instinct ? Technique secrète ? Rien du tout. Juste que les débutants répétaient à la lettre des séries pour intégrer à leurs corps à peine formés et ce, depuis ce matin. Le moine, lui, avait juste observé une petite heure, écoutant les sifflements des coups pour simuler ses leçons dans son esprit et mettait en pratique les enchaînements que les 'petits' du Dojo faisaient contre eux. La suite était des plus simples : de sa main libre, Hidemi attrapait le visage du genin et baissait son bandeau devant ses yeux, pivotant par la suite brutalement sur ses hanches pour donner de l’élan à son coup et vue la distance, assez courte vue que l’enfant était petit et le moine faisait près de deux mètres, il collait juste un coup de ‘pommeau’ dans le métal du bandeau pour projeter son partenaire d’entraînement qui s’effondrait pour ensuite se tenir le front, le coup raisonnant encore dans sa boite crânienne. Tap tap tap. L’aveugle battait la mesure, son regard fixant droit devant lui, le bout de son bokken tapant le sol, aggravant sûrement les maux de tête du jeune homme qui se traînait plus loin, laissant sa place à un autre, et cherchant encore à refaire de la place dans ses idées. Après tout, les jeunes ici affrontaient souvent d’autres jeunes entraînés aux mêmes styles, donc le gouffre entre ça et un vieil aveugle, moins fougueux et ne respectant pas les règles de la bienséance en agrippant la gueule de ses partenaires, ça pouvait choquer un peu, quand l’improvisation était rare et l’habitude absente. … Un peu plus tôt, le cinquantenaire avait étonné ses confrères du Temple du Lycoris en prenant le chemin du monde extérieur, lui qui restait souvent à méditer dans sa chambre ou dans les jardins, ou qui s’amusait à frapper dans le vide à ce même endroit pour sa gymnastique matinale. C’était l’heure de la pause, l’homme avait dormi jusqu’à quinze heures, et au lieu de se rendre aux archives du Temple pour que l’un des autres moines-ninjas lui fassent la lecture, Hidemi avait pris un chemin différent. Son explication ? Quelques jours plus tôt, il avait pu rencontrer de nouveaux Épéistes, les anciens étant soit partis dans une retraite, une nouvelle vie, ou dans le Monde Pur par le biais d’une mort au combat ou non. Les moines avaient voulus qu’il sorte un peu pour rencontrer la nouvelle génération ? Il avait mordu à l’hameçon. Ce qu’il avait constaté ? Qu’il y avait beaucoup plus de shinobis qu’avant, et lui avouait souvent un certain désamour envers cette espèce de caste, alors qu’il vivait à Kiri depuis avant sa création. Ce qu’il voulait voire en dehors du Temple ? Comment ils se débrouillaient. Ce qu’il se disait ? Franchement ? Ça allait… … Tap tap tap. « - … Quelqu’un d’autre? Dites quelque chose, je suis un peu perdu moi ici~ »Le vieil aigri aveugle était visiblement un vieux con taquin, aussi. |
| | | Nō Avatar © : Sabo (One Piece) / Bill Cipher (Gravity Falls) Expérience : 454
Messages : 85 Date d'inscription : 18/02/2018
| | Lun 23 Déc 2019 - 19:00 | | L'âge n'était très certainement pas le seul facteur d'aigreur chez un homme. Dans le cas contraire, lui aurait l'âme d'un vieillard. Ce qu'il ne croyait pas. Que ce soient ses parents, ses connaissances ou ses conquêtes, tous le lui reprochaient. Narotama dérangeait les gens avec son sarcasme permanent. Ses géniteurs n'avaient d'autre choix que de le supporter, c'était le poids de l'hérédité. Quant aux autres… C'est ce qui expliquait pourquoi le sabreur se complaisait dans une relative solitude. Et maintenant qu'il avait intégré un club restreint où tout le monde devait invariablement se connaître, il allait avoir l'obligation de s'en sortir - de la solitude, pas du club. Ce jour là était un jour d'entraînement pour lui, comme pour chaque cycle de rotation planétaire en vérité. Il était plutôt rare de ne pas le voir s'exercer au sabre dans une durée dépassant les 24 heures. Ça semblait être la seule chose qui ne l'ennuyait pas, qu'importe le temps qu'il y passait. Parfois, c'étaient deux sessions dans la journée, parfois une seule. N'allez pas croire qu'il se tuait à la tâche, pourtant. L'exercice était quelque chose qui tranchait son ennui à chaque coup d'épée donné à l'avatar qu'il s'en faisait, juste devant lui, dans l'éther. Et s'il avait été trop exigeant avec lui-même, le passe-temps serait devenu travail… Et le travail était ennuyeux. Il ne fallait donc surtout pas transformer le kenjutsu en corvée, ce qui lui avait valu les critiques de son enseignante, quand elle occupait encore ce rôle. Plus à s'entretenir que s'améliorer, Narotama maltraitait donc cet épouvantail d'ennui invisible en balançant son arme avec une rage qui n'était pas feinte. L'intention était une composante importante dans un combat, qu'il ait ou non un enjeu mortel. Sans intention, l'esprit seul - ou son absence - savait émousser même la plus tranchante des lames. Si l'adversaire connaissait un tant soit peu son art, un coup de taille ou d'estoc devenait aussi inefficace que si l'on maniait les katanas de bois prêtés aux débutants. Au contraire, un esprit sûr de pourquoi il levait son arme était aussi certain d'atteindre son objectif, même avec ces inoffensifs katanas de bois. C'était ce qu'il lui semblait avoir vu, quand le bonze qu'il avait reconnu de la fois au Complexe Shinobi avait vaincu un des pratiquants du dojo avec une facilité effrayante pour un aveugle. Un esprit fort contre un esprit émoussé, il n'y avait qu'une seule voie pour le premier : le triomphe. Le fracas du fer contre le fer, ou du fer dans l'air, ou du bois contre le bois, c'était sans doute la seule chose qu'entendait Hidemi Hashimono alors que sa question flottait tel l'invitation qu'elle était, attendant qu'une main audacieuse ne l'attrape au vol. Hiramekarei était lourde au bout du bras de Narotama, l'homme au chapeau différent de celui que tout le monde connaissait, et qui aujourd'hui ne portait ni son chapeau, ni son haori noir. Un simple kimono blanc avait remplacé tout cet accoutrement distinctif. Ici, tous étaient égaux. Balivernes. L'égalité n'était qu'un idéal sans substance concrète, une invention humaine dont tout le monde se satisfaisait puisque tout le monde craignait, à plus ou moins grande échelle, de trouver plus fort que soi. Hiramekarei était lourde au bout de son bras, alors Narotama la laissa pour cette fois. Il abandonna à sa prison de bandages blancs la double-lame ichthyoïde et la déposa dans un coin non loin de sa nouvelle destination. D'un pas lent, nonchalant comme à son habitude, le jeune homme avait récupère l'un des katanas de bois sus-mentionnés et rejoint l'aveugle, qu'il dardait d'un regard tout à fait valide à distance de voix suffisante pour qu'Hidemi sache que c'était à lui directement que l'on s'adressait. Mais de toute façon, il l'avait sans doute déjà entendu arriver. Un sourire en coin était suspendu à ses lèvres depuis qu'il avait entendu le vieux narguer les épéistes en demandant un nouvel adversaire, et ça Hidemi ne l'entendait pas en revanche. Narotama aimait ce comportement, et lui aussi ferait des efforts pour ce duel. Même à se faire corriger, il ne regretterait pas ce geste… - À mon tour si vous voulez bien, monsieur, fit-il, poli. Mon nom est Narotama, continua le garçon. Se présenter n'était peut être pas utile. Peut être était-ce prétentieux que de croire que son nom intéressait de quelconque manière son vis-à-vis. Quelle aubaine qu'il n'en croie pas un mot en ce cas. Le shinobi remonta lentement sa main droite jusqu'au sommet de son crâne, où ses cheveux semblaient se faire la guerre pour savoir qui règnerait après la chute du Tsar, et tira le bandeau ninja qui s'y trouvait pour le descendre au niveau de ses yeux. Maintenant, ils se rapprochaient de l'égalité de condition. Et sans doute que se priver d'un de ses sens ferait passer un mauvais quart d'heure au xanthe… Mais c'était toujours ainsi que l'on apprenait. Le vieux semblait avoir des méthodes plutôt non conventionnelles, et Narotama voulait en éprouver toute l'efficacité dans les conditions auxquelles son adversaire avait dû adapter son style de combat. - Prêt ? Demanda-t-il, le métal devant ses deux émeraudes. Et comme pour imiter Hidemi, Narotama se mit à battre du sabre et à tendre l'oreille... Tap tap tap. |
| | | Hashimono Hidemi Avatar © : OC Expérience : 155
Messages : 35 Date d'inscription : 13/12/2019
| | Mar 24 Déc 2019 - 2:39 | | Le premier réflexe du moine était de faire glisser son pied droit légèrement en arrière en dessinant un quart de cercle et de plier un peu les jambes pour assurer ses appuis, levant son bokken comme s’il s’attendait à arrêter un coup qui ne viendrait pas. Pourquoi ? Parce qu’il avait entendu l’étrange bruit d’une étrange arme déposée au sol et vue la distance entre ce qu’il savait être sa propre place et la localisation de l’écho lointain de Hiramekarei. Non, Hidemi n’avait pas senti l’étrange pouvoir de ce que possédait le Sabreur, mais le poids de son partenaire lui avait fait croire à un moment à un corps humain et la sensation aux oreilles de l’arme déposée dans un coin l’avait, un court instant, laissé dans un flou des plus totaux. De toute évidence, même s’il avait forgeron, il n’avait jamais été confronter à ce genre de forme, à ce genre de matière. Malgré cette surprise, on ne pouvait pas parler de peur et le tissu de son kimono s’étirait sous la puissance de ses muscles gonflant. Est-ce qu’il s’était apprêté à arrêter une charge ou à encaisser un coup d’épée directement à même le corps ? Probablement. Même si ce n’était pas un comportement courant pour la plupart des gens de se laisser frapper pour comprendre quelque chose. Ce n’était pas un comportement étrange, et pourtant… Et pourtant, l’aveugle entendait les vis du bandeau de son interlocuteur frémir lorsque ce dernier cachait sa propre vue. Est-ce qu’il se recoiffait ? Est-ce qu’il s’arrêtait de bien le mettre pour ne pas avoir une blague comme le précédent partenaire d’entraînement ? Ce que celui se présentant comme Narotama ne pouvait voir, c’était qu’Hidemi, en réponse à cette action, avait descendu légèrement sa garde : il avait considéré, vue le bruit, que le bandeau était remis correctement sur le front, et sous-estimait de fait la taille de l’Épéiste, bien que ce ne fut de trois à cinq centimètres. « - Il n’y a aucun problème. Nous sommes bien ici pour s’entraîner, ce serait bien étrange de ma part de refuser… Je suis Hidemi, enchanté de faire votre connaissance, jeune homme. »Seconde surprise, alors que le xanthe demandait à son homologue s’il était prêt, il produisait un bruit qui s’équilibrait encore un peu Hidemi qui reculait d’une dizaine de centimètres. Étrangement, il ne pensait pas vraiment à un aveugle, mais plutôt à un musicien lorsqu’il entendait les tap tap au sol et sa pointe descendait d’avantage, pour rejoindre une nouvelle fois au sol. Tap tap tap. Bien que les deux bruits n’étaient pas tout à fait semblables, le moine tentait de se rapprocher de la sonorité des coups de Narotama, pour qu’ils puissent raisonner en cœur et produire cet effet dérangeant d’écho jumeau, d’ondes sonores qui s’additionnent. Le tout était maintenant d’isoler sa propre frappe pour localiser plus clairement celle opposée, mais il s’agissait ici plus d’une politesse ou d’une garde d’aveugle, pleine d’ouverture pour ceux qui pouvaient voire. « - Laissez moi juste un peu de temps pour décortiquer votre nom, il est peu commun… Mh, peut-être une référence aux champs de riz avec le ‘ta’ à la fin ? »Un peu d’étymologie, ça ne pouvait pas faire de mal, mais dans un même temps, Hidemi essayait de recevoir les ondes retours comme une chauve-souris. Certains aveugles claquaient de la langue et avait une image précis dans leur esprit, lui avait encore un peu de mal mais au lieu de parler la langue des hommes, il laissait Narotama subir l’une des craintes des gens aux regards éteins comme lui, celui de ne pas juste pouvoir se contenter de la parole donnée -chose sûrement un peu ironique pour un moine-. « - J’arriv’. »L’homme finissait à peine sa phrase qu’il venait gratter brutalement le sol de sa pointe pour la diriger vers la source des bruits, comme s’il tranchait en maintenir le contact le plus bas possible, et tout ça pour que son sabre rencontre celui de son interlocuteur et qu’il s’enroule un peu autour de ce dernier pour l’inviter à remonter l’épée à une hauteur qui serait une moyenne de leur deux torses. Une posture classique de tranchant contre tranchant, facilement désarmable, mais qui faisait beaucoup rêver les enfants, en plus de permettre à ces deux là de donner leur force physique avec l’appui, et leur degré d’improvisation une fois que cette opposition brute serait brisée, bien que pour le coup, Hidemi laissait la main à Nō. Après tout, celui qui en disait le plus serait sûrement le moins à même de créer de surprise. |
| | | Nō Avatar © : Sabo (One Piece) / Bill Cipher (Gravity Falls) Expérience : 454
Messages : 85 Date d'inscription : 18/02/2018
| | Mar 7 Jan 2020 - 1:01 | | Aussi aveugle que son vis-à-vis qu'il était, il n'y avait pour Narotama de solution que celle du toucher. Son ouïe n'était en rien comparable à celle du vieux moine, en effet, et cela bien qu'il se soit amusé à écouter l'écho de son épée de bois claquant sur le sol du dojo. Tout autour, même si aucun des deux combattants ne le pouvait voir, certains pratiquants s'étaient arrêtés pour regarder la joute qui opposait un aveugle à l'un des Sept Épéistes. C'était un spectacle sans doute peu commun. Tap tap tap. Le boken d'Hidemi frappait encore, se confondant aux bruits de l'épée d'entraînement portée par le xanthe. Conjointement, les deux sons semblaient se répondre d'une manière assez étrange. La musique, les mélodies, elles étaient de ces choses du quotidien dont les pouvoirs psychiques étaient terrifiants mais toujours injustement sous-estimés. Comment expliquer, sinon, que de simples sons puissent faire ressentir à un être toute la palette des sentiments humains ? Cette réflexion ne fut que de courte durée. L'arme d'Hidemi glissait déjà, et voilà qu'elle rencontrait celle de son opposant en remontant pour la croiser à une hauteur ajustée par leurs gardes respectives. Bois contre bois, aucune importance. Le chapeauté Nō n'avait de cesse de tourner en boucle les conseils de sa maîtresse Isuke. Un esprit affûté était la meule des lames les moins tranchantes, et l'inverse émousserait même sa chère Hiramekarei. Ce n'était pas véritablement une épreuve de force ou de dextérité. À l'aveugle, cet entraînement devenait un affrontement mental à l'instar d'une partie de go. "Bonne idée, mais le riz n'y est pour rien… Commença le xanthe suite aux mots du vieil homme, qu'il pensait n'être que subterfuge pour évaluer la position de son visage. C'est l'épithète d'un ancien dieu d'une région lointaine. Signifiant 'le meilleur des hommes'. Mes parents sont des idéalistes." Mais alors qu'il parlait, le jeune homme ne se contentait pas de donner des informations à son adversaire par écholocalisation. Il sentait, éprouvait la force impressionnante du moine croisant la lame avec lui. Une chose intéressante à savoir, pour un pratiquant d'arts martiaux, c'était que la plupart des corps humains suivaient des schémas de proportions plutôt réguliers que l'individu bien formé pouvait utiliser à son avantage, qu'importe la carrure de l'ennemi. Il s'agissait d'avoir des repaires. Jaugeant l'angle du boken et la pression exercée par Hidemi, Nō se révélait capable de se représenter approximativement la position qu'il avait adopté. Et le blond avait qui-plus-est la chance de savoir d'avance la taille de son sparring-partner, nul besoin de l'estimer. C'était ça, son avantage. Il en fit bon usage alors que ses lèvres déblatéraient encore, la lame de bois glissant sur le boken sans le lâcher. Le contact de l'arme adverse était son repère. Le perdre, c'était être réellement aveugle cette fois-ci. Il glissait donc vers le bas du boken, son corps agile fléchissant de même comme s'il cédait à la force d'Hashimono Hidemi. Le but de la manoeuvre était très simple, et s'il ne sous-estimait pas son adversaire, le moine aurait peut être compris le but de Narotama. Mais il lui avait laissé l'initiative, et le xanthe s'en servirait. D'en bas, les jambes fléchies, Narotama pouvait faire usage de sa pleine force, tandis que les bras d'Hidemi, tendus qu'ils étaient et déroulés pour tenir son arme, n'étaient pas à leur potentiel maximal. De plus, il était bien plus simple de forcer en refermant le bras plutôt qu'en l'ouvrant, et c'était bien de cela que se servirait Nō. Il glissa donc, et se redresse après sa flexion pour repousser le boken du moine vers le haut et ainsi ouvrir sa garde. Il n'y avait évidemment rien de compliqué à parer pour quelqu'un d'expérimenté, et sans doute le moine l'était-il, aussi l'Amejin se montrerait beaucoup moins scolaire que le précédent adversaire du Sendai. Dans son mouvement d'extension, le xanthe avait glissé sa jambe droite de sorte à prendre contact avec celle d'Hidemi. Une balayette ? Non. Il retira cet appui et profita de la micro-ouverture dans la garde de l'aveugle pour passer sur son pied, l'immobilisant, et tenter une frappe de l'épaule en plein dans son ventre. S'il touchait, Narotama déséquilibrerait le colosse en le faisant reculer de son autre jambe, tandis que la première restait sur place, maintenue par son poids. C'était donc le fracas du bois contre le bois, l'opposition de deux adversaires privés du même sens, et enfin celle de la fougueuse et inexpérimentée jeunesse contre la stèle solide et paternelle de l'âge. L'une volatile et qui trop souvent se dispersait, contre l'autre pleinement consciente de sa force et des moyens de l'employer. Il n'y avait rien de moins sûr que la victoire pour Nō, malgré son statut. |
| | | La valeur de la jeunesse [Pv Nō] |
Sujets similaires | |
|
| |