« Doute, regrets, souvenirs,... Je suis un déserteur.... »
Aujourd'hui je ne suis plus un ninja de la roche, mon nom est Yamada Shinobu, fils de Yamada Shinobu, eiseinin et c'est à ce jour que j'ai pris la plus grande décision de ma vie. Je quitte Rokkusu, récemment renommé Iwa. A l'heure où j'écris ces quelques lignes j'ai 24 ans, j'ai passé les dernières années de ma vie dans la déchéance la plus totale et aujourd'hui, brisant mes chaînes m'enfermant dans ce quotidien que je m'étais créé je vis enfin mes rêves.
Si je décide tout d'abord de débuter cet ouvrage c'est pour partager. Peut-être que je ne partagerais cette prose qu'avec mon papier et ma plume cependant dans cette aventure solitaire dans laquelle je m'apprête à me lancer à corps perdu je pense qu'il sera agréable d'avoir un lieu de recueillement.
En tout cas peut-être me connaissez-vous déjà ? Mon nom est-il connu à l'époque à laquelle vous lisez ce livre ? Peut-être en sachez vous déjà plus sur mon avenir que je n'en sais à ce jour... En tout cas je sais que c'est peut-être beaucoup vous demander, mais oubliez tout à priori sur moi en débutant cet ouvrage, car en lisant mes pensées que je dévoilerais ici-bas me comprendrez vous peut-être.
Jour 1 - A ce jour je suis considéré comme un déserteur, je fais les premiers pas dans cette vie que j'ai décidé de vivre et déjà je suis terrifié d'avoir fait le mauvais choix. Mon visage est meurtri, mon corps douloureux, pourtant malgré mes capacités d'Eiseinin j'ai décidé de ne pas me soigner, comme si cette douleur que je ressentais me permettais de m'alléger de ma peine. NUKENIN.. Triste titre pour un homme, je n'aime pas ce mot. Il est péjoratif, me fait voir comme un criminel mais le seul crime que j'ai commis est d'avoir décidé de suivre mes rêves plutôt que la voie qu'un village me dictait.
Peut-être est-ce naïf de penser ainsi mais je me vois comme un VOYAGEUR, c'est un titre que je préfère. Tout d'abord que ce mot met directement en avant le désir de voir, la curiosité d'un homme, la mienne. Je ne renie pas mon village à vrai dire je le porte encore dans mon coeur mais vivre une telle vie en addition à une vie d'Eiseinin au village de la roche est impossible. Soit-disant que vous êtes d'une trop grande importance au pays pour être éclaireur ou encore ambassadeur, que mes capacités étaient plus "utiles" enfermé entre quatre murs qu'à l'extérieur de ces barreaux...
Malgré ça c'est le premier jour et mes pensées sont brouillées. Je regrette. A vrai dire il y a beaucoup de chose qu'avec du recul aujourd'hui je ferais différemment, car si j'ai pris cette décision de quitter mon village natal, cela est triste à dire, mais il y a encore des liens que j'aurais aimé tisser avec certaines personnes... Malheureusement aujourd'hui je n'en aurais plus l'occasion.
En tout cas pour l'instant je marche, je suis l'étoile polaire, celle-ci devant me mener vers une contrée inconnue. La nuit tombe, mes yeux embrumés de larmes commence à se fermer, je pense m'endormir ici ce soir, je ne ferais pas de feu de camp, je suis un Nukenin aujourd'hui et la fumée rend le tout trop risqué. Je dormirais donc dans le froid, proie aux bêtes sauvages de ce pays,.... J'ai peur.
Jour 2 - Je m'éveille avant l'aube, je n'ai pas dormi, je mange mes premières provisions que j'avais préparé dans mon petit sac et je me remet en marche. Ce matin mes bleus me font mal mais la douleur se dissipera bientôt, voilà que même mes blessures semblent lentement tourner la page.
Le matin est porteur d'espoir et avec celui-ci je ne cesse de me rassurer, je me murmure que j'ai pris la bonne décision, que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, que je ne pouvais continuer de vivre dans de telles conditions. Cependant je ne croyais pas en mes propres paroles.
J'avança donc comme un zombie errant jusqu'à ce qu'inconsciemment, sans le savoir je dépassa en fin d'après-midi de cette deuxième journée de marche la ligne imaginaire délimitant la frontière du pays de la roche. Mon esprit ne le sut pas sur le coup cependant c'était la première fois que je sortais de cet endroit... Je n'étais pas d'humeur à la fête, contrairement à mes expectations mais bon, tout ce que j'espérais était que je ne regretterais pas toute ma vie cette erreur sûrement trop grande pour être réparée....
Ce soir je m'endors une nouvelle fois dans le froid, dans le doute, mon ventre gargouille mais je n'ai pas faim. Je regrette.
Jour 3 - Aujourd'hui est sûrement un jour comme les autres, sûrement mon corps va-t-il encore errer dans une direction inconnue jusqu'à tomber sur de la population... En tout cas je n'espérais même plus retrouver le moral et la faim qui me tordait les boyaux, non pas par manque de provision mais par négligence, n'aidait pas à retrouver une mine fraîche.
Ma peau blanchâtre et mon corps fragile se dessinait de plus en plus et peu à peu mes jambes ne désiraient même plus me porter. Aujourd'hui j'ai trébuché sur ma longue route. J'ai trébuché, suis tombé et n'ai pas réussi à me relever. M'écroulant sur le sol j'ai pleuré quelques larmes de mon corps sur le sol boueux. Frappé ce dernier de toute ma rage évacuant mes dernières forces sur le sol avant de m'écrouler sur ce dernier. Lentement ma vision se troubla et laissa place à l'ombre.
Une voix....
Jour 4 - Je m'éveille dans un endroit différent duquel je me suis endormi. Un toit, un bruit récurent de grain broyé. Je m'éveillais dans un drôle d'endroit. Par la fenêtre que j'apercevais au loin en m'asseyant sur le lit je pouvais observer un petit ruisseau qui glissait sur les planches battantes d'une roue à eau. Celle-ci qui entraînait un moule à grain expliquant le bruit. Comment avais-je terminé ici ?
Là quelques minutes plus tard une jeune fille très jeune et une seconde adolescente arrivèrent dans la pièce pour y laisser de grosses meutes de foins. La petite en voyant l'homme éveillé lâcha sa meute de foin et laissa échappé un bruit rapidement étouffé d'étonnement. Je me retournais les remarquant ainsi. La plus grande pris la petite par la main, lâchant elle aussi sa meute de foin et l'emmena à l'extérieur. Où étais-je réellement ?
Une bonne vingtaine de minutes plus tard un homme plus âgé revint avec la plus petite accrochée à sa jambe suivit de l'adolescente qui le regardait de manière très agressive. Le père avait un regard tout à fait bienveillant, il vint suivit de sa femme qui m'apporta une bouillie de riz. L'homme essayait d'avoir des informations, informations que je décida de ne pas lui donner, dans le doute d'être toujours à Tsuchi no Kuni et ne souhaitant pas vendre le fait que j'étais un déserteur si mon nom était devenu connu.
Je me satisfaisait de ne pas répondre et bizarrement celui-ci ne prit ni la mouche, ni se méfia du jeune homme. Cependant le ninja que j'étais avait fait une erreur, mon bandeau était toujours accroché à ma ceinture, celui du pays de la terre.
L'HOMME ▬ Excusez moi de vous déranger mais ce bandeau à quel village appartient-il ? Je n'ai jamais vu ce genre de logo dans le coin... Il n'a pas l'air de faire partie de l'un de nos clans.
Qu'avais-je fait ? Où étais-je ? Voilà milles questions que je me posais suite à ce début d'interrogation. En tout cas une chose était sûr, je n'étais plus au pays de la terre !
Jour 4 - Ces personnes je me posais des questions à leur propos, comment un habitant du pays de la terre ne pouvait plus faire partie de ce territoire. Cet homme était quelqu'un de bien spécial. Son visage était rond et rustre. Ses yeux amandes étaient bien ceux qui me semblaient si communs cependant. Les deux jeunes filles avaient sa forme du visage, cependant elles avaient l'air de vraies étrangères. Leurs yeux étaient ceux de leur mère sûrement complètement étrangère de par son apparence très peu commune.
Si les alentours qui entouraient cette ferme que je visitais en leur compagnie m'étais singulière c'était les animaux qui résidaient dans celle-ci qui m'étaient complètement étrangers. Non pas que je ne connaissais pas l'espèce dont faisaient partie ces bêtes étranges mais bien parce que celles-ci étaient plutôt rares et très rarement aperçues. C'était des singes, non pas de petits babouins que l'on pouvait rarement apercevoir, mais de réels chimpanzés. Ces bêtes étaient plutôt drôle à regarder, tout à fait semblable à nous ces animaux semblaient presque comme des petits enfants, certes simples mais adorables.
Cette ferme ressemblait à l'endroit où j'avais vécu toute mon enfance. Un endroit en parcimonie que je croyais au sein du pays de la Terre alors que celui-ci était réellement, bien que je ne pouvais pas m'en douter pile sur la frontière séparant le pays de la Terre d'un pays limitrophe.
L'endroit était bien sympathique, la joie émanait de ce genre de places comme l'eau d'un ruisseau. Les enfants se mélangeaient aux animaux de la campagne tandis que leurs parents se satisfaisaient de mettre à manger à la table de leurs enfants et à améliorer le confort de la famille. C'était là une vie bien simple, pas de système économique, pas de civilisation réelle cependant pouvait-on considérer ces gens comme des personnes si lointaines de nous ? En tout cas celles-ci semblaient plus heureuses et c'est cette joie ambiante qui me fit oublier lentement ma récente dépression.
Dans les champs je me suffit à jouer avec les chimpanzés et les deux petites filles. Bien que la plus petite m'avait adopté et m'appelait déjà "Oniii-chan" à tout vent l'autre semblait distante et son regard toujours aussi froid me glaçait le sang. Pourtant de temps en temps on sentait sur son visage une curiosité à mon égard, une petite vague de chaleur dans ce regard froid qui m'amenait à penser que, peut-être, pourrait-elle m'accepter avec le temps.
J'étais dans cette ferme en étranger, je ne leur avais dit ni mon nom ni mon prénom, ni même ma provenance. Ceux-ci ne savaient rien du nouveau pays de la terre qui se mettait en place, ils vivaient seuls dans cet endroit à l'écart.... C'était ça que je voulais voir, ceci qui m'avait poussé à quitter mon petit confort Iwajin pour aller à l'aventure à l'extérieur de mon appartement prêt à vivre sur le sol boueux pour voir ce genre de paysage de bonheur.
Lentement je comprenais toutes mes actions et mes regrets passés commençaient à se dissiper. La page se tournait enfin.... Il était peut-être temps de leur donner mon appellation :
« Je suis YAMADA, Yamada Shinobu je suis un médecin voyageur ! » S'ouvrait-il enfin, dissipant ses doutes en même temps qu'il tournait la page sur ses regrets passés.
Jour 5 - C'est ce jour-ci que tu es apparu, toi qui deviendrais par le futur mon fidèle compagnon, un ami dans mon solitaire voyage. Tu étais là, ton regard tourné vers moi, curieux, tu te posais silencieusement sûrement des millions de question. Et c'est en me tendant ta main qu'a commencé notre épopée.
Tu étais un chimpanzé, lorsque je t'eus connu, ce jour-là, tu devais avoir quelques mois. Ton visage était petit, fripé, tu tenais à peine debout mais tu étais mignon. C'est à cause de ta petite bouille adorable que je vins vers toi. Au milieu de l'herbe tu m'avais tendu la main et je l'avais saisi avec amitié pour te saluer. Apeuré tu avait glissé ta main hors de la mienne et avait reculé de quelques pas. Cependant je sus rapidement te montrer que je ne te voulais aucun mal. Voilà comment l'amitié est née.
Rapidement nous devinrent proches. On m'apprit rapidement que tu étais atteint d'une faible constitution qui ralentissait ta croissance et t'empêcherait sûrement de grandir plus que ta taille actuelle. C'était triste. C'est aussi ceci qui me rapprocha de toi. Je me sentais bien de devoir m'occuper d'une petite bête qui avait besoin de mon aide.
C'est donc ainsi que nous nous adoptâmes tout deux. Tu étais ma petite bête à moi et rapidement je te nomma à ma guise. Ton prénom d'origine était Daïgoro cependant celui-ci ne me plaisait pas, il ressemblait au nom d'un gorille fort et cela sonnait un peu comme une blague compte tenu de ta situation. Je décidai donc de t'appeler Da.
Jour 6 - Cela faisait 3 jours que je squattais chez ces gens et il était temps pour moi de partir. J'avais changé mentalement. Ces personnes m'avaient remonté le moral et m'avaient permis de me remémorer ce que je cherchais. Cet endroit était exactement la raison de mon départ d'Iwa, des lieux de sérénité, des gens biens, un paradis que je n'aurais sûrement jamais vu en restant au village.
Je voulais voir le reste du monde, connaître tout ces havres de paix. Me lier d'amitié avec de nombreuses personnes mais aussi avec des petites bêtes comme Da-kun. Avant de partir je remerciais les personnes qui m'avaient accueilli dans leur maison. Ils me remercièrent aussi, je tapota la petite tête de la petite dernière qui dissimulait ses larmes sous un voile de déception tandis que la plus grande me prit dans ses petits bras... C'était sûr, jamais je n'oublierai ce court instant passé ici.
Je repartais donc sur mon chemin une boussole à la main, le regard relevé, prêt à en découdre avec le monde !
« Ikuzo Da-kun ! » S'en suivis le début de leur aventure.