C'était complètement hors du personnage. Il n'arrivait tout simplement à croire ce qui se déroulait. Comment une inconnue avait pu le convaincre de commettre un tel acte ? Lors de son chemin vers un endroit peu visité, ses pieds ne cessaient pas de tenter la fuite. Même son pauvre esprit fatigué lui murmurait de faire demi-tour avant de commettre l’irremplaçable. Pourtant, Kei n'arrêta pas. La tête haute, le corps prêt à une attaque de tout genre, il continuait sa stupide mission jusqu'au domaine des Metaru. Cette famille ne l'intéressait guère pour des raisons x, pourtant, un certain Kenshin l'avait aidé à accepter Kumo comme son propre village. Heureusement pour lui, sinon, la mort serait arrivée rapidement suite à un déserté.
Le domaine de la famille du métal était impressionnant. Le colosse ne se sentait pas la bienvenue, mais ils devront accepter sa présence. Il ne comptait pas arrêter de voir Jun. Enfin, ça déprendrai d'elle suite à son cadeau. Quelle misérable tentative pour conquérir le coeur d'une tueuse. Des fleurs, précisément, des roses blanches. Les autres fleurs ne l'inspiraient pas, leur signification trop vaste. La rose rouge classique se montrait beaucoup trop voyante pour une simple déclaration. Kei ne cherchait pas honnêtement à prouver un point, mais suite à des conseils, il souhaitait mettre cartes sur table avec la personne la plus précieuse à ses yeux, Jun. Devenue une figure beaucoup trop importante en quelques semaines, un record.
À son grand étonnement, le Yoshino eut le droit de marcher jusqu'à la résidence de sa princesse. Il croyait se faire attaquer de tous les côtés, mais le silence régnait. Bah ils étaient où les grands et forts Metaru ? Trop calme à son goût, il frappa trois coups sur la porte. Entrer sans permission ne lui plaisait jamais. Comme un gentil mouton, il attendit sans broncher et observa le bouquet dans sa main. Il soupira et craignait la réaction de sa partenaire. Quelle idée de merde, des putains de fleurs. Lorsque la porte s'ouvrit, il tenta presque de cacher le bouquet derrière lui. C'était qui elle ? Kei se répondit aussitôt: une metaru. Quelle honneur, mais ça ne répondait pas a pourquoi elle était chez Jun. D'ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi elle vivait dans un domaine familiale de Kumo. Il avait compris l'objet d'une colocation, mais pas plus.
Assise en tailleur au milieu d’une pièce où des feuilles volantes et des parchemins étaient en pagaille, tu t’entraînais à sceller et desceller des objets de tailles variées.
Le fuinjutsu était une discipline à laquelle tu venais tout juste de s’initier. Tu avais toujours trouvé cet art fort pratique, aussi bien en usage dans la vie courante qu’en combat. Les exploits de Meikyû Raizen lors de la finale du Grand Tournois de Kaze et durant le combat « amical » qui t’avait opposé au jônin lors de votre séjour à Hayashi avait fini par te convaincre de te plonger dans celui-ci. Depuis ton retour du Pays du Bois, tu t’attelais donc à la maîtrise des sceaux durant ton temps libre. Kenshin n’étant pas disponible pour t’enseigner et ne désirant pas avoir un parfait inconnu comme instructeur, tu te débrouillais donc seule dans ton coin ; s’aidant des ouvrages trouvés à la Grande Bibliothèque.
Ton nouveau domicile étant une maison familiale comportant plusieurs pièces, tu avais alors transformé une en une « salle d’entrainement au fuinjutsu». Tu l’occupais que depuis quelques jours mais il y régnait déjà un grand désordre. N’étant pas une adepte du rangement, tu laissais tout à l’état à la fin de chaque entrainement et n’ayant aucun respect pour l’espace que tu occupais, tu avais même écrit sur les murs lorsque tu étais à court de feuille ou de rouleau mais que tu avais envie de poursuivre ton apprentissage. La pièce ressemblait donc présentement à un lieu d’activités mystiques qui ferait peur aux plus superstitieux qui n’auraient aucune connaissance des natures des signes dessinés un peu partout.
Tu t’appliquais à écrire sur un parchemin posé sur une table basse - seul meuble qui ornait la pièce - lorsque quelqu’un qui toquait à la porte te force à suspendre ton geste. Tu marques une pause bien brève avant de poursuivre, décidé à ne pas te lever pour aller ouvrir mais le visiteur insistait. Tu prends alors le temps de finir le signe en cours d’écriture avant de reposer le pinceau et te diriger vers la porte principale. Tu te demandais qui ça pouvait bien être car tu n’attendais aucune visite.
Tu tombes nez-à-nez face à un mini-géant. Tu étais considérée comme géante pour quelqu’un de ton sexe mais cet étranger t’obligeait à lever les yeux et assez haut afin de pouvoir plonger ton regard dans le sien.
- Jun est sortie, fais-tu d'une voix placide avant de refermer aussitôt la porte.
La jeune ronin avec qui tu partageais le toît t’avais mis au courant du fait qu’elle fréquentait un homme. Tu étais certaine qu’il s’agissait de ce géant devant ta porte mais Jun n’était pas présente et l’idée d’inviter l’amoureux à patienter à l’intérieur n’avait même pas effleuré l’esprit de ton être peu accueillant …
Dernière édition par Gentoku M. Yamiko le Lun 27 Mai 2019 - 14:16, édité 1 fois
Ce fut très difficile de résister à l'envie de coller son poing contre la surface dure de la porte, et peut-être aussi sur la douce figure de la Metaru. Le grossier schéma d'une conversation entre Jun et lui prit forme dans son esprit nuageux. Donc oui, il avait compris pour la colocation, mais à cette soudaine présentation peu chaleureuse, Kei ne s'imagina pas que cette femme pouvait être la fameuse Yamiko. Devait-il être surpris ? Difficile de penser qu’un tel phénomène humain comme Jun s’allierait à un ange pour cohabiter sous un même toit. Il pouvait déjà prendre en note que la brune possédait un caractère bien trempé, une intuition peut-être ?
Kei ricana dans sa tête et décida que le bouquet sera remis à sa belle avant la fin de la journée. C’était un simple défi à ses yeux. Si cette femme lui résistait, il n’hésitera pas à user de la force pour pénétrer jusqu’à la chambre de son amante. Pour l’instant, le colosse pouvait déjà commencer par l’embêter, chauffer un peu son esprit. Sa main vint retrouver la porte à plusieurs reprises. Son attitude brusque et chiante n’allait pas disparaître du jour au lendemain. La Metaru devenait son passe-temps jusqu’à ce que Joo pointe le bout de son nez.
« Metaru, je ne lâcherai pas cette porte. »
Un avertissement ou une menace ? Son ton calme et amusé aidait difficilement à saisir le sens de sa présence. Une chose est sûre, Kei tenait à sa parole : il frappait maintenant le bas de la porte avec son pied. Il en avait rien à foutre si la jeune femme aux belles formes tentait de trouver la paix, le rouquin prenait un malin plaisir à vouloir la déranger. Au final, il ignorait complètement pourquoi il persistait. Jun n’allait pas apparaitre comme par magie et il se doutait que son « amie » lui mentait. Même s’il réussissait à déposer les roses sur le lit de la kunoichi, ce ne serait pas suivre son plan à la lettre. Alors.. quoi de mieux que de perdre son temps ? Si elle acceptait enfin de dévoiler son visage, ils pourraient faire connaissance.
Ton regard qui jusqu’à présent était resté neutre devient soudain froid alors que, sans broncher d’un iota malgré la menace du colosse, tu fixes ce dernier qui avait entrepris de bloquer la porte que tu t’apprêtais à fermer.
- Tu es sourd ou quoi ? Jun n’est pas là !
Peut-être que cet homme ne te croyait pas mais tu disais la vérité. La jeune ronin vivait peut-être sous ton toit mais, à l’exception de certaines règles sur la conduite à avoir au sein de la demeure, elle était libre de faire ce qu’elle entendait et de fréquenter qui elle désirait. Et le règlement de la maison ne mentionnait aucune restriction sur les personnes autorisées à pénétrer en son sein. Tu appréciais de pouvoir faire rentrer chez toi qui tu voulais alors il serait fort injuste de ta part de ne pas autoriser Jun à faire de même. Tout comme toi, la jeune Joo était donc libre d’accueillir qui elle désirait dans ta propre maison.
- Si tu veux vérifier, tu es libre de faire le tour de la maison, fais-tu d’une voix sereine tout en ouvrant grand la porte afin de l’inviter à rentrer.
Une fois n’est pas coutume, tu ne cherchais pas à envenimer la situation malgré ta nature belliqueuse. Présentement, tu aspirais plutôt au calme et puis, tu n’avais rien contre cet homme et tu désirais le lui faire comprendre.
Tu n’étais pas en droit, ni avait l’envie, de dicter la conduite de Jun et encore moins de faire un tri dans ses fréquentations quand bien même tu savais qu’elle en avait des mauvaises. Tu avais certes décidé de la prendre sous ton aile mais jamais tu ne seras un réel « mentor » pour elle et encore moins un « ange gardien ». Tu seras tout au plus une simple « amie » et d’une grande négligence. Jamais tu ne la brideras. Tu la laisseras tracer, ou plutôt, poursuivre son chemin toute seule comme elle l’avait toujours fait jusqu’à présent. Et, tu étais certaine que c’était ce qu’elle souhaitait.
En plus de l’absence de la volonté de la dompter, tu savais que Jun était une fille difficilement, voire impossiblement, contrôlable. Chercher à la brider serait un vain effort …
Oh comme il adorait embêter la Metaru. Sa réponse fut sublime à ses oreilles. Au contraire, son ouïe se portait à merveille, mais ça ne l’empêcha pas de continuer son grabuge contre la pauvre porte qui n’avait rien demandé. L’idée de cesser son spectacle lui vint en tête, mais trop tard, Yamiko réapparu, une voix plus délicate cette fois-ci. Le colosse ricana et avança pour pénétrer dans la demeure des deux jeunes femmes. Bien sûr, il n’allait pas reculer maintenant qu’elle lui offrait de jeter un coup d’oeil par lui-même.
« T’inquiète, je sais qu’elle n’est pas là, mais te faire chier était très amusant. »
Kei se dirigea tout de suite vers la chambre de son amante et alla déposer le bouquet de roses blanches sur son lit. Il observa les fleurs et soupira. Maintenant que la brune avait vu le cadeau, s’était inutile de le reprendre et d’effacer cette tentative de tendresses envers la masquée. Peut-être qu’elle sera contente, au final. Ou pas. Difficile d’apprivoiser une lionne dans un piège bourré d’amour et de câlins. Probablement qu’elle allait rire. Quittant la chambre de Joo, Kei retourna voir ce qui l’intéressait le plus sur le moment: la principale propriétaire.
« Metaru Yamiko. » dit-il en croisant les bras, l’observant de son regard perçant. « Tu me sembles bien différente de Jun. Même si je l’apprécie et que je découvre ses facettes, je ne comprends toujours pas pourquoi elle cohabite avec toi. Bien sûr, elle a déjà glissé ton nom pendant une conversation, mais pas plus. Dis-moi, et je le demande sérieusement, est-ce que tu connais le passé de Jun ou sa raison d’être à Kumo ? »
Le colosse ne souriait pas, ne riait pas, et ne faisait rien pour être menaçant. Peut-être était-il trop accroché au passé, mais il ne comprenait pas pourquoi sa princesse avait choisi Yamiko et non lui. Son lit était définitivement grand pour l’accueillir toutes les nuits, lui préparer à manger ne lui dérangerait pas, ainsi que supporter son caractère. Kei se doutait que la brune possédait une carte qu’il n’avait pas.
L’homme rentre puis avoue vouloir juste « te faire chier ». Embêter un autrui était une futilité à laquelle tu aimais également s’adonner ordinairement mais, aujourd’hui, tu n’étais pas d’humeur à niaiser. Tu avais mieux à faire de ton temps. Et puis, tu avais quelque peu changé. Tu ne t’adonnais plus aussi souvent aux enfantillages qui ne parvenaient plus à te divertir autant qu’avant. Tu n’étais pas devenue un être sérieux au point de ne se permettre le moindre écart de conduite mais tu faisais preuve d’un peu plus de maturité.
Gardant une expression placide, tu te contentes de suivre du regard le « petit ami » de Jun qui faisait comme s’il était chez lui alors que tu ne l’avais point invité à se mettre à son aise. De sa propre initiative, il part déposer le bouquet de fleurs dans la chambre de la jeune ronin. Lieu qu’il avait réussi à identifier certainement grâce à l’odeur de tabac dont la jeune Joo empestait presque en permanence à force d’abuser de cette substance. Malgré l’interdiction de fumer à l’intérieur, la chambre de Jun était emprunt de ce relent qui avait tendance à s’accrocher à tout et facilement. Il suffisait de l’odeur froide accrochée aux vêtements de la fumeuse pour empuantir sa chambre.
Tu patientes dans le salon au lieu de retourner à ton entraînement au fuinjutsu, croyant que le grossier personnage qui s’était invité chez toi allait partir immédiatement après avoir déposé les fleurs mais il campe devant toi à son retour. Les bras croisés, l'insolent commence à t’interroger sur Jun comme si lui et toi vous vous connaissez depuis belle lurette. Ton regard refroidit profondément alors que tu te retenais de le virer de chez toi à coup de pied dans le postérieur. Qui était-il donc pour se permettre autant de familiarité avec toi ? Les proches de Jun n’étaient pas les tiens, tout comme les tiens n’étaient pas les siens. Pour toi, cet homme n’était rien et tu n’avais aucune envie qu’il devienne quelqu’un pour toi. Et ce n’était point par jalousie parce qu’il sortait avec Jun mais tu n’avais juste pas la moindre envie de se rapprocher de lui.
Tu l’imites en croisant les bras sous ta poitrine tout en soutenant son regard sans vaciller d’un iota.
- Tu n’auras qu’à lui demander directement, fais-tu d’une voix neutre malgré la froideur de ton regard.
Non seulement tu n’avais pas envie de parler des sujets abordés par cet homme, tu jugeais que ce n’était pas à toi de répondre à ses questions.
- Maintenant si tu peux partir car j’ai mieux à faire que de perdre mon temps avec toi !
Tu n’avais rien contre le colosse mais il était évident qu’il t’avait abordé de façon que jamais vous ne pourriez vous entendre. Si tel était son souhait alors il avait remporté la victoire ; même si en vérité tu te montrais distante avec la plupart de tes semblables
Le regard de la Metaru changea, signe qu’il touchait déjà à sa limite avant de recevoir un coup de pied au cul. Le colosse s’attendait au pire, gardant toujours ses bras croisés, prêt à être jeté dehors. Mais rien ne vint. Sauf la réplique neutre de son interlocutrice qui n’allait définitivement pas devenir son amie. Dommage, le Yoshino commençait à l’apprécier. Peut-être était-ce une erreur de demander de telle information à la brune, après tout, elle pourrait très bien en glisser un mot à Jun. Et Kei se doutait que Jun viendrait lui pincer l’oreille pour fouiner dans le passé.
« Très bien. » dit-il amusé.
Kei regarda autour sans dire un mot de plus, mais la jeune femme le tira de sa bulle.
« Habituellement je demande les mots magiques, mais pour l’amie de Jun, je ferai un effort pour te laisser à tes occupations. »
Kei lui tourna le dos pour se diriger vers la porte. C’était une rencontre plutôt intéressante, mais qui n’aboutira probablement jamais à un bon terme. Il ignorait s’il devait regretter sa langue de vipère. Cette Yamiko ne lui avait rien fait, au final.
« Désolé de t’avoir dérangé. » dit-il sur un ton plus sérieux.
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