| L'amorce du changement ~ les premiers pas de Kyojin (PV Rakka) | Borukan Akimoto Avatar © : Iskandar (Fate/Zero) Expérience : 1163
Messages : 862 Date d'inscription : 06/06/2017
| | Mer 18 Avr 2018 - 1:51 | | Encore une fois, Iwa n'était plus la même. Elle avait été épargnée des assauts, cette fois, mais elle avait été meurtrie par la trahison : les Hyûgas, Daïki, le Samouraï et sa Yuki...Le monde changeait vite, trop vite, et Iwa la Grande ne parvenait plus à suivre. Et plus que jamais notre protagoniste se sentait dépasser par les évènements. Le grand et fier Borukan était las de tout ça. Chaque effort pour amener la paix était contrebalancé par un mal tout aussi grand. Suite à leur retour du Pays du Feu, Akimoto avait réfléchi aux paroles de son collègue et ami Metaru Shuuhei. En tant que Kage, ils étaient limités, le bien-être de leur sujet était un élément phare de leur champ d'action, mais également l'une de leurs plus grandes contraintes également...Mais en tant qu'Homme, comme il l'avait fait avec Alderan et face à Daiki...Si seulement ce lourd titre ne l'incombait pas...Auparavant, il y avait Sana pour lui remonter le morale et le remettre sur le droit chemin. Mais même elle l'avait trahi. Sa nouvelle assistante, Eiko, faisait bien de son mieux pour reprendre la place laissée vacante par l'Hyûga, mais ce n'était pas suffisant. Personne ne pouvait remplacer Sana à ses yeux. Heureusement pour le Borukan, il y avait toujours le saké. Il y avait également la jeune Yuki Rakka. Par trois fois maintenant elle avait réussi à l'impressionner par ses actions, malgré son très jeune âge. C'est pourquoi Akimoto avait décidé officiellement de la prendre sous son aile. L'idée de former une nouvelle équipe l'effrayait, il n'avait pas osé se commettre depuis la dissolution des Shokugeki. Cette fois cependant, le rouquin ne comptait pas répéter ses erreurs.
- Nous y sommes. dit-il enfin. Au début de la matinée, Akimoto et sa nouvelle élève avaient quitté l'enceinte d'Iwa pour se diriger vers les montagnes. Au départ, ce voyage devait leur servir de premier entraînement...Mais quelques heures avant leur départ pour ce sommet venteux, le Nidaime avait reçu le rapport de la délégation partie assister aux sacrifices de Kaze, rentré la veille...Yuki Eiichiro avait péri.
Tout au long du trajet, le Borukan s'était montré silencieux, beaucoup plus qu'à son habitude. Ses pas jusqu'au sommet de la montagne avaient été lents et lourds, synonymes du poids qui pesait sur ses larges épaules. Hi no Kuni avait été une nouvelle fois une plaque tournante pour Akimoto. Si sa première visite l'avait éveillé aux dangers du Soshikidan, la deuxième lui avait fait réaliser toute la puissance de ses gestes, mais également sa faiblesse. Une faiblesse qui se présentait sous la forme d'une sensibilité que l'on n'aurait pas reconnue à un être de chair et de muscle tel que lui. La faiblesse d'avoir accepté sans broncher la décision de son prédécesseur, la faiblesse d'avoir naïvement fait confiance à certains étrangers, la faiblesse de s'être fait berner par Sanadare...C'était trop, il ne le supportait plus. S'il l'avait toujours été - faible - aujourd'hui cette faiblesse touchait la vie de milliers de personnes et non seulement la sienne. C'est par sa faute que Watari et Ayuka avaient pu s'élever et trahir ainsi non seulement Iwa, mais également Kumo. Une trahison qui ne resterait pas impunie d'ailleurs. Mais cela était sujet à une autre rencontre...
En parallèle de ces réalisations, les hommes qu'ils avaient envoyés à Ame et Kaze avaient été également porteurs de bien mauvaises nouvelles eux aussi. Et c'est l'une d'entre elles qu'il portait si lourdement sur ses larges épaules aujourd'hui...
La jeune Rakka avait probablement remarqué son silence, et la tristesse perdue au fond de son regard. Tout au long du trajet entre Iwa et la montagne, le grand rouquin s'était montré plutôt évasif chaque fois qu'elle lui posait une question sur ce qui les attendait à destination. Leur relation était encore bien jeune, mais depuis qu'elle s'était battue à ses côtés sur les remparts d'Iwa pour repousser l'invasion, Akimoto lui était redevable. Encore plus maintenant qu'elle s'était portée à son recours, une nouvelle fois, dans les décombres d'Hi no Kuni. La Yuki était encore fragile et inexpérimentée, et c'est pourquoi le Nidaime avait voulu la prendre sous son aile. Mais maintenant, revêtant son voile de sensei, il devait lui annoncer la terrible nouvelle. En temps normal, il aurait laissé la tâche à l'un de ses proches, comme Yuki Ayuka, mais maintenant, elle était la dernière de son clan à résider à Iwa...Pour cette raison, le Borukan ne pouvait s'empêcher de haïr un peu plus Ayuka et Watari pour leur désertion et leur trahison. Ne s'étaient-ils pas promis de protéger tous ces gens en les amenant loin de chez eux, à l'autre bout du monde?
De ce perchoir rocheux, les deux iwajins avaient une vue plombante sur toutes les vallées en contre-bas. Au loin, cachés par la brume printanière, se distinguaient à peine les crocs rocheux encerclant la cité ninja. Alors qu'ils déposaient au sol, à l'abri du vent derrière un gros rocher, leurs paquetages, Akimoto s'approcha de son élève. Elle pensait surement encore que seul un entraînement l'attendait, ignorante de la terrible nouvelle que son maître portait.
- Rakka, j'... Les mots étaient pris au fond de sa gorge, aussi déterminé était-il à lui annoncé, il n'y avait rien à faire. Le Colosse était planté devant son élève, son énorme main sur son épaule, et ses yeux ambrés se perdaient dans les siens. Surement comprendrait-elle d'elle même...Il espérait.
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| | | Yuki Rakka Avatar © : Rakka Expérience : 741
Messages : 132 Date d'inscription : 27/08/2017
| | Mer 18 Avr 2018 - 13:45 | | Comme souvent, la petite fille se montrait guillerette, ou optimiste peut-être. Seule au sein d’un domaine flambant neuf, ses pieds se balançant doucement dans le vide depuis son promontoire improvisé, Rakka observait l’entrée de son chez elle. Depuis le retour de la délégation de Kaze, l’enfant s’était postée là, attendant le retour du héros, le retour de son père. L’homme, comme souvent, la faisait passer après le reste et la fillette ne s’était pas formalisée de ne pas le voir rentrer immédiatement chez eux, mais elle avait attendu, son paquetage pour son micro-voyage avec Akimoto à ses pieds.
Un soupir secoua ses épaules tandis qu’elle posait son menton sur ses mains. Il allait bientôt être l’heure. Rakka posa une dernière fois son regard sur la porte ouverte. Elle aurait voulu le voir avant de partir, elle aurait même voulu le voir à son réveil, mais ses obligations l’avaient certainement retenu ailleurs… Descendant à bas de son perchoir, la genin se réceptionna et apprécia la solidité de ses appuis. Sa jambe avait récupéré de sa mésaventure à Hi no Kuni et la fillette s’était promise d’aller en remercier l’iryo-nin à qui elle devait son rétablissement. Ce fut sur cette pensée qu’elle se chargea légèrement et entama son périple, son professeur l’attendait.
Malgré son sourire et sa ponctualité, la petite brune ne reçut guère de retour enthousiaste à ses salutations de bon matin. Que s’était-il encore passé pour que le Tsuchikage perdît sa flamme habituelle ? Rien de grave, elle supposait, sinon leur entraînement aurait été reconduit, mais au fur et à mesure de la marche, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer maints soucis gangrenant l’esprit du colosse. L’enfant donna un peu de sa voix sur le chemin, interrogeant son sensei sur leur destination, ce qu’ils allaient faire, à quelle heure ils allaient rentrer. Rien, peu voire pas de réponses, le Borukan s’était en quelque sorte muré sans qu’elle ne comprenne pourquoi.
Résignée, polie, Rakka n’insista pas et profita de la montée pour jouer avec le paysage. Au Pays de la Mer déjà, l’enfant escaladait tout ce qu’elle pouvait. Là et à Kiri, il avait fallu composer avec les paysages rocheux, les pierres rendues glissantes par le sel et la marée ; les terres aux roches sèches d’Iwa s’apparentaient fatalement à un terrain de jeu bien plus abordable pour la fillette qui poursuivait son ascension sans accrocs malgré le large dos d’Akimoto empêchant la demoiselle d’anticiper les obstacles. Outre ce détail, les tons gris et marron s’avéraient reposant pour la Yuki, loin des vastes étendues salées ayant bercées son enfance et loin des récents événements marqués de verts ayant causés leur retour en catastrophe.
Les yeux dorés appréciaient les premiers rayons du soleil, cette lumière si chaude qui perçait le froid singulier d’un vent de montagne. Rakka, sourire aux lèvres, observait cette source lumineuse réveiller la terre, le village, ses environs. C’était un spectacle dont elle ne se lassait pas et elle s’arrêta un instant, après avoir posé son petit sac pour contempler son nouveau monde pendant que le silence régnait encore. Un trop grand silence d’ailleurs. Malgré le respect que les deux shinobis pouvaient avoir pour cette démonstration de force de la Nature comme elle regardait en contrebas, il y avait quelque chose d’anormal dans cette mise en scène, dans le comportement de son sensei.
Rakka se retourna en l’entendant approcher et lui fit face, songeuse et inquiète pour l’homme au regard triste. Akimoto posa une main sur son épaule, leurs yeux se croisèrent et la fillette sortit de ses pensées pour essayer de comprendre le siennes. Qu’avait-il à dire de si grave que le colosse en perdait sa voix ? Que s’était-il passé pour que ses yeux s’assombrissent ainsi ? Elle avait l’impression qu’il allait tomber sous toute la misère du monde.
“ Qu’y a-t-il, sensei ? demanda l’enfant qui commençait à craindre le pire.
Son silence, sa tristesse, l’esprit infantile tournait aussi vite qu’il le pouvait, analysait ses maigres connaissances, essayait de comprendre ce qu’il se passait, ce qu’il pouvait se passer. Son coeur se serra en isolant potentiellement l’idée que la souffrance de l’homme ne le concernait pas lui, mais elle. Non, c’était idiot, égoïste. Pas tant que ça ? Rakka se faisait anxieuse et son visage à l’innocence marquée ne parvenait pas encore à gommer toutes les subtilités des expressions humaines.
- Je voudrais savoir, s’il vous plaît, formula-t-elle en posant sa main sur celle du colosse à laquelle elle imprima une faible pression. ”
Voix faussement assurée, formulant mentalement un nombre irraisonnable d’hypothèses, Rakka pensait beaucoup, trop. Akimoto semblait souffrir de cet aveux informulé et l’esprit de la fillette butait aveuglément sur ce point d’orgue rendu impossible aux confins de sa conscience. Malgré tout ce qu’il lui était donné de savoir, cela ne pouvait pas être ça.
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