Négociations houleusesMaintenant que les choses se sont calmées et que la transition de pouvoir s’est installé, il est temps pour Iwa de relancer les préparatifs quant aux travaux en cours au village.
Qui dit nouvelles défenses et préparatifs de guerre, dit investissement massif. Si Iwa possède des ressources monétaires plus que suffisante pour mener à bien un tel projet grâce à leur commerce fructifiant, il en va autrement pour les ressources matérielles nécessaires. Les mines et les scieries à proximité du village sont déjà mise à profit à pleine capacité, le Nidaime n’a donc pas d’autres choix que de trouver de nouveaux partenaires économiques pour Iwa. Reprenant les bases d’un accord déjà mis en branle par l’ex conseille politique Inuzuka Meian, le Nidaime envoi à Taki son assistant Akinori pour mener les négociations, accompagné d’une équipe de Shinobi pour veiller à sa protection.
Rejoindre le village de Tohetsu (à la frontière de Taki no Kuni); Prendre contact avec les représentants de Taki; Assister Akinori dans les négociations de l’accord; Protéger Akinori en cas de besoin; Bonus : réussir à inclure dans l'accord un droit de libre passage sur le territoire en vue de futurs mouvements de troupes.
-Ouahh, redis moi ça encore une fois pour plus de clarté…
Le messager s’agaçait, voilà au moins cinq fois qu’il lisait la missive pour l’aveugle, cette dernière affichait toujours le même air perplexe, comme s’ils ne parlaient plus la même langue tout à coup…
-C’est quoi que tu ne comprends pas au juste ! L’ordre est pourtant clair ! -Taishi aux commandes, avec une autre pauvre genin en plus en pâture… Je ne sais pas ce qu’elle a fait pour mériter lui plus moi, mais ça devait être sale… La Hyuga lui affichait un sourire de toutes ses dents maintenant qu’elle lui avait fait perdre trente bonnes minutes de son temps pour rien. -T’es vraiment insupportable. Je comprends même pas qu’on t’envoie en mission, encore plus dans un truc de ce genre. L’homme soupirait longuement et elle lui arrachait taquine son graal en papier pour la sortie. -Allez, allez, reste dans ta jalousie ! Qu’elle offrait pour seuls remerciements et salutations.
Ah, s’il savait, lui comme Taishi ou la genin qu’elle avait hérité son bon de sortie en faisant une crise, tapant du poing sur une table, meuglant qu’elle démissionnait et se casser directement à la face de son Senseï et actuel Kage. Et il lui, qu’avait-il fait ? Proposer un deal sous les traits de cette mission comme dernière tache les liant. Ce vieux fou. Elle chérissait son bon de sortie, qui avait des airs de sa future liberté, comme si dans sa tête le choix était clair, c’était son dernier service pour Iwa avant la retraite et son sésame pour filer tel le vent où bon lui semblerait. Si enjouée et pressée de s’acquitter favorablement de sa tâche qu’elle était-parce qu’elle supposait que ça faisait partie du deal, la Kunoichi était même la première sur le coup en toquant à la porte de la demeure de l’assistant Akimori. Ce dernier lui fit face assez rapidement, sans cacher sa surprise visiblement, même l’aveugle pouvait la voir ou plutôt l’entendre dans sa voix. Elle réquisitionnait son paquetage, pas question d’être sous l’excuse d’être fatigué, lui comme les autres, ils avaient plutôt intérêt à ne pas retarder ses plans. Leur botter le cul pour les faire marcher plus vite ne l’effrayait pas, loin de là. D’ailleurs, elle commençait déjà à mettre en condition ce pauvre Akimori, lui assurant qu’il devrait avoir un pas plus vif durant leur trajet de groupe, visiblement il ne lui emboitait pas le pas avec suffisamment d’énergie.
-Vite et bien, t’as compris ? Pas de pause, pas de shoping et tu raccourcis la prise du thé en sortant vite ton papelard. Sauf si y a du sake.
L’assistant roulait ses yeux, au moins elle ne pouvait pas voir ça et puis faut dire que malheureusement tout l’entourage administratif du gros roux était aussi abonné en quelque sorte à cette folle. Vu qu’Akimoto s’entêtait à la garder dans les rangs envers et contre tout refusant d’admettre son échec avec elle entre autre et qu’elle les cumulait… Les conneries. Si on lui disait que tout un casier lui était réservé, ni elle, ni eux ne s’en étonneraient. Plutôt le contraire qui surprendrait et avec ça le roux à la tête du village semblait toujours tomber dénue la concernant. Sa mauvaise foi était à la hauteur de celle de la Hyuga, au moins un point qui les rassemblait, en plus de l’amour pour la boisson…
Taishi apparu presque comme un sauveur pour l’assistant, c’était dire comme il était désespéré pour se rabattre sur un crétin pareil et l’attention de la Hyuga en revanche, se reportait sur une petite chose qui lui fit arquer son seul sourcil visible. Une gamine ? Elle ne rêvait pas, oui, oui, une enfant, voilà qu’il lui filait du babysitting dans les pattes en bonus. La borgne se doutait qu’il mettrait dans le lot un ou deux éléments pour bien la faire chier une dernière fois… Elle s’approchait d’un pas assuré, avant de se stopper devant la cadette du groupe, celle-là même dont elle poussait le crâne du bout d’un doigt comme pour s’assurer de sa solidité….
-SANA’ ne commence pas ! Enchaînait si tôt Akimori. ‘Dare, Sanadare. Le reprenait la Hyuga qui détestait qu’on écorche son nom…. C’est la nouvelle génération sous la tutelle de notre kage. -Akimoto tu veux dire, c’est ton Senseï ?... Un sourire en coin lui apparaissait. Ouah, chapeau, jackpot. Elle riait bruyamment en frappant dans ses mains pour applaudir. Tu vas voir ton avenir de près. Hum... ce qu’il a fait des premiers. -Sana’ ! … ‘dare, Sanadare. Le reprenait-elle encore une fois, avant d’enchainer pour donner le « la » de cette mission et leur duo de fou dans la team 3 du rouquin. Alors idiot, c’est toi le chef, tu te sens puissant de donner le départ comme ca ? Pressons-nous, j'ai rencard avec la liberté en rentrant moi et pas question que tu sois mon lot de consolation cette fois.
Elle se foutait de lui ouvertement, le bousculant au passage en passant à côté de lui, rien d’anormal entre les deux partenaires de longue date et comme si c’était un sac de plume, la kunoichi jetait le sac de l’assistant toujours en sa possession sur une de ses épaules. C’était toujours la plus virile du lot de toute façon. En même temps avec un bureaucrate et Taishi pour rivaux, il n’y avait pas de franche concurrence…. Ah si, la gamine arrivait facilement en seconde derrière elle ! Elle l'aurait à l'œil ! Et le bon. (Comment ca elle en a qu'un ? Et alors !)
Taishi se jeta de l’eau au visage pour se ressaisir, soupira puis commença à enfiler son manteau vert, inversant les manches pour cacher son intérieur doublé noir désormais. Il n’avait pas encore mentionné à Sanadare qu’il avait quitté la branche de gendarmerie de l’unité spéciale pour rejoindre les Tengus, légèrement plus sinistre. L’Hayai supposait qu’elle s’en fichait bien de toute manière, et Akimoto était déjà au courant. Comme elle, il avait bien reçu cet avis de mission et comme elle, il avait été un peu surpris. Faire des négociations ne cadrait pas beaucoup avec Sanadare ou lui-même en fait. Ça sentait le projet secret, ou bien Akimoto en avait marre de l’idiote et voulait l’éloigner un moment. Taishi et le Tsuchikage n’était pas exactement dans les meilleurs termes après l’épisode dans son bureau. Plus surprenant encore était la présente de la troisième participante. Voilà qui allait enjouer Sanana, aucun doute. L’Hayai se demande s’ils étaient chargés de surveiller cette cadette, ou bien c’était elle qui devait garder un œil sur eux. Il vérifia qu’il avait tout son équipement, jeta un coup d’œil au masque Tengu sur sa table, soupira puis passa la porte, sondant la présence de ses sceaux dans la ville.
Il choisit la voie de la facilité, évidemment, refermant sa main sur la tignasse de l’autre idiote dans un éclat de lumière verdâtre. Nouveau soupir, il était censé être le chef dans cette mission ? Autant le dire, Akimoto voulait sa mort. L’assistant essayait déjà de calmer le jeu, mais Taishi en savait assez pour savoir que c’était peine perdue. La garce était comme un chien, il fallait l’épuiser pour qu’elle soit tolérable. Malheureusement, la présence d’un gamin et du type rendait impossible les méthodes habituelles. Son regard se posa sur la jeune genin.
« Tu dois être Yuki Rattata… Je veux dire Rakka. Bienvenue dans notre… Hum, enfin ce qui reste de notre équipe. Tu as déjà rencontré Sanana, elle répond aussi à idiote, crétine, tarte et borgnelord. »
Il se gratta la tête, ne sachant pas trop quoi ajouter, Sanana continuait ses simagrées. L’idiote avait déjà pris le sac de l’assistant et s’éloignait en se déhanchant, attirant les regards positifs et négatifs du public. Taishi soupira.
« Je pense que tout le monde sait ce qui nous attend, ça devrait pas être compliqué… Un messager a déjà été envoyé en avance pour leur annoncer notre arrivée, alors tout devrait être prêt pour discuter avec les autorités. Avec un peu de chance, on ne perdra pas trop de temps là-bas. Autant vous donner cela maintenant, avant que ça ne soit utile. »
Il tendit à chacun des individus un de ses kunai verdâtres qu’il avait gardé son sac. Les poignées étaient méticuleusement marqués de fins traits d’encre, et avait la particularité d’avoir deux pointes acérées au lieu d’une. Clin d’œil.
« À garder précieusement. Rakka, tu es en charge de protéger le civil. Tu le quittes pas des yeux, il va prendre un bain, tu lui masses le dos…Bref »
Il alla rejoindre Sanadare, intrigué par les mots de l’idiote.
« Rencard avec la liberté ? De quoi tu parles au juste ? T’es une guenille- je veux dire une genin, si tu sors des murs, c’est juste grâce à moi, imbécile. Pourquoi t’as l’air contente ? Es-ce qu’un mec a finalement cédé après assez d’alcool hier ? »
Le pays des cascades était juste à côté, mais ça ne s’annonçait pas gagné d’avance…
Rakka, excitée comme une puce, avait du mal à contenir ses débordements depuis qu'elle avait reçu son ordre de mission. Pour la petite Yuki, le monde lui souriait ; il n'y avait pas de démon caché dans la glace, pas d'ombre entamant son cœur innocent, pas de nuages encombrant l'horizon de sa quête intérieure, il y avait seulement un soleil radieux guidant ses jeunes pas sur cette voie qu'elle se décidait à emprunter petit à petit.
Aurait-elle du se montrer plus grave ? Peut-être. Aurait-elle du cacher cette impatience dans son regard ? Sûrement. Pourtant, l'enfant en avait été incapable, souriant en permanence tandis qu'elle se préparait et affrontant avec la même allégresse les inquiétudes de son père. Le shinobi savait ce qui se tapissait au-dehors et préparait sa fille avec une rigueur certaine, mais Rakka, aussi avertie qu'elle eut pu l'être, demeurait impatiente de réaliser sa première mission, de sortir du village, d'entamer quelque part cette ambition qu'elle ne cachait presque plus maintenant.
Achevant sa préparation, un rire léger lui échappa comme elle nouait son bandeau à sa taille. Elle avait hâte, elle était prête. Courant à travers la maison pour saluer une dernière fois Eiichiro après avoir vérifié une énième fois ses affaires, la genin trouva un réconfort aussi encourageant que rétif entre les bras du jônin.
« Fais attention, petite Rakka. Ne fonce pas tête baissée, s'il te plaît. Je risquerais de m'en vouloir pour le restant de mes jours s'il t'arrivait quoi que ce soit, énonça-t-il tendrement en baisant le front de la petite.
Riant avec toute la légèreté la caractérisant, l'enfant baisa la joue de son père avant de le rassurer d'une voix douce, empreinte d'une candeur sûrement oubliée par le shinobi.
- Ne t'inquiète pas, tout ce passera bien, papa.
Elle se détacha des bras paternels et hissa son paquetage sur ses épaules.
- Je serais vite de retour ! »
Ses pas décroissèrent dans le couloir jusqu'à quitter la maison et l'enfant se dirigea vers cette équipe lui ayant été désignée pour la mission à venir. D'abord confiante, une pointe d'appréhension la saisit quand elle avisa les deux premiers énergumènes. Rakka ralentit, reprenant une marche plus mesurée après avoir reconnu l'assistant du Nidaime, mais ses yeux détaillèrent plutôt le semblant de dame qui l'accompagnait et heurtait les conventions si chères à la petite Yuki.
Polie, la petite brune s'abstint de tout commentaire sur la mise si vulgaire de sa senpai, cependant, elle n'eut guère besoin de dissimuler au fond de ses yeux son ressenti : un troisième shinobi se manifesta, d'un coup, comme par magie, et empoigna les cheveux de la kunoichi borgne. Les iris dorés de la genin s'illuminèrent de curiosité et elle avala bientôt la distance les séparant tous les quatre.
« Bonjour ! commença-t-elle en arrivant joyeusement. Je suis...
La voix de la fillette faiblit comme son homologue féminine s'approchait soudain d'elle et lui « pokait » le front assez peu agréablement. Déstabilisée, l'enfant se contenta de résister au mouvement en fronçant les sourcils avant l'intervention d'Akinori. La dite Sanadare cessa son geste discourtois et ses paroles ne plurent guère plus à son interlocutrice qui affirma verbalement son apprentissage sous la coupe du nidaime. La petite était fière et ravie de ce fait qui adoucit son visage involontairement rendu austère face à la kunoichi la regardant d'un œil mort semblable à ceux d'Atsuji. Entre l'allure et la conversation, il n'y avait rien de très engageant et Rakka se ferma quelque peu à son aînée avant de voir celle-ci déguerpir avec la grâce d'un charretier. Le suivant, Taishi, écorcha son prénom avant de lui tendre un kunai étrangement marqué. Si elle obtempéra à ses ordres et écouta ses inepties sur les dénominations à accorder à sa collègue, la fillette demeurait intriguée par l'objet.
- À quoi cela sert-il, Hayai-senpai ? demanda-t-elle en ouvrant son étui pour le ranger avec le reste de ses projectiles.
Rakka avait beau se montrer curieuse, elle pouvait faire preuve de patience quant à ce détail et le départ n'avait déjà que trop traîné. Tandis qu'il se dirigeait vers l'autre genin du groupe, la petite brune se tourna vers l'assistant visiblement habitué aux deux énergumènes et lui adressa un sourire sincère.
- Si vous le souhaitez, je vous invite à me suivre, monsieur, déclara doucement l'enfant avant de préciser une chose. Je vous prie d'excuser mon étourderie, je ne sais quel est votre nom et ne souhaite pas vous offenser en usant de votre prénom. »
Une chose était certaine sur ce petit quatuor de shinobi, ils composaient un groupe bien hétéroclite. Si le groupe n'avait pas encore quitté Iwa, leur accompagnateur semblait déjà plus qu'exaspéré par le comportement des deux ainés, et il ne se gênait pas pour le démontrer en laissant échapper de longs soupires ici et là en guise de réponse à leur agissement. S'il connaissait plutôt bien les deux anciens élèves d'Akimoto, il n'était pas du tout familier avec la jeune Yuki.Tu vois Sana, elle a des bonnes manières la petite. Tu devrais peut-être prendre exemple! Pour répondre à ta question Rakka-san, je suis Borukan Akinori. Il n'en avait peut-être pas l'allure - comme le démontrait sa taille et sa stature modestes - mais l'assistant du Nidaime était bel et bien un représentant du clan manieur de lave. Une fois tout le monde arrivé et présenté, suivant les ordres de l'Hayai qui était de facto le leader de cette mission de par son grade de Chûnin, le groupe se mit en route.
Tohetsu était un village situé à la frontière avec le Pays de la Cascade. La majorité de la distance pouvait être parcourue en suivant la route commerciale qui unissait les deux villes, quoique quelques raccourcis pouvaient être utilisés ici et là par des shinobis un peu habiles (chose qu'Akinori n'est pas) pour sauver du temps en coupant à travers vallée et forêt. D'ici la tombée de la nuit, l'expédition fut capable de franchir la majorité de la distance les séparant de leur destination. Cependant, plus la journée s'allongeait et plus Akinori trainait de la patte et donnait du fil à retordre à la jeune Rakka qui devait constamment s'arrêter pour le forcer à avancer un peu plus. Sanaaaaa...J'ai mal au pied. J'suis claqué..On s'arrête pour la nuit?
Écouter Akinori, se reposer pour la nuit et reprendre la route le lendemain.
L'ignorer et poursuivre la route pour arriver à Tohetsu au petit matin
Information:
Je vais employer un style de narration plutôt vague et direct, afin de vous laisser la possibilité de décrire les évènements, les déplacements et cie avec le plus de liberté possible. Comme Sana l'a fait, vous pouvez librement faire agir Akinori en dehors des quelques gestes et paroles que je vais lui donner.
Rien d'autre ne l'interressait à part avancer, alors à la question du Hayai et la remarque de l'assistant, elle n'avait répondu que par un doigt pas très galant, pourtant sa face était joyeuse, parce qu'elle était de bonne humeur, si si. L'intello de service pouvait très bien bavé les accords qu'elle avait passé avec le gros roux, elle s'en foutait en se plaçant en éclaireuse, c'était la senso du groupe après tout, son rôle de guetter les environs, mieux que le ferait un voyant en prime.
-‘dare. Sanadare. Qu’elle lui rappelait sèchement.
La Hyuga avait en horreur qu’on raccourcisse son nom ou que l’on lui attribue des sobriquets. Il ne voulait plus avancer parce qu’il avait mal aux pieds ? Pauvre chou. Personne ne ralentirait son bon de sortie, elle qui avait imposé un rythme soutenu au groupe en dépit des raleries quelconques se stoppait brusquement. Un pas lent et plus lourd, la kunoichi se dirigeait vers le plaignant, face à face de nez à nez où elle le tirait vers elle par le col.
-Rappelles moi ce que je t’ai dit en venant te chercher ce matin hein ? Pas de pause, pas de shopping pas de perte de temps. Je vais rajouter pas de chialerie je crois aussi.
Si Akimoto croyait que lui filer un boulet pareil allait ralentir ses ambitions, il se mettait le doigt dans l’œil ! Loin de se décourager pour autant, la Hyuga à la carrure définitivement plus imposante que l’assistant, en taille et largeur, c’était dire, s’empressa de le faire presque voler dans les airs en l’attrapant comme un vieux sac à patate. Une claque raisonnante sur les fesses de l’homme abasourdi sur ses épaules plus tard, la Kunoichi reprenait la route.
-Pas de pause. Portes la gamine idiot si elle est fatigué, ça te fera de l’exercice, t’as pris du lard, on pourrait être trois à s’accrocher à tes poignets d’amour. Mais je suis sûre qu'elle en a pas besoin et que c'est une grande fille qui va faire sa route sans chialer ELLE. Elle remuait l'assistant visé par sa remarque.
Son rire déraisonnable raisonnait sur la route et la Hyuga continuait son chemin comme si de rien n’était, les poids de ses entraînements tous cumulés pesaient plus que l’assistant, elle traversait toute la ville avec ses deux barils de trente-cinq litres en équilibre sur ses épaules plusieurs fois par semaine après tout… Puis, la carotte au bout du bâton lui donnait une énergie épuisante, pour les autres… Elle ignora les protestations, un sourire d’hyènes sur le visage en remuant l’homme qui se plaignait de son comportement. -Akimoto-san en sera avisé SANA ! -‘Dare. Sanadare. Le reprenait-elle encore en le pinçant. Fais donc ! Pour ce que ça vaudra après ! Elle riait en passant que c'était ses derniers jours de service. Ironie se serait là qu'elle serait surement la plus efficace. -Tu … tu… TU dépasses les borgnes des limites SANAAA ! -‘da-re. Sa-na-da-re. Qu’elle s’entêtait en le remuant pour le tenir tranquille… M’oblige pas à te casser la mâchoire Akinori, ça serait fâcheux pour tout le monde… -Mais quelle ... ! Toi alors… Tu… TU ….Moi aussi je pourrais tu sais SANNAA ! Elle lui pinçait encore la cuisse, sans merci…
Ils poursuivaient leurs chamailleries en avant, la Hyuga imitant des jappements de chien à chaque réprimandes de l’assistant qui était passé au rouge… La Hyuga ignorant les commentaires alliés, Taishi savait que quand elle avait quelque chose dans la tête c’était l’horreur pour lui en sortir !
-C'est ma dernière mission Taishi ! LA DERNIÈRE ! Lui criait-elle plus fort joyeusement en tournoyant sur elle-même avec toujours l'assistant en prise sur son dos. T'auras eu la chance de me rencontrer Rakka ! Disait-elle ironique. Contente ?!
Pauvre Raka, perdue entre ces deux fous, surtout la Hyuga qui semblait empirer avec le temps, ou le manque d'alcool la rendant plus claire la faisait plus folle finalement ?... Maintenant elle s'en foutait déjà, peut-être déjà libre dans sa tête au fond.
Dernière édition par Hyûga Sanadare le Lun 15 Jan 2018 - 1:00, édité 1 fois
Même s’il était considéré comme un des fous dans cette escapade, Taishi songeait bien être le seul rationnel dans la troupe, même cet Akinori ne semblait pas être le plus aiguisé des couteaux. Ça expliquait pourtant Akimoto voulait le remplacer par Sanadare, outre deux Considérables arguments, surtout depuis le retour de son œil. La gamine semblait intriguée par le kunai qu’il venait de lui donner, il se contenta de hausser les épaules, énigmatique.
« C’est une surprise, Rattata. »
La marche allait relativement bon train même si la distance était considérable. Ça allait même bien jusqu’à ce que la soleil se mette à danser à l’horizon en signe de protestation. Du même coup, Akinori se mettait à geindre et l’Hayai soupirait. S’il avait seul, il y serait déjà, sans aucun doute. Entre le môme à surveiller et l’adulte-enfant à satisfaire, cette aventure était un vrai cirque. Sanana ne semblait pas disposée à ralentir, ce qui lui sauvait un tas d’ennuis à lui, puisqu’elle passait pour la tyrante. Taishi n’avait rien à ajouter et se contentait de garder un œil sur les alentours, ils étaient tellement bruyants que n’importe qui à dix kilomètres à la ronde allait savoir qu’ils passaient par là.
Pendant que Sanadare « motivait » le pauvre Akinori qui semblait de plus en plus être l’un des pires shinobis jamais aperçu de son vivant, il s’intéressa à son garde du corps, qui semblait dépassée par les évènements.
« Alors, Rattata, tu es une Yuki, donc ? Tu dois faire partie de ces déserteurs qui sont venus de Kiri, non ? Comment c’était, là-bas ? Je veux, Kiri ? On entend les rumeurs mais je suppose qu’elles sont exagérées… J’espère du moins. »
Autant ne pas préciser ce que les dites rumeurs disaient. La gamine était un peu jeune pour connaître les détails.
« Sanana, peu importe ce que tu fous, tu veux bien le faire un peu plus en silence bordel ! Pour une senso, t’es la moins subtile de tous les temps. En plus, c’est le boulot de Rattata de motiver notre cher assistant-secrétaire, pas toi. Allez petite ! »
Il ramassa Sanadare par sa tignasse et la ramena dans les rangs en la trainant comme le fardeau qu’elle était. Bordel de femme, on se croit tout permis. L’Hayai chef malgré lui posa les yeux sur l’assistant.
« Faut continuer, Akinori, ce sera bien plus confo’ à Tohetsu dans une auberge avec des sources chaudes qu’au milieu de nulle part. On est pas exactement à l’endroit le plus sécuritaire non plus… »
Quant aux exclamations de la femme, il la relâcha une fois qu’elle arrêtait ses jérémiades.
« T’es épouvantable, idiote. En plus tu m’avais rien dit. Il s’est passé quoi dans ce bureau au juste ? C’était avant ou après le 10 minutes sous le bureau ? »
Ou bien il était le seul censé dans cette mission, ou bien c’était lui le fou de l’avoir accepté tout court. Et Rakka, elle, en vivait les traumatismes.
Le groupe décida donc de poursuivre leur route toute la nuit. Comme l'Hayai le fit remarquer à ses coéquipiers, cette route et les montagnes environnantes n'étaient pas forcément l'endroit le plus approprié pour une pause, même pour une seule nuit. Si les bandits étaient de plus en plus rares dans la région, les bêtes sauvages, elles, étaient bien présentes. Si la jeune Hyûga se laissait aller à jouer de sa sensorialité, elle pourrait repérer un peu partout autour d'eux, dissimulé entre les rochers et en hauteur, divers prédateurs. Heureusement pour le groupe, les jacassements de Sanadare et les complaintes plus que bruyantes du Borukan semblaient les effrayer et les tenir à l'écart.
Au fil de la route, à mesure qu'il descendait en altitude pour rejoindre la vallée qui les mènerait à Tohetstu, le paysage devint moins hostile. Les roches et les montagnes grises firent progressivement place à une plaine verdoyante, jalonnée de regroupement de conifères. Au milieu de la nuit, le ciel étoilé s'obscurcit d'épais nuages grisâtres qui déversèrent sur leur tête une légère pluie, presque deux bonnes heures durant. Si celle-ci n'était pas diluvienne, elle était suffisante pour qu'Akinori redouble d'efforts dans ses complaintes.
Comme prévu, au petit matin, quelques heures après le levé du soleil à l'horizon, le quatuor de shinobi arriva à Tohetsu. Le village était bien protégé et n'avait plus rien du petit village aux portes de la misère qu'il était quelques années plus tôt. L'influence de Taki sur la nouvelle architecture du village était apparente, les bâtiments revêtant en façade plusieurs matériaux exotiques et des essences de bois commun du Pays de la Cascade. S'ils avaient pris le temps de lire le dossier qu'on leur avait préparé avec l'ordre de mission (ou s'ils avaient écouté un tant soit peu l'histoire qu'Akinori avait dû leur raconter avant leur départ), ils savaient l'histoire de ce petit village ; station de relais frontalière en terre de Tsuchi no Kuni, Tohetsu avait énormément souffert et s'était appauvri lors de l'établissement d'Iwa en tant que pôle commercial majeur du pays. Le maire du village s'était alors tourné vers ses voisins immédiats, Taki, pour redresser son village. Au début de l'été, une première équipe était entrée en contact avec les fameux mécènes de Taki qui avait ouvert la porte à une collaboration future.
Aux portes du village, le groupe fut intercepté par un garde qui les dévisageait avec méfiance. À moitié détrempée, les bottes et les pantalons pleins de boue, ils n'avaient pas forcément fière allure. Peut-être auraient-ils été mieux de s'arrêter pour la nuit finalement, histoire d'arriver au village frais et dispo... Halte! Qui va là? Identifiez-vous ou rebroussez chemin!
Note aux participants:
Cette mission trainant en longueur et au vu de son importance, à partir de maintenant, chaque participant aura un maximum de 36h pour répondre lorsque son tour sera venu. Sans quoi, le joueur suivant pourra poster ou le Narrateur pourra intervenir quand même.
Note à Rakka:
J'ai volontairement passé ton tour parce que ça commençait à tarder même si ta réponse était en préparation, désolé. Tu pourras l'inclure dans ta prochaine intervention sans soucis vu l'avancement de la mission.
-Dix minutes ? Je sais pas si tu sous-estimes ou surestime le nounours roux là… T’es pas une référence générale tu sais. Elle lui étirait un sourire de toutes ses dents, laissant le pauvre assistant filait profitant de l’occasion… Son bras enroulait le cou de son plus vieux partenaire. Un bon de sortie Taishi, après cette mission, il me met sur la touche, j’ai le droit de partir… Aussi simplement que ça. Sayonara Idiot ! Profites de nos dernières journées !
Par que la Hyuga y croyait dur comme fer, une fois rentrée, elle ramassait ses bagages déjà prêts et tous là, ils l’avaient assez vu pour sa vie entière à son goût ! Ni la nuit blanche à marcher et supporter les réclamations ou encore la pluie n’avaient su entacher sa bonne humeur ou sa détermination. Bon, elle avait bien eu quelques envies de le cogner ce stupide Borukan, quand il avait donné la suite du deal au Hayai, celle qui parlait d’un poste administratif en option, mais bon. Aucune chance que ça arrive, qu’elle se disait, surtout pas maintenant que tous ses petits problèmes de longues dates se réglaient un à un. Vagabonder la nuit, Sana’ aimait bien ça, sous la pluie aussi, sa cape la couvrait bien, même si son allure générale n’avait jamais été un problème pour elle. Quant au binoclard…
-Une vraie fouine, tu ne peux pas t’empêcher de laisser trainer tes oreilles partout toi. A moins que ce soit le nounours qui te l’a dit ? Elle se rapprochait du Borukan pour lui donner de la motivation à avancer jusqu’au bout… C’est dans notre intérêt à tous les deux de finir ça vite et bien, parce qu’on ne veut pas travailler ensemble hein…
Elle serait capable d’accepter en représailles juste pour lui pourrir la vie, ils le savaient tous les deux. Le jour les réchauffait un peu à son levé et l’éclaireuse n’en démordait pas sur le rendement des pas pour se rendre au plus vite. En chemin, les deux hommes fatiguaient ses oreilles chacun leur tour, l’un avec des histoires dont elle n’avait que faire, elle était là pour escorter, pas négocier, à moins qu’on avait mal mentionnée le terme « d’escorte »… L’autre en lui faisant la morale sur sa conduite. A croire qu’elle était intenable, faux ! Heureusement, la plus jeune ne faisait pas de vagues probablement déjà désespérée de sa troupe. Face au garde qui les interpellait, pas de bol, la Hyuga était en tête de ligne, ça aurait pu virer à l’incident diplomatique d’ordinaire de lui lancer des perches pareilles, mais la femme n’oubliait pas son objectif personnel. Alors, elle s’écartait en silence pour laisser les « cheftains » se débrouillaient avec ça, en profitant pour jouer de sa sensorialité pour mettre un nombre sur le nombres de « réelles menaces » présentes. Des shinobis quoi. Une main dans le dos fit part successivement de plusieurs chiffres et autre signes désignant la coupure du message ou les directions de méfiance au Hayai.
-Oublies pas de nous laisser une chance de poser nos affaires et nous arranger Idiot. Glissait-elle plus bas à son collègue, qu’elle laissait littéralement se débrouiller du reste. Sana' n'avait pas vraiment envie d'écouter leurs petites négociations...
Taishi laissait Sanana s’énerver parce que ça n’aurait servi à rien d’essayer de lui faire comprendre que ce serait loin d’être aussi simple pour quitter le village pour de bon, marché ou sans marché. Sa dernière discussion avec Akimoto l’avait bien montré, le géant roux tenait beaucoup plus à l’idiote qu’on ne l’aurait préféré. Il y avait les boobs, certes, mais ceux-ci étaient des pauvres Bambins, pas de quoi en faire un plat… Ou autant d’efforts, du moins. Il haussa les épaules, ne désirant pas dévoiler son jeu plus que nécessaire pour le moment, il en avait assez dans son assiette actuellement.
« J’ai eu droit à une réunion dans son bureau, moi aussi. Pas pour les mêmes raisons, ceci étant dit. »
Si Taishi s’adonnait aux mêmes activités que l’idiote, il serait déjà Jônin d’élite, c’est là qu’on voit la divergence de talents pour la même offre. Toujours est-il qu’il roula les yeux devant la dernière affirmation de la conne visiblement trop enthousiaste et se concentra sur la longue marche qui les attendait toujours. Il leur faudrait la plus grande partie de la nuit pour atteindre Tohetsu, et la température était dans un sale état, et lui aussi du coup.
« Akinori, ferme la jusqu’à ce qu’on soit entré dans le village. » « Mais-mais… » « Pas de mais ! Là-bas, on n’est pas exactement l’équipe favorite à Tohetsu. Rattata, assure-toi qu’il se tienne tranquille. Sanana, imite Akinori. »
Impossible de compter sur cette tarte, alors autant faire sans. Les yeux du chunin se posèrent sur les fortifications du village. L’Hayai, qui avait énormément voyager dans son ancienne vie de messager pour son clan, avait bien du mal à reconnaître la ville qui semblait avoir vécu une explosion économique, auparavant un pauvre havre que la plupart des voyageurs évitaient pour aller se loger dans les villages plus riches avoisinant. Taki avait fait du bon boulot, mais ça n’allait certainement pas jouer en faveur d’Iwa dans cette histoire. Quelle drôle d’idée d’emmener une équipe aussi instable pour un truc aussi délicat.
Ils approchaient de la porte. Akinori avait un air lamentable, couvert de boue et détrempé, retenant mal ses lamentations. Rakka avait l’air d’un gnome de jardin et Sana…hum… touchait un fond déjà atteint depuis longtemps de toute manière. Un garde les apostropha alors qu’ils approchaient de l’entrée. Taishi soupira.
« Nous sommes la délégation d’Iwagakure, nous sommes attendus par des représentants de Taki dans ce village… »
Le garde les regarda de haut en bas, méfiant.
« … Je sais pas trop, vous avez davantage l’air de mendiants que de représentants officiels… Pour la peine, je devrais vous refuser l’entrée juste pour ne pas salir nos rues ! »
Taishi, agacé, réfléchit un instant puis son regard se posa sur les habits détrempés et exhibitionnistes de Sanadare. Il la tira en avant en lui attrapant la tignasse, offrant un regard plongeant dans son minuscule décolleté au garde qui agrandissait déjà les yeux.
« Es-ce que des mendiants se promèneraient avec une danseuse exotique et un nain jongleur ? Iwa sait faire plaisir à ses partenaires économiques. D’ailleurs si vous voulez, on vous la prête dès qu’on sera un peu plus présentable ! »
Le nain jongleur, c’était Rakka, en passant. Akinori retenait mal ses protestations et le garde semblait toujours indécis. Il était temps pour le coup de grâce. L’Hayai secoua la chevelure de l’idiote, la faisant bouger de gauche à droite, créant un effet tremblement de terre chez les Bambins. Les yeux du garde devinrent des océans.
« Ok ok ok ! On fait comme ça. L’auberge la plus proche est dans la deuxième rue à droite. » « Merci mon brave. »
Ils passèrent les portes avec un soulagement certain. Prochain étape, trouver les représentants pour commencer les négociations, mais d’abord ils allaient se rendre un peu plus présentable.
« Première leçon Rakka, être une Kunoichi n'a que deux avantages et plus ils sont gros, mieux c'est. Rattata, trouve-nous une autre auberge que celle que le gars a conseillé. Un endroit correct avec des sources si possible. Akinori va rester avec nous. Allez, file, on compte sur toi. »
La gamine passerait inaperçue, ce dont ni Taishi ni les autres ne pouvaient se douter dans les circonstances actuelles…
Si Rakka s’était d’abord sentie flattée par la remarque du Borukan sur ses manières, sa joie retomba bien vite à mesure qu’elle devait s’arrêter pour attendre Akinori et l’enjoindre à avancer. La Hyûga portait ses affaires, qu’est-ce qu’il lui fallait de plus pour prendre le rythme ? C’était un shinobi, non ? Un soupire bien impoli s’accompagna d’un regard au ciel quand il lui fallut répéter pour la énième fois ces quelques mots : “Borukan-san, s’il vous plaît…”. L’enfant n’aimait guère les prémices de cette première mission, mais apprécia un peu l’aide que lui apporta son aînée lorsqu’elle vint secouer les puces de l’assistant.
Les yeux ronds, à la limite de l’admiration tant son agacement était grand, elle observa attentivement la dame faire ce qu’elle-même, en tant que petite fille, était trop polie pour ne serait-ce qu’imaginer. La satisfaction fut grande à voir Akinori se presser un peu et permettre aux missionnés d’avancer enfin à un rythme décent...la déception d’être assistée aussi... La fatigue mentale et inhabituelle que l’exercice suscitait chez elle devait se voir, car leur chef de groupe se porta à sa hauteur. Sa mine reprit une certaine neutralité en entendant les mots du brun et ce style de questions lui rappelait encore l’interrogatoire qu’elle avait véritablement subi à son arrivée.
“Rakka, corrigea-t-elle. Yuki Rakka, précisa même la fillette en répondant ainsi à l’une de ses interrogations. J’ai suivi mon père jusqu’ici… De ce qu’il m’a dit, rien n’est jamais exagéré avec Kiri, poursuivit-elle en cachant de sa tête détournée son avis sur la question. En tout cas, c’est beaucoup moins ensoleillé que par ici, ponctua l’enfant sur un sourire et un regard franc avant la reprise des hostilités.”
Akinori lui revint dans les pattes et Taishi repartit avec sa bruyante, mais pas si inintéressante coéquipière. Leur relation semblait particulière, mais les deux shinobis partageaient de visu une certaine complicité. Demeurant dans ses pensées, son bras partit en arrière lorsqu’elle sentit à nouveau l’assistant ralentir. Instinct ou irritabilité, la main se referma sur celle du Borukan.
“Je vous prie de bien vouloir excuser cette familiarité, Borukan-san, je ne suis pas à l’aise dans l’obscurité, confessa-t-elle un peu plus bas.”
Mensonge éhonté pour celle ayant grandi avec deux aveugles, mais la première excuse plausible lui étant passé par la tête avait été la bonne pour elle et les ombres de la fin du jour gardèrent pour elle les signes qui auraient pu la trahir. Ce genre de proximité avec un inconnu ne lui plaisait pas, elle était cependant moins gênante que la perspective d’être à nouveau secourue par l’un de ses aînés dans la tâche lui incombant.
Parlant de ses aînés, toujours collé l’un à l’autre pendant qu’elle tirait maintenant l’assistant, ils criaient plus qu’ils ne parlaient et, si elle était trop jeune pour comprendre certaines choses, la nuit de marche lui parut parfaitement claire. Jamais elle n’avait veillé une nuit complète, sa cavalcade depuis Kiri lui restait encore en tête tandis qu’elle se taisait subitement et avançait, dissimulant jusqu’au village la fatigue qu’un jeune corps peinait à supporter.
À l’arrière avec Akinori, son rythme plus doux finit par être suivi par la kunoichi qui trébucha et bailla plus d’une fois, rattrapant comme elle le pouvait leur retard lorsque ces débordements de fatigue la faisaient sursauter.
Enfin, ils arrivèrent à Tohetsu, mais Rakka n’avait plus les yeux en face des trous et les documents soigneusement appris avant de partir n’étaient plus qu’un méli-mélo. À l’arrêt tous les quatre, la petite brune se frappa les joues pendant que Taishi menaient les négociations après lui avoir encore suriné un truc à propos d’Akina...Akino...Aki-quoi déjà ? Peut-être heureusement, la fillette se frotta les yeux plutôt que de voir le curieux manège des deux acolytes et releva un visage faussement éveillé sur le chûnin qui lui donnait un curieuse leçon de vie pendant qu’ils entraient dans la ville.
“...Oui ! acquiesca-t-elle sans même savoir de quoi il parlait quand il évoquait cette “autre auberge”.”
Sans demander son reste, Rakka fila entre les quelques passants entamant un rythme commun à chaque cité. Courir dans son état ne s’avéra hélas pas une bonne idée et le monde tanga bientôt, l’obligeant à s’arrêter contre un bâtiment le temps de faire passer le fourmillement dans son corps.
“Ouh, sale bête ! tempêta une voix aigrie en donnant un coup de balais à l’enfant qui sursauta et se protégea des poils rêches. Va-t-en, pouilleuse !”
Sitôt sur le départ, l’improbable bonne femme frotta la masse pailleuse sur la terre que la petite avait laissé sur ce qui sûrement être son mur bien précieux. Doucement, voyant son état et la réaction des habitants, le puzzle se mit en place, les instructions de Taishi se firent plus claires et Rakka qui s’était enfoncée dans le village par l’ouest remontait maintenant les rues vers le centre et laissaient ses yeux d’or parcourir les enseignes. L’exercice s’avérait difficile et plus d’une fois elle se laissa bousculée, sans même se rendre compte qu’elle était déjà passée dans cette rue...
Même si elle ne se l'avouait pas forcément, Sanadare avait les réflexes d'une véritable kunoichi. Si seulement elle s'en donnait à cœur joie un petit peu plus souvent et avec un petit peu plus de rigueur, elle pourrait parvenir à de grande chose. Son réflexe de sonder les environs grâce à ses dons de sensorialité en était un payant. Très payant même. Si les signatures chakratique détectables n'étaient pas des plus impressionnantes - quelques-unes plutôt faibles ici et là, surement des gardes comme celui devant les portes - l'une en particulier semblait se détacher du lot. Enfin…s'agissait-il seulement du chakra d'une personne? L'Hyûga sentit quelque chose de froid, quelque chose d'étrange. Il s'agissait bien d'un chakra, mais sa signature était trouble, et difficile à localiser avec précision. Il s'agissait davantage d'une sorte de présence, enveloppant une partie du village, vers son centre.
Une fois l'auberge indiquée par le gardien des portes, l'équipe pénétra enfin à Tohetsu. Pour un village frontalier, en temps normal un simple relais de voyager, il était plutôt impressionnant. Et c'est probablement ce qui poussa l'Hayai à penser qu'il y avait plus d'une auberge au village. Le village était vivant, l'avenue principale était parsemée d'échoppes en tout genre et les rues étaient bondées.
Malheureusement pour le groupe, Rakka semblait complètement déboussolé. La gamine, complètement épuisée par le voyage, tournait en rond, arpentant sans le savoir les mêmes rues, comme une boucle, peinant à accomplir la tâche confiée par son supérieur. Si elle finit bel et bien par trouver un établissement convenable et répondant aux critères de Taishi - une auberge/spa à l'extrémité Est du village - il lui fallut presque deux heures pour le trouver et revenir vers le groupe pour leur annoncer la nouvelle.
Qu'avait donc fait le trio pendant tout ce temps? Casser la croute? Se reposer? Explorer le village?
Une fois le groupe rassemblé à l'auberge, Akinori s'occupa de payer les chambres pour tout le monde avant de filer prendre un bain. Les Iwajins pouvaient profiter de ce moment pour se ressourcer, profiter des bains thermaux et planifier la suite des choses…Parce qu'après ce repos, c'était direction l'hôtel de ville pour rencontrer les émissaires de Taki.
Voilà maintenant la Hyûga comme une monnaie d’échange, le pire que cela ne semblait l’offusquer nullement, puisqu’elle maximisait ses effets en bombant le torse et donnant plus de mouvement à ses atouts majeurs. Son sourire coquin aux coins des lèvres. Homme faible en garde d’une porte, déjà ça commençait mal pour avoir son respect dans ce maudit coin paumé, mais ça ne l’empêchait pas de remplir son rôle, cachant son dégoût en effleurant d’un bout de doigt la joue du gardien qui se faisait davantage allumé que son signal d’alarme. Elle était de la vieille école après tout, prête à tout sans état d’âme pour servir ses objectifs, ça n’aurait pas été la première fois, ni la dernière qu’elle aurait joué de ses charmes et feinter son inoffensivité. Mais alors qu’ils n’avaient qu’à peine commencer à rentrer, si au début rien de concluant ne la perturbait niveau rival dans son balayage sensoriel, une essence chakratique la laissait perplexe.
Elle n’écoutait qu’à moitié les directives du Hayai et plus du tout les jérémiades, et tandis qu’elle sondait cette chose inqualifiable, les bras croisés, un air de flâner contre un mur, Sana’ suivait aussi l’avancée de Rakka ainsi que ceux qui s’en approchaient. Forcément ça lui demandait pas mal de concentration et elle n’avouerait jamais être aussi « pro », alors vu de l’extérieur, elle semblait faire une sieste sur un muret. Une réputation à conserver vous comprenez ? La localisation du sujet de son attention se faisait évasif, mais vers le centre du village, alors sans demander l’avis de qui que ce soit, elle pognait le col de l’assistant pour l’emporter avec elle. Taishi allait forcément suivre, il était sous sa responsabilité et elle était plus à surveiller que n’importe qui en fait. Le laissant s’extasier sur les échoppes, doucement, mais sûrement, la kunoishi se rapprochait du centre l’air de rien, pendant qu’Akinori effectuait un achat, elle se collait à Taishi pour de l’affection ? Pas vraiment même si on aurait pu croire….
-Hey Taishi, tu me ferais un petit cadeau souvenir ?... Hum ? Elle lui croquait un bout d’oreille avec malice, lui susurrant la suite inaudible pour l’assistant ou des oreilles trop curieuses. Il y a un chakra atypique et inquiétant au centre de ce village. Impossible à déterminer. Un baiser sur sa joue et son ton sérieux s’envolait pour son rôle de facette. Ohhhhh alllleezz ! Un bijou ? Une écharpe ? Un décolleté... ? Quel radin franchement !
Son ondulement se poursuivait à travers la rue marchande, non pas au hasard, la zone qui l’intéressait étant un peu périlleuse, elle obligeait le groupe à marcher sur ses limites, tout en s’arrangeant pour se retrouver sur la trajectoire de Rakka visiblement perdue. Un détail qu’elle gardait pour elle, Taishi pouvait bien râler que la gamine avait perdu du temps à les retrouver à cause des caprices de la borgne de se promener, elle s’en foutait. Une fois à l’auberge, la désillusion aurait tout le loisir de frapper ces messieurs, quand on leur annonçait que les bains n’étaient pas mixtes. La Hyûga ricanait en laissant le seul membre de l’équipe se joindre à Akinori pour le surveiller durant son bain. Là-dessus, se foutant pertinemment des directives, ça va de soi, la kunoichi se douchait rapidement. Une fois dans des vêtements propres et « choisis », elle frottait la tête de sa jeune collègue en lui demandant de prévenir Taishi à son retour qu’elle était partie honorer leur « contrat ».
Retrouvant le gardien toujours à son poste, d’un signe de la main, le femme l’invitait à la rejoindre dans l’office qui l’abritait durant sa garde. D’abord, elle poussait l’homme sur sa chaise, avant de prendre ses aises sur ses genoux, un doigt jouait avec les cheveux de l’homme, dont l’attention pouvait être prise dans des rebonds bien visibles. Des bambins farceurs ! Comme dirait Taishi.
-Parles-moi de ton village un peu, tu as l’air d’être un homme d’action, garder les portes, choisir qui rentre et qui peut sortir, tu dois être important. Moi je suis encore une petite genin, qui court après des chats, porte les sacs et garde la porte sans rien dire comme tu as vu. Fit le vil serpent prêt à cracher son venin dans un air faussement frustrée, mais elle ne mentait pas au fond non ?... Elle chatouillait alors son bout de nez d’une caresse, puis son menton, dégrafant de sa main libre sa veste de shinobi qui la gênait visiblement. J’ai entrevu les alentours du village, peut-être qu’il y a des choses intéressantes à savoir. Les histoires frémissantes me font toujours un petit effet… Si tu vois ce que je veux dire... On s'ennuie tellement à Iwa... Et avec mon grade, je suis visiblement pas assez douée pour promouvoir... Je devrais me faire une raison... Changer de vie pour quelque chose que je sais mieux faire ?...
Son sourire de toutes ses dents s’affichait, elle se collait mieux et tandis que l’homme se pensait « payer » à juste titre, il se faisait doucement interroger, pour peut-être lui sortir les vers du nez… La Hyûga savait être très gentille quand ça lui servait, très serviable aussi, mais ce n’était jamais gratuit… Elle poursuivait subtilement ses petites interrogations tout en se dénigrant comme une pauvre chose fragile. Puis après on disait qu'elle serait mieux sans sake hein ?...
Taishi, qui n’avait pas de talents en sensorialité, ne pouvait pas vraiment voir la distinction. Après une attende prolongée de la genin qui ne semblait pas disposée à revenir de sitôt, ils avaient été entrainés en ville, principalement sous l’impulsion de l’idiote qui elle, semblait bien prête à faire toutes les conneries possibles et inimaginables en son pouvoir pendant qu’elle le pouvait encore. Pauvre sotte, tu y crois vraiment, n’est-ce pas. L’Hayai n’allait pas lui faire le plaisir de se plaindre, mais il gardait un œil sur Akinori, pestant contre Rakka qui semblait à première vue bien maladroite. Akimoto semblait les préférer comme ça, va savoir. Pendant ce temps, elle voulait absolument gaspiller de l’argent sur sa personne.
« Dégage, tête de tarte. »
Ils finirent bien par retrouver Rakka, mais sans informations supplémentaires sur les inquiétudes de l’imbécile par rapport à une quelconque présence dans le village. Taishi ne pouvait que s’en tenir à sa mission première, protéger Akinori. Quant à Rattata , il lui épargna les regards sévères, il n’était pas son sensei après tout. Il soupira devant la politique des bains, décidément rien n’allait dans son sens durant cette mission. Même pas capable d’être irresponsable avec tous ces idiots autour ! C’est d’un pathétique... Seul réconfort, l’idée de se changer et se laver un peu, il en avait marre de la boue partout.
« Rakka, dès que tu as fini de te remettre en état décent, file au marché et procure-nous des provisions pour le voyage de retour. Le plus tôt on est parti, le mieux c’est. Garde l’œil ouvert, quelque chose ne tourne pas rond ici, du moins si on se fie à Sanadare, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais bon… »
Taishi s’en tenu ensuite à son rôle, allant aux sources avec Akinori. L’eau chaude lui fit beaucoup de bien, quoi qu’il ne fût pas vraiment indisposé par la longue marche. Le clan Hayai courait dans les montagnes de ce pays depuis des siècles. Il prit place dans le bassin, laissant l’eau lui monter jusqu’en dessous de nez.
« Elle va vraiment s’en aller, Sanadare ? »
Taishi releva un peu la tête en soupirant, l’air de dire « t’es sérieux ? ».
« On s’en fiche, non ? »
L’assistant haussa des épaules.
« Je sais pas, j’aurais cru que ça te ferait quelque chose de laisser partir… » « T’as raison, j’en ai des crises d’urticaires…. Je suis terrorisé à l’idée de la laisser aller faire ces conneries ailleurs, on a déjà une guerre sur le dos. »
Fin de la discussion, il retourna aux bienfaits de son bain, bien décidé à retirer le maximum de quiétude avant le retour au dur labeur qu’était de maintenir cette garderie en place. Une fois que le moment fut passé, ils retournèrent pour se changer et se préparer. Akinori en particulier avait fort à faire et Taishi comptait bien ne pas faire son boulot à sa place, sinon à quoi il servirait ? Les aubergistes avaient étés assez aimables pour nettoyer son manteau vert, et il en fut fort reconnaissant. Replaçant les multitudes de kunai dans ses poches, il ne put que remarquer l’absence des deux femelles du groupe. Des habitués du retard, aucune surprise là-dessus.
« Autant se mettre en route, Akinori. Il nous rejoindrons en chemin, Sanadare peut nous repérer aisément. »
Et c’est ainsi qu’ils s’avancèrent vers l’hôtel de ville…
En porte-à-faux, Rakka finit par réaliser sa mission et retrouver ses coéquipiers, mais l’œil vaseux et l'esprit plus qu'embrumé qu'autre chose. Sa quête s'était avérée difficile, l'enfant peinait à suivre le trio d'adultes et un énième bâillement franchit ses lèvres lorsqu'ils entrèrent dans l'auberge précédemment trouvée par la brunette. Était-ce elle qui avait... ? Peut-être bien que oui, ou non, elle ne savait plus trop et la vision d'un lit, une fois les mots de Taishi entendus, salua la fin de ses pérégrinations. Dormir, se reposer, récupérer, qu'importait ses vêtements sales, la fillette, roulée en boule sur une couche décente, laissa ses songes l'emporter quelques minutes ou quelques heures...elle ne le sut jamais. Son corps sursauta sur un bruit sourd et, conditionnée malgré tout, la gamine émergea d'un coup. Les murs, l'odeur, la chaleur...sûrement la maladresse d'un client contre un meuble ou une bêtise du genre.
Rakka s'assit, pâteuse, et remit un peu d'ordre à sa chevelure sombre avant de fouiller son sac en quête de vêtements de rechange. Que devait-elle faire déjà ? Taishi...Akinori...marché...provision...œil ouvert... Secouant la tête, bras croisés, la petite brune faisait le lien entre les mots qui le revenaient en mémoire et se dirigea vers la chambre du Borukan une fois proprette. De ces bribes de souvenirs, c'était lui qui avait payé les chambres, non ? C'était vraisemblablement lui qui tenait les cordons de la bourse pour cette mission. Ce fut dans cette entreprise qu'une main brusque s'abattit sur sa chevelure et emmêla le tas déjà bien peu coiffé tandis que l'autre élément féminin de l'équipe lui passait un mot à transmettre à Taishi. Était-ce là quelque chose de commun entre deux coéquipiers ? Songeant un instant au Hyûga de sa propre équipe, Rakka se rassurait silencieusement comme elle toquait une première fois à la chambre de l'assistant.
« Borukan-san ? appela-t-elle distinctement.
Rien. La fillette recommença, mais toujours pas de réponse. Une employée de l'auberge assistant à la scène se permit d'interpeler la petite cliente pour lui signaler le départ précédent de l'occupant des lieux.
-Depuis combien de temps est-il parti, s'il vous plaît ?
- Oh, je dirais bien quinze ou vingt minutes, mademoiselle.
- Savez-vous s'il se rendait en un lieu précis ? »
La négation polie salua son interrogation. Rakka s'inclina respectueusement en remerciant la jeune femme et sortit de l'auberge aussi vite que le lui permettaient ses petites jambes. Dehors, elle regarda à droite, puis à gauche. La foule était plus dense que dans la matinée et la genin se concentra pour tenter de retrouver le chakra du Borukan. En théorie, aucun membre de ce clan n'était très doué en matière de discrétion, non... ?
Alors que les hommes prenaient leur bain tout en échangeant sur le sort de leur collègue Hyûga, cette dernière en avait profité pour s'éclipser. De retour aux portes du village, elle tentait d'amadouer le gardien pour lui extirper quelconque information. Le jeune homme sembla particulièrement réceptif aux charmes de Sana, comme le démontraient son teint nouvellement rosé et son regard placide. Malheureusement pour elle, peu importe ce qu'elle tentait, il n'était qu'un vulgaire garde après tout. L'information qu'il avait a dévoilé était maigre, et il semblait plus enclin à observer sa poitrine dandinante qu'autre chose. Hum...C'est que..hum..oui...On est pas comme Iwa nous, un p'tit village normal..même si on l'a eue dure...il se passe jamais rien...La délégation de Taki est arrivée hier...Des mecs riches eux, ça se voit. Mais ils étaient accompagné d'un mec chelou, jamais vu avant, mais les deux autres oui. De l'autre côté du village, Taishi et Akinori prirent les devant après un bain réconfortant pour rejoindre l'hôtel de ville, au centre du village. Rakka qui trainait derrière, parviens à les rejoindre tout juste au moment où ils arrivèrent sur place. Comme à l'habitude, il ne manquait que Sana. Sur place, un vieil homme richement vêtu les accueilli. Ah! Enfin, vous êtes là! Je vous attendais bien plus tôt pour dire franchement. Kamejiro-sama, seigneur de Tohetsu. Vous devez être Akinori? Entrez, dépêchez-vous, vos homologues de Taki vous attendent. Comme à son habitude avec les iwajins, Kamejiro était impatient et il ne se gênait pas pour le montrer. Il amena la petite délégation vers l'intérieur, sans prestance ni flafla. Il devait être tout aussi impatient que Taishi d'en finir avec toute cette histoire.
Il les mena jusque dans une grande salle, préparé pour l'occasion afin de servir les négociations. Une longue table les y attendait, sur laquelle avait été déposé victuailles et rafraichissement divers, plusieurs piles de parchemin, une carte de la région, des encriers. Bref tout ce dont ils auraient besoin pour les prochaines heures. D'un côté de la table, deux hommes et une femme les attendaient. Akinori s'installa de l'autre côté et salua prestement les envoyés de Taki. Les négociations allaient pouvoir commencer.
Le plus jeune des deux hommes, ainsi que la femme, portait des vêtements similaires, richement décoré et ornementé, d'un style et de couleurs qui n'étaient pas typiques du Pays de la Terre. Il s'agissait d'un exotisme qui n'était pas sans rappeler l'architecture du village. Si les Iwajins avaient l'oeil attentif, ils seraient en mesure de remarquer un symbole récurant dans les ornements de leurs vêtements - sous la forme d'un collier, d'une broderie dorée ou encore d'une boucle d'oreille - deux traits verticaux qui bifurquent vers l'extérieur pour former une base plus large. Il s'agissait du symbole de la noblesse du Pays de la Cascade. Le second homme, grand et mince et le teint pale, était habillé beaucoup moins richement et sobrement, d'une tunique grise et noir.
Si le 'duo' menait les discussions du côté de Taki, ils semblaient porter une attention particulière, et une certaine nervosité, face à leur partenaire stoïque et silencieux, qui se contenait de hocher la tête en signe d'approbation ou de mécontentent.
Informations complémentaires : Je n'entre volontairement pas dans les détails des discussions diplomatiques. La chose serait fastidieuse et franchement ennuyante (autant pour vous que pour moi). Libre à vous de 'jouer' Akinori comme vous le faites déjà et de le faire interagir avec ses homologues. À moins que vous ne leur posiez directement une question ou n'interagissiez directement pour influencer les négociations, considérez qu'ils discutent et négocie constamment avec le Borukan.
Il saignait déjà du nez quand la kunoishi sans gêne caressait la peau de son torse, curieusement, il n’avait même pas tenté de profiter plus que ça de sa situation. Elle aurait presque pu être triste pour lui. Les informations lui donnaient un petit sourire, donc deux négociants assez riches pour aveugler des pensées et un nouveau protagoniste louche. Ce dernier la laissait perplexe, est-ce qu’un shinobi pourrait être à l’origine d’une telle essence chakratique ?
-Oh louche tu dis ? Parce qu’il n’était pas aussi séduisant que toi c’ça ?...
Même qu’elle ajoutait un gloussement cette garce en jouant de ses lèvres humides sur les siennes, peut-être pour l’aider à mieux délier sa langue. Le genre de spécimen ne perdant jamais son nord contrairement aux apparences…
-Un shinobi genre ? Il était habillé comment ? Dans le style de Taki ou un étranger plutôt. T’es tellement observateur tu dois savoir tout ça ? Si j'étais aussi compétente que toi... Tu pourrais m'apprendre peut-être, un jour... ?
Son travail au corps semblait lui avoir donné tout ce qu’elle pourrait retirer d’informations de ce pauvre garde là. Alors, elle s’éclipsait prétextant que le devoir l’appelait, son supérieur allait vouloir qu’elle monte la garde hein. Mensonge, mais il ne pouvait pas le savoir.
-Ravie de t’avoir rencontré, j’espère qu’on se reverra !
Dehors, à nouveau un balayage sensorielle général tout en marchant lui indiquait le changement de position de ses camarades, bien qu’elle entamait de les rejoindre, toujours la même alarmante source froid dans son tableau. Étrangement, ses sens se faisaient troubler, la kunoishi se sentait petit à petit plus volatile, l’essence virait comme une obsession. Elle se stoppait brusquement pour se concentrer dessus, aucun intérêt à les rejoindre. Les négociations avec elle pourraient avoir une tournures fâcheuses et tout simplement, ce n'était pas dans ses priorités, à vrai dire, Sana' ne savait même pas ce qu'ils étaient venus chercher ici.
D’un pas nonchalant, elle retournait à sa chambre, dans laquelle, la Hyûga se délestait de tout ce qui lui était inutile avant d’ouvrir sa fenêtre. Elle laissait couler l’eau de sa douche avant de disparaître sous sa forme invisible, empruntant la fenêtre de laquelle elle escaladait la façade pour rejoindre le sol tout en s’empressant de rejoindre la dernière position localisée du chakra gelé. Proche de l’hôtel de ville qui semblait accueillir le trio pour les négociations, la kunoishi hésitait un instant, ne pourrait-elle pas compromettre les négociations si elle se faisait prendre ?
Son regard se portait sur le style architectural du village, lui empreint de Taki à chaque bout. Il lui semblait évident que les négociations seraient soit une perte de temps, soit peu concluante. En revanche ce chakra, le laissait filer avec tout son mystère… Mais, son deal avec Akimoto pour son bon de départ ? Sana’ se retenait de soupirer pour ne pas risquer de se faire entendre et à pas de chat, elle s’infiltrait en quête de la source de cette chose, de temps à autre, à couvert, elle réenclenchait son repérage pour vérifier l’état de ses coéquipiers, mais aussi si la source de chakra s’intensifiait ou non. Pour un village ayant soi-disant souffert, le paysage lui paraissait bien richement ornementé…
Résumé:
Sana' finit de poser quelques dernières questions à son garde et une fois fait, peu importe ce qui lui répond, elle décide de n'en faire qu'à sa tête pour changer... Et se dissimule pour traquer ce chakra qui la perturbe.
Dès qu’il posa les yeux sur le fameux Kamejiro, Taishi dut reconnaître qu’il n’aimait pas le personnage foncièrement. Il avait ce typique air arrogant appartenant à ceux qui sont trop riches pour leur propre bien. Ceci étant dit, il pouvait difficilement lui en vouloir de ne pas tenir Iwa en très grande estime à son tour. Après tout, le village caché avait pratiquement coulé Tohetsu initialement. D’où l’entrée en jeu de Taki, le pays de la cascade. Akinori semblait plutôt nerveux tout à coup et l’Hayai dut le pousser un peu pour qu’il suive le vieil homme jusqu’à la table de négociation.
Évidemment, il remarqua la présence du troisième homme, même si sa première pensée fut qu’il s’agissait sans doute du garde du corps pour les deux nobles. La femme était plutôt jolie d’ailleurs. Dommage qu’elle fasse partie de l’autre camp, il aurait bien aimé poursuivre les « négociations » avec elle en privé. Suffit pour les rêveries. Ils prirent place à table et Taishi se découragea de voir que si Rakka semblait avoir réussi à se libérer au dernier instant, Sanadare semblait introuvable. L’idiote ne valait rien en discussion mais peut-être que ses atouts rebondissant auraient été utiles pour négocier un accord à l’avantage d’Iwa. Le regard froid de la femme semblait confirmer que ceux de Taishi n’allait pas suffir en tout cas. Il jeta un œil à la genin à côté de lui.
« Es-ce que tu as trouvé ce que je t’ai demandé ? » lui dit-il à voix basse.
Akinori semblait plutôt gêné et dominé par le deux contre un, voir désarçonné. Ça allait vite mal tourner si quelque chose n’était pas fait rapidement. L’Hayai décida d’ouvrir le jeu, pestant lui-même parce qu’il s’agissait de la chose qu’il avait pourtant espérer ne pas avoir à faire. Akimoto était vraiment nul quand il s’agissait de choisir des assistants…
« Eh bien, nous y voilà. Voici Akimoto Akinori, il est le cerveau de l’opération ici. Et voici Rattata, ma… nièce. Elle voulait absolument m’accompagner, c’est comme la journée « amenez votre nièce au boulot » voyez-vous ? Veuillez excuser le retard, cela faisait un moment que nous n’étions pas venus ici et nous avons dû sous-estimer la distance à parcourir. C’est un chemin plutôt difficile depuis Iwa. Comme vous le savez, nous ne nous donnerions pas cette peine si nous n’avions pas à cœur notre relation avec les villages avoisinants Iwa, et du même coup les grandes puissances mondiales qui nous entourent comme Taki. Nous vivons dans une période trouble et il est plus important que jamais de favoriser la coopération si ce n’est que pour le bien du peuple. N’es-ce pas, Akinori ? » « Euh… » « Akinori… » « Euh, oui, je ne l’aurais pas mieux dit ! Voilà les éléments dont je souhaite discuter pour commencer… »
Taishi les laissa converser à leurs aises et après un moment, fit un coup d’œil à Rakka et ils s’excusèrent quelques instants de la table pour parler à voix basse.
« Connaissant Sanadare, elle est probablement obsédée par la signature de chakra dont elle parlait tout à l’heure. Tu as toujours le Kunai que je t’ai donné ? Quand je te donnerai le signal, quitte la pièce et va jeter un œil autour, quelque chose cloche avec cette rencontre. Hurle si tu as besoin d’aide. »
Il se redressa en levant le ton.
« Incapable de te retenir !? Tu n’as plus 5 ans, Rattata. Tu veux être une grande personne, faut agir comme telle ! Allez file ! Attend que je raconte ça à ta mère ! »
Il retourna à la table avec un sourire contraint.
« Ah vous savez, les enfants… Incapable de retenir plus qu’un verre d’eau ! Où en étions-nous ? »
Rakka retrouva bien Akinori...et Taishi par la même occasion, mais la situation dans laquelle les deux hommes se trouvaient ne laissa guère de temps à la petite pour expliquer l'objet de sa venue. Guidés, les décors trop fastes inquiétaient la fillette qui demeurait en retrait, comme on le lui avait toujours appris. Petite enfant, de sexe féminin en plus, elle avait appris à écouter, à ne pas se mêler aux affaires des grandes personnes à défaut de se montrer utile en cet instant, cependant, poussée par un certain instinct de survie, Rakka restait étrangement plus proche de l'Hayai que du Borukan.
Ce dernier ne semblait pas au meilleur de sa forme, son corps parlait mal et manquait de superbe quand la petite le comparait à ceux lui faisant face en ce lieux étrange. Toute à ses pensées, elle fut surprise que Taishi lui adressât la parole ainsi, elle se contenta d'abord d'un signe de tête négatif avant de préciser à voix basse la raison de son échec...elle n'était qu'une enfant et ses partenaires semblaient par trop l'oublier.
« Je cherchais Borukan-san pour les fonds nécessaires à votre demande, vous n'avez rien laissé à l'auberge.
Le strict minimum à ses yeux, pour ne pas déranger son chef d'équipe plus que de raison. Les hommes de responsabilités avaient moult détails à prendre en compte et sa mère avait fort bien appris à la petite à ne pas prendre du temps si précieux à ces gens là. La tirade de cet homme l’interpella cependant, pourquoi présenter Akinori sous ce faux nom ? Et elle ? Sa nièce ? Si la déformation de son nom ne lui plu guère, la petite était bien trop habituée à ce rôle d'observateur à l'image de fresque murale pour manifester sa colère à l'encontre du chûnin.
Quelques instants, elle l'oublia, se concentrant sur les échanges d'importance autour de la table et détaillant ceux leur faisant face... L'assistant d'Akimoto, malgré sa gaucherie, semblait savoir ce qu'il avait à faire et, une fois plongé dans l'élément au sein duquel il excellait potentiellement, sa gêne paraissait moindre. Rakka se passionna quelques instants pour la teneur de leur débat, mais Taishi la sortit à nouveau de ses pensées pour lui exposer des instructions qu'elle ne discuta pas, se contentant de hocher la tête à sa question et de se rappeler soudain du message de l'élément féminin de leur groupe.
- Hyûga-senpai est partie honorer votre contrat, informa l'enfant en reportant un regard distant sur les négociateurs. »
Attentive, le signal de son supérieur ne tarda pas et la teneur de ses propos eut suffisamment d'impact pour lui faire monter le rouge aux joues et ainsi donner corps aux diffamations du shinobi à l'encontre de la fillette. Gênée que l'excuse parût plausible et puérilement amusée par la scénette de Taishi, Rakka fila sans demander son reste ni corrompre son « oncle » par la même occasion.
Une fois sortie et seule, aiguillée de manière condescendante par un homme à la porte ayant prêté attention aux derniers événements, Rakka s'aventura dans les couloirs alentours jusqu'à disparaître du champ de vision de son « guide » sans dévier du chemin indiqué. Bientôt, son pas ralentit et son regard se porta autour d'elle, observant de ses grands yeux dorés les matières et autres décorations en ces lieux. De mémoire, elle tenta de se rapprocher de la salle où se trouvait la rencontre et longea à la perpendiculaire ce qui lui semblait être le mur se rapprochant des trois individus.
La fillette n'était pas très rassurée, mais elle faisait de son mieux pour cacher son trouble et profita d'une portion sans témoin visible pour concentrer ses sens. Elle étendit sa perception du monde grâce à son chakra, se rassérénant ainsi au milieu d'une méfiance que Taishi et Sanadare lui avaient presque involontairement transmise.
-Hrp : J'ai l'autorisation de Akimoto pour refaire un tour sans lui
Étrangement, sa quête du chakra si attractif l’avait conduit à l’hôtel de ville et plus elle se rapprochait, plus la Hyûga pouvait s’apercevoir qu’il se tenait dans la même salle que ses confrères… Enfin, presque tous. Dans les couloirs, à l’abri des regards dans un angle, la kunoichi tirait sur le bras de la jeune Yuki pour l’entraîner avec elle à couvert. Bien sûr, elle prenait soin de se défaire de sa technique de dissimulation pour ne pas la faire crier au fantôme, même si, il avait semblé sentir du chakra émané de la gamine en fait. Elle plaçait un doigt devant ses lèvres pour lui signifier de ne pas faire trop de bruit…
-Tu as des prédispositions pour la sensorialité aussi ? Enfin, pas le temps de niaiser avec ça… Tu as senti le chakra qui vient de leur salle. Il y a un shinobi ou autre avec eux. Combien de personne tu as vu à l’intérieur, l’un d’eux était-il suspect ? Ils se sont tous présentés en tant que négociants ?
Si on se référait aux dires du gardes, le troisième individu n’était pas vraiment commun au reste des gens de Taki, le gardien lui-même l’avait trouvé étrange, mais sûrement une fantaisie de gars riche qu’il disait. Sanadare elle n’en était pas aussi sûre, Akinori avait pourtant dit sur le trajet que les négociants étaient civils, possiblement escortés de gardes ou de shinobis. Que quelque chose ne tournait pas rond dans cette affaire, la Hyûga n’en avait à faire que pour ses propres intérêts, pas de réussite, pas de bon de départ…
-Tu vas y retourner Rakka, j’en profiterais pour passer la porte avec toi sans me faire remarquer. Garde à l’œil l’élément suspect en restant proche d’Akinori, je suis certaine que tu as de bons réflexes.
Là-dessus, elle reprenait ses jeux d’illusionniste pour se fondre dans le décor et emboiter le pas de sa camarade, si leurs doutes se confirmaient, et qu’il ne la repérait pas, la Hyûga pourrait toujours le tenir tranquille d’un kunai menaçant sa nuque ou autre…
***
Pendant dans ce temps, dans la salle, un des trois représentants de Taki jetait de l’huile sur le feu par toutes les occasions possibles. Les négociations pour Iwa s’enfonçaient, tournant dans leur défaveur très rapidement.
-Iwa ne daigne même pas vous prendre au sérieux. Regardez ce qu’il envoie pour vous. Une gamine qui suit son tonton, le dit oncle escorte qui se prend pour un fin diplomate, et le diplomate parlons-en. Avez-vous seulement un plan de discussion de base en venant ici ? Tout ceci est ridicule, on dirait une farce. C’est presque insultant.
Akinori de son côté suait à grosses gouttes, il bégayait et son esprit semblait de plus en plus confus, comme s’il avait du mal à suivre. Chose étrange, l’assistant du Borukan faisait partie des membres les plus intelligents et meilleurs négociateurs du village de la roche. Lui était-il arrivé quelque chose entre temps ? Pourtant, il n’avait pas quitté la surveillance du Hayai non ?
-Je ne me sens pas très bien… Avouait-il tout bas auprès de Taishi…
Akinori s’enfonçait, c’était presque lamentable. Taishi ne comprenait pas, il était censé être habitué à ce genre de conversation. Soyons francs, les enjeux ne semblaient pas non plus si extrêmes. Alors pourquoi le Borukan semblait si désemparé ? C’était presque... Surnaturel. Malade, vraiment ? Il semblait invraisemblable que son état se soit détérioré aussi vite. Il y a moins d’une heure, il riait à pleine gorge dans les sources chaudes. Taishi se maudissait un peu de n’avoir aucune affinité avec la sensorialité ou bien la médecine, il aurait peut-être pu découvrir le fin mot de l’histoire. Son regard se porta sur les deux négociateurs, mais aussi sur le troisième type, celui qui n’avait pas encore dit un mot. Tout clochait chez le personnage, de son habillement mais aussi son regard froid. Il n’avait même pas les traits d’un habitant de Taki. Taishi fouilla sa mémoire.
« De toute évidence, Akinori semble avoir été plus affecté que je ne le pensais par le voyage. Peut-être que vous pourriez nous amener un de vos fameux chuhai de citron de votre pays pour le réveiller un peu ? »
Le premier homme fronça des sourcils.
« Mais de quoi… » « Fais-moi une faveur et boucle-là, je parle à lui. » Taishi désigna le troisième homme, celui à la tunique grise.
Celui-ci resta mortellement silencieux un instant, mais la colère d’un shinobi semblait avoir faire taire les deux autres aussi, ainsi il n’eut d’autres choix que de parler avant que le malaise ne soit trop installé.
« … Oui… »
L’Hayai se redressa et contourna la table pour aller faire face au troisième homme, l’observant avec attention.
« Vraiment ? J’en serais bien étonné. Taki ne produit ni citron, ni chuhai. Vos rivières, si fameuses pour les cascades dont votre pays prend le nom, sont trop tumultueuses pour entretrenir les cultures de la plupart des ingrédients dans les lagons, et votre sol est trop sec une fois en terre forestière. C’est le genre de détail qu’une personne ayant parcouru extensivement votre pays saurait. Je ne suis pas un bon diplomate, mais à force de côtoyer une alcoolique finie, j’ai retenu quelques détails. »
Un silence bien pire s’installa. Le regard de Taishi et de l’homme se fixaient avec intensité. La suite se passa en moins de quelques secondes. Les mains de l’homme se relevaient pour former un mudra. Les yeux de Taishi se tournaient vers les deux diplomates et Akinori. Les gardes disséminés dans la pièce soulevaient leurs lances, une sorte de poussière émanaient de leur équipement, comme de la neige emportée par le vent. Le Kunai dans la main de Taishi passa devant le visage de l’imposteur pour plutôt partir en filant vers la table. Il y eut un éclair verdâtre et Taishi attrapa le couteau, désormais debout sur la table. Il lâcha prise, et attrapa le collet de la tunique d’Akinori avant dans le projeter sur les deux diplomates de Taki. Des lances pointues se rapprochaient de tous les côtés. Le regard des gardes qui leur fonçait dessus était vide, vitreux… Mort ? Taishi canalisa son chakra et il visualisa la marque dans les cheveux de Sanadare. Il y eut un jet de lumière verte et sa main se ferma sur la crinière blanche et ils s’écrasèrent à proximité de l’hôtel de ville, renversant la Hyûga et la gamine du même coup. Taishi se releva rapidement et jeta un œil aux diplomates. Tous trois semblaient léthargiques et confus. Mais Akinori semblait rapidement reprendre des couleurs, comme si son malaise était soudainement disparu aussi rapide qu’apparu.
« … Il leur arrive quoi, Sanadare ? »
Il y eut un grondement soudain et les portes de palais explosèrent, projetant des éclats de bois dans tous les sens. Des dizaines de gardes affluèrent de l’hôtel comme une marée d’armures et d’armes pointues, suivi par l’imposteur. Les intentions des gardes semblaient claires alors qu’ils convergeaient directement sur Taishi et ses alliées. La peau des soldats semblait étirée sur leurs os, émaciée, comme s’ils étaient séchés de l’intérieur.
« Tuez-les, mes pantins… TUEZ LES TOUS »
La voix de l’homme résonna dans toute la ville. Taishi jeta un regard à ses deux partenaires.
« Il faut mettre Akinori et les deux autres crétins à l’abri. Rattata, trouve un endroit sûr et plante-y le Kunai que je t’ai donné. Ensuite, trouve un moyen de me le faire savoir. Sanadare, protège les civils et Akinori des gardes jusqu’à ce qu’ils soient évacués. Ensuite, on se débarrasse de l’imposteur. Je vais essayer de gagner du temps. Allez, bougez-vous ! »
Il sortit le kunai qu’Akinori avait toujours dans sa poche. Au même moment, les premiers gardes leur fonçaient dessus.
Surprise, esseulée, l'enfant frappée par le talent de son aînée ne put que se ranger à son idée. Ses dons sont naissant, sa valeur infime... Qu'aurait écouté Sanadare de la part d'une fillette se frottant une énième fois les yeux de fatigue. Rakka hocha la tête, jeta un dernier regard perplexe en direction de ce qui attirait sa méfiance par delà le mur, puis mena la Hyûga jusqu'au cœur des hostilités.
L'enfant se présenta, d'apparence seule, pensive, celui-là même l'ayant dirigé dédaigneusement tantôt lui ouvrit à nouveau la porte. Un nouveau terrain de jeu s'ouvrait à cette femme, c'était du moins la sensation qu'elle en avait alors que son chakra s'étendait toujours maladroitement autour d'elle. Sanadare semblait avoir quelques qualités sous sa vulgarité d'apparat et, étrangement, cela rassurait la fillette comme elle prenait la mesure des tensions se nouant dans la pièce.
Tout se succèda alors, s'emballa... Rakka n'eut le temps de rien voir, mais pourtant la certitude d'avoir perçu une chose bien extraordinaire. L'enfant fut sonnée par sa chute précipitée sous un enchevêtrement de chair. L'éclair vert, la volute neigeuse, les gestes mécaniques autour d'eux... Elle se voulait attentive comme elle se relevait et aidait l'un des diplomates amorphes à faire de même lorsque les portes explosèrent. La rigueur paternelle prit le pas sur la bienveillance naturelle de la petite fille et cette dernière lâcha sans ménagement son adjuvé. Ses mains se regroupèrent, formant des mudras ardemment répétés pour former sans hésitation aucune un mur de glace bien assez tangible pour résister à quelques brindilles.
La voix de Taishi résonna, Rakka s'était avancée dans son entreprise, mais tourna un regard grave vers son supérieur. Elle était loin la candeur chez cette genin au regard dur, plongé dans un passé pas si lointaine l'ayant conduite aux côtés de son modèle. L'enfant obtempéra, de nouveau ses mains se joignirent et cette fois trois copies de la jeune Yuki prirent forme avant de se disperser comme l'ennemi approchait.
Sûre, la petite Rakka sentait son chakra filer aussi docilement que son corps s'était vidé dans cette nuit éveillée. Son champ d'action était limité, mais sa petite taille lui permettait de se faufiler avec plus de grâce que ses alliés improvisés. Le mur, l'allée, à droite, non ! Demi-tour face aux armes se profilant devant elle, déjà un clone avait disparu, dégageant dans un dernier souffle cette vague de froid si caractéristique de son clan. Lui révélant où ne pas se présenter, Rakka cherchait un passage vers l'extérieur de Tohetsu, la main fermement serrée sur le kunai marqué de son senpai, elle finit par escalader une façade sous le cris indignés d'un passant, ou autre, elle s'en fichait, puis laissa son regard d'or parcourir brièvement l'horizon : la fillette cherchait les tours de guet, ces hautes constructions permettant en théorie de surveiller les extérieurs et donc préférentiellement sur les enceintes d'une ville par trop méfiante. Rakka crut discerner la chose et s'élança vers un promontoire à l'opposé du passage ayant salué leur entrée en ville...
Le rideau se levait enfin sur toute cette supercherie : les négociations avec Taki avaient été compromises à un point tel qu'il était difficile de se l'imaginer. Cette odieuse figure, celle au chakra étrange et qui depuis le début semblait tout faire pour étendre son influence sur les discussions, semblait derrière tout ça. Son véritable visage se dévoilait enfin. Si Sanadare continuait sa surveillance du chakra maléfique, elle en comprendrait peut-être finalement l'origine : l'homme lui-même. Son chakra filtrait au travers de l'hôtel de ville et des environs, et même presque tout le village, comme une toile d'araignée macabre.
Le mur de glace érigé par la jeune Yuki protégea le groupe et les diplomates amorphes des éclats projetés par la porte qui explosa sous l'impact des gardes - si on pouvait toujours les appeler ainsi - enragés.
"...si prêt du but...j'étais si prêt du but...et vous avez tout gâché en venant ici...vous allez le payer! Tuez-les ! Tuez-les! Que je puisse les ajouter à ma collection !" hurlait alors l'homme macabre bien à l'abri derrière ses sbires. D'un geste de la main, il leur commanda alors de charger en direction des deux shinobis. L'un d’eux s'empara du premier clone de la jeune Yuki, qui se volatilisa en un souffle glacial qui le laissa figé sur place. Les autres continuèrent d'avancer vers Taishi et Sana, trainant les pieds et brandissant leurs armes.
Au-dela du mur de glace de la jeune fille, trois d'entre eux filèrent vers l'Hayai, quatre vers l'Hyûga et les trois derniers vers les diplomates inconscients. Restant en retrait, le dernier des 'négociateurs' commença à enchaîner une série de mudras.
À l'autre bout du village, Rakka filait à toute allure en direction d'un lieu en sécurité pour pouvoir y cacher les diplomates comme lui avait ordonné Taishi. La tour de guet que la jeune fille avait repérée semblait être l'une des meilleures options, cependant, un dernier obstacle lui barrait la route. Alors qu'elle s'approchait du promontoire et de la tour, à ses pieds se trouvaient deux gardes à l'allure affaissée et morbide. Que ferait-elle alors? Les confronter? Les contourner? Trouver une nouvelle cachette? Chose certaine - et la Yuki en était consciente - si Taishi et Sana voulaient pouvoir se défendre librement, ils devraient mettre en sécurité les diplomates, sinon ils ne faisaient qu'être embêté.
Courant toujours plus loin, la conscience d’un autre de ses doubles lui revint et la fit vaciller. L’enfant trébucha, la tour tanga et elle perdit l’équilibre sur une courte pause… Raccrochée in extremis, pendue par les bras à la saillie venant de lui sauver la vie, Rakka tourna son regard vers cette construction altière en reprenant son souffle. Sa conscience semblait prête à céder le pas sur son corps, mais les images précédentes, la voix de Taishi… Tout cela virevoltait dans son crâne infantile pendant qu’elle se crispait sous les efforts qu’elle se réclamait. Fatiguée, jeune, inexpérimentée, tout cela, elle l’était, mais la fillette ne voulait pas se montrer inutile. Elle y arriverait, elle se le promettait comme elle fronçait les sourcils et se laissait tomber au sol, déterminée.
Rakka reprit sa course de plus belle, mais alors qu’elle touchait au but, elle aperçut deux hommes en faction et freina des quatre fers avant d’être vue. Pour une fois, sa taille insignifiante lui rendit service et la petite brune se cacha le temps d’analyser la situation. Deux gardes, amorphes, livides...un peu trop semblables de loin aux autres qu’elle avait pu discerner à travers son mur de glace, ou bien étaient-ils endormis ? La fillette n’en vit pas d’autre arriver, mais seule face à deux… Elle aurait été plus avancée dans la voie de son clan, elle aurait frappé la tour d’une tempête de neige et se serait fondue dedans pour entrer sans combattre, mais elle était Rakka, petite genin de dix ans. Songeant à son père, à ses entraînements, l’enfant commença à réfléchir. Atsuji lui avait appris à visualiser à son niveau la complexité des combats et Rakka s’avérait bonne élève en ce domaine.
Doucement, la Yuki recula, procédant ainsi pour mieux avancer tandis qu’elle redoutait la destruction de son dernier clone qui pourrait lui être fatale si le choc venait la perturber en plein combat. Quittant des yeux les deux protagonistes dans sa retraite, elle reprit sa course et contourna précautionneusement le duo. Plus sage que ne le laissait supposer l’identité de son professeur, ou peut-être plus froussarde, ce fut le coeur noué et le ventre tordu qu’elle s’approcha pour entamer son ascension. Pourtant légère et discrète par l’éducation qu’elle avait reçue, la fillette se trouvait grossière. Elle sursautait à chaque crissement de pierre, s’immobilisait à l’entente d’altercations bien au-delà du lieu où elle se trouvait, mais elle parvint néanmoins au sommet de la tour.
Prudente, la petite étendit son chakra pour s’éviter quelques mauvaises surprises avant de prendre position sur le toit abritant d’ordinaire le guet. Là, dominant la ville, elle se perdit dans l’observation d’une effervescence morbide… Comment prévenir Taishi et Sanadare sans se faire également repérer par ces hommes dénaturés les ayant attaqués tantôt ? Perplexe, Rakka planta malgré tout le kunai de son supérieur et l’observa pensivement, comme s’il allait lui donner la solution… L’enfant regarda le ciel, puis repensa aux capacités de la Hyûga, dans le couloir… Silencieuse, elle s’assit, ferma les yeux et concentra son chakra, relâchant doucement cette glace prisonnière de son être et contaminant bientôt l’air autour de sa personne. Bientôt, les cristaux prirent forme et commencèrent à tomber avec une grâce que la fillette n’admira pas. Si Sanadare n’était pas capable de percevoir cette forme singulière de détection, au moins Rakka aurait le temps de voir venir ceux qui le feraient avant sa senpai.
Son soupire fut long, très long. La borgne savait bien qu’il y avait anguille sous roche sur son marché avec le gros roux, elle le soupçonnait presque d’avoir été au courant depuis le début et fais exprès de l’envoyer dans une mission sabotée d’avance. Il avait même dû demander à son satané fils irou d’empoisonner cet imbécile d’Akinori pour encore plus la mettre dans la panade. A supposer qu’il soit de ce genre là… malin. La Hyûga arquait un sourcil en castrant tour à tour ses assaillants, effort minimal comme toujours, elle en expulsait deux vers Taishi qui avait l’air de s’ennuyer… le pauvre.
Quant au… quoi en fait ? Il était entre elle et sa liberté, gardant ses sens sensoriels en activité, elle suivait alors la progression de la gamine qui pour tout dire, l’inquiétait le plus dans cette affaire. On aurait eu beau dire bien des choses de Sanadare, mais jamais, jamais elle n’aurait souhaité son sort à qui que ce soit, encore moins à une enfant sous… sa charge ? … Plus celle de Taishi, mais il était aussi bon senso que bon cuisinier pour mijoter un dindon donc bon. La borgne serait au final la seule vraie responsable de sa vie gâchée si elle perdait un bout. Clairement la pensée l’irritait d’autant plus, qu’elle était plus du genre à marcher sur les autres qu’autre chose, mais… Elle aussi à ses dix ans courait pour sa vie, même pas pour l’honneur d’un bandeau, mais pour celui d’un clan qui l’avait effacé une fois brisée pour ses intérêts. Dans un calme propre à sa folie, ainsi la senso faisait face à Akinori qu’elle était censée protégé ? À se demander à quoi pensait Taishi des fois, un ou deux coups de pieds se perdaient sur l’assistant Borukan et les autres protégés de la kunoichi… Oups. Elle le faisait exprès. Les minutes ou plus défilaient et enfin une sorte de signal lui chatouillait enfin les sens, ou peut-être qu’elle se trompait, mais dans ce cas là… ça serait à l’imbécile de gérer ça.
-Maintenant crétin vas y !
Et elle s’esquivait à tout contact avec lui, sachant pertinemment qu’il voudrait l’emporter aussi, au même moment elle jetait devant leur ennemi le kunai marqué que son partenaire lui avait confié au début de la mission. Le message était clair non ?
-Ça serait bête qu’on le perde.
Son sourire de toutes ses dents s’affichaient, comme toujours, la femme ne donnait aucun choix alors qu’elle chargeait le manipulateur de cadavre ambulant. À quoi bon s’adresser aux saints quand on peut directement coller un pain au « bon dieu » ?
Résumé:
Tout d'abord je m'excuse du retard éè
Ensuite Sana' croit percevoir le signal qu'elle guette de Rakka depuis son départ (elle la suit à la trace) avant de jeter l autre kunai de Taishi sur la zone "d'affrontement", avant de charger le nécro. Ouais monsieur, l'éclair vert tu dis, prouves le xD
Tout se passait très vite, mais Taishi était plus confortable dans ce genre de moment que dans tout autre. Les trois gardes lui fonçaient dessus armés de lances et d’épées en tout genre. Un souffle, et il dévia la pointe acérée du premier avant de frapper le deuxième au visage, l’envoyant valser à quelques mètres. Malheureusement, ce n’était que le début, puisque plusieurs convergeaient non seulement sur Sanadare mais aussi sur les corps inertes des diplomates. Akinori bougeait faiblement mais on ne pouvait pas espérer de prouesses martiales de sa part. Il serra les dents en reculant de quelques pas sous les assauts simultanés des gardes, ne pouvant vraiment passer à l’offensive tout en surveillant les civils.
Son regard se jeta sur l’idiote, puis sur le type aux vêtements sombres, qui semblait être l’instigateur de toute cette débâcle. Taishi ne connaissait pas grand-chose à ce genre de jutsu mais ça ressemblait à des techniques interdites, tout ça. Et ces gardes, ils ne semblaient ni sentir la douleur, ni la fatigue. Étaient-ils encore vivants, même ? Beaucoup de question, mais Taishi n’avait ni le savoir ni les compétences requises pour tout comprendre.
C’est alors que l’idiote lui donna le signal et il considéra son Kunai qu’elle jetait au sol. Il eut un instant d’hésitation, voyant le groupe qui les encerclait de plus en plus, rapprochant les pointes acérées de leurs armes. Il soupira finalement avant de faire un pas en arrière, empoignant les cols des civils et laissant le chakra défiler dans son corps. Si Sana se trompait, ils étaient foutus. Si Rakka s’était trompée, ils étaient foutus. Plus le temps de choisir. Il y eut un éclair verdâtre et sa main se referma sur le Kunai de Rakka. Il lui fallut un instant pour s’orienter. Ils étaient au sommet d’une tour quelque part dans la ville. L’Hayai laissa tomber les inconscients, puis frotta les cheveux de Rakka, assez fier.
« Bien joué, Rattata. Akinori, tu surveilles ces deux ploucs, on a un imposteur à tabasser. »
Sa main se ferma quelque peu sur la tignasse de la gamine alors que son chakra pulsait vers le Kunai de Sanadare. Leurs pieds touchèrent le sol dans la lumière verte, cette fois à trois contre dix. L’idiote semblait s’en être sorti, ce qui était plutôt étonnant. L’imposteur semblait enchaîner les mudras.
« On immobilise les gardes, Rakka ! Sana, défonce ce type ! »
Une épée tomba sur lui et il dévia le coup avec son kunai avant d’enchainer avec un coup de pied, retournant l’arme dans sa main avant de le planter dans le dos de son adversaire. Il n’en était plus à la simple défense, on essayait de le tuer alors il ferait de même. Le garde semblait s’immobiliser puis soudainement se redressa, recommençant à attaquer sans sembler le moindrement incommodé par sa blessure. Incroyable… Impossible ? L’Hayai accéléra brutalement la vitesse de ses coups, tailladant les gardes de tous bord tout côté, ayant au moins l’effet de les faire reculer temporairement.
« Qu’es-ce que t’attend, imbécile ? »
Mission de Rang B - NÉGOCIATIONS HOULEUSES - Taishi, Rakka, Sana.