Le voyage fut agréable, porté par les vents qui les ramenaient aux montagnes de leur pays d’appartenance. Pas natal pour Taishi, mais presque aussi familier. Il avait vécu presque toute sa vie adulte à Tsuchi après tout. Les monts, collines et chemins escarpés du pays de la terre n’avaient plus de secrets pour lui. Hormis ce qui les attendaient à ses limites nordiques, peut-être.

Mais l’expédition pour trouver le Patriarche Dindon restait un élément secondaire alors qu’ils approchaient des crocs rocheux. Aimi sur son gigantesque perroquet, et Taishi au dos d’un Glouba considérablement plus grand qu’auparavant. Deux silhouettes ailées, qui mélangeaient grâce et graisse à presque égale mesure.

Iwa semblait toujours debout, c’était la bonne nouvelle. Pas d’invasion, pas d’attaque surprise du Chapelier ou d’un tier parti ? Presque étrange, mais l’Hayai n’y dirait pas non.

Ils auraient pu survoler la ville pour se poser sur la place centrale, mais c’était contre-indiqué via les protocoles de sécurité du Shishiza, alors l’Hayai échangea un regard et un signe de tête avec Aimi depuis sa propre monture avant d’avertir Glouba qui amorça sa descente légère pour atterrir aux portes, dans les limites extérieures de la cité. Rassurer les gardes qu’ils n’étaient que deux iwajins retournant chez eux et non pas une autre menace semblait la moindre des choses.

Ils se posèrent sur le sol à grand coups d’aile, plus maladroitement pour Glouba qui en dépit de son égo surdimensionné n’était pas encore totalement rétabli de ses blessures ou de sa croissance exceptionnelle.

Sitôt sur le sol, l’Hayai faisait un signe de la main à un garde qui approchait.

« Aimi-sama ! Taishi-san ! Nous avons reçu vos nouvelles, mais nous ne savions plus quand attendre votre retour. Quel bonheur de vous voir sains et saufs. »

Ce n’était pas surprenant. L’Hayai avait envoyé un message pour avertir Iwa qu’ils seraient en retard de plusieurs jours, sans donner une date de retour précise. Le faire aurait été difficile dans les circonstances.

« Hensen, le plaisir est pour nous de retourner chez soi. Mais il y a beaucoup à faire. Disperse tes hommes pour avertir Miyamoto Teruyo et Hyûga Tsuyoshi de notre arrivée. Une réunion urgente du triumvirat est nécessaire. Et… Convoque également Oterashi Yanosa et Hyûga Kisuke. Cette rencontre-là est pour moi. »

L’expression du garde changea, tout comme celle des autres soldats affectés aux portes. Des shinobis commençaient à affluer sur les murailles.

L’Hayai échangea un regard avec Aimi, avant de reporter des yeux verts fatigués mais vifs sur les gens qui venait à leur rencontre.

Qu’était-il arrivé ?

Aimi s’interrogeait sur les individus que Taishi souhaitait rencontrer, et l’Hayai hocha de la tête avec simplicité. Il n’y avait rien de mystérieux dans ses intentions.

« Pour préparer l’expédition. Kisuke est notre meilleur spécialiste en termes de Kuchiyose en plus d’être un Hyûga, deux atouts considérables vu nos objectifs vis-à-vis les patriarches. Quant à Yanosa… Je pense que sa puissance martiale ne sera pas de trop vu les révélations faites par Glouba lors de la rencontre avec Raizen. Sa force ne sera pas de trop. »

Et… L’Hayai pourrait garder un œil sur l’Oterashi. S’assurer qu’il reste dans le droit chemin un moment de plus peut-être.

« Je ne sais pas si Tsuyoshi et Teruyo voudront de ma présence à ta rencontre, pas que je – »
« Aimi-sama ! Taishi-san ! »

Coupé en pleine phrase alors qu’un autre chuunin arrivait. Mais celui-ci ne portait pas les insignes ou les atours d’un garde des portes.

« Tsuyoshi du Triumvirat a ordonné une rencontre urgente de tous les shinobis du village à l’académie ! Immédiatement ! »

Taishi échangea un regard avec Aimi. Il semblait peu probable que ce soit lié à leur souhait de convoquer l’Hyuga. C’était beaucoup trop rapide pour que ce soit le cas.

« Est-il arrivé quelque chose ? »
« Aucun motif n’a été donné, sinon que l’assemblée est obligatoire et imminente ! »

L’Hayai considéra le messager un instant avant d’hocher la tête.

« Eh bien, nous y serons. Continue ta ronde et rassemble tout le monde. Tsuyoshi ne ferait pas cette demande si celle-ci n’était pas vitale. Glouba. »

Le dindon soupira en étirant des ailes fatiguées par le long voyage alors que l’Hayai s’accrochait à son plumage en offrant sa main à Aimi. L’instant suivant, et le dindon reprenaient les airs pour accomplir les quelques distances les menant à l’académie.

Quelque soit cette urgence, il y serait aux premières loges dans quelques instants.