Les cieux, un espace sans limite, un lieu que nul homme peut contrôler, un lien qui rattache seulement la nature à la faune, un endroit paisible. À travers les battements d’ailes de Kishi, je souffle du vent me chatouillait le cuir chevelu. D’ici, je pouvais voir le monde, l’admirer, le ressentir. Les courants d’airs chauds qui remontaient nos deux âmes liées par le sang, les vagues d’airs froids qui réveillaient nos corps. Rien au monde ne pouvaient faire sentir aussi vivant un être vivant que le fait de voler et de planer dans les cieux.

C’était dans cet élément que je me dirigeais vers me no Kuni, pays de la pluie, pays du mercenaria. Là-bas, bon nombre d'individus devaient être jugés pour leurs péchés et leurs crimes. J’en étais devenu à penser que c’était mon devoir de faire connaître les paroles d’un monde pieux et juste pour le vivant. Un monde prônant un équilibre entre la vie et la mort, dans le respect de tous.

Survolant les anciennes forêts d’Iwa, nous traversions les monts et les falaises par les vastes vallées qui s’étendaient à perte de vue. Admirant les forces de la nature marquées dans les falaises qui nous entouraient, je songeais à l’insignifiance que nous étions. Des êtres qui vivaient en à peine quelques décennies dans un champ dont l’équilibre était imperceptible et qui grandissait sur des millions et des milliards d’années. Nous n’étions même pas une goutte d’eau dans un océan, même pas un grain de sable dans un désert torrides, même pas un battement de cils d’une vie remplie. Nous n’étions définitivement rien.