A shadow in the ember

@Nara Keigan

Deux silhouettes se profilent sur l'un des terrains d'entraînements, en cette matinée grisâtre. Un vieil homme au qipao de combat, à la longue moustache, avec ce qui semblait être sa petite-fille. Une fille tout de noir vêtue, un cache-oeil sur sa gauche et marquée de brûlures aux flammes sur sa joue droite. Un style beaucoup plus brutal et metalleux comme le reflet de son âme. Ils étaient en position de combat et semblaient discuter depuis un moment.

« Je n'en ai pas envie, Oji-san. »

« Mmmh ? »

« Ça ne me tente pas d'utiliser le sceau de Nobunaga sur des frères d'armes, même en entraînement ou en apprentissage. La nature de mon pacte avec lui est de l'utiliser uniquement lors de combats sérieux ou lors de missions dans lesquelles je dois tuer une personne. »

« Et donc, tu ne sortiras pas toute ta puissance lors de tes duels de tous les jours ? »

« Non. Je l'ai dit, je ne suis pas friande de tels acharnements. J'apprécie tout simplement d'utiliser mon affinité afin de conserver un brin de mystère, ne sait-on jamais si on finit par se faire trahir. »

Le vieil homme jugea bon le mode de pensée de Minako. Il ne fallait pas que l'on connaisse ses capacités par cœur surtout si un ennemi faisait partie des leurs. Il espéra tout simplement que sa petite-fille ne deviendrait pas une kunoichi de cœur avec les siens, peu importe s'ils devenaient à terme des proches. Qu'elle impose sa volonté et qu'elle ait une certaine poigne sur ce qui l'entoure, qu'elle embrasse ses ombres tout comme elle embrasse sa lumière, qu'elle se connaisse et qu'elle ait un fort contrôle d'elle-même.

Même s'il est vrai que Minako a beaucoup parlé sur les sceaux Meikyû au samouraï de l'ombre, elle lui a allègrement menti sur l'un de ceux qu'elle possède, c'est-à-dire celui qu'elle juge trop dangereux pour de simples petits affrontements. Elle le pense fièrement, à la lumière, elle n'est qu'une fidèle minareï du Kyuubu sous les ordres de Keisuke, dans l'ombre sa facette meurtrière s'y tapisse, aussi discrètement que personne ne peut le voir, de manière aussi logique que personne, à par l'hôte, ne connaissent la nature de son pacte avec ses esprits ancestraux.

Éduquée dans la peur, dans un bain d'horreur auprès de ce qu'elle croyait être sa famille de sang, elle devait montrer une double face au sein même du village lui ayant appris à maîtriser le chakra. Le regard de l'adepte du Kougen et de sa petite fille se croisèrent et commencèrent à se battre, sans une once de ninjutsu. Seules des prises de self défense étaient de mise et, mine de rien, les deux protagonistes étaient relativement vifs. Les mouvements fluides, Minako semble danser alors que la capoeira est avant tout un sport de combat nécessitant grandement les jeux de jambes.

Rien ne pourrait les déranger en cet instant, quoique…

Rien ne pourrait les déranger en cet instant, quoique…

Un grand jeune homme vint à leur rencontre, les arrêtant net dans leur échange de coups, plongeant son regard dans celui de la Banshee, et lui demandant de lui montrer comment elle a pu survivre à Joben. L'illustre inconnu s'était mis en position de combat. Un air de défi à travers cette requête ?

La demoiselle n'aurait pas dû vivre lors de ce combat. Et même, elle aurait dû plonger dans les bras de Izanami bien avant celui-ci, à cause des appendices sur ses poumons qui lui ont valu de cracher du sang et de s'évanouir au tournoi des chuunin. Minako s'en voulait d'être encore de ce monde alors que des innocents sont passés au trépas. Durant cette période, la demoiselle maîtrisait encore le kenjutsu et les arts illusoires spécialisés au combat rapprochés. Deux aptitudes perdues pour la bonne cause : le pouvoir ancestral Meikyû lui a été donné lors de sa renaissance. Bénie par la valse flamboyante de l'ombre, bénie par le sang du Cardinal de la Mort, celle-ci devait à présent retrouver foi en la vie, trouver des repères externes en dehors de son avenir professionnel auquel elle tient et son projet d'étude en criminologie.

Elle a certes un petit-ami, le seul qui lui donne du baume au cœur, l'adoucit et lui remet les pieds sur terre, mais comment diable pourrait-elle embrasser ses ombres que sont ses esprits ancestraux en tant que Kumojin ?

La réponse est que la demoiselle devait refouler sa face sombre, se recentrer sur elle-même afin de remettre ses idées au clair. D'un point de vue extérieur, aucune émotion ne se lit sur le visage de la jeune femme alors que le vieil homme soupire en voyant le respect inexistant du nouvel arrivant. Le vieil homme hocha la tête en croisant le regard de sa petite-fille et se mit en hauteur de sorte à observer ce qui viendrait par la suite.

« Bien, à qui ai-je l'affaire ? » Minako attendit la réponse de son interlocuteur puis elle ouvrit le bal de la deuxième danse flamboyante. « Je vais te montrer… tiens-toi prêt. »

« Umarekka…

Les mudras se suivirent d'une jument de feu galopant tout droit sur sa cible de manière aussi rapide qu'un véritable équidé, explosant au bout de quelques mètres, laissant une gerbe de flammes s'étendant sur une zone assez vaste. Le tout avait simplement pour but d'amoindrir les mouvements si les jambes de l'adversaire se voyaient touchées. Cette technique est très similaire à celle utilisée par Nara Keisuke, un examinateur que Minako a affronté durant le tournoi, à la différence près qu'il n'y a pas la même représentation endiablée.

Résumé du tour

Minako ouvre la valse avec la technique Umarekka qui viendra créer une zone flamboyante et ce pour limiter les possibilités adverses.

P.S. Le grand-père restera en retrait et ne fera qu'observer le duel en hauteur.

Santé : Ok.

Chakra. Ok.
T1 : 1A

Technique utilisée :