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[Flood] Campagne JDR : Muromachi

Kobayashi Kazunaga
Kobayashi Kazunaga

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Jeu 28 Juil 2022 - 13:08
Spoiler:

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Il y a longtemps, dans la province d’Iga…
Le vent hurle. Sous ses rafales sifflantes, le feu colonise la charpente des toits de tuiles et les bardeaux d’écorce de cyprès dans un enfer crépitant. Des ondes enflammées lèchent le bois ardent et ravagent les jardins, les colonnes massives, les pavillons, les cloisons de papiers, les banderoles ornées de leurs kanjis et les oratoires. Il ne reste derrière l’incendie que le tintamarre de métal qui poursuit son itinéraire mortel. Les osts guerriers commandés par le Shogun du clan Hôjô sont implacables et leurs ordres sont clairs : il faut faire place nette et débarrasser la région de ces ligues ikki. Ces paysans notoires, ces jizamurai de sous-fief, ces espions et saboteurs, ces spécialistes de la guérilla, ces bushi sans honneur, méritent de savoir qui dirige sous le régime du Bakufu. Qu’ils se résignent et s’inclinent ; ou qu’ils disparaissent.
Les paysans s’affolent et les osts rebelles répliquent, mais le conflit est asymétrique. Ce village est détruit pour l’exemple.

A quelques lieux du carnage, deux chevaux fuient dans les collines...



________________

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De longues années sont passées.

Dans la province d’Iga, des collines majestueuses se succèdent les unes aux autres en étalant sous le ciel constellaire des marées de pins et de cyprès, des cerisiers aux milles senteurs, des ruisseaux soupirant et des terres fertiles.

Yahiko a fort grandi. Ses membres fragiles se sont allongés puis son squelette s’est bardé de solides muscles, ses jambes se sont affûtées et ses réflexes se sont aguerris. Le fruit de toute une vie de rusticité s’est étalé sur son corps, avec son lot de cicatrices et de douleurs chroniques, avec ses callosités sur les doigts et ses confraternels hématomes. Un quotidien, pour cet ancien gamin de ferme, enrôlé ensuite dans les osts de la bunke du clan régnant pour faire ses armes et devenir un véritable bushi.
Un bushi, autrement dit, un “guerrier”. Pas un samouraï, non. Car pour être samouraï, il faut respecter le Bushidô dans son ensemble, prêter allégeance à un seigneur local ou shogunal ou devenir soi-même un des leurs, servir un clan ou les autorités nobles et militaires d’une nation. Le genre de critères que le jeune homme ne respectait pas, ou du moins pas vraiment. Dans les rangs des conscrits au sein desquels il avait fait son service, on distinguait bien les “ebisu”, autrement dit les barbares en armes, et les samouraï, véritable caste guerrière.
Non qu’il n’avait les compétences, notre brave Yahiko.
C’est surtout qu’il n’avait pas de nom. Et quand on n’a pas de nom, on ne prête pas allégeance, on ne possède rien, on appartient aux castes inférieures, celles des ashigaru (piquiers), des paysans, des marchands, des artisans, à tout ce que l’armée accepte d’enrôler de grâce ; à peu près tout sauf ce qui tient des non-hommes, des intouchables, des brigands, des va-nu-pieds, des mendiants. Tout, sauf ce qui appartient à la lie de l’humanité.

Heureusement, le vent devait un jour tourner et ce jour approchait pour le brave Yahiko. A force de labeur, après avoir étouffé les insurrections des ligues ikki, après avoir butiné dans toutes les collines de la province, après avoir balayé tous ses sentiments pour embrasser les rudiments de la caste guerrière, le jeune homme avait su gagner les faveurs de son maître, au point d'être parfois considéré comme son propre fils.
Mais il lui restait une épreuve à accomplir.

Spoiler:

« Tu prendrais bien un peu de thé, mon apprenti ? »

En position seiza, le Jônin sonda son élève. Le nommer apprenti était déjà un signe de reconnaissance, car cela signifiait qu’il le considérait comme son vassal. Un signe de confiance qui ne pouvait que réchauffer le cœur du domestique qu’était le jeune Yahiko.
Le domestique, oui. Ou plus précisément, le Genin.

Sans lui laisser le temps de répondre, le Jônin tapa deux fois dans ses mains. Immédiatement, la cloison de bois et de papier opaque qui les séparait du dehors s’ouvrit dans un soupir à peine audible, laissant entrer la brise fraîche et des raies de lumière qui passèrent à travers l’obscurité dans laquelle cette pièce baignait. Des femmes et des hommes cagoulés se faufilèrent rapidement, marchant du bout des pieds sur les tatamis disposés à l’intérieur de la demeure pour ne pas faire le moindre bruit. Cinq personnes, cinq serviteurs, et sûrement que dans le tas, un seul était initié aux arcanes de l’école Iga-ryû, mais allez savoir lequel. Tous cagoulés, tous identiques : on ne pouvait reconnaître le mercenaire qu’à la pureté de ses mouvements, à son impassibilité et son jeu d’acteur. Ce fut déjà un premier jeu subtil que le Jônin observa avec une rigueur redoutable dans les prunelles de son élève. Comme s’il pouvait voir à l’intérieur de l’âme, il le sonda pour y trouver l’indice qui confirmerait si le jeune homme avait détecté qui était le shinobi parmi ces nouveaux-venus. [Jet d’observation : 14, réussi]
Bingo. Une petite inclinaison de tête, infime, libérait l’axe de vision du Jônin. Ce fut assez pour faire découvrir l’homme derrière, faisant comprendre au Maître que la cible était trouvée ; en cas réel, ce très léger décalage lui ouvrait l’axe pour une attaque létale. Un simple mouvement crânien, pour une cible toute désignée.
Le shinobi s’était placé dans son dos.

« Ton oeil est vif. Les déguisements ne te trompent plus. »

Un plateau et deux tasses plus tard, le liquide verdâtre se mit à couler depuis la bouilloire en libérant des arômes de prune pourrie. Un parfum infâme s'insinua dans les narines du Genin, mais aucun n'osa manifester sa gêne. Tout était une histoire de contenance. Un shinobi ne dévoile pas ses faiblesses. [Jet de charisme : 19, réussi]
Yahiko avala le liquide encore bouillant. Ça lui brûla les lèvres, la langue et le palais, ça s'enflamma dans son œsophage en libérant un goût infect. Mais il ne broncha pas, à l'image du Jonin qui l'imita.

« Bien. Commençons par poser les bases, Yahiko.
Ton initiation touche à sa fin. Tu as plus de vingt printemps, tu as fait tes preuves dans les rangs des inféodés et maintenant que tu connais les arcanes de notre clan, il est temps que tu prennes ton envol.
Tu vas voyager jusqu'à la province d'Omi, au nord d'ici. Un contact t'attend au sein du palais Ôtsunomiya. Je veux que tu espionnes à mon compte et que tu me rapportes un certain… trésor. Oui, voilà, un trésor. Tu en sauras plus une fois rendu sur place.
J’ai espoir que tu me reviennes triomphant et en vie. Alors peut-être hériteras-tu de mon nom. »


Nouvelle lampée de prune pourrie, et le Jônin posa délicatement sa tasse en laissant traîner une silence suspect.

« Oh, une dernière chose, Yahiko.
Cette mission sera périlleuse. Veille toujours à jeter un coup d'œil par-dessus ton épaule, car on raconte que le clan Sasaki et ses consors, les Rokkaku, sont de fieffés orateurs. Méfie-toi encore plus des branches cadettes et des hommes-liges.
Nul ne doit savoir d'où tu viens. Ne t'avise pas de me décevoir. Je ne voudrais pas te renier avant que je puisse t'appeler mon fils. »


Mon fils. C'était la récompense qu'il avait au bout du fil, purement.
Il y avait deux façons de devenir le fils de quelqu'un. Par le sang, et par les vœux. Les adoptions étaient monnaies courantes dans ces vieux clans, pour des raisons évidentes de prestige, d'amour filial, mais aussi de pouvoir et de vassalité. Dire qu'il y avait une solidarité familiale prenait à cet égard un sens majeur, car avant toute chose, le bushi se devait d'être loyal et d'honorer son clan, qu'il soit de la branche aînée ou de la branche cadette. C'était une des meilleures méthodes, pour les suzerains de ces temps féodaux, d'acheter la fidélité de leurs sujets ; quand ces derniers voulaient bien les servir, cela va de soi, car il arrive très vite qu'en goûtant au pouvoir, on tende à en vouloir plus, même si ça veut dire qu'il faut tuer son père.

Là où la situation devient exquise, c'est que les questions d'héritage et de pouvoir, au sein d'une province et d'une famille, c'est toujours un joli bordel. Et que ça complote. Et que ça trahisse. Et que ça pourfende, pourvu que ça reste secret.

« Si tu as quelque chose à dire, c'est le moment. »


Le secret, oui. L'arme fétiche des shinobi.

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Sendai Yahiko
Sendai Yahiko

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Ven 29 Juil 2022 - 16:50
Derrière ce faciès de fer, le sourire n'apparaissait pas même. Le jeune homme aguerri avait fait fi de ses sentiments pour ne laisser place qu'à une surprenante impassibilité : celle qui caractérisait les bushi, celle qui s'imposait à tous ceux qui rêvaient de fouler la voie des guerriers. Son œil et son instinct s'étaient entrainés à différencier le vrai du faux, à identifier l'inexpérimenté de l'artiste, à reconnaître la cible compétente, si bien que l'exercice que lui avait proposé – une nouvelle fois – son maître ne pouvait plus le duper. Il en allait de même pour sa résistance à cet immonde bouillon, ravageur comme infect, immonde comme sa texture et son odeur en ferait frémir – non, pire, vomir – quiconque. Mais il l'avala, sans broncher, sans que le moindre de ses orteils ne frétille de dégoût.

Il devait être paré.

Sans un mot, également, ses oreilles vinrent capter le discours du Jônin. Sa mémoire, également affûtée par de nombreux entraînements de concentration, retint d'une traite la moindre des paroles de son supérieur. Il avait appris à les boire comme à les honorer, lui qui rêvait de se faire un nom après avoir été soumis à sa condition de moins-que-rien.

« Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour vous revenir triomphant, Maître. »

Avait-il pensé une seule seconde à une perspective d'échec ? Avait-il osé ressentir du doute après toute l'éducation qu'il avait reçu ?

Certainement pas. L'homme qui voulait devenir un Guerrier ne devait être soumis au doute.

Tant qu'il respirait, il agirait pour la réussite et le secret.

« Si vous estimez ne plus rien avoir à me dispenser d'important, je vous annonce mon départ imminent. »

L'heure était à la ponctualité, l'heure était à la rapidité mais elle l'était également à l'efficacité. Il avait le devoir de ne pas décevoir, il avait le devoir de démontrer rigueur et implacabilité.

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A l'aval de son maître, il s'en irait vers le Nord. Sans prendre le soin de prendre de vivres, sans prendre le soin de s'équiper d'affaires supplémentaires autre que ses armes qui le perfectionnaient. Il devait être indépendant.



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Kobayashi Kazunaga
Kobayashi Kazunaga

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Sam 30 Juil 2022 - 11:33
Le Jonin arqua un sourcil. Vraiment ? Partir là-dessus ? Bien téméraire, le jeune Yahiko.
Ça ne le surprenait pas non plus. Dans les rangs des conscrits, on apprenait à obéir, à tirer sa lame au clair quand sonne l’hallali, à se mettre en formation. On se résume au rôle d’exécutant, jusqu’à ce que le chaos fasse son œuvre et dissémine les bretteurs. Mais les Iga-mono, ce titre qui leur collait aux basques, véritable nom historique qu’on donnait à ces assassins hors pair versés dans quelques occultes disciplines, œuvraient d’une façon très différente, plus sournoise et secrète.
Ceux qui viennent d’Iga sont des samouraï particuliers, recommandés pour des éliminations plus visées. Le mot shinobi n’existe pas encore. Pourtant, on se méfie de ces samouraï-là : les racontars les diabolisent. Les rumeurs ne cessent de peindre leurs portraits fantastiques. Dans les légendes du peuples, les Iga-mono n’obéissent pas aux mêmes règles que les autres, versent dans les sciences occultes, pactisent avec les démons et deviennent même ces terribles akuma quand leur pacte les lie de trop près ; ils ne se revendiquent d’aucune faction, ils se souillent avec l’argent, ils mangeraient même leur père.

De l’intérieur, l’image est bien différente toutefois. Les Iga-mono se considèrent bel et bien comme des samouraï. Il y a un bien code d’honneur, corroboré de principes éthiques et religieux. Il y a bien une hiérarchie. Il y a bien des risques aussi. Mais surtout, il y a les affaires et le pouvoir. Il y a des castes, il y a une noblesse guerrière, il y a des enjeux politiques. Alors tant mieux qu’on les craigne : ça attire la clientèle, ça dégote des contrats, ça offre une influence considérable et ça les enveloppe d’une aura mystique qui les protège des envahisseurs, aussi. On craint de se frotter aux Iga-mono.
Cependant, il existe à la vérité bien des risques et de nombreux pièges au sein des filets politiques dans lesquels versent ces assassins. Dès qu’on touche aux alliances et au pouvoir, de toute manière, il est toujours bon de se méfier.
C’est là que Yahiko avait fait sa première erreur. Le temps où il s’agissait d’obéir aux généraux était terminé. Il s’apprêtait à faire ses premiers pas dans un nid de vipère.

Il apprendrait sans doute à Ômi. C’est la raison pour laquelle le Jônin s'accommoda de cette conclusion. Un signe d'acquiescement, et le jeune shinobi s'éclipsa comme un fantôme.

Rapidement, Yahiko prépara son paquetage. Comme le soleil descendait de sa course, il prit un dernier repas et un dernier bain chaud, avant de se reposer pour la nuit. Cette mission pouvait prendre des jours, voire des mois, et s’il savait ce qu’il quittait, il ignorait encore dans quoi il s’embarquait. Alors il valait mieux profiter du confort qu’il avait encore, faire ses emplettes et se préparer au périple.
On n'est à l'abri de rien quand le monde s'ouvre à vous, quand rien n'est écrit, quand tout peut arriver.

La nuit passa. Au loin, planquée dans un bosquet au sommet de la colline, l'acropole qui servait de refuge au clan baignait dans les ténèbres du soir. Il n'y avait pas pied. Il n'en avait tout simplement pas droit, car il fallait un nom pour habiter le manoir clanique.
Appartenir à la famille. C’était le meilleur objectif que pouvait se fixer l’orphelin pour monter dans les strates sociales.

Au petit jour, avant que l'aube dépose ses boutons de rose, il partit. Il n’emporta presque rien, comme s’il laissait son passé derrière lui : il se contenta de son équipement et de ses armes. Il aurait pu s’équiper de façon plus conséquente, certes, avec de la corde, des pitons, des chausses crochetées, une bâche, des rations, des herbes, de l’argent.
Mais il avait préféré tout laisser derrière lui. [Choix du joueur]

Ses jambes rompues à la marche se mesurèrent aux escarpements des nombreuses collines qui ondoyaient comme des remous sur l’océan sous le ciel d’Iga. Il fallait presque une journée de marche complète pour rejoindre Ôtsu depuis le village caché dont il provenait. Sous un jour clément comme celui qui s’offrait à l’aventurier, ce voyage aurait pu se faire très vite.
Mais Yahiko, lui, était parti nu comme un vers. Alors il lui fallait boire dans les ruisseaux, cueillir des fruits ou chasser le petit gibier. [Jet de survie : 5, insuffisant].

Parmi les ornières le long des quelques sentiers, dans les vallées encaissées, au cœur des fourrés, à l’ombre des genêts, rien. Rien que des tanières vides, des bourgeons qui n’étaient pas encore des fruits, des sols en jachère qui n’offraient aucune racine comestible, des oiseaux qui volaient trop haut. Il trouva bien un petit ruisseau pour s’hydrater, mais il n’y avait dedans aucun poisson et pas un seul animal ne vint s’y abreuver après lui. Il dût se résoudre à jeuner, ce qui l’amenuiserait pour la suite de son périple. [Malus de -2 aux jets de sauvegarde de constitution]

Après plusieurs heures, il eut une désagréable impression. Celle d'être épié, suivi. Dans les houppiers denses que lui offraient les sapins alentour, épousant les courbes anarchiques d’une pente raide, il s’avisa lui-même que le paysage était idéal pour une embuscade. Mais même en s’arrêtant pour prêter oreille à ce que la forêt lui disait, il ne décela rien d’étrange. [Perception passive : D, insuffisant]
Puis ce fut la surprise. Certes avait-il un œil aguerri quand il s'agissait de déceler les choses les plus simples, comme un shinobi dissimulé dans un groupe de domestiques. Mais ça ne voulait pas dire que ses organes sensoriels étaient supérieurs à la normale. Une large bûche dessina un arc en tombant sur sa position. [Résultat : 20, ouf !]
Heureusement qu’il avait des réflexes d'enfer. Alors que piquait sur lui le tronc massif qui l’assomerait à coup sûr, il eut la salvatrice réaction d’esquiver. Il se déroba in extremis à la trajectoire du tronc. Ca passa à un poil, ça souffla dans ses cheveux, mais ça ne lui défonça pas le crâne.

Alors il se retrouva tout seul, au milieu d’une forêt qui, soudain, ressemblait à un univers hostile au coeur duquel il lui faudrait marcher comme sur la toile d’une araignée.
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Sendai Yahiko
Sendai Yahiko

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Sam 30 Juil 2022 - 19:03
Sans un mot supplémentaire, le Jônin permit au jeune Genin de se retirer. Paré à toute éventualité, où là était en tout cas le fruit de toute son interprétation et de toute sa naïveté, c'était au travers d'une dernière soirée qu'il s'était permis de prendre soin de son outil de travail – son corps, inéluctablement. Ses muscles, il les avait massé de toute sa rigueur, souhaitant les voir opérationnels et à leur meilleur niveau. Sa panse, remplie à souhait, avait été soigneusement entretenue par quelques petits plats bien préparés qui devaient lui permettre de commencer son aventure en de bonnes conditions, ce qui serait tristement opposé au train de vie qu'il s'apprêtait de mener.

Car pour son voyage, il s'était promis de n'amener la moindre autre victuaille. De la nourriture pouvait attiser des animaux sauvages, de l'argent pouvait stimuler l'oreille des curieux et trahir sa position lors d'infiltration, tandis que des outils quelconques risquaient en plus du bruit d'alourdir son poids et de ralentir sa cadence. Ses armes, elles représentaient le strict nécessaire utile à son aventure, lui permettant tant qu'elles étaient bien usées de lui rapporter ce dont il aurait besoin. Par la chasse ; il se nourrirait. Par ses talents ; il pourrait voler et se ressourcer. Par son habileté, il comptait compenser les quelques outils qui lui manquaient, bien que certaines risquaient de ne pouvoir être remplacées – à la manière d'un grapin, qui aurait pu lui permettre de franchir bien des obstacles.

Mais l'innommable ne pouvait se douter de ce qui l'attendait.

« Si des outils devaient être emmenés, il me l'aurait dit », songea t'il naïvement.

Dès son départ, les quelques heures qui suivirent l'amorce de sa mission tintèrent comme l'annonce d'un repas pestiféré. En scrutant les rivières, il pouvait maudire de ne voir le moindre poisson exposer son nez. Autour de lui, comme s'il avait progressé au sein de la flore à coups de grand pas d'éléphants, aucune faune ne pointait également sa truffe ou ne croisait de manière hasardeuse son chemin. Le néant, qui s'imposait alors à lui comme à son estomac, le chargeait de croire en le jeûne et de puiser en sa résistance naturelle – celle qui s'était fermement renforcée au rythme de ses entraînements, bien qu'un ventre vide n'assurait pas la même efficacité qu'un ventre bien empli.

Et quelques heures après la poursuite de sa route, ce fut une autre embûche qui l'intercepta dans son chemin. Dans un bois propice à tout guet-apens, un rondin s'afficha à ses yeux, déambulant à pleine vitesse jusqu'à froisser les airs, menaçant son crâne de le percuter lourdement. Ses jambes se fléchirent, presque instinctivement. Ses paumes, s'appuyant sur le sol tandis que son corps s'était affaissé, lui permirent de rester équilibré tandis que son regard se perdit vers le rondin qui disparaissait de sa vue. Et d'un simple saut, il tenta de s'extirper de cette position qui lui risquait de se heurter à nouveau à ce premier piège.

Alors, de cette nouvelle position, il laissa balader efficacement et rapidement son regard. [Jet de dé, 5, échec] Son ouïe également, comme son odorat, tentaient de percevoir d'autres pièges qui pouvaient se présenter à son chemin. Car s'ils étaient là, il y avait tout à parier que d'autres pouvaient également joncher le sol et compromettre sa mission.

Mais de tous ses sens, aucun ne firent mouche. Il n'y avait qu'un calme ambiant, froissé par aucun bruissement de feuille ou animation de la forêt. Un calme naturel, plat, presque innocent.

En progressant, il devait continuer sa route. Et c'était cette fois en tentant de déduire la position des prochains pièges qu'il continua sa marche, franchissant les quelques obstacles naturels qu'avait entreposée Mère Nature, en s'assurant de garder à l'esprit que si le silence était d'or, c'était car il était capable de cacher la plus grande des menaces.

Si ses sens ne percevaient rien ; sa modestie devait être responsable. Jamais ne serait-il ultime, il avait le devoir de limiter les risques.

[Jet de Dé à venir : Intelligence/Déduction]




Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 10 Aoû 2022 - 15:51, édité 2 fois
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Kobayashi Kazunaga
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Lun 1 Aoû 2022 - 11:14
S’il ne pouvait les voir avec les sens, il pouvait au moins tenter de deviner leur présence par déduction. Pour avoir lui aussi appris l’art de tendre des pièges, que ce soit au milieu de la mère nature ou dans des maisons, il savait qu’on ne dispose pas un traquenard sans en prévoir un autre, plus perfide et mieux dissimulé encore. Un second pour accompagner le précédent.
Comme pour la toile d’araignée, le danger ne vient pas d’avoir posé un premier pas sur la soie menaçante. Le danger vient de ce que, à force de vouloir s’en sortir et se débattre, la proie force elle-même le destin macabre qui l’attend en s’y enlisant davantage.

Tous ses réflexes aux aguets, Yahiko scruta les environs et se répéta les schémas appris. Généralement, après une bûche, on pouvait tomber sur un tireur embusqué ou bien se prendre le pied dans une petite ficelle en retrait qui n’attendait que de déclencher le mécanisme d’une volée de projectiles. Mais il n’y avait rien de tout cela, rien que le calme trompeur que seul animait le souffle du vent. Il sonda l'arbre d'où provenait le premier piège : aucune ouverture, aucune encoche, aucune trace de poudre ou de sous-mécanisme, aucune déformation de l'écorce. Il balaya les alentours. Dans les arbres, il s'attendît à voir un archer, un shinobi, un tueur mêlé à la canopée. Logiquement, il prendrait une position pour que sa ligne de mire s'aligne sur la sortie de son piège, ou en retrait par rapport à lui. Rien, mais le tronc lui bloquait la vue. Il s’écarta d’un pas.
Et ce fut le pas de trop.

Spoiler:

Pile dans l’axe du rondin de bois qui avait balayé les airs à un cheveu de sa tête, sur un carré de quatre mètres, le sol ne tenait plus. La terre se déroba sous ses pieds et l'envoya vers les profondeurs. Alors qu’il chutait dans l’abîme, il comprit que le rondin n’était pas qu’un assommoir : c’était aussi une façon de la pousser vers une fosse profonde, trop profonde pour s’en sortir avec des moyens conventionnels.

La chute parut interminable. Le décor de pierre filait autour de lui sans lui laisser la moindre accroche, la moindre chance de pouvoir minimiser la vitesse de sa descente vertigineuse. C’était comme filer vers l’enfer, être happé par les ténèbres, se faire avaler par un abîme au fond duquel il ne reverrait plus jamais la lueur du jour.

Le cauchemar cessa quand il s’écrasa avec un bruit de fracture.

Spoiler:
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Sendai Yahiko
Sendai Yahiko

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Mar 2 Aoû 2022 - 21:08
*crrrrrr*
« Hhhg..! »

Sa respiration se saccada, mais ses dents serrées mêlées à sa forte concentration l'empêcha de crier de toutes ses forces. Son corps était lourd, comme si ses vêtements s'étaient mêlés à du plomb. Sa tête se cambra en arrière, laissant échapper quelques doux râles de douleur. Puis ses bras se serrèrent autour de son corps, comme s'il cherchait lui-même à se réconforter pour la grande douleur qu'il était en train de subir.

Le voile noir qui avait couvert sa vue ne lui permettait pas tout de suite de réaliser où il était. Ce ne fut qu'après quelques instants qu'il se remémora de la chute, de son pas de trop, de la peur qui avait envahit son corps mais surtout de cette incapacité à se rattraper à quoi que ce soit. Plus que cela, son esprit réalisa que plus qu'une douleur importante qui avait envahi les flancs du haut de son abdomen, il y avait la crainte que tout ce piège n'ai été que pour lui nuire... à lui précisément.

Car dans cette fosse, si grande qu'elle ne lui permettait de prendre la fuite malgré toutes ses capacités, risquaient de le rejoindre un nombre imprécis d'hommes qui risquaient de lui vouloir sa peau. A ce titre, il jeta un regard sur la hauteur du trou, conscient qu'une idée venait d'emprunter son esprit. Aucun bruit pour le moment, aucun arrivage. Peut-être avait-il du temps pour lui.

Avec quelques mudras, il fit apparaître son golem de chakra, d'une taille assez grande. En se perchant sur sa tête, cela lui permit de gagner de la hauteur pour minimiser son propre effort, et en forçant sur sa musculature, il tenta par ses propres moyens d'accéder à la sortie.

[Jet d'escalade : 16, réussi]

Après de nombreuses minutes de très dur labeur, ses doigts s'agrippèrent au sommet du fossé. Sa jumelle vint la rejoindre à ses côtés, tandis que ses jambes firent un travail considérable pour minimiser la douleur située à ses côtes. Puis en quelques roulades, il s'extirpa hors de l'emprise du vide et soupire un instant. Il était sorti d'une affaire, mais pas de toutes.

[Jet de perception +2 : 20 + 2, réussite critique]

(En déployant tous tes sens et éclairé par ta mauvaise expérience précédente, tu observes qu'une série de pièges jalonnent le sentier que tu parcourais sur les deux axes que ce dernier prenait. Dans les arbres, des fils sont tendus et ne sont visibles qu'en fonction de ton angle de vue lié aux reflets du soleil, qui n'éclairent qu'en partie les pièges dissimulés à cause du feuillage les houppiers. Par une étude approfondie, tu observes même que le schéma reste à peu près toujours semblable : un piège inférieur, comme les fosses, les gaz fumigènes ou les pièges à mâchoire, s'accompagne systématiquement d'un piège supérieur, comme des buches, des filets suspendus ou des mécanismes de lance-pierre.
Au moins une heure est passée le temps que tu remontes de ta fosse et que tu étudies ton environnement. Mais à la fin, tu comprends que cette piste est balisée par des experts qui ne cherchent visiblement pas à tuer, mais à empêcher toute progression possible dans une certaine direction en capturant la cible.
Etrange. Le piégeur n'est pas là. Mais définitivement, ces attrapes protègent quelque chose qui se situe au bout de ce chemin.)


Un dilemme s'afficha à son esprit : en son état actuel, devait-il forcer le destin, s'écarter de sa propre mission pour obtenir un trésor inconnu qui ne lui servirait pas forcément ? En son état, cela était compliqué. Mais plus que cela, il s'assurait d'être définitivement bafoué par son maître s'il lui arrivait la moindre mésaventure au sein d'une mission annexe.

Une seule chose comptait : la mission initiale et la parole de son maître.

Ainsi, dans cette perspective, il se remit en route, vers sa destination initiale.

Technique employée :
Invocation élémentaire [C]
Vous invoquez une créature en lien avec votre CS. Cette créature peut apparaître dans une portée de 9m et possède des capacités liées à sa caractéristique d’invocation.



Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 10 Aoû 2022 - 15:50, édité 2 fois
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Kobayashi Kazunaga
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Sam 6 Aoû 2022 - 20:42
Le temps perdu à remonter de la fosse fut un temps sacrifié. Autant d’efforts et de douleurs ne suffirent pas à rattraper la course du soleil qui voulût quelques heures plus tard prendre son repos quotidien. Les côtes fracturées de Yahiko l’accompagnèrent en l’assiégeant régulièrement de vagues de souffrance, et sous le voile feuillu de la canopée la route parût s’étirer en longueur.

La distance qui séparait la province d’Iga des contrées d’Ômi n’était pas spécialement grande. Moins d’une journée de marche suffisait pour un valeureux pour franchir les cols, passer la frontière et se présenter à la grande ville d’Ôtsu où se situait le palais éponyme, Ôtsunomiya. Mais Yahiko ne marchait pas seul. Il marchait avec sa blessure fidèle et redondante, il marchait avec tout ce que cette fosse avait cimenté en lui, avec le poids d’une erreur à laquelle il n’avait pu se substituer. Suffisait qu’il arpente une côte dont la déclinaison le mettait à l’épreuve, et ça lui fouaillait le ventre, ça lui retournait le coeur, ça vidait ses poumons.

La nuit s’annonça bien après qu’il eut passé la frontière et qu’il se soit enfoncé dans les terres d'Ômi, mais il lui restait une bonne trotte avant d’arriver à destination. Comme le soir arrivait, il dût forcer sur sa douleur et presser l'allure, car à défaut d'équipement adéquat pour bivouaquer sous le clair-obscur, Yahiko ne put se résoudre à accepter de dormir sur les hauteurs montagneuses : en altitude, les nuits sont plus froides et dangereuses pour le pèlerin qui s'y arrête. Surtout pour celui qui n'a eu de cesse de suer depuis le début du jour.

Heureusement, toute montée précède une descente. Une fois le col passé, le vadrouilleur d'Iga se laissa porter par l'inclinaison naturelle des sentiers qui plongeaient vers le fond de la vallée et emportaient tout droit leurs randonneurs vers de meilleurs hospices.
Le murmure lointain d'une rivière vint l'accueillir et après avoir crapahuté depuis l'aube, ce bruit broussailleux fut pur délice pour l'oreille. Au loin, des colonnes de fumée s'échappaient d'un petit village que les panneaux sur le bord du chemin indiquaient être Oishinaka.

Oishinaka était un petit fief vernaculaire bâti à la bordure du Setagawa, une rivière qui tirait sa source du lac Biwa, plus au Nord, et qui se jetait ensuite à l'Ouest dans le fleuve Uji. On y rencontrait naturellement nombre de pêcheurs et de marchands, mais aussi une quantité modérée de fermiers et surtout, une garnison de samouraï. Point d’accroche central lors des voyages au sein du pays, Oishinaka profitait de ce qu’elle constituait la parfaite étape dans l’itinéraire des pèlerins pour cultiver sa richesse et sa popularité.
Tant qu’elle était devenue, avec le clan, une vraie ville, convoitée par bien des membres issus du clan Rokkaku.


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Il ne fallut pas longtemps avant qu'une patrouille ne soit en vue. Un bushi à cheval, flanqué d'une petite milice de trois paysans, arpentait les chemins qui menaient à la petite ville d'Oishinika.
On devinait facilement le rang et la puissance d'un individu à son allure. Avoir une monture signifiait déjà beaucoup. Mais avoir une armure complète signifiait encore plus. Sous le kabuto du cavalier, impossible de deviner les traits du guerrier en patrouille, mais il ne fallait pas être versé dans l'art de l'ésotérisme ou de la cosmologie pour prédire sa fortune. Ça voulait simplement dire que cette petite cité était sous bonne garde ; et si elle l'était, ça voulait aussi dire qu'il valait mieux ne pas commettre d’imprudence.

Yahiko, conscient de tout cela, décida de ne pas s'engager. Le temps vint reprendre ses droits et la nuit tomba. Il demeura sur les hauteurs, s’offrant une vue panoramique sur le confluent et la bourgade. Son ventre criait famine, mais il ne put lui donner son comptant. Le froid s'empara de ses rêves et le jeta dans un sommeil agité. Il se reposa à l'abri de tous les dangers, certes, mais au prix d'une odieuse nuit.

Au petit matin, sa côte le travaillait toujours mais le jour s'ouvrit comme une fleur.
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Mer 10 Aoû 2022 - 15:50
Il aurait été stupide, à ses yeux, d'oser intégrer la bourgade alors que la nuit venait tout juste de pointer son nez. Les quatre inconnus qui venaient de pénétrer la ville lui criaient presque gare ; leur présence appelait au risque de s'y voir menacé si la moindre imprudence venait à se poser sous leurs yeux. Son état ne le lui permettait pas, loin de là. Il était un individu dans le besoin – et là était d'ailleurs son plan depuis le premier jour, il était sans le moindre sou, dépourvu de tout outil annexe, démuni de la moindre ressource alimentaire ou vestimentaire. Alors, ce petit village d'Oishinika ne se présentait pas seulement comme une simple bourgade qu'il pouvait ignorer : elle pouvait devenir une réelle aide à sa restitution, une aubaine pour sa restauration.

Au petit jour, son réveil fut bien compliqué. Sa nuit, également agitée, s'était vue amoncelée de bien des périodes de douleur dans lesquelles ses côtes lui avaient crié leur tourment, lui avaient partagé leur peine. Le moindre mouvement était devenu sensible, lui faisant réaliser l'importance de ce qui lui avait été enlevé, même le levé ne pouvait être autonome si bien qu'il dû forcer sur sa paume auparavant apposée sur un tronc pour le soutenir dans son ascension. Ses jambes flageolaient quelques peu, signe qu'il manquait d'énergie. Mais maintenant que le soleil se manifestait au large de l'horizon – dans un paysage magnifique qui s'offrait à lui du haut de sa colline, il savait que la vie reprenait son court et qu'il était à même de se présenter aux portes de la ville.

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Et c'est ce qu'il fit.

Malgré son état malheureux, il s'afficha correctement auprès de l'entrée, puis auprès de tous ceux qui croisaient son chemin. Son objectif était alors simple : il comptait récolter ce dont il avait besoin – de l'argent ou de la nourriture – afin de continuer sa mission en de bonnes conditions. Et alors qu'il déambulait dans les ruelles de cette ville, sans même recroiser les quatre futurs potentiels ennemis qui pouvaient lui attirer des ennuis, il tâcha de s'adosser à certains murs, calmement, comme s'il écoutait discrètement les quelques on-dit qui pouvaient parvenir à ses oreilles.

Bingo.

Dans une discussion quelconque, une information l'aborda telle une caresse pour son ouïe.

[Jet de charisme : 19]

Du monde était recherché dans les rizières, pour aider aux récoltes. Plus que cela, il était également recherché des mains habiles et charnues pour semer dans les champs.

Là était son opportunité. Mais alors qu'il commença sa route vers ces milieux qu'il avait pu identifier de sa haute position, un cliquetis situé dans son dos le rappela à l'ordre. Les quelques armes dont il disposait ne pouvaient pas qu'alarmer sur son identité et sur ses ambitions ; elles risquaient également de nuire à sa liberté et à son endurance, lui qui manquait déjà suffisamment d'énergie. Ses choix ne furent pas nombreux car tout ici pouvait être sujet au vol. Il ne lui restait qu'à jouer au plus discret.

D'abord, il s'écarterait du village suffisamment pour ne pas manquer d'être vu, là où il creuserait un trou pour y planquer son équipement. Puis une fois qu'il se serait assuré de ne pas être vu et abordé, il se rendrait aux rizières puis aux champs.

Car cela était primordial pour sa santé.

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Ven 12 Aoû 2022 - 12:18
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Merci à Misaki pour ce décors

En ces temps printaniers, il y avait deux types de sol pour les paysans autour d’Oishinika. Il y avait d’abord ceux qui servaient encore à la récolte, ceux qu’on avait semé à la fin de l’été et qui apportaient la denrée passé l’hiver. Ils permettaient de récolter certaines céréales, souvent sous terre : la surface de cette dernière était en effet comme une peau protectrice contre le gel, et si l’on voulait des plants qui résistent au froid, il fallait souvent choisir ceux qui poussaient à l’abri de celui-ci.
Et puis il y avait les sols laissés en jachère, ceux qu’on avait inondé grâce aux canaux tracés depuis le fleuve Setagawa, et ceux qu’on pouvait retravailler suite à la récolte de l’hiver. En résumé, tous les sols cultivables, sans compter les vergers et les serres. Là encore, il fallait creuser des sillons, labourer certaines parcelles, semer à la volée ou planter des semis, c’est-à-dire des graines qu’on avait commencé à faire germer à l’abri et qu’il fallait repiquer dans la terre pour leur permettre de s’épanouir. Cette dernière méthode de production, en plants piquetés, assurait d’ailleurs une récolte plus sûre et plus rentable, raison pour laquelle on avait préparé de nombreux semis et qu’il fallait à présent les replanter, à distances égales, pour aligner les rangées. Mais ça, Yahiko n’en fit pas l’expérience.
Gaillard et surtout, étranger, on l’assigna plutôt au labour, au désherbage, et enfin, aux tranchées. Il fut envoyé avec d’autres fermiers vers les abords du fleuve où on lui demanda, dans l’après-midi, de creuser de larges canaux pour venir irriguer certaines zones destinées à créer de nouvelles parcelles aux faveurs des moines.
Aux faveurs des moines, oui. Pourtant, il n’en vit aucun. On trouvait de tout, dans les rizières. En fait, tout le monde touchait à la terre, et les paysans comptaient sur l’appui de la communauté de la petite Oishinaka pour préparer les champs ; un travail qu’on ne peut faire seul. C’était presque une tradition. Les paysans s’aidaient entre eux, et les visiteurs, les amis ou les membres de leurs familles s’ajoutaient fréquemment à la foule. Des enfants à leurs grands-parents, pères et mères, ça grouillait autour des champs. On formait des mouvements solidaires.
Mais pas de moine, non. Et c’était bien curieux, car ils étaient les premiers concernés.

Le véritable avantage pour notre aventurier, c’est qu’on mangeait gratuitement. Des femmes arrivaient par cohortes, suivies par les marmots, pour venir distribuer des victuailles, de l’eau et du saké. Les travailleurs et travailleuses ne mangeaient pas tout. Avec l’effort, l’appétit se réduisait. Il revenait plus puissant le soir, quand le souper venait saluer toute une journée de labeur. Mais avant cela, on se contentait souvent de rassasier la petite fringale pour repartir au travail. La nuit tombe encore assez vite au printemps.

En fin de journée, Yahiko put relâcher sa prise sur ses instruments de travail. Ce fut pour lui et sa fracture une terrible épreuve, mais il s’accrocha en serrant les dents. Après avoir caché ses armes, il fallait aussi évidemment cacher sa blessure : les paysans n’étaient pas dupes. Les soupçons pesaient déjà sur l’origine des étrangers. Et s’ils étaient blessés, le champs des possibles s’affinait, et ils pouvaient fort facilement s’imaginer que le bougre d’étranger venait de la contrée voisine.
Il rejoignît d’autres paysans affalés contre les charrues et épuisés par le labeur. Une bonne dizaine d’entre eux se répandaient par duos ou trios autour de la caisse, devenue un point de rassemblement parce qu’il restait de quoi boire. Ils s’abreuvaient d’une petite lichée de saké, encore, en contemplant le travail. En se retournant, il put lui aussi voir le fruit de ses efforts.
On avait tracé tout un carré de canaux pour irriguer quatre nouvelles parcelles. Il restait à les séparer par de nouvelles tranchées, puis à les inonder pour tuer les herbes avant d’envisager de semer les terres ou de repiquer des semis. Ça demandait un temps fou, et des efforts conséquents.
Loin derrière ces plaines d’eau, les reliefs des montagnes d’Iga s’élevaient derrière les nuages. Plus il les observa, plus elles lui semblèrent lointaines, comme des souvenirs qu’on ne peut attraper avec les doigts. En quittant les hauteurs, il avait avancé vers sa destinée.
Les muscles tiraillés, les doigts crispés, les peaux rongées de callosités et le front en sueur, les courageux contemplèrent le paysage tout en professant quelques remarques anodines. Le temps a été clément. On a bien mangé. C’était pas facile.
Et puis l’un d’eux commença à pester.

« Je ne comprends pas, bordel. Pourquoi les moines obtiennent-ils toute cette portion ? On a suffisamment de boulot avec nos propres parcelles que pour s’amuser à creuser des canaux pour agrandir celles des bonzes. Je les respecte, hein, et c’est pas pour faire mon vieux jeu, mais qu’est-ce qu’on y gagne, nous ?
- Pour les bonzes tu dis ? Donc tu n’es pas au courant de ce qu’il se passe à Ôtsu ?
- Ôtsu ? Qu’est-ce que ça vient faire ici ? »


Yahiko avait appris à les connaître après cette journée de labeur. Le plus jeune des deux se nommait Rosahiro. Il avait beau afficher des airs juvéniles, c’était en fait le plus sage ou en tout cas, le mieux informé de toute cette petite clique. Le second quant à lui paraissait un peu plus aigri, un tantinet antipathique à certains moments de la journée et encore plus irritable avec la fin du jour. On sentait que la fatigue commençait à lui peser sur les guiboles, et par œillades ponctuels, on observait qu’il se trainait un peu. Kotoma, de son nom, avait des mèches d’argent attachées en queue de cheval et de larges golfs sur un front bruni par le soleil. Il écouta Rosahiro qui s’installait pendant qu’un autre tendait un verre à Yahiko, arrivant tout juste à leur niveau.
Rosahiro joua à une sorte de comédie en continuant son récit comme si l’étranger n’était pas là. Il s’affala, un coude sur une caisse de bois, sourire au bec, et commença à faire sa commère.

« Sieur Rokkaku Sanjirô est le premier fils de Sieur Rokkaku Sajitaka, le grand Shugo de la province d’Ômi qui préside à Ôtsu. Il serait tout indiqué pour être le premier successeur de monseigneur, si ce dernier n’avait eu le béguin pour sa dernière concubine. Le hic, vous voyez, c’est que sa pétasse lui a donné deux mômes, deux petits mâles. Et c’est ces deux-là qu’il veut choisir comme héritier. Le premier est un crétin fini, et je ne dis pas ça pour le dénigrer : c’est vraiment un crétin. On raconte qu’il est maudit depuis la naissance, et qu’un démon lui a volé son intelligence. Le second, lui, est une canaille. C’est le chouchou, le bien-aimé dernier de la fratrie. Sûr qu’il dilapide les économies comme nous quand on sème à la volée, mais il est plus futé que le précédent : c’est un diable, et tout le monde le sait.
Si notre sérénissime Shugo était un tantinet soucieux de son peuple, il nommerait Sanjirô comme héritier. C’est un brave homme, un guerrier remarquable, quelqu’un de bon et pieux. Sûrement la plus belle réalisation de monseigneur, tout le peuple vous le dira. Mais voilà, il y a cette sorcière qui le manipule, et depuis que sa première dame est morte, notre sérénissime Shugo n’a plus d’yeux que pour elle. Il lui mange dans la main. Alors, ça bouscule un peu les évidences.
»


Il s’accorda une pause pour siroter son saké. De l’autre côté de la parcelle, une patrouille passait pour contrôler les champs. Ils passèrent dans les allers des vergers, revinrent sur l’axe principal puis s’arrêtèrent pour observer les chevaux qui paissaient sur les sols en jachère. La façon dont ils s’attardèrent sur les canassons et le nombre de ces derniers laissait sous-entendre leur importance.
Il y avait beaucoup de chevaux, à Oishinaka. Et on les employait peu pour la culture de la terre.

« Parce qu’à la fin, le Shugo est tellement aveuglé par la passion qu’il a pour sa garce que c’est elle qui lui dicte ce qu’il doit faire. N’allez pas croire que nous sommes gouvernés par des hommes, non : en vérité, ce sont leurs femmes qui décident. Et dans notre cas, l’affaire familiale est devenue une affaire d’état. C’est comme ça depuis toujours. Les délires des grands nous éclaboussent, et nous sommes les spectateurs des infidélités, des complots entre clans guerriers, et, disons les choses telles qu’elles sont : les histoires de cul façonnent l’histoire de la province.
Dans notre cas, c’est la garce qui dicte notre destin à tous. C’est la raison pour laquelle il y a fort à parier que le Shugo, sur ordre de sa donzelle, envoie son tout premier fils vers les Ordres. Qu’il lui rase le crâne, qu’il lui administre un monastère et qu’il en fasse un sôhei. C’est la meilleure méthode pour évincer Sanjirô de la course à l’héritage. Il ne le fera pas pour justifier son choix de préférer son petit dernier comme successeur : s’il veut que son cadet lui succède, il n’a qu’à le dire. Il n’y pas d’ordre de succession : seule la parole du chef fait foi, et s’il veut que le cadet lui succède, alors il lui succédera. A forte occurrence, c’est ce qui risque d’arriver.
»


Il lâcha ça comme un soufflet, en laissant traîner son regard pour guetter que ses auditeurs le suivent. Il fit alors tourner l’eau dans sa coupe, plongeant ses yeux vers la surface cristalline des eaux qui stagnaient dans les cuves que formaient les rizières.
Derrière, un des paysans se resservit à boire.

« Mais il se doute bien qu’à sa mort, Sanjirô ne restera pas les bras croisés. Il disputera son héritage à ses frères, et ça plongerait toute la province d’Ômi dans la guerre civile. Et je ne vous parle pas d’une petite guerre : Sanjirô a tout le peuple derrière lui, et même si le nouveau seigneur préside aux armées, ça ne suffira peut-être pas. La puissance, c’est une chose. Mais le génie militaire, c’est mieux. Et les petits n’ont pas l’expérience de Sanjirô sur le théâtre de la guerre. Pour la province, ce serait un carnage. C’est donc un grand risque pour la dernière concubine de monseigneur ainsi que pour ses derniers rejetons.
Sauf si Sanjirô devient moine.
»


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La cavalerie arrêtée, au loin, n’avait pas progressé. Les samouraïs étaient descendus de leurs chevaux pour approcher un peu plus les spécimens derrière l’enclos. Un poulain jetait ses deux sabots derrière lui en sautant, tout excité de sa fougue juvénile. Un gamin se mit à courir vers les vergers voisins : sûrement qu’il allait chercher son paternel, car les cavaliers s’arrêtaient sans doute pour faire négoce. A leurs sachimono, ces étendards qu’il portaient sur le dos, on reconnaissait le motif du clan Rokkaku : le yotsume, ce symbole géométrique de quatre losanges noirs eux-mêmes poinçonnés de l’intérieur par quatre losanges blancs, le tout représentant a légende des quatre yeux capables de tout voir.

« Et vous voulez savoir la meilleure ?
C’est que le petit diable est bientôt majeur. Dans quatre mois, précisément. Pour Sanjirô, c’est comme avoir un sablier au-dessus de la tête. Il sait ce qui l’attend. Si on agrandit les espaces de culture, c’est justement pour préparer ses terres.
Parce que si son père décide de le faire moine, Sanjirô se pliera à sa volonté. Vous savez, l’honneur des samuraï…
»


C’est Kotoma qui réagît en premier. Bouche bée, il se contenta d’un simple mot.

« Putain. »

L’audience paraissait toute livrée à Rosahiro qui pour le coup sut résumer une situation complexe pour l’expliquer à la paysannerie locale, chose qui ne paraissait pas évidente. Il fallait non seulement avoir une capacité à comprendre la culture de la cour, mais également pouvoir traduire les aspérités de tout ce tissu familial et les enjeux qui en découlaient. Les ruraux s’en croyaient alors transformés, comme si on venait de leur offrir l’intelligence de la cour à eux aussi.
Mais ils étaient encore loin du compte. Rosahiro, conscient de la limite de ses confraternels, jeta ses yeux en direction de l’étranger. Toujours le sourire au bec, l’air confiant, il le toisa volontairement et avec une telle insistance que tous les regards se tournèrent vers lui. Yahiko fut tout à coup l’objet de toutes les paires de prunelles, par le simple pouvoir de suggestion que possédait Rosahiro.

« Je t’ai vu aux champs aujourd’hui, Yahiko. Mais je ne t’ai jamais vu en ville auparavant. D’où nous viens-tu, l’ami ? Tu comptes t’installer dans la région ? »

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Sendai Yahiko
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Dim 21 Aoû 2022 - 22:44
Aux premières heures les plus grands efforts, Yahiko mettait la main à la patte. Ses affaires rangées, ses manches retroussées et le regard déterminé, froissé par sa côte qui le rappelait parfois à l'ordre, il se mit rapidement à fouler les terres dont les paysans désiraient s'occuper. Tâtant tantôt de la fourche comme il creusait – plus tard – de ses mains, ce ne fut pas sans douleur qu'il parvenait à exécuter les tâches qui lui étaient octroyées. Toute tâche était aussi compliquée que la précédente, tant le moindre mouvement était associé à un cri intérieur que rendaient ses côtes. Il ne fallait pas sous-estimer ces maux là ; ils rendaient le moindre mouvement complexe, ils faisaient grimacer de douleur, comme si chaque nerf se voyait pincé à de multiples endroits. Seule la musculature qu'il avait atteint avec ses nombreuses années d'entraînement pouvait lui faire compenser, légèrement, la douleur et les déséquilibres intérieurs qu'il ressentait. Ses muscles portaient réellement sa posture, comme ils accompagnaient avec effort le moindre déplacement, le moindre mouvement.

Et cela parut évidemment aux yeux de ses camarades et autres travailleurs. L'handicap était trop lourd.

Mais on ne l'embêta pas jusqu'à l'heure du repas. L'heure tardive du soir venait, là où tous ceux qui avaient sué et travaillé en faveur des moines se retrouvaient pour se nourrir allègrement. Il le fallait, ils avaient besoin de force pour tenir sur la durée, surtout lorsque l'on voyait tous les efforts qui étaient relâchés sur la journée. A l'heure du crépuscule, les ventres râlaient, les muscles s'éprenaient de quelques tremblements, par-ci par là. On pouvait y reconnaître le fruit de le la fatigue, musculaire comme cérébrale. Il fut même surpris de voir que tous ces hommes, sans avoir subi l'entraînement qu'il avait lui-même subi, se voyaient aussi extenués que lui, comme si toute leur expérience les avait considérablement renforcés. On voyait là le bénéfice de toutes ces années de labeur.

Pendant le temps de pause, il laissa son oreille trainer sur le discours de Rosahiro. Les laissant simplement se dégourdir au rythme de ses paroles, faisant parfois parvenir ses yeux sur les siens comme pour mieux gober le moindre de ses dires. Les informations étaient importantes, il le savait, mais derrière tout ce qui pouvait bien être raconté, s'il s'était abstenu de tout commentaire, il se vit assaillir d'une question pourtant si attendue... Mais d'où venait-il ?

Qui était-il ?

L'enjeu était important. Il ne fallait ni mentir, ni paraître louche. Plus que cela, il fallait englober la réalité dans le mensonge, afin de le rendre plus crédible.

Ses yeux ne faisaient que s'écarquiller, comme s'il racontait une évidence. En même temps, il sourit légèrement, comme s'il était content que l'on s'intéresse à lui.

« Oh ! Je viens de l'ouest, puis du sud juste auparavant. Je suis un voyageur qui vit de travaux passagers et de quelques coups de mains. Je peins majoritairement, mais j'ai perdu mes outils en arrivant jusqu'ici... on me les a volé, plus exactement, d'un maudit brigand qui ne semblait que trop peu enclin à m'écouter. Après m'avoir volé mon or, il a également récupéré mes vivres... Je suis venu me refaire un peu d'argent pour pouvoir me les repayer.  »

Caressant sa côte d'une main, il reprit.

« Il ne m'a pas laissé indemne, mais les multiples occasions qui me furent données par la vie me permettent de réussir à me démener ! Je compte encore rester encore un ou deux jours, mais je m'en irai ensuite !  »

Il sourit comme fraternellement, avec l'espoir de trouver dans leurs yeux de la croyance en ses mots. Car il n'était pas de taille pour lutter contre tout ce monde.

Encore moins lorsque la cavalerie arrivait.

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Mar 30 Aoû 2022 - 12:23
[Test de supercherie Yahiko : 13. Pas trop mal.
Test de perspicacité Rosahiro : 8. Putain, quel abruti.]

La révélation de Yahiko fut pour le moins déconcertante. Les peintes, ça ne courait pas les rues. Souvent, ça côtoyait les nobles, ou à tout le moins, ça faisait des portraits pour les seigneurs provinciaux. Les paysans se regardèrent, les uns et les autres. Un peu interloqués. Un peu surpris. Des marchands, des percepteurs, des mendiants, d’autres paysans, ils avaient l’habitude.
Mais les peintres, ça ne court pas les rues.

« Un peintre ?
Sans vouloir vous offenser, ça ne me surprend pas que vous vous fassiez voler ! Allons ! Vous voyagez seul avec du matériel qui coûte cher, très cher ! Il faut savoir que dans cette zone rôdent tout un tas de fripons et de mendiants. Parfois ce sont même des enfants qui vous détroussent ! Mais à priori, vous êtes tombé sur plus costaud. Pas de chance, mon brave. C’est le genre de choses qu’on n’apprend pas à la Cour, hein ? Enfin, ça aurait pu être plus terrible. J’ignore comment c’est par chez vous au Sud-Ouest, mais ici, on rencontre de très vilaines choses…
»


Rosahiro se pencha en avant. Le bois grinça sous son assise. Son regard s’assombrit quand il commença à parler dans un souffle.
Il révélait des choses.

« Juste au sud d’ici, dans la province d’Iga, on rencontre des hommes qui ont pactisé avec les démons. On les nomme les Iga-mono, oui, oui. Ils vivent de l’autre côté de la colline, cachés dans les bois et dans les montagnes. On raconte qu’ils possèdent des pouvoirs surnaturels en échange de leur allégeance aux forces occultes. Ce sont des samouraïs qui ont abandonné leur honneur et qui bafouent tous les principes du Bushido. Ils ne se seraient pas contentés de vous détrousser, ça non ! Ils vous auraient tué pour sûr, et puis ils auraient aspiré votre âme pour l’offrir à leurs démons tutélaires.
Heureusement que Sanjirô nous protège. Il les déteste et les pourchasse le jour et la nuit. Il faut se méfier de Sanjirô, vous savez ? Il les flaire. Il connait leurs habitudes, leurs petites fourberies, leurs traquenards. C’est comme ça qui leur tombe dessus. Il a déjà massacré au moins quinze de ces misérables ! Les malheureux qui ont survécu ont été envoyé au Palais, directement, pour être torturé et interrogé, avant qu’on les exécute publiquement.
Une vraie chasse aux sorcières. Mais je vous rassure : ici, vous êtes en lieu sûr.
»


Il se leva et sa main contourna Yahiko pour claquer dans son dos. Une tape amicale. Une bonne vieille tape amicale sur l’omoplate pour le mettre en confiance. Mais le bougre ne s’était pas rendu compte qu’il venait littéralement de révéler à Yahiko qu’il était en danger de mort depuis le début du jour. Nul besoin de deviser pour comprendre que Rosahiro ne mentait pas. Il se réjouissait de cette déclaration. D’ailleurs, c’est tout le groupe qui se mit à sourire.
Ils aimaient savoir qu’on massacrait les shinobi, dans leur région. Ils aimaient ce sentiment de puissance et d’impérialisme. Ça les rassurait. Ça exorcisait leurs peurs. Ça boutait les angoisses hors de leur cœur. Suffisait donc de la présence d’un seul homme pour les soulager de tous leurs tourments. Suffisait de ce cavalier, peut-être dans le groupe au loin, pour que les mauvais présages laissent place à l’éclaircie.

Yahiko avait déjà fait un bout de chemin avant d’arriver ici. Ce n’était pas une surprise pour lui : les paysans étaient souvent superstitieux et en ces temps troubles, ils aimaient avoir un faux-semblant de sécurité. Mais que pensait le shinobi de ces révélations ? De quel métal son esprit était-il fait ?

« Enfin ! Il est temps d’aller se coucher ! Nous avons de la place pour vous, si vous le désirez, dans les granges.
- C’est pas ce qu’il y a de plus confortable, mais vous serez au sec.
- Par contre, gare à ne pas tenter de nous escroquer, étranger.
- De toute façon, les chiens sont dehors.
- Allons, allons. Point trop n’en faut. Notre ami a travaillé dur aujourd’hui. Tu ferais mieux de surveiller ta fille, Tomoya ! »


Tous s’esclaffèrent de bon cœur. La fille de Tomoya semblait faire consensus auprès de la paysannerie.

« Comment osez-vous ?! Attendez que je vous attrape !
- Faudrait encore que ton ventre ne tombe pas sur tes guiboles !
- Allez le vieux, viens nous chercher !
- Le premier qui arrive jusqu’à ta fille !
- Bande de… »


Le gaillard se rua vers eux, et les autres s’enfuirent en se moquant ouvertement de leur poursuivant. Seul Rosahiro resta, observant tout ce cirque avec un œil amusé.
Du doigt, il indiqua une direction.

« La grange est là-bas. Vous pourrez y faire votre petit nid le temps que vous nous apportez votre aide. Nous vous paierons quand vous voudrez partir, camarade. En revanche, laissez-moi vous donner un conseil : évitez de sortir la nuit, surtout près des champs, ou alors ne vous éloignez pas trop. On risquerait de vous prendre pour un voleur.
Et je vous épargne les détails sur le sort qu’on réserve aux voleurs.
»

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Sendai Yahiko
Sendai Yahiko

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Ven 2 Sep 2022 - 19:15
De la poudre aux yeux, voilà ce qu'il leur avait lancé au visage. Sous couvert d'assurance, de quelques regards bien assurés et de quelques tours de faciès, l'Innomé tâchait de se montrer crédible. Un peintre, voilà tel était son nouveau métier. Jamais n'avait-il tenu le moindre pinceau, jamais ne s'était-il attardé à contempler la moindre toile – aussi parce que l'occasion n'avait jamais pu se présenter, tout comme il ne connaissait la moindre technique, le moindre effet de style, le moindre mélange qui pouvait faire chavirer un regard. Mais dans les pupilles de tous ceux qui l'entouraient, il pouvait y trouver le meilleur des trésors : de la confiance à foison, de la naïveté à revendre et presque un soupçon de curiosité.

Il fit entrevoir une moue à tous, ainsi qu'un regard abaissé qui signifiait toute la gêne. Comme s'il savait depuis tout ce temps les risques qu'il encourait, mais que son rêve d'enfance devait absolument se réaliser. Il le laissa toutefois parler, comme s'il voulait générer en son esprit un brin de culpabilité, ce qui était plutôt bon signe pour un début de manipulation. Mais plus que cela, il devait appuyer son jeu d'acteur, car de toutes les révélations qu'il venait d'entendre, il aurait trouvé ça tout à fait anormal qu'à leur place, ils ne le vîmes se décomposer devant de tels aveux.

« Effrayant...! »

Ses yeux s'écarquillèrent d'inquiétude, sa bouche s'entrouvrit – à la manière d'une bouche bée – pour laisser entrapparaître de la peur. Il se força à trembler légèrement, et sans non plus aller jusqu'à côtoyer le bégaiement, il leur fit largement comprendre qu'il était on ne peut plus inquiet à l'idée de mourir de leur main. Ou de leurs sorts démoniaques, d'ailleurs.

« Il faut se méfier ? Alors qu'il nous libère de ces monstres ? Voyons, vous oubliez que j'y risque ma vie ! Au moins pour ce sujet, je devrais l'honorer ! Mort, je ne pourrai poursuivre mon rêve d'enfance...»

Mais la conversation changea du tout au tout. Chacun se mit à charrier l'un d'eux, et le temps vint au repos. Chacun d'entre eux se voulaient évidemment excessivement fatigué par la difficulté de la journée et le jeune homme n'y faisait pas exception. Il remercia toutefois Rosahiro de ses préventions et se mit à lui répondre, à son tour.

« Très bien, merci ! Je compte rester jusqu'à ce que mes côtes ne me fassent plus souffrir, avec tous les dangers qui nous guettent, je préfère me donner toutes les chances de survivre ! En attendant, je vous aiderai avec grand plaisir. »

Il se leva à son tour, se dirigeant vers l'endroit qu'il lui avait indiqué. Avec une des plus grandes craintes : qu'il ne puisse y retrouver son armement, et que quelqu'un d'autre s'en occupe à sa place.

« Demain, contez moi tout ce que vous savez sur ces démons et sur leur guerre avec Sanjiro, je vous prie. En attendant... Bonne nuit ! »

En jouant sur son effroi apparent, il comptait tenter de l'y escroquer quelques informations supplémentaires. Car de tels détails pouvaient lui servir au futur.



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