Il y avait eu peu de mouvement de la part du dojo vaincu. Si plusieurs manifestent leurs désaccords, ils avaient eu très peu d'opportunités pour faire valoir leur mécontentement par les actions. La Yuki avait un vécu avec les samourais des contrées éloignées du fer et n'avait jamais laissé libre cours aux possibles rébellions. De toute façon, si tel avait été le cas, sans doute se seraient-ils retrouvés face à un nombre d'adversaires que même eux ne pourraient affronter. Sans parler du fait qu'il était ressorti perdant de cette compétition,

Ainsi, sous le regard inquisiteur de la Yuki, la délégation leva les voiles en compagnie d'un passeur payé grassement pour partir le plus rapidement possible. Est-ce que la délégation en était contente ? Non, pas du tout, mais ils n'avaient pas particulièrement le choix. Est-ce que ça allait nuire aux relations entre Misu et Tetsu ? Peut-être, mais il ne s'agissait quand même là que d'une partie d'un clan qui n'avaient peut-être même pas les relations nécessaires pour quoi que ce soit et surtout, ébruiterraient-ils les rumeurs de leur défaite ? Seul le temps nous le dira.

Ainsi, la journée se terminait sur une note semi-positive et le duo de la brume pouvait amplement profiter d'une dernière soirée en compagnie du dojo itinérant de la brume. C'est autour d'un feu, accompagné d'un peu de nourriture que le chef de clan finit par échanger quelques mots à la Yukijine. Des mots lourds de sens, mais qu'elle avait vus venir. Ils n'étaient pas plus dupes qu'elle ne l'était. Sa réponse, d'ores et déjà préparée à l'avance, reflétait le sérieux de la situation.

[Misaki] - Mon devoir envers la brume exige de ne pas omettre l'habileté à laquelle dame Yuri s'est débarrassée du problème, non pas le détail des mouvements, des tenants et des aboutissants du sabre qu'elle possède. Vous êtes et resterez vous aussi des citoyens de l'eau, votre protection est tout aussi importante que celle des kirijines pour moi, vous n'avez pas à craindre les répercussions de Kiri.

Déclarait-elle en prenant une bouchée de la pièce de viande qu'elle avait entre les mains.

[Misaki] - Maintenant, en ce qui concerne les répercussions des Sabreurs, ce n'est pas de mon ressort. Une Yuki n'a pas d'impact sur les décisions internes d'un autre clan, pas plus qu'un autre clan n'a à s'immiscer dans les décisions des Yuki.

Des mots qui pesaient, mais que pouvait-elle bien faire ? Misaki se rappelle de la colère qu'elle avait vécue à l'époque où Saji avait décidé de s'immiscer dans la politique interne du clan Yuki en décidant de pardonner les déserteurs de sa famille qui s’est installée à Iwa. Misaki jugeait que si le Mizukage et chef des Sabreurs n'avait jamais dû s'immiscer dans les conflits de son clan, qui était-elle pour en faire de même du côté des Sabreurs ?

Dans tous les cas, le sujet se tut jusqu'au lendemain, alors que Misaki s'apprêtait à quitter. Posant son regard céruléen dans celui de Yuri, il ne fallait pas voir l'avenir pour comprendre ce qu'elle venait lui échanger.

[Misaki] - Dame Yuri, il est du devoir des Sabreurs de rapatrier les lames à Kiri, pas celui des shinobis de la brume et certainement pas celui des Yuki. Je n'ai pas l'intention de révéler la nature de votre lame dans mon rapport, c'est un détail superflu pour les autorités de Kiri, mais sachez que si un jour on me questionne sur mes connaissances au sujet d'une lame à pouvoir, je ne mentirais pas. D'autant plus que j'estime mon amitié avec Mawehara Miyuki comme m'étant très précieuse, je ne lui mentirais pas, mais je n'ai pas l'intention d'ouvrir le sujet. Quant à la décision de remettre votre lame à Namue, elle vous revient, mais je doute que l'épreuve des lames ne repose que sur la simple volonté de ne remettre son arme qu'à une seule personne.