La mission du jour concerné les blessés de guerre. Une guerre que j’avais manqué durant mon voyage qui était la source d’un certain traumatisme en ville, même au-delà des combattants. Beaucoup regardés les amputés ou défigurés avec un certain dégoût, une certaine crainte, ils étaient le souvenir d’une période à laquelle personne ne souhaitait visiblement revenir. Tous le monde à Kiri semblait vouloir mettre la guerre derrière eux. Me concernant, j’avais plutôt hâte qu’une nouvelle éclate afin de me démarquer et de me faire repérer. Mais c’est sûrement là le lot de la jeunesse et également pourquoi j’étais bien placée pour cette mission. Je n’avais aucun mauvais souvenir de ce dernier affrontement, aucune animosité particulière contre les rappels incessant de ces affrontements. Je ne m’étais même pas tenu au courant particulièrement des tenants et des aboutissants de cette fameuse guerre et pour le moment, cela ne m’intéressait pas plus que cela. J’étais focalisé dans l’instant présent.

Je sortis de chez moi dès que l’ordre de mission fut tombé. Ma tenue journalière consistait en un simple pantalon, à la ceinture duquel pends mon bandeau de Kirijin, fixé de façon à être visible et annonciateur de ma qualité de soldat de la brume. Je ne portais pas de haut, mes tatouages recouvrant l’ensemble de mon corps jusqu’à mon coup, mes cheveux longs pendait et venait dissimuler partiellement mes tétons. Si certains appuyaient le regard depuis mon retour en ville, je savais avec l’expérience que tous le monde finirait par s’y habituer et que de toute manière, les hommes mariés n’osaient jamais trop appuyer le regard en présence de leur femme. Assez ironiquement, les regards les plus mauvais et prononcé à mon encontre était souvent celui des autres femmes. Comme j’ai souvent eu l’habitude de laisse apercevoir ma musculature, mon ventre, mes courbes depuis que je suis jeune, j’ai l’habitude de ce regard plein de jugement. Je leur rends un regard tout autant suffisamment, comme une injonction à se mettre au sport et à surveiller leur alimentation si elles veulent arrêter d’être imparfaite. Après tout, mon corps, je le travaille et je le mérite, et si c’est beau, autant ne pas se priver de le montrer. Bande de salopes.

Ma pensée m’avait déjà conduite au niveau de l’hôpital où j’étais déjà venue effectuer une visite médicale de reprise. Je n’étais pas encore totalement familière avec la nouvelle disposition des lieux. Après un bref salut avec les équipes administratives, j’allais me mettre à la tâche de faire le tour du bâtiment. Je sentais la petite voix dans le coin de ma tête se régaler de toute la souffrance présente dans ce lieu. Comme un bruit de fond qui m’invitait à aller examiner les endroits où les gens gémissait pour les pousser à crier de douleur en appuyant là où ça fait mal. Je jetais hors de mon cerveau les pensées de sacrifice et de meurtre que me lançait la voix.

Une fois mon premier petit tour terminait, je me rendais de nouveau dans l’entrée pour réfléchir la prise en charge initiale, je pensais avoir repéré une aile intéressante. J’avais une camarade pour une mission, une Genin de milieu de vingtaine. Elle n’était visiblement pas en avance car j’avais déjà attaqué le repérage depuis un moment. Une grande femme finit par rentrer, avec un bandeau annonçant sa fonction. Elle devait facilement faire dix centimètres de plus que moi, moins musclée, mais intimidante par sa taille, sa beauté et son attitude, je laissais mon regarde se planter dans le sien, comme un léger défi, d’une femme qui attire l’œil à une autre. Puis l’air neutre, je me tournais vers elle, les plans de l’hôpital en main, attaquant dans le vif du sujet.

« Salut, je suis Eyana. Tu dois être Haku, j’ai commencé un repérage des lieux. Je pense que cela pourrait être intéressant de former au niveau de l’accueil une file spéciale pour les Vétérans de guerre afin d’assurer une prise en charge prioritaire et d’éviter de les mélanger au reste des urgences qui sont parfois très relative. Une aile à part dans l’hôpital me semble également être une bonne piste avec des Médecins spécialisés dans leurs traitements. »

Mon ton était calme, posé, je lui tendais l’ensemble des documents que j’avais légèrement annoté en l’attendant. Elle pouvait voir que les indications étaient précises, sans entacher la précision des documents déjà existant. Elle était concise, visiblement une personne habituée des schémas tactiques.

Droit au but, j’appréciais cela. J’acquiesçais aux dires de ma camarades quand elle proposait de me laisser l’organisation. Je ne vois pas trop pourquoi elle parlait du domaine Kaguya, mais en soit, elle avait peut-être une idée derrière la tête ou ne souhaitait simplement rien faire. Les deux solutions m’allaient parfaitement, soit elle ajouterait une plus-value à la mission, soit au mieux, elle ne me traînerait pas dans les pattes. J’allais donc me mettre rapidement au travail dans mon coin, trouvant un petit bureau vide où dresser mes plans pour l’organisation de l’hôpital de Kiri.

L’aile sud-ouest me semblait être l’aile parfaite pour l’accueil des vétérans. Elle était rapide d’accès, proche de places assises à l’accueil des urgences. Cela permettrait donc l’organisation d’une file séparée et une prise en charge groupée ou du moins, une identification rapide des cas prioritaires que sont les vétérans à l’image de la volonté de l’administration de réorganiser une aile spécifique. Je concentrais donc mon plan, maladroitement dessiné sur cette aile précise depuis la réception de l’hôpital.

L’idée générale était qu’une file d’attente, délimitée par un marquage au sol, prenne en charge de façon prioritaire les blessés de guerre. A l’intérieur de l’hôpital, organiser la formation de réceptionniste, de psychologue et médecin dans la prise en charge de ces individus et effectuer trimestriellement des retours sur expérience et une réunion sur le sujet. Dans cette idée, la prise en charge sera optimisée et les effectifs de terrain pourront directement faire retour à la direction sur les difficultés rencontrées, les besoins en matière d’équipement éventuel ou de personnel, peut être certains médecins spécialistes se révéleront nécessaire ou de l’équipement particulier. Créer une salle de détente pour les vétérans est également une piste que je suggère, afin qu’ils se rencontrent et partage des moments entre eux. Que ce soit au sujet de la guerre ou non, se confier à des personnes ayant vécu des expériences similaires peut se révéler plus simple. Par le biais de réunion biannuelle avec le Mizukage ou l’Administrateur, faire le point sur cette organisation interne afin d’évaluer les budgets potentiellement nécessaire, l’efficacité de cette prise en charge spécialisée et la nécessité, ou non de son maintien. Cette décision ne pouvant relever uniquement de la direction Kaguya. Dans un dernier temps, après l’organisation matérielle et spatiale de l’aile, je marquais une dernière suggestion concernant les partenariats associatifs potentiel au sein de Kiri. Peut-être que les conjoint, enfant, veufs et veuves souhaitent aider les vétérans à se réinsérer, de cette manière, contacter des groupes ou créer des mouvements visant à assister les vétérans et blessés de guerre de Kiri pourrait entrainer une mobilisation solidaire au sein de la société qui permettrait de renforcer le sentiment d’intégration des blessés et la reconnaissance que les autorités ont d’eux. J’ai averti tout de même sur le danger d’une telle pratique, donner un pouvoir d’opinion public à des gens fait qu’ils peuvent par la suite formuler des requêtes et potentiellement causé des troubles à l’ordre public plus grand.

Mon rapport terminé, les schémas également, je me chargeais d’en faire des copies et de les transmettre à la direction de l’hôpital, à mon attache directe au sein de l’hôpital pour cette mission et également au bureau du Mizukage au Pays de la Brume. Je n’avais pas revu ma camarade de mission entre temps, la matinée se terminait, j’avais la tête rempli d’administratif, mais cela avait été relativement plaisant.

Comme une ombre, Haku m’avait visiblement suivi tous le long. Je n’avais même pas remarqué la présence de la jeune femme avec moi pendant que je réalisais l’ensemble de mes tâches. Une fois terminée et les rapports envoyés, elle vint à mon contact, prendre quelques informations sur la suite des événements.

« C’est difficile à dire quand le service sera opérationnel, cela dépends de trop de choses notamment du temps de traitement administratif et de la volonté autant de l’hôpital que de la direction de mettre cela en place. Mais pour ne pas éluder ta question, si je devais fournir une estimation basique, je te dirais une semaine dans le meilleur des cas. Au moins un mois dans le pire. »

Je la vis ensuite me fournir un document, apparemment contenant des noms d’employés fournis par des vétérans pour l’aile. Cela pourrait permettre peut être de convaincre plus facilement ces derniers de rejoindre leur aile dédiée au sein de l’hôpital. Je posais les yeux sur la liste de nom et me rendait compte qu’elle était complètement incompréhensible. Je ne sais pas où Haku avait appris à lire et à écrire, mais c’était à peine mieux que l’écriture d’un enfant de six ans en grosse difficulté scolaire. Je n'arrivais pas à comprendre quoi que ce soit, je levais le regard de la liste pour la fixer dans les yeux, l’air blasé et avec ma franchise actuelle.

« Je n’arrive pas à te lire par contre, c’est complètement illisible. Il faudrait t’acheter un Kanshrelle pour la grammaire et la conjugaison et t’entrainer à la calligraphie. Parce que là, ce n’est vraiment pas dingue. »

Je marquais une brève pause en réfléchissant quoi faire de cette liste, avant de continuer, le ton de ma voix étant toujours un peu blasé mais bienveillant.

« Ecoutes, ce qu’on à qu’à faire, pour mettre aucune de ces personnes dans des situations qu’elles ne désireraient pas, c’est d’aller voir un responsable du personnel et de lui en parler directement. Ou s’il y a un, un responsable de ce projet afin qu’il voit directement avec les personnes en question si elles sont intéressées. Parce que connaissant les Shinobis, je ne serais pas surpris que certains Vétérans soient plutôt regardant des qualités plastiques de certaines soignantes que de leurs réelles qualités professionnelles. Tu n’as qu’à t’en charger, je vais te suivre, ça te va ? »

Comme ça, ça me permettrait aussi de voir comment elle se débrouille sur le sujet en plus qu’elle, était peut être capable de se lire elle-même et donc d’exploiter cette liste de nom.

On pouvait dire que Haku n’avait absolument aucune race. La prise en compte du bien être des soignants et des vétérans semblait clairement être secondaire pour elle. Elle voulait accomplir la mission dans l’apparence, c’est typiquement le genre d’attitude qui créait des problèmes à l’avenir. C’est même pour ainsi dire, donner des fondations en carton à un bâtiment en pierre, si tout est pourri dès le départ, cela n’aura absolument pas l’effet escompté à terme. Mais j’avais précisément l’idée sur comment exploiter l’idée cruelle d’Haku tout en offrant à l’administrateur une pirouette pour maîtriser les éventuelles retombées politique de toute cette affaire. Il fallait que je le garde en tête.

En effet, si ce service de Vétéran venait à gagner un peu trop d’influence, il serait aisé de simplement permettre à ceux qui ne veulent pas du poste de retourner à leurs affectations d’origines. Enfin si le bien être des soignants était secondaire, on pouvait les maintenir en place pour nos vétérans. Tout cela permettait d’avoir un levier sur une éventuelle situation difficile à venir, c’était peut-être en soit, ce qu’il y avait de plus Shinobi à faire.

Je suivais donc l’assimilatrice Fûton jusque dans le bureau de la responsable. J’assistais à la scène gênante d’Haku qui ne parvenait pas à se lire elle-même. Dieu merci, je n’avais pas moi-même à assurer la lecture. J’aurais été complètement incapable de le faire moi-même et j’eu peur à plusieurs reprises qu’elle me tende le papier pour me demander de lire à sa place. La responsable, visiblement exténuée et nous pensant probablement complètement incompétente finit par nous tendre tout de même une liste à son tour.

« Et donc voici la liste des Vétérans en dehors de l’Hôpital qui nécessitent un suivi médical et qu’il faut convaincre de rejoindre cette nouvelle aile. J’attends d’ailleurs un rapport détaille concernant sa… »

Je la coupais, en attrapant la liste pour la consulter et faisait autant preuve de dédain qu’elle en avait eu à l’égard de ma camarade.

« C’est déjà fait, il devrait arriver sur votre bureau d’ici peu, si ce n’est pas déjà le cas. Ne vous inquiétez pas, à ce sujet, le travail est bien fait. En fait, l’ensemble est bien fait jusqu’ici, uniquement quelques soucis de lectures mais vous trouverez les recommandations parfaitement adaptée. Sur ce… »

Partant avec la liste des Vétérans et leurs adresses, je prenais Haku par la main et la trainait en dehors du bureau avant la moindre protestation de la part de la responsable. Une fois à l’extérieur, je finissais de lire la liste avant de la reprendre à voix haute dans son intégralité à ma camarade de mission.

« […] Et donc en dernier Buku-Wutu Kinja séjournant à l’Auberge de l’Eau bleue. Est-ce que tu as une idée de la façon dont on peut procéder pour les convaincre de rejoindre cette aile qui n’ouvrira pas tout de suite… ? C’est la dernière étape de notre mission avant le rapport. »

Le pragmatisme d’Haku était glaçant. Elle parlait clairement de contraindre des personnes à se faire soigner par la force. Elle était le genre de personne à qui on pouvait totalement faire accepter l’idée de tuer ou enfermer des personnes pour des idées qui étaient contre le système. En soi, ce n’était rien de trop surprenant à Kiri, ce genre de mission arrivait sûrement. Mais formuler l’idée à voix haute était complètement autre, surtout de façon aussi directe.

Après, cela ne m’empêchait pas de sourire, je n’avais de grande considération morale non plus. J’avais surtout une soif de sang et de domination insatiable et j’aimais particulièrement faire mal aux autres et les tuer. Il n’y avait rien de plus doux et exaltant comme sensation que de tuer quelqu’un.

« Je pense qu’on devrait faire notre possible pour éviter d’en venir à de tels recours, surtout plus d’une fois. Après tout, s’ils ne veulent vraiment pas, pour certains, nous n’avons qu’à le signaler après les avoir informés. Pour ce qui est d’attendre l’ouverture de l’aile, on envoie les cas prioritaires directement là-bas et le reste, on recueille un consentement écrit. Je me chargerais de la paperasse. »

Et on se mit en direction de la première destination.

[…]

Une sorte d’énorme déchet gisait dans sa propre médiocrité sur la table. Haku se chargeait de prendre attache avec la tenancière qui nous indiquait notre objectif de mission. Il était clairement en ce qu’on pouvait qualifier d’ivresse manifeste.

L’assimilatrice m’enlevait les mots de la bouche concernant sa qualification et surtout la possibilité de le déposer à l’hôpital. A vrai dire, il ne causait pas de trouble à l’ordre public, donc il y avait uniquement à charge de le déposer à l’hôpital pour sa propre santé.

Je me mettais à son niveau et je sentais l’odeur caractéristique d’un individu qui n’est pas lavé depuis des semaines et qui est complètement ivre.

« Putain, je ne supporte pas les piches. Vraiment pas. »

Je le saisissais par le bras pour l’aider à se lever et je sentais qu’il n’avait aucun équilibre. Dès qu’il était levé de sa chaise, c’était pour immédiatement s’effondrer et aussi forte que je sois, un poids mort en étant définitivement un.

Je venais lui foutre quelque tartes dans la tronche.

« Allez lèves toi pauvre merde, on va à l’hôpital putain. Si tu te bouges pas, je continue. »

Je le sentais continuer d’être un poids mort, je le trainais donc par terre comme un sac à patates par le bras alors qu’il se vomissait à moitié dessus et par terre. Il grommelait et finissait, sous la violence, par se redresser et se tenir à peu près debout. Il grommelait quelques insultes auxquelles je répondais par des tartes à l’arrière de son crane et finissait par nous suivre à l’hôpital non sans tituber.

[…]

« Et voilà, tu suis les dames de l’hôpital maintenant d’accord ? »

Je le redressais et le mettais à la charge de l’hôpital de Kiri et me penchait ensuite sur la liste que j’avais énoncé précédemment à Haku, soupirant en la regardant un instant dans les yeux.

« Bon, y’en a encore un paquet, on en a clairement pour la journée, si ce n’est plus. Ça va être long. »

Je lui relisais la liste de nouveau comme pour lui provoquer une piqure de rappel et surtout, sachant qu’elle aurait du mal à la lire elle-même cela lui permettrait de choisir ses prochaines cibles et ou une stratégie ingénieuse pour aviser ou provoquer ces vétérans à rejoindre l’hôpital et la nouvelle aile qui allait être créée.

« Monsieur Kaguya Kazushi, ce sont les autorités de Kiri à votre porte, merci de répondre. »

Aucune réponse au niveau de l’entrée de la demeure. Il y avait pourtant de la lumière à l’intérieur, mais ce n’était pas très poli d’entrer sans y avoir été invité. Donc nous attendions un petit moment devant l’entrée de la demeure. Régulièrement, je réitérais l’annonce de notre présence jusqu’à ce que ça devienne redondant.

En temps normal, je serais simplement partie, mais là nous avions à faire à des personnes potentiellement instables et je lançais donc un petit regard à Haku, comme pour avoir son approbation avant de pénétrer à l’intérieur de ma propre initiative. Surtout que les lumières pouvaient très bien être le signe d’un cambriolage également. Bref, la base légale pour intervenir était présente.

« Allons voir, j’ai un mauvais pressentiment sur cette histoire. Fais attention en pénétrant à l’intérieur. »

Je laissais coulisser le panneau et je me glissais dans l’habitat du Kaguya. Des déchets étaient entassés par dizaine par terre, il fallait enjambés les vêtements, les meubles cassés et les restes de nourritures. De véritables couches de miettes et de poussières recouvrait le sol. A mon passage, plusieurs cafards retournaient se cacher dans les plaintes des murs. C’était… Plutôt dégoutant.

Je progressais dans la demeure en étant vigilante, faisant également attention à où je mettais les pieds. La lumière était allumée absolument partout, et je gardais des pas un maximum feutré même si je m’étais annoncé à l’entrée. Le but n’était pas de faire un flagrant délit quelconque d’intrusion, mais plutôt d’éviter d’avoir quelqu’un qui me tombe dessus, quel que soit la raison.

J’arrivais jusque dans la pièce de vie et je tombais nez à nez avec un spectacle macabre, à la façon Kaguya.

« Eh ben… Là, y’a le sens du théâtrale. »

Notre cher Kaguya Kazushi, pendu par sa propre colonne vertébrale attachée à une poutre qui le faisait se balancer dans les airs. Il devait être mort depuis au moins une journée vu l’état de rigidité du cadavre et il n’y avait aucune raison donc de se presser à la décrocher. Et de toute manière, vu la « corde » utilisée, cela allait être une tâche plus difficile qu’avec du chanvre.

Partout tour de lui, ses os qu’il avait sorti de son corps, formait des symboles ésotériques étrange, signe soit d’une invocation rituelle à des Onis douteux ou d’une santé mentale qui avait complètement vrillée. Le sol était dans le même état que de l’entrée. Il y avait uniquement en plus le corps et l’individu qui était là, la langue pendue et toute dignité ôtée de sa personne. Je me tournais vers Haku et lâchais un simple.

« Je pense qu’on peut rayer un nom de la liste. Tu connais la procédure dans ce genre de cas ? »

Parce que même une mort par pendaison ressemblant à un suicide exigeait forcément une enquête. Mais là, c’était plus le travail de la Kenpei que le nôtre. Nous n’étions ni habilité ni missionné pour ça. Notre découverte ne fera que l’objet d’un rapport supplémentaire. Mais peut être Haku voulait-elle s’attarder un peu sur place.

Après plusieurs heures à maintenir la zone, attendre que la famille soit présente, que d’autres Genins sous l’autorité d’un Chûnin viennent prendre la relève, nous avons enfin pu nous remettre à la tâche, qui était, en soit, à partir de maintenant, assez répétitive.

Nous allions voir les gens chez eux, tentions de les convaincre de participer au moins un petit peu aux activités de la nouvelle ailes, leur montrer que tout était prévu pour les accueillir, pour leur bienêtre, que Kiri ne souhaitait pas les oublier, mais plutôt les soutenir. Que la renommée militaire du village caché passer aussi par l’accompagnement de ses anciens combattants. Et cette notion était vitale dans l’objectif de la mission et dans le moral.

Si tous les anciens Shinobis pouvaient avoir la conviction lorsqu’ils partaient au combat qu’en cas de blessure ou d’handicaps, leur village ne les lâcheraient pas et s’occuperaient d’eux, le moral et la ferveur serait bien plus grande. C’était au final faire partie d’une famille dans son ensemble, devenir Shinobi, c’était prendre la relève, soutenir les anciens et accepter un jour, peut être d’être soutenu à son tour.

S’il était impossible de convaincre tous le monde, Haku et moi parvenions à convaincre un bon nombre d’au moins aller y faire un tour, de laisser le bénéfice du doute à l’initiative du village caché. La mission était longue, nous fûmes occupées pendant plusieurs jours, le temps de retrouver tout le monde, de remplir l’ensemble des formalités administratives. Une vraie mission pour deux Genins et l’occasion pour nous de faire connaissances et de travailler ensemble. Si l’illettrisme d’Haku était forcément problématique pour les rapports et les statistiques, elle ne manquait pas de bonne volonté qui compensait largement son incapacité à faire certaines tâches.

Une fois la nouvelle aile en fonctionnement, les premiers vétérans de la Brume accueillit, nous n’avions plus que notre rapport à faire auprès de l’administrateur. J’avais assez vite saisi que cette mission revêtait tout de même une certaine importance, elle avait comme enjeu de tester le nouveau directeur Kaguya de l’hôpital. Les scandales ayant frappés l’ancien directeur ayant tout l’air d’une manœuvre politique, il fallait voir si « l’homme de la situation » était vraiment à la tâche. Et nous dûmes d’ailleurs préciser longuement le fonctionnement interne de l’hôpital et ce que nous avions pu en observer. Un peu d’espionnage en somme qui venait s’ajouter à un schéma déjà présent.

Je fis mon devoir, le rapport écrit était complet, ne manquant pas de détail uniquement objectif, gardant mes avis personnels pour moi, en soi, tout était désormais fonctionnel, et mon devoir était fini. Après quelques adieux avec Haku, je quittais le palais pour aller profiter d’un peu de repos après d’intenses journées de travail.

A l’occasion, il faudrait que je retourne à l’hôpital pour étudier un peu les techniques Ninjas utilisées sur place.