L'héritier du Peuple Singe dévisageait les personnes présentes autour de lui. Plusieurs jeunes gens, ou même quelques uns de son âge, s'étaient rassemblés au même endroit que lui pour pouvoir profiter de l'infrastructure du village de la Brume. Ce bâtiment offrait tout ce dont les novices pouvaient rêver. Des terrains dédiés à l'entraînement comme des locaux intérieurs qui devaient servir à des apprentissages plus théoriques. Tenma l'ignorait puisqu'il était là pour la première fois. Il avait entendu parler des terrains où l'entraînement était libre pour tous. Une idée qui l'avait tenté sur le coup mais qu'il commençait un peu à regretter?

Son aversion pour le genre humain ne rendait pas la tâche facile. Il s'était idéalisé un endroit désert où personne ne pourrait l'épier et il se retrouvait finalement à la merci de l'Homme. Une situation qu'il jugeait trop récurrente depuis la nuit des temps. C'était pour cela qu'il s'était mis un peu en retrait pour observer de loin les shinobis à l'œuvre. Cette observation externe fut ce qui l'amena à être contacté par une femme qui se présenta sous le grade de Sabreuse. Une caste dont il avait entendu parler et qui l'intriguait. Des hommes et des femmes entraînés pour le maniement d'armes aux capacités exceptionnelles. La dénommée Miyuki l'avait abordé pour lui proposer une séance d'entraînement particulière avec son élève. Le contact avec l'Homme restait tenace.

Cependant Tenma ne pouvait esquiver ce lien au beau milieu d'un village empli majoritairement de cette espèce. Même si les siens avaient emménagé depuis peu, ils restaient minoritaires. Il devrait donc se plier à cette vie en communauté qu'il avait accepté en obtempérant avec son paternel pour être formé ici. S'il ne faisait pas un minimum d'efforts, il ne risquait pas de progresser. Il craignait même de ne jamais voir son potentiel polymorphisme à l'œuvre. Il était plus que dubitatif quant au développement de son supposé don en aidant des humaines. Mais il était venu dans ce but. Si c'était pour ne rien y faire, il pouvait tout aussi bien repartir dans sa forêt pour vivre en autarcie avec ses proches. Prenant sur lui, il se contenta d'acquiescer du chef :

- Tenma, se présenta-t-il succinctement. Indiquez moi où elle se trouve.

Son air sévère et son ton martial ne l'empêchèrent pas de suivre la Sabreuse. Il s'était attendu à devoir ravaler sa fierté pour être une bête de foire sur l'un des terrains d'entraînement. Il fut étonné de devoir prendre la sortie pour se rendre ailleurs. Lorsqu'ils arrivèrent aux abords du Grand Dojo, son œil s'attarda sur quantité de détails. C'était un lieu déjà plus inspirant et moins public qu'au Complexe. Il ne serait pas pour autant exempt de quelques observateurs. Mais comme il s'était fait la remarque sur le chemin, s'il souhaitait progresser, il devrait bien ravaler cette fierté abusive.

Arrivés sur place, ils rencontrèrent la fameuse disciple que Tenma salua d'un mouvement de tête. La Sabreuse dispensa les indications et invita les deux novices à se mettre en place. L'héritier du Peuple Singe se plaça en silence pour faire face à son adversaire du jour. Une inspiration plus intense que les autres précéda des mouvements de main. La concentration de chakra s'effectua rapidement pour se manifester sous la forme d'un petit pic rocheux qui fila sur sa cible.

Spoiler:

Résumé du tour:

Résumé du tour:

L'échange restant jusque là "cordial", il n'y avait pas de grande difficulté à rendre les coups. Tenma se situait mieux le niveau de son adversaire qui n'était pas une débutante. Aux dire de la Sabreuse, il s'était imaginé une novice complète. Il était soulagé ceci dit de ne pas avoir à participer à un baby-sitting. Lui qui désirait progresser et s'entraîner, il voyait en cet échange une bonne occasion. Quelque soit l'issue de cet affrontement à l'amiable, il devrait en tirer profit.

L'essentiel se jouait sur du physique, même s'il y mettait beaucoup de distance. Il ne pourrait réfréner son talent naturel bien longtemps. Il répugnait à l'utiliser mais il avait appris à ses dépens qu'un tel comportement n'apportait que défaite. Pire, il l'amènerait à stagner, sans jamais progresser. Le chemin vers son don de zoomorphie était encore long mais il ne pourrait pas s'éveiller sans dépasser ses limites. Le contact avec l'Homme était comme un rappel de son origine infidèle. Utiliser son pouvoir était un souvenir de son défunt père génétique. Il lui recrachait au visage toute l'impureté de son être, qui l'empêchait d'atteindre véritablement le rang d'héritier du peuple Singe.

Ses pensées galvanisèrent le géant qui était encore plus attentif à son combat. La bretteuse s'était défendue rapidement des projectiles basiques qu'il lui avait envoyé. Extrêmement rapidement d'ailleurs. Le détail ne l'avait pas alerté qu'elle reprenait déjà sa charge, armant un nouveau coup. Il était impensable qu'elle s'en contente. Ce serait sûrement une ruse pour le désarmer. Même un apprenti ne se fatiguerait pas à harasser son adversaire du même coup indéfiniment. L'idée lui avait traversé l'esprit et il manqua de se faire surprendre par trois lames venteuses qu'il esquiva in extremis, contrairement au coup de sabre en bois qu'il prit sur la tempe.

L'ego quelque peu atteint, il ravala sa fierté sans pour autant rester inactif. Il venait tout juste de se tirer de ce mauvais pas qu'il se laissait aller à ses commentaires personnels d'il y a quelques secondes. Sa main devint énorme soudainement et il l'utilisa pour administrer un revers patriarcal à son opposante. Elle avait élevé le niveau, il se devait d'en faire de même.

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Résumé du tour:

Impensable. Inimaginable même. Alors que Tenma s'était quelque peu satisfait de pouvoir vraiment se battre, la réponse de son opposante le désarçonna complètement. Telle la sensation très désagréable de rêver que l'on se bat mais que nos coups n'ont aucune force. Il ne l'avait expérimenté que dans les bras de Morphée. Aujourd'hui il se retrouvait confronté à ce problème dans la réalité. Sa main n'avait fait que balayer ce qui ne semblait être que du vide. Aussi concentré qu'il était, il ne pouvait s'attendre à un pareil revirement de situation. Quelle capacité pouvait amener un être humain à disparaître ainsi ? L'héritier du Peuple Singe réalisait que toutes ses années passées dans sa tribu l'avaient isolé du monde et des multiples connaissances qu'il offrait.

La brusque disparition de la bretteuse ne l'aida pas à apaiser son esprit. Maintenant seul face au néant, il n'y avait que leur superviseuse comme compagnie. Son adversaire du jour devait cependant bien être là quelque part à guetter une occasion. Cette sensation d'être la proie ne lui plaisait guère. Il se maudissait de son sang-mêlé qui l'empêchait de faire appel à l'instinct primate. Au moins aurait-il pu essayer de ressentir la présence de l'adversaire par d'autres sens que la vue. Ce combat d'entraînement lui montrait bien ses lacunes et celle-ci était de taille. Il fallait absolument que le peuple Yasei l'aide dans sa quête pour revêtir enfin la peau du Singe.

L'attente semblait interminable, alors qu'il ne dut se dérouler qu'une poignée de secondes. Tenma se retournait par intermittence, persuadé d'être pris en traître. Un tel avantage ne serait pas utilisé pour une attaque frontale. La bretteuse profiterait de son invisibilité pour frapper dans son angle mort. Les solutions étaient pourtant simples. La technique du boulet humain aurait pu offrir une défense efficace à Tenma, la rotation créant un mouvement trop important pour permettre à l'adversaire de frapper, même s'il n'était pas à l'abri d'une offensive plus puissante qu'un simple coup. Il pouvait aussi créer un rempart face à lui, auquel il plaquerait son dos pour concentrer une frappe sur le champ de vision restant. Cela demanderait néanmoins un coup ample pour couvrir également ses côtés.

Plusieurs opportunités s'offraient à lui. Pourtant, ce fut une vive douleur aux côtes qu'il reçut. Il n'avait pas eu le recul nécessaire pour songer à ses solutions. Sa tempe déjà battante du coup précédent, son ego était une fois de plus malmené. Son état, aussi bien physique que mental, ne lui laissa que peu d'alternatives. Un mouvement simplement instinctif, presque bestial, qui l'amena à faire brusquement volte-face. Ses deux mains étaient maintenant décuplées et vinrent claquer violemment l'aire qui lui faisait face, dans l'espoir d'au moins pouvoir déstabiliser son opposante à son tour.

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