Le clone de l’Oterashi, depuis les Crocs Rocheux, avait filé à toute allure à travers la ville, canalisant des quantités importantes de chakra Mitsudo pour augmenter drastiquement sa vitesse et parvenir à destination au plus vite. Le temps, toujours le temps. En cet instant, il jouait encore et toujours contre lui, et si le guerrier de pierre voulait pouvoir conserver un atout substantiel pour les forces de la Roche, il ne devait pas perdre un seul instant. Propulsé à toute vitesse entre les bâtiments, le bunshin créé plus tôt par le Chûnin avait eu tôt fait de rejoindre le centre médical où officiait la personne qu’il était venu chercher et avait pénétré à l’intérieur par un accès peu fréquenté sur le toit. Ses sens en alerte et focalisé sur le chakra de l’ancienne mercenaire, qui partageait ironiquement quelques traits avec la personne qu’elle aurait pour charge de secourir, le double de l’Oterashi se glissa tout en finesse et avec agilité jusqu’à l’officine où se trouvait la kunoichi, apparaissant entre les ombres.
« Harumi. J’ai besoin de toi rapidement. Affaires du Sazori, suis-moi. »
Impératif tant dans le fond que dans la forme, le clone fit prestement demi-tour sans un mot de plus en espérant bien être suivi par l’eiseinin. Rebroussant chemin vers le toit où il avait atterri, il jeta un ultime regard en arrière et s’élança de plus belle à travers la cité, empruntant les voies aériennes qui leur offriraient le plus d’anonymat. Parvenu en compagnie d’Harumi sur les flancs intérieurs des montagnes qui cerclaient Iwa, le bunshin s’engouffra alors dans un entrelacement sinueux de pitons rocheux acérés, complétant un parcours maintes fois répétés avant d’accéder à l’une des entrées secrètes du QG troglodyte du Sazori.
« En pénétrant ici, tu es officiellement placée sous le sceau du secret. Rien ne sort d’ici, sauf permission exceptionnelle émanant du Taishô. »
Le bunshin ne fit pas l’affront à Harumi de lui demander confirmation de si elle avait bien compris ces consignes : l’eiseinin, quoi que formée à l’origine à l’extérieur du village, était une professionnelle, et comprenait certainement parfaitement ce qui était attendu d’elle. Guidée dans les sombres coursives du QG par le clone de l’Assimilateur, elle s’enfonça donc avec lui, jusqu’à atteindre une zone plus dégagée et plus ouvragée que les précédents tunnels bruts. Une lueur sur un mur au loin confirma au bunshin qu’il avait suivi le bon chemin dans le dédale, et il invita dès lors l’eiseinin à poursuivre dans cette direction. Le large couloir rudimentaire rejoignait une pièce relativement exiguë au centre de laquelle se trouvait une large table rectangulaire. Et, sur cette table, le corps sanguinolent d’une jeune femme.
Une ombre apparut à ce moment sur le côté tandis que l’eiseinin approchait.
« Harumi. Merci d’être venue. Nous avons besoin… d’un peu de ta magie, ici. »
Le véritable Tellurique faisait lentement le tour de la table. Sur les côtés de la pièce, du matériel médical rudimentaire se trouvait étalé sur quelques supports en pierre lisse. Le sang, sur la kunoichi presque mortellement blessée, abondait plus que de raison pour laisser croire qu’elle pouvait être encore en vie.
« En principe, aucun de ses organes vitaux n’a été touché, mais elle est malgré tout salement amochée… Ah et, ne t’inquiète pas pour le sang, aucune artère n’est touchée non plus. Je m’en suis assuré... »
C’était toutefois bien là que s’arrêtait l’expertise médicale du guerrier sans visage, qui ne désirait pas pour le moment trop en dire sur les circonstances de ces blessures et du pourquoi de cette surabondance de sang. Il avait bien sûr pris soin, entre temps, de se débarrasser des restes des poches d’hémoglobine que lui avait transmis Kisuke et qui avait aidé à mettre au point le semi-subterfuge.
« Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-le moi savoir, je reste à ta disposition jusqu’à ce que tu ais pu la stabiliser. »
Harumi était en poste aux urgences de l'hôpital d'Iwa comme bien souvent lorsqu'elle travaillait. La brune avait juste eu le temps de finir avec un patient que quelqu'un pénétrait dans la petite salle d'examen en trombe. Habituellement, c'était une infirmière paniquée, mais cette fois-ci, ce fut un combattant qu'elle connaissait assez bien qui lui fit une demande bien étrange.
Kobane Harumi • « Besoin de moi pour le Sazori ? Tu sais que je ne dirais rien sur les autres pays si c'est cela ... Et j'ai un service ici à m'occuper ... ce ne sont pas des manières ... Franchement ... »
Lâcha alors en soupirant Harumi alors qu'elle suivit le combattant vers le toit.
Kobane Harumi • « Tu sais ... On a des portes hein ... »
Tout de même attentive, la ninja médecin se demandait bien ce qu'il pouvait se passer. Elle se disait que cela ne ressemblait guère à une demande officielle pour le coup, sans doute davantage à un service personnel. Elle était ennuyée d'abandonner les urgences ainsi, cela pouvait avoir de grave conséquences. Elle procéda à la création de deux clones qui retournèrent vers l'hôpital, juste au cas où. Harumi suivit alors Yanosa dans le passage des plus discret jusqu'à un ensemble de pièces taillées dans la pierre. Elle observa autour d'elle l'installation davantage curieuse qu'autre chose.
Kobane Harumi • « Oui oui ... Je vois ... Tu aurais pu choisir un endroit moins critique alors, enfin peu importe, je suis déjà tenue au secret médical de toute manière. »
Déjà que la femme médecin ne donnait aucune précision si ce n'était la nourriture locale des lieux visités, ce n'était pas pour raconter sur tous les toits cette rencontre. Dès qu'elle vit la jeune femme en sang sur la table, Harumi comprit bien vite ce que l'on pouvait attendre d'elle sur le coup. Son côté professionnel reprit alors le dessus même si elle avait bien envie de dire les quatre vérités à Yanosa. Cependant, pour le moment, il y avait plus urgent. Elle posa ses doigts au niveau du cou, et elle s'empressa de vérifier les blessures quitte à ouvrir les vêtements afin de mieux y voir.
Kobane Harumi • « Que s'est il passé ? Tu as mal quelque part ? »
Demanda alors Harumi à la jeune patiente, mais ce n'était pas seulement pour avoir un diagnostic ou une analyse de sa part, mais également afin de sentir si degrés de souffrance et de conscience. Elle vérifia les blessures, le type et le danger qui pourraient toucher quelque chose de vital pour le corps humain.
Kobane Harumi • « Tu sais ... Il n'y a pas beaucoup de ... Magie là dedans. »
Dit amusée Harumi en regardant la jeune fille. Au vu du sang très abondant que l'on pouvait voir sur la ninja, elle fit un mudra afin d'analyser avec précision l'état physique de la personne. C'était peut-être une technique basique, mais très précise. Elle ne pouvait pas se baser sur les suppositions de Yanosa aussi gentil soit-il, il pouvait fort bien se tromper sur l'état grave de sa patiente. La ninja médecin avait dit le front un losange violet, comme quasiment tout le temps lorsqu'elle opérait aux urgences de l'hôpital. C'était une de ses techniques secrète de grande puissance dans les coups durs. Cette technique était quasiment capable de ramener un mort à la vie.
Kobane Harumi • « C'est vraiment que son sang tout ça ? Il ne doit pas lui en rester lourd à cette pauvre fille ... »
Harumi secoua la tête doucement.
Kobane Harumi • « Ne t'en fais pas, j'ai mon propre matériel médical sur moi. »
Actuellement, il n’y a que les ténèbres qui entourent Medyûsa, son esprit est plongé dans l’obscurité. Est-elle morte ? C’est ce qu’elle se demande, elle ne voit plus rien, elle ne ressent plus rien, elle ne sait pas si elle bouge ou non. La mort est si froide, si effrayante et nous plonge dans la plus grande des solitudes. La Yasei est seule dans ce monde de ténèbres, on lui avait parlé d’une lumière blanche qui fallait suivre pour aller de l’autre côté, le Paradis, l’Enfer ou le Purgatoire et pourquoi pas, une place où elle sera jugée pour ses actes dans son ancienne vie. En tout cas, Med ne voit rien de tout cela. Est-ce que ça prend du temps pour aller dans l’autre monde ? Difficile de le savoir, personne n’a jamais fait un tel voyage et a raconté ses anecdotes là-dessus. Or, une autre question vient en tête de la Gôgon, est-elle réellement morte ? Difficile de le savoir également. Tout ce qu’elle peut faire, c’est de se remémorer le moment où elle est arrivée au Crocs Rocheux d’Iwa jusqu’à sa perte de connaissance ou sa mort. Son but était de venir à Iwa comme mercenaire et de les aider, de plus, elle les avait déjà bien aidés par le passé avec le sauvetage de Yume, les informations sur Sakaze Tôsen, les événements à Tsume et le Jinchuriki du Teikoku, en plus après son départ, avoir sauvé un port dans Tsuchi. Du coup, la blonde n’avait pas compris les agissements de Yanosa à son encontre. Cela dit, son esprit est apaisé et plus sous l’effet de la colère ni sur la défensive. Ce dernier lui avait parlé de muer et de confiance, que cherchait-il réellement ? Les yeux dorés de la Hebi étaient l’unique chose de visibles dans ces ténèbres et pourtant, petit à petit, ses yeux se fermaient, laissant place à une obscurité totale.
De retour dans le monde réel ou du moins, Medyûsa avait du mal à comprendre ce qui se passe et où elle se trouvait. Ses yeux s’entrouvrirent lentement et faiblement, ses pupilles jaunes avaient une faible lueur fixée le plafond si sombre et impossible de bouger, elle ne sentait rien ni même la douleur enfin du moins que légèrement. Si elle avait un peu mal, grâce à l’antidouleur de Kisuke, cela voulait dire qu’elle était encore vivante. Comment est-ce possible ? Au vu de l’attaque Yanosa, n’importe qui serait mort à l’heure actuelle. Difficile de comprendre ce qui se passe. Sa vision est floue, troublée par son manque de force et il y avait des voix, mais difficile de bien les entendre, de bien les discerner. La Gôgon ne semblait pas avoir la force de bouger ni même faire un semblant d’effort pour y parvenir. Elle sentait que son corps était sur quelque chose de solide, mais il n’y avait pas que ça. Ses vêtements collés à elle, comme si elle était trempée, mais elle doute fortement que ce soit de l’eau. Que se passe-t-il ? Où est-elle ? Ses pensées sont floues, difficiles de réellement bien pensé ou de réfléchir correctement. Soudain, Med sent une présence à ses côtés, quelqu’un vient lui toucher la nuque comme si elle venait vérifier le pouls de la Hebi. Un geste qu’elle connaît bien, étant Eisei'nin, elle a déjà eu ce type d’intervention par le passé que ce soit pour un patient grièvement blessé ou mort, un peu comme avec cette jeune femme, Yamanaka Yuna.
D’un coup, ses yeux parviennent à se détourner du plafond pour croiser le visage d’une femme. Cette dernière semble lui parler, la Hebi regarde ses lèvres, le son de sa voix augmente petit à petit, mais difficile de comprendre ce qu’elle veut dire. Or, peut-être qu’elle lui pose des questions, mais que lui dire exactement ? Est-ce que Med arrivera à lui adresser la parole ? Comme si des mots pourraient sortir de sa bouche. Cela dit, sa gorge n’a pas été impacté par une quelconque attaque, mais étant très faible, ça peut jouer. Parler, ça pourrait donner un signe à cette inconnue comme quoi elle vit et qu’elle peut se battre pour rester dans ce monde. « Ai..de…moi…pitié… » Rien que dire ses trois mots, c’était assez compliqué pour l’ancienne Fukutaishô de l’Empire. Cela dit, si elle reçoit des soins, peut-être que ça ira mieux plus tard et qu’elle pourra récupérer des forces. Actuellement, c’est tout ce qu’elle pouvait dire et les forces lui manquent actuellement. Faiblement, elle serre petit à petit sa main droite pour former un poing. Une légère grimace se dévoile sur le visage de la Yasei, à douleur commencée à se faire ressentir, petit à petit. Les antidouleurs allaient perdre bientôt leur effet sur le corps de la blonde. Pour l’instant, Med ne peut strictement rien faire, même pour se soigner elle-même avec son Iroujutsu supérieure, ce n’était pas possible. Du coup, il n’y avait que la femme pour lui venir en aide. Or, elle ne semble pas seule, car apparemment, elle s’adresse à quelqu’un d’autre. Yanosa ? Kisuke ? Dès qu’elle aura un peu plus de force, elle pourra se le permettre. Étant médecin, elle comprend très bien qu’elle doit se tenir tranquille en tant que son corps se fasse soigner.
Résumé
Kisuke avait donné un antidouleur à Medyûsa avant que Yanosa l'emmène dans le QG de son US. Cependant, les effets se dissipent petit à petit et Med montre des signes de douleurs.
Actuellement, elle est très faible pour bouger et parler, de plus, ses sens sont affaibli.
Etat actuel de Medyûsa :
- Perte importante de sang - Perforages bien franches et nettes sur une partie du corps, principalement au niveau du tronc - Légère blessure dans le dos dû à un coup de massue - Organes vitaux non touché - dégâts aux muscles - Quelques os touchés. - Entaille assez importante au milieu du visage.
Autre : - Très affaibli physiquement et psychologiquement - Sens affaiblis - Demi-consciente, besoin de soin d'urgence avant que son état empire.
« Les circonstances exigent un certain niveau de confidentialité », avait-il répondu à l’eiseinin en lui montrant la voie menant à l’intérieur du QG troglodyte.
Le centre névralgique des opérations du Sazori, camouflé à même les montagnes, ne se résumait de toute façon aucunement à la simple entrée dissimulée et bien surveillée que l’Oterashi fit alors emprunter à Harumi. Un véritable réseau se cachait à travers les montagnes, fruit du labeur patient et méthodiques des agents successifs au fil des années, et qui garantissait à la section du scorpion de pouvoir agir en toute discrétion à tout endroit de la cité, ainsi que de pouvoir se déployer rapidement vers l’extérieur. Si les membres du Shishiza étaient les gardiens et défenseurs de la cité, ceux du Sazori en étaient assurément les sentinelles, les murailles silencieuses cachées sous la montagne.
Le stoïcisme de la Kobane à la vue du corps meurtri de Medyûsa ne surprit pas outre mesure le guerrier de pierre, habitué au professionnalisme de l’eiseinin que bien peu de choses en ce monde, si ce n’était aucune, ne semblait pouvoir ébranler. Dans son corps de métier, songea-t-il, mieux valait effectivement se détacher de toute notion d’affect visuel et de choc pour pouvoir faire correctement son travail, et si Aimi à la connaissance de Yanosa était sans doute la médic la plus experte et minutieuse en la matière de tout Iwa, Harumi ne déméritait pas en comparaison. A bien des égards, c’était à ces deux jeunes femmes, repensa l’Oterashi avec un brin d’amertume, qu’il devait d’être encore en vie et surtout, qu’il disposait encore d’un corps fonctionnel.
« Pour un assassin comme moi, guérir et réparer comme tu le fais… fait figure de magie, quoi que tu en dises. Mes capacités de création… ne s’étendent pas, et ne s’étendront jamais à la vie organique. »
Une note de regret dans la voix, le Chûnin de la Roche passa rapidement à autre chose, bien conscient qu’il était inutile de ressasser des choses dont il se savait incapable.
« Je t’ai dit de ne pas t’inquiéter pour le sang. La plus grande partie de ce qu’elle a sur elle ne lui appartenait pas… Cela étant dit, même si ce n’est pas mon domaine, je présume… qu’elle aura besoin d’une transfusion. Je suis O- : si tu en as besoin, je peux donner. »
Une proposition qui aurait pu passer pour philanthrope chez n’importe qui d’autre ou presque, mais qui ne se résumait dans la bouche de l’Oterashi qu’à un moyen utilisé pour arriver à une fin. Un embranchement d’opportunité s’était présenté aux Crocs, avec la venue de cette Nukenin, et le guerrier sans visage avait fait en sorte de saisir et d’imposer la sienne : il n’allait pas la laisser passer, prendre le risque que Medyûsa ne meurt finalement ici, simplement car il aurait rechigné à donner un peu de son sang. Son corps avait beau être une plaie géante superposée à d’autres innombrables cicatrices, le fluide vital qui abreuvait ses muscles gardait toute sa qualité et sa vivacité.
« Oh nous allons t’aider ne t’en fais pas, fit-il à l’attention de la Yasei qui reprenait peu à peu connaissance. Tu vivras, et tu feras ce pour quoi tu es venue jusqu’ici, sans devoir regarder inutilement derrière ton épaule à longueur de temps... »
Medyûsa, une shinobi indépendante qui n’était pas inconnue du village semblait s’être présentée à l’entrée du village. Si son nom sonnait à mes oreilles, c’était pour deux raisons. La première, c’est que cette dernière avait notamment ramenée à Iwa Byakuren Yume de son assaut à Tsume lors de l’affrontement contre les forces de l’homme au chapeau. Nombreuses étaient ses blessures et sans son intervention, la princesse ne serait surement plus de ce monde. La seconde raison était pour des faits tous particuliers réalisés à l’encontre de l’Empire qui avait dès lors mis sa tête à prix. La coalition s’était placée de telle manière que chacun des pays s’était engagé à œuvrer contre les déserteurs et criminels recherchés dans leurs nations respectives. Voilà qui posait là un certain cas de conscience d’une certaine manière. Enfin, pas pour tous dans la mesure où Yanosa avait pris la liberté d’exécuter celle qui venait en paix dans notre citée. Difficile de savoir exactement ce qui s’était réellement passé, mais plusieurs choses n’allaient pas, tant au point de vue décisionnel que de la situation finale. Pourquoi donc emmené ce corps et le faire disparaitre ainsi si la recherchée était bel et bien morte lors du combat ? Et ce n’était là qu’une question parmi tant d’autres. Au pas de course, chevelure flamboyante et chaleureusement, je me hatais d’arriver avant … avant je ne sais quoi. Arriver sur place et avoir une réponse était déjà le plus important.
Me doutant de la destination mais ne possédant nullement les capacités de déplacement du calciné, j’avais dû prendre le chemin d’accès classique me menant jusqu’au infrastructure du Sazori devant lesquelles deux gardent surveillaient l’accès. Ce fut d’abord la stupéfaction qui s’afficha sur leur visage avant de tenter une opposition futile.
« Vous ne pouvez pas rentrer sans permission, ce sont les locaux du Sazori ! » intima l’un des deux plantons
Une certaine once de colère ondula sur mon visage, mes yeux prenant alors une lueur magmatique. Une queue apparaissant, elle attrapa par le cou sans mal celui qui faisait preuve d’un peux trop de zèle.
« Je suis Miyamoto Teruyo, taisho du Manazuru et membre du Triumvirat d’Iwa ! Crois-tu pouvoir m’interdire quoi que ce soit ? » fulminais-je au shinobi dont les pieds battaient au-dessus du sol. « Ouvre cette porte ! » intimais-je au second garde qui s’exécuta sans un mot.
Relâchant mon étreinte, laissant ma pseudo victime échoir au sol, une légère brulure autour de la gorge, je poursuivais ma route dans les locaux secrets de l’unité spéciale, déambulant ici et là avant de parvenir enfin à retrouver ceux pourquoi j’avais fait tout ce chemin.
Les cheveux et les yeux flamboyant, cette queue magmatique à nouveau disparue, je faisais mon entrée en scène dans une pièce où se situait Yanosa sans aucune surprise, mais aussi cette fameuse Medyûsa vivante, plus ou moins, mais aussi à ma surprise, Harumi à son chevet, d’une voix autoritaire qui me ressemblait peu et qui était rarement entendue et surtout par aucune des personnes ici présente.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? Yanosa ? Qu’as-tu encore fait ? J’attends des explications et elles ont intérêt à me satisfaire pleinement. Inutile de chercher tergiverser sur la situation ! »
Me tournant vers l’eiseinin, ma question ne laissait là encore aucune place à la jovialité qui m’habitait habituellement.
« Elle semble encore en vie. Soigne là ! Interdiction pour elle de mourir. Transfère-là à l’hôpital si nécessaire, nous avons des unités qui sauront la surveiller, la restreindre et l’appréhender si besoin. J’ai des questions à lui poser ! »
Braquant à nouveau mon regard sur le tellurique, le regard sévère, je poursuivais simplement.
Kobane Harumi • « Selon moi, chaque ninja devrait au moins connaître les gestes qui sauvent afin de stabiliser quelqu'un en attente d'un médecin ninja. »
Lança alors la brunette en regardant Yanosa. Il semblait être aigris de son incapacité à soigner, de son côté, elle n'osait pas vraiment demander encore qui a blessé cette fille ainsi. Elle ne désirait pas encore entendre la sentence. Elle préférait largement la soigner en premier avant de poser les questions qui fâchent.
Kobane Harumi • « Je te dirais si elle a besoin de sang, mais bon, ici, dans ces conditions ... On n'est pas en guerre. »
L'eiseinin avait déjà soigné dans des conditions bien peu idéales par le passé, cependant, et ce malgré la déclaration de l'homme au chapeau, ils n'étaient pas en guerre. Pourquoi ne pas avoir amener cette femme à l'hôpital ? Cela sentait l'opération clandestine à plein nez. Pour le moment, ce qui importait, c'était la vie de sa patiente. Ennemi comme ami, elle n'allait pas non plus laisser quelqu'un mourir sous ses yeux si elle était capable de l'aider. Harumi put voir une faible réaction à ses essais de contacts avec sa patiente. Ce n'était pas terrible, mais ils étaient tout de même présent. Elle devait faire vite, même si cette femme semblait être capable de se concentrer un munimum, son état physique était problématique. La femme d'expériences pouvait fort bien user de sa technique ultime, mais elle doutait que ce soit une nécessité. Elle préférait garder cela pour des cas encore plus désespérés. Elle finit d'analyser les blessures avec sa technique, et à la vue de son expérience, elle était tout de même étonnée de ce qu'elle trouvait. Elle tourna le regard un bref instant en direction du guerrier de pierre que la ninja médecin commençait à connaître. Cela ne paraissait guère être très amical comme manière de parler, surtout vu la situation.
À l'entrée fracassante de Teruyo, et surtout à sa chevelure et yeux de feu, Harumi se tenait sur ses gardes afin de défendre sa patiente s'il jamais le porteur de démons à queues perdait le contrôle. C'était tout ce qui l'intéressait dans cette affaire. Tout ce qui était politique et décisionnel lui passaient au-dessus de la tête. Visiblement, Teruyo semblait se préoccuper davantage de Yanosa que de cette fille meurtrie. Cependant, quand des ordres lui vint à ses oreilles, elle remit immédiatement les choses au clair. Elle avait beau être sous contrat, ses décisions médicales lui revenaient.
Kobane Harumi • « Je n'ai pas pour habitude de laisser mes patients mourir, je ne t'ai pas attendu pour sauver cette fille. Cet endroit n'est pas approprié pour des soins. Dès qu'elle est stabilisée et que sa vie n'est plus en danger immédiat, il faudra l'amener à l'hôpital. Elle a besoin d'une transfusion sanguine d'urgence. Elle semble avoir reçu un anti douleur, les effets sont bientôt terminés. »
Sans attendre et tout en commençant des mudras, Harumi utilisa une puissante technique de soin au niveau du torse de Medyûsa tout en continuant ses commentaires à haute voix.
Kobane Harumi • « Elle a reçu de multiples perforations au niveau du torse. Je dirais à vu de nez des techniques ninjas. Elle a également une blessure légère confondante dans le dos, mais il n'y a pas un grand risque vital à ce niveau là. Les organes vitaux ne sont pas touchés, je suis en train de refermer les blessures du torse, il faudrait faire venir un brancard ici. On pourra la transporter de cette façon lorsque je l'aurais stabilisé. »
La ninja médecin omit quelques détails techniques trop précis et peu utile pour des néophytes en médecine. Elle allait s'occuper des blessures au niveau du torse, des muscles et os atteints à ce niveau là. L'entaille importante au visage était problématique, mais jugée moins importante par rapport à la première. Harumi ne pouvait pas être à plusieurs endroits à la fois, quoi que ... Elle se focalisa sur la reconstruction de l'interne et de l'externe à la fois. C'était dans ces moments là que les connaissances médicales s'avéraient nécessaires. Il fallait connaître précisément le fonctionnement du corps humain, afin de visualiser et réparer comme il le fallait. Les techniques médicales n'étaient capables que de favoriser au bon endroit la multiplication cellulaire du corps humain grâce au chakra.
Tel un prédateur déjà rassasié, Yanosa marchait lentement à proximité de la table d’examen, comme espérant rattraper la vie de Medyûsa au vol si celle-ci venait à tenter de quitter son corps.
« Bien sûr. Je sais quand garrotter ou quand ne pas le faire. Ou comment faire en sorte que le sang et l’oxygène continuent à circuler pendant un temps. Au-delà de ça, cependant... »
L’Oterashi pouvait concourir à sauvegarder une vie, si il en avait l’opportunité et le mobile, mais guérir des blessures telles que celles qu’il avait lui-même mainte fois essuyé ou infligé, cela lui resterait à jamais impossible. Un pan de la création mis sous clefs, et qu’il ne pouvait dès lors qu’envier à celles et ceux qui y avaient accès. Songeur, le guerrier sans visage s’apprêtait à nouveau à répondre à Harumi quand soudain, du mouvement parvint à ses sens depuis les artères plus lointaines du complexe, du côté d’une entrée souvent jugée plus conventionnelle. Sans vraiment s’inquiéter, du fait des va et vient assez fréquents en ces lieux, l’Oterashi étudia malgré tout les pourtours et la teinte de cette énergie qui sembla un instant vrombir, la reconnaissant dès lors entre mille.
Haussant légèrement les sourcils, le Tellurique continua sa lente marche prédatrice, oeillant le diagnostic de l’eiseinin, jusqu’à ce que finalement le Taishô du Manazuru ne fasse physiquement irruption dans la pièce. Posté de trois-quart, il n’en regarda pas moins Teruyo dans les yeux, les bras croisés, résistant à l’envie d’un trait cynique lancé en réponse à la colère rare et affichée du Jûnin de la Roche.
« Teruyo-Taishô. Surprenant de te voir ici mais… tu tombes bien, à vrai dire. »
Yanosa laissa couler sur lui l’eau de l’élan soudain d’autorité exacerbée qui s’était mis à se déverser depuis le chef de l’unité diplomatique, laissant dans un premier temps Harumi apporter ses propres éléments de réponse centrés sur l’état de la patiente et les recommandations de santé qui lui semblaient sans doute incontournables. Presque impassible, le guerrier de pierre afficha malgré tout une petite moue du bout des lèvres, guettant la fin du propos de la médic pour intervenir. Étant donné l’état dans lequel se trouvait Teruyo, il était peine perdue d’espérer lui donner pleine et entière satisfaction comme il le demandait. L’Oterashi n’en viendrait pas aux mains avec le Jûnin : ni pour sauver à tout prix la vie de Medyûsa, ni pour sauvegarder bec et ongle cet état qu’il jugeait potentiellement favorable entre le Feu et la Terre, si la mascarade pouvait aller jusqu’au bout. Nul besoin d’artifices : seuls les faits pourraient compter.
« Je suggère de la traiter autant que c’est possible ici, en interne, pour éviter tout contact avec l’extérieur. Nous pouvons faire venir du matériel si besoin. Quant au pourquoi, en résumé… disons que Medyûsa Gôgon Yasei Kiriyama ici présente aurait bien besoin d’une nouvelle identité avant de reparaître à la lumière du jour. »
Yanosa marqua une brève pause en reprenant son mouvement à l’arrière de la salle.
« Elle s’est présentée aux Crocs, un peu plus tôt. Autrefois Lieutenante de l’Empire, elle a affiché devant les gardes, devant les passants de tout bord, sa nouvelle qualité de mercenaire. De Nukenin. Nous n’avons, dans nos rapports avec cette kunoichi, que du positif à déterrer, et elle a rapidement fait savoir qu’elle était venue à nous pour nous porter assistance… Impossible pour autant de fermer les yeux quant au fait que l’Empire la recherche et que, jusqu’à preuve du contraire, et pour tout ce que cela peut valoir… nous faisons partie de la même Coalition que le Teikoku. »
Les yeux de l’Oterashi avaient quitté les iris du Miyamoto et détaillaient maintenant avec un certain degré de fascination la façon dont Harumi parvenait à entamer un puissant processus de guérison.
« ...Avec tous ces regards pour assister à la scène, difficile de manœuvrer. J’ai donc adopté la posture qui aurait fait le plus plaisir à ce nouvel Empereur, Shinrin Hanzo, et avec l’assistance fortuite de Hyûga Kisuke, j’ai pu mettre en scène la mort de cette femme.
Je n’ai cependant pas eu le loisir de la prévenir, et le tout devait paraître aussi vrai que possible. Même en prenant soin d’éviter les points vitaux… j’ai dû lui faire du mal. »
Une nouvelle pause, durant laquelle le Tellurique en profita pour longuement inspirer par le nez.
« Par les temps qui courent, plus personne de sensé ne s’amuse à faire circuler des bouts de cadavres : prétexter une incinération totale de son corps est donc en parfaite adéquation avec nos protocoles de sécurité. Tel que vont les choses… et avec la supervision évidente du Triumvirat, nous pourrons donc entériner la mort de Gôgon Medyûsa… et donner une chance à une « nouvelle » kunoichi de nous porter assistance, sans que l’Empire n’ait à nourrir de soupçons.
D'où, tu l'auras compris, ma suggestion initiale : si ce plan doit être mené à son terme, alors cette femme ne peut pas apparaître en public. Pas, en tout cas, avec ce visage, ni ces blessures et encore moins ce nom. »
Toujours la table, son cas était à présent pris en main par une femme dont elle lui était inconnue. Yanosa était toujours présent, mais il reste un peu éloigné afin de garder un œil. Même si ses sens sont flous et faibles, elle a tout de même conscience qu’elle est encore à Iwa. Mais également, qu’elle n’est pas dans un hôpital, en tout cas, de ce qu’elle voyait, même flou, ça ne ressemblait pas à une chambre d’hôpital. Après tout, la Gôgon s’est déjà rendu dans une chambre d’hôpital du village de la Roche pour savoir à quoi ça ressemble. Du coup, elle se demandait bien ce qui se passait exactement ? Où elle se trouvait ? Enfin, si elle pensait être à Iwa, la blonde commençait à douter un peu de cela. Incapable de tenir consciente longtemps, fermant les yeux de temps en temps, cherchant à lutter pour rester éveiller jusqu’à temps qu’on lui procure les soins. Yano est venue lui adresser la parole, mais sa voix n’est pas totalement claire pour la Yasei. Cela dit, s’il voulait la tuer ou autres, il l’aurait déjà, il y a longtemps. Cela dit, la question qu’elle se pose est : est-ce qu’il la soigne avant de la renvoyer à Hi auprès de l’Empire ? Ou Avait-il un autre plan en tête ? En tout cas, dès qu’elle aura assez de force, peut-être qu’elle en saura un peu plus. Pour le moment, Medyûsa doit se calmer et laisser cette femme à la chevelure sombre lui prodiguait les soins adéquats pour la soigner.
Cependant, une voix fait que les yeux de la blonde s’ouvrent faibles, apparemment quelqu’un vient d’arriver et au vu du ton de la voix, il ne semble pas ravi. Encore floue, elle ne reconnaît pas la voix, or elle n’a pas connu beaucoup d’Iwajin lors de son dernier passage, alors il y a des chances qu’elle ne le connaisse pas. En tout cas, ça semble animé dans cette pièce et l’ancienne Fukutaishô regrette de se retrouver dans un tel état pour ne pas suivre leur conversation. Ainsi, elle ne peut pas trop se défendre ou avoir son mot à dire sur sa condition actuelle. Peu importe, peut-être qu’on viendra lui parler quand elle sera rétablie et assez forte pour parler avec quelqu’un. Pour l’instant, la femme à ses côtés n’a pas quitté sa position, ce qui veut dire qu’elle a toujours l’autorisation de soigner la Yasei. C’était une bonne chose et apparemment, elle a fini d’analyser le corps de la Gôgon afin de connaître son état et les types de blessures de la Nukenin. Soupirant légèrement et souffrant par la même occasion, l’effet de l’antidouleur s’est dissipé, mais un halo bleu se trouve entre les mains de la médecin et du corps de la blonde. Les soins ont commencé et pendant ce temps, Yanosa semble parler avec l’inconnu. Difficile de savoir ce qu’ils se disent concrètement, mais pour le moment, la jeune femme ne peut pas se focaliser sur eux. Les yeux de la Hebi se referment afin de chercher à se reposer, manquant de force pour se tenir éveiller un peu plus longtemps, malgré les douleurs. Au moins, elle sait qu’on est en train de la soigner.
Les soins se montrent efficace, du moins, commence à l’être vu que ça ne soigne pas immédiatement, malheureusement. Ceci dit, certaines blessures se referment petit à petit tandis que l’état de Med se stabilise un peu, mais va falloir un peu de temps avant que cela devienne stable à cent pourcent. Cela dit, c’était en bon chemin. Les douleurs deviennent moins douloureuses, moins présent, au fur à mesure que l’application du soin va se maintenir. Maintenant, il va falloir patienter jusqu’à ce que l’Eisei’nin termine son boulot et peut-être que Medyûsa pourra rouvrir les yeux sans que ce soit difficile à cause de son état d’affaiblissement et que ses sens reviendront correctement en état.
Résumé
Les blessures de Medyûsa commencent à être soigner et cicatricé, peu à peu, certains mettront un peu plus de temps que d'autres.
L'état de Medyûsa se stabilise petit à petit, au fur et à mesure que les soins continueront.
Besoin de sang pour stabiliser un peu plus son état.
Ses sens se recouvriront de mieux en mieux durant les soins.
PS : En cas de souci, n'hésitez pas à me MP sur Discord. PS² : Navré que mon post soit court, c'est compliqué de faire quelque chose de correct, au vu de l'état de Medyûsa xD
Si mes yeux retrouvaient une tête normale, ma chevelure, elle, continuait à flamboyer de cette lueur magmatique, réchauffant doucement la température de la pièce. Mes premières paroles ayant été destinées à l’eiseinin, ce fut donc cette dernière qui entama la conversation, m’assurant, et de fait, me rassurant d’une certaine manière, que la prise en charge de sa patiente était en cours. Au moins, grâce à Harumi, j’étais certains que notre invitée s’en sortirai. Portant mon regard sur le corps de la victime sans trop m’y connaitre et sans pouvoir juger de la gravité de la situation, je laissais à la Kobane le soin de gérer cette criticité. Après tout, d’une part c’était son métier, en second lieux, elle avait la confiance d’Aimi et enfin, elle avait également toute ma confiance.
« Bien. Quand penses-tu pouvoir la déplacer du coup ? Et surtout, à partir de quand penses-tu que nous pourrions avoir une discussion avec elle sans que ce soit un fardeau pour sa remise en forme ? »
Créant un clone qui ne portait aucun stigmate de ma métamorphose divine, je décidais de prendre les devants en l’envoyant chercher de quoi transporter la blessée dans des conditions à la fois sécuritaire et humaine.
« Pour le brancard, mon clone va nous ramener ça, le temps d’un aller-retour à l’hôpital. D’ici là, nous aurons tout le loisir d’entendre les explications de Yanosa. »
Terminant mon intervention après répondu aux besoins de l’eiseinin, mon ton s’était légèrement calmé, bien que toujours plus tendu et brutal qu’à l’habitude, mais surement déjà moins qu’à mon entrée dans tout ce cirque. Me tournant dès lors vers le calciné, il prit finalement la parole et comme à son habitude, il semblait totalement détaché de tout cela, d’un calme olympien, à croire que la situation était parfaitement normale ou que tout ceci coulait de source.
Si je pouvais comprendre certaines explications de l’Oterashi, plus il avançait dans son compte rendu et plus je fulminais à l’intérieur de mon corps. Je ne savais pas si c’était un sentiment ou la juste réalité, mais je me sentais bouillir de l’intérieur, comme si une chaleur m’envahissait, comme si mon chakra se mettait à bouillonner. Était-ce seulement mon propre chakra ? Serrant les poings à m’en briser les doigts presque, je prenais quelques secondes pour réfléchir à ce que le chunin venait de me dire, tournant le dos à l’assemblée pour masquer ce visage que je sentais colérique avant de revenir à nouveau vers ce petit groupe, le visage marqué, mais humain.
« Surpris de me voir ? J’espère seulement pour toi que c’est une pointe d’humour ma placé. Avec tout le grabuge dont tu es l’auteur, encore, tu devais te douter que les autorités seraient averties de la situation. »
Ne … pas … fulminer. Rester … Calme !
« Pour tout ce qui est relatif aux soins, tu n’as pas ton mot à dire. Si Harumi estime nécessaire le transfert de cette personne à l’hôpital, nous le ferons. »
Faisant quelques aller-retour dans la pièce, réfléchissant à ce que je venais d’entendre, je ne pouvais concevoir la bêtise du membre du Sazori. Ses agissements et ses paroles prouvaient une nouvelle fois qu’il n’avait donc rien compris. Prenant ma tête dans une main, massant mes tempes à l’aide de mon pouce et de mon majeur, cette tentative d’éradiquer mon mal de crâne naissant ne fonctionna nullement et me laissa donc là avec cette douleur lancinante.
« Si je comprends bien. Une mercenaire, ancienne du Teikoku, vient chercher ou apporter son aide. Et toi, grand stratège diplomatique que tu es, tu t’es dit que la meilleure solution pour lui apporter ton aide, c’était de la laisser dans cet état ? Le fait que, comme tu le soulignes si bien, cela ait des enjeux POLITIQUES et DIPLOMATIQUES envers le Teikoku et la Coalition, arrêter simplement la personne et informer immédiatement le Manazuru ou le Shishiza après avoir enfermé la personne dans notre prison, endroit relativement sûr de mémoire ne t’es pas venu à l’esprit ? Et je ne te parle même pas de ce que cette personne souhaitait vraiment de son côté … »
Était-ce seulement mon chakra que je sentais bouillir ou également mon sang ? Après tant de silence à vouloir discuter avec mon hôte ce dernier ne se déciderait tout de même pas à vouloir discuter aujourd’hui et maintenant ? Réprimant cette soudaine envie d’aller chercher la réponse au fond de moi, je poursuivais la discussion, non sans continuer à ressentir ces étranges sensations.
« Je te rappelle une chose importante. Aujourd’hui, tu es chunin et tu n’as pas vocation à prendre ce genre de décision. Ce n’est pas ce que l’on attend de toi. Tu aurais eu tout mon soutien si tu avais réagi de manière similaire si cette Medyûsa s’était attaquée au village, mais ce n’est pas le cas. Tu es loin d’avoir toutes les informations en main. Aujourd’hui avec tes actes, une fois encore, tu as potentiellement envenimé la situation plus que tu n’as aidé cette jeune femme. »
Délaissant Yanosa, je m’approchais finalement de la blessée, observant bien son visage. Effectivement, l’identité donnée par le chunin semblait correspondre aux informations que nous connaissions. A demi consciente, peut être moins encore, elle était dans un état encore trop instable pour espérer en tirer quoi que ce soit. Il faudrait attendre plus de soins de la part d’Harumi avant d’obtenir de nouvelles informations.
Spoiler:
J'ai oublié de noté tout ça au tour précédent Chakra : 3D (1 pour chaque post et 1 de plus pour l'utilisation avant mon arrivée dans ce RP, utilisé dans le RP précédent) + 2B (1 clone ici et 1 clone sur le précédent RP)
Si jadis l’Oterashi avait chaque fois nourri la prétention de pouvoir faire changer d’avis ou, du moins, d’apporter un point de vue portant autant de poids que celui de Teruyo lors de leurs diverses échauffourées verbales, le guerrier sans visage avait depuis laissé ces aspirations derrière lui. Depuis ce jour charnière où, face à la Godaime désormais en exil officieux, le Miyamoto avait accédé à sa position hiérarchique actuelle… et où lui, le soldat calciné, était invariablement demeuré Chûnin. L’enrubanné aurait pu s’époumoner autant qu’il le voulait à présent : face aux poids d’un supérieur hiérarchique, aucun des mots qu’il pouvait prononcer ne pouvait outrepasser la différence intangible qui existait à présent entre lui et les Taishô, ou même d’autres Juunin plus « ordinaires ». Seuls les actes, plus que jamais, pouvaient lui servir de biais pour communiquer, et à fortiori appliquer directement ses intentions. Aussi, face à la chevelure encore fulminante et au ton employé par Teruyo, l’Oterashi s’était préparé à accueillir la tempête, impassible et sans remords. Un changement de paradigme dont l’ironie, en son for intérieur, ne lui échappait pas, lui qui avait autrefois élevé le ton de façon instinctivement colérique face aux différents qui l’avaient opposé au chef du Manazuru.
Il marqua physiquement son immuabilité, se figeant sur place en nouant ses bras contre son poitrail. Teruyo avait entendu, se dit-il, mais peut-être n’avait-il pas écouté. Peut-être, au fond, ne voyait-il que ce qu’il avait sous les yeux : une femme aux intentions à priori positives à l’égard d’Iwa, sévèrement blessée des suites d’une altercation qu’elle n’avait pas cherché à provoquer. Décortiquant mentalement les mots que lui assénait le Taishô, Yanosa laissa ses iris incandescentes reposer sur le visage tiré et tendu du Miyamoto, lisant, ressentant les relents magmatiques sur ses traits et dans l’énergie qui émanait de son corps. Aurait-il été possible.. qu’il perde le contrôle, via un tel accès de colère ? L’absence de réaction apparente du Chûnin se renforça encore davantage à cette pensée, songeant que la bonne tenue du plan qu’il avait formulé avait bien moins d’importance que la potentielle perte de contrôle du Jinchûriki de la Roche. Une forme de chantage passif à la destruction massive, et dont Teruyo ne devait certainement pas avoir lui-même conscience, mais qui pesait bel et bien lourd dans la balance. Patiemment, l’Oterashi attendit donc en laissant passer sur lui la tempête, guettant l’espace afin de rétorquer à son supérieur obtus et étonnamment peu apte à se contrôler.
« ...Les intérêts de la Roche passent avant tout. Elle n’a pas attaqué, c’est vrai… mais sa seule présence entre nos murs aurait fini par poser problème, tôt ou tard, et se priver de son soutien aurait été une erreur. Ton travail et celui de ta section, entre autres choses, est de t’occuper des remous en surface : celui de la mienne, que ça te plaise ou non, est de gérer au plus efficace ce genre de situation. »
Délivrant sa réponse de façon monotone, le guerrier sans visage fit quelques pas sur le côté en oeillant Medyûsa et Harumi, contournant la petite assistance pour prendre vaguement la direction de la sortie. D’un bras, il désigna alors paume ouverte la malheureuse patiente alitée.
« Si tu veux rendre ses tourments inutiles et superflus, ne te gêne pas, ce n’est pas moi qui t’en empêcherai. Pas que je puisse de toute façon, n’est-ce pas… ? Chûnin que je suis. Je le dirai malgré tout une dernière fois : la « mort » de Medyûsa peut être actée, et sa sécurité vis-à-vis de l’Empire assurée, pour peu que certaines dispositions soient prises. Mais je t’en prie, Teruyo-Taishô. Fais au mieux avec toutes ces informations que tu crois être le seul à détenir, et traite cette situation du mieux que tu pourras. »
L’Oterashi fit quelques pas de plus, toujours vers la sortie, peu enclin à tergiverser des lustres avec le chef de section qu’il n’espérait de toute façon même plus faire changer d’avis. Pas, en tout cas, dans son état actuel.
« Ma vocation est de faire ce qu’il faut. Tu devrais le savoir, depuis le temps... »
À l'annonce de Yanosa d'un besoin d'une nouvelle identité, Harumi leva un sourcil perplexe. Elle ne dit rien du tout, mais cela pouvait rester crédible. Bien évidemment, elle n'était pas grand monde dans ce village caché à part une sorte de mercenaire. C'était beaucoup de risques pour une seule femme. La ninja médecin avait conscience de l'alliance désespérée des forces contre l'homme au chapeau. Cette Medyûsa était si précieuse que cela ? Le sort de cette pauvre jeune fille se décidait sans elle entre hommes de pouvoirs. Harumi elle en simple médecin, elle se devait de défendre cette vie. C'était là sa conception du rôle d'une médecin expérimentée.
Kobane Harumi • « Traditionnellement, les corps des ninjas sont détruits car ils renferment de nombreux secrets de techniques et autres. Comment voudriez vous lui donner une nouvelle tête ? Une métamorphose permanente ? En tout cas, dans un premier temps, on peut lui bander le visage prétextant des brûlures importantes. Des gardes et un corps médical trié sur le volet. »
Il y avait de nombreuses blessures à soigner, cependant, tout en parlant et imaginant les possibles, la brunette poursuivait avec soin sa technique médicale. Il y avait de multiples plaîts internes comme externes, mais rien d'insurmontable. Elle restait présente et attentive à la moindre réaction. Il restait tout de même l'avis de l'intéressée, cette femme devait être en adéquation avec tout ce plan. Peut-être l'était elle déjà, impossible de le savoir. Harumi pouvait discerner de plus en plus de réactions de sa patiente sans doute dû à ses attentions. S'éloignait de plus en plus la nécessité d'utiliser sa puissante technique qui se préparait tout le long de la journée au milieu de son front. C'était tant mieux, car même si c'était immédiat, c'était à usage unique et fatiguant pour le corps soigné. Une telle abondance n'était pas du tout naturel et faisait vieillir le corps prématurément. Il faudrait peu de temps avant qu'elle commence à reprendre conscience. Cela n'empêcherait pas des douleurs, mais au moins, elle pourra commencer à parler si elle en trouve la force.
Kobane Harumi • « Je pense que cette femme va bientôt reprendre davantage conscience dans quelques minutes, mais elle va se sentir extrêmement fatiguée dû au manque de sang. Il ne vaut mieux pas qu'elle fasse le moindre mouvement, moins d'efforts, moins besoin d'oxygène, pareil pour des sentiments trop forts qui feraient battre son cœur plus vite et par le manque de sang, ce ne serait pas bon. Quand on peut faire une transfusion de sang dans de bonnes conditions, autant ne pas se priver de l'hôpital. Je déconseilles de trop lui parler si ce n'est pas nécessaire. »
Indiqua alors Harumi poursuivait ses soins. Elle voyait l'envoie d'un clone afin de chercher un brancard une excellente idée. Elle restait attentive à la situation et surtout aux agissements de Teruyo, loin de son état normal avec ce démon à queues en lui. La ninja médecin défendrait sa patiente comme sa conscience lui exigeait. Elle connaissait parfaitement les lois au sujet de la médecine, et elle savait qu'elle avait toute autorité face aux urgences médicales si cela s'avérait nécessaire. Harumi avait bien un avis sur la question, cependant, ce n'était pas son rôle en tant que mercenaire médicale de confier ce qu'elle aurait fait en cet instant. C'était peut-être facile comme réaction, mais il ne lui appartenait pas agir. En quelque sorte exprimait là une neutralité de la médecine.
Si parmi mes dernières paroles, les premiers mots que j’avais adressé étaient destinés à Harumi, m’étant soucié de l’état de santé de celle qu’il était difficile de décrire comme étant une prisonnière, une victime ou une invitée, ce fut finalement Yanosa qui réagit en premier lieu, gardant cette stature totalement impassible, aussi immuable que la roche qu’il était, comme toujours d’ailleurs, comme si toutes les paroles qui le concernaient glissaient sur lui sans s’accrocher et sans qu’il ne se sente réellement concerné par les reproches qui lui étaient fait. Cela ne me surprenait guère. Après tout, ce n’était malheureusement pas la première fois que j’étais témoins de ce comportement et quelle que soit la situation, cela ne semblait nullement le faire évoluer, ce serait peut-être plutôt le contraire en fait.
« S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec toi, c’est bien que les intérêts d’Iwa passent avant le reste. Pour autant, qu’est-ce qui te permet aujourd’hui d’affirmer que sa présence nous aurait porté préjudice ? Et quelles sont donc les informations en ta possessions qui te permettent d’affirmer que nous passer de son soutien serait une erreur ? Quel soutient peut-elle nous apporter ? Demandons-lui ! Ah mais non, suis-je idiot, elle est quasiment morte à côté de nous. Heureusement que tu as souhaité la sauver. »
Dépité, détournant me regard au pupilles humaines du calciné, mon mouvement de tête offrit à mes partenaires un magnifique mouvement de cheveux flamboyant. Soucieux de la santé de la teikokujin, penchée sur son corps, je rapprochais mon oreille de son visage, espérant capter quelques paroles ou quelques mots alors que la jeune femme était encore à demi consciente.
« Les remous de la surface ? » dis-je en revenant vers l’Oterashi. « Le travail du Sazori n’a rien à voir avec ce que tu viens de faire. Espionner, assassiner, aller glaner des informations ici et ailleurs font entre autres partie de vos tâches. Mais accueillir un étranger qui cherche à nous rencontrer n’en fait pas partie. Ta vision du Manazuru est tellement biaisée. »
Ces derniers mots étaient du ton du dépit sans pour autant que je me laisse aller à une certaine forme de résignation.
« Encore une fois tu te fourvoies si tu estimes que j’ai toutes les réponses. C’est loin d’être le cas. Cependant, j’estime encore agir avec un certain discernement. Tu le répète encore et encore, qu’aucun au sein du village ne doute que ta vocation est de faire ce qu’il faut. Pour autant, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut le faire sans réflexion préalable et sans évaluer les différentes options possibles. Encore une fois tu prouves par tes actes que sous le couvert d’une volonté protectionniste, tu agis dans la démesure et sans faire preuve suffisante de sagacité. »
Finalement, l’autre eiseinin d’élite du village se lança dans quelques explications médicales, tranchant radicalement avec les échanges tendus qui avaient lieux entre le calciné et moi-même.
« Merci Harumi pour ces précisions. Pour autant, le sujet de son apparence physique m’importe peu pour le moment. En revanche, je suis plus réjoui de savoir qu’elle va pouvoir s’en sortir. Dès que mon clone sera de retour, organise son transfert dès que tu la jugeras apte à pouvoir être déplacée sans risque. Pour ce qui est de l’interroger, j’attendrais ton aval médical. »
Me reculant de quelques pas, créant un second clone aux cheveux roux qui eux ne flamboyaient pas, je demandais à mon double de me rendre au sein du Shishiza afin qu’ils puissent organiser défenses et restriction nécessaires de la blessée lorsqu’elle serait soignée au sein de l’hôpital. Si pour l’heure nous n’avions aucune information, il était vrai que cette Medyusa pouvait nous apporter nombre d’informations sur nos alliés et ennemis, mais il était également possible que ses objectifs soient plus belliqueux.
Si le Taishô du Manazuru, la force décisionnelle entre ces murs creusés dans la roche, n’avait jusque là témoigné aucun intérêt aux potentiels aménagements et détails qui entouraient le possible changement d’identité de Medyûsa, Harumi du moins s’y pencha quelque peu. Les yeux d’abord rivés vers le corps meurtri de la Nukenin, Yanosa les releva légèrement en direction de l’eiseinin en pleine expression de son art médical, s’interrogeant lui-même sur les solutions qui pouvaient être envisagées pour altérer l’apparence de Medyûsa de façon fiable.
« ...Travailler sur les cheveux me paraîtrait efficace. Changement de longueur, de couleur aussi via ces pigments qu’on trouve sur les marchés. Elle aura une cicatrice… En ne faisant pas trop d’efforts pour la rendre plus… « jolie », elle fera un signe distinctif de plus. Et les bandages… Oui, évidemment, les bandages. » formula-t-il presque dans un soupir.
Le parallèle plein de cynisme avec sa propre condition esthétique ne lui avait pas échappé, lui pour qui exposer son corps et son visage aux yeux de tous relevait de l’impensable. C’était au-delà de la pudeur : l’Oterashi ne pouvait pas envisager d’entrevoir sa propre monstruosité dans les yeux des autres. La contempler en lui-même, dans les recoins sombres de son esprit, était déjà amplement suffisant. Peu de temps restait toutefois pour contempler quoi que ce soit pour le guerrier de pierre, face aux flots de colère et de reproches qui se déversaient de Teruyo. Son mécontentement, songea Yanosa, seblait se diffuser librement dans l’air, à profusion, mais sans port d’attache, telle une brume destinée à se dissiper. Une colère de principe, imperméable aux faits, aux projections réalistes et pragmatiques, un écran de fumée au travers duquel, malgré tout, transparaissaient les vives interrogations du Miyamoto, moins rhétoriques peut-être qu’elles n’avaient pu le sembler de prime abord.
Monolithique, l’Oterashi stoppa un instant son mouvement.
« Mais je l’ai, sauvée, Teruyo-Taishô. Sauvée des poursuites incessantes. Sauvée de cette prime qu’elle avait sur la tête. C’est une Yasei, et une eiseinin elle-même : elle ne manquera pas de se montrer utile. Et sans que l’Empire puisse nous tenir rigueur de quoi que ce soit. Mieux, il nous devra même une faveur… Un levier diplomatique dont tu ne manqueras pas de faire bon usage, j’en suis sûr. »
S’engouffrant dans la brèche presque imperceptible dans le discours emporté du Taishô, Yanosa avait adopté une position performative, employant un futur net et affirmé comme pour mettre une ultime fois en avant les avantages multiples de la « solution » pour laquelle il avait opté.
« Sans doute celle que tu as du Sazori l’est-elle aussi, rétorqua-t-il rapidement sans élan particulier. Tu as malgré tout raison sur un point, j’aurais pu procéder d’une façon légèrement différente. Le bunshin que j’avais laissé avec Kisuke vient de disparaître… Si j’avais eu connaissance de toutes les applications des substances qu’il s’est récemment mis à produire, une voie plus douce aurait été possible pour atteindre le même objectif. »
Une confession aussi pragmatique que les arguments précédents du Tellurique, qui fit à nouveau lentement deux pas vers le boyau de la sortie.
« Ça va sans dire… mais prend les précautions qu’il faut, Teruyo-Taishô. Ce sont les détails, qui assureront la solidité du stratagème. Sans ça… autant l’achever tout de suite. »
D’un pas lent et leste, l’Oterashi s’éloigna alors.
Harumi écoutait sans vraiment tendre l'oreille sur les échanges entre les deux hommes. Elle n'était présente uniquement parce qu'Aimi ne devait pas être disponible ou alors, elle était la première que Yanosa avait trouvé sur son chemin. Il la connaissait pour lui avoir sauver la vie déjà, mais cela ne changerait rien. La brunette agirait toujours dans l'intérêt de ses patients selon sa mentalité. Teruyo semblait garder un contrôle sur sa forme de démon à queues. Elle n'aurait sans doute pas besoin d'agir pour protéger cette pauvre fille prise entre le marteau et l'enclume. Le regard de la femme médecin glissait sur les deux protagonistes. D'abord, un guerrier expérimenté et usé qui choisissait de ne pas réellement se défendre. À moins que son cas ne soit pas défendable. De l'autre, une personne importante que ce soit en tant qu'hôte mais également dans la place au sein de ce village ninja. On pouvait aisément comprendre qui était le marteau de l'enclume. Pourtant, Harumi avait toujours l'impression que les deux ne faisaient que protéger Iwa à sa manière. Irréconciliables ? L'un comme l'autre restaient pourtant dans leurs rôles. Peut-être qu'ils s'équilibraient ainsi comme le chaud et le froid.
La Kobane se contenta de hocher la tête à la validation de Teruyo quant à sa méthode. Elle jouait aussi le rôle de calmant dans leur discussion envenimée. C'était tout autant bénéfique pour sa patiente que pour elle-même. Elle poursuivait toujours sa technique de soin afin de suturer les blessures internes, facilité la guérison, même si maintenant, elle était certaine que cette fille allait s'en sortir. Harumi nota tout de même dans sa tête que cette femme sur la table était une eiseinin comme votre servante. Comment alors avait-elle fini ainsi ? Le rôle premier était de soigner et d'éviter toute blessure. Cette Medyûsa avait combattu seule, mais elle manquait peut-être d'expériences ? Quoi qu'il en soit, à force de soins et d'attentions, Medyûsa allait reprendre conscience avec de grandes difficultés. Elle posa sa main sur le torse de la patiente afin de l'empêcher de se lever par réflexes.
Kobane Harumi • « Ne vous levez pas, vous avez un manque de sang important, j'ai stabilisé votre situation et vous êtes hors danger. Ne faites pas d'efforts inutiles, ce serait dommage d'aggraver votre cas. Vous êtes en sécurité et vous allez être transférée à l'hôpital. »
Commença par dire Harumi d'une manière plus professionnelle qu'à un simple patient.
Demi-consciente, Medyûsa était encore sur la place et toujours prise en charge par cette femme, une eisei'nin de la Roche. Quoiqu'elle soit encore très affaiblie, ses sens reviennent petit à petit et apparemment, il y avait une longue discussion entre deux hommes. Elle reconnaît la voix de Yanosa et le second individu lui est inconnu. Faut dire qu’à son premier séjour à Iwa, la Yasei n’était pas resté longtemps et elle avait pu ne rencontrer que peu de personnes : Yanosa et Tsuyoshi. Yume ne compte pas trop étant donné qu’elle était inconsciente, mais en vie. On dirait que ça remonte à une éternité qu’elle n’avait pas remis les pieds dans ce village. Honnêtement, la Gôgon aurait espéré meilleur accueil, mais soit, la momie avait peut-être une idée en tête. Cependant, la blonde aurait espéré quelque chose de moins douloureux et proche de la diplomatie. Or, on ne peut pas tout avoir. En tout cas, la seconde voix n’est pas celui de ce Kisuke, malgré sa faiblesse, elle l’aurait tout de même reconnu. Elle sent bien moins faible qu’au début, la brune a fait du bon boulot et apparemment, elle ne se sentait plus aux portes de la mort. Ceci dit, ça ne change pas le fait qu’elle a encore mal et qu’elle ne semble pas trop en position pour discuter sérieusement avec tout le monde. Med n’a pas trop suivi la conversation entre les deux, mais ça devait la concerner. Difficile de prévoir ce qu'ils comptent faire de sa présence. Personne n’est au courant de sa venue dans ce pays, surtout pas le Teikoku ni même la Senbazuru. De là, elle n’était un danger pour personne.
Pour le moment, la Hebi ne connaît pas son destin ni même si elle a un avenir qui l’attend malgré les soins prodigués par cette dame. Cependant, il était hors de question d’être transféré vers Urahi, préférant mille fois mourir que de se savoir là-bas pour que son corps soit souillé et utilisé pour intimider les Nukenin de l’Empire ou attirer les foudres de Yahiko ou Hanae. De toute façon, elle avait donné des consignes à Yanosa, si ça devait arriver. Enfin, ce n’est pas non plus le moment d’avoir des pensées morbides. Les Iwajins ne sont pas des barbares, sauf Yanosa, peut-être, mais au moins, ils la laisseront parler afin de trouver un arrangement. Iwa ne doit rien à l’Empire et au contraire, Iwa peut être leur cible dans un avenir post-guerre Ningen, lié au massacre de Yugure. La femme s’occupant d’elle semble avoir terminé l’usage de son Iroujutsu et ayant pu stabiliser le cas de la Yasei. Or, elle lui conseille de ne pas trop bouger afin de ne pas empirer son état, en rouvrant des blessures. Une perte importante de sang, cela faisait sourire faiblement la blonde, se disant que c’était un miracle qu’elle soit encore vivante. Une chance que la momie n’ait pas visé ses points vitaux sinon elle ne sera plus là pour le constater. Reprenant son souffle, Medyûsa se sent tout de même très fatigué et du repos serait la bienvenue dès qu’elle sera transportée à l’hôpital. Cela dit, ses yeux dorés fixent la femme. « Merci…beaucoup pour vos soins. » Dit-elle avant de tourner un peu la tête vers les deux hommes. « Laissez-moi…me défendre, mais…hors de question de retourner à Urahi. Pitié… » Demande-t-elle d’un air triste et fatigué, cherchant la pitié des Iwajins pour lui laisser une chance de vivre et d’avoir une seconde chance. Une légère grimace de douleur s’affiche sur son visage à cause de ses blessures surtout celui à son visage.
« La déguiser ? C’est donc la réponse du Sazori ? En venir à pratiquement tuer une personne tout ça pour la sauver et ensuite la déguiser le reste de sa vie ? C’est la meilleure solution que tu aies trouvée ? »
Cette discussion n’avait aucun sens. Le calciné restait droit dans ses bottes, trop droit d’ailleurs, comme si une fois encore, les remarques et reproches qui le concernaient semblaient couler sur lui sans qu’il ne se sente réellement concerné par les paroles parfois acerbes dont il était la victime en cet instant. Le problème n’était pas tant « que » cette situation mais qu’elle avait tendance à se renouveler. Extrapoler les ordres ou imaginer une solution qui ne faisait qu’empirer les choses, voilà donc la manière d’agir de celui qui n’avait de clairvoyant finalement que le surnom.
« Tu l’as sauvée ? Non. Tu penses l’avoir fait. Qu’aurais-tu donc sauvé si Harumi n’avait pas été là ? Et cette prime sur sa tête, t’es-tu seulement demandé pourquoi elle l’avait ? Nullement. Une fois encore, tu n’as fait que présumer de choses dont tu ignorais l’essentiel. Parce-que cet nukenin nous aurait rendu un service par le passé alors nous devrions prendre soin d’elle et balayer d’un revers de la main nos relations diplomatiques avec le Feu ? Dans ce cas, que feras-tu si un jour Fuyumi, Luna ou Amiko venaient à franchir les portes du village, elles qui sont toutes trois dans notre bingobook. Les accueillerais-tu à bras ouvert en souvenir du passé ? Mieux encore ! Qu’en penserais-tu si Kumo ou Kiri décidait d’accepter dans ses rangs l’une de ces trois déserteuses ? As-tu seulement songé à tous cela avant de prendre, une fois de plus, une décision en toute hâte. »
Il était impossible de discuter avec quelqu’un qui refuser d’écouter, voire pire même, d’entendre seulement. Depuis sont séjour dans Yonbi, l’Oterashi avait des œillères qui voilaient son jugement. Bien avant même cette intervention diraient certains pour avoir abandonné son groupe dans une vaine quête de gloire qui s’était soldée par un violent traumatisme.
« Ne me mets pas sur le dos tes erreurs Yanosa. Tu n’es pas au courant de tout ce qui se passe dans le village ni de tout ce qui se décide. Moi-même je ne suis pas au fait de toutes les affaires gérées par Aimi et Tsuyoshi. Pour autant, je sais encore modérer mes ardeurs et demander informations et conseil avant d’agir de manière irraisonnée. Et au passage, Kisuke n’a rien à voir avec tes choix. Le fait de ne pas connaitre tous les talents de Kisuke ne justifie en rien tes actions. Tu le sais aussi bien que moi, chaque shinobi à ses propres secrets. »
Finalement, de manière tout aussi nonchalante que d’habitude, le calciné non sans railler une nouvelle fois celui qui était l’instigateur de tous les reproches qu’il subissait. Sans un mot, je laissais le chunin quitter les lieux. C’était surement ce qu’il y avait de mieux à faire pour lui.
Me tournant finalement vers la blessée, je réalisais quelques mudras avant d’apposer un sceau sur son torse et de me tourner vers Harumi.
« C’est un sceau immobilisant, il te suffira de l’activer si besoin. Je doute qu’elle puisse s’en débarrasser seule. Qu’on la transfère dans une aile sécurisée de l’hôpital. Je vais demander à deux équipes de la surveiller nuit et jours. Visites interdites et équipe médicale restreinte au minimum et soumise au secret. J’attendrais que tu me dises quand il sera possible de l’interroger. »
Me tournant une nouvelle fois vers la jeune femme allongée, ces dernières paroles lui étaient adressées, sans animosité, mais sans pour autant offrir une approche amicale.
« Considère-toi désormais comme prisonnière compte tenu de l’avis de recherche dont tu es la cible. Tu vas être mise à l’isolement le temps que tu sois soignée. Comme tu l’as entendu, inutile de tenter quoi que ce soit, tu seras surveillée en permanence. Qui plus est, je viens de te marquer, ce qui me permettra de t’immobiliser immédiatement si le besoin s’en fait sentir et de te retrouver tout aussi facilement si tu décidais de nous fausser compagnie. Nous discuterons quand tu seras ne mesure de le faire. »
Sans plus de cérémonie, moi aussi je quittais les lieux, retournant à mon bureau. Me laissant tomber sur l’un des fauteuils en cuir, je fermais les yeux, massant mes tempes avec le pouce et le majeur d’une main, songeant à tout ce qu’il y aurait à gérer dans l’avenir plus ou moins proche qui se profilait.
Harumi ne portait pas les couleurs d'Iwa, tout simplement parce que malgré les circonstances, elle n'était pas du village. Elle n'était qu'une mercenaire médicale, mais bien évidemment, il était difficile de le saisir à moitié dans les vappes à se faire sauver par cette dites femme. Elle ne jugeait pas les actions de chacun, bien trop habituée à rencontrer des horreurs. L'ancienne soldate avait eu son lot de guerres et de batailles dites justes. Elle en avait eu assez de ces combats nécessaires pour se focaliser sur son métier, la médecine. En voyant certaines blessures, Harumi ne pouvait que se rappeler de drames qu'elle avait vécu. Cependant, cela faisait longtemps qu'elle ne pleurait plus. Seules les images revenaient sans cesse telle la marée haute lors des grandes montés des soltices.
Kobane Harumi • « C'est normal voyons, entre consœur, mais nous allons devoir discuter de vos capacités défensives jeune fille. »
Lança alors dans une réplique sur un ton léger la ninja médecin d'expériences. Un projet même léger pouvait toujours aider à maintenir l'espoir, un objectif et une volonté de vivre, car malgré tous les soins du monde, sans volonté de vivre, le corps pouvait s'effondrer de lui-même. Elle tourna son regard vers les deux hommes à la seconde phrase de sa patiente. Urahi, l'empire, cette Medyûsa avait préféré prendre de ses maigres forces pour demander pitié de cet façon. L'errante avait déjà foulé comme une inconnue de nombreuses routes, mais si jamais elle ne s'était que très rarement arrêtée de courir, elle avait parcouru une grande partie du monde shinobis. Les grands royaumes des guerriers des ombres avaient eu le plaisir de sa visite et c'est bien Iwa qui avait eu le meilleur accueil.
S'en suivit un monologue de Teruyo qui continuait d'incendier le guerrier de pierre, mais écoutait-il seulement ce qu'il se disait ? Il ne répondit pas tellement et se contenta de quitter les lieux, sa place forte. Elle observa le sceau sur le torse de la blessée, rien de bien dramatique. Harumi se contenta de hocher la tête. Elle doutait d'avoir besoin de ce genre d'artifice shinobis. L'état grave de sa patiente était un signe, sans compter qu'elle pouvait neutraliser quelqu'un sans avoir recours à ce sceau. Cependant, cela montrait la méfiance rigoureuse envers cette personne. Des lieux particuliers et sécurisés à l'hôpital étaient prêts justement dans ce genre de cas. Entre les fous dangereux et des ennemis potentiels capables de déclencher la ruine, il valait mieux être prêt. D'autant plus qu'attaquer des ninjas médecins étaient de la folie. Elle sortit un long bandage blanc en tissu afin de recouvrir le visage de Medyûsa. Le but était de cacher d'une manière efficace et crédible l'identité. Autant prendre aucun risque.
Kobane Harumi • « Très bien, je choisirais l'équipe médicale moi-même. Je serais le médecin attitré et il me faudra au moins une infirmière de jour et une autre de nuit, sauf urgence absolue bien évidemment. On va la transfuser rapidement, mais je te préviendrais oui. »
Harumi fit signe aux brancardiers de transporter la malade avec grande délicatesse. Elle supervisa cela avec le plus grand soin car ses soins avaient été efficaces, mais pas parfait compte tenu de la situation. Elle en profita sur la route jusqu'à l'hôpital pour allumer une clope, avec toutes ces émotions, cela devenait presque nécessaire.