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Extrusion [Teruyo]

Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Dim 5 Sep 2021 - 1:26
Dire que le guerrier sans visage était coutumier des travaux de construction en tout genre aurait été un doux euphémisme, mais lorsqu’il fit le déplacement ce jour-là en fin d’après-midi pour rejoindre une section particulière des Hauts Plateaux, Yanosa dut bien s’avouer que ce chantier là, aussi banal qu’il puisse être dans sa forme, revêtait une valeur particulière dans le fond. Tutoyant le ciel, toisant de sa position même les plus grandes structures de la cité de la Roche depuis les hauteurs infinies des cieux où les vents avaient leur quartier et sifflaient à ses oreilles, l’Oterashi ressassait la demande que lui avait formulé Teruyo, le Taishô du Manazuru il y avait quelques jours de cela. La construction d’un trou, ni plus ni moins, en plein coeur de la montagne. Il en avait questionné les fondements, interrogé la fonction, et si le Miyamoto avait fait preuve d’une certaine franchise en lui avouant qu’il désirait disposer d’une antre pareille pour tenter de communier plus avant avec Yonbi sans mettre en danger qui que ce soit, le guerrier de pierre soupçonnait que se cachait derrière ce projet une volonté plus enfouie et inavouable.

Il ne s’agissait pas d’une mission. Il n’avait reçu aucun ordre, et aurait été libre de laisser se débrouiller le maître de la lumière dans la conception de ce point de repli souterrain. Il aurait même, en son for intérieur, été particulièrement aisé pour lui de trouver une raison de ne pas lui rendre ce service, la faute aux souvenirs de leurs différends passés qui revenaient parfois de façon erratique à la surface, et si le Tellurique avait voulu se laisser consumer par l’amertume en repensant au Singe que Teruyo abritait dans ses entrailles, à la part d’humanité qu’il lui avait enlevé, alors rien n’aurait été plus simple. C’était au-delà de la rancoeur ou de la volonté de vengeance : Yanosa souhaitait l’éradication de ces bêtes, et le fait que l’un des siens soit devenu l’hôte de l’une d’entre elles se révélerait problématique même si ce n’était qu’à long terme. Mais pour l’heure… Oui, pour l’heure, il devait bien cela à l’Homme. Au père qui, obligé de rester loin de sa fille et au plus près du danger, faisait au mieux avec son état, sa morale et ses obligations. A bien des égards, Teruyo avait durant cette année écoulée représenté un obstacle pour l’Oterashi. Un obstacle, toutefois, aussi immuable et naturel qu’une montagne. Et devait-il en vouloir à la montagne, pour se mettre en travers de sa route ?

Sous peu, il arriva aux abords du Dojo de Tenzin, cette structure délaissée et qui semblait pourtant à l’abri des affres du temps. Cet endroit, songea-t-il, ne resterait cependant pas vide bien longtemps au vue de la volonté du Miyamoto de le réhabiliter, mais ce n’était pas cette facette de la réfection qui amenait ce jour-là l’homme de pierre à cet endroit. Coupant rapidement pour parvenir à l’arrière du bâtiment par la voie des airs, Yanosa déposa ses iris de feu sur le versant de montagne attenant à la cour intérieure que lui avait désigné Teruyo. Là où, quand il aurait terminé son œuvre, se trouverait l’entrée de son antre. Atterrissant avec une grâce qui tranchait avec son apparence inquiétante, l’Oterashi alla poser une main sur la pierre, sondant sa densité, fusionnant même partiellement avec elle pour devenir, elle, et comprendre exactement comment les forces telluriennes se rassemblaient à cet endroit précis.

Mais alors qu’il faisait son diagnostic préalable, ses sens lui rapportèrent une présence, quelque part derrière lui. Il ne se détourna pas pour autant du versant, concentré sur sa tâche.

« …. Teruyo, salua-t-il sommairement. Je pense… que je vais pouvoir extruder directement l’accès. Façonner la forme intérieure sera plus lent, mais… ce pan de montagne se tient déjà, tel que tu le vois… en dépit de larges failles verticales. En les exploitant correctement, ce sera un jeu d’enfant. »


@Miyamoto Teruyo
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Miyamoto Teruyo
Miyamoto Teruyo

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Dim 12 Sep 2021 - 18:10

Le dojo Tenzin. Un nom tout trouvé mais qui aujourd’hui ne reflétais pas la splendeur qu’il méritait. Il y avait tant à faire pour redonner à ce lieu son éclat et ce pourquoi il avait été bâti. En prenant la décision de restaurer cet espace et de faire en sorte qu’il serve à nouveau à ce pourquoi il était destiné, j’avais désormais une certaine responsabilité dans l’avenir de cette relique structurelle. Il n’était pas seulement question de moi, d’un lieu où habiter ou d’un endroit où m’isoler, mais c’était tout autant un symbole, montrer que malgré l’adversité et la noirceur de ce que nous avons subi il était possible de s’élever à nouveau et changer les choses.

Pour autant, la première étape de cette transformation n’était pas destinée aux yeux de tous. Comme expliqué à Yanosa, il me fallait avant tout un lieu de repos, de méditation, de recueillement. En un mot comme en cent, il me fallait en ces lieux un espace dédié à la maitrise des pouvoirs accordés par le démon à queue, un lieu où je pourrais pratiquer et réfléchir sans crainte. Personne n’était pour autant dupe entre le tellurique et moi. Nous savions tous deux que ce n’était surement pas les quelques mètres de roche au-dessus de ma tête qui pourraient protéger le village, mais le besoin d’isolement me semblait une nécessité pour réfléchir posément.

C’est dans ce contexte que le calciné devait intervenir. Maitre de la terre, il était le plus à même de m’aider dans cette tâche et me fournir les compétences adéquates. Sans s’annoncer véritablement, le clairvoyant fit son entrée dans cette nouvelle demeure en reconstruction. Nous avions rapidement échangé sur le sujet lors de sa dernière visite et depuis, j’avais su mettre sur papier une esquisse de ce que je souhaitais. Silencieux, j’observais le manège du chunin qui semblait prendre le pouls de la montagne elle-même, fusionnant directement avec la roche. Descendant de mon parquet de bois, je faisais crisser les graviers du jardin sec sous mes pieds, signalant ma présence par la même occasion.

« Tiens, je t’ai décidé sommairement quelque chose qui ressemble à ce que je voudrais. Une pièce immense et de la hauteur dans un premier temps. Un espace assez imposant pour contenir sa taille. Je ne dis pas qu’il risque de se libérer ou quoi que ce soit, mais si aujourd’hui j’arrive à prendre cette forme simiesque, à terme, il serait peut-être possible d’adopter une apparence plus proche de son origine et pour cette raison, j’ai besoin de pouvoir être libre de mes mouvements et éviter tout risque d’effondrement. Ensuite, un bassin profond. Pour l’eau, je m’en occuperai, mais usant des talents des Borukan et dégageant moi-même une certaine quantité de chaleur sous ses traits, j’ai besoin d’avoir de quoi refroidir nos ardeurs. Pour le reste, dans un premier temps, pas besoin d’un travail de précision sur les murs, je compte les faire recouvrir de métal et de bois. Ils supporteront mieux les sceaux que j’ai prévu pour la pièce. »

Tendant un parchemin sur lequel les dessins auraient pu être ceux d’un enfant pas très doué, j’attendais le verdict quant aux possibilités de mes demandes.

Spoiler:

« De quoi as-tu besoin ? Comment puis-je t’aider ? »

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Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Mer 15 Sep 2021 - 16:04
Le regard du guerrier de pierre lorgna rapidement sur le rouleau de parchemin que venait de lui tendre le Miyamoto, laissant sa main glisser le long de la paroi en captant quelques dernières bribes d’échos telluriens pour aller s’en saisir. Ses yeux, inexpressifs et habités par le feu tout à la fois, parcoururent alors les croquis simplistes mais parfaitement compréhensibles qu’avait préparé Teruyo, écoutant dans le même temps les éclaircissements que celui-ci lui fournissait à leur propos. Réalisant l’échelle de l’antre souhaitée par l’hôte de Yonbi, l’Oterashi fronça ce qui lui tenait lieu de sourcils, jetant à nouveau un œil à la montagne sur laquelle il se trouvaient et qui surplombait de lon le Dojo de feu Tenzin.

« Quoi, tu voudrais… « qu’il » puisse tenir presque en entier là-dedans ? Fit-il en pointant un doigt enrubanné sur le schéma du repaire souhaité par le Miyamoto.

...Heeh… Tu parles d’un nid douillet. Je n’ai pas vraiment eu le loisir de le mesurer, mais… si tu veux que ce soit faisable, je vais devoir creuser profond… très profond. »

Yanosa alla déposer les croquis sur le côté, leur contenu déjà fort bien mémorisé, avant d’examiner à nouveau la montagne, la toisant presque malgré son insignifiance physique face à elle.

« ...Je vais devoir extruder des quantités de roche phénoménales, et par une seule et unique ouverture. Je pourrai ré-employer une partie à l’intérieur pour les soutiens, mais pour le reste… il faudra que tu puisses déblayer ce qui ressortira de là. »

Le guerrier sans visage réfléchit un instant en se passant une main sur le menton.

« ...Les ours avec qui tu as pactisé… Leur force pourrait nous être utile. Mais assez perdu de temps, je vais commencer à travailler sur la voie d’accès. »

Yanosa se tourna à nouveau vers le relief proprement dit, son corps se muant intégralement en roche comme pour entrer en résonance avec les montagnes alentours. Ses mains se déposèrent sur la paroi, puis changèrent rapidement de forme pou s’étendre sur elle, des flux de pierre commençant dès lors à s’immiscer dans les plus petits interstices pour s’enfoncer en profondeur. Pendant un petit moment, l’Oterashi demeura là, silencieux, ses appendices telluriens denses et solides s’enfonçant toujours plus loin en épousant les moindres reliefs internes qui s’offraient à eux. Le Chûnin, brusquement, tourna la tête vers l’arrière, vers Teruyo.

« Attention derrière », prévint-il sobrement.

Du chakra Mitsudo inonda alors son corps et ses appendices avant de se propager dans le bloc de roche pris dans son étreinte invisible en surface, atténuant sa résistance… Puis il tira sèchement dessus avec toute la force offerte par sa forme élémentaire, faisant se propager craquements et fissures dans la zone concernée avant que, presque d’un seul tenant, le bloc ne sorte pour ainsi dire de ses gonds millénaires, formant une profonde et large alcôve là où il avait siégé et qui serait la prémisse au reste du chantier. Avec une précaution toute relative, l’Oterashi manoeuvra le bloc toujours allégé sur le côté et le déposa, le mettant hors du chemin immédiat.

« ...Encore quelques extrusions du même genre et… je pourrai utiliser une forme plus appropriée. »
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Miyamoto Teruyo
Miyamoto Teruyo

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Dim 3 Oct 2021 - 15:24

Je savais la tâche demandée ardue. C’est pour cette raison qu’une aide extérieure était nécessaire et surtout une aide qui puisse gérer avec efficacité les évolutions telluriques que je demandais. Bien que maitrisant l’art du doton, mes ressources étaient limitées pour arriver à un tel résultat dans un temps raisonnable, et ce, même si je faisais appel à Ulfhednar pour excaver l’intérieur de ce temple, ou peut-être mausolée, je ne saurais trop dire.

« Qu’ « il » puisse tenir entier dedans ? Oui et non. Ce que je veux, c’est avant tout avoir la pleine maitrise de ses pouvoirs et pour cela, je préfère prévoir le moment où il me serait donné la possibilité d’opter pour une apparence telle que nous l’avons croisée. Je ne sais pas du tout si cela sera possible un jour, mais, si une fraction de son pouvoir est utilisable, pourquoi pas plus ? Après tout, lorsque nous l’avons scellé, toute son essence a été scellée en moi. Elle est donc quelque part, peut être enfouie. »

Touchant à travers mes vêtements le sceau que j’avais en partie aidé à poser sur moi, je me laissais aller à quelques pensées.

* Toujours ce silence entre nous ? Es-tu même en mesure de parler ou tu préfères te morfondre dans ce silence abyssal ? Si j’ai ces pouvoirs, c’est, j’en suis persuadé, qu’une fraction de ton esprit est là. Si seulement tu daignais te manifester, nous pourrions surement parvenir à quelque chose. Tu n’es pas obligé de te complaire dans ce mutisme. *

Les yeux dans le vague, l’esprit perdu dans des réflexions pleine de solitude depuis ma cohabitation, je me tournais à nouveau vers Yanosa.

« Nid douillet pas vraiment, mais pour ce qui est de la profondeur, peut importer, faisons ce qui est nécessaire. Quant au problème d’évacuation des gravats, il n’en est pas vraiment un. J’ai largement de quoi sceller une bonne partie de la matière et la relâcher ailleurs et sans avoir à convoyer quoi que ce soit. »

Passif, j’observais le Calciné agir avant que les premiers gravats ne sortent de terre. C’est à cet instant que je sortais de ma besace un parchemin et après m’être approché des déblais, je réalisais quelques mudras d’une seule main avant que ces derniers ne soient absorbés dans le rouleau.

« Tu vois ? Aucun problème. Tu peux extraire autant que tu veux, je pourrais évacuer tout cela sans mal. En revanche, je doute que les ours nous aident. Après tout, un de leur roi est mort à cause de Yonbi. »

Finalement, alors que Yanosa allait commencer à creuser bien plus, le seul point problématique qui restait et qui n’en était pas un fut régler en quelques secondes après de nouveaux mudras de ma part. De cette manière, une petite boule de lumière fit son apparition autour du chunin et commença a à graviter autour de lui, lui permettant de voir dans ces tunnels et futurs tunnels sans le moindre mal.

« Je te laisse quelques parchemins avec un sceau de stockage préparé dessus. Tu n’auras plus qu’à y infuser un peu de chakra pour les activer et sceller les gravats extrudés. Pour ma part, j’ai quelques matériaux à récupérer en ville pour les travaux futurs. Je serais de retour d’ici midi. »

Laissant le Clairvoyant œuvrer à sa guise, je quittais les lieux, et tel un ninja accourais au village afin d’y récupérer les plaques de bois et de métal que j’avais commandé sous le couvert des fonds du Manazuru et de la reconstruction du village.


Spoiler:
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Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Mar 5 Oct 2021 - 0:10
Tout en écoutant Teruyo quelques mètres derrière lui qui précisait à nouveau les raisons d’exister de cette antre et ses attendus exacts, l’Oterashi se remettait à pied d’oeuvre pour répliquer la manœuvre qu’il avait utilisé pour entamer les travaux. Si il voulait éviter les projections inutiles et les dégâts subséquents liés à l’excavation, il lui fallait à minima forer « à la main » sur une dizaine de mètres : un procédé, malgré son pouvoir d’Assimilation, qui se serait révélé relativement pénible si il n’avait pas pu compter sur les flux d’énergie Mitsudo pour alléger ces monceaux de roche à l’état brut. Tandis qu’il préparait la prochaine extrusion, Yanosa eut un froncement de sourcil en entendant le Miyamoto évoquer le silence. Il crut un instant être concerné, avant de réaliser à qui s’adressait vraiment le père de famille. Il aurait pu passer l’éponge, songea-t-il. Aurait pu faire l’effort d’essayer de voir au-delà de la bestialité de ces créatures si l’une d’elles lui avait donné la preuve d’un niveau de compréhension et d’entente possible. Manifestement, cependant, et même après des mois, la communication semblait tout à fait impossible.

Relâchant sur le côté à l’extérieur du début de grotte qu’il avait foré une nouvelle masse de débris, l’Oterashi s’intéressa plus avant à la solution apportée par Teruyo au problème de l’encombrement, et le voyant dégainer et apposer un sceau préparé à l’avance sur les gravas, en déduisit rapidement la nature.

« Ah, le Fûinjutsu bien sûr. Toujours aussi pratique… Je comprendrais effectivement la rancoeur de tes amis ursidés : on ne les connaît pas vraiment pour leur sens du pardon. »

Composer lui-même des runes d’un calibre comparable à celles de Teruyo était une prouesse dont il se sentait tout à fait incapable : les actionner avec un peu de son chakra en revanche demeurait tout à fait dans ses cordes. Acquiesçant d’un signe de la tête pour signifier au Taishô qu’il avait bien mémorisé la méthode, le guerrier de pierre s’en retourna au fond du boyau naissant.

« ...J’aurai bien avancé d’ici là. A tout à l’heure. »

Une extrusion manuelle de plus, et il pourrait véritablement commencer le forage. Focalisant son attention sur le travail, l’Oterashi ne put garder bien longtemps en laisse ses pensées vagabondes. Des couches de bois et d’acier… La quantité de ces matériaux qui serait nécessaire au recouvrement de tout l’intérieur serait assez phénoménale mais plus important encore, elle dénotait de la volonté affichée de l’hôte de Yonbi de se prémunir de tous les regards indiscrets possibles. Prompt à tisser des liens avec sa personne, Yanosa songea à sa propre incapacité à franchir discrètement et en silence ce genre de remparts composites.

* Crains-tu à ce point les tiens, Teruyo… ? Leur confiance te semble-t-elle si changeante, inconstante ? *

Le boyau prenait forme et le temps fut venu. Tout le corps du guerrier sans visage se mua alors en pierre, sa silhouette, son ampleur et sa forme s’altérant de concert au fond du tunnel qui avait jusque là conservé son parallélisme au niveau du sol. Il s’étira, s’enroula sur lui-même, élargissant ses appuis pour les faire ressembler aux pattes d’un éléphant tandis qu’une longue et large vrille pointa vers le fond du boyau. Puis, dans un fracas assourdissant, la vrille se mit à pivoter sur elle-même à toute vitesse, perforant, découpant, arrachant à la montagne des monceaux de débris qui se mirent à jaillir autours et derrière le Tellurique en se heurtant violemment aux parois. La vrille s’enfonça ainsi en biais, d’abord difficilement puis avec de plus en plus d’aisance dans la roche, ses conduits propulsant les fruits du forage en arrière. Son corps devenu l’outil de ce chantier, Yanosa ressentit autours de lui l’angle qu’il empruntait et le jugea adéquat : le Mitsudo entra alors à nouveau en action de manière subtile, l’alourdissant suffisamment pour augmenter l’impact de la foreuse qui formait la majeure partie de son corps. Les efforts et la concentration nécessaires étaient constants, mais la force de l’habitude permettait à l’Oterashi de continuer longuement l’ouvrage en s’économisant. Ce qu’il fit, sans égard pour les gravas qui s’amoncelaient dans le boyau sans pouvoir s’évacuer totalement du fait de la pente.

Toujours plus profondément il creusa, estimant les distances, jugeant du danger, et ce ne fut qu’après une bonne heure et demie passée dans les tréfonds que le Chûnin atteignit le seuil nécessaire. De forme il changea alors à nouveau, se muant cette fois en piston qui prit appui sur le fond du boyau et en formant un épais disque de roche qui épousa les contours de la voie grossièrement créée. Dès lors, le guerrier tellurien poussa, étendant son corps, déblayant lentement mais sûrement les débris vers l’entrée du tunnel oblique qui se mit bientôt à vomir tonne après tonne de roche brisée. Cette section du labeur accompli, Yanosa reprit forme humaine à la surface, expirant longuement, lorgnant sur les sceaux confiés par Teruyo qu’il mit à contribution dans la foulée pour dégager la zone de la plus grande part de l’encombrement. Soucieux de conserver un niveau d’énergie correct, il s’assit alors dans l’ouverture du tunnel, inspirant, récupérant… ressentant.

Techniques

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Miyamoto Teruyo
Miyamoto Teruyo

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Lun 1 Nov 2021 - 11:06

« Difficile à dire si le pardon des ursidés est possible. Ils sont comme nous, certains semblent enclin à la discussion d’autres non. Si tu prends le compagnon de Toph, il semble de ceux qui raisonnablement comprennent la situation. En revanche, si tu prends celui qui a décidé de se joindre à moi après le sacrifice de Bersekyr, il y a fort à parier qu’il n’y ait aucune discussion possible. Après tout, c’est son frère qui est mort pour sauver mon groupe et moi-même. Désormais, il a pris la place d’un des quatre rois, mais se fait appeler « Roi de la Vengeance », cela en dit beaucoup sur la mentalité et les motivations de ce guerrier. »

Démonstration faite de mes talents en termes de fuinjutsu, je laissais là le tellurique vaquer à ses occupations. Passant finalement le portail du dojo, je m’arrêtais quelques instants, observant le village en contrebas. Si d’ordinaire la vue eveillait en moi un sentiment profond de satisfaction, de préservation ou de satisfaction compte tenu des efforts fournis par chacun pour qu’Iwa se relève de ses ruines, aujourd’hui, nul ressenti. Comme une page blanche, je restais là à regarder la citée, sans émotion, détaché.

Me tournant finalement vers ma nouvelle demeure, après quelques mudras, je créais un clone. Un échange de regard de quelques secondes et ma doublure disparu finalement de mon regard, occultée par mes talents à manipuler la lumière. Mais cela n’était pas tout. Même si je savais l’Oterashi occupé à œuvrer pour le façonnage de cette immense cavité et donc peu enclin à surveiller ses arrières, j’en profitais aussi pour dissimuler mon chakra. De cette manière, le clone fit demi-tour, s’installant sur un bout de toiture surplombant l’entrée de la caverne, observant, voyant la lumière provoquée par ma sphère lumineuse s’agitait dans la noirceur des profondeurs naissantes.

Pourquoi agir de cette manière ? N’avais-je donc pas confiance en Yanosa ? Je ne saurais dire. Après tout, n’était-il pas de ceux qui pourraient m’en vouloir pour ce qui lui était arrivé. Et c’était sans compter les relations tendues que lui et moi pouvions avoir. Si j’avais offert une main tendue sincère au Calciné, avec le recul, malgré certaines paroles pleines de sagesse, je n’avais pas le sentiment qu’elle ait été acceptée … à moins que ce que Yanosa soit en train de faire ici et maintenant à ma demande soit sa réponse, à sa manière …

De l’autre côté, l’original que j’étais se dépêcha de rejoindre le village en quête des ressources que j’avais commandé voilà quelques semaines après avoir muri ce projet. Désormais, du moins pour l’heure, terminé les trajets montagnards par les sentiers sinueux, prenant alors le temps de profiter du paysage. Non, désormais, se déplacer comme un shinobi était devenu la norme, même pour moi. Avais-je donc tant changé ou était-ce temporaire ? Mais si j’avais changé à ce point, quelle en était la cause ? Tellement d’options, d’autant plus qu’elles pouvaient toutes se justifier et même s’imbriquer les unes dans les autres. Arrivant finalement sur place, l’un des contremaitres à qui j’avais fait ma demande se présenta à moi quelque peu étonné avant de me guider vers un entrepôt de stockage qui débordait presque de matériaux rassemblés à ma demande.

« Z’êtes sûr que vous voulez pas qu’on vous livre tout ça ? C’est que ça fait une sacrée quantité de matériel. Il nous a fallu des semaines pour récupérer tout cela. »
« Non, ça ira comme ça. » dis-je en déroulant deux parchemins, scella le bois dans l’un et le métal dans l’autre à l’aide des mêmes types de sceaux que j’avais laissé à Yanosa.
« Eh ben … » répliqua le contremaître plein de surprise.
« J’avais déjà vu des trucs scellés dans des rouleaux par des ninjas, mais c’était des petits objets. Je pensais pas que c’était possible de faire disparaitre autant avec si peu d’effort. »
« Hum … »

Si peu d’effort ? Si seulement. Je ne pouvais blâmer l’ignorance de cet artisan. Après tout chacun ses talents. Il était bien plus apte que moi à la reconstruction de bâtiments là où j’excellais dans le fuinjutsu. La différence était seulement que je savais que la maitrise d’un sujet nécessitait des heures de travail là où ce dernier semblait penser que sceller quelque chose était fort simple. Mais peut m’importait, le sujet n’était pas ici. Reprenant le fil de la discussion, le commerçant se racla la gorge et poursuivi quelque peu gêné.

« Pour … le paiement du coup … »
« Envoyez votre facture aux autorités et adressez-la au Manazuru. »

Sans attendre de réponse de sa part, roulant à nouveau mes parchemins, je les glissais dans ma poche avant de rentrer finalement au dojo et fournir à l’Oterashi le matériel nécessaire à la poursuite de mon projet, même si je doutais qu’il ait terminé la première étape étant donné la masse de travail à accomplir, même en tant qu’assimilateur confirmé.


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Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

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Dim 7 Nov 2021 - 13:43
Étrange sensation que celle-ci, songea pendant un moment le guerrier de pierre assis contre la paroi intérieure de l’entrée qu’il avait créé dans la montagne elle-même. Apporter son aide aux iwajins, civils comme shinobis, faisait à présent depuis longtemps partie de son ADN, et ce même si l’aide en question pouvait parfois prendre des formes plus détournées ou violentes que les parties impliquées ne l’auraient souhaité. L’Oterashi n’avait jamais rechigné aux efforts, avait toujours pris les obstacles les uns après les autres sans se demander si il était véritablement capable de les surmonter ou pas et s’était peu à peu enorgueilli de la capacité qu’il s’était découvert à endurer, à créer et à combattre bien au-delà des limites qu’il avait soupçonné d’exister jadis. Loin de s’être imperméabilisé à la mort, à la sienne comme à celle de toutes les personnes autour de lui, l’homme sans visage qu’il était devenu avait peu à peu laissé l’idée même de mortalité le traverser, laissé les torrents de sa vie le pénétrer pour y apposer balafre après balafre. Qu’il n’y ait plus de place sur son corps comme dans son esprit pour accueillir ces stigmates, peu importait : Yanosa était prêt à les empiler, encore et encore, jusqu’à être parvenu au bout de cette idée, de cette obsession qui était la sienne.

En dépit de tout cela, cependant, difficile pour le Chûnin d’ignorer cette sensation bâtarde qui le parcourait par vagues, et qui lui rappelait combien les mots et les actes du Taishô du Manazuru avaient pu lui peser. Ce même Taishô, à la charge particulièrement lourde et marquée du secret, à qui il rendait en ce moment même un grand service qui requérait toute sa maîtrise, toutes ses facultés, toute son expérience en matière de gros œuvre et de construction. C’était, en quelque sorte, comme si la vie lui rappelait encore à cette occasion combien il demeurait essentiel qu’il se charge même de tâches qui pouvaient susciter chez lui l’abhorration, la révulsion, le dégoût, ou même plus simplement toute forme de doute mesuré. Une épreuve de plus, noyée au milieu de toutes les autres, et sur laquelle l’Oterashi ne comptait pas s’appesantir plus que nécessaire.

Portant une dernière fois sa gourde à ses lèvres pour absorber une lampée d’eau pas encore tout à fait tiède, Yanosa expira longuement tout en la rebouchant, se relevant dans la foulée avec un dynamisme renouvelé. Des bruits de pas, au loin, lui apprirent alors le retour imminent de Teruyo sur le chantier : joignant brièvement les mains, le guerrier tellurique donna forme à son chakra pour créer deux clones à ses côtés, héritiers de ses dernières pensées, et dont l’un d’eux se hâta à grandes enjambées de se rendre au fond du boyau qui avait été foré dans la montagne.

« Hey. Le tunnel est terminé. Je l’ai fait un peu plus large que nécessaire, de manière à pouvoir rajouter les aménagement qu’il faut pour le rendre plus… praticable. Pour ce qui est de la chambre en elle-même… je commence tout juste. »

Quelques instants passèrent, au cours desquels le clone descendu au coeur du tunnel oblique s’était mis en place et préparé à faire son office. De son corps en contact avec les parois du boyau se mirent alors à jaillir d’importants flux rocheux qui allèrent fusionner avec les strates inférieures pour y circuler librement, jalonnant la pierre depuis l’intérieur d’une multitude de têtes de forage reliées entre elles. En parallèle, avant de passer aux composantes les plus destructrices du chantier, le bunshin fit également transiter de façon plus droite, régulière et condensée des poutres bien plus dures et concentrées que ne pouvaient l’être les strates de la montagne elle-même. Ces poutres dressées au travers même de la roche, au-dessu du niveau des foreuses, assureraient un maintien au moins partiel et à priori acceptable de la structure. Lorsque tout fut en place, le clone mit alors pour ainsi dire en marche le réseau de foreuses de roche restées reliées à son corps et à la surface, à l’entrée du boyau, remontèrent alors des bruits tonitruants, grondant et menaçant, évoquant un cataclysme qui n’avait de visible que les secousses qu’il engendrait.

Subitement, Yanosa reçut l’expérience de son premier bunshin. Des débris ou éboulis avaient vraisemblablement eu raison de lui, là au fond. D’un signe de tête sec et impératif, il fit signe à son second clone de se rendre à son tour au fond du tunnel pour voir ce qu’il en était et, le cas échéant, poursuivre la création et la fortification de la chambre.

« ...Hn. Au moins deux autres clones, à mon avis, pour finir le forage et consolider le tout. Tu as les matériaux pour la suite ? »


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Miyamoto Teruyo
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Dim 21 Nov 2021 - 15:27

Le chemin du retour fut tout aussi inintéressant qu’à l’aller. Des pensées perdues dans le vide et une volonté de faire avancer les choses. Dans ces conditions, difficile de dire si le projet en cours était une bonne chose ou non. Pour autant, j’avais la conviction que c’était nécessaire. Mais nécessaire pour qui au final ? Lui ou moi ? Difficile à dire. Les choses n’étaient plus tout à fait les mêmes désormais.

En attendant, malgré le personnage, les lieux et la situation, le calciné avait continué son œuvre, mon clone n’ayant pris le pas de disparaitre qu’à mon retour et pas avant. Cela en disait long d’une certaine manière, et pas que sur Yanosa au final, mais cela, encore aurait-il fallu que j’y songe pour remettre en question les actes que je venais de réaliser à son insu.

« C’est toi l’architecte des lieux. Si tu estimes que c’est nécessaire, soit. Après, ce n’est qu’un escalier, je ne compte pas y aménager grand-chose. Pour le reste … »

Je n’eu pas le temps de terminer qu’à voir le visage du clairvoyant et à ses paroles qui s’en suivirent, l’un des clones n’était plus. Voilà pourquoi il me fallait quelqu’un dont le domaine d’expertise était la roche, quelqu’un qui connaissent les structures et pièges de la montagne, pour justement éviter ce genre de situation en voulant jouer les mineurs et maçons néophytes.

« Bien sûr, j’ai tout sur moi … »

Sortant de ma besace deux rouleaux, je les montrais au telluriques. Sur l’un, une annotation « bois », tandis que sur le second « métal ». Quand on connaissait l’ampleur des travaux prévus, on pouvait réellement se demander si tous les matériaux tenaient réellement dans un si petit bout de papier. C’était là toute la magie du fuinjutsu.

« Une fois que la grande salle sera prête, il nous faudra donc recouvrir murs, sol et plafond de ces plaques de métal, puis, de ces planches de bois. Cela devrait prendre un peu de temps, mais je suppose qu’avec plusieurs clones, nous devrions en gagner un peu justement. »

Rangeant à nouveau les parchemins, je sortais de mon sac deux nouveaux paquet emmitouflés dans un fin tissu chacun. Laissant l’architecte à ses œuvres, je rejoignais la cuisine, revenant seulement quelques minutes plus tard avec un plateau chargé de deux tasses et d’une théière fumante. Déposant le tout sur un rocher prévu à cet effet, je dévoilais les deux bentos avant de servir un peu de nectar fruité et chaud à chacun de nous.

« Prends donc une pause, elle est méritée après tout. » dis-je en portant une tasse à mes lèvres, humant le parfum avant d’un déguster une gorgée.

Soutenant la tasse des deux mains, l’une en dessous, l’autre sur le côté, je portais mon regard à travers la fumée de ma tasse sur le tellurique.

« Dis-moi, pourquoi avoir accepté de m’aider ? »

La question pourrait paraitre saugrenue, curieuse, voire même brutale posée dans ces conditions, mais elle était tout ce qu’il y avait de plus sincère. Après tout, compte tenu de l’ampleur des travaux et de l’absence d’accointance entre Yanosa et moi, l’interrogation demeurait.

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Oterashi Yanosa
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Dim 28 Nov 2021 - 12:27
Le second clone s’était enfoncé à son tour dans le boyau, bien au fait de sa mission et naturellement immunisé à la peur qui aurait pu étreindre n’importe quel ouvrier à qui l’on aurait demandé de se rendre dans pareilles mâchoires telluriques. Le guerrier sans visage, échangeant un regard entendu avec le Taishô du Manazuru, se contenta de hocher sobrement la tête en entendant celui-ci mettre à nouveau en avant sa responsabilité dans ce chantier. Pour cela au moins, se dit-il, Teruyo lui faisait confiance, même si le contraire eut été surprenant au vue du contexte. Du reste, l’Oterashi demeura relativement suspicieux en observant les parchemins qui contenaient les matériaux qu’était allé chercher le manieur de lumière, ressassant encore le rôle de ces couches « protectrices » qui pourraient certes contribuer à contenir Yonbi au besoin, mais qui demeuraient avant tout un voile jeté à la vue de certains observateurs indiscrets. Rien, toutefois, qui ne serait capable de mettre en échec un Byakugan bien entraîné, pourvu que sa ou son porteur sache où faire porter son regard.

Tandis que le Miyamoto s’éloignait vers l’intérieur du Dojo, de nouvelles secousses agitèrent la montagne, plus longues et diffuses que les précédentes, signe que le deuxième bunshin était à l’oeuvre dans les tréfonds. Abruptement, dans un bruit extrêmement sourd à en faire vibrer les cages thoraciques, le labeur du clone prit cependant fin, de nouveaux souvenirs jaillissant alors comme un geyser dans l’esprit de Yanosa qui perçut dès lors le niveau d’avancement de l’excavation.

« ...Tch. Quatre ne seront pas de trop... »

Ses mains se joignirent à nouveau en un unique mudra, quatre bunshin apparaissant successivement à ses côtés, frais et dispos. L’un d’eux, sans besoin de concertation, prit aussitôt le chemin du boyau sous le regard apathique de ses congénères, laissant le véritable Oterashi contempler l’état de ses réserves d’énergie. Celles-ci déclinaient indubitablement à mesure que ses clones faisaient usage de son chakra, mais de pouvoir ainsi rester passif lui permettait malgré tout de reconstituer continuellement ses forces dans une moindre mesure. Lorsque Teruyo revint avec un nécessaire à thé entre les mains, le guerrier sans visage expira brièvement par le nez : la dégustation de ce genre de boisson au fins accents végétaux avait autrefois fait partie de son quotidien. Le temps et l’envie, à présent, lui faisaient trop défaut.

« ..Je ne dis pas non. »

Le thé servi, le Tellurique empoigna sa tasse tout en demeurant debout, portant le liquide à ses lèvres en se tournant vers l’entrée du tunnel. Les vibrations avaient repris, moins puissantes qu’auparavant, mais alors que son esprit vagabondait sur le sujet du chantier, la question aussi soudaine qu’inattendue du Miyamoto le rappela à lui. Il l’observa un bref instant, impassible, avant de répondre.

« ...Et pourquoi pas ? Tu es un soldat iwajin. Tu as fait, et tu feras encore ta part pour la cité. Pour le pays. Nos divergences n’ont pas le droit de cité au milieu de tels enjeux. Tu as besoin d’un sanctuaire… ? Si ça peut augmenter nos chances même d’un iota, alors tu l’auras : c’est aussi simple. »

Il but une lampé de son thé, commençant à agiter un index en direction de l’abdomen du Taishô en terminant de la faire tourner dans sa bouche.

« Hnh. J’ai voulu lui faire la peau, à ton singe, c’est vrai. Et si j’en avais l’occasion, je retenterais sûrement ma chance… Mais je ne vais pas te blâmer toi pour ce que « lui » a fait, si c’était le sens de ta question. »

Son regard dériva soudainement vers l’entrée du tunnel. Son bunshin à l’oeuvre avait disparu, mais de son propre chef, renvoyant dès lors l’image d’une immense cavité plongée dans l’obscurité, une cavité… qui semblait parfaitement stabilisée.

« ...Hm. Plus tôt que prévu, dit-il en reposant sa tasse. Mon dernier bunshin à être descendu a été plutôt efficace, on va pouvoir descendre avec les matériau, ceux qui assureront ton… intimité. »

Ses trois clones restant lui emboîtant le pas, l’Oterashi prit la direction du boyau.

« Il faudra faire des marches… et je devrai sûrement refaire le revêtement de la chambre, en bas. Rappelle-moi… qui aura connaissance, de ce nid douillet ? »
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Miyamoto Teruyo
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Dim 5 Déc 2021 - 16:16

Il ne tenait nullement à moi de juger de la valeur d’un homme, mais que le calciné accepte de partager le modeste repas que je lui proposais démontrait que le tellurique était encore humain, pour une part, et pas seulement la sorte de psychopathe irraisonnable qu’il fallait tenter de canaliser dans bien trop de situations. Quelles discussions pouvaient donc avoir deux personnes au tempérament diamétralement opposé mais qui pour autant partageaient ensemble le même repas.

Missions et autres projets concernant le village auraient pu faire de beaux sujets de discussion, mais l’occasion était présente en cet instant pour aborder d’autres thématiques difficilement discutables dans d’autres circonstances. Le pourquoi de cette sorte de soutien était donc posé. Les méthodes du clairvoyant n’étaient pas toujours dignes ou en accord avec la mentalité et la volonté d’Iwa et sur ce sujet, nos divergences étaient notables. Alors aussi curieux que j’étais, pourquoi tant de soutien de sa part.

La réponse énoncée était tellement … manichéenne. J’accueillais ses mots avec un temps de silence. Lui qui agissait parfois – souvent – dans la démesure, comment pouvait-il énoncer une telle explication. C’était donc ainsi qu’il voyait les choses ? Buvant une nouvelle gorgée, je levais les yeux vers la montagne, observant telle une fourmi toute l’intensité qu’elle dégageait par rapport à nous, aussi insignifiants que nous étions.

« Chacun de nous dans le village fait sa part … »

Les divergences sont un mal qui divisent un village. Était-il seulement conscient que ses paroles ne reflétaient nullement ses actes et que ses actions étaient à l’opposer de ce qu’il discourait en cet instant ?

« Pour être franc, je ne saurais te dire si tout ceci sera en mesure de nous aider d’une manière ou d’une autre. Pour autant, il est nécessaire que je prenne du recul sur certaines chose pour espérer avancer. »

Répondant d’une voix empreinte d’une certaine lassitude, je continuais là sur le même ton.

« Tu as voulu le tuer vois où cela t’a mené … et pour autant, cela ne semble pas t’avoir servi de leçon. Dans ma condition actuelle, j’ai réfléchi à tout cela, à qui il étaient, leur situation, leur scellement et ce qui fait d’eux ces monstres. »

Ouvrant le bento, je découvrais avec une certaine satisfaction de contenu de la petite boite. Riz blanc, quelques morceaux de porc grillé, des légumes saumurés et quelles prunes séchées. Attrapant l’une d’elle du bout des doigts, je l’enfournais d’une traite, me réjouissant de ce petit gout à la fois vinaigré et acidulé.

« Je doute que la mort de ces êtres soit possible. Si cela était le cas, depuis tous ces siècles, cela aurait déjà été réalisé par d’autres. Notre force n’est pas plus grande que celle de nos ancêtres alors pourquoi rien n’a-t-il était fait ? Car personne n’était en mesure de le réaliser justement. J’ai étudié la nature même du sceau qui a servi à enfermer l’essence de Yonbi en moi et c’est l’un des plus complexe, si ce n’est le plus, qu’il m’ait été donné de voir. Cela ne s’improvise pas, je peux te le garantir. Ce genre de sceau demande d’immenses connaissance et un travail démesuré pour aboutir à un tel résultat. C’est ce qui me pousse à penser que leur mort n’est pas possible. Ceux qui ont créé ce jutsu auraient surement eu la force les tuer ces monstres si cela était réalisable. »

Finalement, ce fut le clone de Yanosa qui par sa disparition vint changer le fil de la discussion, nous rappelant à des sujets plus concrets et présents. Avalant une dernière gorgée de thé, délaissant mon bento, je m’approchais de l’entrée avant de créer une sphère lumineuse qui ouvrait la marche dans ces profondeurs noirâtres.

« En effet, des marches seraient fortement utiles. » confirmais-je en avançant avec une certaine prudence avant de me retrouver dans une immense cavité vide.

Offrant à l’espace quelques boules de lumières en plus, éclairant davantage l’espace tout en étant témoin des jeux d’ombres qui se projetaient sur les murs, je me tournais vers la clairvoyant dont la question ne me surprenait guère.

« Pour l’heure, seulement le Triumvirat et toi, à moins que les concernés ne décident d’en parler à d’autres. Rien n’est secret. Si j’avais voulu que personne ne soit au courant, j’aurais agi par moi-même, quitte à ce que cela prenne beaucoup plus de temps qu’il ne t’en a fallu. Ce n’est pas pour les autres que je fais cela mais … égoïstement … pour moi. »

M’approchant du centre de la pièce, laissant au calciné une ampoule chakratique à proximité, je déroulais mes deux parchemins, descellant leur contenu immense.

« Bien, si nous poursuivions ? » terminais-je en me retournant vers l’Oterashi.

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Oterashi Yanosa
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Jeu 30 Déc 2021 - 0:03
« Servi de leçon ». L’expression arracha une brève expiration par le nez au guerrier de pierre, qui n’avait que bien trop de fois ressassé les raisons de son échec face au démon de lave. C’était un débat qu’il avait longuement livré avec lui-même, durant ces jours et ces semaines particulièrement éprouvants qui avaient suivi le cataclysme, cette période durant laquelle il avait eu maille à partir avec le chakra vicié et insidieux de la bête qui s’était frayé un chemin dans son corps. Déjà coutumiers alors de la souffrance, de la douleur physique perpétuelle, Yanosa avait dû découvrir d’autres limites, d’autres frontières à dépasser pour parvenir à aller de l’avant. Mais là où d’autres semblaient opérer la même transition par une forme de fuite effrénée vers l’avenir, l’Oterashi lui préférait revisiter méthodiquement ce qui lui était arrivé, avec le pragmatisme de l’homme qui n’avait plus grand-chose à perdre. Oui, le Tellurique avait depuis bien établi les raisons qui avaient mené à son échec, et ce n’était certainement pas, à nouveau, avec le Miyamoto, hôte de la créature, qu’il allait rouvrir cette plaie qui jamais sans doute ne pourrait vraiment se refermer.

« ...Hm. Tu pourrais avoir raison, bien sûr. Seul un fou nierait ces éventualités, même après ce qui s’est apparemment produit à Kaze. Tu sembles toutefois sous-estimer le poids du mysticisme et de la foi, dans l’Histoire de ces bêtes… Toute force quelle qu’elle soit n’est rien, sans la conviction de s’en servir dans un but précis. La volonté. Je ne remets pas en cause la puissance des shinobis d’antan… quoi qu’on peut faire l’argument que nous avons certainement fait évoluer la manipulation du chakra avec le temps. Ce qui pose réellement question… c’est la détermination de ceux qui nous ont précédé de se débarrasser de ces calamités. Une fois pour toute. »

De concert, les deux hommes progressèrent dans le tunnel excavé par l’Oterashi et ses clones, guidés par une sphère de lumière matérialisée par les talents du Taishô du Manazuru. Tant de choses séparaient les deux shinobis que la scène en devenait presque une fresque biblique, dépeignant sans grand artifice la dualité de leur âme respective s’enfonçant dans l’obscurité prégnante avec comme seuls véritables alliés leurs talents à chacun en matière de Ninjutsu. Vaincre l’obscurantisme par la démocratisation du Chakra et sa régulation, voilà un objectif qui avait tout le potentiel nécessaire et suffisant pour réunir les deux ninja de la Roche, en dépit de tout ce qui pouvait les opposer. Des divergences de l’esprit, qui ne les empêchaient pas en cet instant de marcher côte à côte et dans la même direction, même si l’un et l’autre savaient pertinemment qu’il ne s’agissait que d’un moment au milieu de tant d’autres.

« Accepter la bête dans tes entrailles a fait de toi quelqu’un de particulier : tes désirs aussi égoïstes qu’ils puissent être… doivent être pris en considération », répondit le guerrier de pierre en pénétrant dans la grande chambre creusée dans la montagne par ses bunshin.

Une concession qu’il faisait bien malgré lui, et qui ne pouvait pas souffrir de débats : Teruyo était intrinsèquement une personne raisonnable, trop même selon les critères de l’agent du Sazori. Ne pas être à l’écoute des besoins qu’il pouvait formuler dans la quête qui lui appartenait à présent, à lui et à lui seul, ne pouvait nécessairement mener à rien de bon, même de l’avis du Tellurique qui avait pourtant à coeur de décimer les bêtes de chakra. Une idéologie qu’il ne pouvait décemment plus poursuivre, pour le moment du moins, à présent que l’une d’elle séjournait dans un membre du Triumvirat.

Observant alentours à l’aune des sphères lumineuses créées par le Miyamoto, Yanosa prit également acte des structures internes que ses clones avaient mises en place pour assurer que tout resterait bien en place en laissant ses sens telluriens voyager partout dans l’antre et sa périphérie souterraine.

« Poursuivre… ? Pour ce qui est de mettre en place les cloisons, je te laisserai faire. Mais avant... »

L’Oterashi repensa à ce principe architectural duquel il avait pris connaissance quelques mois auparavant, et qu’il avait notamment mis à profit pour se lancer dans la construction du Pont de l’Aterasu. Étendant lentement les bras sur les côtés paumes ouvertes, le guerrier sans visage laissa alors sortir de son corps de longs et épais flux rocheux qui se rejoignirent au point culminant de la chambre, au centre du plafond. De là, tous se séparèrent en empruntant des directions différentes, formant des excroissances longilignes sur les parois en faisant crisser la pierre et rejoignant tous progressivement le point le plus bas de la cavité. Continuant leur sinueux parcours, les flux se scindèrent ensuite pour relier dans la largeur chacune des arches qui venaient d’être créées, distribuant la tension de façon égale entre tous les soutiens apparents et qui venaient donner encore plus de robustesse à la structure, en sus de tout le travail invisible exécuté par avant par les clones. Lorsqu’il eut fini, Yanosa fit réintégrer à son corps toute l’étendue des flux qui l’avaient quitté, et jeta un dernier coup d’oeil autours de lui.

« Fhiuuu… Avec ça… il faudrait vraiment une perte de contrôle totale, pour menacer la structure. Je remonte… Je m’occuperai des marches en chemin. Si tu as besoin d’autre chose plus tard... » acheva-t-il avec un bref geste de la main en direction du Miyamoto.

Il avait, selon ses propres critères, fait sa part, et la nécessité toute relative à ce que cet endroit demeure un véritable secret diminuait d’autant plus celle de sa présence continue jusqu’au bout des travaux. D’un pas leste, l’Oterashi se remit donc en route en direction du tunnel, préparé à se concentrer sur les marches qu’il lui fallait malgré tout former dans la foulée.
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Miyamoto Teruyo
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Jeu 6 Jan 2022 - 23:57

Que pourraient bien se dire deux personnes que tout oppose si ce n’est aborder le fond même de leurs divergences. C’est ce que Yanosa et moi étions en train de faire alors que nous nous enfoncions dans les profondeurs de la terre pour rejoindre ce havre de paix que j’avais imaginé. Il y avait encore du travail pour rendre habitable les lieux, mais la structure même de ce que j’avais imaginé était là. Les marches sur notre chemin étaient encore quelque peu déformées, glissantes par moment à cause de l’humidité qui laissait au passage un parfum de terre mouillé si particulier.

« La foi, le mysticisme et tout ceci n’est que l’apanage de choses que l’on ne comprend pas ou contre lesquelles nous ne pouvons lutter. Comment ont été perçus les premiers hommes à disposer du chakra si ce n’est à des êtres supérieurs ? C’est dans la nature humaine de se raccrocher à une foi qui se veut salvatrice. Je ne jugerai pas plus de nos ancêtres à user de leur chakra. Ce sont eux qui nous ont appris à leur de par leurs connaissances et est-ce qu’aujourd’hui tu lis mieux qu’eux ? J’en doute, aussi vrai que notre architecture a évolué en complexité. Il est impossible de connaitre la vérité, je tends juste à croire que si la chose avait été possible, d’autres que nous y seraient parvenus depuis tous ces siècles. »

Finalement, la cavité terrestre était enfin là, sous nos yeux alors que cette longue descente touchait à sa fin. Nulle porte pour nous accueillir, pas encore du moins, juste ces murs de pierres de toutes parts et ces sons qui résonnaient du sol au plafond.

« Autorisons-nous à un peu de lumière. »

Après plusieurs mudra, une nouvelle fois, de nombreuses sphères lumineuse envahirent l’espace offrant un spectacle d’ombres dansantes tout autour de nous. Avançant légèrement, dos à Yanosa, je poursuivais nos discussions si particulières.

« Il est vrai que si nous n’avions pas eu à lutter contre Yonbi et à le sceller … » dis-je en plaçant une main sur ma poitrine.
« … tout ceci n’aurait jamais vu le jour. Je ne sais pas dans quelle mesure tout cela va m’aider, mais j’ai la conviction que c’est nécessaire à bien des égards. »

Me retournant à sa remarque concernant la suite des travaux à effectuer, je fus légèrement surpris de la réaction, surprise surement cachée par l’ombre qui s’affichait sur mon visage, les sphères lumineuses planant dans mon dos. Mais que pouvais-je dire ? Après tout, sa spécialité c’était le doton et il avait plus que sa part des travaux en réalisant déjà tout ce refuge souterrain.

« Merci pour ton aide. » finis-je par dire simplement.
« J’espère ne pas avoir à éprouver la solidité des lieux, ce n’est de toute manière pas le but de cet endroit. J’espère surtout y trouver des réponses. »

Enigmatique pour certains, je ne doutais pas de la lucidité du tellurique. Si le concept de Jinchuriki semblait être nouveau, toutes les questions sous-jacentes l’étaient tout autant et parmi elle, celles concernant cette possibilité ou faculté à discuter avec l’hôte qui sommeillait en moi.

Observant l’Oterashi quitter les lieux, je sortais de ma besace mes deux parchemins avant d’en libérer le contenu, dévoilant planches de bois et plaques de métal. Il me faudrait encore du temps pour fixer l’un et l’autre aux murs, plafonds et piliers pour rendre le lieu hermétique, mais une fois chose faite, je pourrais enfin songer à réfléchir sur moi-même plus en profondeur.


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