Le choc du bois de la béquille contre le parquet éprouvé du palais sonnait le glas dans toute la bâtisse. L'Empereur était de retour, avec une jambe en moins et quelques démons en plus. Lorsqu'il ne s'attardait pas à déposer tout son poids sur son échasse, c'est avec la serre sur la poitrine qu'il s'ingéniait tant bien que mal à faire taire ces saisissements du cœur qui l'avaient suivis depuis les Ruines de Shîto. A croire qu'héberger un démon ne suffisait pas, il devait à présent mêmement tempérer un fragment du revenant pestilentiel. Alors par à-coups saccadés le voilà qu'il ravalait sa bile, tentant inexorablement à la sueur de son front et de son âme de reconquérir chaque pan de ce corps que trois entités se partageaient.
Mais sans moufter il continuait son bout de chemin, à coups de tocs, à coups de tacs, à coups de silence. Puis vint le moment où sur son trône il déposa son séant, trouvant un confort ineffable en ce sentiment d'omnipotence que lui accordait le plus prestigieux siège de la contrée. Pour peu que l'on oublie ses quelques rares intentions de bonhomie qui lui prenait la caboche, il demeurait ce dragon empli de désirs et d'appétences pour qui plus n'était jamais assez. Mais en ce jour, le dragon se sentait bien seul. C'était là un théâtre bien trop éminent pour un si piètre auditoire. Ce qui à la base inspirait la grandeur, reflétait aujourd'hui l'abîme dans l'esprit du Shinrin-Roi.
Alors il demeurait là, seul, l'échine courbé, le menton vers le sol, tandis que béquille en main il traduisait sa colère sur le bois du sol qui n'avait rien demandé, frappant à tempo régulier son bâton pour en faire crier la fibre. C'était le glas de l'Empereur-Fou, c'était son anathème, un chant monotone et aliénant qui transparaissait dans chaque âme à la ronde, sauf la sienne.
L'écho de pas impériaux s'ancrèrent sur les détours pavés d'un domaine où les bêtes trônaient en maîtres, accompagnés des cliquetis métalliques qu'une armure portée fièrement sur le poitrail ne révérait à la vue de tous. De retour après une longue absence, envoyée au-delà des frontières de cette capitale si chère par un Empereur dont l'accession au trône ne revenait qu'à un opportunisme criard, une silhouette tranchait le paysage de ces lieux familiers avec toute la prestance d'un prétendant à son plus haut titre ; celui de meneur, de dirigeant guidant les siens sous l'égide d'une volonté faite d'honneur et d'héritages.
De cette même noblesse, les yeux d'or d'Inuzuka Seimeiten dardèrent les traits d'une de ses confrères sur son chemin, la course discrète d'Amatsukami cernant ses flancs avec loyauté.
« Amenez-moi Inuzuka Ayuu. »
Sa marche se stoppa, doucement, à l'entente d'une rétorque de sa part dont il ne se serait jamais attendu à ouïr le reflet. Son regard trouva sa stature, glissé en coin le long de ses mèches forgées d'immaculé.
« Que veux-tu dire ? »
Les traits de l'éphèbe se muèrent graduellement sous le masque de la surprise mêlée d'une part... de reconnaissance, peut-être, envers celle qui avait choisi de s'échapper du joug d'un être dont le séant avait revendiqué un trône vacant pour fuir avec son prédécesseur. Il n'était inconnu aux yeux des soldats du Feu que l'ancien Capitaine éprouvait une affliction certaine, un dégoût, peut-être, envers celui qui fut leur seconde tête couronnée ; mais malgré ce lien flagrant, le guerrier n'avait jamais tenu cela à l'encontre de l'Ambassadrice, bien au contraire. Les choix des hommes étaient leurs, et seulement leurs, sans pouvoir être imposés à quiconque ne les ayant pas fomenté.
Ceux de la jeune femme avaient démontré, par bien des fois, ô combien le lignage de leur clan coulait dans ses veines, bien qu'elle ait failli à se monter comme une combattante que tous pourraient acclamer par ses talents martiaux. Elle n'atteindrait jamais la gloire des champs de bataille, jamais ne siégerait-elle en tant que figure de proue menant les siens à la victoire.
Son rôle était tout autre.
La voix de l'Inuzuka s'éleva de nouveau, calme, indifférente ; mais de ce ton qui ne pouvait cacher une pointe de respect.
« Où est la ferronnière ? »
Mais bien vite, les paroles de sa vis-à-vis éveillèrent sur son visage les marques d'un sentiment dont tous craignaient être le témoin chez cet homme, dont la place avait été acquise loyalement par la force. En apprenant la façon dont cette accession au trône s'était déroulée, en troquant un titre pour un autre, pour placer un irrévérencieux à la tête d'un groupuscule obtenu honorablement. Plus encore, celui qui avait lamentablement échoué contre lui.
En étant ainsi conté les paroles d'un Empereur clamant que ceux qui ne se tiendraient pas à ses côtés seraient écartés, dont les volontés étaient celles d'unir ces terres sous une seule volonté ; la sienne. Si les insultes et les humiliations subies par Inuko avaient réussies à être bafouées, effacées par sa victoire... ce seul fait était un nouvel affront qu'il lui était impossible d'ignorer. D'être envoyé par-delà les frontières pour ne trouver à son poste qu'un ignorant dont le corps ne pouvait plus supporter jusqu'à son propre poids pour ne serait-ce que marcher.
D'une relique propre à leur clan et à leurs traditions dont l'Empereur Shinrin s'était emparé lors de son absence, pour élire une Matriarche au goût de ses ambitions.
Les glapissements du loup trahirent le silence délaissé par le mutisme de son maître, dont la colère sourde imprégnait ses sens canins à l'en suffoquer. La mâchoire tendue, les yeux plissés par une ire profonde de voir son clan inlassablement trainé dans la boue tel un serviteur dénué de volonté.
Il y mettrait fin.
« Envoyez une missive à Inuzuka Ayuu. », ordonna-t-il d'un ton épousant sa fureur. « Traquez-la, devez-vous envoyer l'unité coloniale entière à sa suite. Une odeur ne nous a jamais échappé ; la sienne et celle de son loup n'en seront pas l'exception. »
Son visage tout entier s'était mué sous une colère profonde, jusqu'aux reliures de ses crocs transparaissant lors de ses paroles. Elle était la seule à pouvoir l'élire en tant que chef des siens dont il préserverait l'honneur et la fierté de ces êtres tentant de les assouvir sous leurs désirs.
« Ramenez-la au domaine par la force s'il le faut, et si l'Empereur s'ose à défier ma volonté, il payera son audace de son sang comme le Valeureux l'a fait avant lui. »
ils finiraient par la retrouver, tôt ou tard. Cette impudence serait la dernière que Shinrin Hanzo fomenterait à l'encontre de son clan.
Il était plus que temps qu'il ne comprenne que la seule bête se devant d'être mise au fer était celle qui siégeait au sein de sa chair divine.
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Dans le silence berçant les murs du palais du Feu où seuls les échos d'une canne pressant le marbre pouvait se targuer d'acter une présence, le grondement de deux marches jumelles trouvèrent sur ce sol leurs lettres de noblesses comme si leur place avait toujours appartenu auprès de ces dorures et du pouvoir convoité par tant d'âme mais dont si peu pouvaient le mériter.
Les deux portes de fer de la salle du trône s'ouvrirent dans un capharnaüm soudain, pressées ensembles par les paumes d'un guerrier dont la présence égalait celle d'un monarque, avide de la reconnaissance et du respect qui lui était dû. Il avait attendu ; bien trop longtemps que les chairs de l'impudent ne soient pansées de leurs plaies. Ses blessures ne sauraient s'élever en excuse un instant de plus.
Inuzuka Seimeiten ex-capitaine de l'unité coloniale
Ses yeux d'or imposèrent leurs présences sur le visage décrépit de l'homme se tenant face à lui, d'un souffle amusé, hautain, échappant à ses lèvres. Amaterasu vint cerner ses flancs de ses lueurs offertes à l'aube et au crépuscule, sa fourrure égalant celle qui décorait les épaules justes de son maître.
« Votre Capitaine est de retour, Mon Empereur. »
L'ire de conquête se lisait tout entière sur les traits d'Inuzuka Seimeiten, venu réclamer ce qui lui revenait de droit et de sang.
« …Et force est de constater que le spectacle qui se présente à moi est d’un pathétique des plus impériaux. », cracha-t-il.
"L'Empire", un nom glorifiant inspirant l'ordre et la discipline, camouflant une fourmilière de guerriers plus hargneux les uns que les autres qui ne respectent qu'une seule et même entité : La force, sous sa forme la plus pure, la violence. Mais à trop inspirer l'effroi au point où personne n'ose vous défier lors de votre ascension par peur d'en perdre la vie, on en oublie qui tient le bâton. Voici alors que l'Enfant Loup était de retour, s'imposant magistralement devant son Empereur comme un adolescent irrévérencieux qui se voit pousser du poil à en perdre la tête.
"..."
L'Empereur se voulait bien silencieux, relevant simplement son menton et peignant d'un trait de doigt ses mèches afin de clarifier son regard et mieux entrevoir la silhouette du va-t-en-guerre féral. Car si les mots de ce dernier se voulaient incisifs, c'est avant tout par les yeux qu'ils se passaient les armes, l'un comme l'autre désabusé par un respect qu'on leur avait dérobé.
"Capitaine.. ? Il faut croire qu'à trop cajoler un cabaud, il finit tôt ou tard par montrer les crocs."
Dégraffant alors ses panssages un à un tandis qu'ils tombaient au sol comme des plumes, l'Empereur se montrait alors sous un jour macabre, le derme teinté d'amarante, le blanc de ses yeux carné, le tout dénotant une trogne des plus sinistres : celle d'un survivant. Mais aussi blessée semblait être sa chair, son expression mordante semblait revenir tout feu tout flamme signifiant là que le monstre semblait retrouver sa vigueur.
"Je n'ai pas souvenir de t'avoir mandé, fieffé insolant. Je n'ai cure que ton petit voyage t'ait fait pousser des cornes, alors ose encore t'adresser à ton Empereur de la sorte et tu goutteras du bâton."
Que pouvait-on réellement attendre de deux bêtes irritées ?
Le menton d'Inuzuka Seimeiten se redressa légèrement, gorgé par la fierté qui emplissait tout son être et raidissait ses épaules d'une noblesse sauvage. L'ombre d'une mimique colérique passa sur ses traits, de lèvres finement retroussées face à ces paroles qui confirmaient l'audace insipide que cet homme s'était toujours permis envers son clan ; mais bien assez vite, elle disparut pour ne laisser place qu'à une indifférence feinte. Ses pas traversèrent cette pièce où sa silhouette aurait pu sembler avoir toujours appartenu, tant elle parut s'ancrer dans ses détours d'une perfection impériale, d'un air de conquérant dansant dans les dorures de ses iris.
Car il savait, par la seule manière dont le Shinrin avait choisi de répondre à ses dires sur une défensive abjecte, que l'individu était conscient de la menace qu'il représentait à ses yeux. Que sa présence seule à se tenir devant lui sans avoir été annoncé suffisait à le mettre face à la plus grande des erreurs ayant parcouru son règne, faite lors des quelques instants qui avait précédés son commencement. Il n'avait eu la grâce de pouvoir préméditer cette rencontre afin de fomenter des délices mielleux dont il était capable envers tous pour tamiser sa colère et endiguer cette joute qui se présidait entre eux.
Et cela avait le don de l'agacer. Cette façon de se targuer d'orgueil même lorsque l'on était acculé. De demeurer sourd à reconnaître ses fautes, de cet imbu de soi qui l'étouffait jusqu'à l'indécence.
Sa voix fendit le silence laissé par les paroles amères de son vis-à-vis, jusqu'à ce que sa stature ne s'arrête tout à fait à quelques mètres de lui, au centre-même de cette salle du trône, d'un compagnon lupin pressé sur ses flancs.
« Je trouve mon ton plus qu'approprié pour celui qui est prêt à braver les règles ancrées de l'Empire pour acquérir un peu d'attention, se refusant à une Conflagration honorable. Mais peut-être préférez-vous celui que l'on emploie pour les catins, à ouvrir ainsi vos cuisses à un autre ayant échoué son épreuve pour troquer mon titre contre le vôtre ? »
Son sourcil s'arqua à son adresse comme pour appuyer ses dires, d'un visage imprégné d'un air intraitable. Un souffle amusé s'osa, toutefois, à traverser l'égide de ses lèvres lorsqu'ainsi si proche de cette forme d'infortune que présentait le Shinrin à sa vue, sa décrépitude et sa misère s'offraient en spectacle à qui pouvaient les contempler comme témoins de déchéance.
« Gardez votre bâton pour vous reconstruire la jambe qui vous manque et vous tenir décemment devant moi. Il vous sera plus utile ainsi que de l'agiter en menace stérile comme un enfant capricieux ne savant de quoi il parlemente. »
Son regard se planta de celui de l'infirme, criant d'une colère sourde à l'encontre d'un homme qui avait perdu son respect depuis son accession au trône – depuis, même, qu'une âme divine fut enfermée dans sa chair, ne le réduisant qu'à une arme prête à être utilisée pour le Feu qu'importe sa volonté et ses désirs à ses yeux.
« Peut-être avez-vous oublié au même titre que votre décence, Mon Empereur, mais aucun enfant du Feu siégeant sur ce trône ne peut décider de qui se tient à ses côtés en tant que Capitaine. Ce n'est pas un titre que l'on troque, ni que l'on offre ; mais que l'on arrache au prix d'une victoire. »
Une chose qui, visiblement, ne laissait qu'un goût amer dans la bouche de l'enfant-roi, pour toutes ces prouesses qui étaient les siennes à mêler réussite et désastre sur son chemin.
« Mais vous qui êtes si prompt à l'insolence, à clamer haut et fort ô combien vous respectez les lois du Feu en patriote : dites-moi. Soupirez-moi l'explication stupide que vous avez offerte à tous ceux se posant la même question du démérite de mon remplaçant. »
Il n'avait nul besoin d'être mandé, ni même convoqué par les mots de cet être ayant péri de son piédestal en dévoilant un cœur corrompu de vices aux soldats sous ses ordres. Le guerrier ne s'était point présenté devant lui sous le rôle d'un serviteur ; mais sous les traits du commandant d'armées qu'il avait été amené à devenir depuis l'enfance, où l'enseignement de la hiérarchie et des devoirs allait de pair avec celui de s'emparer de toute chose étant sienne.
Et s'il se devait de briser quelques doigts trop avides d'accaparer des trésors et des gloires qui ne leur revenaient pas, aucune hésitation ne se placerait sur son chemin. Qu'il s'agisse de combattre par les armes ou par les mots, en invoquant des sujets dont il connaissait la sensibilité chez son adjuvant.
« Tous les anciens Empereurs sont montés au trône par l'égide de l'Ignition. Peut-être préférez-vous obtenir ce rôle par le seul moyen que vous pouvez vous permettre, la fourberie et la parole, mais il existe des âmes en ce monde capables de remporter un combat sans perdre leurs membres petit à petit telle une poupée désarticulée que l'on aurait oublié de manipuler. Vous et votre frère avez cela de commun. »
C'était une colère ancrée, infiltrée jusqu'aux confins de ses entrailles mêmes et prenant racine à même ses frustrations les plus tenaces, celles qui touchent l'intouchable, celles qui flirtent avec l'impardonnable. Par sa dernière palabre l'Inuzuka venait d'acter la fin, sa langue incisive venait d'ouvrir une entaille à même le cœur du Shinrin d'où jaillirai sur la capitale un torrent de bile et la nauséabonde fragrance de la malemort. Il lui fallut 8 mots et 32 lettres pour que les Dieux eux-mêmes n'en viennent inexorablement et sans mot à dresser leur propre conclusion : Aujourd'hui serait un jour de colère.
La grand-salle d'ordinaire couronnée de soleil se montrait graduellement sous une face bien sombre. Par-delà les carreaux de la baie se rassemblaient des nuages noirâtres, porteurs de pluie, d'ombres et de mauvais présages. Coïncidence ou empathie providentielle, c'était comme si la nature elle-même sanglotait sous la prémonition de la fin de toute chose.
Relevé, l'Empereur détaillait alors depuis son échine sa paire d'ailerons au gabarit démesuré qui venait teinter la fade lumière en son dos sous des teintes émeraudes. Alors tel un prophète, l'Empereur se soulevait et se désolidarisait graduellement de la pénibilité de la terre et de son handicap, rejoignant un royaume où nulle jambe perdue ne serait entraver sa furie. Plus qu'une préparation stratégique, c'était avant tout un message.
"Tu uses de bien des mots pour aboyer et te lamenter sur tes convoitises. Si je suis devenu Empereur sans même prendre les armes, c'est que personne n'eut l'aberrante idée de penser pouvoir me faire face sans payer son tribut. Vous vous êtes tous inclinés devant le seul et unique élu d'un Empire dont les principes dépouillés de tout artifices comme la Conflagration sont l'expression d'une doctrine primitive qui veut que Le-Plus-Fort prime… tandis que les autres se taisent et obéissent."
Alors même épris par l'ire la plus pure, il ne put s'empêcher de rompre sa contenance d'un rire luciférien à en faire vagir les tréfonds de ce monde.
"Pour mieux mater la meute, il ne faut pas renâcler à la besogne et il faut malheureusement parfois étriper le louveteau le plus courageux. En tuer un pour en terrifier un millier. En ce sens, je te remercie, chien odieux, ton indocilité sera l'occasion d'écraser les germes d'indiscipline de tes congénères, et puis si ça ne suffit pas, je m'en irai dépecer chacun de tes frères, les occire un par un, jusqu'à ce qu'ils se soumettent et se reconnectent avec une vérité pénible mais ô combien draconienne : l'Alpha, c'est moi…"
S'accaparant d'un prompt geste sa lance qui siégeait aux côtés du trône, il pointait alors le métal sombre et mat vers la caboche de la bête à la crinière nivéenne.
"… Et pour avoir blasphémer sur mon sang, pour avoir cracher sur l'image du Valeureux, je te prie de bien croire que ta fin ne connaîtra même pas un simulacre d'honneur. Je torturai ton corps pour que ton âme apprenne à être humble. Seuls le regret de tes dernières paroles et la vue de ton bourreau étripant chacune de tes bêtes accompagneront ta chute dans l'abîme du plus profond des cercles. Entends cet anathème, entends mes mots, ceux d'un Dieu."
Alors depuis son être vinrent ruisseler des flots d'un lugubre chakra miasmatique et méphitique tandis que l'Empereur remontait sa mèche d'un trait de main. C'en était presque palpable, et laisserait à quiconque paradait aux alentours du palais un avant-goût de l'odeur que pouvait bien avoir les enfers. Les vitres se fissuraient, le parquet crissait. Il était l'heure.
Dernière édition par Shinrin Hanzo le Dim 28 Nov 2021 - 13:09, édité 1 fois
Le regard du guerrier s’éleva sur la voûte céleste des ailes qui se dévoilaient, majestueuses, de leur carcan de chair ; mais semblables à la stature brisée de leur hôte, leurs nervures retraçaient d’un simple coup d’œil une courbe tordue, rompue – cicatricielle, presque, d'un être dont le corps et l'esprit avaient essuyé des souffrances qui n'avaient cessé de le mener au bord d'un gouffre de folie pure. Et bien que ses traits demeurassent inchangés face à ce spectacle presque biblique, ses yeux, eux, ne pouvaient se targuer du même acabit : car dans leurs profondeurs trônait une volonté de conquête dévorante, d'absolution pleine et intense de cette divinité dont l'égide se révélait à sa stature impie, prête à être assouvie à sa volonté.
Il fut un temps où un ange chuta des cieux pour siéger aux enfers du fait de son orgueil… et Seimeiten comptait bien être celui qui imprégnerait sur la peau de cet enfant les brûlures d’un fer chauffé à blanc.
Mais pour l'heure, l'éphèbe ne put retenir un rire de traverser ses lèvres lorsque son regard devenu presque féral revint siéger sur les traits du Shinrin et qu'il ne prête attention aux dernières menaces qui lui furent adressées pour ses paroles traitres. Muées sous un amusement franc, son écho se fit l'ordre imposé au silence dont il ne put s'empêcher, tant le spectacle qui se montrait à lui était d'un pitoyable auquel il ne se serait jamais attendu.
Il ne fallut qu'une poignée d'instants pour que l'hilarité ne soit chassée de ses traits et que ses iris d'or ne clament à nouveau cette salle du trône comme étant leur, d'un soupir sauvage glissé à son adresse ;
« Oh, Mon Empereur... Avez-vous oublié ? »
Les canines du guerrier se firent plus apparentes alors que ses dires pressaient un sourire carnassier, presque avide, sur son visage.
« C’est le propre de notre clan que de dresser les bêtes sauvages jusqu'à la servitude. »
Sa main assiégerait bientôt le cou de cet insipide de ses griffes amères, ferait ployer le seul genou qu'il restait à cette mascarade d'Empereur, doive-t-il arracher la fierté de son clan au même titre que son cœur. Étriper le louveteau le plus courageux. En tuer un pour en terrifier un millier ; il ôterait le goût de ces mots abjectes de sa bouche pour l'en étouffer.
« J'ai à mon flanc tout le temps du monde pour vous faire goûter à de telles traditions ; mais je ne suis pas venu ici pour cela aujourd'hui, vous attendrez votre tour comme un enfant sage que les adultes terminent leurs devoirs avant de s'occuper de vos caprices. », trancha-t-il en claquant sa langue contre son palais.
Sa marche, elle reprit son ascension au sein de cette pièce, d'un pas à la fois, porteur d'autant de poids que ses dires n'enfonçaient le clou de sa volonté face à cet ange déchu que ses ailes lui imploraient d'arracher par ses crocs.
« Vous n'avez jamais été confronté par une Conflagration pour la seule raison que vous aviez pris soin d'écarter chaque soldat d'un tel poste avant votre ascension, les empêchant par le même temps de combattre cette place selon les lois de notre l'Empire. Encore une fois, vous ne faites que parler, parler, d'une langue qui mériterait d'être tranchée. Faites-moi le plaisir d'écouter et de vous taire. »
Ses yeux se plissèrent sous le joug d'une colère sourde qu'il ne put tamiser davantage, à l'aube de l'ouverture d'une boîte de Pandore laissée trop longtemps scellée.
« Je suis ici pour la ferronnière que vous avez dérobée aux nôtres peu de temps après avoir réclamé le trône. »
Son regard darda la silhouette creuse de son opposant d'un air de dédain, les traits de son visage mués par la noble ire d'un roi refermant sa poigne sur la trachée de ses sujets.
« J'exige que vous me la rendiez. », cracha-t-il d'un ton impérial.
Sa marche résonna sur le marbre du sol d'un pas de plus, menaçant en égal aux mots clamés par l'enfant de la sylve ; à la différence, peut-être, qu'il n'avait pas l'ingérence de se laisser engloutir tout entier par la colère. Celle de l'Inuzuka était froide, méthodique, contenue par des années de respect pour les lois et les êtres dont le pouvoir outrageait le sien dans son ombre.
Ce temps était révolu.
« J'exige de récupérer mon poste de Capitaine de l'unité Coloniale. »
Son talon tonna une dernière fois sur l'esplanade, à quelques mètres du centre de la pièce.
« Et j'exige qu'un membre de mon clan siège sur le trône en tant que Porte-Parole. », finit-il, acerbe. « Il n'y a que comme cela que vous parviendrez à empêcher un soulèvement de se commettre à votre encontre pour tous les affronts que vous et le Feu avez fomentés à l'encontre des miens depuis bien trop de temps. »
Inuzuka Seimeiten imprégnerait dans la chair et dans l'esprit de cet animal boiteux qu'il n'était ni de sa place, ni de son rang d'interférer dans les affaires de son clan, autant de fois que nécessaire tant que ses ordres ne soient pas absous d'une révérence solennelle... doive-t-il l'occire jusqu'à ce que ce déchet ne glapisse comme un chien infesté par la rage.
Las il était d'écouter les complaintes d'un cabaud puant la frustration, suintant de rage. "Que de piètres paroles" pensait-il, "Que de vaines mondanités" maronnait-il. Car qu'importe si les assertions du prétendant Inuzuka se voulaient ingénues, ô grand jamais ne prélaveraient-elles sur le principe premier de l'Empire.
"Tu exiges… Tu exiges… Tu t'exprimes comme un vrai mâle pour un louvart qui se plaint de ne pas avoir eu son su-sucre. La seule chose que je t'accorderai, c'est cette fin que tu sembles ardemment désirer. Alors cesse de geindre et assume tes paroles. Tu aurais pu te présenter comme un homme mais tu as préféré t'annoncer comme une chienne en rut. Tu te méprends à croire que nous jouons au jeu plébéien d'Iwa, de Kiri ou de Kumo. Les faibles n'ont ici rien le droit de demander. Ici c'est l'Empire."
Relevant de nouveau sa mèche, le ciel gris se déchainait alors en une averse bruyante et mauvaise.
"Alors cesse de te défier, cesse de t'efforcer à te dérober derrière ton clan, cesse tes jérémiades… Que tu sois Lieutenant, Capitaine… Que tu sois Inuzuka ou même le Chapelier… Tout ça n'a plus la moindre importance."
Jouant de sa lance en la contrebalançant entre ses deux mains, narguant de haut son serviteur révolté c'est avec un air carnassier qu'il lui pissait au bénitier allégoriquement parlant.
"… Je t'avais dit que tu tâtera du bâton, non ?"
Plantant son fer au sol, c'est depuis sa manche qu'il extirpait un rouleau ocre au blason de son clan marqué par le temps avant de le déployer avec une certaine prestance dans les airs pour que finalement se conjurent depuis le papelard une nuée d'ombres qui prirent dare-dare possession des lieux depuis le sol, les murs alentours et à même le plafond où ils pendaient tels des chiroptères, les yeux rivés sur leurs proies. Alors pouvait-on rendre compte de leurs singularités à chacune : il n'y en avait pas. C'était une armée d'Hanzo, tous enguirlandés des mêmes linges, tous déplorant les mêmes stigmates, tous agrémentés de la même paire d'ailerons, de parfaites copies si l'on faisait fi de leurs attirails distincts.
Puis, telle une symphonie, c'est en communion qu'ils prirent parole, cernant l'Inuzuka et son familier d'une annonce vibrante et implacable :
"L'Empire, c'est moi."
De là s'abattit alors un enfer de métal sur les deux comparses féraux qui durent faire face à une attaque conjointe du contingent les cernant. Depuis le sol jusqu'au plafond, de leur front, de leurs flancs, jusqu'à leur séant, l'offensive se voulait aussi bien portée au corps-à-corps par une moitié de soldats bretteurs et lanciers qu'à distance par leurs frères archers et artilleurs. Le stratège quant à lui se contentait d'orchestrer la scène, concentré sur ce qu'il se passait devant lui tout fracassant la baie de verre dans son dos afin de se porter à une flopée de mètres de la bâtisse, le vide sous ses pieds avec une vue incomparable sur le théâtre qu'était devenue la grand-salle.
D'ici peu, tous comprendront ce que personne jusqu'ici ne daignait comprendre : Le troisième Empereur était absolu.
Résumé
État de chakra : [0 S / 1 A / 0 B / 0 C / 0 D] État de santé : Ecchymoses et légères coupures sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Stable
Résumé : 1) Hanzo invoque ses marionnettes qui prennent possession de la grand-salle à 360°, du sol, des murs, du plafond 2) Les marionnettes attaquent depuis tous les angles possibles Seimeiten et sa bête 3) Hanzo détruit la baie vitrée derrière lui afin de se porter à l'extérieur du bâtiment, les pieds dans le vide
Je pars de la base que la grand-salle fait du 20x20x5m, qu'Hanzo est à quelques mètres de la baie vitrée détruite et qu'il y a une cinquantaine de mètres sous le vide. Autrement je laisse totale liberté au Narrateur de modifier ces éléments à sa convenance.
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Dernière édition par Shinrin Hanzo le Dim 28 Nov 2021 - 13:10, édité 1 fois
Le regard désintéressé de Seimeiten s'échoua sur les dorures du parchemin que l'enfant-roi déroulait devant sa silhouette, loin d'être surpris par une telle entreprise ; de ses talents de manieurs de pantins, d'hommes et d'esprits, d'aucun n'étaient inconnus aux yeux du guerrier pour qui un soin tout particulier avait été destiné à connaître ses adversaires, et plus encore, les faits d'arme à l’origine de leurs réputations.
Le grognement sourd d'Amatsukami sur ses flancs attira son attention, toutefois, d'un regard glissé à l'adresse de son partenaire. Il ne sut réellement si le flux qui s'échappait de la bête divine ancrée dans les chairs de l'Empereur Shinrin fut à l'origine d'une telle réaction chez l'animal, qui pourrait voir chez lui le maître de son règne... ou si ce ne fut là qu'une hâte dévorante de forger ses crocs dans les entrailles de sylve de ses marionnettes. Un rire étouffé trépassa les lèvres de l'Inuzuka, amusé à l'idée de ses propres pensées – cela n'avait pas d'importance. Dusse-t-il être effrayé face à une créature dont la démesure n'égalait que son dantesque héritage, ses ordres demeuraient absolus.
« Reste en retrait. »
Malgré tout, les traits se froncèrent sous l'égide d'un étonnement mêlé de déception lorsqu'il perçut la stature de son adjuvant tenter de briser l'aube d'un mur de verre du palais pour s'enfuir, lorsque ce fut précisément cette couardise qu'il parut lui reprocher.
N'était-il pas celui qui se dérobait d'un champ de bataille après avoir lancé le premier assaut ?
La courbe des iris de l'éphèbe s'élevèrent sur les ombres menaçantes des copies s'effondrant sur ses flancs et ceux de son partenaire tandis que ses paumes se révoltaient sous le joug d'une adrénaline s'éveillant dans ses veines d'un désir écrasant de conquête, d'absolution pure et simple. Son ton gronda, d'une ode prêtée à la rage de vaincre. Son armure et le pelage couvrant son épaule parurent s'animer à leur tour lorsque sa silhouette s'éleva au-dessus du sol dans une danse martiale dont la seule révérence était tirée à l'astre solaire ainsi absent des cieux réclamés par Kuraokami – seigneur, dont les écailles reflétaient l'aube d'une pluie torrentielle sur le monde.
Une nuée de détonation émergèrent du corps du guerrier dont chacun des mouvements semblait épouser ceux de ces irrévérencieux : d’une main ouverte vers une lame expulsant son courroux de ferraille hors de sa stature, d’une seconde venant avorter une offensive glissée sur son flanc à sa suite sans jamais qu’elle ne parvienne à effleurer la courbe du tissu de ses vêtements. Il en fut de même pour chacune d'entre elles, que leur désir ne soit d'occire l'homme ou l'animal, l'évidence seule de leur échec s'imposait sous l'arc de mouvements nobles, calculés pour n'en laisser aucun traverser cette garde ainsi érigée.
Le dernier des pantins n'ayant pu siéger dans le confort de la poussière vit sa gorge agressée par l'étau meurtrier de Semeiten, dont la poigne impériale s'étaient refermée sur sa chair de sylve ; et d'un sourire carnassier, d'une autre paume approchant sa lame, il soupira un murmure destiné tout entier à l'arrogance de son adjuvant.
« Les Empires sont destinés à s'effondrer. Vous ne serez ni le premier, ni le dernier. »
Une ultime explosion expulsa son corps irrégulier hors de sa portée, faiblissant à parvenir au but qui leur avait été intimé par leur manieur – et tandis que ses pas retrouvaient les détours du sol au crépuscule de sa vrille, l'écho de bruits de lutte lui parvint au-delà des portes de pierre de ce palais, pressant une peinture fière, digne sur ses traits souverains.
Le temps était venu.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Seimeiten bloque la totalité des frappes des pantins à l'aide d'une danse martiale repoussant leurs assauts avant qu'ils n'entrent en contact avec sa silhouette ou celle de son partenaire lupin, grâce aux détonations des explosions.
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Danse traîtresse d'Uzume (A) Bakuhatsu – Spéciale – Simple Face à une offensive étendue sur l’ensemble du terrain et assaillant tant ses flancs que ceux de son – ou ses – compagnon(s) canin(s), l’utilisateur projette une suite d’explosion depuis ses paumes et son corps à la suite d’une danse martiale, détonant et soufflant cet assaut en égales afin de prémunir tant lui-même que ses partenaires de quelconques meurtrissures.
Le Narrateur interviendra à la suite de ce post sous 24 à 36h, merci de patienter avant de poursuivre le RP.
Les deux gardes qui préservaient habituellement le palais demeurèrent normalement impassible dans le calme de l'Empire. La journée n'avait rien de spécial, rien de différent, l'entrée de l'Inuzuka au sein du domaine du Suprême ne présageait rien d'anormal car ce n'était pas dans les codes d'un Empire que de se soulever contre son monarque sans avertissement, sans organisation. Ils luttèrent principalement contre l'ennui, eux qui étaient largement respectés par un peuple pourtant fougueux, et peinèrent plus à combler la lassitude d'une torpeur qui les dominait qu'à réfléchir sur ce qui pouvait se tramer.
Parce qu'avant l'explosion, la mèche devait se consumer sournoisement. Le calme avant la tempête. Le silence avant la cacophonie. Seimeiten, véritable étincelle à la rébellion qui se profilait dans l'ombre de la cité aux couleurs d'émeraudes, était le feu dont avaient besoin les Inuzuka pour montrer à l'Empire qu'ils avaient du mérite. Se souvenaient-ils douloureusement du massacre dont ils avaient été victime, des Inuzuka qui s'étaient regroupés à Iwa et qui s'étaient ralliés aux Feu et maintenant de l'insulte que le Troisième avait proféré à leur encontre, requestionnant leur volonté de siéger chez un peuple qui pensait les avoir dompté, ces trahisons étaient la source de toute leur détermination.
Alors insidieusement, les foules canines se répartirent à des endroits clefs : au Pont Araho pour bloquer l'extérieur, dans le centre-ville pour épauler l'affaire du Palais et devant le domaine d'Aburame Fukuo, qui avait le pouvoir de renverser le rapport de force. Cheminant comme s'il s'agissait d'une ronde, il ne fallut que peu de temps à certains gardes, les plus perspicaces, pour songer à prévenir celui qui les gouvernait. L'un d'eux, après un court débat avec l'un de ses pairs, se hâta en direction du Palais Impérial, soucieux de transmettre ses doutes au Shinrin qui surplombait le Feu.
…
Sa tête se heurta au sol violemment, écrasée sous une patte de fer. En effet, les Inuzuka, malgré leur réputation de guerriers instinctifs, respectaient en ce moment même une règle d'or que leur avait impulsé leur chef de meute : contre une rébellion, il ne fallait pas qu'imposer un moyen de pression suffisant pour annihiler toute volonté de contre-attaquer. Il fallait également empêcher la possibilité de contre-attaquer.
Nombreux furent les gardes qui avaient accouru vers le Palais avec ces mêmes intentions. Tous furent interceptés, jusqu'à ce qu'une pièce maîtresse du plan donne du leste à ceux dont l'attention ne devait faillir.
Prendre de force le Palais, et empêcher toute communication envers le Tout Puissant. Et là était alors un jeu de rapidité.
_
-"Mon Empereur ! Nous-"
Le corps du garde, après avoir lourdement ouvert la porte blindée du Palais, tomba inconscient sur le sol. La violence avec laquelle son être s'était écrasé sur le plancher du Monument Impérial pouvait engager une question essentielle au Troisième... "Était-il mort ?"
Un ombre surplomba l'inconscient. Les cheveux hirsutes, la carrure fine mais élancée, l'un des hauts gradés de la meute apparut aux yeux de son semblable.
-"Seimeiten ! Le périmètre est bouclé. Nous sommes tous en place."
L'échange de regard entre les deux maîtres canins impulsait la crainte et la rage. Les deux jubilaient à l'idée que tout se soit déroulé comme prévu. L'Empire était prit de force, et jusqu'à ce que l'éphèbe n'accomplisse son plan, ils se devaient de tenir.
-"A toi de jouer."
Malgré tous les armements qui s'étaient échoués partout dans la grande salle, montrant au Relai que la bataille avait déjà commencé, il referma la lourde porte, laissant son ami aux portes de la mort.
Ou aux portes de la gloire.
Une nouvelle (et dernière) intervention prendra lieu à la suite de ce post, merci de patienter avant de poursuivre le RP.
Déjà, les ombres des hommes et des femmes de son clan avaient dû se faufiler auprès de leurs confrères préférant l'acerbe compagnie des insectes ; auprès du pont que celui qui fut autrefois un fugitif utilisa pour s'échapper au courroux de ces terres ; à l'aube des portes impériales du palais, afin de prévenir toute âme de trépasser leur échange de sa présence impie.
Le guerrier en fut certain lorsqu'au crépuscule des explosions qui avaient guidées ses gestes, le grondement de l'une des lourdes portes de pierre vint affubler les cliquetis désarticulés des marionnettes retombant au sol de sa prestance.
Lorsqu'une voix pressa à son adresse les mots qu'il lui avait tant tardé d'entendre, effaçant la dureté de l'affrontement qui avait paré ses traits pour les illuminer de la grandeur qui gonflait son cœur, enfin. L'égide d'une première victoire s'imprégna des lèvres charnues de l'éphèbe, dont la crinière immaculée reposait lentement sur ses épaules, ôtée à l'apesanteur de sa vrille.
Car sous l'étau de roche qui forgeait cette entrée de toute sa splendeur se dévoilait la silhouette de l'un de ses plus proches compagnons en qui sa vie pourrait être placée sans détour ; l'un des seuls pour qui il pourrait aller jusqu'à la sacrifier si son destin l'exigeait de lui. Inuzuka Getsumen, en qui ses yeux trouvaient son égal – visible par la simple familiarité avec laquelle il l'autorisait à s'adresser à lui, inculquée à leurs deux esprits par les années passées aux côtés de l'autre, instruits de concert aux arts de leurs clans depuis l'enfance.
Sa seule présence ne pouvait signifier qu'une chose, redoublée par les paroles qu'il lui prêta ; tout était en place.
Les dorures de ses yeux s'arrêtèrent le temps d'une seconde sur les traits bruns du loup qui trônait à ses côtés, Hansha, jumelé à la propre bête qui siégeait à ses flancs – et d'un sourire imprégné de toute la noblesse de son sang, les pas du guerrier se détournèrent de lui pour assiéger la salle du trône de son regard.
« Je te laisse le palais. »
L’heure était à l'absolution.
Ses pas fendirent le marbre du sol d'une volonté intraitable, ne prêtant aucun détour pour les pantins qui tamisaient ses alentours sous révérence inanimée de leur échec. Amatsukami, lui, tâcherai de cerner leurs postures dans l'inquiétude qu'elles ne se relèvent un jour, bien qu'aucun fil bleuté ne paraisse demeurer attaché à leurs membres.
La voix de l'élu de son clan s'éleva au même titre qu'un mudrā n'épousa les courbes de ses doigts, d'une énergie foudroyante s'échappant de l'ombre de sa silhouette pour fendre le fin manteau de poussière qui s'était élevé à la suite des détonations. Le plafond parut trembler, un temps, avant que tout ne s'efface ; comme si rien n'avait jamais été.
« Ne vous fourvoyez pas, Empereur Shinrin. Ce n'est pas une Conflagration. »
Sa marche outrepassa l'égide du siège impérial, joyau de cette pièce dont tous se disputaient le pouvoir sans un coup d'œil pour son revêtement précieux. Ce n'était pas ce qui l'intéressait, en cette heure, malgré la convoitise qu'il pouvait revêtir.
Son pas s'ancra dans les débrits de verre et de pierre laissés par le passage de l'infidèle, écrasant les maigres roches fragiles sous son pied ; et lorsque son regard darda la carcasse de l'enfant-roi dont les ailes faiblissaient à le maintenir dans les airs avec dignité, assouvi par l'égide d'une pluie torrentielle, des nuages d'obstidienne s'amoncelèrent dans la voûte du ciel, grondant de la même colère qui révoltait les chairs du guerrier.
Son menton se releva, ô combien digne et conscient des conséquences que ses paroles et ses actes pouvaient entraîner ; pour lui, pour son clan. Une vie serait perdue, ce soir, qu'elle soit la sienne ou celle de son adjuvant.
Cela importait peu. Il comptait bien redorer ses frères et ses sœurs d'un blason de gloire et de respect éternellement dûs par leur place au sein de l'Empire, quoi qu'il puisse lui en coûter.
Sa voix résonna une dernière fois pour se faire l'envoyée de l'intraitable réalité offerte aux yeux de cet orgueilleux, gorgée d'appétit de chair, de sang et de victoire.
Seimeiten serait le soleil brûlant les ailes d'Icare ayant trop ignoré l'ardeur de l'astre, par la rage d'un dieu en combattant un autre.
« C'est un coup d'état. »
En un instant, le grondement du tonnerre s'abattit sur la silhouette de l'ange dès qu'elle n'eut outrepassé les murs d'argent de son palais, cueillie telle l'irrévérencieuse bête qu'il était. Elle serait dévorée par les formes électrifiée d'une meute de loup à son ultime éveil, s'écrasant sur ses traits de blasphème.
Le glas de l'affrontement avait sonné.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Seimeiten porte un assaut au Troisième Empereur après avoir déclaré la révolte.
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Ire de l’aube (A) Raiton – Affinitaire – Simple À la suite d’une série de mudrās, l'utilisateur expulse une colonne de foudre dans les cieux en apposant sa paume au sol, gorgeant les nuages d'électricité ; et sous son contrôle, ceux-ci relâchent l'énergie sous la forme d'une pluie de silhouettes lupines assaillant chaque présence de leurs morsures depuis le haut, les flancs, et leurs arrières afin de couvrir tout angle d'attaque. Cernées par leurs crocs d'éclairs, les cibles se verront sévèrement brûlées sur l'ensemble de leur corps dues à l'orage, et leurs membres eux, seront couverts de cloques suintantes induisant une vive douleur à chaque mouvement.
Ce RP marque le début de l'arc narratif Le réveil de la meute interne au clan Inuzuka et à l'Empire, engendré par les actions de ses joueurs. Ses autres groupes vous sont désormais ouverts.
"Et vous voulez que je fasse quoi de lui au juste ? Il n'y a rien à récupérer. Il a autant de valeur que sa pitoyable mère. Tout juste bon à rapiner quelques pommes et à tenir la jupe de son frère." "C'est de feu votre femme que vous parlez Kichiro-dono…" "Et ?" "Toutes mes excuses, je ne voulais pas vous offenser. Il nous faut juste savoir ce que nous faisons de lui." "Tsss… Laissez le moi. J'ai bien quelques idées pour lui tanner le cuir et lui faire oublier cette candeur naïve et cette aménité maladive qu'il tient de Nemu. Dans le meilleur des cas ça en fera un simple troupier de plus pour l'Empire." "Et dans le pire des cas ?" "…"
♫
"C'était donc ça ?" notait le Shinrin tandis qu'il observait la scène. L'arrogance du dompteur nivéen prenait en partie sens. Ce n'était donc pas seul mais en meute qu'il eut décidé de montrer les crocs face à son maître.
Alors l'Empereur se montrait étrangement quiet, ne dénotant aucune note d'agressivité face aux mots des séditieux ni même face à la neutralisation de son sujet. Il était cette enveloppe de chair immobile qui cultivait avec une certaine paisibilité une ire truculente et farouche. Il demeurait là, aussi fixe dans les cieux que dans son attitude, aussi placide dans ses expressions que frénétique dans son cœur.
Et quand depuis le ciel vint s'abattre une cohorte de bêtes illuminés, c'est aussi serein et immobile qu'il accueillit cet abordage céleste pour qu'alors, fidèles et traîtres témoins puissent contempler cette armure démoniaque qui lui habillait alors le derme et qui le préserva de la colère fielleuse et adolescente de l'ex-Capitaine Colonial.
Alors le demi-Dieu Roi brisait son mutisme, réservant sa voix qui n'avait plus rien d'humaine à l'objet de son divin courroux :
"C'est le propre des faibles que d'avoir une fragile tolérance à la frustration. Aliéné par l'échec de tes propres ambitions, tu n'as rien trouvé de mieux que de rallier les tiens pour laver ton propre déshonneur. Tu empestes la défaite jeune louveteau... Cette fois, je ne te dépouillerai pas que de ton honneur, j'en demanderai plus. Il est juste regrettable que ton clan doive partager ta peine. J'avais tant de projets pour vous... mais il faut croire qu'une portée mal sevrée est tout bonnement irrécupérable."
Ce n'est qu'une fois la messe de l'Empereur dite que le familier Inuzuka pouvait être intrigué par les cliquetis quelques peu alarmants qu'un pantin allongé à sa gauche produisait sans que nul fil de chakra ne soit visible. Simple défaut de conception ou danger en vue, cela serait amplement suffisant pour accaparer l'attention de la bête le temps d'un instant sans attendre nulle action de sa part, et dieu sait bien ce qu'il est possible d'accomplir le temps d'un instant, tout comme cette sombre poupée tapis dans son angle mort droit qui se porta dans l'ombre du traître Inuzuka sans que nul bruit ni mouvement du chef d'orchestre ne puisse alerter l'homme ou son animal.
La suite ? C'est une histoire d'os et sang. Nanti de son tanto de jais, le pantin voulut mettre le bras droit de l'Inuzuka à l'épreuve, trempant son fer dans son cuir avant de compléter le mouvement afin d'arracher à l'individu ce membre de trop et venir tapisser l'air de quelques onces d'hémoglobine. Et comme comble de malheur, c'est avec sa main agrippant son rein et ses crocs côtoyant sa gorge qu'il désirait sceller son méfait. Au royaume du feu, les bêtes n'avaient pas le monopole de la sauvagerie.
Résumé
État de chakra : [1 S / 2 A / 0 B / 0 C / 1 D] État de santé : Ecchymoses et légères coupures sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Stable
Résumé : 1) Hanzo se protège de l'Ire de l'aube grâce à une Armure S (résistance A / fissurée par les dégâts B) 2) Hanzo active sa Main du Demiurge (D / dissi) 3) Hanzo fait un peu bouger une marionnette afin de produire un bruit visant à accaparer l'attention d'Amatsukami le temps d'un bref instant (action RP) 4) Au même moment, une tierce marionnette profite d'être dans l'angle mort de Seimeiten et Amatsukami et utilise le Silence du Tengu (A / pas rapide / dissi) afin de se porter en silence dans le dos de Seimeiten, lui planter une lame dans le bras et lui désolidariser, avant de le mordre au cou (dégâts négligeables).
Bien entendu, les résultats de ces actions ne dépendent que du joueur, je ne fais que m'avancer dans mon RP sans induire que c'est forcément acté HRP parlant.
Voici ma vision des choses. Loin d'être un plan détaillé, c'est pour représenter "l'idée" et la perception que je m'en fais, ceci afin d'être le plus clair possible dans mes explications. Sur le papier, ça reste une distraction + une attaque dans l'angle mort des protagonistes, qu'importe les détails apportés par chacun.
Techniques utilisées :
Équipement utilisé :
Dernière édition par Shinrin Hanzo le Dim 28 Nov 2021 - 13:11, édité 1 fois
Bien que l'attention de l'Inuzuka demeurât tout entière accordée à l'enfant-roi qui se tenait devant lui – non pas par suffisance ou négligence envers les pantins désarticulés à son dos, mais par pleine confiance en son partenaire animal – il aurait été osé de dire, de penser qu’un guerrier tel qu’il ne l’était aurait cédé à l’inadvertance en tournant ainsi son échine au danger qu'ils représentaient. Il avait prouvé bien des fois par le passé qu'un être ne devenait inoffensif à ses yeux que lorsque le joug de la mort ou de l’inconscience réclamait la souveraineté de son corps comme ce fut le cas lors de son précédent duel l'opposant à l’un des Valeureux, où même lorsque son adversaire s'était vu privé de ses sens et incapable de bouger, l’éphèbe n’avait osé négliger la force qui aurait pu se retourner contre lui.
Un homme aux abois était ce que ce monde pouvait offrir de plus dangereux ; car en lui ne demeurait qu’une volonté et un futur absouts par le désespoir où plus rien ne lui était encore à perdre, et tout à gagner.
Et de cela, Inuzuka Seimeiten en était pleinement conscient. Alors, tandis que les dorures de son regard s'étaient offertes toutes entières à la silhouette du maître-marionnettiste depuis quelques instants, un ordre sourd avait été prêté à son compagnon du règne des bêtes. Celui de veiller aux corps qu'il commandait par des filons bleutés, quoi qu'il advienne. C'était ainsi que tous deux n'avaient cessés de se battre en le démontrant à chaque instant ; là où l'un portait l'arc de ses yeux et de son attention, l'autre affublait son opposé du même acabit.
Aussi, lorsqu'un fin cliquetis perça le silence du discours de l'Empereur Shinrin, auquel le guerrier ne prenait même pas la peine de formuler de réponse tant il lui parut stérile, ce fut l'homme et non l'animal qui vint s'enticher de sa source – pour la seule raison que jamais Amatsukami ne s'oserait à outrepasser l'ordre de son maître, dont le rôle avait été de veiller ses flancs quoi qu'il arrive et de n'agir qu'à la menace d'un assaut.
Un assaut qui, précisément, avait visé l'angle mort de l'humain : mais peut-être était-ce là l'erreur de son opposant que de penser que des années passées à dresser un compagnon et combattre à ses côtés allaient se laisser flouer par une aussi piètre diversion, lorsqu'il leur étaient donnés tout le loisir d'observer, à défaut d'entendre. Cette tactique avait beau avoir été le fer de lance de ses joutes par le passé, offrant la tête d'un renégat et d'un ancien prétendant au titre Impérial par un tel jeu de passe-passe, il en était tout autre lorsque l'on combattait non pas un adversaire, mais deux.
Lorsque l'ombre meurtrière de la marionnette s'éleva sur la silhouette de Seimeiten, prête à occire ses traits fiers par le goût amer de sa lame, ce ne fut non pas la chair qu'elle trouva en rétorque ; mais les crocs acérés d'un animal s'étant jeté de tout son poids sur ses engrenages, pressant les articulations sous sa mâchoire. La fourrure du loup avait fendu la pièce d'un bond puissant sans que son maître n'ait eu à se mouvoir en noble protecteur.
À cela, l'Inuzuka glissa un regard en coin vers son partenaire sans jamais trop éloigné son attention de la bête divine, un souffle amusé s'échappant de ses lèvres face à une telle tentative. Peut-être cela servirait-il de leçon au Shinrin.
...Et lorsque la courbe de ses yeux revint darder l'ombre de l'irrévérencieux assiégé par le déluge de toute sa grandeur, ce fut parée du voile de la provocation et de la dignité d'aller jusqu'à ne pas s'abaisser à s'occuper par lui-même d'une feinte comme celle-ci.
Sans un mot adressé à l'enfant-roi, l'un des pouces du guerrier vint subir le joug de ses crocs, laissant un subtil filament de sang longer les courbes de l'os, jusqu'à tracer un trait d'hémoglobine appuyé au creux de la paume qui lui était opposée. Pour qui avait pu être témoin de ses précédents affrontements, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose.
L'avènement des astres.
« Viens à moi, Yuumagure. »
Sa senestre épousa les reliefs du sol de marbre lorsque ses genoux ployèrent face à un tel geste ; et presque instantanément, répondant à la convocation de la promesse de sang qui les liait, un nuage de fumée blanchâtre s'éveilla sur ses flancs, jusqu'à emplir le sommet du palais de ses détours d'argent.
Un hurlement royal fendit le silence laissé par ses mots, révélant à tous les traits d'un loup au pelage immaculé et aux épaules cernées de marques épousant les couleurs du crépuscule, de ce lien avec la course du ciel qui n'avait été offert qu'au guerrier d'un clan sachant reconnaître leur valeur et leur grandeur.
La contre-attaque de l'éphèbe fut loin de se faire attendre. De deux doigts pressés sur les atours de ses hanches, sa dextre se munit d'une arme en fer forgé – un kunai, affublé des préciosités banales d’une note de papier dont l’explosion n’aurait que peu de sens face à l’averse qui taraudait les flancs de la cité du Feu. Mais ce n’était pas là ce en quoi il lui trouvait tant d’intérêt ; car projetée au-devant du fasciés de l’imposteur, d’un mudrā unique élevé pour ordonner son ouverture, la détonation qui aurait dû être provoquée par un tel geste fut absoute par les gouttes de pluie, ne faisant que révérer d’avantage la véritable raison de son choix. Un écran de fumée noire où se mélangeait poudre et corps aqueux en se répandant dans l'air qui l'entourait, dont le rôle n’avait toujours été que de voiler le sens sans lequel un faiseur de marionnettes ne pouvait agir – sa vue.
« Frappe. »
D'un ordre convoqué, homme et animal laissèrent leurs membres guider les actes de leurs pensées ; d'une main guidée sous la fourrure qui couvraient le creux de ses reins pour l'un, où les reliefs métalliques des quatre lames d'un Shuriken Fuma étaient demeurés jusqu'alors ; d'un hurlement pour l'autre, fendant la noble quiétude d'un palais révolté par le soulèvement d'un clan tout entier.
Au moment où son poil d'ivoire s'éroda du joug du tonnerre, projeté d'une révérence envers le ciel gouvernant la terre aux confins des nuages, le tourbillon d'un objet ninja vint occire le flanc de la silhouette de l'Empereur Shinrin dont le souvenir demeurait aussi vivace qu'il y a quelques instants pour le guerrier. Cette tentative dissimulée par le joug du nuage noir ayant révolté son sens le plus précieux ne possédait qu'un seul but, méthodique, réfléchi.
Celui de trancher sous l'avidité de ses lames l'une des excroissances permettant à cet enfant de voler.
Le bruit du tonnerre retentit, d'un flou ne pouvant déterminer s'il était celui du déluge qui s'abattait sur Urahi ou provoqué par la douce égide du chakra ; mais lorsque la forme électrifiée d'une déesse muant son corps en celui de loups descendant depuis les cieux, le jugement de cet impertinent était on-ne-peut-plus équivoque.
Voir ses flancs souffrir par les créations des hommes et de l'essence même de ce monde, en étant frappé par la deuxième fois d'une volée d'éclairs ravageant son corps avec la puissance d'un tonnerre courroucé par tant d'impertinence.
L'ombre d'Amatsukami revint cerner le pas de son maître, d'un regard avide détaillant à nouveau chaque bride de ses alentours pour parer à toute opportunité – bien vite imité par Yuumagure, dont les yeux perçants s'ajoutaient à ceux de son invocateur.
Par cette simple opportunité laissée à son opposant, Shinrin Hanzo venait d'enfoncer le premier clou de son tombeau d'Eden ; car plus le nombre de ses fervents compagnons augmentait, plus ses chances de victoire diminuaient, drastiquement.
La question était de savoir s'il parviendrait à s'éveiller à temps de son songe, ou si les crocs amers du sommeil l'emmèneraient aux portes d’une intraitable l'éternité.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Yuumagure
Si Seimeiten ne remarque pas l'assaut, préoccupé par le bruit, Amatsukami, lui, est en mesure de réagir à temps puisqu'il observait d'ores et déjà l'ensemble des marionnettes d'un ordre de son maître au tour précédent. L'animal poursuit ainsi son rôle de gardien pour les angles morts de son partenaire humain et, lorsque la marionnette lance son assaut, se jette au-devant de cette dernière pour l'endiguer complètement (Équilibre du Dharma).
L'Inuzuka, lui, réplique par l'invocation du premier membre du duo de la course solaire à ses côtés (夕間暮れ Yuumagure — À la tombée de l'aube).
Tandis que le loup suis l'ordre qui lui est donné, Seimeiten lance un kunai (4/5) affublé d'une note explosive (0/1) vers le visage de l'Empereur afin de créer volontairement un écran de fumée à ce niveau et voiler sa vue.
Un assaut électrique de Yuumagure ainsi qu'un Shuriken Fuma (0/1) suivent directement cette mise en scène ; l'outil ninja, pour tenter de couper l'une des ailes du Shinrin en le heurtant par le flanc pendant le bref instant où celui-ci est incapable discerner plus loin que le nuage ; l'offensive de l'Invocation, pour occire la silhouette de son opposant en frappant par les airs (Ōmikami). L'écran de fumé est ainsi fendu et soufflé par le passage des loups.
Les deux bêtes gardent par la suite un œil sur les marionnettes ainsi que sur Hanzo afin de prévenir toute surprise comme précédemment.
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Équilibre du Dharma (B) Inuzuka– Mains nues – Simple Face à un assaut puissant, l’utilisateur relève ses membres afin de bloquer et dévier les coups portés à son encontre – ou de les parer à l’aide de ses griffes dans le cas d’une offensive armée – avec le concours de son compagnon canin qui viendra mordre les membres attaquants au niveau des articulations pour empêcher le mouvement rapproché d’atteindre son but. Ce dernier peut également agir par lui-même sans l'impulsion de son maître si la situation l'oblige, afin de l'exempter de toute meurtrissure.
夕間暮れ Yuumagure — À la tombée de l'aube (S) Invocation Kuchiyose – Simple Invocation double de la course solaire, Yuumagure est un loup revêtant les traits du crépuscule, au pelage blanc marqué de rouge. D’une taille similaire à un autre des membres de sa race, il se démontre particulièrement habile dans le maniement de ses sens exacerbés, mais également ceux de son adversaire qu’il peut assouvir à des mirages. Toutefois, il ne craint pas pour autant les combats rapprochés, puisque ses poils épais assureront sa protection à l’image d’une armure de cuir sans problème, tout en lui permettant d’attaquer ses concurrents à distance.
Yuumagure
Ōmikami (A) Kuchiyose – Simple Face à plusieurs adversaire, l'invocation fend le sol de ses griffes et de membres antérieurs, provoquant la naissance d'un courant électrique depuis sa queue jusqu'à sa gueule avant que celui-ci ne s'élève dans les cieux sous la forme d'une colonne de lumière lorsqu'il poussera un hurlement envers le ciel. Les nuages, devenus noirs sous l'arrive d'énergie, relâcheront l'orage sous les détours de la déité Amaterasu se changeant progressivement en une figure lupine lorsqu'elle ravagera la zone entière faisant face au Kuchiyose en s'écrasant sur le sol en une multitude d'éclairs, fendant le corps des cibles présentes de part en part sous le passage d'un tonnerre perforant.
Chaque mouvement était pénible et ravivait les affres d'une Calamité dont les stigmates ne s'étaient pas complétement tus. C'était comme si en ce monde les Dieux s'étaient accordés pour énoncer le châtiment de celui pour qui plus n'était jamais assez : "Il ne connaitra jamais le repos". Son corps à l'image de son esprit pleurait d'épuisement tandis que son âme elle refusait de s'adjoindre à la faiblesse des mortels : Il en fallait plus, et ça ne pouvait finir que d'une seule façon.
Naguère aurait-il penser à tailler une bavette avec le féral pour se faire le sachant de ses aspirations et revendications. Naguère se serait-il projeter sur sa peine pour en dégager un semblant d'empathie. Naguère était-il alors un jeune damoiseau dont la fraîcheur d'esprit rivalisait avec l'audace. Mais si sa peau laiteuse conservait encore aujourd'hui son teint d'autrefois, son âme fanée elle dépeignait les traits d'une bête tout autre : un dragon abusé et désabusé, en proie à ses démons qu'il a cessé de combattre, ne trouvant alors de confort que dans le creuset des luttes armées où il peut se dérober à cette pénible fatalité qui lui tient la gorge : il ne reviendra pas.
"Le désespoir commence là où cesse la volonté de se tromper soi-même." se chuchotait à lui-même le demi-Dieu, mûdras en main tandis qu'il lorgnait sur ce canidé nivéen qui se faisait les crocs sur sa création.
Alors détonnait sous le coup d'une déflagration signe de représailles le pantin assassin qui emportait par la même occasion son bourreau au nom de kami : une juste rétribution pour avoir osé confronter la volonté de l'Empereur Céleste.
"Et de un…"
Et aussi belliqueux se voulait être l'ami des bêtes, c'est avec une placidité sans pareille que l'Empereur accueillait son ersatz d'assaut, projetant ainsi lui-même un shuriken afin de parer celui de son ennemi afin de repousser l'explosion, tandis que d'un coup d'élytre il vint balayer le shuriken fuma de celui qui crut que ses traits célestes étaient dénués de la protection de son armure pour qu'enfin - tout en formant lui-même une paire de mûdras - il vienne encaisser sans broncher les foudres de la bête qui ne surent se frayer un chemin au travers de sa seconde peau chitineuse. Alors d'aucuns pourraient se rendre compte que l'atmosphère se faisait graduellement plus épaisse, plus néfaste.
"Sot…"
Et tandis qu'il venait de terminer sa brève réplique, quiconque proche du haut-lieu pouvait se rendre compte qu'il était devenu impossible de voir plus loin que le bout de son nez, cet air tassé s'étant mué en une purée de pois nuisible pour les sens de tout être. Là l'effet d'une arcane des Shinrin empruntée aux guerriers des îles. Alors pourrait-on entendre depuis la grand-salle que quelques marionnettes s'étaient relevés et se mouvaient de surcroit sur chaque pan de marbre que l'espace offrait, instillant dans les esprits les plus faibles un avant-goût de ce que pouvait bien représenter l'enfer pour ceux qui n'avaient plus d'yeux. Alors de concert chacune des poupées chantaient les palabres de leur maître sous l'écho de leur voix multiples et pourtant singulières :
"Sot est le gandin qui crut bon confronter une meute à un empire."
Et tandis qu'il se mouvait légérement de sa dernière position, c'est alors un festival de fer qui s'abattait sur la petite troupe : des makibichis sur le sol, des kunai et des shurikens dans l'air avant que finalement une note explosive ne vienne s'attaquer à un flanc des bêtes, sans exploser. Le tout marquant ainsi l'inauguration du plus sombre des actes du Maître-Marionnettiste : sa 35ème manœuvre.
♫
Doigts vers les cieux, ailes déployés, le maestro composait alors son chef d'oeuvre, un vocero court, brutal, incipide : l'Anathème Impérial.
Tels des spectres, c'est de toute part que l'armée sylvestre vint accabler le va-t-en-guerre Inuzuka d'un flot providentiel de poignards, flèches, kunais et autres projectiles tandis que depuis tous ses flancs une cohorte d'intrépides s'acharnait sur son unique silhouette avec la volonté de diviser sa chair, de le parsemer de nouvelles cavités et d'enluminer l'espace avec la teinte de son plasma.
Advienne que pourra, tout ceci demeurerait damné et ce à tout jamais.
Résumé
État de chakra : [2 S / 4 A / 0 B / 0 C / 1 D] État de santé : Ecchymoses et légères coupures sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Stable
Résumé : 1) Lorsque Amatsukami défend Seimeiten de l'assaut A du tour précédent, Hanzo fait exploser la poupée en question (A / Monocible) en plein dans sa gueule. 2) Face à l'assaut de Seimeiten et Yuumagure, Hanzo contre le kunai explosif avec un autre kunai, le shuriken fuma avec ses élytres encore blindées (c fé pr sa) et se défend de l'Ōmikami grâce à son armure (je laisse le Narrateur me dire au tour prochain s'il reste quelque chose de l'armure) 3) Durant ce temps, il a pu conjurer sa brume (A) lui permettant par la même occasion de connaître les positions des toutous et du gugus qu'il surveille 4) Profitant de la cécité, il envoie une ribambelle d'armes de tous les côtés pour finir par une note explosive sur un flanc de la troupe qui n'explose pas encore (action RP) 5) Juste après les notes explosives, il enchaîne avec son Anathème Impérial (S / Monocible) qui vise Seimeiten
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Dernière édition par Shinrin Hanzo le Dim 28 Nov 2021 - 13:13, édité 2 fois
De crocs ayant cerné une chair de fer, une menace avait été endiguée sur les flancs d'un maître en qui une, deux, bien des vies avaient été placées ; d'une dignité et d'une fidélité sans faille, la silhouette d'un loup avait fendu le membre attaquant d'un opposant forgé non pas de muscles mais de sylves. Ses pattes fines avaient reposées au sol dans une souplesse souveraine. Ses iris carnivores, elles, maintenues sur l'ensemble de l'esplanade dont il lui avait été offert la garde.
Un cliquetis souffla le silence précédant les paroles de l'humain, succédant l'apparition de l'un de ses compagnons lupins à ses côtés. Comme il en avait toujours été le cas, tôt ou tard, lors des affrontements auxquels leurs trio était convié à soutenir les flancs d'un même seigneur.
D'un simple bruit, naquit une explosion ravageant ses côtés. Ce qui fut un air alerte devint une impression de surprise, un étonnement léger suivit d'un glapissement qui ne saurait traduire aucune peur. Ses membres le guidèrent hors de portée de son souffle, bien souvent habitué à voir de telles déflagrations provenir du corps de l'Inuzuka et non de leurs opposants. Ses griffes raclèrent le sol de pierre et de marbre du palais, le museau retroussé, son regard bestial paré d'un léger voile humide que la fumée avait pressée sur ses rétines, d'une simple réaction physiologique.
Le loup apporta l'une de ses pattes auprès de sa gueule, frottant faiblement l'arche de son crâne comme pour chasser les picotements et le flou de sa vue. Cela passerait, au rythme de quelques secondes d'accommodation. Son flanc, lui, n'était meurtri d'aucune blessure – c'était-là tout ce qui importait.
Seimeiten glissa une œillade auprès de son compagnon dès lors que Yuumagure et ses outils ne furent lancés, d'une part d'inquiétude, peut-être, siégeant au-travers de la noblesse intrépide de son regard ; et étonnamment, vous pûtes voir le guerrier s'agenouiller sans jamais tourner le dos à l'enfant-roi, d'une main tendue vers l'animal comme pour l'inviter à se presser auprès de lui. De cette paume, il laissa une caresse fendre son pelage comme pour s'enticher de son bien-être, de s'assurer qu'aucune meurtrissure ne se cachait sous son poil cerné des parures rougeoyantes qui représentaient le lien indéfectible qui les unissait l'un à l'autre.
Il n'en fut rien.
*
Les dorures d'or cernant les iris de l'Inuzuka s'offrirent toutes entières au spectacle d'une énergie épousant leurs couleurs lorsqu'elle s’abattit sur la silhouette d'un homme victime de leur ire conjointe et d'infâmie. Le tonnerre arrachait à sa peau les reliefs d'exosquelette qui s'était tant entichés de sa surface, fendant chacun de ses aspects jusqu'à ce qu'il ne demeure sous son passage que la chair dénuée de protection de leur adjuvant.
Pourtant, sa langue claqua contre son palais, les sourcils froncés face à une seule réalité ; cela ne suffisait pas.
Son attention vint darder les figures des marionnettes se redressant autour de leurs ombres, d'une symphonie dissonante de cliquetis et de sons irréguliers – si bien qu'elles trouvèrent en lui leur égal, déliant ses genoux à son tour pour se relever et laisser ses yeux s'ancrer dans chacun des recoins de celle salle du trône qui, graduellement, était engloutie sous l'égide d'un brouillard venu des mers.
À cela, Seimeiten était loin d'être aveugle. De se parer des atours de stupidité que l'Empereur Shinrin lui prêtait si aisément pour avoir élevé une révolte pleine et entière contre lui. Non, il en était tout autre.
Il s'agissait d'un piège à n'en point douter ; de lui ôter un sens dont il se servait tant en ordonnant à ses bêtes de garder ses arrières par leurs silhouettes et leurs regards, qui sauraient combler les angles que ses simples yeux d'homme ne pourraient discerner dans leur ombre. Le guerrier ne le supposait pas aussi indécent au point de penser qu'une simple couverture de fumée le rendrait incapable d'agir, au point d'ignorer les sens exacerbés propres à leurs lignées. Non. Cela avait pour simple et unique but d'occire l'avantage du nombre dont il disposait si souverainement.
Ses doigts vinrent trouver les détours d'une lame d'acier, son manche empoigné à même sa paume ; instinctivement, Yuumagure vint presser son immense silhouette dans le dos de son maître et celui de son confrère à la stature bien plus petite et agile, d'une prudence qui imprégnait chaque fibre de leurs êtres jusqu'à réclamer leurs pensées.
Le son d'une arme de jet fendit l'air, détonnée contre le fer d'un kunai. Une seconde trouva le ricochet de la mâchoire du loup, une troisième fut retournée à l'envoyeur par l'égide de sa queue. Certaines réussir à outrepasser leur vigilance, cisaillant légèrement leurs chairs ; à peine. Mais de celles qui tombèrent au sol après leur assaut, ce fut la figure canine d'Amatsukami qui, se glissant entre les membres de ses deux autres partenaires, vint fendre les reliefs de notes explosives de griffes acérées afin de les empêcher de parvenir à leurs fins. D'une vrille sur lui-même, ses pattes expulsèrent la majorité des outils hors de leurs positions tandis que l'humain et la bête à ses côtés ne prenaient l'ascendant de la défense.
Jusqu'à ce qu'une lame ne vienne réclamer le goût de la chair du guerrier impérial, pressé à son corps-à-corps par une manœuvre dont il ignorait encore tout. Une rétorque amère outrepassa ses lèvres tandis qu'il repoussait l'arme du bout de son fer, d'une hémoglobine poisseuse entachant son bras et les tissus qui la recouvrait.
Ce ne fut que lorsque tant d'autres se pressèrent sur sa silhouette qu'il ne comprit qu'aucun de ses partenaires n'était la cible de cet assaut : seule sa tête était mise à prix par un enfant-roi avide de posséder de nouveaux jouets. Un ordre voulu être soupiré dans le capharnaüm de tintements et de bruits assourdissant son ouïe, en vain. Il ne put entendre que le grognement sourd de Yuumagure à ses côtés avant que, semble-t-il, une pluie d'armes désireuses d'occire ses entrailles ne s'effondre sur lui à travers la brume.
Mais le loup, lui, s'était déjà élancé au-devant de la menace, le poil hérissé par les dons affinitaires qui lui avaient été prêtés ; et d'une danse le poussant à vriller sur lui-même, un flux rocheux vint égaler la puissance d'une telle offensive, d'une boue qui tâcherait d'éponger chaque coup porté à l'encontre de son maître. D'en ralentir la course jusqu'à ce qu'elle ne se stoppe tout à fait, allant jusqu'à absoudre la maigre lumière du jour qui transparaissait encore malgré le joug conjoint de l'averse et du brouillard, en hommage à cette déité dont tous révérait les mythes et les légendes s'étant enfermée dans une caverne de sa colère souveraine.
Amaterasu, mère de tous les empereurs.
Les poumons du guerrier s'épanchèrent d'un souffle salvateur lorsqu'il fut témoin de l'égide pressée par son compagnon, ses prunelles dardant cette fumée aqueuse d'une ire semblable à celle de la noble patronne imprégnant ses talents et sa vie. Il ne pouvait demeurer plus longtemps dans cet étau d'argent qui, tôt ou tard, se refermerait sur lui pour lui faire goûter l'amère déception d'être resté trop longtemps aux prises avec des pantins dont il était incapable de voir les mouvements ; et si certes, son flair pourrait se révéler un allié de taille dans une telle joute, l'Empereur Shinrin trouverait un moyen de l'en priver, par le biais de mécanismes et senteurs putrides qui pourraient tourner ce sens en un profond désavantage.
D'une main pressée contre le flanc de Yuumagure, sa poigne se referma sur son poil nivéen tandis que la boue s'effritait en pierre à leurs pieds, d'objets retenus prisonniers dans leurs entrailles rocheuses. La silhouette de Seimeiten se hissa sur l'échine de son partenaire lupin avant qu'un soupir ne soit glissé à son oreille, d'un ordre intimé, implacable.
« Rejoins le sommet. »
L'astre du crépuscule ploya sa course à ses désirs, pressant de ses lourdes pattes un chemin ivre jusqu'au plafond dont la pierre céda sous le passage de ses griffes acérées, déjà fragilisé par l'érosion de l'un des murs porteurs, les explosions et les arcs électriques qui l'avait traversé pour se frayer une porte dérobée jusqu'aux cieux. Amatsukami fit de même, suivant ses flancs avec d'une attention religieuse portée à chacune des marionnettes qu'ils laissaient derrière eux malgré la purée de poids. Leurs membres s'effondrèrent sur les murs, se hissant jusqu'à la faille que le plus impérial d'entre eux avait forgé avant de s'y glisser.
Un nouvel ordre fut imposé aux loups ; celui de rejoindre l'extrémité de la brume afin de tenter de discerner l'ombre de leur opposant à travers un tel écran de fumée, si bien qu'au fil de quelques instants, ni leurs silhouettes ni celles du guerrier ne purent être perçues par l'enfant du bois. S'il lui était donné l'occasion de les voir par ses propres yeux, peut-être pourrait-il discerner leurs reflets au loin.
Les iris d'or d'Inuzuka Seimeiten observèrent une ultime fois les deux loups qui lui faisaient face, d'une grandeur qui semblait épouser chacun de ses gestes, chaque parcelle de son corps à laquelle il le dédiait tout entier ; et dans un dernier soupir, il glissa un nouvel ordre à leur adresse.
« Ne me suivez pas. N'intervenez pas. »
Son regard vint trouver les abysses de cette salle du trône par le gouffre que leur passage venait de créer, où il ne pouvait distinguer aucune silhouette, fût-elle mécanique ou humaine.
« Gardez seulement mes flancs depuis les hauteurs. »
*
Une ombre traversa la faille rocheuse du palais, dont le poids s’effondra au cœur de cette pièce qu’elle avait abandonné plus tôt. Le genou ployé, ses mains pressées contre le sol, elle élevait son regard sur le brouillard qui demeurait depuis lors au travers des brins immaculés qui étaient venus cerner son visage.
D’une prestance sempiternelle, elle se releva, ses paumes crépitantes d’une énergie explosive jusqu’à ce que cette dernière ne s’éteigne, semble-t-il. D’un sourire carnassier affublant ses lèvres, avide d’absoudre sous ses crocs d’homme la chair de cet enfant-roi dont il lui tardait d’arracher la victoire au même titre que son cœur, Seimeiten s’avança au-devant des lieux comme il le fit précédemment, n’ayant cure pour les fragments de pantins qu’il pressait sous ses pas.
Il en fallait plus. Plus, pour l’emporter sur cet irrévérencieux, doive-t-il engloutir le palais et les flancs d’Urahi dans sa colère. Il ne pouvait demeurer plus longtemps ainsi, entouré de marionnettes sur lesquelles son opposant semblait trop se reposer ; le laisser mener la danse comme s’il était l’une d’entre elles.
Sa voix s’éleva au-travers du nuage de brume, criant des paroles acerbes à l’encontre de Shinrin Hanzo, porteur d’une couronne et d’une avarice qui ne lui revenait ni de nom, ni de droit. Celle d’un imposteur.
« Mon Empereur ! Je vous offrirais une mort digne, loin de la honte et de la décrépitude dans laquelle votre frère a fini sa vie. C’est-là le seul regard que vous méritez en tant que sang Shinrin, de retourner dans la boue et la vase qui ont toujours été vôtre, tout comme celle qui englouti le nom d’un Valeureux dont le titre n'a de reliures que celles de son échec cuisant. Celui rapporté d'un combat, si ivre mort que je ne pourrais être surpris qu'il ait décidé de mettre lui-même un terme à sa misérable existence. Un faible qui ne méritait aucun respect pour le goût amer laissé par sa défaite, un perdant de moins entachant l'honneur de notre Empire de son petit corps chétif. »
Son sourire grandit tandis que son échine se raidissait, noble et impériale face à un être se dissimulant dans les entrailles d'un nuage comme s'il était accablé par la peur et la résignation, comme si à l'image de son propre sang, l'abomination de ses propres actions lui était impossible de contempler tant il ne pouvait supporter la bassesse avec laquelle elles avaient été fomentées.
Son ton, lui, se fit amusé ; sarcastique, presque, susurré dans l'ombre d'un rire ne désirant que le voir venir se battre avec lui sans le recours d'un Dieu, sans celui de ses chiens qu'il avait sciemment laissé derrière lui pour ne pas risquer de les blesser. D'un combat n'opposant qu'eux, dans lequel il absoudrait chacun de ses espoirs, un à un.
« Vous suivrez le même destin, Empereur. D'un corps fragilisé au trépas. L'indécence et l'échec coule dans vos veines irascibles d'enfants incapables de trouver un semblant d'utilité à vos vies tout juste bonnes à être sacrifiées. »
Le bout de ses doigts vint glisser sur la plaie de son bras, imprégnant l'hémoglobine qui y siégeait, poisseuse, sur sa senestre dont l'arme de jet qui y trônait avait été délaissée de son emprise pour rejoindre à nouveau son ceinturon. La douleur avait de cela d'être insidieuse, au même titre que ses doigts et sa chair se refusaient à ployer aux ordres de son esprit. Aucune phalange ne se mouvait, dont les reliefs rougeoyants gouttaient jusqu'au sol de marbre, couvrant ses os et ses ongles réclamant de devenir griffes.
Il avait été ôté du contrôle de l'un de ses membres ; mais cela ne faisait rien. Ce ne serait pas un problème. Pas pour un être dont l'esprit et le corps se dévouait au sacrifice de tous les siens dont il portait la charge sur ses nobles épaules.
« Le Feu a été purgé de la présence indigne de l'une d'entre elles. Mais soyez sans crainte... »
Et lorsqu'il darda à nouveau son attention sur le nuage noir mêlé au déluge et aux ténèbres de la bruine, ce fut pour cracher le serment implacable de sa défaite à venir :
« Vous le suivrez bien assez tôt. »
Il avait eu la joie d'écraser l'un des Valeureux ; et si ce plaisir lui avait été refusé pour celui du clan de la sylve, peut-être pourrait-il se contenter du sang de son frère, à sa place.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Yuumagure
Face à l'explosion de la marionnette, Amatsukami s'excentre de sa menace d'un bond vers l'arrière, d’une réaction poussée par l'instinct (Esquive coordonnée).
En observant l'avancement d'une brume particulière, l'Inuzuka s'en remet au reste de ses sens en portant un regard particulier aux marionnettes qui l'entourent. S'il perçoit le son des pantins se relevant et des outils qui lui sont projetés, certains entaillant sa chair, il ne peut toutefois pas répliquer parfaitement et se contente d'en repousser certains à l'aide d'un kunai (3/5).
Ce n'est que lorsqu'un coup à son corps à corps direct réussi à tromper sa vigilance et celle de ses partenaires bestiaux en blessant son bras qu'il ne comprend qu'il est victime d'une supercherie. S'il encaisse une partie de l'assaut avec un bras suffisamment blessé pour ne plus être utilisable et quelques autres meurtrissures anodines, Yuumagure se charge d'offrir un abri sûr en réponse aux mouvements audibles des marionnettes (Amano-Iwato) pour le prémunir de davantage de blessures.
Seimeiten ordonne par la suite à ses loups de rejoindre le toit du palais : Yuumagure brise ainsi le plafond avant de s'y engouffrer, son maître sur son dos, rapidement suivi d'Amatsukami.
Une fois ses compagnons érigés tels des tours de guets, Seimeiten redescend dans la salle du trône par le gouffre créé par sa bête, préparant vraisemblablement quelque chose (Loi karmique) et s'adresse à l'Empereur.
Les deux bêtes, quant à elles, se placent volontairement en marge du brouillard quitte à ne pas pouvoir arriver à temps pour aider l'Inuzuka afin d'avoir une vue d'ensemble sur la situation comme demandé : toutefois, il est impossible pour Seimeiten de savoir, pour le moment, que les loups sont incapables de voir Hanzo contrairement à ses plans.
Du point de vue de sa détection classique, Hanzo peut localiser approximativement trois silhouettes se déplaçant vers le sommet de la brume. Les chiens mettent un point d'honneur à rendre leurs mouvements erratiques pour ne pas se faire surprendre par des marionnettes comme précédemment, ce qu'il peut comprendre également.
Une fois sur le toit, ils lui sont perceptibles en vision directe mais pas détectables puisque ces derniers suivent l'ordre de Seimeiten : celui de prendre de la hauteur pour tenter – ou non – d'avoir un visuel sur leur cible sans être pris dans le brouillard. Il peut par la suite détecter approximativement les mouvements d'une autre présence, celle de l'Inuzuka qui redescend au centre de la salle du palais.
Le libellé de la technique et les diverses informations qui lui sont relatives ont été communiquées à un modérateur en charge de l'événement pour prévenir tout abus.
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Esquive coordonnée (B) Inuzuka – Taijutsu – Simple Seimeiten et son compagnon canin, après avoir pris appui et concentré leur chakra dans leurs membres, effectuent un bond sur une courte distance pour esquiver. L'un d'entre eux peut également exécuter ce mouvement seul si la situation l'oblige.
Loi karmique (A) Bakuhatsu – Spéciale – Simple ???
Yuumagure
Amano-Iwato (S) Kuchiyose – Simple Lorsqu'un assaut menace ses flancs ou ceux de son maître, Yuumagure hérisse la courbe de ses poils avant de vriller sur lui-même et ainsi projeter une volée de boue à l'encontre de la menace afin d'en éponger l'impact. Sa course ainsi stoppée, ce contre permet d'éviter toute meurtrissure à ses alliés, abjurant jusqu'aux rayons de la lumière sous l'ombre d'un tel fluide rocheux... comme le fit autrefois la déesse du Soleil, Amaterasu en s'enfermant dans une caverne céleste pour en priver le monde de ses lueurs. La tourbe finit ainsi par se solidifier sur le sol en débris, en gardant prisonniers les potentiels objets qu'elle aurait pu arrêter.
Aux chevaux maigres vont les mouches. L'Empereur avait cela d'être à fleur de peau et particulièrement délictueux quant au décès de son fraternel consacré. L'Inuzuka l'avait compris et s'en délectait à merveille que ce soit par simple incitation belliqueuse ou provocation stratégique, et s'il y avait en ce monde des sujets qui s'apprêtaient à la complexité, l'irritabilité du Shinrin n'en était pas un, c'était bien connu : Il n'était pas difficile de réveiller l'Exécrable. Et quand on s'imaginait le Dieu-Dynaste qui siégeait en son âme, d'aucuns s'interrogeaient pour savoir qui était la bête entre l'hôte et l'invité.
"…"
Une ire sourde.
Poing serré, mâchoire se faisant violence sur elle-même, c'est en son for intérieur qu'il conjuguait une litanie de blasphèmes envers celui qui s'était fait profanateur de la mémoire des martyrs. Ô grand jamais ne désirait-il sacrifier le secret de sa position pour confronter le verbe de Seimeiten au sien, alors avait-il négocié avec lui-même que c'est par le fer qu'il laverait tel affront, conservant néanmoins un certain mal à tenir son enveloppe charnelle palpitant d'attisement au point de venir rouvrir quelques décousures du vieil Esprit Samouraï.
Augurant la volonté du chef de meute de déguerpir par le haut, c'est en subsistant dans les airs que l'Empereur vint ramener à lui un trio de marionnettes qui prenaient alors place à ses côtés - un devant lui, les deux autres espacés de quelques mètres protégeant ses flancs - tandis que précautionneusement il remontait la silhouette du bâtiment, focalisant sa concentration sur l'origine de la voix portée ainsi que sur la perception tantôt diffuse qu'il se faisait de leurs contours. Ce n'était pas une sinécure mais ça lui concédait une conjecture plutôt agréable pour son esprit de va-t-en-guerre :
Le chef-féral se séparait de ses bêtes.
C'est alors un fin sourire revanchard qu'il concédait dans les douces épaisseurs de sa brume en fomentant le prochain acte de sa divine rétribution. Car s'il lui aurait semblé opportun que de s'attarder sur l'Inuzuka en lui-même, une telle situation lui offrait l'envie d'un spectacle nu de tout honneur : le talion par procuration. Seimeiten crut bon jeter la pierre sur son frère, il en ferait de même sur les siens :
"Que trépassent donc ses familiers."
Tout en s'assurant de conserver une bonne distance d'une perche entre les contours du bâtiment et sa petite brigade, il remontait alors de plus belle jusqu'à atteindre leur nouvelle niche, le toit. La distance, le bruit parasite de la giboulée ainsi que celui du vacarme causé par leur petite révolte suffisait amplement à couvrir le léger crissement de ses ailes tandis que ses poupées elles se laissaient simplement portées les fils du maître, inertes et muettes : tout semblait parfait. Arriverait un moment où le criard en contre-bas s'étonnerait de n'avoir aucune réponse de son ennemi, qu'importe, il comprendrait sous peu son erreur.
En toute quiétude, et ce, sans prévenir, c'est une nuée d'aiguilles silencieuses qui vinrent être projetées depuis les pantins aux flancs afin de se soucier du pelage de la meute du toit, leur offrant à tous un nombre équivalent d'attentions convenablement réparties au mieux sur leurs galbes. Sans vision correcte, le résultat ne risquait pas d'être sans faute, le petit bouquet empoisonné qui garnissait chaque épine conviendrait alors pour rattraper les ratés : Au mieux, c'est tout leurs corps qui succomberont au poison, au pire, ils seront au moins dans l'incapacité totale de mouvoir plus que le tiers de leurs membres.
Et si tant est que son assaut ferait mouche et qu'au bout de ses fils à présent accrochés à ses victimes il ne trouverait aucune résistance, c'est vers les rebords à sa gauche et à sa droite de la bâtisse qu'il bazarderait respectivement Amatsukami et Yuumagure par la force de ses filins.
Alors le sot qui crut bon plonger dans un océan de violence comprendrait-il qu'il n'était rien qu'un petit poisson. Au royaume du léviathan, le clown n'a pas sa place.
Résumé
État de chakra : [2 S / 5 A / 2 B / 0 C / 3 D] (je réévaluerai plus tard) État de santé : Ecchymoses et légères coupures (dont certaines ouvertes à présent) sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Ardent / Tient le coup
Résumé : 1) Les provocations ciblées de Seimeiten atteignent le corps d'Hanzo qui bouillonne, certaines coutures de sa précédente confrontation sautent 2) En sentant que la meute prend de la hauteur : a - Hanzo rapatrie à lui un trio de pantins avec un devant lui, les deux autres à 5m de ses flancs b - Hanzo (toujours depuis l'extérieur) suit l'évolution de la meute en suivant les voix et en usant sa brume, gagnant progressivement de la hauteur également 3) Ayant progressé également en hauteur, sa brume le suit et précède donc l'arrivée des loups sur le toit permettant à Hanzo de les localiser avec précision 4) Il rejoint en toute discrétion le niveau du toit (tandis que Seimeiten redescend) en restant à une petite hauteur et une bonne distance du rebord, profitant que le vacarme alentour et la pluie couvrent le bruit de ses ailes qu'il étouffe comme il peut 5) Il active son poison (B) puis assène la meute du toit d'une dizaine d'aiguilles (B) équitablement répartis entre chacun depuis les flancs sur l'étendu de leurs corps (l'assaut n'arrive donc pas depuis le marionnettiste pour eux). 6) Par ses fils de chakra, si son assaut fait mouche et s'il ne sent aucune résistance sur les corps suite à son assaut, il tente de jeter par-dessus les rebords à sa droite et à gauche les corps des cibles
Technique de rang B Marionnettiste ─ Spéciale ─ Dissimulation ─ Simple
Le maître-marionnettiste vient - depuis des mécanismes silencieux disposés à différents endroits de ses pantins (bras, gorge, torse...) - éjecter en salve ou rafale une dizaine d'aiguilles fines et complétement muettes qui viendront assaillir les victimes de quelques douleurs inconvenantes mais pas insurmontables.
Technique n°11906 validée le 10/04/2021
Équipement utilisé :
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Dernière édition par Shinrin Hanzo le Lun 14 Fév 2022 - 15:54, édité 1 fois
Le silence avait de cela d'incertain que de laisser planer l'aube d'une réponse attendue, ou de l'amputer de l'attention de son adressé ; pour toute absence, l'égide du regard du guerrier s'éleva à travers la bruine en s'efforçant de placer la patience en son âme et conscience, attendant qu'un assaut ne fut lancé en réplique à ses dires, qu'une rétorque enflammée de colère ne s'abatte sur le palais ou sa silhouette...
Mais rien ne vint.
Ses paupières se plissèrent, finement, de cette suspicion qui ne valait rien de bon : car pour celui qui avait profané le nom d'un frère tant chéri, se voir assailli d'une remontrance divine n'était-là que tout ce qui trônait en ses yeux en noble légitimité. C'était-là la raison même de ses paroles que d'attiser une ire souveraine chez son adjuvant, de lui faire perdre pied, de faire de cette psyché outrageuse la seule monarque du corps d'un Démon. Jusqu'où pouvait-il le pousser à bout, se demandait-il ? Jusqu'où cette bête infâme demeurerait suffisamment enchainée aux méandres de ses pensées pour ne pas se déchainer pleinement en laissant derrière elle les lambeaux de chair d'un hôte désossé ? De voir cet homme ramper au sol tel un parjuré dont les membres ne pouvaient plus le porter, dont les chairs ne pouvaient contenir le pouvoir immense d'une divinité dont le propre n'était pas de se mêler aux hommes et à leurs faibles corps ? De le contempler dans tout son misérable, peinant à ne serait-ce que parler tant son être était en conflit avec lui-même ?
Force était de constater que cette vérité lui serait absoute un instant de plus. D'une langue claquée contre son palais, l'Inuzuka laissa son ouïe porter le flambeau de ses actes, les yeux clos par une concentration impériale ; et ce ne fut que lorsque des cliquetis mécaniques retentirent autour de lui qu'il comprit que l'Infâme était toujours prêt à lever les armes.
Pourtant, il ne bougea pas. Ce dernier demeura aussi immobile que la pierre, prêtant attention à l'onde de ces rouages soupirant les mouvements d'une... non, deux marionnettes, peut-être ? Il ne pouvait discerner suffisamment jusqu'où ces dernières menaient leur course sans étendre ses sens davantage à l'aide de ce don si particulier. Il s'y refuserait, pour l'heure.
Tout venait à point à qui savait attendre, et surtout... où et quand placer ses pions les plus précieux.
*
À l'aube du toit d'un palais dépeuplé des présences qui avaient réclamées son contrôle quelques instants plus tôt, une présence trônait solennellement sur ses rives, silencieuse à son tour ; d'orbes d'or assiégeant l'esplanade du ciel sous l'ombre du déluge de toute leur attention, elles scrutaient chaque détour, chaque mouvement que la brume ou un marionnettiste avide pouvait fomenter.
D'un spectacle offert par la pluie salvatrice, le nuage parut se déplacer au loin, distinctement – comme s’il se voyait emporté par les allées et venues d’un être dominant sa course, à l’image du vent soufflant sur les cieux pour en déplacer les nuages. À défaut du souffle d’Éole, les hommes se devraient de se contenter de l’œuvre d’Icare ; car si une brise légère venait porter sa douceur aux brins immaculés de cet individu, nul ne pourrait lui affubler la force de soulever un tel amas aqueux aux abords de ses flancs.
Il avait vu juste.
« …Semble-t-il que cet Empereur n’est pas si bête qu’il ne paraît l’être. », soupira la voix en étant ainsi témoin du déplacement du brouillard qui, tôt ou tard, l’engloberait à son tour.
Toutefois, un hurlement vint faucher l'ouïe de cette sentinelle discrète, dont le ton infâme fut le semblable d'un épieu éviscérant son cœur d'un joug mêlé de fureur, de mélancolie et d'une tristesse pleine et entière relatant de la souffrance de l'un des siens, aux alentours du palais ; et si l'infime soulagement de ne nullement percevoir dans ce cri le trépas de son plus cher ami... il attestait du décès d'une toute autre âme que quiconque de ce clan apprivoisant les bêtes percevait comme une partie propre de leur âme.
Un hurlement glapissant de deuil, de la doléance de la perte d'un loup pour l'un des leurs.
D'une âme séparée de sa jumelle, par l'ego étouffant d'un soldat se pensant faiseur de vie et de mort.
Les marques de la plainte et de l'amertume se firent reines sur les traits d'Inuzuka Seimeiten, dont l'aube du regard s'étaient dirigée pleine et entière sur les flancs de ce bâtiment révérant l'intense volonté qui fut sienne et celle de ses confrères, d'un soulèvement qui n'avait le propre que de se voir retrouver, enfin la dignité qui leur revenait. De pouvoir élire, de droit et de sang, une nouvelle Matriarche, figure divine aux yeux de ces enfants-loups où les senteurs des champs de bataille avait été les seules mères qui les aient un jour bercés.
Il savait, au plus profond de lui, que ses partenaires, eux aussi, l'avaient entendu. Perçu, malgré la torpeur du brouillard ; et de quelques instants conférés à cette douleur, le guerrier laissa la courbe d'or de son regard venir trouver l'égide des cieux qui, graduellement, se dispersaient sous les gouttelettes d'eau de la bruine qui l'entourait à son tour.
D'une prière sourde, ne pouvant élever sa main contre le fer cernant son poitrail, ses yeux se fermèrent, un temps.
La mâchoire resserrée par une ire sourde, sa silhouette fondit vers la dernière position de ses plus chers compagnons en s'efforçant de tamiser le sang bouillonnant dans ses veines qui menaçait de révérer sa psyché tout entière. Il n'était pas la bête qui devait dominer son hôte. Celle qu'il désirait voir le mettre en déroute, bafouer l'impassibilité et la méthode avec laquelle il envisageait cet affrontement. Non.
Il aurait tout le temps de souffrir avec les siens lorsque la victoire serait leur, afin de donner un sens à ce sacrifice.
*
Lorsque la silhouette du guerrier était parvenue sur les flancs d'Amatsuki et de Yuumagure, dont la stature similaire à son partenaire trahissait une gêne sensible dans leurs mouvements, bien que légère, l'Inuzuka comprit qu'un nouvel assaut avaient fauché leur position dans son absence – dans celle de cet enfant-roi, dont les mots d’un double forgé de détonations sanguines n’avaient trouvé aucune conclusion. Sa poigne vint enserrer les détours d’une arme de jet placée au pied d’un pelage marqué de sigles rougeoyants, élevant sa lame jusqu’à l’aube de son nez afin d'humer les odeurs putrides qui s’élevaient au-delà de celle de la ferraille.
Celles du poison.
Les canines de Seimeiten se retroussèrent sous la senteur particulière d'un venin, hissant la seule main qui lui était encore donné de pouvoir mouvoir sur le pelage de chacun de ses compagnons, afin de discerner, au-delà de l'impact de l'acier, une quelconque blessure qui se révélerait bien plus meurtrière que les apparences ; mais rien ne se révéla à lui.
Alors, lorsque ses doigts frôlèrent une ultime fois le poil de son compagnon de toujours, ses genoux se redressèrent d'une impulsion vocifère, dardant l'ombre de la brume de prunelles cernées d'une colère sourde.
« Amatsukami. »
*
Au creux d'une salle mortifère, gangrénée par l'ego et l'avarice des hommes, gouvernée par les reliquats d'une impériale décision ayant semé mort et carnage pour s'assurer de la place d'un être impie ayant fui sa fonction, les paumes d'un nouveau prétendant à ce trône crépitaient de la volonté perfide de réclamer à son tour cette souveraineté implacable. Les muscles gorgés de ce besoin viscéral de pourfendre des chairs d'imposture par la chaleur de déflagrations, elle demeurait tue, immobile, patientant malgré l'ire visible sur son visage au cœur de la bruine.
Au loin, sur le sommet, l'éclat crépitant du tonnerre se laissait entendre jusqu'aux cieux, propre au déluge qui sévissait sur les terres du Feu depuis l'aurore. Un grondement sourd, annonciateur de tant de promesses et d'espoir bafoués ; aux yeux et aux sens de Shinrin Hanzo, rien de tout cela ne transparaissait. De ce silence, ne résultait que l'implacable possibilité que son offensive ait meurtrie plus que nécessaire le flanc de ses cibles, que la victoire fut sienne dans ce nuage où seul ce flux de chakra pouvait remplacer ses organes de vue.
Pour l'Empereur, sa poigne s'était éprise de la victoire.
Pour l'Empire ; c'était une révolution tout entière qui menait son avènement.
Tout à coup, une détonation retentit au cœur du Palais, d'un souffle ravageant chaque parcelle de marbre, de pierre, de bois ou d'or laissé à la distinction de son adjuvant. Son ire parut engloutir tout sur son passage, d'un tremblement effritant jusqu'aux fondations même du bâtiment qui saurait se réverbérer à la mémoire de chaque âme qui s'osait à entrer encore dans ces murs, à oser défier un être dont le pouvoir se verrait arraché au même titre que le cœur battant dans sa poitrine. Telle un mur de fer émergeant des entrailles de cette pièce, l'explosion foudroya le trou béant laissé par le premier membre de la course solaire, expulsant marionnettes, mécanismes et brume aux antipodes du trône, jusqu'à ce que leurs corps inanimés ne se voient écrasés par l'impact contre les piliers, balayés jusqu'au gouffre macabre qui attendaient leur chute à l'extérieur du palais, pour certaines.
Lorsque la déflagration atteint jusqu'au cieux, elle aurait bonne augure d'heurter avec la même violence la silhouette décrépie de l'Empereur Shinrin, affinée par les déboires de conflits qu'il était incapable de remporter à l'image de son sang. D'un souffle coupé, d'os fragilisés, broyés, ce n'était là que le goût du premier assaut que le guerrier solennel imposerait à son esprit fou ; car de ce qui ne fut que le crépitement d'un tonnerre émit par la nature, le joug d'un autre, fomenté par les dons offerts au couchant, se révéla à sa place.
Et, sur ses flancs, trônaient la silhouette d'Inuzuka Seimeiten dont le fasciés à l'image de la stature s'était mué sous la course double d'un corps entre homme et bête ; de deux bras hissés sur ses flancs tels des frères siamois, couverts du pelage immaculé de son compagnon jusqu'à ses poignes rendues acérées par des griffes souveraines. Un être issu de deux âmes, dans la façon la plus parfaite de l'art qui leur fut enseigné depuis leur plus jeune âge.
La gratitude, de ceux encore pourvu de cette moitié d'eux-mêmes.
Sans même adressé un regard à l'Invocation placée à ses côtés dont le poil s'était chargé d'électricité, sa voix prononça un sol mot, un seul ordre qui placerait l'aube de cet affrontement sous une nouvelle égide.
Celle de sa victoire emportée, d'un second clou enfoncé dans le cercueil d'Eden d'un enfant brisé s'étant trop longtemps pensé monarque.
« Tue. »
D'une impulsion divine, les fragments d'un orage vengeur furent projetés à l'encontre de cette brume utilisée par son créateur comme un moyen de l'ôter de son plus grand atout ; un moyen de le placer dans une position où la faiblesse serait son seul recours, où en aucune façon, il ne lui aurait été permit de reprendre l'avantage. D'un piège, attendant de se refermer sur son ombre tel l'implacable Damoclès.
Désormais, ce même brouillard serait son arme. Qu'incapable de voir, au même titre qu'il ne l'était, Shinrin Hanzo verrait sa propre stratégie retournée contre elle-même, de ce style de combat qui était finement propre à l'Inuzuka que de retourner la force de son adjuvant contre lui.
Aujourd'hui, le sylvestre l'apprendrait à son tour, comme bien d'autres avant lui.
Crépitants tels un unique souffle vengeur, une nuée d'éclair traversèrent l'eau formée par la bruine comme si elle fut ainsi apportée sur cette esplanade pour la servir, parcourant chacun de ses reflets pour assiéger l'ombre du faux-dieu et de ses mécaniques de toute sa colère ; et lorsqu'il les eurent trouvés, le tonnerre vint pourfendre leurs chairs d'homme et de sylve jusqu'à occire organes et engrenages sous son passage, brisant ses muscles avec tout le tempérament qu'un orage pourrait imposer sur son sillage.
Un capharnaüm dantesque s'éleva au sommet du Palais, visible jusqu'à l'aune du Pont Araho, jusqu'à la plus haute sphère du domaine du clan vénérant les insectes comme une part d'eux-mêmes ; et pour ceux qui furent témoin de son explosion au pied de cet édifice muant le pouvoir d'un seul homme sur un Empire, c'était-là un signe on-ne-peut-plus clair.
Shinrin Hanzo finirait par perdre, si d'aventure il ne parvenait à reprendre l'avantage qui fut autrefois sien.
D'une danse mêlant électricité foudroyante bercée par les eaux et souffle dévastateur de détonations provoquées en chaine, un nuage de poussière vint jusqu'à réclamer l'aune des cieux comme seul roi ; à imposer davantage une pluie diluvienne sur les flancs de ces deux êtres se battant à mort, d'une explosion cathartique de tous les espoirs que chaque enfant des bêtes plaçait en celui qui deviendrait leur meneur, bafouant la crainte sourde placée dans leurs entrailles.
Inuzuka Seimeiten leur offrirait leur respect qu'ils méritaient.
Sa voix perça l'ombre assourdissante de l'Armageddon, hurlant l'ire contenue dans ses poumons malgré la pluie, le froid assaillant leurs os, le vent s'affolant d'Éole à Divin courroux. Malgré la peine, le deuil... et la volonté dévorante de l'emporter, quoi qu'il en coûte.
« RELEVEZ-VOUS, EMPEREUR ! »
Son poing se serra, laissant les détours des griffes à même sa chair dans son sillage.
« Ayez la dignité de ne pas sombrer devant moi aussi facilement comme l'imposture que fut votre frère, faites-moi le plaisir de vous voir ramper comme le Valeureux ne le fut devant la mort, de vous voir supplier les miens de faire taire leur colère ! »
Le tremblement d'une colère impossible à tamiser révoltait tout entière ses muscles alourdis par le poids de l'averse diluvienne ; il souhaitait, il désirait, du plus profond de ses entrailles le voir ressortir amer, aigri, quitte à libérer ce démon qui sommeillait en lui et qui n'avait transparu devant eux que sous les mots d'un homme.
Doive-t-il panser cette bruine de malheur par ses sens ou par l'égide d'une protection qu'il s'apprêtait à ériger pour panser la menace de la bruine, Inuzuka Seimeiten serait le témoin privilégié de la chute de cet irrévérencieux : la poigne qui le mènerait auprès de Charon, les yeux éviscérés par l'or que son avidité avait dévoré jusqu'au plus profond de son être.
Non pas pour lui, mais pour son clan.
Pour la Matriarche qui se devait de le trouver vainqueur.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Yuumagure
Lorsque la brume d’Hanzo englobe de nouveau les loups en s’approchant, bien que ceux-ci entendent les cliquetis de marionnettes remontées auprès de lui tout comme Seimeiten, il leur est impossible d’en prévoir l’assaut insonore et dissimulé. Yuumagure ainsi qu’Amatsukami subissent tous deux une gêne significative mais légère dans leurs mouvements.
Le poison, divisé sur plusieurs projectiles, eux-mêmes fragmentés en différentes cibles, voit son effet disséminé en fonction du nombre d'armes de jet touchant chacun des chiens-loups.
Lors de son offensive, Hanzo peut percevoir une troisième présence sur le toit dont il ne peut connaître la nature avant que leur nombre ne revienne à deux ; sans qu’il ne puisse le savoir, Seimeiten a fusionné avec son partenaire animal afin de revêtir une forme hybride (Possède, Inugami-ō) tandis que celui qui déclamait des paroles à son encontre dans la salle du trône n’était lui, qu’un clone (Loi karmique).
Amatsukami ne peut donc plus agir par lui-même tant que Seimeiten et lui partagent le même corps.
D’un ordre imposé par le guerrier Inuzuka, le pelage de Yuumagure se charge d’électricité (légèrement plus lentement que d’ordinaire du fait de la gêne), tandis que son doppelgänger amorce un assaut à son tour : unes à unes, des détonations et explosions ravagent l’ensemble de la salle du trône jusqu’à remonter dans la direction d’Hanzo en brisant le toit par le trou formé précédemment par l’Invocation. Sous le passage de son souffle dantesque, la brume se voit expulsée dans la direction du ciel, les marionnettes restantes – dans la salle ou dans les airs – annihilées, et l’Empereur heurté de plein fouet comme s’il avait percuté un mur par cette déflagration (Purifie les souillures, ô souffle vengeur).
Considère que Hanzo est menacé à la fois par l'explosion (réduite, puisqu'elle a du briser un mur sur son passage) ainsi que par les débris dudit mur. En sommes, cela revient toujours à des dégâts d'une A de zone, seulement partagés entre l'impact des blocs et de la déflagration.
Au même moment, Yuumagure expulse une vague de tonnerre face à lui qui viendra pourfendre toutes les silhouettes des cibles présentes dans la zone, y compris celle du Shinrin et des marionnettes restantes, foudroyées de part en part d’innombrables éclats d’électricité perforante (Aria du tonnerre).
À noter que si la brume bloque la vue de proximité de Seimeiten et ses chiens, il en va de même pour Hanzo ; et c’est là précisément la stratégie de l’Inuzuka qui l’a compris lorsque la brume s’est déplacée avec les mouvements de son créateur pour retrouver les positions des chiens, auquel cas l’Empereur n’aurait eu qu’à les observer en vision directe si le brouillard n'agissait pas comme ses yeux pour les déceler.
Il profite donc de l’aveuglement du marionnettiste au même titre que le sien pour le frapper d’un assaut double sans que celui-ci ne puisse les voir arriver, utilise la brume pour ses propres intérêts et reprend l’avantage du combat.
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Possède, Inugami-ō (B) Inuzuka – Spéciale – Taijutsu – Active Adoptant un style de combat drastiquement différent, l'utilisateur fusionne avec son compagnon canin afin de revêtir la forme siamoise d'un être hybride, au poil immaculé cerné de sigles rougeoyants. Par ce biais, il accède à un nouveau panel de techniques basées sur cette forme double lui offrant une autre paire de bras bestiaux entre l’humain et l’animal. Ses doigts deviennent griffes humaines couvertes de pelage ; ses dents deviennent crocs et ses yeux, eux, se parent de la noblesse acérée d’iris lupines.
Purifie les souillures, ô souffle vengeur (A) Bakuhatsu – Spéciale – Simple À l’aube d’une danse martiale, l’utilisateur revête chacun de ses membres d’un chakra particulier avant de presser la détonation pure et simple de l’ensemble du champ de bataille sous l’égide d’explosions contrôlées et démesurées. Ravageant ainsi non seulement ses alentours, mais également les hauteurs pour atteindre des cibles voulant se défaire de sa morsure, le souffle viendra heurter intensément chaque corps comme s'ils avaient percuté un mur d'acier ; rompant leurs os sèchement autour du point de touche, il est probable que leur respiration soit coupée de si le thorax est concerné.
Yuumagure
Aria du tonnerre (S) Kuchiyose – Simple D’un posture particulière, les membres fléchis et les poils chargés d’une intense électricité, Yuumagure révolte sa chair sous le joug des éclairs avant d’expulser un éclat de tonnerre face à lui ; et ainsi, la foudre viendra se propager dans la zone toute entière, pourfendant les silhouettes d'impies demeurés en son sein de part en part. Un déluge, qui ne laissera derrière lui que des trous béants dans les chairs laissés par un orage s’étant abattu sur une armée pour les emmener au trépas.
Technique du tour précédent ;
Loi karmique (A) Bakuhatsu – Spéciale – Simple Seimeiten crée à ses côtés une réplique parfaite de lui-même particulièrement résistante aux assauts et infusée d'une nature explosive lui permettant d'utiliser toutes les techniques de l'original faisant appel à ces dernières. Lorsqu’il est détruit – à la suite de coups trop puissants ou à la volonté de l'Inuzuka – le doppelgänger relâche une détonation massive blessant sévèrement un individu au contact. Une fois vaincu, le clone rapporte tous les détails de son expérience à son créateur.
Destruction et révolution rimaient de paire, ainsi celui qui occira l'autre connaîtrait un renouveau, que ce soit par l'ascension de son clan ou l'assertion de son autorité. Au final ils avaient beau travestir leurs actions de belles intentions, le manège des deux guerriers n'avait rien de différent des autres, ce n'était qu'un sot et égoïste combat pour défendre son pain. Que ce soit une question d'honneur ou de survie, ils n'étaient que deux âmes violentes qui pensaient avec leurs tripes et leurs couilles, en cela ils étaient ainsi comme tout le monde.
Mais s'il était agréable que d'étaler encre sur papier afin d'élucubrer sur le sens de cet affrontement, ce n'était pas tant ces réflexions qui habitaient le palais mental de l'Empereur. Ici, tout n'était qu'instinct et desseins macabres, c'était là les mécanismes d'une machine bien huilée et exhortée par le temps qui s'attardait à faire ce pour quoi elle avait été construite : Tuer.
Par plusieurs fois l'Inuzuka s'était joué de son propre jeu, c'en était lassant. Alors lorsque grâce à sa brume clairvoyante le jeune marionnettiste avait compris qu'une nouvelle silhouette était apparue sur le toit avant de disparaître mystérieusement, il incorporait également l'idée que jouer du brouillard avait également des inconvénients. Mais comme comble de malheur, c'était le son d'une détonation venant de la salle du trône ainsi que celle de la foudre qui rugit qui présageaient une fin qu'il ne désirait guère, car si sa brume le préservait d'assauts ciblés, il n'en était rien face aux attaques de zone. Il n'y avait pas alors besoin d'être béni du don de la prescience pour comprendre que face au son de cloche des portes des enfers, il fallait agir.
Par réflexe, dès l'entente de ces échos funestes, l'Empereur vint par un simple mouvement de dextre et d'un sceau situé sur son avant-bras conjurer une nouvelle escouade de pantins ; dont deux fines se portaient accrochés à son dos tandis que la troisième, plutôt pansue, prenait place devant lui. Cette dernière déployant son coude, c'est une myriade de bras mécaniques qui s'en dégageaient, se laçant les unes aux autres comme pour tresser une toile sylvestre sans trou suffisamment drue et généreuse pour dévier sur les flancs le souffle, les débris et les fulgurations électriques qui zébraient dans l'atmosphère proche. Durant les instants de cet assaut l'on pouvait percevoir les mugissements de sa défense sous la forme de craquèlements de l'ébène et des pleurs du métal qui endure. Alors ne restait-il de cette épreuve qu'une flopée de bras survivants qui pendaient telle une ossature cadavérique depuis le coude du brave pantin avant d'être relâchée. Aussi pouvait-on dévisager les quelques débris de ses précédentes marionnettes sacrifiées qui tombaient avec volupté sous les yeux de leurs cousines de "l'Unité Impériale".
Sous ce chapitre accablant, se dissipait alors la brume sous la volonté de son maître, laissant enfin à ce dernier le loisir de dévisager le nouveau minois de son adversaire du jour vers qui toute sa haine se dirigeait. Alors la trinité de pantins ainsi que leur maître prenaient paroles ensemble, partageant de nouvelle fois l'écho de sa voix au travers de ses créations, sans que l'on puisse savoir par leurs positions aléatoires et leurs atours similaires lequel était le vrai.
"C'était donc ça…"
Un être, ni totalement homme, ni totalement bête, une sorte de bâtard à la jonction entre deux races.
"Même à deux dans un corps, vous ne valez pas la moitié d'un vrai guerrier comme Shinpachi."
Mais plus que la singularité de ses arcanes Inuzuka, c'est bel et bien le spectacle de ruines qui s'étalait devant ses yeux qui lui prenait les tripes. C'est un large pan de son palais qui venait d'être détruit, la salle du trône se dévoilait alors à nu même depuis sa hauteur, dépourvu de sa chair de roche. Et si quelques malheureux eurent décider d'observer le chaos depuis le contrebas, alors ce serait une flopée de vies innocentes qui auraient trouvé la mort sous l'éclat des blocs tombant du ciel.
"C'est donc ça le "Héros Inuzuka", hein ? Un cabot susceptible qui n'a pas la décence de mener seul ses combats et qui sacrifie des vies hijin immaculées aveuglément ? Et pire que ça, tu oses invoquer de la sorte le nom des morts qui ne sont pas passés par ton glaive ? A ta propre honte tu portes également un déshonneur sans fin sur tout ton clan qui crut bon suivre t'élever à un statut de meneur. C'en est d'un ridicule accablant… "
Un fin ricanement s'échappait alors de cette équipe de mort. Il dirigeait son ire sous un dessein propre à sa malice, refreinant ses pulsions sous la simple perspective de savoir le va-t-en-guerre Inuzuka "touché" par quelques brèves mais précises paroles.
"Je pensais que la grâce de votre "princesse" était héréditaire, il faut croire qu'à force de partager la couche d'Ayuu, j'en suis venu à me faire de fausses idées sur vous..."
Après tout, le mensonge était une arme comme les autres…
"Mais soit… Passons aux choses sérieuses…" concluaient-ils ensemble.
Hanzo et ses deux pantins standards étaient en ligne, seulement espacés d'un mètre entre chaque tandis que la marionnette potelée elle demeurait devant les autres, comme une gardienne de ses pairs. Profitant que celle-ci camouflait une partie de leurs bras, les trois silhouettes fines cafouillaient alors leurs mains avant que ne s'échappe de ce petit jeu un léger nuage de fin ainsi qu'une pie au plumage d'ébène.
"CUI-CUIIIIIIIIIIIIII !"
Elle pourtant si bavarde demeurait étonnamment quiète, semblant comprendre que la situation ne se prêtait pas aux vaines paroles.
"Vas-y."
Papillonnant des ailes, elle stationnait proche de l'escouade avant d'entreprendre à pleine gorge une mélopée de pépiements incessants qu'elle déployait dans l'air. Forme de communication ? Arcane étrange ? Appel à ses congénères ? Certainement que pour la plèbe, cette étrange poésie sonnerait curieusement. Mais ça, c'était pour plus tard…
Pour l'instant, toute la fine équipe de bois s'attardait à accabler l'homme-hybride et son familier par une pluie de projectile ainsi qu'une rivière de makibichi qui inondèrent la surface restante du toit. Un avant-goût de métal pour un fin de sang.
Résumé
État de chakra : [3 S / 6 A / 3 B / 0 C / 4 D] (je réévaluerai plus tard) État de santé : Ecchymoses et légères coupures (dont certaines ouvertes à présent) sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Ardent / Tient le coup
Résumé : 1) Si Hanzo ne peut pas voir les assauts arrivés, il peut largement les entendre (détonation et foudre) / En ce sens, il invoque une nouvelle escouade de pantins (B) : Les deux pantins normaux "collent" Hanzo tandis que le pantin potelé est juste devant, ce dernier utilise une défense monocible S afin de créer un rempart dirigé vers les deux bruits et s'en défendre (Dégâts A & B vs Défense S) 3) Suite à l'assaut, la brume se dissipe et l'on peut se rendre compte que les marionnettes partagent toutes la même silhouette qu'Hanzo et tous ses atours dont ses ailes. Par la technique de dissimulation active, et par la disposition des pantins, le vrai Hanzo n'est pas discernable en l'état. Toutes ses paroles et gestes sont partagés par ses pantins. 4) En cafouillant leurs mains derrière la marionnette potelée, Hanzo invoque sa pie (A) 5) Cette dernière entreprend un chant sous la forme d'une flopée de pépiements incessants. Si celle-ci peut sembler étrange pour Seimeiten et Yuumagure, il en demeure que ce n'est pas une technique. 6) Toute l'escouade projette une flopée de projectile sur Seimeiten et son loup ainsi qu'un lot de Makibichi sur la zone du toit
PS : En l'état Hanzo peut à présent voir la salle du trône, seulement je pars de la base que le clone (Loi Karmique) qui est censé y être présent est également détruit suite à l'attaque de zone S de Yuumagure qui comme stipulé "viendra se propager dans la zone toute entière".
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Dernière édition par Shinrin Hanzo le Dim 28 Nov 2021 - 13:16, édité 1 fois
Dans un capharnaüm d'ambre et d'éclairs, le sang des survivants venait tâcher les perles de pierre du palais de leurs promesses mortelles, à travers bruine et pluie s'abattant sur ces terres impies comme les pleurs malheureux d'âmes ôtées à la chair des vivants. Témoins attristées d'un spectacle ravagé par la colère, où proches et aimés menaçaient de trouver le même sort.
Dégoulinant à l'aube d'un membre incapable de bouger, bercé par trois copies au flanc d'une âme devenue double, le son des gouttes d'hémoglobine du guerrier s'amenuisait dans un tel cataclysme, impossibles à entendre ; impossible à ramener sur le chemin de la tempérance. Averse et orage se succédaient dans cet écran aqueux où le grondement du tonnerre impitoyable réclamait rétribution du corps de l'irrévérencieux – réclamait la vengeance infâme qui lui avait été promis lors de prières.
Semblait-il qu'Amaterasu, déesse vénérée des astres, s'était cachée, elle-aussi, derrière les suppliques des cieux. Peut-être pleurait-elle, à l'image de la nature et des morts, face aux dommages qui avaient percé la chair de son plus fervent adepte ; face à la perte de tant des siens dans une entreprise qui ne désirait que vénérer leur grandeur.
Le regard de cette âme bénie vint trouver l'aube du ciel tant adoré lorsque, dans le dernier soupir crépitant de la foudre et des flammes, ce brouillard qu'il avait tant éprouvé s'offrit aux vents puissants, dissipé, ne pouvant demeurer sans le concours du chakra – ce flux si particulier qu'il fut donné en cadeau aux hommes sans qu'aucun n'en paye le prix à ton image, ô Prométhée. Et de cette simple œillade, les prunelles d'or du guerrier purent de nouveau contempler l'arche des nuages tempêtueux, percevoir, d'aise, le fasciés animal de l'âme du crépuscule à ses côtés.
Sa paume se délia du mouvement que son esprit avait voulu lui imposer plus tôt, craignant que cette bruine de malheur ne demeure plus longtemps pour offenser ses sens. D'une caresse amère sur le poil trempé de Yuumagure, Inuzuka Seimeiten lui pressa un ordre simple, bercé de ce peu de tendresse qu'il octroyait à ses bêtes. Celui de rester aux aguets ; car la fourberie de son adjuvant ne pouvait être délaissée ou ignorée, quand bien même la forme qui se révélait à lui était plus démone qu'humaine.
Désossé, décharné ; voilà tout ce qui semblait rester de l'enfant-roi, dont les chairs amoncelées sur son corps, ouvertes à vif par les filaments sanguinolents qui s'échappaient de ses plaies innombrables laissaient sous-entendre toute l'ampleur de leur douleur. De membres et de muscles, ne demeurait que l'idée grossière d'un être, donnée au guerrier à deviner sous le caveau sombre et poisseux des hémorragies qui traversaient les gouffres formés sur son corps par le tonnerre. Ses ailes, équivoques à son humanité, paraissaient faibles, rachitiques, si bien qu'elles aussi peinaient, semble-t-il, à supporter la voûte de son poids malade tant elles semblèrent... fragiles. Si fragiles qu'un croc amer pourrait les arracher de son échine et le clouer à ce sol dont il avait tant haït la compagnie depuis lors.
Les paupières d'Inuzuka Seimeiten s'affinèrent devant cette vue atrophiée d'un homme n'étant plus que l'ombre de lui-même – moins. Seule l'un de ses pantins apparaissait à ses flancs comme encore apte à combattre, boursoufflé par les mécanismes que dissimulait certainement son abdomen. Celui, doté de cette myriade de bras éveillée depuis l'un de ses membres qui s'était opposé à son offense... tandis que d'autres avaient trouvé la dissidence de son culte pour embrasser celui d'Hadès.
Le visage du guerrier pencha sur le côté, à peine, observant son adversaire sous toutes ses coutures, d'un aspect tranchant si terriblement avec l'audace de ses paroles que cela en deviendrait risible.
Par bien des fois, il ne s'était pas laissé aller aux mirages des apparences, comme lors de son affrontement contre le Kogami ; car il savait, d'expérience, que même un homme aux abois pouvait représenter un danger. Une âme n'ayant plus rien à perdre était ce dont de monde odieux portait en plus grande menace, de son être tout entier voué à la victoire, à l'absolution.
Sa voix s'éleva dans le silence survivant à leur combat, entrecoupé par les seules paroles échangées par deux adversaires deux conscients que leur joute menait, doucement, à son acte final. D'un ton se faisant simple, méthodique ; honnête, sans être marqué d'un sentiment de colère ou de haine, d'une franchise ne laissant entendre que la calme vérité de ses pensées.
« Osé, venant d'un enfant-roi sacrifiant ses troupes comme bon lui semble devant un simple petit poison. Au fond de vous, vous ne valez pas mieux qu'Enma Gozen ou que ce Kogami qui le portait tant aux nues ; gardez-vous bien de tenter une morale à autrui sans absoudre vos propres parjures. »
Son sourcil s'arqua, équivoque, d'un faciès demeurant encore légèrement penché, indifférent au sourd sous-entendu qui tamisait sa bouche.
« Je ne vous ferai pas l'affront de vous apprendre qu'une guerre ne se fait pas sans pertes innocentes. Les Shinrin plus que tout autres devraient le savoir. Ou peut-être êtes-vous si dépourvu d'expérience que c'est là votre naïveté qui parle ? »
Le guerrier souffla du nez, d’un soupir feint par ses lèvres closes tandis que son regard se détachait, une seconde, de son vis-à-vis – en cette sorte de suffisance percée par le désintérêt. Jusqu’à ce que sa langue tarie par le vice et la trahison ne prononce le nom de celle pour qui il offrirait son sang et sa vie sans détour.
Ses ambres d’or s’écrasèrent sur la silhouette de l’impie d’une dureté implacable, sa mâchoire serrée par l’aube sinueuse de la colère révérant ses entrailles. Pourtant, ses traits se gardèrent bien de le montrer ; car il en valait de ce même combat opposant leurs sangs froids que l’Inuzuka avait amorcé en premier en convoquant le nom d’un mort afin de jouer sur son esprit. D’un art de la bataille retourné contre soi, comme il ne l’avait fait envers le Shinrin tant par ses tactiques que ses paroles – et s’il devait reconnaître à cette fourberie qui était sienne d’avoir visé juste, Seimeiten ne lui offrirait pas le plaisir de contempler sa réussite.
Ses traits revinrent doucement se donner en observation à son adversaire, d’un crâne se refusant à demeurer si lassement penché par son insouciance guerrière ; comme pour montrer, en un sens, le sérieux qui reprenait ses droits sur chaque once de son corps.
Son ton, lui, se fit sans appel – tranchant, presque, bien qu’il cherchât à le tempérer par un calme profond n’étant qu’illusoire.
« Je me moque bien de qui elle désirait autrefois la compagnie. Notre clan est pour nous notre joyau ; elle sacrifierait tout pour lui, y compris sa vie, tout comme je ne le ferais. Tout comme les nôtres ne le font aujourd'hui. »
Plus que le sang battant dans ses veines à dénuer son âme de raison, c'était celui de son clan, de ses pairs, de sa famille dont l'étau de la défaite se ravirait telle un succube avide de les déposséder à cause d'une volonté imprudente, aux yeux de certains. Et pourtant... il n'y avait, en ce jour, ni l'ombre d'un genou ployé ni celui de l'abandon qui s'osait à traverser leurs esprits – vestiges d'apprentissages ancrés dans la mémoire de leurs chairs.
Par les années où, d'un jeune âge bercé dans les arts tamisant les bêtes et l'ode à ces divines Matriarches, un même enseignement avait perlé dans chaque parcelle de souvenir : la fuite est pire que la mort, pour certain – car elle avoue, lâchement, la supériorité d'un autre sur soi, passant de chasseur à proie, d'homme respecté à enfant prit en pitié. Elle n'est pour un guerrier que l'aveu sincère de son impuissance, l'ultime dépit plaçant son adversaire en vainqueur.
En passant ces portes de marbres, en imposant à son âme jumelle, Getsumen, de sceller derrière lui tout passage, l'Inuzuka avait placé entre les mains de cette jeune nivéenne le sceau de sa vie, de celle de son clan : car en aucune façon ne se résoudrait-il un jour à rebrousser chemin, à lui faire l'affront de se présenter à elle couvert de la honte d'une survie qu'un fer mortel n'avait pu laver d'honneur. Il en avait été l'œuvre de toute son existence, de la fierté impériale de la lignée courant dans ses veines ; et rien, pas même l'écho de la pluie trempant ses os ne pouvait apaiser ce soupir ancré en lui.
Un souffle s'échappa de ses lèvres lorsque ses yeux se hissèrent jusqu'à la silhouette de son adjuvant, comme s'il furent à eux-seuls porteurs des vérités de ce monde, au creux des dorures de son regard.
Le vent tambourinait contre les renforts de pierre de ce palais perdu, longeait les débris d'un monde absout par le capharnaüm d'explosion, d'éclairs et de bois ayant déversé la fureur de leurs invocateurs sur ces terres ; et pourtant, un silence proche de l'accalmie semblait s'être installé.
Un silence traduisant ce que tous deux savait d'ores et déjà, que le ton soupiré du guerrier formula à la réalité.
Lui aussi. Pour cette ode, pour elle, pour son clan... Inuzuka Seimeiten absoudrait jusqu'à la dernière goutte de ce cadeau de vie qui lui fut offert, jusqu'à la dernière parcelle de volonté qui animerait son corps, quitte à ce que le flux divin du chakra n'emporte avec son absence le souffle d'existence qui révoltait son corps. Alors, tandis que son opposant formulait les signes invocateurs d'un nouvel être à ses côtes, les doigts du guerrier, eux, vinrent se tremper du sang qui tâchait l'un de ses bras autrefois humain, fendu sur la longueur, s'imprégnant de ses reliefs vermeils.
De cette main hybride, un trait d'hémoglobine fut tracé dans le creux de la paume de sa jumelle appartenant à sa chair, semblable à celui qui affublait son membre inutilisable ; sa voix s'éleva, grondante tel le tonnerre qui avait frappé ces terres autrefois, sourde à tout murmure n'étant pas celui de la mise à mort.
« …Viens à moi, âme de l’aurore. »
À tout astre revenait son opposé, son complémentaire.
« Hinode. »
Une fumée de nacre cerna les flancs d'Inuzuka Seimeiten, repoussant sous son passage fougueux ce qui ne fut que quelques minutes plus tôt l'orfèvre de la bruine – et d'un hurlement fendant l'air, le poil nébuleux d'un loup se révéla à la vue de tous, marqué des tatouages propres à l'étoile si ardemment vénérée. Bercé par la présence de son alter ego, Yuumagure sembla faire fi de la fatigue qui amenuisait ses muscles, écartant à peine ses membres, ployant l'échine comme s'il était prêt, par cette simple prestance, à convoquer une énergie retrouvée du creux de son âme ; et s''il lui fut un jour prêté des traits d'homme si faible, peut-être l'arche de sa gueule aurait pu se tordre en un sourire narquois.
D'une telle audace, l'éphèbe du clan des bêtes ne pourrait se tarer de son acabit. Une gerbe de sang trahit ses lèvres, crachée involontairement du fin fond de ses entrailles – et s'il n'était pas parvenu à retenir son corps de chanceler davantage, peut-être aurait-il dû poser un genou à terre, empêché de grâce par sa fierté. L'hémoglobine dégoulina de son menton, de sa gorge tandis que ses yeux d'or dardaient implacablement l'Empereur Shinrin de leur dédain, comme s'ils furent forgés dans le plus pur des joyaux.
Il pouvait sentir l'un de ses quatre bras hybrides trembler, son échine refuser à se redresser sous sa volonté si bien qu'il lui fallut pousser son corps à l'extrême pour retrouver la dignité d'un monarque dont le dos ne saurait être courbé. Inquiets, de concert, les attentions conjuguées des astres vinrent trouver le fasciés de leur maître où la fatigue se lisait sur son visage telle une amante revancharde.
Son organisme maudissait ce flux de chakra qui avait révolté son système de sa perte, maudissait l'énergie déployée à tant d'offenses, si bien qu'une fusion telle ne pouvait demeurer ; il le savait. Alors, lentement, un mudrā fut formulé de deux paumes, préparant une sourde contre-attaque avant de libérer le corps d'Amatsukami de cet étau de chair humaine dans un faible nuage opaque.
L'animal vint siéger aux côtés de ses pairs, de son seigneur, tandis que l'être affublé d'ailes ponctua cet instant de faiblesse de ses pépiements insupportables, d'un chant loin de la mélodie, loin de la normalité ; étrange, dissonant... suffisamment pour que ce guerrier si profondément ancré dans les arts illusoires ne plisse ses sourcils sous l'égide de la suspicion. Ses iris passèrent du pantin décharné au Shinrin, à sa pie tandis que son seul bras viable essuya le sang de ses lèvres sous le passage du tissu de son kimono.
Ses sens en alerte, ses doigts se préparèrent, en un sens, à formuler le signe de la libération si d'aventure une quelconque irrégularité se présentait à ses pensées – mais d'aucune ne s'osa à cet affront, quand bien même les secondes s'écoulaient et que les marionnettes ne projetaient projectiles et armes de jets à leur encontre.
Son attention s'écrasa sur chacun de ses partenaires, leur pressant d'un soupir de leur confier ce qu'il redoutait : que l'un d'eux ait été prise pour cible à sa place. Mais en observant ainsi les deux soleils se jeter au-devant du métal pour en bafouer la présence, d'un mouvement de la queue, de griffes et de crocs, parjurant kunaï et makibishi dans les entrailles d'un palais décharné, semble-t-il qu'il obtint sa réponse.
Il ne lui suffit que d'une œillade à son âme autrefois jumelle, d'une même question imposée, pour reconnaître qu'il n'en fut rien pour lui non plus ; et si un vent d'accalmie vint apaiser sa hâte, elle fut bien vite remplacée par sa consœur, née d'ironie, de sarcasme et de dédain. Un rire lui échappa, même, tant il réalisait amèrement que ce moment d'égarement aurait pu lui coûter bien plus cher si l'enfant-roi ne s'était pas contenté de menu fretin.
« Voilà dont une autre de vos ruses. », murmura-t-il pour lui-même.
Ses prunelles d'or vinrent se plonger dans ce spectacle rachitique qui faisait tant horreur à sa conscience, dont l'âme de son clan réclamait le sang et le goût du fer sur leurs langues ; et d'une voix s'élevant, inquisitrice, Inuzuka Seimeiten prononça pour l'unique fois le nom de celui qui fut son adversaire, d'une proposition dont il connaissait toute l'importance, tous les sous-entendus.
« D'un guerrier à un autre, Shinrin Hanzo... »
« Fuyez. »
Une main fut apposée sur le crâne d’un familier fidèle, un ordre fut imposé à un autre ; et d’un hurlement conjoint, l’un d’entre eux offrit son cri en passerelle pour les dons de son maître, tandis que le second révoltait son poil sous l’égide d’une terre rocheuse allant enterrer les cieux de la présence d’un millier d’épieux. Attentant d’abord à l’arche des nuages et à leurs pleurs incessants, chacune de ces lames vint darder la seule silhouette qui perlait en offense par sa présence – celle d’un homme dépossédé à ses yeux du titre d’Empereur par ses paroles, où, si impensable fut la fuite, elle ne révélait pour lui que la seule issue vers la survie.
Lorsque la mélodie de l’astre du jour perça une fois encore le torrent diluvien de cette outre-tombe, ces épieux avaient cerné sa silhouette sous chaque angle qui leur était donné d’occire pour s’assurer de leur avènement ; et tel un seul homme, ils fendirent l’air pour trouver, à défaut de ses caresses venteuses, celles organique de ses chairs, s’empalant les unes sur les autres jusqu’à forger le seul mausolée caverneux auquel l’impudent pouvait prétendre.
Et lorsque leurs morsures s’apprêteraient à assiéger ses muscles rachitiques, le hurlement d’une bête aurait tâché de meurtrir la psyché de cet adjuvant commun, inversant membres et perception – de ce qui fut dextre devint senestre, de ce qui fut haut devint tréfond, si bien que pour un être maniant la précision de ses pantins comme sa plus belle arme, elle serait aujourd’hui aussi désaccordée, irrégulière, empêtrée à l’image de ses mouvements à venir. Pris de court à l’instant précis où se protéger deviendrait non pas une opportunité, mais un besoin vital, Seimeiten imposait en ce jour à l’enfant du bois l’injonction d’un ordre divin.
Que les faibles s’agenouillent.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Yuumagure
Hinode
Seimeiten répond à Hanzo après que la brume ne se soit dissipée. En réalisant que le Shinrin en arrive à de telles paroles, il laisse sous-entendre qu’il sait d’ores et déjà que cet affrontement est terminé avant d’invoquer le second membre de la course solaire à ses côtés (日の出 Hinode — Au lever du jour).
En guise de réplique, il lie ses paumes sous un mudrā avant de rompre son active (Possède, Inugami-ō) afin de réaliser des tactiques futures nécessitant son chien-loup et à cause de la dépense de chakra qui met à mal son organisme.
Lorsque des projectiles sont projetés à leur encontre et que le caquètement de la pie lui paraît étrange, Seimeiten s’apprête à formuler le mudrā du Kai, avant de tiquer ; sa vision des choses lui semble inchangée et il ne ressent aucune douleur mentale. Il questionne chacun de ses loups sur leur état et comprend qu’il s’agissait d’une ruse – lui-même manieur d’illusions – tandis que Yuumagure et Hinode parent les armes de jet avec leurs queues, griffes et crocs en les repoussant volontairement loin de leur position.
Lors de son signal, d’une main posée sur sa tête, l’animale hurle tandis qu’Hinode élève des lames de terre dans le ciel qui s’effondrent sur sa position pour achever l’Empereur (Venge, ô Auguste déesse). Seimeiten utilise ainsi le cri d’Amatsukami comme vecteur pour l’une de ses propres illusions, considérée « mortelle » pour un marionnettiste, qui servira à déstabiliser profondément en inversant ses mouvements dans l’objectif clair de fausser la défense qu’il aurait pu opposer à son assaut (Névrose souveraine) juste avant que celui-ci ne fasse « mouche » et le prendre de court.
Ces deux assauts ont lieu au même moment, de sorte à ce qu’Hanzo ne réalise l’effet du Genjutsu que lorsque se défendre des épieux de roche ne devient un besoin imminent, juste avant qu’ils ne l’empalent.
Au milieu de son offensive, Seimeiten glisse une adresse à son adversaire : celui de fuir tant qu’il le peut encore, en acceptant sa défaite.
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Possède, Inugami-ō (B) Inuzuka – Spéciale – Taijutsu – Active Adoptant un style de combat drastiquement différent, l'utilisateur fusionne avec son compagnon canin afin de revêtir la forme siamoise d'un être hybride, au poil immaculé cerné de sigles rougeoyants. Par ce biais, il accède à un nouveau panel de techniques basées sur cette forme double lui offrant une autre paire de bras bestiaux entre l’humain et l’animal. Ses doigts deviennent griffes humaines couvertes de pelage ; ses dents deviennent crocs et ses yeux, eux, se parent de la noblesse acérée d’iris lupines.
日の出 Hinode — Au lever du jour (S) Invocation Kuchiyose – Simple Invocation double de la course solaire, Hinode est un loup revêtant les traits de l’aurore, au pelage sombre marqué de vert. Loin d’être plus grand que la plupart de ses pairs, son cuir épais trahit toute son expérience du combat, apte à encaisser l’impact d’assauts majeurs portés à son encontre. Si ses crocs et ses griffes particulièrement acérées peuvent sembler être le fer de lance de ses aptitudes, il en est tout autre ; car sa véritable force se tient dans les illusions dont il assaillira son adversaire. Ainsi, c’est pour lui un véritable art que de jouer de la perception de ses cibles tant par leur esprit que dans la réalité, en dissimulant aisément sa silhouette et maniant ses sens exacerbés.
Névrose souveraine (B) Inuzuka – Destruction – Simple L’utilisateur, lorsque son partenaire hurle, utilise ce biais comme passerelle entre réalité et illusion afin de plonger son adversaire dans un mirage en lui faisant croire que, progressivement, ses traits humains se déforment en ceux d’une bête irréelle et sortie d’un cauchemar et que le son du loup ne change en celui d'un battement de cœur, attestant de l'illusion. Lorsque sa cible s'en trouve victime, elle se verra comme fauchée ; ses membres agiront à l’encontre de sa volonté et se mouveront dans le sens inverse à celui qu’il leur aura commandé d’agir. Par exemple, se déplacer vers la gauche résultera d’une marche vers la droite, élever un bras lèvera une jambe, etc. Si cette illusion n’a d’effet puissant que lorsqu’elle est utilisée, il n’est pas impossible que ce manque de coordination puisse perturber sa victime lors des secondes s’écoulant après sa rupture, rendant les actions de son adversaire bien plus compliquées à calculer pour lui-même le temps d’un instant.
Hinode
Venge, ô Auguste déesse (S) Kuchiyose – Simple En intensifiant les lueurs de son pelage, l'Invocation gorge son poil d'une profonde onde de chakra éveillant les reliefs de la roche depuis sa silhouette. La pierre s'élève dans les airs sous des aspects d'épieux menaçant les cieux, vastes lames titanesques, avant que ces dernières ne pivotent en direction d'une seule et unique cible, la dardant de tous les côtés ; du ciel comme du sol, de ses flancs comme ses arrières... avant de s'abattre sur elle dans un Armageddon vengeur de ses offenses. Ces lances terrestres s'enfoncent dans ses chairs de part en part, aboutissant à l'opposé de ses entrailles. Le choc de ces impacts conjugué tâchera de rompre l'ensemble des os de la victime, pourfendre ses organes en s'amoncelant ; jusqu'à ce que l'apparence de son corps ne soit celle d'une caverne rocheuse semblable à celle où Amaterasu fut un jour enfermée.
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Dernière édition par Inuzuka Seimeiten le Lun 3 Jan 2022 - 19:09, édité 1 fois
Pour un homme chien, le héraut Inuzuka avait un bon bec, piaillant inlassablement ses invectives et provocations qui rimaient en accord avec cette ribambelle d'assauts aussi éreintants les uns que les autres. Alors tandis qu'il liardait sur sa marionnette sacrifiée qui dépérissait lentement vers le sol, l'Empereur comprenait qu'ils n'avaient que bien trop fait durer ce combat.
"J'ai beau être le maître des pies, il faut croire que c'est toi qui piaille le plus. Tu n'es qu'une petite coureuse de remparts qui s'égosille à cancaner de pauvres inepties. Tu auras beau citer le Valeureux, Akira ou encore Gozen, ce qui m'irrite le plus dans tes paroles, c'est le son de ta voix."
Balayant d'un coup de main sa mèche tandis qu'il liardait sur la nouvelle invocation de son archennemi, il concluait dès lors :
"Tu n'es rien pour moi, si ce n'est qu'une fétide et pestilentielle congrégation de vapeurs. Alors ramasse cette langue un peu trop folle et abrège, je n'en ai pas fini avec toi, "sol-dat"." fusait-il avec une intonation particulière sur les deux dernières syllabes.
Constatant les prémices d'un assaut Katon, ne souhaitant pas risquer de nouveau de briser le bois d'un de ses pantins, c'est sans attendre et sans geste apparent que de sa peau germait de nouveau de fines écailles qui, s'agglutinant les unes aux autres formaient d'imposantes plaques de chitine sur lesquels les quelques rayons du soleil venaient sublimer les reflets cobalt.
De la même manière, c'est dès les premières bribes du chant du loup que le Shinrin unissait ses mains à présent serres afin de conjurer une technique de rupture : Kai. Car utilement venait-il de deviner la stratégie de son adversaire qui n'était d'autre que la sienne également. Si l'un usait de son loup, l'autre usait de sa pie. Il apparaissait bien clair qu'un simple assaut Doton frontal, de surcroit de cette distance n'aurait-il suffit à causer du tort à Hanzo, et ça Seimeiten le savait très bien. Le genjutsu était donc sa ruse, et fort heureusement la position aérienne, le temps de trajet et la nature même des pieux avait laissé suffisamment de temps à l'Empereur pour conjurer son armure dans un premier temps avant de rompre le charme avec un mûdra déjà prêt.
Dans un vacarme assourdissant pouvait-il alors concevoir la puissance des lances se confronter à la solidité de sa seconde peau divine, chacune d'entre elles tentant de défier le légendaire contre le légendaire, pour que la finalité ne soit un simple match nul et que les plaques fissurées de chitine ne viennent accompagner les débris fragmentés de roc dans leur chute.
En bon comédien l'Empereur se laissait alors tomber, comme épris de douleur, comme aux portes de la mort, feintant le succès d'un assaut au demeurant puissance mais qui ne suffit pas à avoir raison de lui. Ses marionnettes collaboratrices suivaient le même chemin tandis que sa pie elle continuait sa mélodie avec des airs inquiets, ses yeux traduisant l'épouvante.
A chaque bouffée d'air le Jinchuuriki tentait d'apaiser son animosité et celles des 2 autres esprits qui composaient son être. Il avait comme l'impression de se retrouver à évoluer sous l'eau depuis le début, comme si en apnée il luttait pour rejoindre le ciel et ne pas s'abandonner aux abysses bouillonnant qui composent son Moi le plus pur, le plus sauvage. Il semblait regrettable que nulle concession n'était envisageable pour joindre sa nature de Démon à cet "Empereur" qu'il souhaitait être, car à force de nuits d'élucubrations il en était venu à être lui-même envieux de la vision pacifiste de Yahiko, s'imaginant par-delà quelques songes que lui aussi pouvait peut-être tout régler en épargnant tout le monde ? C'était bien là un égarement certain et un grave faux pas, car oui, nul n'échappe à sa propre nature. Fut un temps où il aurait raser sans ambages ce palais pour terrasser son ennemi féral sans nullement considérer les dégâts collatéraux, ces "gens". Pfff… regrettait-il.
Il avait suffi à l'acteur-pantin de quitter le champ de vision de Seimeiten et de ses loups pour cesser la mascarade et rejoindre à quelques coups d'ailes la paroi du bâtiment.
Mains sur la froide façade, il était l'heure de se reconnecter avec le don que Meramera lui avait octroyé : celui de la destruction.
"Tréfonds éveillés, manifestez-vous." chuchotait-il, convoquant les enfers.
De là sonnait le branle-bas du bâtiment tout entier qui semblait se mouvoir comme épris d'une sensation désagréable. Les murs, le sol, le toit, tout se mouvait sous l'ordre du maître des lieux, c'est un véritable séisme qui prenait aussi bien racine du sol que de la bâtisse, exagérant ainsi les fissures déjà présents suite aux diverses explosions et éclairs qui avaient grandement fragilisé la structure qui se morcelait avec aisance ne laissant nullement l'occasion de se mouvoir aux âmes perdues qui n'avaient pas quitté le lieu, sacrifiant ainsi ces "martyres" qui donneraient ainsi leur vie afin de parachever les désirs morbides de leur Empereur.
Ebranlant et effondrant en premier les étages supérieurs, c'était après au tour des charpentes initialement préservées de joindre la danse, venant ainsi abattre sur les malheureux des rustres et lourds pans de roc. Le diable espérait ainsi emporter le nuisible et ses familiers, les faisant tomber dans un premier temps avant que leur future sépulture ne vienne écraser leurs squelettes. C'était morbide, c'était ignoble, c'était Hanzo.
Son méfait accompli, se préservant de sa propre infamie il battait des ailes en arrière de nouveau, se mettant en retrait dans le ciel à quelques dizaines de mètres avec sa pie chanteuse et sa suite de pantins afin de lorgner sur son crime avec le regard d'un homme accompli. Craintif demeurait-il, maintenant un mûdra de rupture comme par crainte de se voir victime des illusions de son compère.
La brume écarlate de la haine avait complètement voilé sa vision. Son sang bouillonnant ne voulait se morfondre dans ses veines, il avait soif de liberté, de la liberté de meurtrir et de dominer, il était tel une ode au massacre, pulsant à un rythme effréné, lui laissant dans la bouche l'amère goût des dernières bribes de raison dont il n'avait pas su se débarrasser. Là était le vrai Empereur, sous sa plus pure forme.
Résumé
État de chakra : [4 S / 7 A / 4 B / 0 C / 4 D] (preneur de votre évaluation si jamais) État de santé : Ecchymoses et légères coupures (dont certaines ouvertes à présent) sur tout le corps pas totalement refermées - Sévère trauma sur une partie de son corps (secret) État mental : Ardent
Résumé :
1) Hanzo est à une bonne portée de Seimeiten est dans les airs. La technique "Venge, ô Auguste déesse (S)" prenant naissance depuis le sol et nécessitant de d'abord cerner Hanzo avant de l'aborder lui laisse alors largement le temps de conjurer sa "Cuirasse Chitineuse Démoniaque (S)" avant d'être menacé par le Genjutsu qui comme précisé est conjuré "juste avant que celui-ci (l'assaut Doton) ne fasse « mouche »".
2) A l'écoute du chant du loup donc, Hanzo active rapidement un "Kai (B)" afin de s'en débarrasser au moment opportun. Je pars qu'étant donné qu'il utilise exactement le même procédé avec sa pie, il est aisé pour lui de déterminer la nature de Genjutsu de cette manœuvre, l'utilisant de la même façon et sachant pertinemment que Seimeiten ne s'évertuerait pas à faire un simple assaut qu'il pourrait aisément contrer. [Pareillement, il s'agit là du même réflexe qu'a pu avoir Seimeiten face au chant de la Pie]
3) Libéré du Genjutsu, parant avec son armure le Doton, Hanzo feint d'être atteint par l'assaut afin de laisser tomber au sol, feignant également le même procédé avec ses pantins. Sa pie elle demeure stationnaire, continuant son chant factice.
4) Une fois hors du champ de vision de Seimeiten (voir schéma), il arrête sa comédie afin de rejoindre la paroi de la bâtisse et conjurer une "Secousse Sismique (A)" qui aura pour but d'écrouler le bâtiment et d'écraser par la même occasion Seimeiten : a. Sur le schéma, en jaune la partie considérée comme "grandement fragilisée" qui s'écroule en première, emportant dans l'idée Seimeiten et sa troupe > Je considère personnellement que face aux vibrations conséquentes il n'est pas possible de se mouvoir sans tomber et encore moins de conjurer un jutsu par des moyens conventionnels, bien sûr la décision finale revient au Modérateur) b. Sur le schéma, en vert, la partie "épargnée" qui s'écroulera après l'effondrement de la partie jaune, n'ayant pas un support suffisant pour contenir les vibrations du jutsu. Après avoir suffisamment maintenu sa technique, Hanzo lui s'éclipse pour reprendre une grande hauteur et avoir une vue complète sur la scène, se dégageant d'un possible nuage de poussière et maintenant un mûdra de Kai, dans le doute.
PS: Pour l'utilisation d'une armure pour contrer l'assaut 360° Doton, je me base sur la réponse à ma question technique ici qui stipule que ce genre de techniques fait des dégâts x-1 sur tous les côtés.
Je reste toujours disponible si questions ou autres, vous pouvez m'envoyer moi un fax ou un pigeon. Cordialement
Peut-être était-ce cet espoir vain qui avait fourvoyé le guerrier, que de croire qu'il se tenait face à un homme ayant... ne serait-ce qu'un fragment de cet impérial pouvoir dont il avait dépossédé le trône. Que de penser, qu'aussi profondément enfoui dans les limbes de son propre déshonneur, nul Empereur ne s'oserait à rompre ce qui était la manifestation même de sa poigne sur les braises d'un Feu ne demandant qu'à brûler pour la bataille.
Peut-être était-ce la naïveté que de le penser suffisamment conscient de l'irrégularité de ses faits, l'incohérence de ses propos pour qu'il ne puisse se résoudre à perpétrer ce qu'il avait osé lui reprocher. Mettre en gage l'existence d'inconnus, d'hommes et de femmes n'ayant nulle providence dans ce conflit.
Inuzuka Seimeiten ne put distinguer ce qui le surpris le plus, sous les caquètements de son oiseau de malheur dont il demeurait perpétuellement inquiet de ses retombées pouvant trouver le propre de l'illusion. C'était-là, certainement, le seul point commun qu'il craignait qu'il ne les lie : de ce savant choix que de reposer sur leurs compagnons pour ôter l'attention de leurs adjuvants. De s'en servir que de passerelle entre le monde des rêves et celui de la réalité. S'il en était capable... l'enfant du bois l'était tout autant.
Mais s'il fut certain d'une chose, au cœur de cette misérable déception...
C'était ce goût, d'un pathétique flagrant que sa riposte laissait dans sa gorge.
Ses appuis se rompirent dès lors que le plafond de ce bâtiment ne se mit à trembler sous le désir de l'hôte, d'un effondrement poussant son poids à agir contre lui-même, contre les âmes lupines qui avaient su trouver ses flancs. En les poussant ainsi dans l'ombre menaçante d'une chute qui les avaient ôté, du même fait, de l'irrégularité du sol et des murs, Shinrin Hanzo venait de leur conférer une porte de sortie qu'il ne pouvait imaginer.
Car pour prodiguer les déflagrations providentielles d'un tout autre pouvoir, Seimeiten n'avait besoin de trouver le concours de la terre. Il n'avait besoin que de celui de l'air pour faire détoner l'ensemble du plafond s'effondrant sur eux à leurs suites ; pour souffler, d'une explosion cinglante, les débris qui voulaient attenter à leur vie, les ensevelir dans un caveau sans nom ni honneur.
D'une danse martiale revêtant la noblesse de son lignage, l'enfant des bêtes laissa son corps vriller au gré de ses pas irréels. Déporter, au terme d'une combustion, toute menace qui gardait tant les flancs de ses plus fidèles alliés que les siens – et si certains éprouvèrent les douleurs de l'atterrissage, aucune ne fut suffisante pour les empêcher de redresser leur divine échine face à leur adversaire commun.
Le tintement des geta du guerrier trahit son arrivée dans cette salle du trône où leur joute avait débutée. Où, semble-t-il, elle était vouée à se finir : mais de cet assaut ayant voulu bafouer le courroux d'un autre, son corps du en éprouver la dureté. Une gerbe de sang s'échappa à nouveau de ses lèvres pour tâcher le marbre faisant face au siège de l'Empire. Ses yeux se fermèrent d'une force impétueuse, maugréant un râle trahissant la douleur qui imprégnait son membre meurtri que les mouvements soudains qu'il avait imposé à ses explosions n'avaient fait que blesser davantage.
Sa vue se troubla, l'espace d'un instant où le museau d'Amatsukami voulu soutenir le bout de ses doigts ensanglantés, sans savoir qu'aucun signe de vie ne pouvait transparaître de ces chairs sans qu'un soin ne leur soit apporté.
Pendant une seconde, ses genoux voulurent fléchir ; mais de ce maigre fragment de volonté qui demeurait à sa conscience assourdie par la souffrance, sa fierté le lui refusa. Son pied avança d'un pas comme pour l'en empêcher, pour s'élever, à nouveau, noble comme le lui dictait son clan.
Mais lorsqu'il vit l'ombre menaçante d'une vague s'écraser au loin sur les flancs du cœur du conflit, ce ne fut pas l'affliction de ses blessures qui emplit ses pensées.
Ce fut l'inquiétude, pleine et entière, de ce qu'il avait pu devenir de sa tendre protégée.
La future Matriarche.
***
Il y avait de ces rencontres qui n'étaient nullement présupposées, nullement désirées : mais placée, sur le chemin de sa vie, par les cieux souhaitant voir les irrévérencieux ayant osé meurtrir leurs protégés bafoués de leurs droits, de leurs pouvoirs. De créer une union où se mêlaient l'autrefois et l'aujourd'hui.
De placer une jeune femme sur le sentier que parcourrait le fils de cette Matriarche à laquelle elle avait succédé.
Dans le cœur des terres du Bois, un envoyé déchu de son rôle avait trouvé un exil amer, bafoué de ses lettres de noblesses dûment acquises. Avait appris, aux revers d'une missive encrée par l'un des siens, les événements que les Flammes avaient instiguées sous l'aube d'un nouvel Empire. Une traitrise, confiée par un autre fragment de son âme que l'enfance avait élevé à ses côtés.
Mais lorsque les orbes bercés de noblesse du guerrier trouvèrent celles parées d'un ocre propre à leur lignage... tous deux comprirent.
Il n'y avait nul hasard lorsque Dieux intercédaient pour leurs désirs en les couvrant de leurs faveurs.
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À l'ombre projetée par les flammèches d'un feu de bois, ô combien modeste, mais suffisant pour deux âmes ayant arpenté ces terres comme celles d'un renouveau, le silence s'était fait roi, avait longé le visage de ces enfants des bêtes de ses lueurs d'argent, sous le couvert d'une lune ronde appelant à la chasse.
Une voix s'était élevée dans la quiétude du soir, où les loups, eux aussi, avaient trouvé le sommeil, leurs crânes reposant sur les flancs de leurs maîtres, sur cette herbe humide tenant tant d'odeur de ce si beau monde.
« Me pense-tu trop orgeuilleux ? » « Non. »
Un regard fut élevé sur les traits du guerrier, où les marques de leur clan siégeaient sur ses joues comme sur les siennes, peintes avec tant de fierté. Tant de reconnaissance.
« Pas après ce qu'il a fait. Ce qu'ils ont fait. »
Bien trop d'âmes avaient bafoué ces armoiries de déchéance, de honte, de massacre. Cela devait cesser.
Mais quand bien même Inuzuka Seimeiten était conscient de ses capacités, galvanisé par cet ode silencieux qu'il prêtait à celle qui avait pourtant abandonné les leurs, par la présence de non pas un, mais trois gardiens à ses flancs adjoignant leurs forces aux siennes... malgré tant d'aubes où ils avaient prouvé, arraché au prix du sang et de la guerre la place qui leur revenait... la vision de cette miraculée avait de ce don-là, que de susurrer à son esprit que sa chance finirait par s'épuiser, un jour.
Que peut-être, ne pourrait-il pas l'emporter. Et si cela devait advenir, s'il était mit face à ses plus grandes craintes... il lui faudrait assurer sa sureté, quitte à se défaire de ses plus grands soutiens. Celle qui représentait l'espoir de tout un peuple... l'enfant des bêtes devrait tout lui concéder, même sa vie.
Une réalité, si amère sur sa langue.
« Si je ne peux vaincre l'Empereur Shinrin, obtenir ce que notre peuple réclame de lui, Meian... »
Ces iris d'or, propres aux fauves qui signaient la marque de leur clan, s'ouvrirent à demi sur les nobles reflets des flammes... là où une ombre résignée dansait dans leur cœur ardent.
« Tu devras les guider. »
Le feu crépita, doucement, tel soupir annonçant l'onde de son devoir. Amatsukami glapit sur son flanc, poussant une main salutaire à guider sa chaleur sur son museau, gratifier ses oreilles d'un passage affectueux sans que son regard ne s'ôte de son poil rendu rougeoyant par les cendres réverbérant leurs lueurs.
« Emmène-les loin des terres du Feu, loin ce qui les a tant meurtri. Prends ma place... et sois leur égide. », souffla-t-il.
Sa dextre se retira du pelage de son compagnon, amenant chacun de ses coudes à reposer sur l'ossature de ses genoux ; ses paumes à se lier ensemble dans le vide où ne trônait que des bûches cramoisies.
« Si les deux gardiens des astres se montrent à toi au cœur de la civile, tu sauras qu'il est temps pour eux de survivre. »
L'Enfant de la Roche lui répondit sans détour, d'un ton qui ne laissait place à aucun appel, aucun doute. L'implacable, qui devint le propre du survivant.
« Je ne t'attendrais pas. » « Non. »
Ses yeux trouvèrent les siens, d'un or divin se mêlant à l'encre dissimulé sous les paupières de l'ancienne Matriarche.
« Je mourrais avec ceux que nous aurons laissé derrière nous. »
Ses prunelles se fermèrent, de cette dureté qui n'avait d'autre égale qu'une ire contenue malgré elle dans une cage faite de chair et de sang ; que ce cœur battant de fougue et de vengeance.
***
Les genoux du guerrier se délièrent, dans un mouvement lent, convoqué par les dédales d'une colère assagie par la résignation. Du spectacle latent du cœur d'une guerre civile meurtrie par deux camps vouant leurs âmes à la victoire, ses yeux se détournèrent, furent occultés par ses paupières lors d'un instant où la quiétude du sang froid devait guider ses pensées, quand bien même il ne pouvait se permettre une seconde d'inattention face au combat qu'il avait lui-même à mener.
Mais pour la lignée de leurs Matriarches, pour s'assurer de leurs bien-êtres... il était prêt à tous les sacrifices.
« ...Yuumagure. »
Les perles dorées du guerrier s'arrêtèrent sur la silhouette de l'un des gardiens des astres, d'un air mélancolique berçant ses iris comme s'il le contemplait une ultime fois ; comme si son ordre prenait le versant d'au revoir qui jamais n'avaient été prononcés autrefois.
« Va en quête de notre Matriarche. Protège la de ton sang s'il le faut. »
Sa seule paume capable de se mouvoir vint trouver les lueurs rougeoyantes de son pelage, caressa, sous la pulpe de ses doigts, la mâchoire, puis le crâne de cet être qui n'avait jamais quitté son flanc depuis qu'il lui avait été conféré la souveraineté.
« File aussi vite que le vent ne te portera. »
D'une dernière révérence, la bête laissa son échine ployer face à l'humain, laissa le sommet de sa tête trouver le visage tâché de sang de cet invocateur tant chéri... d'une seule seconde où il s'accordait la possibilité de déchoir à l'imminence de ses paroles.
Lorsque le contact de son poil quitta sa chair dans un souffle, le tonnerre de sa course se serait mêlé au tourment des âmes ayant protégé son affrontement depuis tant de temps.
Désormais... Shinrin Hanzo pourrait se tarer de détenir toute l'attention du guerrier ; car lorsque ses chevilles se détournèrent de l'ombre de la guerre civile pour darder celle où s'était dissimulée le félon pour tenter de lui échapper, ce n'était ni l'enfer, ni la mort que les prunelles de Seimeiten lui promettaient silencieusement.
C'était la perte, immuable et définitive, de ce qui avait un jour fait de lui un Empereur. Quand bien même n'avait-il encore échoué dans son combat, ses actions, comme ses actes, lui avaient arraché la reconnaissance des siens, avaient poussé les clans du Feu à s'opposer les uns aux autres, si le guerrier en croyait les abeilles qui ne cessaient de tourbillonner à l'extérieur du Palais à l'image de toutes les vilénies que Fukuo avait pu fomenter de sa vie.
« Peut-être ne l'avez-vous pas encore compris. Peut-être ne le comprendrez-vous jamais. », murmura-t-il, résigné à l'indécence de cet homme.
Le respect ne se devait pas. Il s'acquerrait. Il est ce savant mélange d'amour et de loyauté, cette douce denrée que seuls les conquérants taillent de leur plus belle orfèvre. En chassant les siens loin de ses terres, en plaçant un irrévérencieux à la place qui revenait de droit à leur honneur, en mettant à prix la tête de leur adorée à prix fort... l'Empereur avait perdu le premier.
En s'emparant du bijou de leurs traditions, de cette ferronnière traçant l'égide de tout leur lignage, l'enfant avait perdu le second.
Le maître marionnettiste ne gouvernerait pas en despote. Il ne le pourrait que d'une seule façon : en ouvrant sur le monde les œillères que la mort de son frère avait placée sur son visage énucléé de tout discernement.
Le deuil avait de cela que de rendre un homme fou de douleur, fou d'irrationalité pour ce monde qui ne trouvait pour lui plus aucun sens, plus aucune destinée. Peut-être ce soldat, dans son univers fait d'onirisme, avait entrevu pour lui les dorures du pouvoir gravées à même sa chair. La grandiloquence des lauriers revenant à un guerrier, l'opulence des richesses, la démence que l'omnipotence apportait avec elle.
Mais il l'avait prévenu.
Tout rêve prend fin, lorsque le rêveur s'éveille de son songe.
Sa paume s'imposa sur le crâne de l'astre de l'aurore, ses genoux fléchirent, finement, de cette détresse qui n'avait nul droit de régir ses membres. De cette attitude de chasse, d'un guerrier épiant sa proie de ses prunelles devenues félines. Une proie devenue faible, distante, si bien qu'elle se refusait à tempérer sa colère pour l'emporter face à lui, dusse-t-elle détruire le symbole même de son pouvoir dans cet échiquier de vengeance. Un palais qu'il ne lui revenait pas de posséder.
« Hurle, Hinode. »
Un cri céleste perça la voûte du ciel, d'un concentré d'ire que nul ne semblait pouvoir empêcher de s'écraser sur les flancs des irrévérencieux ayant osé s'en prendre à son âme gardienne ; et en écho à son appel bestial, le courroux du tonnerre crépita sous l'onde de son poil comme si cette bête elle-même devint la source de son pouvoir. Les éclairs fusèrent hors de son pelage, projetés au-delà de ses flancs pour meurtrir ces âmes dont les piaillements n'avaient pour eux que le pathétique qui leur avait été offert, tel un sceau brûlant marquant les faibles à la naissance. L'onde des nuages se noircit sous leur passage, chassant rémanences de brume comme de poussière, bafouant les cendres d'un palais ou du bois sacrifiés pour des marionnettes dont il ne demeurait aucune relique. De cet assaut, ne résultait aucun objectif, aucun devoir qui n'était celui de l'absolution : que de dévorer, sous leurs mâchoires impudentes, les membres de ces déviants pour leur priver de leur contrôler.
Celui de convoquer la souveraineté de la foudre sur leurs mouvements à défaut de celle de leur esprit, leur ôter ce qui était de si primordial à l'être humain, qui était la preuve même de leur valeur.
Sa liberté.
Lorsque l'égide de l'aube s'en emparerait, aurait mordu leurs chairs pour faire taire ces bruits insupportables si proches des pleurnicheries... son maître, lui, aurait déjà élevé cette épée de Damoclès qui finirait d'enfouir cet homme devenu marionnette dans son sarcophage d'orgueil, sous l'ombre d'un mudrā unique.
« Ô, Amaterasu... »
« Dévore le du joug de ta colère. »
Des cieux ayant épousé les couleurs de l'obsidienne et de l'onyx, se forgea le manteau tempêtueux d'une divinité descendue sur ces terres impies, au flanc même de celui qui aurait élevé tant de rancœur, tant de trahisons et de vilénie. Sous les détours de ses traits imitant la voûte du soleil, son visage crépitant d'un tonnerre amer s'éleva, neutre de tout expression... si ce n'est cette ire froide qui éprenait l'avatar des tempêtes, dont son frère dominait les mers.
Son minois frôla la silhouette de l'Empreur Shinrin, d'une seconde annonçant le jugement poussé par son courroux avant que ses paumes ne se referment, célestes, sur la chair de cet infâme : que la foudre qui ne forgeait son être ne transperce chacun de ses membres rendus tétaniques par l'assaut perpétuel de l'une de ses bêtes gardiennes. Son pauvre corps d'infidèle se verrait broyé, écrasé s'autant de piqûres qu'il n'était capable d'en éprouver, d'autant d'arcs électriques que le capharnaüm insoutenable qui s'était installé dans ce palais ne pouvait en sous-entendre.
Et lorsqu'elle en aurait fini de lui, lorsque ses mains se retireraient de son sang pour s'évaporer dans le cœur de la guerre... il ne resterait de cette âme que les reliques d'un homme ayant voulu imiter les Dieux en se pensant leur égal.
informations:
Inuzuka Seimeiten
Amatsukami
Yuumagure
Hinode
Face à l’explosion du terrain, Seimeiten décide de répliquer par la défensive : si bien que lors de leur chute, l’Inuzuka vrille sur lui-même en une danse martiale expulsant de puissantes détonations depuis ses membres, réduisant à l’état de poussière les débris du palais tombant sur leur position (Danse traîtresse d'Uzume). Ce faisant, la majorité des éclats ne représente plus une menace et s’effondrent autour de lui et de son trio de loups lorsqu’ils sont forcés d'atteindre le rez-de-chaussée.
À cet instant, l'ex-Capitaine se sépare de l'un de ses Kuchiyose, Yuumagure, à qui il ordonne de quitter la Palais à la recherche d'Inuzuka Ayuu dont ils ont été avertis de l'arrivée par les hurlements des loups, inquiété par le raz-de-marée qui a balayé le cœur de la guerre civile jusqu'au bâtiment impérial.
Grâce au souffle entrainé par les frappes Bakuhatsu, le nuage de fumée levé par l’écroulement du premier étage est suffisamment déblayé pour percevoir la présence d’Hanzo et de sa pie : aussi, le guerrier place l’ordre à son Invocation de passer à l’assaut, lassé de leurs caquètements. Hinode projette alors une déferlante de foudre perpétuelle autour de sa position afin de tétaniser les muscles de leurs deux opposants et les mettre hors d’état de nuire (Étreinte de l’Impériale).
À noter que si Hanzo ou son Kuchiyose encaissent la technique, leurs ailes seront également paralysées : ce qui les amènera indubitablement à chuter jusqu’à s’écraser au sol. Les dégâts peuvent être mineurs (jusqu’au rez-de-chaussée) comme ils ne peuvent être importants si la chute approche la dizaine de mètres (derrière le Palais Impérial).
Finalement, Seimeiten achève son assaut en convoquant une gueule de loup chargée d’électricité qui viendra se refermer sur Hanzo (Avatar de la Divine envoyée).
Pour toute information au sujet de l’impact d’une immobilisation de nature Raiton, voir la réponse de l’équipe technique ici à la question de Meikyû Raizen.
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Danse traîtresse d'Uzume (A) Bakuhatsu – Spéciale – Simple Face à une offensive étendue sur l’ensemble du terrain et assaillant tant ses flancs que ceux de son – ou ses – compagnon(s) canin(s), l’utilisateur projette une suite d’explosion depuis ses paumes et son corps à la suite d’une danse martiale, détonant et soufflant cet assaut en égales afin de prémunir tant lui-même que ses partenaires de quelconques meurtrissures.
Avatar de la Divine envoyée (A) Raiton – Affinitaire – Simple D’un mudrā unique, l’utilisateur convoque l’ire du tonnerre afin de forger sous ses détours l'effigie d'une déesse parée de l'astre solaire, d'une stature immense si bien que seules ses paumes suffiraient à engloutir la silhouette de son adversaire dans une myriade d’éclairs. Lorsque ses membres frapperont le sceau de la prière, éprise dans son étreinte, la cible du guerrier verra alors ses chairs perforées de part en part par leur nature tempêtueuse, jusqu’à provoquer le disfonctionnement de ses organes vitaux là où l'orage crépitant l'aura pourfendu.
Hinode Étreinte de l’Impériale (A) Kuchiyose – Maintenue Chargeant son poil d'électricité, l'invocation pousse un hurlement en révérence à son astre totem afin d'expulser l'ensemble de la foudre couvrant son pelage dans une déferlante titanesque autour de lui, à l’image d’une onde de choc projetée au loin. Semblable à un orage crépitant, les éclairs viendront assaillir la totalité de l'espace telle une toile irrégulière, fauchant l’ensemble des présences qui seraient demeurées tant au sol qu’au-dessus de lui. Leurs nerfs ainsi assiégés, celles-ci verront leurs membres complètement paralysés tant que le tonnerre continue de gronder. Une très fine partie du terrain demeure toutefois exemptée de son courroux : les flancs directs du loup, où se tient d’ordinaire son invocateur.
Le délai de @Shinrin Hanzo étant écoulé depuis le 10 janvier à minuit et le Staff n’ayant reçu aucune nouvelle du joueur depuis 24h (malgré rappel) pour justifier d’une absence ou ajout de temps supplémentaire, celui-ci est donc considéré comme hors délais.
Pour bien des témoins à cette joute, pour bien des âmes ayant gardé les flancs de la guerre civile ou du Pont Araho... Jusqu'au domaine des divins manieurs d'insectes...
Les prémices se jouant au Palais Impérial n'étaient que l'ombre portée d'un désir ayant animé le cœur de deux fous. L'un, de pouvoir, l'autre, d'ego. D'un manteau s'étendant sur l'ensemble de la capitale pour l'enlacer dans son étreinte d'amante amère de complots et de trahison, elle avait projeté sur ces trois clans l'aube d'une vérité implacable.
Celle, que par les actions d'un homme, de l'Empire, tous pouvaient voir leur légitimité remise en question. Leurs droits. Leurs libertés. Leur souveraineté, au sein même de ce ces terres arables où un premier massacre avait abreuvé le sol du Feu du sang de ses enfants, tel une malédiction les poussant encore et encore à s'entretuer jusqu'à ce que leur fin ne vienne. Unique, finale : elle clôturerait avec elle les envies et délires de grandeurs – car il n'y aurait pour eux de solennel que le bois de leurs caveaux.
Peut-être était-ce pour cela que le clan Aburame s'était reclus au cœur de son domaine, hésitant. Qu'il advenait à ses sujets de convaincre leur éminent roi. Peut-être était-ce pour cela que le clan Shinrin désira percer l'égide soumise par l'un de ces Fidèles, gonfler le cœur battant de sylve de l'Empire de leurs présences sybilles. Peut-être était-ce pour cela que le clan Inuzuka s'était élevé contre la volonté d'un autre afin de reprendre ce qui leur était dû, qu'il fut fragment de leur héritage ou rôle ôté à l'honneur.
Mais il y avait, dans ce royaume de jade, une seule âme d'entre toutes qui était gardienne de sa flamme. Une seule qui pouvait, non pas outrepasser le droit divin de leur monarque, mais perpétuer les vestiges de ce qui fut autrefois le symbole que porta haut et fort la terre du Crépuscule... Shîto.
Pour certain, cette personne en fut l'héritière : car de celles ayant observé l'hécatombe des leurs, elle restait l'unique à être demeurée en ces lieux. Des enfants des esprits jusqu'à ceux des loups ayant délaissés leurs devoirs, l'étau de la Griffe s'était présenté à eux comme un salut, défaisant le poids de leur chair de ces terres pour les accueillir auprès de l'Humanité.
Il était de son devoir de s'assurer de la pérennité de cet héritage. Qu'il demeure, plus qu'un souvenir, plus qu'une œillade vers le passé. Qu'à l'image des traumatismes que leur peuple avait subi lors d'un tel massacre, aucun autre ne pourrait se permettre d'attenter au nouveau symbole que le Feu avait créé, forgé de toute pièce dans l'image de Yamanaka Rei.
Celui d'un Empereur.
Alors lorsqu'une vague crépitante d'éclairs voulu s'abattre sur les détours du Troisième, étreindre sa chair du plus avide des jougs pour ne créer des tréfonds d'un palais brisé la gueule béante d'un loup qui saurait avorter tant son corps que sa vie, elle intervint. D'un gargantuesque phénomène étant parvenu à ces oreilles, l'âme avait ôté ses œillères : honorer un serment longtemps bâti de perpétuer et protéger.
Mais malgré l'écho du tonnerre, l'éboulement de la demeure des monarques, malgré les cris et les hurlements de bêtes ayant pavé la belle Urahi de leur capharnaüm – tel qu'il la poussa à rejoindre les flancs du Palais au plus vite – peut-être n'avait-elle pas réalisé, pensé, qu'une telle étreinte pourrait s'imposer à elle aussi.
Lorsque les paumes de la Divine voulurent se refermer sur la stature de cet homme, une ombre intervint depuis les hauteurs, annoncée par les gouttes de pluie tambourinant sur ses revers de sylve. Sa carcasse voulut l'entourer, le soulever comme pour le sauver : mais elle n'y parvint qu'en partie. L'électricité parcouru sa forme à elle aussi, si bien qu'elle s'en trouva tétanisée.
Et alors qu'elle voulut l'empêcher de repaître la haine d'un autre, tous deux se partagèrent le joug de son appétit, lorsque le sceau de la prière d'une déesse renvoyant à la voûte du Ciel abattit sur eux son courroux suprême.
Toutefois, le Feu avait peut-être perdu les reliques de Shîto aux mains d'un réanimé... mais elle ne perdrait pas un Empereur. Pas un autre.
Car devant vous, devant l'impertinent ayant tant souhaité reprendre de droit et de devoir ce qui revenait à un autre comme il l'eut tant blâmé de le faire, se tenait la menace servile d'une marionnette appartenant à un autre. Ses filaments bleutés, loin de se substituer à votre vue comme ne l'étaient ceux du Maître-Pantin, se refusaient à s'apparenter à son contrôle, à se dénommer parmi les nombreuses orfèvres de métal et de bois qui demeuraient dans la paume du Shinrin : bien au contraire.
Ils dardaient, dans le nuage aride soufflé par les débris du palais, une forme inconnue que vous ne pouviez distinguer.
L'âme du jade était là.
informations:
Un personnage inconnu intervient dans le combat opposant Inuzuka Seimeiten à Shinrin Hanzo. Lorsque celui-ci est aux prises de l'Étreinte de l'Impériale, une marionnette surgit depuis les airs pour l'entourer de son corps et le protéger. Toutefois, celle-ci se voit immobilisée à son tour par les éclairs, si bien que son mouvement ne parvient qu'à moitié à son but.
Lorsque les deux paumes de l'Avatar de la divine envoyée se referment sur lui, la marionnette encaisse une partie de l'assaut qui était réservée à Hanzo : si bien que celui-ci, qui aurait dû succomber, voit une majeure partie de sa jambe déjà amputée entamée jusqu'à la hanche et aux organes de son buste, engageant son pronostic vital. Il demeure conscient mais incapable de combattre puisque le pantin agit pour lui comme d'un support le maintenant à la fois dans les airs et en vie. L'état de Shinrin Hanzo lui demandera des soins très importants dès qu'il quittera le groupe, car plus il demeurera sans attention médicale, plus son statut se détériorera.
Trois autres interventions du Narrateur auront lieu à la suite de ce post, merci de patienter avant de poursuivre le RP.
Parmi tous ces conflits qui éclataient à la lumière d'une journée ternie par les averses incessantes, une ombre s'y était hissée. Au dessus de tous ces bâtiments intacts pour ceux situés aux extrémités d'Urahi jusqu'à ceux qui étaient parfaitement brisés sous le torrent d'eau de la Nagamasa, son regard se voulait maître comme si son Fantôme, aussi silencieux et discret pouvait-il être, se savait dominant de toute une plèbe qui s'agitait. La révolte des Inuzuka qui sonnait la guerre dans toutes les ruelles d'Urahi, le Domaine Inuzuka dont les portes avaient été franchies par quelques âmes soucieuses d'aider à sauver la Capitale ou de soutenir sa destruction, la tentative d'invasion des Shinrin au Pont d'Urahi, tout avait été minutieusement scanné par des pupilles qui y paraissaient indifférentes...
Parce qu'au delà de toutes ces querelles, au delà de toutes ces gerbes de sang et de sueur qui tapissaient les murs des habitats, les dalles de la Capitale ou la terre qui ne les soutenaient parfois plus, seul le combat au Sommet séduisait son intérêt. Celui de voir le Troisième à l’œuvre, assumant une erreur interne diplomatique dont il devait se dépêtrer par la force, face au Lieutenant qu'il avait fait victime de son choix stratégique... un parallèle amusant, une infâme ironie opposant deux hommes qui n'avaient su honorer les règles d'un Empire qu'ils avaient pourtant aspiré à dominer plus ou moins partiellement.
L'un avait méprisé les règles de son fonctionnement en élisant de son propre chef le Capitaine de l'Unité Coloniale, tandis que l'autre n'avait su panser la douleur d'une trahison, défiant toute rationalité pour déclencher un conflit interne au détriment d'un simple affrontement réglementaire.
Et à ce juste titre, nul n'était légitime dans son droit de revendiquer, bien que le rôle d'Empereur était bien plus absolu que le simple titre de Lieutenant, notamment lorsqu'il s'agissait d'un Lieutenant déchu...
Le haut de son crâne était inondé par cette flotte qui ne cessait de s'abattre sur sa chevelure tirée en arrière, ses prunelles de geais toisaient l'affrontement qui paraissait crier son crépuscule avant de sombrer dans l'infinité de la nuit, présentant l'ultime grondement de deux tirades de Foudre qui, d'un titanesque grondement, menaçaient le destin du Jinchuuriki.
-"Hm."
De sa nouvelle position, un rien de temps fut nécessaire pour faire apparaître dans un nuage de fumée presque dérisoire, maintenu discret par les trombes qui le camouflait, l'une de ses créations les plus démesurées. Gigantesque, son ventre en bois prenait une place si démentielle que les multiples bras de sa création, comme son visage et ses jambes, paraissaient ridicules à ses côtés. Il semblait être spécialisé dans la capture, mais comme tout bon marionnettiste qu'était Taizen Jigurô, bien des mécanismes se dissimulaient en son sein.
De sa main naquirent plusieurs fils de chakra qui épousèrent ses formes, propulsant sa silhouette étonnamment vivement vers celui qui côtoyait la Pénombre, enveloppant sa forme de son ventre qui laissait créer une faille si grande qu'elle pouvait l'accueillir, lui et tout ses malheurs, bien qu'elle dû participer au prix de la destruction pour préserver son protégé, détériorant grandement sa carcasse boisée.
Il y avait cela des décennies, sous le règne d'Araho Masao, se cachaient aux yeux des plus imprudents et des moins avertis des geôles, aussi secrètes que méconnues, dont les cellules n'accueillaient que les plus rebelles des partisans, que les plus féroces des adversaires. A cette époque, l'Empire ne fut qu'emprise lorsqu'il s'agissait d'empêcher le pire d'imposer sa prise, et des prisonniers politiques aux nombreuses marionnettes en passant par les moultes squelettes qui jonchaient les pavés froids de ces cachots indéfectibles, tous eurent un point commun : le futur Capitaine de l'Unité Impériale avait été celui qui avait choisi de les garder captif.
A ce moment, lorsque de nombreuses personnalités politiques disparurent mystérieusement, il était là.
– –
Dans une salle privée, largement dirigée par une poigne maintenant reconnue par l'ensemble du Yuukan tant elle appartenait au bras droit même de Sakaze Tôsen, six silhouettes se toisaient d'un regard aussi fraternel que combatif. Ici, chacun s'enchantait silencieusement d'une victoire qu'ils avaient obligée au village caché de Kumo, et de toutes ces têtes reconnues pour leur qualité respective, chacune furent appelées à devenir une référence pour un Empire grandissant. De l'Explosive à la Pacifique, de l'Excentrique à la Louve ou du Sibyllin au Premier Empereur, chacun surent s'élever aux plus hauts rangs que le Teikoku put porter, lorsque leur volonté d'expansion furent la plus totale.
A ce moment, à la naissance même de la Flamme de la Volonté lorsque Inuzuka Inuko, Chôkoku Tomoe et Sendai Shizuku furent élues au rôle de Capitaine, il était là.
– –
Sous ce ciel de plomb, une troupe de guerriers des bois semblait fuir un danger certain. Confrontés à une menace sans tête qui ne cessait de les avertir du danger qu'ils couraient par sa faute, son ombre se délectait de cette puissance qu'il intimait, de cette supériorité qui accordaient les cordes qu'il avait à son arc. Jamais n'eurent-ils à percevoir son véritable visage : il était bien trop camouflé par de multiples couches de fourberies qui faisaient de lui le meilleur second du Teikoku. Plus que cela, ses intimidations ne firent pas que confronter les Shinrin à la définition même de la crainte de l'annihilation... il les menait, habilement, à suivre un chemin qu'il avait lui-même tracé pour obtenir le trésor d'une femme qui avait d'abord accouché d'un Valeureux, puis d'un Empereur, avant qu'elle ne succombe dans les bras de l’Eternel Silence.
A ce moment, lorsque les Enfants des Bois furent en cavale, il était là.
Lors de l'Ignition où le Second avait été élu, lors de ce conflit au Pont Araho confrontant l'Empereur au Jinchuuriki et à son allié de dernière minute, lors de cette guerre où le Troisième fut menacé, lors de toutes les occasions où l'Empire pouvait se confronter à un épisode de crise...
Chaque événement marquant, chaque drame, chaque coup d'état se faisait sous les yeux d'un homme, souverain des Ténèbres, qui ne savait que trop bien les exploiter pour en devenir l'informateur second, là où seul Aburame Fukuo savait le détrôner.
-"Ce conflit a bien trop duré, Inuzuka Seimeiten."
Derrière ce visage inexpressif, il n'y avait qu'une ire qui explosait dans ses yeux. Lorsque tout fut terminé, comme s'il avait attendu le moment opportun pour intervenir, après avoir tracté le corps dangereusement atteint de celui qu'il avait mystérieusement protégé, il rapprocha sa marionnette aux côtés de sa propre silhouette qui venait de s'écraser à quelques mètres du combattant encore debout, là où il pourrait dorénavant clôturer ce conflit.
Si bien que ses traits, froncés, appelèrent de force le Soleil à reconsidérer la punition qu'il voulait sommer.
-"Nul attentat ne saurait dompter l'Empire du Feu, déjà parce que notre peuple ne saurait accepter l'ascension d'un guerrier sanguinaire dont la prétention dépasse le respect de nos règles établies."
...
-"Aussi car je ne saurai accepter que vous ne me le preniez. Shinrin Hanzô est le seul souvenir qu'il me reste d'elle."
Deux autres interventions du Narrateur auront lieu à la suite de ce post, merci de patienter avant de poursuivre le RP.
Au bas du Palais Impérial, il posa sa botte de fer comme s’il écrasait la révolte Inuzuka et faisait ployer l’Empire sous la métamorphose que suggérait son irruption : sa simple présence suffisait à controverser le destin.
« Avant de lutter pour le pouvoir, il convient déjà de savoir lutter contre soi. »
Révélant à travers sa présence toute la désarticulation de ce conflit endogène à l’Empire, il fit une halte pour superviser la dimension exaltante de cette esbroufante querelle. Il y vit le territoire des doutes et celui des certitudes, les vertus de loyauté et les griefs échauffés. Tout un monde se bousculait devant son regard noir, impénétrable et figé sur la singulière apparition de Taizen Jigurô qui l’avait précédé : ainsi ce filou avait su s’immiscer dans l’ossature de cette dissension majeure sans que personne ne se rendit compte de son implication dans ce décousu. Comme toujours, songea l’imperturbable Patriarche. Il ne s’agissait pas simplement de deux hommes qui se battaient au couteau dans la toile du destin, au risque de couper le fil qui les maintenaient à la vie. C’était la lutte acharnée des ténèbres noirs du pouvoir contre les ténèbres rouges de la rébellion. Deux forces obscures, sombres comme l’histoire du Teikoku, teintées de mensonge et de sang, qui répétaient une intrigue qui faisait tout le palpitant de cette valse des têtes royales, toute l’essence de cette nation bâtie pour la guerre et la conspiration : il ne pouvait en rester qu’un, et celui-là serait le plus fort. Telle était la règle de la Conflagration. Il y avait un Empereur pour incarner le pouvoir ; et un paria pour le convoiter. La dialectique morbide, la constante macabre du Pays du Feu. Autour de l’ordalie ténébreuse se greffaient démons et diableries. Il y avait ceux qui par une sorte de loyauté hypnotique avaient toujours tenu l’Empereur en haute estime, quelque fut le nom agrafé à la couronne : Araho Masao, Araho Daiki, Yamanaka Rei, Sendai Yahiko, Shinrin Hanzô ; qui dans l’ombre des choses agitaient leurs doigts pour tricoter le cours de l’histoire. Et puis il y avait les indomptables, les apatrides, plus provinciaux, les oubliés du dehors de la Capitale, ceux qui abhorraient l’édit impérial parce qu’ils ne se sentaient pas estimés, ou concernés par ce qu’il y avait « au-dedans » des loges opulentes qu’on réservait aux grands de cette nation. Alors naissaient les germes du complot, les engeances rebelles nées des avarices, des ambitions et des tensions diplomatiques qui se déclaraient dans la fournaise politique comme la rouille qui se propage sur le fer et le contamine. Alors la tâche qui incombait au Monarque, à celui qui se tapissait le corps de la parure impériale, le choix des élus, de ses sympathisants sur lesquels ruisselaient les morceaux de son pouvoir. Hélas la délégation du pouvoir devenait systématiquement quelque chose de discutable, de fragile, car à travers le cristal des affaires politiques, il fallait percevoir les nuances rubescentes, rouges comme les pétales du coquelicot. Rouge comme le sang qui pouvait couler à tout instant.
« Voici que vos effronteries glissent dans le cœur de notre peuple et engorgent nos rues d’un flot de sang qui n’est pas le vôtre, qui est celui des honnêtes gens, des blessés et des victimes de la guerre, qui vous sont hélas loyaux. Avant vous, il en fut un qui venait du Kaminari et qui osa l’irréparable, dédaignant les sentiments de son peuple pour y préférer la gueuse qui le maintenait en rut. Et voici que le nouvel Empereur répète la même erreur. Il serait temps que vous appreniez à penser avec autre chose que ce qui vous sert à pisser. »
Ses lèvres se rassemblèrent en une moue désespérée et rejetèrent, devant le théâtre de cette division, un malheureux soupir. Chose que vous remarquâtes, il traînait derrière lui son bras transformé en lignages d’écorce, au bout desquels se ramassait un énorme cocon de bois, une sphère résineuse et rude, solide comme la base d’un orme. Puisque l’écorce devenait sa chair, vous vîtes qu’il était directement connecté à cette étrange chrysalide.
« Bien sûr, je n’évoque pas seulement l’Empereur avec cet argument. Il se trouve que j’ai croisé, sur ma route, quelque chose d’intéressant, autour de laquelle semblait se cristalliser l’escarmouche. Si certains, comme ce cher Jigurô, ont à leur avantage le talent rare de la discrétion, d’autres ont la chance d’avoir la lucidité même en temps de guerre. Rien ne sert de taper fort quand on attaque au poignard : il faut couper vif, à l’endroit où le corps perdra le plus de sang. Inuzuka Seimeiten, livrez-moi l’Empereur… »
Il fit légèrement rouler son épaule, déliant ainsi modestement sa poigne. Dès lors, son immense cocon de bois fut un tantinet plus lâche et les fibres sylvestres, conglomérées et nouées entre elles, se rétractèrent pour laisser apparaître un visage, bien vivant, vif d’esprit, mais toujours captif du sort que lui réservait le terrible Shinrin Kanshisha. Il tenait dans son étreinte mortelle le dernier souffle d’Inuzuka Ayuu, la protégée d’Inuzuka Seimeiten. Et il lui suffisait d’un geste, d’un bref mouvement pour la briser, et lui ôter sa dernière bribe d’existence dans ce monde.
« … ou les boutures de vos remords naîtront là où j’inonderais le sol de vos larmes. »
Il briserait leur volonté.
Informations:
Shinrin Kanshisha, qui a passé successivement le Pont Araho puis la Guerre Civile, fait irruption au bas du Palais Impérial. Il découvre le sauvetage de Taizen Jigurô ainsi que la présence d'Inuzuka Seimeiten, face à quoi il entame les pourparlers. Derrière traîne un énorme cocon de bois. A la fin de ses paroles, il dévoile le visage dans ce qu'il renferme dans la prison d'écorce qui est directement liée à son corps (Assimilateur Mokuton oblige). Rien d'autre que Inuzuka Ayuu, qui possède aux yeux de Seimeiten une valeur sentimentale singulière. Il ordonne à Seimeiten, avec cette otage, de lui livrer Shinrin Hanzô.
C'est au tour de Seimeiten de poster. @Inuzuka Ayuu rejoint le Parlais Impérial où se joue le destin de l'Empire. Elle peut y perdre la vie à tout instant. Elle pourra intervenir suite au post de Shinrin Hanzo, qui suivra celui de Seimeiten.
Jamais la terre du Feu ne parut trouver d'accalmie. De cette paix si souveraine qui dominait l'esprit de chacun des enfants du monde de son vain espoir, de ses promesses de pérennité et d'abondance que tous poursuivaient en quête d'absoudre la ferveur de la pauvreté ou de la douleur, elle en fut réprouvée. Les braises de la guerre civile pavaient ses traces de leurs carnages, de leur instabilité : et pourtant, au cœur de ses dunes de sylve, bien des clans avaient trouvé le refuge des alentours de l'ancienne Yugure.
Parmi eux, les enfants des bêtes. Le clan Inuzuka.
Et le minois d'un enfant observant l'une des femmes de ses grands yeux fascinés, intrigués par cette ferronnière siégeant sur son front. Modeste, mais qu'elle paraissait traiter comme le plus grand des trésors qu'il lui ait été donné de posséder.
Son regard se glissa sur son flanc, où un homme du même acabit se tenait, le sourire aux lèvres.
« Pourquoi porte-t-elle ce bijou ? », lui demanda-t-il.
Une main se posa sur son crâne, plissant les brins opalins qui s'aventuraient sauvagement sur son visage, guidés par la fougue de joutes amicales avec d'autres jeunes. Les mêmes, qui paraient les traits de celle qu'il observait de si loin ; comme s'il ne pouvait l'atteindre.
« Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi chacun d'entre nous acquiesce à chacun de ses gestes ? De ses demandes ? »
Les sourcils de l'enfant se froncèrent, allant déposer ses yeux dorés sur le louveteau qui se roulait à ses chevilles.
« Ta mère est celle qui nous guide. Elle est notre matriarche : la dix-septième de notre lignée. Elle représente notre clan, notre héritage, notre passé comme notre avenir. Toutes celles qui la suivront seront garantes de ce même tribut. »
Le bambin frôla son front du bout de l'ongle, les lèvres pincées comme s'il s'apprêtait à poser une question – et de cette vue en coin, l'adulte répondit :
« Ne sois jamais effrayé de parler, de demander ou d'ordonner, mon fils. » Il éleva ses yeux vers lui, ses épaules redressées par un peu de cette dignité chassant la gêne ; « Et c'est à cela qu'on la reconnait ? » « Oui. C'est notre joyau, celui qu'elles sont toutes amenées à porter. Il est passé de générations en générations, jusqu'à ce que la précédente doyenne ne désigne une héritière. Aux yeux des autres clans, il n'a aucune valeur : mais pour nous... c'est le symbole même de notre unité. De notre existence. » « Que se passe-t-il si l'on le perd ? Si l'on le prend ? »
L'augure du regard de l'homme se durcit, finement, d'une frêle esquisse vers sa femme au loin.
« Nous le reprenons. Quoi qu'il en coûte. »
Sa paume glissa du crâne de l'enfant jusqu'à son épaule encore rendue frêle par son jeune âge, l'incitant sourdement à hisser son attention jusqu'à lui.
« C'est pourquoi c'est ton rôle, comme chacun d'entre nous, de les protéger tous deux. L'ordre des matriarches, comme la ferronnière. C'est le devoir qui nous revient. », assura-t-il, grave, les prunelles emplies d'une fierté sourde. « Tu dois les protéger plus que tout au monde. Plus que ta propre vie. »
Les iris du jeune garçon parurent trembler, un instant – non pas de peur, mais de fascination mêlée d'incertitude face à cette finalité de l'avenir qu'un esprit si nouveau au monde ne pouvait encore comprendre dans son éternité. Mais lorsqu'il observait l'ombre de sa mère, quelque chose en lui paraissait résonner.
Un ordre. Un souffle murmuré par son cœur, par celui de chacun des enfants des bêtes à sa vue.
« Tu es un guerrier du clan Inuzuka, Seimeiten. C'est le rôle qui t'incombe jusqu'à ta mort. »
Et tout aussi sourdement, l'enfant hocha la tête.
« Amatsukami ! »
Le louveteau se redressa d'un seul coup, alerté par son nom ; et tel un compagnon servile, sa course animale enjoignit celle de son maître lorsque le petit accouru vers la matriarche, sa stature désormais dénuée de toute incertitude. Ses épaules revêtaient la fierté du pelage cousu sur son kimono qui gardait son échine du froid, droites, farouches.
Deux iris dorées vinrent trouver les siennes lorsqu'il s'approcha, lorsqu'elle remarqua sa présence une fois qu'il eut tâché de rompre la distance qui les séparait : et d'un geste maladroit qu'il vit tant de fois les adultes fomenter, sa silhouette enfantine s'agenouilla devant elle, la moue se voulant sévère malgré les rondeurs de l'enfance. L'être canin l'imita, assis, sa queue venant entourer son flanc.
Un simple rire attendrit trancha le silence qui entourait la matriarche, avant qu'elle ne le questionne :
« Que fais-tu ? », elle haussa un coup d'œil vers son amant, laissé dans le sillage de son enfant. Sa voix se fit plus douce, à son encontre. « Tu n'as à ployer le genou devant personne. » « Devant vous, je le dois. C'est mon devoir de vous protéger de nos ennemis ! »
Un sentiment étrange vint étreindre les prunelles de l'adulte, sa mâchoire à peine serrée par la mélancolie : une pointe de tristesse, peut-être, à le jeter si durement dans les attraits de la survie, et non de la vie.
« Ne sois pas si pressé de rencontrer la guerre, Seimeiten. », finit-elle par murmurer en s'accroupissant à son tour devant lui, la chaleur de sa paume pressée contre sa joue.
Il ne sut quoi répondre. Mais lorsqu'il la vit amener sa dextre au sommet du crâne de son partenaire animal, gratter, finement, le pelage encore doucereux qui tamisait l'espace entre ses oreilles, il sut : car elle le lui ordonna.
« Va donc t'entraîner avec Getsumen. Grandis. Apprends. »
Elle se redressa, simplement, d'une brise venant hisser la fourrure grisée qui gisait sur ses épaules.
« Et lorsque le moment sera venu, tu pourras te battre toi aussi. »
***
AN 196
« Alors ? »
De loin, même le désormais adolescent put remarquer la tension qui cernait la mâchoire de la matriarche, dont le compagnon gardien demeurait à ses flancs d'une loyauté impériale, sans faille : d'un regard épiant celui de sa partenaire humaine comme si sa vie entière était placée à son service, que même un ordre de mourir serait salué avec l'honneur et la dignité.
« Le Daimyo du Feu, Araho Masao, a exigé que les nôtres ne se battent pour lui. Pour ses désirs de grandeurs, d'expansion... afin de faire de ses terres un Empire. »
« J'ai refusé, au nom de tous. Notre clan n'a pour vocation de s'assoiffer de conquête. Vos vies ne devraient être offertes aux volontés d'aucun autre. »
Au crépuscule de ses paroles, un premier éclat de voix se fit entendre : celui d'une approbation, d'un hurlement de l'homme comme de l'animal acclamant la décision de leur cheffe. Il n'y avait d'autres âmes capables de sa sagesse, de prôner la liberté et l'indépendance des Inuzuka au-dessus de tout, de veiller à leur bien comme à leur futur. De son cri, un autre vint, puis deux – autant que ce clan nomade fut peuplé d'êtres dotés d'un souffle de vie.
Et sur le visage de l'enfant destiné à devenir guerrier, naquit le cœur battant de son avenir. Celui d'un adorateur de cet ordre qu'il se devait de protéger plus que tout. Elle n'était plus seulement la femme qui le mit au monde, il y a des années de cela.
Elle était la mère de chacun d'entre eux. Spirituelle comme gardienne, sage comme réfléchie : là était sa loyauté.
Son corps, son âme, son pouvoir... il les conférerait tous aux matriarches qu'il lui serait donné de servir, lors de ce maigre fragment d'existence en ce monde.
***
De ce refus, un ordre fut né : celui intimé par araho masao à ses sujets. Faire payer ces enfants des bêtes le prix le plus haut, le plus cher qu'il leur fut un jour donné de posséder pour cet affront : celui du sang.
À l'aube d'une nuit où la lune les berça de ses rondeurs opales, les reflets du métal vinrent trouver sa lumière, éveiller la gorge de bon nombre d'entre eux. L'hémoglobine tamisa leurs joues, souilla le symbole de leur clan de la rancœur d'un autre. Fragmenta, chacun d'entre eux. Il n'y avait d'unité. Il n'y avait de peuple.
Il n'y avait que la survie.
Pour celui que l'on connaissait aujourd'hui sous le nom de Fidèle, ce massacre trônait en tant que plus grand regret, plus grand remord. Celui-là même qui le poussa à se battre pour eux, de nouveau, là où il put les défendre... au contraire de cet événement où les geôles de l'Oubli tenaient sa liberté verrouillée.
Alors, lorsque l'enfant de la dix-septième vint le trouver pour faire battre de ce même sang la fougue de leur fierté une fois de plus bafouée, lui demander de terrasser, empêcher, au nom des leurs dont il leur fallait guerroyer pour retrouver la dignité... le Fanatique accepta.
Là avait été son salut.
« Le pourrez-vous ? »
Ses prunelles d'encre dardèrent celles forgées par l'or de celui, qui, à ses yeux, n'était encore qu'un enfant.
« Les rejetons du Bois ne traverseront pas le Pont. Quant à cette jeune femme... je la protégerais. Elle vous parviendra sauve. » « Shinrin Kanshisha ne doit parvenir au Palais. Aucun d'entre eux ne le peut. Leur nombre nous dépassent, leur force également. C'est pour cela que j'en appelle à la vôtre, Fidèle. » « Je ferais ce qui est en mon pouvoir. Ce qui est attendu de moi. »
Mais en échouant, c'était-là le premier clou du caveau que cette perte venait d'ancrer dans la lutte des enfants des Bêtes. En ne parvenant à rallier Fukuo, le maître des abeilles s'était retourné contre eux : avait provoqué la faillite de cet homme dont le pouvoir outrepassait cent fois le sien.
Et tel un château de cartes s'effondrant sans son socle, ce que tous deux craignirent arriva.
***
« Nous garderons le Palais pour toi. » « Si l'un de nous échoue, Getsumen... » « Je sais. » « Alors le Feu interviendra. Les hauts placés de l'Empire s'en prendront à nous pour défendre le Troisième. Vous ne pouvez laisser la guerre tomber aux mains des soldats d'Urahi, sans quoi... » « Je le sais, Seimeiten. »
Un silence perça entre les deux hommes, sous les revers d'une lune arrondie comme autrefois.
« Si nous perdons... » « Cela n'arrivera pas. » « Écoute-moi. », trancha-t-il, ses iris doré bercés par la lueur d'un feu de bois. « Tu devras fuir. Meian vous guidera. Yuumagure, Hinode... Amatsukami. Ils t'appartiendront, jusqu'à ce que la jeune matriarche ne soit en âge de maîtriser leur force. » « Ce sont tes loups. Ils resteront auprès de toi. » « Non. »
Son attention se releva jusqu'aux traits de son frère d'armes.
« Il leur faudra un traître à éliminer. Une âme à blâmer. »
Sa poigne se resserra sur la plaque de métal de son poitrail, hissa la chair de son pouce sur les détails rougeoyants de ses joues, d'un pigment ancré dans sa chair il y a bien des années par sa mère... leur matriarche d'autrefois. Par la tradition qui lui revenait de baptiser de leurs orfèvres chaque enfant des bêtes une fois parvenu à l'âge adulte.
Ils le laisseraient payer pour son erreur, comme elle ne le fit autrefois.
« Vous me laisserez mourir, pour que vous puissiez survivre. »
***
Au tintement du tonnerre, se succéda celui des rouages : de l'ire divine de l'envoyée du soleil, son guerrier avait désiré l'occire, le pourfendre. Lui faire payer, d'une volonté déchirant ses entrailles, les meurtrissures qu'il avait imposé aux siens en le couvrant d'un déshonneur qu'ils durent autrefois racheter au prix de leur dignité. Annihiler, celui qui avait bafoué leur héritage en s'emparant d'un bijou qu'il ne lui revenait pas de posséder.
Son regard en avait été rendu dément, aliéné d'une folie qui n'était plus seulement la sienne : mais celle de son clan. D'un écho tintant dans ses oreilles en crescendo comme en concert, d'un seul ordre, d'un seul mantra intimé depuis l'enfance. Un seul but, un seul devoir. Reprends-la, lui criait son être tout entier.
Et cela, le Feu le leur vola une fois de plus.
Lorsque les deux paumes de la suprême voulurent écraser de leur poids éthéré la silhouette de cet offenseur, l'égide d'un bois qu'il ne reconnaissait point comme le sien vint s'interposer : outrager, un peu de sa puissance, afin qu'elle ne puisse marquer davantage son corps. Sans qu'elle ne le pensât, elle se retrouva immobilisée à son tour, tétanisée par les arcs électriques que son partenaire avait fait voler sur l'ensemble de l'espace sans remords. Ce pantin s'était sacrifié, à demi dévoré par le joug des éclairs à l'image de la chair de l'Empereur... mais il était en vie. Mourant. Mais vivant.
Cette simple vue suffit à révolter le cœur du guerrier. Sa mâchoire se serra de l'étau de la crainte mêlée de l'ombre de l'échec, ses ongles s'enfoncèrent dans la seule paume qu'il pouvait encore mouvoir jusqu'à faire perler quelques gouttes sanguines dans sa poigne : car lorsqu'il entendit, au loin, le cri de douleur du Fidèle assailli dans les tréfonds de la guerre, il comprit.
En voyant les essaims de guêpes se mêler à ses flancs, entourer, progressivement, ce Palais détruit dans ses fondations comme dans son emblème, il comprit.
Aburame Fukuo s'était érigé contre eux. Le Fanatique avait échoué – à moitié, peut-être. La future envoyée était parvenue à se frayer un chemin... tout comme le clan de la sylve. Et de leur force conjuguée aux soldats du Feu, son gardien était apparu.
Taizen Jiguro.
Son poing se dénoua de la tétanie que l'ire avait pressé à ses muscles. Un soupir, simple, glissé à son esprit ; il ne pouvait se permettre de perdre son sang-froid. Pas maintenant. Pas tant qu'elle...
Un souffle s'échappa de ses lèvres, pria ses yeux d'or à se clore pour un instant : et lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour pousser la colère à quitter ses épaules. Car si son regard pouvait contempler la chute de l'Empereur Shinrin, il pouvait tout autant discerner les traits de l'ancien capitaine protégeant ses flancs.
Sa voix s'éleva dans l'air, digne, de cette fierté qui coulait dans ses veines comme un héritage de sacrifice qu'il se devait d'honorer. Lorsque son attention se posa sur le fasciés de l'enfant du bois, il s'efforça de ne lui accorder aucune haine, aucune hargne ni dégoût : seulement la simplicité d'une victoire qui n'avait rien d'offerte, ni d'acquise.
C'aurait été se fourvoyer que de croire que la guerre avait été emportée.
« Soit. J'imagine qu'il nous sera plus aisé de converser comme des adultes, désormais. »
Un ton fit toutefois écho du sien, dans son dos. Caractéristique, familier. Connu. Celui d'une âme dont il s'attendait inévitablement à la rencontre, quand bien même il avait espéré, par la présence du Fidèle, s'échapper à une telle possibilité.
Celle de Shinrin Kanshisha.
Ses chevilles se tournèrent, finement, afin de se placer sur le flanc : de sorte à pouvoir les observer tous deux sans leur tourner le dos. Ses loups étaient là – il le savait. Mais lorsque l'on faisait face à un félon, plus d'une attention était nécessaire pour attester de ses manœuvres. Peut-être l'Empereur avait-il suivi ses traces de vilénies, mais il n'y avait d'élèves pouvant surpasser ce maître ci.
Il dut se faire violence pour ne pas surgir à la gorge de cet imprudent, lorsque le visage de celle qu'il avait tant tenu à protéger la vie se révéla de son étau de bois. La tempérance qu'il avait poussé sur son être parut s'affaiblir, ses muscles se tendre, sa mâchoire se resserrer du joug amer de la vengeance. Ses paupières s'étaient plissées au même titre que ses lèvres sous le revers d'un rictus de défiance, de menace. Comment avait-il pu.
Ses prunelles s'ancrèrent dans celle de son adjuvant, son menton relevé malgré la douleur lancinante qui perçait son bras meurtri, malgré les souffrances qui parcouraient ses nerfs telles des amantes se refusant à ne plus les étreindre.
« Kanshisha. Je me demandais quand alliez-vous nous faire grâce de votre présence. »
Une fraction de secondes plus tard, son regard croisa pour la première fois celui d'Inuzuka Ayuu, étreint par la fatigue de son voyage, de sa lutte. Et il comprit. Il se souvint.
Tu dois les protéger plus que tout au monde. Plus que ta propre vie.
Il ne pouvait céder à sa colère de le voir la traiter ainsi. Il ne pouvait se le permettre.
Sa main se tendit envers le gardien du Feu en se détournant de ces nouveaux arrivants, d'un air pressé de faux désintérêt. Désigna, du bout de ces ongles marbrés de son sang, la silhouette de celui qui fut et demeurait son opposant. L'enfant Shinrin.
« Jiguro. Puis-je ? »
Il n'était question de ployer l'échine. D'abandonner, par ce sous-entendu, tout ce pour quoi ils s'étaient battus : peut-être cet aveu revêtirait ces couleurs aux yeux du dirigeant de la sylve. Il n'en était nulle chose pour lui. En se montrant conciliant, apte aux concessions et au dialogue... ces échanges ne pourraient que mieux se dérouler, tomber en leur faveur : obtenir la sûreté de leur âme charnière avant tout emportement.
Elle devait être sauve.
Quand bien même la figure de son compagnon, Yuumagure, revint hanter l'angle mort du Shinrin lorsqu'il revint à son tour sur ses pas. Quand bien même cela aurait représenté une chance inespérée de lui ôter son contrôle, de force... de l'attaquer, Seimeiten s'y refusait.
« Assez de sang a été versé. Vous ne craindrez rien de moi tant qu'elle demeurera indemne. Je vous le jure, sur mon nom et celui de mes ancêtres. »
Sa paume, élevée en révérence vers le ciel où cette déesse régnant sur l'astre solaire siégeait en monarque, parut se faire plus insistante : s'imager telle l'aube d'une promesse qu'il formulait devant elle et devant les mortels.
« Que l'Empereur revienne au bois... et que cette jeune femme revienne aux miens. »
informations:
Inuzuka Seimeiten stoppe les combats à l'arrivée de Shinrin Kanshisha et Taizen Jiguro. Face à la situation de la future matriarche, il intercède en sa faveur en se pliant, pour le moment, à la demande du Shinrin – en guise de preuve de bonne foi vis-à-vis des pourparlers futurs – en s'adressant à Jiguro afin de faire retourner l'Empereur entre les mains de son clan et qu'Inuzuka Ayuu ne lui soit rendue.
Yuumagure, lui, revient auprès de son maître à la suite des nouveaux arrivants : celui-ci se trouve donc dans le dos du Shinrin et de la future matriarche, tandis qu'Hinode et Amatsukami sont sur ses flancs.