| Oiseau de nuit | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Dim 27 Juin 2021 - 21:34 | | Les affaires dont il avait dû s’occuper sur les terres de la Griffe réglées, le guerrier tellurique s’en était allé au coeur de la nuit qui avait totalement enveloppé le pays où l’Homme au Chapeau avait fait installé son quartier général. Ou, du moins, ce qu’il voulait faire passer aux yeux du monde shinobi qu’il exécrait comme son quartier général, et qui n’était certainement aux yeux de l’Oterashi qu’un leurre géant visant à focaliser l’attention de ceux qui voulaient lui nuire. Tôsen, il devait bien lui accorder cela et bien d’autres choses encore, était un fin stratège. Comment ne pas l’être, au fond, lorsque l’on disposait du pouvoir de plier le temps à sa volonté. Cependant, et c’était certainement là le plus grand danger, le Chapelier faisait preuve d’un pragmatisme à tout épreuve dans l’utilisation mesurée sur le terrain de ses aptitudes. Yanosa, en compagnie de ses camarades de la Roche, en avaient fait les frais. La seule faille, en réalité, qu’il leur était possible d’exploiter chez un individu tel que lui, la seule fêlure dans son armure, résidait chez ses Lieutenants. Un, en particulier, pour lequel il était avéré qu’il risquerait sa vie peu importe le contexte : Yamanaka Rei.
Voguant dans l’immensité des cieux, tutoyant le scintillement des étoiles de cette nuit automnale où commençait à s’inviter la fraîcheur de cette saison transitoire, le Chûnin enrubanné ne pouvait s’empêcher une fois encore de ressasser. Son esprit, trop libéré des affres de la chair lorsqu’il lévitait ainsi près des astres, se trouvait dès lors trop libre de se plonger dans ses pensées les plus sombre, ses propres failles les plus enfouies. Ce qu’il avait entendu à cette réunion du triumvirat, en l’occurrence, une partie du moins, tournait malgré lui dans sa tête sans discontinuer, le rabaissant à chaque instant, lui soufflant des mots dénigrant à l’oreille comme l’aurait fait un vil démon qui aurait voulu le posséder.
Mais non. Il ne devait pas céder, que ce fut face aux quolibets qui lui étaient adressés de face, ou à ceux qu’on lui réservait dans le dos. Le « calciné », l’appelait-on. Teruyo lui-même avait employé cette expression fort peu flatteuse, et dont il se serait en d’autres temps complètement fichu. Mais les strates, peu à peu, s’amoncelaient les unes sur les autres, et tandis que son vol nocturne ramenait l’agent du Sazori sur ses terres faites de majestueuses montagnes, celui-ci ne parvenait toujours pas à desserrer la mâchoire. Comme un amant, piégé dans une relation abusive, il ne pouvait se résoudre à tourner le dos à ce berceau qui l’avait façonné, à tous ces visages pour qui il se battait. Mais la tâche, peu à peu… devenait lourde. Très lourde. Et le Tellurique lui-même ignorait si, avant la fin.. elle ne finirait pas par le devenir un cran de trop. |
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