| [Empereur #03] L'Ange Noir | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Mer 16 Juin 2021 - 17:59 | | Inlassablement, la figure de labeur du Teikoku déambulait dans le Palais Impérial, suintant ses perles d'effort à grandes gouttes tandis qu'il halletait sa misère à grandes inspirations. Rudes étaient les journées de travail sous les ordres du nouvel Empereur qui n'en démordait pas. Koro était le fer de lance de son ambition pour l'Empire. De l'activité, du pognon et du pouvoir, là étaient les mots d'ordres du renouveau de la Flamme. Un embrasement par l'effort dont les premières notes de résultat ne tarderaient pas à détonner dans le pays. Mais pour l'heure, il fallait transmettre les informations et pour ne pas changer, c'était le larbin de service qui s'y collait. Papelard en main, tâtonnant de l'œil à chaque croisement, trimardant ses petits petons à petits pas, il roulait des méninges et des jambes à la recherche de sa nouvelle cible. Quand soudainement : Koro Secrétaire / Homme-à-tout-faire "Ah ! La Chienne Noire ! La croqueuse de bistou… enfin je veux dire l'héroïne pla… enfin la femme avec les tatouages étranges là. C'est vous oui ! Moi c'est Koro, enchanté ! J'ai un papier pour vous, bien entendu j'accepte les pourboires, ça fait jamais de mal au larfeuille comme on dit ! " quémandait le nain tandis qu'il brandissait le bout de papier à la Soldate. Note de l'Empereur A l'attention de la Soldate Seiun Objet: Convocation. Vous êtes convoquée au bureau de l'Empereur pour recevoir votre nouvelle affectation. Veuillez vous y rendre immédiatement. Fin de la note |
A maintes reprises sa famille se demandait comment cet étrange garçonnet pouvait être encore en vie. "C'est fou comme vous me rappelez mon ex ! Sans les tatouages, sans les formes, et sans… beaucoup de choses ! Si jamais vous vous ennuyez, peut-être qu'on peut… reluquer ces jolies dessins en privée vous et moi… hihihi..." ruminait-il en gigotant des épaules et en laissant bien apparente sa paire d'incisives proéminentes. Sa dégaine à l'instar de sa jactance puaient la dépravation. Il fallait croire que servir le plus haut-gradé avait fait poussé des ailes à celui qui voulaient reluquer celles de l'Ange Noir. Quoi qu'il en soit, une discussion était attendue entre le Shinrin et la guerrière sans-nom. Une discussion sur fond d'opportunités et de gloire. Il était l'heure de rassembler ce qu'il y avait de pire dans cet Empire. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Mer 16 Juin 2021 - 19:34 | |
Rares étaient les occasions qui portaient ton ombre jusqu’au Palais où seuls les imposteurs se succédaient. Tu resongeais à cet épisode qui t’avait presque donné les clefs de ces portes recouvertes d’or, te replongeant soudain dans la posture de celle qui aurait gouverné malgré sa totale indifférence pour ce peuple. La flegme avait eu raison de cette ambition, trop de contraintes, si peu de bénéfices. Aucun regret sur ta décision de laisser à un autre un trône épineux et la gangrène qu’il te plantait au cul.
Ce ciel d’automne avait accueilli un nouveau prétendant à ces maux; et cela ne t’étonnait guère de voir une gueule de con se planter devant toi. Son discours était à son image et te donnait déjà l’envie de le rendre muet à tout jamais. Malheureusement, la missive qu’il portait t’incombait de ne pas l’envoyer directement dans l’au delà. Porte parleur ou bouc émissaire d’un autre, envoyé pour te convier via une lettre dans un bureau qui ne se trouvait qu’à quelques pas de là. Le papier n’était même pas signé, mais tu avais déjà une grosse intuition sur le profil qui pouvait s’amuser à convoquer des soldats dans un lieu qui n’était normalement réservé qu’à l’Empereur et ses… insupportables larbins. Rien de nouveau ; Ils avaient tous les mêmes réflexes : Installer leur autorité en rencontrant certains profils atypiques, leur donner une directive pour tester leur fidélité… Et les payer avec une maigre rançon et une once de dédain. La parfaite petite recette de l’Empereur junior ou autoproclamé.
- Tu ferais bien de la fermer si tu veux survivre plus d’une semaine ici.
Tu n’avais plus besoin de lui, et tu lui faisais comprendre, le conseillant même comme une bonne mère l’aurait fait. L’Empire était un recueil de barbares à qui on voulait donner un bon genre. Mais la surface n’effaçait pas les passifs, leurs rancoeurs. Si ce débile continuait de l’ouvrir comme un demeuré, il y perdrait surement sa tête. Dans un soupir las, tes pas te libèrent du crétin pour t’enfermer dans un couloir élancé qui était le chemin le plus rapide pour regagner l’allée centrale.
Certains regards croisent le tien, transpirant autant la méfiance que l’ignorance. On t’avait collée une fichue étiquette pour un acte, te condamnant à en endosser le nom pour les mois ou les années à venir. Cela contraignait tout ou partie de tes plans d’anonymat ; ta main baladeuse ne serait pas autant impunie que lorsque ton visage ne faisait écho à aucun souvenir. N’ayant rien d’un ange, tu enfonces la porte du bureau d’un coup d’épaule comme si la poignée allait te refiler la peste. C’est le dos lourd et les mains enfoncées dans tes poches que tu te présentes au grand gourou. Nulle surprise sur son identité : Son visage d’albâtre, ces marques ensanglantées. Un visage qui faisait bien écho au monstre qu’il cachait. Le genre de monstre endormi, le genre de monstre qui se pavane avec deux têtes coupées en main. Un mercenaire qui avait jeté son dévolu sur tout un pays.
Contrairement à Yahiko; celui-ci ne t’inspirait qu’une profonde méfiance, faisant briller dans ton regard mordoré une lueur bien plus assombrie, empreinte de tes propres vices.
- Soldat Seiun, je viens pour « recevoir ma nouvelle affectation »
Une légère mimique joue de tes expressions pendant que tu récites en bonne élève la missive. Tu sentais déjà venir le loup; cette situation où un ex damné te demande de faire tes preuves alors que tu faisais la morte depuis des mois, te contentant de toucher ta prime mensuelle. Ce sommeil éveillé avait été de courte durée, trop courte pour te laisser peaufiner tes projets plus personnels, plus enrichissant -de savoir bien évidemment-.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Mer 16 Juin 2021 - 23:43 | | De gris s'étaient enveloppés les hauts cumulus à l'instar des pensées du jeune Empereur. C'était une asthénie de la psyché qui guettait le Shinrin à force de gratter du papier et de faillir à ses vices habituels et sempiternels. Il tenait en profonde estime ceux dont l'âme n'était pas parasité par la corruption du pêché et de la lubricité, et dieu sait qu'il n'avait donc aucun respect de ce genre envers la demoiselle qui venait de montrer le bout de son pâlichon minois. "…" A lorgner sur ses traits et ses atours, il en venait à confirmer son appréhension de la situation : Elle l'écœurait. "Seiun… Ma belle Seiun... et si tu commençais par t'affranchir de ce masque qui ne te sied point ?" Avait-il réellement besoin d'épiloguer là-dessus ? Il n'était point nécessaire d'être familier à l'Ange Noir pour entrevoir cette carapace de fausseté et de bienséance artificielle, ce n'était pas comme si la grivoise s'évertuait à travestir complétement sa personnalité. En tous ses gestes, en toutes ses palabres, elle laissait une poterne entre-ouverte comme bien pour signifier son antipathie. Et pour en revenir au sujet de la répugnance, est-il essentiel que de préciser que ce n'était pas envers les galbes de la demoiselle - au demeurant agréables à voir pour qui a bon goût - que le jeune homme projetait son aigreur mais bien sur son tempérament d'emmerdeuse. Elle lui ressemblait et c'était excessivement agaçant pour son analogue Shinrin. Il était donc bien naturel et prédictible qu'il lui réserve le même fiel acerbe et aigre qu'il déversait à l'origine sur sa propre personne. Mais trêves de niaiseries sur fond de frustrations, elle était peut-être pas marquée au bon coin mais lui non plus et le monde n'allait pas se faucher tout seul. Alors rejoignant son siège, invitant d'un signe de main à la soldate à en faire de même, le jeune homme ne tergiversait pas en palabres inutiles et passa à table et ce, sans langue de pute : "Première chose, où est ton rapport concernant le pays du vent ? J'ai appris pour Kâtenshêdo alors tu imagines que ça… m'intéresse…" Mine perfide, sourire légèrement arqué, toute son attitude criait à la fourberie. Pas besoin qu'il s'égosille l'arrière-gorge pour que quiconque puisse comprendre les intentions de celui qui savait également jouer de la poupée. "Et enfin… sache qu'à partir de maintenant tu peux te targuer d'être la Porte-Parole d'un Empire." Paroles surnaturelles ou galéjade du tout fraîchement nommé Empereur ? Pour qui aurait pu porter l'esgourde au creux de la porte, le langage parlé par le damoiseau sonnerait comme ineffable et inconcevable. Et pourtant, rien dans son attitude ne semblait trahir quelconque incartade ou aveuglement. Bien que saugrenu, l'homme semblait formel quant à son intention de porter l'Ange Noir en qualité de #2 de l'Empire du feu. "Dissertons un peu sans fard, veux-tu ? Je ne t'aime pas Seiun. Toi et moi nous nous apparentons un peu trop pour que je puisse t'accorder ne serait-ce qu'une once de confiance. Mais, comme toi, il y a des choses que je porte en estime et qui… je pense… nous permettrons de concourir dans le même sens." Sa figure obscure laissait entrevoir quelques gammes de roublardise. Etonnamment, ce n'était qu'en face de la nymphe que le nivéen pouvait se dépouiller de ses artifices afin de se montrer dans son jour le plus pur et coquin. "Les ryôs. Prends place à mes côtés, deviens ma voix à la réunion de la Coalition et disons qu'en fonction de tes résultats, en fonction de ce que tu réussiras à tirer pour notre bon profit, pour nos intérêts… il est fort possible que quelques primes déraisonnables pour le commun des mortels viennent te gaver la besace." Qu'il était fort inconvenant que de conjecturer que l'Ange inspirant le plus de défiance devienne la clé du salut de l'Empire. Les voies de l'Empereur pouvaient se présenter en des formes bien désaxées pour les plus sceptiques ou les plus cintrées, mais ô combien le Très-Haut savait bien récompenser ceux nanti d'un troisième-œil. Du moins, c'est ce qu'il espérait. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Ven 18 Juin 2021 - 14:32 | |
L’accueil est expédié et ton hôte te fait vite comprendre que ta fausse bienséance était de trop. Dans un soupir, de soulagement ou de lassitude, ton corps s’écroule le long d’une chaise et perd toute sa droiture. Avachie devant celui qui se vendait comme Empereur -que tu préférais appeler Imposteur- tu ne réponds à sa seconde remarque que par un haussement de sourcil. Il venait quérir de vieilles informations sur l’épopée de Kaze et l’un de ses principaux mystères : Katenshendo. Cela faisait bien des mois que tu planchais à comprendre comment une âme pouvait se torturer au point d’échapper aux propres limites humaines. S’était-elle sciée les membres les uns après les autres ? Avait-elle rit ou pleuré ? Et surtout : Comment son coeur pouvait encore tenir dans ce cocon de bois ? Son corps tout entier était une énigme… Et donc : Un trésor. La lueur sombre de ton regard brille d’autant plus lorsqu’Hanzo fait remarquer son intérêt.
- Cette connasse est morte, je voyais pas l’intérêt d’écrire un roman sur ça.
La réplique en dit long sur ta position, et la guerre ouverte qu’elle annonce ; Pas question de partager tes trouvailles, qu’elles soient scientifiques comme pécunières. En un regard, une parole, vous aviez déjà compris pourquoi vous ne pouviez pas vous entendre; parce que vous étiez foncièrement intéressés par les mêmes choses, et capables des mêmes méthodes pour les posséder. La pièce prend des allures d’arène improvisée; Vous seriez les deux chiens fous qui s’entretueraient pour l’unique morceau de viande trônant en son centre.
L’instant où tu pensais entendre le signal qui marquerait le début de votre affront; c’est en réalité une annonce déconcertante qui désamorce totalement cette idée. Porte Parole; Un titre aussi risible qu’inadéquat. De toute l’armée, il te demandait toi. De toute cette gangrène euphorique et idéocratique; il demandait à une bâtarde qui n’avait que faire des régences et de leur fidèles. L’opportunisme te faisait sourire, mais tu n’étais pas dupe; ce choix avait un but tout autre que celui qu’il laissait percevoir. Il voulait l’appâter avec une rançon à la clef… et tu aurais probablement saisi ton dû sans crier gare si la proposition était sortie de la bouche de n’importe quel autre individu. Mais pas lui. Pas à toi.
Son reflet était le tien et vous agissiez avec des mimiques identiques.
Et… Jamais tu n’aurais légué un simple centime pour un rôle bateau si l’issue n’avait pas été fructueuse pour toi d’une quelconque autre manière.
- Tu dois avoir une bien mauvaise estime de ton pays pour me demander de le représenter à ta place. A moins que tu ne sois encore pire que moi… en politique… Ou en d’autres termes.
La réflexion n’est qu’un constat évident et une provocation gratuite ; Cet homme n’avait que faire de l’Empire, et il jouait avec en ayant presque l’intention de le détruire de l’intérieur. Sa petite scène de théâtre t’invitait à rentrer dans un cercle politique chiant et viscéralement contraire à tes princpes. Peut-être était-ce sa façon de t’écarter d’un noyau qu’il ne voulait pas tu voies; Peut-être au contraire, voulait-il t’engager trop près du noyau explosif qu’était la Coallition, et te voir exploser avec.
Une chose était sûre; il envoyait une barbare négocier de la dentelle. Il avait donc déjà perdu et s’en contrefichait.
Un silence pesant marque ta réflexion interne qui pesait tes propres envies d’aller te brûler dans un piège ouvertement annoncé ou non.
- Mmmmh, vois-tu je m’en fou un peu que tu veuilles ruiner toute crédibilité d’un Empire, je ferais ce qui doit être fait. Mais le problème c’est qu’on m’a déjà fait ces promesses là. Grosse implication, grosse prime. Bla bla bla. J’en attends encore la couleur. Tu veux te distinguer des guignols qui t’ont précédé ? Alors je veux la moitié de cette déraison dès maintenant.
Tu ne peux réprimer un rire sadique; profondément satisfait de poser l’Imposteur dans une situation délicate. S’il était celui que ses actions reflétaient, alors il serait incapable de verser la moins somme sans garantie; et s’il refusait, il risquerait de perdre tout le jeu dans lequel il voulait te lâcher. Un duel froid, qui ne s’exprime ni par la violence ni pas l’agressivité. Le genre de combat qui passe par les intérêts de chacun et leurs capacités à négocier.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Ven 18 Juin 2021 - 15:26 | |
Que le Dieu unique vienne en aide à l'Empereur tant il était torturant que d'essayer d'appréhender cette rose de jais qui se nippait d'épines. Mais aussi pénible pouvait-il être de traiter avec l'Ange Noir, indirectement, le burlesque rendait la chose plaisante et c'était palpable à même le museau de l'Empereur qui se montrait sous un jour narquois. Alors qu'il terminait ses répliques, lorgnant de haut sur sa silhouette ancrée dans le mobilier, le mirliflore se mit à l'idée de s'approcher de la soldate comme l'on aurait pu s'approcher de flammes. Sa jambe effleurant de justesse celle de la sombre nymphe, depuis sa hauteur il s'offrait là une vue aussi hautaine qu'orgueilleuse, baignant de son ombre celle qui se targuait d'en être une. "Une grande beauté souvent gagne à se taire, Soldate." Il jouait de paroles brutales comme l'on aurait pu jouer de la mandoline. "Ne prends pas mon maquignonnage pour une faiblesse, Seiun. Il serait malavisé pour toi d'oublier ton allégeance et ton rang. Si je te pose une question, tu réponds, si je te donnes un ordre, tu l'exécutes, et si l'envie me prend de te gratifier d'un sucre, tu ouvres cette bouche qui te sert de gagne-pain et tu l'acceptes. Je ne suis pas la Colombe. Sans nation ni ressources j'ai pu déchainer mon courroux sur un pays et deux déserteurs, alors imagine ce que je peux faire avec mon séant appuyé sur ce trône ?" Courbant l'échine, mains dans les poches, son museau s'en était rendu à friser le minois de la belle tandis que ses yeux céruléens semblaient porter atteinte à son être tout entier. "Te confier ce rôle ne fait que répondre à une manœuvre raisonnée. J'aime te croire qualifiée et compétente à toutes les tâches à partir du moment où tu sens l'odeur de ce qui est supposé ne pas en avoir. Il est plausible que tu me déçois et que j'en vienne à regretter mon choix. Mais si je vois juste, nous serons tous les deux gagnants en fin de compte." Et comme mieux pour resserrer son emprise, de sa dextre sylvestre et de celle de chair, il vint agripper les rebords du siège, cernant alors la séraphine des ténèbres. "Il n'y aura pas d'acompte. Tu pourras traiter ton Empereur de tous les noms, tu pourras voir en moi un nuisible, un opportuniste, un félon, le mal incarné, que sais-je ? Mais à la différence de bien des "Saints", Shinrin Hanzo n'a qu'une parole. Maintenant je te laisse décider, souhaites-tu que je te traite comme une simple soldate, qui finira sans le sou ou avec sa tête sur une pique ? Ou souhaites-tu concourir à mes côtés dans mes desseins afin de palper les choses que ce monde réserve aux plus malins ?" Mais ça ne s'arrêtait pas là. "Enfin, pour le reste. Je ne trouve pas bien bavarde concernant cette gourgandine de Kaze. Il faut croire que tu n'es pas intéressée par une promotion en tant que Lieutenante et les avantages pécuniers qui suivent. J'aimerais dire que je te comprends, mais ce n'est pas le cas. Il faut croire qu'on est bien différents toi et moi au final." |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Ven 18 Juin 2021 - 17:11 | |
L’Imposteur avait le don de donner et de reprendre comme il le souhaitait. En une fraction de seconde, il était passé de l’abordable chef de meute à l’autocratique bête de guerre. Tes yeux surveillent chacun de ses mouvements comme s’ils pouvaient être les derniers. Il s’avance lentement et s’arrête si proche de toi que sa jambe touchait presque la tienne. Toi assise et lui debout; jubilant de cette situation de supériorité pour revêtir son masque le plus stricte. S’enchainent alors une ribambelle de déclarations qui pouvaient en réalité être résumées en un seul mot ; Obéis. Les ordres deviennent menaces sur un ton nappé de condescendance (piètre façon de montrer sa supériorité).
- Me demande pas d’enlever mon masque si c’est pour me dire de la fermer juste après
Cette rétorque, elle est honnête; c’était à lui de choisir comment te construire, mais s’il était indécis, il fragiliserait le peu de patience que tu avais. Comme un vase que l’on veut modeler et remodeler, et dont les bases s’effritent parce que l’argile vient à manquer. Tes yeux lorgnent en contrebas sur le visage qui n’avait plus rien d’humain. Son discours était un éternel recommencement et te replongeait dans les méandres de la première « élection » de l’Empereur.
- Vous êtes tous les mêmes à présenter votre glorieux passé pour envisager un potentiel futur. Courroux ou non, avec ou sans trône, tes actions n’impliqueront jamais plus que toi même.
C’est avec froideur que tu réponds aux flammes qui s’émanaient du discours d’Hanzo. Il s’était penché pour rapprocher sa figure dont les traits n’étaient désormais plus cachés par le contre-jour; et vous pouviez désormais presque vous fixer à hauteur égale. Ton expression était inchangée, imperturbable par des menaces qui transpiraient plus la volonté de soumettre rapidement que de concrétiser ne serait-ce qu’un centième de ce qu’elles affirmaient. Tes épaules se soulèvent finalement comme quand on rate son interro surprise :
- Soit, je verrais bien ce que l’unique, le différent, le pas comme les autres proposera quand le conseil sera passé. Mais qu’on soit clairs; tes desseins ne sont pas les miens et je ne cours pas après le pouvoir. Une tache, une paie, ça s’arrête là pour moi.
Exécutante de première classe ; ravie d’affirmer ouvertement son désintérêt total pour la hiérarchie Empirique et les idéaux de son dirigeant. Du moment qu’on t’indiquait clairement l’objectif et que la rançon suivait, tu ne poserai aucun problème. La discussion est une boucle qui revient alors à son début ; L’Imposteur peinait à maquiller la bave qui dégoulinait le long de ses babines. Ces informations l’intéressaient, pas au nom de l’Empire, mais personnellement. Et quoi de mieux que narguer celui qui croyait narguer ;
- Absolument, je m’en care de ce grade, mais je comprends que tu sois curieux sur la question, Katenshendo était une sacrée trouvaille… En matière de combat je veux dire. Une de tes consœurs, stupide mais talentueuse.
Petit sourire en coin, yeux plissé sous l’expression de ta satisfaction lui hurler en silence : « Ses secrets sont les miens et valent bien plus que ta vulgaire offre de grade »
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Lun 21 Juin 2021 - 16:29 | |
Il était difficile d'admettre pour l'Empereur que la soldate avait titiller avec pénibilité les quelques antilogies de son discours. En d'autres mots, elle était prédisposée à ne pas se laisser faire et indirectement c'était bel et bien ce qu'il cherchait en elle. Là alors la dissonance de l'exercice : vouloir mater ce joyau inmatable. Mais au diable les sévices qu'elle commettait sur sa dignité, elle était en elle-même un met dont il voulait se délecter, une féline qui ne manque pas de vous balafrer la chair tandis que vous essayez de l'agripper. Mais excentrique était l'avarice de ce démon d'envie qui briguait de plus en plus l'âme de la nymphe tandis qu'elle se montrait de moins en moins complice. Alors il agissait tel un farfadet, la dardant de plus belle tandis qu'il se désolidarisait du siège, riotant à s'en fendre la pipe comme si tout cet esclandre n'était au final qu'un ginguet manège. "Aussi incisive par la lame que par les mots n'est-ce pas ? Tous songes sont mensonges, il serait profusément malhonnête de ma part de déclarer que je t'ai en horreur, Ange Noir. Il est vrai que d'une certaine façon je répugne certaines de tes façons, comme j'ai pu déjà l'exprimer, il n'est vraiment pas agréable que d'éprouver son propre venin… mais je dois l'admettre Seiun, tu me plais." Volontairement imprécis par ses mots, il n'en démentait pas pour autant. Alors se baignant de nouveau dans l'éclat de ses pupilles, l'air serein, le minois gai, c'était comme si un tout nouvel homme s'était substitué à l'exécrable. "Mais soit, je fais confiance en ce mal du dragon qui nous affecte tous les deux, Seiun. Triomphe donc de cette réunion et tu auras la bourse bien lourde. A l'éclat de tes actions je te rétribuerai par un or aussi chatoyant." C'était un marché dans le plus pur de ces états. "Et quant à Katenshêdo, tes intentions sont encore nébuleuses à mes yeux. Mais j'aime croire que tu as quelque chose derrière la tête… As-tu trouvé un parti qui saurait payer plus qu'un Empire ? Ou…. As-tu des intentions personnelles à l'égard de feu la lieutenante du Chapelier… ?" Car oui, tandis qu'il se faisait porteur de la question, il se faisait également porteur d'un semblant de vérité qui illuminait alors cette fameuse part d'ombre. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Mar 22 Juin 2021 - 12:55 | |
Le masque de l’Imposteur changeait du tout au tout, tantôt affable, tantôt enjoliveur. Peut-être avait-il simplement testé les limites de ton sale caractère, car il s’était désormais écarté de toi, lâchant sa position de dominant, pour ne redevenir guère plus qu’un homme. Un homme qui avoua enfin ses pêchés que tu aurais pu renifler à des kilomètres. Vous partagiez la même folie des grandeurs ; capables de tout pour couvrir votre vie non pas de gloire, mais d’or.
Un peu comme deux bêtes qui se rencontraient pour la première fois, vous aviez été obligés de vous jauger, mutuellement, jusqu’à vous rendre compte qu’un geste de l’un équivaudrait instantanément à un geste de l’autre. Plongés de chaque côté d’un miroir reflétant vos réalités; deux fantômes identiques qui s’amusent à presque mieux se connaître personnellement en observant l’autre. Quand Hanzo confirma sa volonté de t’enrichir par le biais de cette nouvelle mission, tu levas des épaules encore incertaines quant à la véracité de cette promesse. Vous sauriez bien en temps et en heure si vos mots pouvaient valoir plus que des promesses.
- Soit, je ferais au mieux
Ton visage se tourne de moitié vers le côté, les bras toujours croisés sous la poitrine. Tu n’appréciais pas vraiment d’avoir à replonger dans une forme de hiérarchie après des mois de tranquillité, mais l’arrivée de ce nouvel Empereur sortait ta flegme de sa cachette. Son énième tentative de ramener Katenshendo au centre de la conversation était cette fois plus convaincante que les précédentes. Il disait s’inquiéter que ce trésor file au plus offrant; mais s’il était vraiment à ton image, il savait déjà que ce genre de trouvaille ne se vendait pas… mais se gardait pour en tirer un profit unique et expérimental.
- Tu sais très bien que c’est le genre de relique qui ne se marchande pas… Pas sans en avoir ressorti tout le potentiel…
Ton air est cette fois-ci bien plus sérieux. Ce sujet pourrait vous dresser en ennemis, parce que tu connaissais la convoitise plus que quiconque.
- Je vais être honnête Hanzo, je m’intéresse particulièrement aux arts marionnettistes depuis les faits de Kaze. Je suis restée vague sur le sujet parce que personne ne saurait faire ce que Katenshendo a fait. Ou du moins, personne n’en parle. Alors j’ai des questions, beaucoup de questions… dont les réponses m’échappent encore, et qui m’obsèdent - à ce moment ton poing frappe frénétiquement sur un rebord table qui n’avait rien demandé - au point de devoir feindre l’ignorance sur ce sujet, tant l’incompréhension autour de sa condition est grande….
Ton regard mue vers le sien comme pour le dérober
- … Mais ça tu le sais mieux que quiconque
Léger sourire; il comprendrait ce qu’il voudrait, mais c’était bien son statut d’hybride entre démon et homme que tu pointais du doigt, statut qu’il taisait et que vous taisiez tous. Ses secrets lui appartenaient, et l’inconnu lui échappait… Exactement comme lorsque que l’on comprend que d’humaine, Katenshendo était devenue Sculpture. Avouer ses ambitions à un opportuniste t’ouvrait désormais deux portes; celle qui l’inciterait à te brûler vive pour s’emparer de tes biens, et celle du savoir, de l’expertise d’un marionnettiste… qui t’intéressait foncièrement compte tenu des mois passés à étudier leur savoir faire afin d’en comprendre les limites.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Mar 22 Juin 2021 - 17:10 | |
A force de se tenir mutuellement le crachoir, il semblait que leur querelle se soit muée en un dialogue plus "convenable" dirait-on. Bien qu'elle demeurait acide, le Jinchuuriki semblait s'y faire à tel point qu'il se désintéressait graduellement de son insatiable envie de dominer l'exercice. Pire, il se montrait à la limite de la docilité, comme un homme qui découvrait qu'au-delà des échanges des coups se dissimulait peut-être quelque chose de plus complaisant et convivial que le simple tranchant des invectives. Mais si la forme se voulait plus agréable, peut-être était-ce dû au sujet de fond qui lui, avait laissé place à un domaine plus familier du Shinrin : Son art, le kugutsu. Alors montrait-il les grands yeux tandis qu'il buvait les paroles de l'Ange Noir qui se présentait sous un jour nouveau, sous une face plus sage. Il faut croire que tout était bien plus compliqué qu'il n'y paraît et que sous cette carapace d'inserviabilité exacerbée se cachait peut-être une jeune fille ne pouvant supporter insaisissable. Lui donnant le dos, non pas désinvolture mais bel et bien pour plonger ses pensées dans l'infini bleu du ciel, l'homme aux pupilles céruléennes se laissait alors porter par des flots de remembrances qui l'emmenèrent dans un passé pas si lointain, faisant alors l'écho de ces souvenirs par ses paroles imbibées d'amertume et de serrements de cœur. "Telle est la fatalité de ceux pour qui plus n'est jamais assez. Je conçois parfaitement ces maux qui déchirent ton insatiabilité Seiun. Depuis mon plus jeune âge j'ai convoité ce "don" de mon clan qui me faisait défaut, c'était à mes yeux un trésor intangible, impénétrable pour lequel j'aurais pu troquer tous les autres.
188 J'étais alors ce démon de lubie et de bile qui crachait sur ce monde qui l'avait privé de la chose qu'il avait pourtant offert à tous ses pairs. C'était comme si le destin m'avait dérobé ce qui me revenait de droit, comme-ci si les étoiles me dardaient et m'accablaient d'un malheur qui n'appelait ni à la pitié ni à l'indulgence." 191 Lorgnant alors d'un regard en coin sur la silhouette de la nymphe des ténèbres, il pointait la paume de sa prothèse vers la demoiselle comme pour lui offrir tout et rien, avant que des interstices de sa poigne ne naisse quelques petites pousses aussi fébriles que timides qui s'entrelacèrent pour former une effigie révérée de la Soldate, les ailes et les bras déployés comme si elle tentait de conquérir les cieux. "Ce n'est que depuis un cycle que je me suis fait le maître des arts de la nature. Mais paradoxalement rien n'a changé, je demeure le même…" Laissant un silence qui n'invoquait aucune réponse se faire le régent de son histoire, empoignant sa gorge par serre, c'était comme s'il tentait avec pénibilité de se défaire de cette humiliation qui trônait sempiternellement dans son gosier pour lui infliger le goût de l'opprobre, et ce à jamais. "Mais il est bien stérile que de monter aux nues, je jacte, je jacte, je jacte pour tout bonnement t'exprimer ma compréhension à l'égard de ton obsession. Alors je n'irai pas par quatre chemins : Si tu souhaites que je te montre la voie de mes "Arcanes d'ébène", alors je le ferai et ce, sans concession. Tous les secrets de Katenshendo te seront alors ouverts et tu deviendras maîtresse d'un art aussi perfide que sinistre. Ceci, à une condition…" Arrachant la figure sylvestre qui trônait dans sa main, il la déposait alors sur l'érable de son étude avant de tendre cette même main vers celle qui s'était faite la maîtresse des ténèbres. "… Que tu prennes place à mes côtés." Et si son langage parlé pouvait sembler nébuleux, de son expression impavide et impérieuse on pouvait entrevoir une réelle volonté de transcender les opportunités court-termistes au profit d'une vision nippée de perspectives infinies et fructueuses. L'Empereur voyait loin, peut-être un peu trop… Mais telle était son avarice, la mère de tous ses maux qui ne lorgnait plus sur quelques bois mais toute une forêt pour mieux brûler. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Mar 22 Juin 2021 - 19:41 | |
Petit à petit, la pièce semblait rétrécir pour faire de vous deux les maîtres orateurs en son sein. La tension pouvait prendre bien des aspects, mais elle avait ici mué en un temps de flottement qui faisait appel aux sentiments. Emphatique ou bon comédien, Hanzo avait chaviré vers des horizons que tu ne pouvais pas observer avec lui. Ses paroles évoquaient son passé, son présent, et le futur qu’on lui avait refusé par la même occasion. Les histoires des grands clans du Yuukan se ressemblaient souvent, mélangeant honneur et mérite sans avoir la moindre idée de ce que les vrais besogneux pouvaient apporter. Sang impur, lignée pourrie, droits inégaux; des clichés qui se répétaient et s’intensifiaient de génération en génération. Et tous oubliaient que vous n’étiez que de vulgaires créatures vouées à mourir un jour ou l’autre. La mémoire, les honneurs, la vérité ; au final, tout disparaissait. Seul restait l’or.
Au bout de cette longue confession, Hanzo t’accorde enfin son attention, et d’une manière qui lui était bien propre. Il te présentait sa paume qui n’avait d’humain plus que la forme. Boisée, sculptée de sorte à ce que tu en viennes à te questionner sur sa constitution, son poids ou ses finitions. Mais ta curiosité est bien vite happée par une nouvelle invitée qui germait au creux de la prothèse. Le clin d’oeil était sans équivoque, ton titre te précédait bien plus qu’il ne le devrait. La réalité était bien moins proportionnée; tes ailes n’avaient rien de celles des anges, mais semblaient tout droit sortir des tréfonds de la terre. Femme de roche, minérale; qui assumait pleinement la couleur de l’encre pigmentée par l’essence même du charbon, le carbone.
- Ce n’est pas à moi de tirer les conclusion de ton histoire, mais si tu te sens inchangé en ayant couru des années après ce te promettait ton clan… C’est que tu n’as pas besoin d’eux. Ni eux de toi.
Une évidence orpheline, sans attache, que tu interprétais selon ta propre condition. Comme une brise insaisissable, tu savais à quel point la course aux attaches pouvaient aveugler, ralentir, isoler des profils ambitieux alors qu’ils s’étaient faits d’eux mêmes. La force de frappe ne se résumait pas à l’ampleur d’une famille, d’un clan ou d’un Empire, mais bien de l’individualité qui saura saisir ses chances avec ingéniosité.
Tes prunelles se détachent finalement de ta réplique améliorée quand l’Imposteur propose de lui même un enseignement lié aux arts Kugutsu. Pourtant, aucun sourire ne vient réchauffer l’expression taciturne marquées par tes traits. Car tu savais déjà qu’il y aurait une suite, une demande… Sa condition. Tu t’arraches finalement à ta position assise, te relevant au niveau de celui qui s’apprêtait à marchander avec son sosie. Le feu mordoré s’entrechoque avec l’azur de son regard. La réclamation est à l’image de ce que tu craignais. De tout ce que tu avais à offrir, il te réclamait le pire : La fidélité. Un Imposteur demandant à une bourrasque de se tenir en cage.
Pas un mot, pas un geste : juste deux entités qui s’affrontent dans une bataille désormais morale. Ton mutisme en dit long sur le pour et le contre qui se soupèsent dans ton esprit; Toi qui avait en horreur la redevance morale, devait aujourd’hui sacrifier tes propres promesses pour continuer ton exploration future. La tension explose en silence alors que ta réponse se fait attendre ; C’est finalement en soufflant tout l’air de ton corps, les yeux roulant au ciel, que ta paume se lève à son tour pour amorcer une poignée de main.
- Dans l’ombre, et dans l’ombre uniquement.
Au même moment, la poupée de bois s’était comme envolée et s’était rapprochée de vous, atterrissant dans ton autre main comme par magie. La logique voulait que vos regards suivent son cheminement, et désormais tes doigts qui se resserraient autour jusqu’à l’étrangler, mais tu te contentais de dévisager l’énorme énigme que représentait l’homme-démon. Son discours était aussi nébuleux que les serments que tu venais de signer. Si sa prothèse de bois venait à accepter ton ultime condition, celle de n’être qu’une main exécutante cachée au monde, alors vous resteriez probablement là, à partager cette entente tout en tentant de cerner à maintes reprises la personnalité de l’autre.
Ultimement, le sérieux s’éclipse alors que tu remontes la statue à votre niveau :
- Je suis sûre que ça s’arracherait dans les marchés de Kaze
Tu n’avais plus peur de rien. Quitte à demander un laisser passer pour les environs sans que la garde locale te fasses chier à chaque sortie, autant le demander directement au grand manitou. En flattant sa création comme un vulgaire jouet de brocante, en te servant de ton historique à Kaze qui faisait de toi un symbole sur place, en jouant avec ce feu dangereux que représentait le dirigeant de son pays : Tu tentais délicatement d’ouvrir un passage vers des plans tout aussi grandioses que l’apprentissage pour lequel tu avais signé un pacte verbal.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Mar 22 Juin 2021 - 23:59 | |
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Et tandis que les deux viles âmes s'en serraient cinq, le ciel grondait à grands éclats comme signe de rejet de cette alliance impie. Depuis ses cumulus se déversaient alors des trombes et des courbes sous la plus grande surprise des locaux qui s'amoncelaient sous les abris pour les uns et tricotaient des pattes pour les autres. Et comme un coup de marteau du très-haut, c'est un tonnerre tintamarresque qui précédait les mots de l'Empereur, illuminant par son fil qui zébrait l'espace les deux scélérats à présent alliés par leur déclaration. "Dans l’ombre, et dans l’ombre uniquement." Paraphrasant sa nouvelle complice, il marquait là un accord sans artifice à cette condition, trouvant lui-même un grand confort à se faire l'ami des ténèbres. Et quand la roublardise et la plaisanterie marquaient ses gestes et ses mots, alors le cadet-maudit se laissait aller à la rigolade, riotant avec retenue face à cette amusette. "Je suis sûr que je pourrais faire grassement banquer quelques détaillants du Vent si jamais je venais proposer à la vente "l'Ange Noir de l'Empire"." Délibérément séditieux par cette perspective teinté d'un soupçon de véridicité, c'était là la manière du jeune diable de rattraper ces quelques instants de mignonneries qui avaient fini par lui irriter la nuque. Pourtant il demeurait gentillet comme l'on pouvait rarement le voir, ne pouvant guère se montrer sous un autre jour face à la sibylle qui revêtait là une personnalité tout aussi inattendue, qu'importe qu'elle puisse être artificielle comme franche. "En qualité de Porte-Parole et dans le cadre de la réunion de la coalition une escorte te sera accordée. N'y vois là aucun manque de confiance, je préfère simplement te savoir accompagnée si jamais le tranchant de tes mots venait à faire perdre patience à quelques représentants ou Kage. Je te ferai part des intérêts de la flamme, même si je te sais suffisamment perspicace pour visualiser les opportunités qu'il nous faut tirer de cette alliance. Enfin, nous débuterons ta formation sous peu, ici même pour commencer." Lubriquement, se rapprochant dangereusement à nouveau de la nymphe au point d'effleurer son galbe, il laissait filer son index sylvestre sur le bout de son minois de porcelaine, se faisant aventurier de sa joue et conquérant de son menton qu'il briguait en le relevant avec légèreté. "Je me plais à soupçonner une certaine forme de délicatesse derrière cette couche d'acrimonie forgée par une chienne de vie. Peut-être ne suis-je alors qu'une victime de plus de tes artifices… Peut-être ne suis-je moi-même qu'un vil malin qui tente de s'immiscer dans les failles de ta psyché par pur égoïsme. J'aime me penser adroit en ces matières mais nul homme n'est à l'abri du doute. Alors si tu ne peux avoir confiance en mes mots, je te demanderai d'avoir confiance en mes yeux. Eux ne te tromperont pas, Seiun." |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Mer 23 Juin 2021 - 16:10 | |
Ce qui était avant un ciel capricieux grondait désormais comme un monstre en colère. A l’image de votre discussion, de l’ampleur qu’elle prenait, le tonnerre créait un pont entre ciel et terre : Métaphore même de votre partenariat. Ange et démon qui se rejoignent ainsi, dans le fracas tonitruent qui déchirait à la fois les nuages et la roche. Cette tempête en disait long votre voracité et les dégâts qu’elle allait créer. Le monde tremblait comme vous, d’impatience, d’impertinence.. ou de crainte. L’accord est signé par une phrase qui se répète, qui sonne dans sa bouche comme le d début d’une nouvelle ère. Il se prend ensuite au jeu des devinettes, en surenchérissant sur ta propre blague : Encore une fois, sa phrase mêlait humour et sens caché. Puisqu’il avait oublié de mentionner la statuette, il parlait de te vendre toi, toute entière, à un pays pour lequel tes intérêts n’étaient désormais plus muets. A ton sens, il avait simplement comprit toute la versatile de tes contrats; et avec quelle aisance tu pourrais tourner le dos au présent pour un futur plus offrant. La seule question demeurant celle de son acceptation à cette idée; au point que tu te demandes s’il ne serait pas capable d’utiliser son Empire comme une arme pour ses convictions plus personnelles.
Alors qu’il te rappelait en bon prince l’objet de ton intervention au sommet, il s’était de nouveau avancé en levant sa paume vers toi. Nulle douceur à sentir cette caresse boisée longer ta peau jusqu’à venir enfermer le bas de ton visage dans son emprise. Si le geste était évocateur, il ne disait toujours pas sur quel sentiment l’interpréter. La naïve croirait à une invitation docile, sans mauvais fond. L’autre se saurait prisonnière de quelqu’un qui voulait dompter, dominer. « Je suis à toi » « Tu es à moi ». Pas de juste milieu, pas d’ignorance, vous étiez destinés à vivre ce lien à double tranchant.
- Me demande-tu de devenir aveugle pour toi ?
Feignant un double sourire; ta paume vient recouvrir la sienne, la cajoler, la serrer; la briser. La pression fait grincer le bois et ses mécanismes. Le jeu du feu se transforme en démonstration de force, en curiosité malsaine; souffrait-il ? Probablement pas. Ses doigts subissent ton sadisme, quitte à se briser ; alors que ton regard ne peut s’en défaire; intriguée de voir comment l’esprit avait pu considérer que ce matériau sans vie puisse réellement compléter un vide humain. Ton geste est une mise en garde maquillée sous des excuses scientifiques.
- Katenshendo avait probablement tout compris en se détachant ainsi de sa faible condition. Plus de peine à voir sa main se tordre - ton emprise se renforce de plus belle, imageant tes dires -, ses doigts se disloquer, ses os se briser… Mais alors… Est-ce le manque de douleur qui l’a aveuglée et dévoré sa peur qui lui a fait croire qu’elle pouvait réveiller les enfers et ses démons… Ou bien avoir un droit de vie ou de mort sur plus fort qu’elle.
La malice à son paroxysme; transpirant par tes mots, tes gestes et ton visage qui reluisait dans la pénombre générée par les cieux aussi sombres que tes avertissements. Cette métaphore disait tout ce que tu avais besoin de faire comprendre; Hanzo pouvait s’associer à la marionnettiste tant leurs points communs étaient nombreux. Il avait des limites à ne pas dépasser… comme celle de croire que tu accorderais un jour ta confiance à quelqu’un; ou que tu serais un jouet de plus dans sa collection. Mais son caractère aussi sournois que le tien le préservait d’une réaction bien plus catégorique de ta part; tu voulais bien t’amuser un peu, parce qu’au fond… C’était votre nature.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Jeu 24 Juin 2021 - 0:30 | |
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Ils n'étaient certainement pas ce qu'il y avait de mieux pour cet Empire, mais pour autant ils représentaient terriblement ce que ce pays mérite. Et s'il semblait parfois perturbant que d'imaginer les aboutissants de cette coexistence délictueuse pour le peuple de la flamme, il était tout autant dérangeant de s'interroger sur une meilleure alternative que cela. Ni le "Héraut", ni la "Colombe" n'avaient su dompter et redresser les impies de la terre du milieu, alors certainement qu'une paire de larrons aux inclinaisons criminelles pouvaient briller là où les autres avaient échoués. Peut-être ? Peut-être ?... Il était pour autant tout aussi pertinent que de prophétiser un destin encore plus sombre qu'il ne l'est actuellement, il n'y avait pas besoin de tirer les cartes pour cela. Car qu'importe les quelques intentions bienfaitrices qui se terrent dans l'âme de l'Empereur, les multiples démons qui l'habitaient étaient à présents assortis à une adjointe infernale qui réveillait ce qu'il y avait de plus maléfique en lui… et paradoxalement ce qu'il y avait de plus radieux. Alors s'immisçant sans la moindre politesse dans son regard mordoré, l'hôte s'y noyait à en perdre la vie. C'était un tumulte de cognitions et d'émotions qui s'évertuaient alors à l'emplir de doutes et de tribulations, toutes plus ou moins lacées à la malepeur de succomber au maléfice de la nymphe funèbre. A ce moment ce n'était ni son attachement à la flamme, ni sa foi qui pouvaient lui porter secours, ni même les quelques affections fragilisées qu'il conservait à l'égard de sa liaison avec sa cousine pour qui le temps d'un exil fut fatal. Alors face à la curiosité de la voleuse il riotait à nouveau, se sentant lui-même en danger face à cette possible cécité. "Jamais. Je ne souhaite guère te déposséder de ta liberté ni même de ta vue. Je mande uniquement ton attention, et un peu de cette confiance qu'il est bien difficile de t'arracher. " Tels mots paraissaient alors bien creux venant de celui qui pouvait abuser tout un monde sous la simple perspective d'une quelconque fortune. Pour autant, par son absence totale de réaction lorsque la Séraphine s'en venant à traduire sa cacophonie par de la violence à l'égard de sa dextre, il démontrait là une volonté manifeste à se montrer sous un jour accessible, vulnérable, conciliant. Mais si l'expression de l'Empereur était quiète, ce n'était guère le cas de son bois dont les fibres et les mécanismes criaient de torture, se crissant et enveloppant l'air d'un soupçon de malheur. "Elle n'était probablement qu'une âme perdue, comme nous tous. Mais est-ce vraiment la solution que de s'évertuer à se déconnecter de ce qui nous écharpe ? Il est des nuances de supplice qui nous poussent à muer. Perdre sa capacité à souffrir, c'est perdre sa capacité à aimer, et que vaudrait cette garce de vie si l'on se détache des quelques plaisirs qu'elle nous réserve ?" Par de nombreuses fois avait-il songé à poursuivre également la même voie Katenshendo, à se faire l'avatar de son art, à achever son œuvre. Mais sous la vue de cette diablesse qui se faisait porteuse de sévices sur sa création, il comprenait qu'en certaines occasions il n'y avait pas besoin de se transformer en pantin pour en être un. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Dim 27 Juin 2021 - 23:37 | |
Petit à petit, le jeu du renard et de la souris achevait son cheminement vers une issue qui reflétait vos ardeurs au centuple. Les mots que vous ne disiez pas se lisaient ouvertement dans vos yeux qui ne se lâchaient plus et qui créaient un pont entre les enfers et les cieux. Qui serait l'ange ou le démon ? Vos histoires voulaient décider pour vous de vos rôles, mais tout donnait à croire qu'en un simple revers de manche, vous pouviez faire basculer ce monde à la renverse. Tête en bas et pieds volants : perdus dans ce paradoxe que vos cœurs représentaient. Son appel à la confiance transforme la froideur mystique de tes traits en un sourire radieux, presque effrayant.
- Alors bon courage
Un once de défi annoncé. Il se savait pertinemment piégé dans une conquête impossible, mais continuait de s'y embourber à ton plus grand plaisir. Ses efforts seraient une distraction de plus à observer, si tenté que sa sincérité soit à la hauteur de ses mots trop naïfs pour ce faciès bipolaire. Pour l'heure, vous sembliez vous complaire dans cette danse qui vous faisait faire un en avant, un autre derrière ; tout deux bien conscients que le point de départ serait forcément le point d'arrivée.
Il n'avait apporté aucune résistance à la colère de ta paume, rendant alors ton intérêt à son égard complètement nul. A l'image de ce qu'un pantin avait à donner ; sa main sans vie n'avait rien créé. Ni plaisir, ni déplaisir. Et cette neutralité t'ennuyait, à défaut de t'informer sur sa condition. Presque déçue, tu rends au bras sa liberté assez soudainement pour que celui-ci reste figé, s'élève ou chute complètement.
- L'amour n'est donc que pur masochisme...
Faussant un air penseur ; en réalité bien amusée de jouer avec les mots d'Hanzo pour révéler leurs failles, leurs aveux. Pour toi, rien ne pouvait être rationalisé, ce qui appartenait au monde des sens n'était qu'un pèle-mêle qui changeait sans cesse de visage. Rien de défini, rien de stable. Mais ton ignorance sur bien des points rendait cette réflexion plutôt caduque ; interdite aux promesses de vie, aux cœurs fragilisés, ne trouvant ton bonheur que dans les plaisirs éphémères. Cet Amour avec un grand A n'avait aucun écho à tes yeux, ni but ni réalité.
Tes pas t'emmènent alors vers l'arrière de la pièce sans pour autant te faire tourner le dos à ton hôte. Une démarche féline accompagnée d'un mouvement de corps sans équivoque : Dénudant ton épaule de la soie qui la camouflait jusque lors. La tunique glisse le long de ta peau d'albâtre avant de recouvrir la poignée de la porte ; bloquant ainsi l'unique regard que l'extérieur pouvait avoir sur cette suite. La toge dissimulait jusque lors une tenue bien plus simple, dont les coupes s'arrêtaient comme un haut basique de ninja, dévoilant cependant bras et tour de cou. Hanzo pouvait ainsi découvrir les tatouages qui tranchaient drastiquement avec ton teint de peau, et la danse qui commençait à les habiter. Une nébuleuse charbonneuse avait parcouru ton bras tout entier et s'était posé sur le dos de ta main inoccupée, qui s'était elle rapprochée de la table la plus proche. A son contact avec le bois ; un nuage grisonnant étouffe la lumière, maquille la scène et son nouveau trésor.
Katenshendo dort d'un sommeil profond ; elle est à peine couverte mais plus rien dans son corps n'appelait à la pudeur. Elle avait déjà tout du pantin idéal. Quelques secondes de contemplation suffisent à faire connaître tes intentions. Montrer ton petit secret n'avait rien d'anodin ; parce que tu venais de révéler que ton corps lui même était l'hôte de certaines reliques. Sans toi ; ces reliques n'étaient plus. Alors tu étais seule décisionnaire sur la façon de les utiliser, que l'Imposteur lorgne ou non dessus.
- C'est simple Hanzo.. Je trouvais ça marrant d'utiliser cette poupée pour amuser la galerie quand Tôsen se pointera avec ses autres pions. Tu penses que c'est faisable ?
A défaut d'avoir un temps d'avance sur celui qui hurlait au monde sa supériorité ; tu pouvais toujours jouer avec ses propres outils, briser les limites de la décence et ainsi ouvrir des perspectives moins académiques. Si ton but n'était certainement pas de t'engouffrer dans un combat perdu d'avance, tu ne comptais pas non plus attendre que la situation dégénère au point de compromettre ton invisible fortune en devenir. Hanzo interviendrait ici en conseiller improvisé, juge de la pertinence de ce projet, mais aussi maître de sa réalisation.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
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| | Jeu 1 Juil 2021 - 5:14 | |
Et lorsque la sylve retrouvait sa liberté alors le damoiseau en riotait. Il était bien niais de penser que ce jeu n'aurait pas de fin, et pourtant le jeune homme avait tant à lui partager. Elle était un jouet dont il se délectait avec la plus grande appétence, tel un puzzle infini qui revêtait en chacun de ses parties une peinture comme les plus grands ermites n'avaient jamais pu en voir. Mais telle une mère-féline, elle semblait se lasser de la chose, arborant par ce faciès irritant l'incarnation même de l'asthénie. "…" Mais quiet il demeurait, se contentant tel un malin d'afficher ce fin sourire qui lui était propre. Pour autant, lui-même ne savait pas sur quel pied son esprit danser, se projetant tantôt comme un folâtre joueur puis dans la seconde d'après comme un éternel insatisfait. Peut-être que la vérité était là, entre les deux, à la jonction de ces deux états si opposés et pourtant si inextricables. C'est donc avec et paradoxalement sans qu'il allait devoir œuvrer, vacillant entre allégresse et insatiabilité, entre félicité et malheur. "…" Alors toujours béat il lorgnait sur sa silhouette, l'observant se faire la pélerine de ce cabinet. Et tandis que son esprit élucubrait sur ses pensées sur lesquelles elle tirait sans cesse le voile, il guignait cette épaule crayeuse qu'elle découvrait à l'air sans que nulle explication ne se fasse. "Une invitation ?" s'imaginait-il à la hâte, avant qu'il ne se souvienne que l'Ange n'était pas d'un bois aussi simple. Bitant la chose, c'est avec ses doigts filant dans sa chevelure qu'il entamait sa marche, rejoignant à pas de velours celle qui revêtait les ombres, laissant son doigt filer sur cette tablée, siège du spectacle. Et si son intellect lui mandait de s'attarder sur cette poupée de bois qui trônait, c'est vers celle de craie que son attention était happée, traçant du regard chacune des lignes d'encre qui délinéaient les contours de son être et de son âme. Si durant quelques moments il avait pu douter de ses caprices, contempler ces quelques bribes de dermes dénudées l'assujettissait à incorporer un constat simple et insoluble : il l'avait dans la peau. Alors comme simple débâcle face à cette pensée ingrate, c'est finalement vers cette marionnette qu'il jetait son dévolu, y acculant là son attention afin de se soustraire à la sorcière noire. "…" C'est un soupçon de gausserie qui lui prenait la gorge tandis qu'il comprenait ses intentions néfastes et tout autant efficientes. Alors se rendait-il compte que dans ce royaume d'ironie les dieux ne faisaient pas les choses qu'à moitié, tant il semblait que sa ressemblance avec l'Ange Noir était sans fin. Dépouillant son linge d'un rouleau, il lui suffit d'un geste épuré et éprouvé pour que sa silhouette soit adjointe d'une nouvelle, plus "métallique" pour cette dernière, qui baignait la place de son œillade rubiconde et luminescente qui inspirait aux profanes et vétérans un effroi comme on en voyait peu en ce monde. Là avait-il invoqué une relique d'un autre temps, un automatique ou "robot" comme l'avait qualifié le Chapelier. Autrefois ennemi qui avait failli lui ôter la vie, c'était à présent un allié de poids qui représentait une fidèle analogie avec la femme de bois allongée et les intentions que lui portait la vilaine aux tatouages. "Contemple, je te présente Alpha_021. J'imagine que tu as dû en entendre parler ? Alors oui Seiun, c'est faisable… S'ils ont cru pertinent de relever nos morts pour nous faire face, nous ferons de même. Nous les accompagnerons dans ce déshonneur et abattrons sur eux le courroux de leurs propres créations !" Il n'en fallait pas plus pour qu'il se reconnecte alors à ses plus grands démons. "Ce sera.…magistral !" Il faisait bon de ne plus se savoir seul dans ce monde. |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
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| | Mar 6 Juil 2021 - 11:06 | |
Il y avait bien des contes qui s’amusaient à enjoliver ce qui n’était guère plus qu’un banal quotidien. Mais en ce jour, les quelques rumeurs que ce monde aimait susurrer prenaient une forme bien plus mystique qu’escompté. Ce qui n’était au début qu’un jeu se transformait désormais en une insatiable envie : Avarice de jour, gourmandise de nuit. Tu sentais le poids d’un regard suivre chacun de tes mouvements, leur donner une allégresse que seule la luxure pouvait créer. Ce jeu du désir faisait brûler les secondes au lieu de les vivre, ne laissant au passé que des cendres. Comme un mimétique amant (ou aimant), Hanzo s’était rapproché de la table d’honneur non pas pour contempler le joyau qui y trônait; mais pour lui donner un équivalant.
La chose rendait ta poupée bien frêle, tant sa carrure écrasante manquait même de rompre le bois qui le supportait. Chair de fer, mécanique, unique. Le pantin était un mystère que certaines histoires se vantaient de connaître, mais qui en réalité… allait bien au delà de ce que les mots pouvaient ne serait-ce que suggérer. C’est sans voix et habitée d’une curiosité presque sauvage que ta paume se tend vers l’« Alpha » qui dormait aux côté de Katenshendo. Ton index l’effleure une première fois avec prudence, surpris par le froid et matière. Puis il tapote l’objet-humain pour réveiller en lui un cri sourd ou muet; témoin de de sa constitution interne. Le son ne révèle rien, garde ses secrets, te faisant pencher le visage de côté. Le temps aurait pu se stopper là, avec ton regard roulant sur chaque extrémité du géant de fer pour tenter d’y lire des écritures masquées. Oubliant le ciel, oubliant la terre; vous oubliant vous même.
Ce n’est qu’en reculant de quelques pas que tu reviens parmi les conscients, décrivant ce couple sans vie qui représentait vos desseins muets. Cette fois-ci, ton sourire s’étale avec franchise le long de tes joues. Il est d’ailleurs naturellement difforme, penchant sans symétrie, révélant son imperfection… Sa vérité. Nul maquillage devant ce magnifique spectacle aux consonances presque fatalistes. Vous étiez deux errants qui avaient marché en sens inverse toute votre vie; et dont les pas se croisaient seulement aujourd’hui. Cette fougue de l’instant présent, tu la savais éphémère, car vos chemins continueraient sans jamais s’arrêter. Votre nature vous faisait ainsi; des marcheurs éreintés… Qui devraient en cet instant comprendre que cette opportunité, ce mimétique dans vos coeurs et vos corps, était une occasion à ne pas manquer.
- Apprends-moi Hanzo, apprends-moi tout
Ce brasier qui dévore votre temps est plus redoutable que jamais; et le tien se lit de tout ton être qui frémissait déjà à l’idée de ce partenariat basé sur le péché.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
Messages : 847 Date d'inscription : 25/06/2020
| | Lun 23 Aoû 2021 - 23:39 | |
Qu'il était délectable que de partager tel moment de malice. Comme aimaient le répéter les mégères, il n'y a point de plaisirs après minuit qui sachent se dérober à la souillure du vice. Mais était-ce réellement déplaisant pour autant ? C'était tout le contraire. Quatre silhouettes dans cette pièce, et si tant est que deux d'entres elles étaient de chair, toutes étaient sans âme. Alors s'amusait-il de plus belle à jouer de l'œil sur les voluptés de son invitée, ne trouvant d'équivalence dans aucun de ses trésors, cultivant cet appétit vicieux de la savoir sienne sous ses filets. Mais en son for intérieur le jeune homme savait bien qu'il existe en ce monde des bêtes majestueuses qui perdent à être domptées. C'était sa bestialité intérieure qui la rendait si convoitable, c'était son absence de toute bride qui susurrait au creux de l'oreille des amateurs de belles choses que c'était elle, le trophée des trophée. Mais aucune cognition aussi sage puisse-t-elle être ne suffirait à éteindre les ardeurs pernicieuses de l'Empereur fou. Il était ce jeune homme en proie à la corruption qui oscillait entre convoitise et peur d'être exploité, le comble. "…" Alors il demeurait silencieux, buvant les simples paroles de la sombre nymphe en s'égosillant de plus belle sous l'annonce de sa volonté. C'était un futur radieux qui se dressait devant eux. Car oui, c'est bel et bien ensemble qu'ils allaient à présent œuvrer dans l'art des ombres. "Je t'instruirai Seiun, je t'apprendrai tout." C'est une main révélant toutes les teintes du vice qu'il lui tendait alors comme symbole d'alliance. L'on pouvait se demander si ce geste pouvait alors avoir une quelconque valeur pour ceux qui se dérobent avec grâce de la morale et des lois des hommes. Pour autant, à défaut d'assurer la fidélité de l'insoumise, cela marquerait le coup. "C'est parfois dans le creuset du vice que se forment les Empires les plus redoutables. Je ne prétends pas être le monarque le plus sage ni même le plus charitable. Mais ce que je peux t'assurer, Séraphine des Ombres, c'est que nul élu ne saurait se prêt à faire ce que je suis prêt à faire. Tous ne sanctionneront pas, mais tous comprendront le moment venu…" |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
Messages : 142 Date d'inscription : 19/07/2020
| | Ven 27 Aoû 2021 - 14:22 | |
Parfois, les quelques bougies qui tamisaient la pièce flanchaient sous vos souffles, sous vos ardeurs, et se mettaient alors fébrilement à danser, créant à leur tour des jeux d'ombres qui donnaient presque vie à vos trésors. L'espace d'un instant, vous pouviez presque apercevoir le sourire machiavélique sur le bois et le métal dormant sur les tables. Aussi éphémère soit-elle, cette image te conforte dans l'idée que le potentiel de ce partenariat serait exponentiel. De toi à lui, peu de distance, mais pourtant un monde de questions, de regards volés. Sa main de crécelle s'était tendue vers toi, annonciatrice d'un dernier discours bercé de démesure, mais aussi d'un partenariat qui se nourrirait de cette folie des grandeurs.
Cette fois-ci, ta poigne la rejoint naturellement, sans démonstration de force, sans calcul ; juste par envie de signer ce contrat moral et passer au plus crucial des points : Ta soif de connaissance, piètrement maquillée derrière des ardeurs vengeresses. Tu ignorais ce que l'Empereur avait en tête actuellement, il était difficile à cerner, impossible à comprendre, et pourtant cette voracité affichée ne pouvait que faire échos à tes propres démons. Cette courte et périlleuse route ascendante, vous la prendriez donc à deux, sans forcément partager le même passé, les valeurs, le même objectif final : mais votre fougue commune rendait caduque toutes les différences, vous unissant sous un même masque endiablé.
- A l'absolution, alors...
Les secondes s'éternisent et imprègnent vos identités dans le temps présent : comme pour laisser une empreinte de ce pacte, de vos horreurs mutuelles, et de laisser au monde un temps pour s'y préparer. La norme ne revient que lorsque les mains se libèrent mutuellement, que ton regard retourne aux presque-humains, les jugeant presque avec colère.
- Maintenant, il faut que tu saches que j'ai beau avoir lu tout les bouquins de l'univers, toutes les théories, les témoignages experts sur la manipulation des pantins, sur la technique particulière des fils de chakra ; Impossible pour moi d'arriver à quelque chose de concret.
Tes paumes s'agitent dans le vide comme pour essayer de faire une démonstration ; Nul chakra n'en ressort. Alors créer des fils et les relier à un poupée mi sang mi-bois ? C'était te demander de traverser le néant, ni plus ni moins. Ton acharnement t'avais seulement fait redouter que ta condition soit incompatible avec cet art ; ton chakra étant un enfant capricieux qui peinait à s'extirper de ton corps. Une inquiétude interne qui demeurait depuis bien trop longtemps, mais tu attendrais de voir la réaction d'Hanzo avant de l’interroger ouvertement sur le sujet.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
Messages : 847 Date d'inscription : 25/06/2020
| | Ven 27 Aoû 2021 - 23:29 | | Traiter avec l'Ange c'était traiter avec l'enfer. Son aura n'appelait à aucune tranquillité de l'esprit, à aucun repos. C'était comme regarder une façade dépeignant des ténèbres ne demandant qu'à vous engloutir. Et malgré que l'arrogance de l'Empereur ne trouvait pas de ce limite en ce monde, il restait bien pusillanime quant à celle qu'il prenait sous son patronage. Au travers de sa peau demeurait la pénible impression de se sentir manipuler, c'en était plantureusement désagréable, irritant. Mais il demeurait ce monument de placidité, ne mouftant nullement son inconvenance, se contentant lui-même de jouer au jeu de la joueuse, se la représentant sans scrupule comme une rose épineuse qu'il lui fallait disposer dans son bouquet personnel ; mais à quel prix ? Sa main dans la sienne, alors pouvait-il se rendre compte au travers de sa soyeuse peau laiteuse que toutes ses élucubrations n'avaient pas le moindre intérêt. Il était bien niais que de craindre le mal quand on en est soi-même un. Alors autant plonger la tête la première dans l'océan de l'impudicité, quitte à s'y noyer. Un sourire, un acquiescement, c'était acté : C'est à deux qu'ils œuvreront sur fond de duplicité. "A l'absolution alors…" paraphrasait-il. Alors semblait-il être l'heure de rentrer dans le vif de sujet, de cesser les enfantillages et d'attaquer le dur. Quiet, il l'écoutait et l'observait, lui-même s'interrogeant sur l'origine de ses propres capacités, trouvant cela bien malplaisant et nébuleux que de mettre mot sur des gestes de l'ordre de l'instinctif ? Après tout, c'était comme apprendre à respirer : si trivial et pourtant si abscons. "J'espère que tu conçois déjà que ce n'est pas demain la veille que tu sauras maîtriser le sujet. Toute ta vie tu as appris à malaxer ton énergie et l'arranger en des formes plus ou moins complexes. Aujourd'hui il ne sera plus question d'ouvrir les valves afin de tirer un afflux débordant de chakra et lui donner forme, non… Aujourd'hui il sera question de produire une affluence si fine mais aussi si pure qu'on douterait de son existence." Levant le doigt comme on aurait pu le faire pour appeler autrui, d'aucuns pourraient alors se représenter ses paroles au moyen de ce filin bleuté à la limite du perceptible qui se dégageait de son index rejoignant une mèche de la nymphe qu'il faisait légèrement onduler. "Et si laissait ça pour plus tard ? Et si on commençait par inaugurer ton apprentissage avec la première étape de tout adepte en la matière : la conception de ta marionnette ?" |
| | | Seiun Avatar © : OC (Le Vuong) Expérience : 1914
Messages : 142 Date d'inscription : 19/07/2020
| | Lun 30 Aoû 2021 - 16:08 | |
La poignée de main se conclue sur des sourires sans visage : Vous n'étiez plus que la personnification de vos envies qui vous arrachaient vos noms, vos origines, vos futurs pour ne faire de vous que des esclaves du présent. Vices non cachés, dents acérées : Il ne fallait guère plus pour que vos pièges respectifs soient acceptés. Sans guère plus chercher à éviter les traquenards, vous avanciez tête baissée vers le plus obscur de l'autre, s'attendant déjà à ce que l'issue ne soit qu'une escroquerie de plus. Une forme de sadisme masochisme partagé qui, pour le moment, motivait chacun de vos mots.
Ton sourcil s'arque malicieusement quand la réponse du démon se veut aussi optimiste que vos parades d'honnêteté. Ton index semble alors pointer les airs, pour ensorceler ou attirer l'attention sur du vent :
- Toute ma vie ? Non.. Un peu plus d'un an, pour être exact
Un léger rire vint camoufler toute l'horreur réveillée par cette affirmation. Ta vie n'avait commencé qu'au réveil du divin et à l'énorme vague de chakra qui avait soufflé le monde tout entier. Un passé tortionnaire, faisant de toi la victime de son quotidien pluvieux, de ces quêtes journalières, baignant dans le sang et la boue. De la survie, peut-être, mais pas une vie. Du moins, pas pour quelqu'un qui préférait s'instruire que frapper : à l'époque, tare des tares, mercenaire de bas étage qui ne savait se différencier que par sa kleptomanie et... quelques attraits féminins que seuls les crades confondaient avec compétence. Alors forcément, la maîtrise de soi était un peu ta bête noire ; quelque chose qui te manquait.. Un peu comme ta patience.
Tes yeux suivent finalement le mouvement et s'attardent sur l'endormie : Conception ? Était-elle perfectible ? Tu lui trouvais un charme qu'il ne fallait pas profaner, mais cela cachait surtout une certaine crainte de briser ton nouveau jouet, de le rendre obsolète.
- Elle a déjà probablement passé des années à se construire d'elle-même... Ne serait-ce pas la dénaturer que de la.. concevoir ? Ceci-dit. Je veux simplement que..
Parlant de ton ancienne adversaire comme d'une enfant rentrant dans l'adolescence, lui trouvant des qualités avant les défauts. Une part de vérité qui illustrait les faits ; une autre part d'inconnu qui ne te rendait pas compétente pour juger de sa qualité créative. Parce qu'être marionnettiste rimait avec artiste, où une immense part d'inventivité venait imiter l'irréel : l'impossible. Des mécanismes, des surprises, un attrait unique : une recette de cuisine ou les ingrédients ne se limitaient qu'à l'envie du créateur.
- Ce soit la meilleure...
Risette charmée, la création devait être à l'image de son créateur.
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| | | Shinrin Hanzo Avatar © : Gabimaru (Hell's Paradise) Expérience : 2530
Messages : 847 Date d'inscription : 25/06/2020
| | Jeu 3 Fév 2022 - 21:35 | | "Un peu plus d'un an, seulement ?" A l'aura pernicieuse qu'elle dégageait il semblait opportun de devoir considérer également une qualité de génie. Lui qui avait eu l'audace de se penser sachant de la nymphe en revenait à l'humilité car force était de constater qu'elle était tel un labyrinthe dans lequel on s'engouffre et qui nous dévoile une surprise à chacun de ses coins sans que nous puissions à aucun moment parvenir à trouver la sortie. Par la curiosité qu'elle éveillait, elle happait aussi bien l'attention que le désir et s'il était bien trop commun et désuet d'user de la métaphore de la rose pour peindre telle créature, la fleur piquante était là la seule image qui habitait les pensées du jeune homme lorsqu'il la contemplait, même si cette rose allégorique n'était guère pour lui affublée de pétales rouges mais plutôt noires comme le jais le plus secret. Se résignant à ôter ces vilaines perspectives de sa caboche d'un coup de main dans sa toison crayeuse, l'Empereur-Voleur en revint à sa volonté de voir l'Ange Noir édifier sa propre création avant de toucher à celle d'un autre, et ce qu'importe si Katenshedo était sienne à présent. "Comment espères tu dominer une toile de prodige si toi-même tu n'as jamais touché un pinceau ? Je pourrais gâcher de longues heures à t'expliquer pourquoi tu seras incapable d'exploiter le plein potentiel d'une marionnette de maître tant que tu ne sais pas toi-même en concevoir une… ou alors on ne perd pas plus de temps et tu daignes me faire confiance et m'écouter." Qu'importe le sujet, ils en revenaient toujours à ça telles des âmes perdues, condamnées à convoiter ce qu'ils n'ont au final jamais su accaparer pour eux-mêmes. "Il te faudra dans un premier temps parcourir les forêts d'Hi ou d'Hayashi afin de glaner les essences de bois les propices pour tes besoins. Tu devras pour cela assimiler le langage sylvestre, affiner ton doigté pour qu'il puisse lire entre les veines, éduquer ton flair pour qu'il puisse deviner les bonnes et mauvaises pourritures, initier tes esgourdes pour qu'elles sachent entrevoir la vie et les épreuves d'un fût par la simple écoute de son chant. Alors et seulement à ce moment-là seras-tu capable de te prononcer sur la sous-espèce xyloïde et la sève qui sauront t'obéir et s'ordonner en des armes articulées porteuses d'un message funeste, le tien." … et dire que c'est lui qui se plaignait de "perdre du temps". "Tu pourras me traiter de vieux gâteux si tu le souhaites, si j'en suis rendu à devenir non pas un des plus doués, mais tout bonnement le plus puissant des maîtres-marionnettistes de ce putain de monde ce n'est pas en ignorant les préceptes et admonitions de ceux qui en savaient plus que moi ni en lésinant à la tâche. " D'une certaine façon atteint alors qu'elle n'avait moufté nulle mot, il concluait alors tandis que son regard fuyait celui de la belle. "Reviens me voir une fois ton choix fait, alors je te jugerai afin de savoir si je t'ai surestimé ou si j'ai eu raison de croire que tu avais les capacités nécessaires afin de devenir mon apprentie. " Si aux premiers abords on aurait pu soupçonner une pointe de honte dans sa manière qu'il avait de présenter les choses - peut-être une crainte d'être perçu comme un vieux con ? -, il semblait évident que ces dernières paroles prenaient racine à même ses convictions les plus tenaces. Il était sérieux et réellement impliqué dans l'idée de faire de sa partenaire du crime une maîtresse de son art. Certainement le regretterait-il un jour… |
| | | [Empereur #03] L'Ange Noir |
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