Kagi Yoshishige. Voilà l’identité sous laquelle s’était présenté le soi-disant seigneur légitime de Kaminari. Non sans que la demande des shinobis indigne le samouraï qui semblait le plus impatient de tout ce groupe inconnu, stoppé par son supposé père d’un geste témoignant d’un instinct hors du commun.

Cela faisait plusieurs kilomètres que le trio de shinobis avait quitté le village de Tokanaba. La première visite de Aizen en ces lieux resterait mémorable tant tout ce qui s’y était passé était inattendu. Aizen marchait silencieusement, au final ils n’avaient pas appris grand-chose et donc ils ne connaissaient pas les capacités ou les ressources de leurs visiteurs. C’était pourquoi il voulait s’éloigner d’une bonne distance avant de débriefer avec ses coéquipiers. Aizen devait faire part de ses impressions, chaque détail comptait et il voulait justement en évoquer un. Il choisit alors de rompre le silence.

« Anzu, Yuga. » Dit-il pour s’introduire.

« J’aimerais vous faire part d’une observation particulière que j’ai eu auprès de ces gens et qui peut-être vous a échappé si vous ne connaissez pas les us et coutumes des samouraïs de l’ancien temps. En effet j’ai étudié des livres anciens se trouvant dans la bibliothèque de Kumo afin de moi-même devenir samouraï. J’en ai également rencontré un dans ma jeunesse. Tout cela pour dire que j’ai pu m’imprégner de ces écrits et autant ce seigneur que son fils semble se rapprocher d’un comportement datant d’une autre époque. Je ne sais pas d’où ils ne viennent ni qui ils sont mais c’est évident qu’ils semblent attachés aux ancestrales idéologies samouraïs. »

Bien que de l’ordre du détail ces informations pourraient, plus tard, être utile pour identifier les origines de cette famille Kagi. Aizen ne pouvait démentir un certain flou dans son esprit quant à cette situation, où étaient-ils passés pendant tout ce temps ? Pourquoi maintenant ?

Bien que ces questions aient leur importance il y avait bien plus urgent. Des inconnus étaient sur leurs terres et ils utilisaient les Kaminirajins pour gonfler leurs forces, c’était inacceptable. Leur nombre et leur force : un paramètre inquiétant tant il demeurait inconnu. Aizen s’en voulait de ne pas avoir pu en apprendre plus et se demandait s’il aurait convenu de faire autrement. Cependant son instinct lui avait dicté de ne surtout pas laisser place à une quelconque escalade tant il était persuadé qu’ils ne seraient jamais ressortis vivants du village.

Et ces inconnus prétendaient être chez eux, être les véritables seigneurs de ces terres. Et comme preuve ? Un simple objet enfermé dans un mouchoir en soie que Aizen portait sur lui. Il le sortit et le regarda sans le découvrir. Il s’adressa de nouveau à ses camarades.

« La situation est urgente, je dirais même critique. Anzu, veuillez m’excuser d’avoir voulu m’imposer en calmant le jeu entre eux et nous. Je suis conscient que la situation est inacceptable, nous sommes envahis par des inconnus qui utilisent les habitants du pays pour grossir leur rang. Néanmoins je pense qu’il n’était pas judicieux de hausser le ton avec eux, cela aurait pu porter préjudice à tout le pays. En temps normal nous ne pourrions nous permettre d’aller de notre propre chef à la rencontre du seigneur de la foudre Kojima Kaemon. Cependant le temps presse, à tout moment cette famille royale pourrait se mettre à marcher vers le cœur du pays. Sa seigneurie Kojima se trouve en temps normal à Teitetsu, je le sais car je m’y suis rendu plus d’une fois. Je pense que nous devrions au plus vite allait le voir afin de tenter de tirer au clair cette histoire. Rentrer au village pour analyser la situation et attendre que les autorités prennent une décision donnerait trop d’inertie à nos actions. »

Aizen laissa ses camarades partageaient leurs idées et dans le même temps il effectua le signe du multiclonnage, deux clones apparurent à ses côtés. Il donna le mouchoir en soie et son contenu à l’un des deux qui annonça aussitôt.

« Mais avant nous devrions découvrir ce qu’il y a là-dedans pour avoir le plus d’information possible et vérifier qu’il ne s’agit pas de quelque chose de dangereux. Je peux m’éloigner pour en découvrir le contenu afin que nous restions en sécurité à distance. »

Enfin, l’orignal repris la parole en s’adressant directement à Anzu.

« Anzu, dans tous les cas vous restez la seule décisionnaire. Vous connaissez désormais mon avis. Sachez que je possède une invocation capable de nous emmener tous les trois par le ciel à Teitesu en un rien de temps. »

Le cerveau du Nara était en ébullition tant les possibilités qui pouvaient s’offrir à lui étaient en train d’éclore les unes après les autres. Son argument de l’urgence était certes vrai mais ce n’était pas la réelle raison. Il était persuadé que pour une mission diplomatique de cette importance Kumo choisirait des shinobis de plus haute réputation pour la mener à bien. De plus ce fameux Yoshishige lui avait confié cet objet et sa confiance. Peut-être était-ce vraiment le réel seigneur de la foudre ? Peut-être était-ce le destin d’Aizen de régler cette histoire ? Kougen, la Divine Lumière, était peut-être derrière tout ça. En ce cas il serait grassement récompensé si ce dernier accédait au pouvoir. Dans tout le cas quel que soit la vérité ou pas Aizen s’en fichait, plus il restait dans les acteurs principaux de cette histoire et plus il aurait de chance d’avoir une carte à jouer à un moment opportun.

Informations:

Lorsque le clone de Aizen découvrit le contenu du mouchoir, non sans une certaine appréhension, il ne fut même pas choqué. Il s’attendait à tellement de choses les plus incroyables les unes que les autres que découvrir une clef ne provoqua chez lui aucune réaction. Pourtant il était bel et bien étonné, toutes ces précautions pour finalement se retrouvait avec autant de questions qu’avant, si ce n’était plus.

Aizen l’original ainsi que ses deux camarades ne pouvaient voir ce qu’avait entre les mains ce clone, il était trop loin. Le clone, après une observation approfondie, décida de revenir sur ses pas. Il avait beau y regarder de plus près même si cette clef semblait atypique elle ne présentait rien de dangereux ou de significatif dans sa quête de réponses à ce mystère toujours entier.

A quoi pouvait bien servir cette clef ? La question évidente que se posa l’original lorsqu’il posa les yeux sur l’objet découvert que leur ramenait son clone. Anzu avait activé au moins une technique de détection, comme elle l’avait fait à l’arrivée de Tokanaba, si jamais il y avait quoi que ce soit en rapport avec le chakra sur cette clef alors elle le verrait sans doute.

« Une simple clef, d’une forme et taille particulière mais une simple clef. » Dit simplement le Nara pour mettre des mots sur l’observation que tous faisaient sans doute.

Le Nara récupéra la clef et l’emballa comme elle l’était pour de nouveau la mettre à l’abris dans ses vêtements. Avant de partir à la rencontre du seigneur de la foudre il devait régler quelque chose. Anzu avait proposé que l’un d’eux se rendent à Kumo pour s’entretenir avec le Raikage sur cette histoire, pendant qu’un clone se rendrait au palais avec eux. Ayant déjà des clones de présent il avait peur qu’il soit le volontaire désigné pour cette basse besogne, il en était hors de question pour lui.

« Anzu, avec tout le respect que je vous dois je ne pense pas qu’envoyer quelqu’un à Kumo et garder son clone avec nous serait judicieux. Le temps que cette personne se rende à Kumo à pied sera bien plus grand que celui qu’on mettra pour aller à Teitetsu. Au final on pourrait en avoir terminé que le troisième membre serait encore en chemin. De plus comme vous l’avez dit on ne sait pas qu’elle sera la réaction du seigneur de la foudre, nous devons rester unis afin de pouvoir répondre à une menace. »

Bien que tout ce que disait Aizen était vrai ce n’était pas la raison principale. Il ne voudrait pour rien au monde manquer ce qui pourrait se passer face au seigneur de la foudre. Rien que le rencontrer et de se présenter sous son nom pourrait lui servir pour plus tard, pour quand il voudrait prendre le pouvoir à Kumo… Il craignait alors que Anzu lui demande de rentrer à Kumo, il espérait que cela n’arriverait pas car ayant la clef semblant si précieuse bien rangée dans ses habits ce n’était pas elle qui aurait le dernier mot.

Ainsi quelque soit la réponse de sa supérieure le Nara se décala pour prendre de l’espace. C’est non sans une certaine appréhension qu’il se coupa légèrement le doigt avec son katana. Ses coéquipiers ne le savaient pas encore mais il était dangereux pour lui d’invoquer Hotaru, la dernière fois qu’il l’avait fait elle lui avait dit qu’elle le tuerait si jamais il l’invoquait encore sans s’être expliqué auprès de l’empereur. Pourtant Aizen n’avait pas le choix et surtout il avait déjà pensé à tout pour maîtriser cette situation délicate. Ainsi il traça un trait avec son doigt ensanglanté sur la paume de sa main puis il réalisa les mudras avant de poser sa main au sol. Dans un nuage de fumée une grande luciole de plusieurs mètres apparut, son armure lisse brillait sous les rayons du soleil.

Pendant quelques secondes Hotaru fut un peu déboussolée mais elle comprit rapidement en voyant les clones du Nara devant elle.

« Aizeeeeeen… » Siffla-t-elle de manière menaçante.
« La dernière fois que nous nous sommes vus... Tu te souviens ce que je t’ai dit ? Tu n’es toujours pas venu t’expliquer auprès de l’empereur Korei… »

C’est l’original qui prit la parole, d’abord derrière l’insecte géant il se déplaça pour lui faire face.

« Je comprends ton agacement Hotaru mais tu dois comprendre que nous sommes dans une situation délicate, tout le pays l’est. »

« Et en quoi ça me concerne ? » Répondit la luciole avec dédain et sans même poser un regard sur Anzu ou yuga.

« Des troupes armées essaient d’envahir le pays, si jamais une guerre éclate je ne sais pas ce qu’il pourrait advenir de la forêt lumineuse. Tu comprends ? Tout danger touchant les Hommes de Kaminari te concerne. »

Puis Aizen se décala afin que Hotaru voit bien ses camarades, le Nara évoqua clairement leur présence.

« Et pour ce qui est de ta menace… Sache que ces deux shinobis sont bien plus puissants que moi, donc je ne pense pas que tu puisses faire quoique ce soit ici… Cela étant dit sache que comme promis je viendrais faire face à l’empereur pour m’expliquer. »

La fureur naquit dans les yeux de la luciole et elle était clairement visible malgré la différence physiologique entre cette créature et les humains. Mais sachant que le Nara avait bien raison elle ne dit rien.

« Si c’est pour la sécurité de mon monde… Comment puis-je vous aider ? » Répondit-elle finalement cette fois en regardant clairement les deux camarades du Nara, comprenant bien qu’elle n’avait pas le choix.

Non sans une certaine fierté Aizen lui répondit.

« Nous avons besoin de toi pour nous transporter vers une ville assez éloignée ici au nord du pays… Tu dois la connaître vu qu’il s’agit de la ville voisine de la forêt où tu vis, c’est Teitetsu. »

« Tssss, évidemment je connais le chemin. »

La discussion se conclue ainsi, tout se passa encore mieux que ce qu’avait prévu le Nara. La luciole s’était soumise à ses exigences et ainsi elle les amènerait à la destination souhaitait afin de voir Kojima le plus vite possible. Aizen fit disparaître un de ses clones afin qu’ils ne soient que quatre sur le dos de son invocation, c’était déjà bien assez. Le Nara avait hâte de découvrir la vérité et de savoir comment ils seraient accueillis par la seigneurie actuelle alors qu’ils étaient accompagnés de telles nouvelles.

Spoiler:

Aizen n’était vraiment pas sur la même longueur d’onde que sa supérieure. La Sendai devenue Metaru par mariage renvoya l’épéiste aux deux épées à Kumo. L’ordre était clair et ne laissait aucune place à la négociation. Pour autant Aizen pensait que c’était une erreur. La Jonin se fourvoyait lorsqu’elle pensait que Aizen craignait pour la sécurité du seigneur de la foudre. Car s’il voulait se rendre à Teitetsu à trois c’était pour leur propre sécurité. Il ne savait pas comment Kojima réagirait à une telle nouvelle et il était possible, comme un tas d’autres hypothéses, qu’ils soient mis aux arrêts sur le champ, voire exécutés.

Mais Aizen n’insista pas et laissa yuga partir sur le dos de l’invocation de Anzu. Car il avait déjà un plan de rechange et tant que lui pouvait rester dans le cœur des évènements ça lui allait amplement. C’était ainsi qu’une fois arrivée à la ville seigneuriale, mais aussi minière, il ordonna à sa luciole de se poser à un endroit calme, à l’abris des regards. Seulement le clone du Nara et Anzu descendirent de la créature. L’original, quant à lui, resta sur la luciole qui reprit de l’altitude. Le plan était simple : ce serait un clone et non Aizen lui-même qui irait à la rencontre du seigneur de la foudre, dans un premier temps. L’original resterait dans le ciel au-dessus de la ville en attendant le moment opportun. Évidement l’original gardait la clef précieusement sur lui, hors de question de laisser le seigneur s’en emparer avant de savoir de quoi il s’agissait exactement. Le Nara voulait garder le plus possible de cartes dans sa main.

Alors, lorsque le duo composé de Anzu et du clone du Nara s’approcha des quartiers de sa seigneurie, Aizen laissa parler sa supérieure. Rares étaient les moments où il restait muet mais il n’avait que faire de s’adresser à des sous fifres. Il restait alors quelque peu en retrait derrière sa camarade, tout de même dans le champ de vision des interlocuteurs à qui ils auraient à faire. D’un sourire chaleureux il regardait amicalement devant lui gardant une main sur le pommeau d’un de ses katanas non pas par signe d’hostilité mais plus par habitude, tout comme le ferait n’importe quel samouraï. Bien que son attitude laissât penser à un samouraï son insigne de kumo était bien visible à sa taille et marquait son appartenance aux shinobis de Kumo. Il ne montrait certes aucun signe d’hostilité mais il était cependant prêt à dégainer aussi rapidement que possible si jamais il se sentait en danger. Un rien ne semblait le séparer du seigneur de la foudre et peut-être d’un lourd secret qui pourrait potentiellement lui ouvrir des portes vers une situation avantageuse.

Maintenant que Anzu s’était exprimée, il attendait tout simplement. Ses mots étaient-ils suffisants pour les convaincre ou Aizen devrait il user de son talent pour la diplomatie et intervenir pour s’ouvrir un passage vers leur prétendu seigneur ? Ou alors devrait-il user de la force car une chose était sûre : il ne partirait pas sans obtenir des réponses.

Résumé des actions:

Il aurait été naïf de la part de Aizen de croire que les gardes du palais de la seigneurie de la foudre auraient laissé passer les deux shinobis sur une simple demande à l’improviste. Et pourtant. Bien que ces derniers hésitassent, les portes s’ouvrirent. Le Nara ne fut pas surpris des regards hasardeux que s’étaient adressés les gardes, rien de plus normal à la vue de la demande peu commune. Ce ne devait pas être tous les jours que des ninjas venaient taper à la porte du seigneur du pays surtout sans contexte officielle. D’autant plus qu’en tant que gardes du seigneur de la foudre ils devaient être au courant que des camarades à eux s’étaient fait chasser du village de Tokanaba.

Aizen, ou plutôt son clone, en était conscient : c’était sa dernière chance pour arrêter ici sa supercherie et faire rentrer l’original plutôt qu’un simple clone. Mais il décida de rester droit dans ses bottes, en tous points de vue c’était la meilleure décision à prendre. Et plus il avançait dans les couloirs de sa seigneurie plus il pensait avoir raison. Les lieux étaient très bien gardés, n’étaient-ce d’ailleurs que des gardes dénués de chakra ou certains d’entre pouvaient faire face à des shinobis ? Rien que leur effectif ne donnait pas envie de connaître la réponse. Cette garde surdimensionnée témoignait aussi de la facilité avec laquelle les premiers gardes les avaient laissés rentrer : leur seigneur ne risquait rien.

Mais alors qu’il marchait le Nara continuait de réfléchir, son cerveau fonctionnant à plein régime. Il le savait plusieurs cas de figures étaient possibles, sans doute qu’il y en avait qu’il n’imaginait même pas. Néanmoins il était persuadé avoir fait le meilleur choix. Aizen, l’original, survolait le ciel de Teitetsu tel un oiseau de proie attendant le bon moment pour intervenir. Mais peut-être qu’il n’aurait jamais lieu, ce moment, car le dompteur de luciole avait un objet important sur lui ou du moins qui le semblait. Il avait gardé la clef avec lui.

Que le seigneur soit légitime, qu’il soit un imposteur, que la famille royale aurait dû être arrêté au plus vite ou non dans tous les cas il était certain d’avoir fait les bons choix jusqu’ici. A trois shinobis, aussi puissants étaient-ils, il avait eu le pressentiment qu’il n’aurait rien pu faire face à la force de frappe présente à Tokanaba. Donc que cette soi-disant famille royale dise vraie ou pas le groupe avait fait le choix de les laisser en paix afin de rapporter le plus d’informations possible. Si jamais ils devaient vraiment les combattre alors ils iraient à plus de trois.

Et le choix de laisser la clef à distance du palais royal, dans une poche de l’original Aizen. Ce choix était motivé par le risque que Kojima soit vraiment un imposteur. S’il ne l’était pas alors il n’en voudrait pas au Chûnin d’avoir fait preuve de précautions, il l’espérait. Si jamais il était rentré tel quel avec la clef alors il n’aurait eu plus aucune carte à jouer dans sa main, complétement à la merci de sa seigneurie. Ce n’aurait pas été grave si le seigneur était vraiment qui il prétendait être. Mais s’il était vraiment un imposteur alors s’en serait finie de Anzu et Aizen. Avec son plan au moins il était à l’abris et il détenait peut-être quelque chose avec lequel il pourrait faire pression si besoin.

Une annonce le sorti de ses pensées qui tournaient en boucle, il était trop tard les dès étaient jetés. Ils étaient enfin devant celui qui se disait être le seigneur de la foudre, depuis déjà de nombreuses années.

Le Nara s’inclina respectueusement comme l’intimait le rang de la personne qu’il avait face à lui. Il était toutefois étonné de la demande si directe du seigneur de la foudre. Celui-ci ne semblait pas surpris que deux shinobis viennent le voir d’une manière spontanée et non officielle quant à cet évènement. Ils avaient d’ailleurs été à deux doigts de partir à Kumo pour en parler au Raikage mais Aizen avait insisté pour venir voir directement Kojima. Alors effectivement comme il disait ils étaient allés vite mais ils avaient si peu d’informations en leur possession.

Voulant se jeter sur la première occasion de se faire remarquer cette fois le clone du Nara s’avança légèrement afin de prendre la parole avant sa supérieure.

« Merci de nous recevoir mon seigneur. Permettez-moi de me présenter je me nomme Nara Aizen, humble Chûnin de Kumo. »

Se présenter était pour lui une obligation, au cas où le seigneur était légitime il fallait que son nom soit marquant dans cette affaire.

« Nous avons effectivement des informations à vous rapporter de Tokanaba et elles sont pour le moins… »

Aizen fit mine d’hésiter en détournant le regard un instant comme par honte.

« Perturbantes. »

Il se remit droit tel un homme qui devait réciter un discours bien préparé à l’avance regardant droit le seigneur de la foudre dans les yeux.

« Une famille a investi les lieux et déclare être composés des légitimes souverains des terres de la foudre. Le chef de cette famille se nomme Kagi Yoshishige et se dit être le petit fils d’un certain Yoritomo. »

Le Nara laissa un blanc évidemment nécessaire face au poids d’une telle annonce puis il reprit.

« Vous l’aurez compris, ils remettent directement en cause la légitimité de votre famille et entendent vous reprendre ce qui, selon eux, leur revient de droit. Nous avons décidé de venir vous voir au plus vite car ils semblent renforcer leur rang directement avec les habitants du village. J’aimerais ajouter que nous n’avons pas agit par la force au vu de leur effectif et puissance inconnue. Nous risquions de blesser des habitants de Kaminari mais aussi de mourir et donc de ne vous rapporter aucune information. »

Aizen avait fini. Pourtant il n’avait pas tout dit et avait omis de parler du plus important dans tout ça : la clef en or, celle qui ouvrait peut-être la porte de la vérité sur toute cette affaire. Mais Anzu s’en douterait, cet oubli était calculé, le Nara avait une seule intention : jauger son seigneur, ses intentions, son imposture ou non. Pourtant le seigneur de la foudre ne pouvait deviner ce comportement inquisiteur chez son interlocuteur. En effet, il s’était habillé d’un air si naïf à travers ses affirmations qu’il aurait été difficile de remettre en doute son allégeance à celui qui était devant lui.

Résumé:

Aizen resta de marbre mais une certaine inquiétude commença à le gagner. D’où venait cet homme et qu’avait-il à dire au seigneur de la foudre ? Il ne put s’empêcher de penser à son corps original dans le ciel, avait-il était repéré ? Le Nara eut le sentiment qu’il ne fallait pas rester en ce ces lieux plus longtemps car s’il avait des doutes il n’avait aucun moyen de prévenir l’original sans disparaitre. Il était aussi persuadé qu’il ne pourrait pas obtenir beaucoup plus d’information de la part du seigneur de la foudre, sans s’attirer ses colères.

Ainsi lorsque que Kojima Kaemon donna ses ordres le Nara se contenta d’acquiescer par une rapide révérence faisait écho à la confirmation de Anzu puis il tourna les talons pour quitter le palais. Il sentait de toute façon qu’il ne trouverait aucune réponse ici, aucune sans se mettre en danger. Et dans l’hypothèse où les envahisseurs étaient des menteurs alors il serait fâcheux d’avoir choisi le mauvais clan.

Le Nara ne faisait jamais aucun choix au hasard. Ici il doutait qu’en parlant de la clef cela lui apporterait plus d’informations. Le seigneur n’avait pas réagi aux noms donnés soit il jouait la comédie soit il ne les connaissait pas. Dans tous les cas Aizen avait le choix entre tout faire pour prouver l’imposture d’un souverain déjà bien en place ou arrêter des envahisseurs par la force. Savoir qui disait la vérité ne l’intéressait que peu, les vainqueurs écrivaient l’histoire. Il suffisait juste pour lui d’être du bon côté. C’est pourquoi il avait bien en tête l’espoir de pouvoir participer à cette mission de capture. Mais le tout restait quand même louche alors il gardait un plan de secours pour démasquer Kojima au cas où c’était lui le menteur, d’où la possession de cette clef.

Le duo composé de Anzu et du clone de Aizen sortit de la ville sans échanger un mot. Le clone attendit plusieurs kilomètres avant de se faire disparaître pour que l’original récupère toutes les informations. Ayant ainsi la position de Anzu il partit la récupérer pour rentrer au village par le ciel.

Très vite le décor changea autour du Nara, l’instant d’avant sur sa luciole dans les airs il était maintenant assis en face de Anzu dans une pièce. Avant qu’il n’ait le temps de se poser la moindre question cette dernière lui expliqua qu’elle les avait enfermés dans un genjutsu afin de parler à l’abris d’oreilles indiscrètes.

« Impressionnant… » Dit Aizen alors qu’il observait son environnement, curieux.

Elle voulait savoir ce qu’il pensait de cette rencontre.

« Cette histoire est louche, des deux côtés. Il y a trop de zones d’ombres et je vois mal de totaux inconnus tenter d’envahir un pays de la sorte sans un fond de vérité dans leur discours. »

Effectivement la réaction du seigneur ou plutôt sa non réaction avait été marqué d’un grand sang-froid. Il semblait avoir accueilli cette nouvelle avec une certaine légèreté.

« Je pense que nous avons agis de la meilleure des façons. Kojima Kaemon est le seigneur actuel, nous ne pouvons l’accuser d’usurpation sur le dire d’inconnus, qui plus est des envahisseurs. Cela dit il ne semble pas transparent de son côté, nous avons donc bien fait de garder cette clef. Comme vous le dites, Anzu, il faut enquêter. Pas seulement sur la clef, sur les noms de cette famille royale, sur le passé du pays et sur le passé de la famille Kojima. Il y a forcément des informations sur ce sujet à la bibliothèque mais je ne vous apprends rien. Aussi en parlant de la clef, nous devrions peut-être la faire analyser par un Metaru de confiance et expérimenté, votre femme peut-être ?»

Aizen n’était pas sans savoir que la Metaru par alliance avait un rôle important à la bibliothèque donc elle était toute désignée pour entamer les recherches. Il savait aussi à qui elle était mariée et peut-être serait-elle apte à apporter plus d’informations concernant cette clef même si le Nara pensa aussi à Mairu.

« Nous devons effectivement tout raconter à Raizen dans les moindres détails, nous pouvons au moins nous fier à lui dans cette affaire qui, d’un côté ou de l’autre, abrite de nombreux mensonges. Nous verrons qu’elles seront ses consignes mais d’après moi nous devons aller dans le sens de Kojima tout en continuant à enquêter en parallèle. Car dans le cas inverse nous seront des traîtres au cas où il dirait la vérité, il faut donc partir de ce principe surtout sans preuve inverse. Et peut-être que nous pourrons convaincre la famille royale de nous suivre sans user de la force… »

Aizen laissa sa phrase en suspense, même lui n’y croyait pas. Il avait plusieurs solutions dans son esprit et chacune lui permettrait d’amasser gloire et renommée. Que ce soit rapatrier la famille royale pacifiquement, les soumettre par la force ou encore trouver des preuves à l’encontre de Kojima. Il se fichait du résultat tant que ce dernier était positif et qu’il en était l’instigateur principal, il avait des cartes à jouer.

Résumé et suite: