L'écorce éfritée d'un séquoia géant, le bruit de la chaire qui se déchire sur le bois tranchant voilà ce que le jeune homme était en train d'expérimenter. Le jeune homme s'entraînait, sans relâche pour satisfaire son senseï. N'ayant pas le droit de sortir du village celui-ci devait mériter ce droit de sortie et la seule personne capable de lui faire mériter ce droit, autre que le triumvirat lui-même était Nagamasa Yoshitsune.
Cet homme qui récemment avait accepté de faire du petit chauve son disciple, de l'emmener vers des sphères que nul homme n'avait expérimenté. Voilà tout ce que pouvait désirer un jeune garçon curieusement ambitieux de devenir plus fort et de grimper les échelons. En effet si auparavant il n'aurait jamais pu s'attendre à apprécier ce pays dans lequel il vivait, plutôt enclin à rester dans son petit confort au temple il fut le premier surprit d'apprécier sa nouvelle vie dans ce village vivant et chaleureux. Certes il y avait beaucoup de contraintes que les temples cachés ne s'ennuyaient pas avec cependant cet endroit regorgeait de bien plus de confort et de curiosité que tout les temples du monde réunis.
Continuant de fragiliser son épiderme sur ce résistant bois le jeune homme donna quelques derniers coups et se positionna en tailleur sur le sol, collant son poing droit sur son point gauche et entamant une méditation. Oui, contrairement aux Shinobis les moines avaient besoin de méditer énormément pour être en harmonie avec leur art. Bien que peu répandu l'art des moines était une véritable aubaine, comme un nouveau domaine lui-même dans les arts Shinobis.
Après sa méditation le jeune homme se retourna afin de regarder le soleil. Celui-ci était bien haut dans le ciel, presque au-dessus du pic le plus haut d'Iwa, il était donc 12h00. L'heure d'un repas, et tout allait bien car aujourd'hui n'était pas un simple repas. C'était le jour où le jeune disciple et l'élève se retrouvaient. A la suite de ce repas le jeune homme espérait bien partir à l'aventure dans les terres de la roche.
Le gamin arrivait bien en avance, c'était ce que devait un élève à son maître. Faire attendre son supérieur hiérarchique n'étant pas dans sa mentalité, celui-ci attendait donc, durant 1h, oui car un peu d'avance pour notre moine c'est 1h d'avance,.... Du coup autant vous dire que ce fut l'ennui, observant les gens qui passaient le jeune garçon cherchait la crinière atypique de son maître.
« BONJOUR NAGAMASA-SENSEI !Disait-il de manière très strict comme devait le faire un disciple à son maître.
Ses pupilles mornes dévient du visage de son interlocuteur, et il exhale, retenant au dernier moment toute l’exaspération qu’il rougeoie d’exprimer (et au lieu de s’épancher dans l’air ambiant, la sensation lui reste coincée au fond du palais, désagréable, hâtive de trouver exutoire, de pouvoir enfin librement se consumer). La conversation a tourné en rond depuis leur retour de mission, fumée lourde et grasse tournoyant mollement dans sa pipe. À contrecœur, il retourne finir son accord avec l’individu son agacement étranglé, se contentant d'exposer à nouveau les termes et conditions, laissant transparaître la finalité dans son ton monocorde.
(Fut un temps, le contrôle de ses expressions lui était aussi aisé que celui de ses gestes, mais l’époque lui semble trop vague, inatteignable et illisible ( comme à un sourd malvoyant déchiffrant des signes appartenant à un autre langage que le sien) ; et si l’ironie amère, la sensibilité littéraire ou le pathos à outrance faisaient l’un ou l’autre partie de son caractère, il aurait pensé cette époque autrement, l’aurait étiquetée « dans une première vie » l’aurait exposée dans les étagères bancales de sa mémoire l’aurait contemplée avec une nostalgie fat après l’avoir mise en bocal maisces considérations ne l’ont jamais effleuré.
(À la place, son sourcil se fronce, manifestation physique de la confusion et des souvenirs qu’il renvoie dans le marasme de sa mémoire.))
À la place, son sourcil se fronce, comme n’admettant aucune équivoque quant à ses attentes vis-à-vis de l’homme assis dans son fauteuil. Sans un mot supplémentaire, il se redresse, ramène à lui son antipathie engourdissante, et le laisse à réfléchir, le temps d’un jour. (Comme si la pluralité des issues était réelle.)
D'autant qu'il se souvienne (d'autant qu'il se sache), il n’a jamais fait grand cas des hommes, et quitte la pièce pour le couloir menant à l’une des portes de sortie du bâtiment lorsque sa présence n’est plus requise ; laissant le pauvre hère à la charge de ses hommes de main, jusqu'à ce que. L’atmosphère chauffée s’impose telle une chape de plomb sur sa gorge, ses épaules, et le cache hyperréaliste masquant sa mâchoire inférieure ne demande qu’à être arraché, à l’instar de son kimono trop bien taillée, du col — une porte s’ouvre, laissant passer une silhouette inconséquente et avec elle, une harmonie étouffée, qui harponne les recoins brouillés de ses souvenirs — dehors, dehors, dehors.
(Il a tourné les talons, a suivi le son, avant de faire volte-face et de rejoindre sa destination initiale. Le froid l’accueille, familier.)
Encore effilé alors qu’il tranchait à travers le marasme des ruelles de Iwa, il s’est depuis fait embarcation modeste, se laisse dériver sans en faire cas parmi la foule au fil des allées ouvertes de la citadelle, avant de finalement glisser jusqu’aux monts de Tsuchi. Autour de lui, les passants se pressent, flânent ; et à premier abord rien ne le distingue d’eux, pas plus ses mains d’habitude pleine de sang, fichues dans ses poches que sa vision dissimulée.
Au fur et à mesure, la foule disparu tandis qu’il laisse tomber dans son sillage part des artifices, égrène nonchalamment leur chute : d’abord la démarche leste (à présent dotée d’un semblant d’inexorable — suffisant), puis les épaules effacées et affables (se sont carrées), la moue attentivement neutre, et alors que le temps se brouille autour de lui, tout l’épiderme de cette aménité de façade. Il n’a pas besoin de balayer l’espace du regard ; sa cible n’a de cesse de se signaler d’elle-même. À quelque distance, il s’arrête en face de lui. Sur le filet de voix presque joyeux de son interlocuteur et élève, il ne fait aucune remarque, se contentant d’apposer sa main sur le haut de son crâne.
« J'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps, Maa ? »
Le jeune moine ressentait tout à coup une présence sur le haut de son crâne. Frottant sa flèche comme pour l'effacer son sensei était là, derrière lui, et ajouta une remarque. Celui-ci n'était pas vraiment en retard, même s'il s'était fait attendre, cela dû au tempérament quelque peu nerveux du jeune homme qui l'avait poussé à venir 1h trop tôt.
Son regard illuminé le garçon se tourna vers son sensei prêt à lui sauter dessus, avare de connaissances. Dissimulant ses mains pleines de pansements et de blessure le jeune homme faisait moue de ne pas s'être entraîné, d'avoir fait seulement son devoir. Il voulait choquer son maître par des progrès soudains et lui faire croire à une magie qui n'existe pas réellement : que l'on peut gagner en force sans s'entraîner avec assiduité.
Finalement sa petite voix fluette vint se mélanger au bruit ambiant et, de manière tout à fait respectueuse, sans manquer de montrer son envie il s'élança :
« SENSEIII ! Ne vous inquiétez pas je viens d'arriver... Que vais-je apprendre aujourd'hui ?L'accablait-il de questions.
Si pour certains hommes ce genre de choses ne marchaient pas, Maa avait déjà sut démontrer au cours de sa vie à Iwa que la simplicité d'esprit, la naïveté et la pureté à l'état-pur donne souvent de très bons résultats. Certes le chemin est souvent très tonitruant, plein d'embûches et autres dispositifs voués à te mettre des bâtons dans les roues, OR ce n'est pas ça qui arrêterait notre petit ange sur patte. Et finalement, il était là, élève de l'un des ninjas les plus respectés du village de la roche, ça en jette hein ?!
Perplexe… C’est ce qu’il est en ce moment même. Avec ce genin à ses côtés, Yoshitsune se sent étranger à sa propre personne. Et s’interroge ne sachant que faire. Il se sent scruté, comme étudié d'un regard attentif, admiratif ; il se sent fouillé, comme pour découvrir ses plus noirs de ses secrets. Comme si ce dernier semblait déterminé à trouver ce qui se cache dans le pli de ses lèvres, dans les moindre recoins de sa tête, ce qui tient son dos droit et ses épaules carrées, son menton levé. Il pressent ce regard qui l'observe, qui s'immisce, qui tente de découvrir qui il est. Le laisse couler sur lui comme l'eau ruisselle et défile par delà le temps, conscient, appréciatif que Maa tente de s'immiscer, s’intéressant ne fit-ce qu'un instant à sa personne.
Ta leçon du jour sera..
[...]
Un tour de cadrant venait de se terminer, affichant treize heures sur sa mine enjoué. Les gens passaient et repartaient après quelques consommations bien glissées dans le gosier ; seul les habitués demeuraient, condamnés à errer dans cet endroit qu'il a lui-même choisit. Cela faisait quelques jours, à peine et seulement quelques jours que Yoshitsune et son disciple s’était rencontré, mais cette éternité si lointaine semblait plutôt être sa réalité. Le fervent bushido ne se rendait certainement pas compte de sa situation, il ne se rendait plus compte de rien ; car la saveur et la senteur de cet endroit éveillaient en lui désormais tant de tendres souvenirs de sa vie antérieure. Étant désormais en voyage, sa vie actuelle n'était plus la même. Il se devait à présent d'accepter sa condition d’homme. En effet, la bière ne semblait pas du tout avoir le même goût que d'habitude, les conversations qu'il engageait avec autrui ne lui donnait pratiquement plus le sourire... Le quotidien monotone, ce qu'il avait toujours redouté et qui était malheureusement en train de lui arriver.
Après tout, la rencontre avec le jeune Maa avait été un événement plutôt majeur pour notre jeune homme et cela sans compter sur le décès de Shiro.
Un léger soupire vint alors animer le visage du sensei, alors qu'il incendiait sa pipe.
« Pfiouu tu tiens vraiment mal l'alcool petit gars[...] » ajoute t-il en liquidant son verre.
Comment était-il possible d'échapper à l'enfer qu'était la monotonie ? Si ce n’était par l’alcool. Depuis leur rencontre à Iwagakure, leur aventure ne semblait n'être qu'un paysage d'ennui teinté de couleur, euphémisme très ironique pour lui quand on connaissait son tempérament.
La fumée de sa pipe qui se colle à ses narines est indubitable ; la seule chose qui le rappelait à l'ordre, qui le maintenait éveillé. C'est donc après s'être enfilé son petit opium que notre jeune samouraï glissa quelques piécettes le long du comptoir. Ayant fini son élixir de vie, séduit quelques employées au passage, c'est maintenant l'heure pour les deux compères de reprendre la route ; Yoshitsune ne souhaitait pas faire ce genre de mauvaises rencontres vous savez (entre le clan ou même se faire emmerder sur la route…)
Et ouais c'est qu'il y avait toujours du monde, des habitués, des gens qu'il n'a jamais croisés, des idiots, des gens un peu trop bourrés et eux. Pourquoi eux ? Et bien sans doute parce qu’ils se complaisaient à se prélasser, contemplant la scène, le vécu de chacun. Ce bar n'était pour Yoshitsune rien de plus qu'un antre de dépravation, un lieu de débauche pour ceux qui ne savaient plus trop quoi faire, ni où aller ; comme lui-même, totalement barré ou agacé. Ainsi dans un mouvement nonchalant le jeune homme se servi un dernier verre, se saisissant d’un Maa encore titubant avant de sortir de la taverne ; priant que quelqu'un vienne le sortir de sa torpeur ; de ce moment d'existence lent, morne et chiant.
Et décidément Dieu prit en compte l'appel de son fidèle.
Alors même que Yoshitsune étouffe de ses propres hantises, doigts brisés qui s'érodent au gouffre de sottises, l'homme qui boit le pire se campe à ses côtés, carrure auguste de prétentions incertaines, dispersant de ses serments les offrandes soudaines
Interpellé par cet homme déambulant, qui à l'odeur, n'avait lui aussi pas eu de mal à terminer son premier verre... Ni ceux qui avaient suivi. Tournant vers lui un visage surpris, ils se toisent un instant ; et reconnu aussitôt celui qui d'après les murmures qu'il avait entendu ci et là, avait passé sa journée à boire et menaçant d'un regard noir quiconque osait l'approcher. Si il n’était pas possible ne pouvait pas vérifier la seconde rumeur, la première se voyait néanmoins comme le nez au milieu de la figure : d’un simple contact Maa l'avait fait vaciller, et l’autre avait du se rattraper à une des échoppes présentes pour ne pas tomber. Un souffle un peu trop fort et le bushido ne donnerait pas cher de son pauvre corps ; qui semble puiser toutes les maigres forces qui lui restent pour tenir sur ses jambes.
C'est pourtant avec allégresse qu'il chute face contre sol afin de mieux se rendre où il va ; puisque simplement contourner Maa relève apparemment de l'effort surhumain. Habitué à ce genre de comportement de la part des ivrognes ; Le jeune éphèbe ne lui en tint pas rigueur, et observe un Maa fort alcolisé.
Hmm, soupire t-il voyant la scène. Faut-il qu'il s'en mêle ? Il a l'air tellement abattu, malgré la joie qu'affiche clairement ses traits déformés par l'alcool...
Bien entendu cela allait sans dire… Oui, Maa s’était encore attiré des problèmes ; et à la tête que ladit monsieur tirait cela ne présageait rien de bon.
Sa voix retentit par dela le brouhaha.
« Et merde [...]» dit-il en se grattant l'arrière du crâne.
L'ombre d'une déchéance, voilà ce qui apparaissait au yeux de notre petit moine. Son sensei était quelqu'un de tordu, beaucoup trop tordu. Maa avait 17 ans, un jeune puceau qui n'avait pour lui que sa pureté d'esprit. Tout deux se dirigeant vers le bar le plus proche il ne fallut que quelques instants pour l'homme à la chevelure dorée pour commander un verre, putain de pilier de bar.
Le maître commanda 2 verres, sans hésitation, payant sa tournée au petit chauve qui regardait le liquide comme une eau de feu qui n'allait pas tarder à le détruire de l'intérieur. Et c'était en effet le cas, car si l'adulte des deux avait déjà fini son verre pour en commander un autre celui-ci n'hésitait pas à pousser son jeune élève à la consommation excessive de produits alcoolisés.
Celui-ci ne fit mine de rien et avala la substance de vie d'une traite. Soufflant un mistral picombière le bonze s'essuya la bouche et reposa le verre. Problématique : à peine posé le verre s'auto-remplit, accompagnés de rire et de cris pour un nouveau cul-sec. Tous crient, tous vous encouragent, alors que faites-vous ? Vous buvez, vous buvez, vous buvez. Mais combien de verres faut-il pour un jeune moine débutant pour tomber par terre à votre avis ? Pas beaucoup.
Quelques minutes plus tard le jeune homme était là entre les seins d'une serveuse qui n'avait pas son mot à dire à part : "KAWAIIII". Précautions à prendre : vous blottir, et ce qu'importe votre niveau d'alcoolimie, dans les seins d'une serveuse ne vous apportera pas forcément ce résultat à moins d'être jeune, mignon et surtout moine. En tout cas cette gueuse rigolait, oui, elle gloussait la truie, "Oh trop mignon, un ado-chauve dans ma poitrine...". Quelle belle société.
Quelques minutes plus tard nous étions dehors, TELEPORTATION ! Enfin non, en réalité c'est plus l'alcool qui a effacé le passage de la sortie du bar. En tout cas tout deux marchèrent, du moins essayaient de marcher. Tel un slalomeur aveugle Maa se déplaçait de gauche à droite dans la rue, cependant à un moment ou à un autre il fallut bien que son chemin ne rencontre le bidon remplis de bière de ce gros barbu.
Celui-ci propulsé par les 60kg tout mouillé du petit bonze se vit trébuché dans une échoppe, ce qui eut le don de l'énervé terriblement. GROS BARBU PAS CONTENT ATTAQUE MENACE. Oh mon dieu, un Maa sauvage fuit. Enfin si on peut appeler cela fuir... Ne comprenant pas vraiment ce qu'il arrivait, ne voyant même pas le gros bonhomme s'énerver le moine se suffit à se pencher vers le sol pour vomir sur les belles chaussures du monsieur toutes ses consommations passées.
Les traits du ninja de rang supérieur se tendaient progressivement, alors que son interlocuteur s'exprimait enfin, avec la décadence et l'indolence qui le caractérisait. " Son mon honneur qu’il remet en jeu là ? " était sans doute ce que son visage aux traits féroces et cicatrisés transmettait, propageant le fond de sa pensée comme une onde sonore tout autour de lui. Ses iris fauves et furibond s'écarquillaient progressivement, avec la colère sans borne dans laquelle puisait et s'abreuvait son âme souillée par la malveillance humaine. Déjà, son poing se contractait, resserrant sans hésitation le manche de son katana..
Putain pourquoi fallait-il toujours s’attirer des ennuis quand on avait besoin de s’éclipser sans faire de zèle ? Dieu seul le savait. Pourtant à ce moment précis de l’histoire l’aîné des Nagamasa aussi aurait aimé posséder la science infuse. Ou peut-être même une autre paire de chaussure… Car si vous autres lecteurs n’étiez pas au courant, cet abruti de moine, bien qu’un peu éméché venait vraisemblablement de que saccager une de ces paires collectors dont seul les plus grands cordonniers avaient le secret. Donc pas n’importe lesquels — c’était des chaussures en fibre de serpents serties de lacet Mokuton. Vous savez ce genre de paires que conserve précieusement les sapeurs au fin fond de leur musée à l’écart des regards et autres intempéries…
ㅡ Marek « Sumamisen » Beugla-t-il en essuyant sa bouche.
ㅡ Yoshitsune « Bah bravo rajoutes-en le gnome… Comme si t’en avais pas déjà assez fais »
Comme vous pouviez l’imaginer, ce dernier n’apprécia mais pas du tout la remarque du moine shaolin.
ㅡ Homme Hystèrique « Bien moche ? Mais sombre con ! C'est une paire de chaussure de l'époque ! Ça vaut au moins 94.000.000 de Ryos ! J'espère que t'as ça sur toi.. sinon j'appelle la police ! »
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Le premier réflexe du Nagamasa fut de scruter le vieil Homme, qui se figeait sur place, paralysé par la même terreur sublimée que les raclures du bar d'un peu plus tôt. Pour vrai, il y avait cette même lueur qui virevoltait dans son regard ; cette pointe d'ambre qui revenait, s'intensifiait de jour en jour. Plus ce dernier songeait à son passé, plus la bête s'éveillait. Et plus la bête s'éveillait, plus Yoshitsune pensait à son passé. Il fallait le reconnaître… Le regard de notre ami était des plus explicites, tellement que… Cloué sur place, les instincts de survie du vieil Homme se firent plus forts, et il sut les comprendre lui.
ㅡ Vieil Homme « Les gars ! Y'a un mec qui veut pas payer »
« Maa dis-moi que t'as pas fait ça » dit-il en se grattant l'arrière du crâne.
L'alcool, effluve ardente qui coule à flot lorsque le soleil se cache au profit du reflet clairvoyant de la lune. Liquide de jouvence qui apporte réconfort et autres bénéfices en échange d'un futur mal de crâne. Échange plutôt satisfaisant qui n'épargne personne. Tous la main sur ces bouteilles onéreuses, prêt à verser leur salaire au complet dans ce liquide multicolore aux effets droguants. Cependant si ces bouteilles sont marqués de jolies étiquettes aux images souvent attirantes au regard, favorisant ainsi la consommation de l'homme saoul et la mémorisation de leur nom/forme pour encore une fois une consommation plus régulière.
Mais sur une étiquette il y a aussi écris "Déconseillé à l'enfant", certes le jeune étudiant de 17 ans picole de lui-même, aucun adulte n'a besoin de pousser son enfant à la consommation. L'adolescent contrairement à l'enfant n'est pas aveugle, il voit la duperie, il perçoit la supercherie. Pourquoi se priver d'une substance abordable qui offre confiance en soit et folie passagère ? Non pas abrutis ces jeunes gens finissent par tremper leurs lèvres dans le liquide divin et lentement glissent dans ce doux couloir lumineux qu'est celui qu'est l'alcool. Une vie nocturne et agréable dans laquelle les douces effluves d'été se mélangeront agréablement à votre petit mojito.
Dans une bouteille verte ou encore dans un verre décoré tous boivent encore et encore ceci, cependant, là, aujourd'hui, Maa était dans une situation plutôt particulière. Ayant consommé à outrance pour sa première apparition dans la divine ascension alcoolique celui-ci connu rapidement la chose que l'on appelait "re-descente". Tel Lucifer perdant ses droits d'ange les plumes de ce petit oiseau tombèrent une à une sur le sol laissant sur ce pauvre terrain boueux un simple poulet incapable de remonter.
Liquide intestinal, voilà ce qui coulait sur les chaussures de cet homme à la barbe trempée de céleste boisson. Criant, montrant du poing, il ne semblait pas content. Cependant si l'homme à l'embonpoint tout à fait remarquable comptait plus d'une paire de poing dans sa bande celui ne savait pas vraiment à qui il se frottait.
« SENSEI ! Il m'embête !Disait l'enfant en montrant du doigt le barbu.
Maa prit d'un coup d'une folie passagère, sûrement dû à sa re-descente sur l'enfer terrestre, retroussa ses manches et se mis en position de combat. Fonçant dans le gros bonhomme prêt à en découdre avec tout ces adversaires sans réfléchir...
La violence ne faisait pas réellement partie du quotidien du jeune moine, mais bizarrement ce soir le petit garçon avait oublié son crâne rasé et n'entendait que la voix terrifiante de ses poings assoiffés de bagarre.
« JE VOUS BAIIIISE !Ajoutait-il maintenant au cœur de la bataille.
Nonobstant, le Nagamasa qui possédait des capacités supérieures à ses prédécesseurs d'antan et savait manier le fer comme un artiste manipulait son pinceau. Le sensei de Maa appuya son pied droit contre la paroi du mur, n'y acheminant que très peu de chakra pour ne pas fomenter le crépitement de la solidification. Son impulsion lui permit de frôler l'homme, Nene Kirimaru abdiquant un stigmate halitueux sur sa gorge. Ses doigts relâchèrent une microseconde le manche, l'impulsion de l’Iwajin lui permettant d'envoyer ses jambes en arrière pour atterrir sur son arme en lévitation. 10−6 seconde. Dans le kaléidoscope expéditif, l'épéiste dressa son genou pour heurter le nez du vieil homme. Il se laissa choir, exfiltrant la lame dans l'espace-temps de son affaissement, terminant son combo en frappant son poing dans son plexus solaire. Le coup lui permit de prendre assez de recul, la divergeant sur la boiserie transie.
Si jusqu’à lors il s’était retenu, il n’y avait désormais plus rien qui aurait pu sauver ce jeune bourge : Il s’apprêtait à passer un sale quart d’heure. Un sentiment bizarre, des plus inexplicables. Une colère sans limite et une rage a coupé le souffle. A cet instant précis, c'était comme si l'air tout autour d'eux se mettait à vibrer, comme épris d'une terreur incontrôlable. Accompagnant les frissons spinaux qui se répandaient le long des échines, vulgaire traduction de l'épouvante primale qui emplissait leurs poumons, c'était sans pareil. Il inspirait une terreur animale, un effroi sublimé ; une pression incommensurable, se dégageant de la simple présence de l'entité qu’était en réalité Yoshitsune Nagamasa.
Si celui-ci avait osé péter plus haut que son cul il y a de cela quelques secondes, toute cette once de frivolité s’était littéralement éclipsée par l'imminente menace naturelle qui alarmait les instincts de survie. Et pour cause, cette angoisse s'imprimant lentement dans la psyché des témoins. Oui, il allait les tuer. Tous les tuer. Au moindre faux pas, il les tuerait tous. Sans exception.
Ses veines s'embrasèrent. Son être tout entier s'ancra dans ses instincts primitifs. Sa prestance gonfla, lugubre augure de carnage. Son désir de destruction, son appétit pour la violence, ne fit que croître, lui nouant les entrailles. Sa rage viscérale paralysa sa langue, alors que son être tout entier semblait se rétracter. Ses muscles s'enchâssaient les uns dans les autres, formant une mécanique parfaite et absurde. Ses iris devinrent acérées. Sur son front jaillissaient les vaisseaux sanguins. L'apogée de sa colère. Yoshitsune était hors de lui. Cet homme, il allait lui arracher la moindre once d'humanité. Le déposséder de son existence morbide. La réduire à néant avec une telle ferveur qu'un orchestre ne suffirait jamais pour jouer la composition qu'il s'apprêtait à jouer. Nul ne pourrait jamais interpréter l'hymne au carnage dont la première note fut jouée sur l'instant. L'ode d'une hécatombe.
Battement de coeur. Où était-il passé cet homme déjà ? « Ah… Il s’était donc enfuit laissant son sac » soupira Yoshtsmune, analysant la situation.
« Bon allez Maa, prépares-toi on s'en va. » dit-il en se grattant l'arrière du crâne.
Dernière édition par Nagamasa Yoshitsune le Lun 18 Sep 2017 - 1:23, édité 2 fois
Vomir, si c'est souvent l'une des choses que nous détestons le plus en tant qu'êtres humains c'est aussi, et ce dans certaines circonstances, parfois ce qui nous permet d'aller mieux. Après une bonne cuite rien de mieux qu'une bon régurgitation afin de récupérer ses facultés. Et ça Maa n'allait pas tarder à l'expérimenter. Revenant lentement à la raison celui-ci n'avait qu'une envie : manger.
En effet si ce liquide divin a le bon sens de vous offrir des pouvoirs sans limites via son ingurgitation ce n'est pas sans contrepartie, celui-ci absorbe toutes vos vitamines essentielles au bon fonctionnement de votre organisme. Voilà pourquoi le lendemain de soirée nous paraît si difficile, notre organisme réclame, il pleure ses vitamines perdues au combat.
En tout cas si Maa s'en était sorti avec quelques égratignures une chose était sûr vu l'odeur qui se dégageait dans la douce brise nocturne : L'adversaire s'était chié dessus. Laissant son sac ici comme un jeune racketté par Tanaka et sa bande de voyous celui-ci faisait preuve d'une grande fragilité.
En tout cas si tout cela s'était bien terminé ce n'était pas forcément le cas pour tout le monde. Maa avait faim, il avait envie de digérer quelque chose afin de mieux se sentir et peut-être pouvoir commencer une nuit de sommeil bien reposante ? N'est-ce pas ? En tout cas les deux hommes se remirent en route et Maa se satisfit d'ajouter une simple remarque en suivant son senseï :
« Monsieur, on va manger puis dormir là c'est ça ?Demandait-il pas serein des plans de son sensei.
En effet si le jeune homme avait appris une chose de Yoshitsune auprès des rumeurs c'est que c'était un homme terrifiant. Quelqu'un qui effrayait, il ne savait pas pourquoi tout le monde le trouvait ainsi mais peut-être s'apprêtait-il à découvrir la raison pour laquelle tout le monde le trouvait si apeurant.
Amusant ce Maa. Ces derniers temps c’était vraiment devenu comme une sorte de catalyseur pour notre jeune ami. Une innocence à toute épreuve, capable de braver même les plus innommables dangers afin de faire ce qui lui semblait juste.
Yoshitsune observait les nuages qui berçaient de plus en plus avidement le ciel, au-dessus de lui. Comme ils lui ressemblaient, au fond. Affamées de liberté, quitte à ronger la terre qui les repoussaient non sans s'affaiblir, s'éroder. Chaque jour, leur progression inexorable mêlée à leur volonté de fer inflexible se traduisait par un échec absolu et déprimant, puisqu'ils se retiraient sans demander leurs restes pour recommencer le même effort le lendemain.
Presque mécaniquement, ses genoux se fléchissaient là où il se trouvait, s'accroupissant, se reposant uniquement sur la pointe de ses pieds, fessier appuyé sur les talons, allongeant un coude contre le genou, tandis qu’il tapotait le crâne chauve de son disciple, scrutant l'horizon ou plutôt cette rencontre fortuite avec le même sourire enfantin.
Lui aussi, il était fissuré. De l'intérieur. A cet instant même, Yoshitsune avait pris conscience de leur situation. Il ne savait comment l’expliquer mais le regard vide de ce dernier le troublait. Ce dernier n'arrivait même plus à éprouver cette flemme viscérale à l'égard de son interlocuteur. Peut-être était-ce dû à Maa… Pourtant, Dieu seul savait à point sa flemme avait la faculté de torturé son esprit ; comment elle seule pouvait déchiqueter son corps pendant des jours et des jours durant, afin de le libérer de cet enfer que lui était la vie. Dans le regard de cet energumène, le samouraï se retrouvait — Suspendu à ce plafond, disséqué, étripé, balafré. Évoquer ces souvenirs n'eut pour effet que d'attiser le sourire amer, acide, du jeune bushido, toujours muet, le regard voilé par la fainéantise.
On y peut rien, de toute façon. On n'a aucun pouvoir sur eux. On n'est jamais que les victimes, dans ces histoires.
« Monsieur, on va manger puis dormir là c'est ça ?
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Ricanement déprimé. Il n'avait pas la force de jouer un rôle avec la même ferveur qu’il le faisait avec Maa, malgré son manque de profondeur. Leurs iris s'entrechoquaient comme deux lames souillées par du sang séché, par les larmes durcies par nécessité, par la rancœur solidifiée, par le constat de leur insignifiance.
Progressivement, l'adrénaline quittait ses veines. Évacuée. Et avec elle s'estompait son sentiment d'existence, son visage s'éteignant avec une lenteur mortuaire, cérémonielle, semblable aux braises mourantes au milieu des cendres. Le carnage était terminé, et cela trop de trop de zèle pour une fois. Avec son retour à la réalité disparaissait son excitation, ses remarques, ses pensées, ses envies. Toute chose s'évaporait pour reprendre un air morose. Morne. Vide. Un univers gris. Un néant croissant qui remplaçait la fureur vindicative animant le super-assassin comme un pantin de viande qu'un maestro manipulait dissimuler dans l'ombre. "Le fumée noire de Joshuu" n'était déjà plus, malgré sa stature puissante, impressionnant. Il n'était plus rien. D'une bête féroce indomptable capable d'anéantir ses opposants en rugissant, le poil brillant, le torse gonflé, la crinière épaisse, brave, vaillante, ne restait qu'un grand gaillard plutôt cool quand il voulait. La tristesse dans ses immenses iris ambrées. La solitude. L'exil. Le souvenir des immenses étendues sauvages sur lesquelles il régnait agissant comme un écho voilé, au fond de ses yeux luisants.
On refermait la porte de sa geôle, une fois le spectacle terminé. On le plongeait dans la monotonie, sans même lui adresser la moindre attention. Même les enfants venus observer la scène l'avaient oublié l'instant suivant, leurs petits minois imprégnés d'étoile. Le son de la clameur, les hurlements de frayeur mêlés d'admiration, s'éloignaient. Quoique… Il se rapprochait ?
A ce moment précis, qu'il entendit des bruits de pas les approcher. Très rapidement, il remarqua ces silhouettes, qui semblaient aussi pressé que lui… Et cet homme de tout a l’heure ?! Il aurait du le tuer quand il en avait l’occasion pensa alors Yoshitsune.
Ils se regroupèrent tous autour de notre groupe, formant un périmètre au loin, empêchant toute tentative de fuites. Pourtant, au jour d’aujourd’hui vous comme moi ne comprenons, la raison de cet acte désespéré. Et oui des problèmes… Toujours des problèmes. Tel était la vie d’un shinobi. Cela ne faisait à peine que quelques minutes qu’ils avaient rejoints les rues, que déjà les ennuis commençaient. « Hmm... » soupira Yoshitsune. Pourtant a peine se calmait-il que les ennuis recommencèrent... Des loubards, si je puis dire une armée de force militaire là tout juste derrière lui. Il fallait dire qu'il n'en croyait pas ses mirettes, jamais il n'avait vu autant de gars. Bah quoi ? C'est vrai quoi, c'était pas un patrouille de force de l’ordre auquel ils devaient faire face là mais plus une légion. Et puis il n’avait pas vraiment envie de s'attirer les foudres du gouvernement pour le moment mais comble il en avait déjà trop fait. « Les shitojins n’apprennent donc jamais ? » pensa t-il.
ㅡ Vieil Homme « Messieurs les agents, c’est eux qui ont essayé de m’arnaquer! Regardez d’ailleurs ce qu’il m’ont fait » affichant un hématome sur sa jambe, tout droit sorti de nulle part.
ㅡ Policier n°1 « Les voilà ! Vous deux halte-là, vous êtes en état d'arrestation ! Voici les chefs d'accusation : dégradation publique, possession d'armes, et larcin. » Les pointant de leur sabre
Sa voix brisant le silence.
« En état d'arrestation pour dégradation publique, possession d'arme et larcin vous avez dit ? Hein ?! » s’étonna Yoshitsune
« Putain ! » Connerie numéro une. Jamais rester au même endroit plus d'une heure quand on est shinobi. Ni une ni deux Yoshitsune concentra davantage de chakra au creux de ses pieds avant de se mettre à courir sur les murs d’une des batisses, se saissant de Maa par la même occasion. Si ils souhaitaient se frayer un chemin, c'était l'occasion rêvée ! Bah ouais quitte à être accusés de ces délits, autant les avoir commis non ?
« Cela fait parti de ton entrainement Maa. Cours et ne te fais pas attraper, tous les coups étant permis. Amusons-nous ! » dit-il sans jamais s'arrêter de courir
Fuir ou se battre ? Si de normal le jeune homme aurait décidé de fuir son esprit était quelque peu transformé par le tumultes de tout ces renversements de situation. Maa bouleversé par la divine boisson et les régurgitations infernales se laissait transporter dans une profonde réflexion. Ou pas...
Pris d'un élan de bouffonerie le gamin, frotta le dos de son crâne reflétant les célestes lumières étoilées du ciel nocturne et ouvrit sa bouche. Son air était satisfait de lui, rougissant par l'adrénaline se déversant dans ses veines le petit garçon se voyait là devenir le rebelle qu'il rêvait parfois d'être dans ses songes les plus profonds.
« NIQUE LA POLICE !Qu'a-t-il dit ce con ?!.
Fiers de lui il courrait à toute allure comme un petit lapin, étant doué de jambes puissantes il ne lui fallut ni d'une ni deux pour réussir à échapper à la police du pays de la roche. Cependant ce ne serait pas réellement drôle si on ne pouvait pas jouer avec eux. Revenant sur ses pas Maa attendit de voir l'ombre d'un képi au loin avant de soulever sa petite jupette et montrer sa virilité minuscule au policier.
Donnant des coups de bassins de droite à gauche afin que celle-ci s'affole dans tout les sens celui-ci rigolait et tirait la langue aux policiers qui eux n'avaient pas l'air de rigoler. Sûrement énervé par ses provocations ils s'élançaient tous à sa poursuite. C'était pile ce que désirait le petit chauve qui n'hésita pas en leur tournant le dos à dévoiler l'autre versant de sa nudité.
Amusé par toutes ces frivolités le moine continua de jouer quelques dizaines de minutes avec les pauvres képis qui ne faisaient que leur humble travail. Cependant il était temps d'arrêter, si jouer avec le feu était une chose très agréable surtout lorsque notre état ne nous permet pas d'être responsable de nos actes cependant chaque chose a une fin.
La question maintenant était, comment avait réagit le senseï à tout ces jeux immatures du grand moine réputé pour sa sagesse.
C’est à longues enjambées pressées qu’il dévale les rues (s’il ralentit, s’il ralentit et perd son élan, s’il perd son élan les ruelles se déroberont sous ses pieds (il tombe)). Et tout autour de lui, les bâtiments ne sont plus qu’un même ensemble fuligineux aux contours brouillés. (Tout juste ne fusionnent-ils pas, rentrant contraints et forcés en collision avant de se résigner et de se reformer en un ensemble neuf.) Il sent le noir encercler son champ de vision, spectateur. Ça flotte, intangible, insubstantiel, du vide refluant dans un rythme illisible au bord de ses yeux comme autant de chausse-trappes, il — exhale.
(Il a dû oublier, quelque part, comme il oublie de s’inquiéter de l’heure et de la date, comme il oublie de répondre, comme il oublie de faire cas de son propre état. Comme il oublie.)
Et dans ce fouillis à l’entropie toujours croissante, se traîne rapidement dans son sillon une unique constante. Le bruit de pas qui collent aux siens depuis qu’il a abandonné les concernés à leur sort au beau milieu d’un centre ville propice ne faiblit pas, tout juste fluctue-t-il lorsqu’il le teste en prenant un détour plus sèchement ou en traversant un passage davantage peuplé. Tap tap tap. Il ne cherche aucunement à se cacher, s’estomper, ne s’accorde aucune discrétion supplémentaire, se contente de ne posséder aucune lourdeur particulière. Est de trop, ne suffit pas, le travaille par son incongruité, finit par le pousser à l’action (sans réflexion) (il le laisse s’approcher) — lui fait faire volte-face.
Et c’est saisissant, ces nuances à mi-chemin entre carmin et vermeil (pas tout à fait sang et donc presque inhabituel) (trop vibrant, trop vivant), lorsqu’il saisit son pisteur à l’épaule, le bloque dos au mur. (La tension fiévreuse s’est dissipée sous le masque neutre et lisse et froid qu’il présente, tout juste tente-t-elle encore de faire se joindre ses clavicules en un même point, où sont parties se nicher anxiété et agression.)
Ainsi pivotant d'un quart de tour, d’un coup maîtrisé du plat de la main sur la nuque de son assaillant, Yoshitsune l'immobilisa en raffermissant sa prise, semblable à un étau d'acier auquel il était impossible de se soustraire.
Ce n’est quelques minutes plus tard qu’il ressort, encore effilé alors qu’il tranchait à travers le marasme des ruelles de Shito, il s’est depuis fait embarcation modeste, se laisse dériver sans en faire cas parmi la foule au fil des allées ouvertes du village, avant de finalement glisser jusqu’au centre ville. Autour de lui, les passants se pressent, flânent ; et à premier abord rien ne le distingue d’eux, pas plus ses mains encore gantées et fichues dans ses poches que sa silhouette dissimulée sous ce déguisement de flic.
Pfpf, les semer était une chose facile pour notre très cher petit chauve. Celui-ci n'avait même pas couru quelques mètres que ceux-ci avaient déjà abandonné fautes de leur petites jambes n'étaient pas assez musclées. Voilà ce que c'est d'aller à salle mais de ne pas faire les jambes... Le moine était ennuyé, manque d'amusement certains. Et malgré tout ses efforts pour motiver la courses policiers. Un bout montré, une pleine lune magique devant leur visage, tout ça et rien n'avait suffit à les faire oublier leur pauvres petites jambes sans veines.
Alors que les étoiles se reflétaient sur le crâne lumineux du petit chauve à patte celui-ci sentit quelque chose. Son regard se détourna, ses oreilles remuèrent comme celle d'un petit chien. Poro, le petit lémurien toujours caché dans ses habits, passa ses petits yeux derrière l'épaule de son maître et observa un policier, toujours présent. Le petit lémurien de deux-trois signaux des oreilles fit remarquer à son maître qu'il était suivi.
Le petit chauve n'hésita pas, se retournant dans l'allée celui-ci souleva sa jupe orange, secoua son petit zigwigwi de babouin tel un hélicoptère s'envolant dans le ciel. Rigolant le petit moine était sûrement quelque peu chamboulé par l'alcool mais cela l'amusait tout de même. En 2-3 mouvement il se retourna, cria un bon coup et cracha à son poursuivant :
« Blblblbl ! AH AU PEDOPHILE ! Fonçant ensuite dans la ville au milieu des gens.
Voilà qu'une course poursuite palpitante commençait entre les deux jeunes hommes qui n'allaient pas tarder à démontrer leur talents dans l'art ancestral de la connerie.