♫ Au nom de l'Empire ft. Sendai Hanae & Inuzuka Ayuu
Au nom de l'empireAu nom de votre empire grandissant et florissant de jour en jour, il a été décidé d'organiser un spectacle nocturne qui se déroulera devant le palais impérial. En effet, la vue sur l'imposante bâtisse et la beauté des environs serait parfaite pour se faire bien voir, quoi de plus que rajouter une petite touche d'humour, de musique et de beauté pour hypnotiser les spectateurs ?
Il s'agit là d'une mission plus importante qu'il en parait, car il en vient de se faire bien voir et de pousser les gens à faire parler de Hi, des Teikokujins dans le bon sens du terme. Alors que les préparatifs ont commencé, il s'avère que deux des artistes qui devaient participer au final sont étrangement tombés malades alors qu'ils allaient très bien et se sont fait hospitaliser, l'organisateur (qui a un petit faible pour les mystérieuses femmes, un peu sauvages sur les bords) suspecte un empoisonnement volontaire pour gâcher la fête.
Votre mission est d'enquêter sur l'origine de cette mystérieusement maladie et de remplacer les deux artistes pour le clou du spectacle, mettant entre vos mains la réputation de la capitale du pays du Feu.
Retrouvez devant le palais impérial l'organisateur qui vous expliquera le déroulement du spectacle et ce qu'il s'est passé avec les deux victimes. Rencontrez les malades et les interroger sur ce qui leur est arrivé. Enquêtez et cherchez un coupable, s'il y a et l'arrêter et apporter un remède s'il y a besoin. Réfléchir à un final de spectacle qui mettra bouche bée tout le monde et choisir qui de vous remplacera les acteurs et jouera aux artistes.
L'Empire était un mot qui faisait frémir le cœur de chacun de ses citoyens qui étaient en admiration devant ce dernier. Mais était-ce véritablement l'avis de tout le monde dans cette ville? Pas vraiment. Mais d'autres en font parti depuis les prémices et ont même indirectement participé à sa fondation en combattant en son nom, tuant pour cette entité ayant prit le contrôle du feu il y a maintenant une année. Si récent mais c'est comme s'il était là depuis toujours pour certains. Et alors qu'il a possiblement délogés divers individus contre l'idée impériale, il en a ravit certains qui avaient besoin de prêter allégeance pour se sentir mieux, comme Funka, qui préféra suivre un homme charismatique et puissant plutôt que son propre clan, bien qu'elle le retrouvera au sein de la capitale du Feu. Naturellement, l'Empire souhaite apparaître comme bien, beau, glorieux face au monde, et même si des pays comme la Foudre ne les apprécieront peut-être jamais, cela n'empêchait en rien les Teikokujins d'étendre leurs influence culturelle au reste du monde par le biais de divers messages propagandistes dont le théâtre et l'art du spectacle vivant font en grande majorité partie. Quelle fut la surprise de la Polymnie lorsque l'avis de mission concernant son propre métier lui avait été donné? Une réaction positive, pour une fois qu'elle pouvait combiner son métier de comédienne et d'oratrice avec son métier de soldat. Cette mission aurait plu à Hanzo. Dommage qu'il n'ait pas été assigné à cette tâche. Je lui raconterai.
La Sylphide du Feu savait bien qu'elle n'avait pas à accomplir cette mission seule et les noms de ses camarades ne lui étaient pas totalement inconnus. Inuzuka Ayuu. C'est cette jeune femme que j'ai rencontré.. Sendai Hanae par contre.. J'imagine que je ferais sa connaissance. Vêtue de son habit de scène comme à son habitude, son ensemble aux différents tons de vert allant de l'anis au viride était accompagnés de diverses parures d'or allant avec sa couronne en forme de queue de paon qui trônait sur son front, elle s'observe dans le reflet de sa glace avec un air pensif. Elle ne savait pas véritablement quelle était la dangerosité de la mission, ni si elle allait devoir se battre ou mettre à bien ses talents de scientifique et médecin, en vérité, rien n'était sûr et en premier temps il fallait pouvoir discuter avec ses deux coéquipières. D'ailleurs, le rendez-vous avait été placé devant le palais impérial, ce bâtiment qui surplombait la capitale et ce bâtiment où, sur sa devanture, allait se dérouler ce fameux spectacle. Un bâtiment qu'elle admirait pour sa beauté et sa signification, et un bâtiment vers lequel elle se rendait désormais, avec quelques minutes d'avances pour pouvoir intercepter les deux femmes avant de rejoindre celui qui leurs avait posé un rendez vous.
Elle n'avait été attribué que rarement à des missions de ce type, habituellement elle reste souvent dans le cadre de son unité et ne sort pas trop de cet environnement là, mais pour une fois, la voilà confrontée à deux autres femmes de l'Empire que ne font ni parti de son unité, ni particulièrement de son entourage proche pour le moment. Et pour justement apparaître sous son meilleur jour, elle avait prit soin de bien appliquer son maquillage kabuki, couvrant ses lèvres d'une couleur rouge vive et colorant ses yeux de cette même couleur tout en traçant ces yeux de félins qu'elle porte à merveille sur son teint nacré qui couvre même son cou pour ne jamais laisser apparaître ne serais-ce qu'un petit morceau de sa véritable peau. C'était un véritable masque que l'on trouvait là, une femme énigmatique que peu ont puent analyser correctement pour connaître ses véritables intentions et opinions dans une situation quelconque. Alors, faisant son apparition non loin de l'entrée du palais, la Princesse s'était stoppée, zieutant aux alentours pour chercher du regard ce qui pourrait ressembler à Sendai Hanae ou à Inuzuka Ayuu.
« ... »
Spoiler:
@Inuzuka Ayuu@CHÔKOKU TOMOE Contente de faire cette mission avec vous, pour l'ordre c'est vous qui voyez, j'avais envie d'ouvrir et j'espère que tout se passera bien! (On se parle sur discord si on a un souci au cas où). Taka étant inactive depuis ~1 mois, je propose qu'on fasse cette mission toutes les trois.
Dernière édition par Shinrin Funka le Lun 12 Oct 2020 - 19:01, édité 2 fois
Le palais impérial est un lieu que finira par connaître Hanae par cœur. Tout du moins, sa devanture n’aura plus de secret pour la rougeoyante, lorsque cette nouvelle mission sera achevée. Pour la seconde fois en l’espace de quelques semaines, voilà que la Sendai est missionnée pour des faits se produisant devant ce lieu si symbolique pour l’Empire. L’ayant rejoint récemment, la rubiconde n’est pas ce que l’on pourrait appeler une « patriote confirmée », et le pays où elle réside, ainsi que l’armée dont elle fait partie, ne sont pas tout à fait chers à son cœur. Néanmoins, elle a été formée à être un parfait petit soldat – ou Lieutenant dans son cas – au sein des rangs Kumojins, et dès lors qu’elle prête allégeance, elle obéit du moment que les idéaux de ses supérieurs ne sont pas ridicules ou fondamentalement mauvais.
Concernant la mission à accomplir, la jeune femme n’était pas le premier choix, mais pour des raisons particulières, inconnues de la sauvage, la voici à devoir remplacer une autre Lieutenante pour chaperonner deux soldats. Cela ne la dérange pas, car exceptionnellement, il s’agit de deux jeunes femmes. Pas d’hommes à supporter, pas de faux semblants à avoir. Cela facilitera au moins quelque peu les choses, et l’ex Kumojine pourra se concentrer sur ce qu’il y a à accomplir sans surveiller les agissements d’un mâle probablement guidé par sa testostérone plus que par son cerveau. Habillée d’une façon très simple, et sans aucun artifice pouvant nuire à sa beauté naturelle, la flamboyante quitte sa demeure pour se diriger vers le lieu de rendez-vous. Sa chevelure de braise tombe allègrement dans son dos, du fait de la décision de l’ancienne Chûnin de la laisser libre.
Les noms des personnes mentionnées ne lui sont pas totalement inconnus. L’une d’elles est Inuzuka Ayuu, une jeune femme plutôt mignonne et très gentille, avec qui elle a partagé une mission récemment, ayant débuté au même endroit. La Sendai c’était même amusée à jouer de sa timidité apparente en lui laissant la direction de la mission pour l’aider à progresser mais aussi la voir être en difficulté. Cela ne partait pas d’un mauvais sentiment, mais simplement d’une envie de taquiner cette inconnue, en dépit des buts pédagogiques de la méthode. La seconde, néanmoins, n’est pas connue d’Hanae. Du clan Shinrin, celle-ci sera à surveiller, car si elle ressemble un tant soit peu à Shinpachi, cette femme ne sera pas aisée à gérer. A ce sujet, la combattante de l’impériale ne sait toujours pas comment se comporter avec son camarade Lieutenant. Une part d’elle veut croire en lui, mais une autre lui dit de se méfier. Un dilemme qu’il faudra sans doute briser tôt ou tard, évidemment.
Ses pas la mènent finalement vers une femme à l’apparence plutôt atypique, digne des princesses dont on parle dans les livres. De nature et d’origines plutôt sauvages, bien loin des princes et des rois, la Sendai aurait presque envie de rire, mais il n’est jamais très judicieux de railler autrui, pour diverses raisons que connaît bien l’adoptée du désert. Elle se contente donc de la saluer avec une… petite boutade.
« Bonjour, tu dois être Funka, j’imagine ? Oh, peut-être dois-je vous vouvoyer ? Et m’incliner également ? Pardonnez-moi, je n’ai pas l’habitude de côtoyer les personnes de sang royal ! »
En voyant le sourire qu’elle affiche, on lui vendrait le bon dieu sans confession. Bien sûr, elle n’est pas vraiment hésitante, et même si la Shinrin était bien de sang royal, Hanae serait la dernière personne à en tenir compte.
Spoiler:
Sur demande de Funka et Ayuu, Hanae remplace Tomoe pour cette mission !
La journée allait se solder d’une affaire urgente pour le compte du pays. L’Empire souhaitait organiser un spectacle pour faire écho sur la grande beauté que pouvait offrir le peuple de HI. Là où on a fait appel à des soldats n’était pas pour surveiller la foule, mais pour enquêter sur l’étrange maladie qui avait frappé deux des artistes principaux de la pièce. Cet évènement avait déjà bien fait parler de lui, il était donc impossible de l’annuler ou de le reporter. De grosses sommes avaient été investies, il n’y avait pas le droit à l’erreur. Je ne savais pas en quoi je pouvais être utile en matière de représentation, mais pour ce qui est de l’enquête j’imaginais aisément ce que mon flair pouvait apporter. J’étais affiliée à cette mission en compagnie de deux connaissances, Shinrin Funka qui avait toujours fait preuve d’une grande douceur à mon égard et de Sendai Hanae une femme pour qui j’ai une forte admiration. La mission ne pouvait être qu’agréablement menée avec ces deux belles créatures à mes côtés.
Le point de rendez-vous indiqué était la place se trouvant devant le palais impérial. Il était étrange de revivre deux fois une même situation pour rencontrer un lieutenant, mais l’humeur n’était pas à la nostalgie. Je m’étais simplement apprêté de mon apparat habituel et d’une chevelure tressée pour rejoindre mes partenaires. Ruth n’était guère aussi enthousiaste que moi à partir en mission, il faut dire que nous avions passé ces derniers mois à les enchaîner les unes après les autres. La fatigue musculaire était devenue un quotidien avec lequel il fallait s’accommoder.
Sur place il y avait déjà mes deux collègues dressées devant l’immense place. Elles semblaient être en pleine de discussion, la distance qui me séparait d’elles ne m’avait pas permis d’entendre leur échange. Alors, tout en progressant dans la marche je m’étais contentée d’une salutation de la main droite accompagnée d’un large sourire.
Ayuu, gênée – Bonjour mes chères, nous sommes ravies de faire équipe avec vous aujourd’hui encore. J’espère ne pas avoir trop tardé, je nous ai mis en retard en me préparant. Ruth n’y est pour rien, hein mon grand ?
Ruth ne semblait pas attentif à ce que je venais de dire, il avait le regard perdu sur le haut des marches du palais. J’avais été quelque peu agacé par son comportement, mais sans que je puisse rouspéter il avait enfin daigné à répondre.
L’organisateur de la pièce avait à nous expliquer le déroulement de notre travail, heureusement qu’il y avait Dame Funka dans l’effectif. Elle était la plus à même à apporter des éléments de mise en scène. Trêve de bavardages, la mission allait pouvoir commencer.
Retroussant doucement les manches de son kimono viridien pour pouvoir rattacher correctement ses gants en cuir, la présence de Sendai Hanae se fit sentir non loin d'elle, l'attente n'aura pas été spécialement longue finalement. La mission d'aujourd'hui consistait à faire bien voir l'Empire au yeux du monde, alors celles qui avaient été assignées avec elle à cette mission devrait partager des idéaux communs, bien qu'elle connaisse déjà ceux d'Ayuu après leurs altercations de l'autre fois. Mais visiblement, les premiers mots de la Sendai à son égard furent accompagné d'une once de sarcasme que Funka percevait facilement, quelque chose qui pourrait l'énerver en temps normal, mais qui actuellement, fit simplement naître un rictus dans le coin de ses lèvres alors qu'elle zieutait les deux pupilles de sa camarade aux cheveux écarlates.
« Tout le monde ne provient pas du même milieu. Ne vous en faites pas pour les formalités, Sendai. »
Elle pose l'accent tonique sur le nom de famille de la rousse, comme si malgré le fait qu'elle était sa supérieure hiérarchique, elle voulait entrer dans son jeu et véritablement se faire passer pour quelqu'un de socialement supérieure. L'échange de regard entre les deux femmes dura jusqu'au moment où Ayuu fit son apparition accompagnée de son fidèle compagnon canin qu'elle avait déjà rencontré lui aussi. Elle reprit un air plus détendu en se tournant vers son amie.
« Ayuu-chan, contente de te voir. Pas de problèmes, nous venons aussi d'arriver. »
Étais-ce une provocation volontaire à l'égard de Sendai Hanae? Funka l'avait volontairement appelé par son nom de famille et vouvoyé alors qu'Ayuu avait droit à un suffixe affectueux et à un tutoiement amical. Arquant un sourcil en voyant Ruth un peu à l'écart, qu'elle fut sa surprise lorsqu'elle l'entendit répondre à Ayuu pour la remettre en place vis à vis de la mission qui allait commencer, car effectivement, l'Organisateur était là.
« Voilà donc nos sauveuses ! Et à l'heure. Trèves de plaisanteries. Comme vous vous en doutez, je suis l'organisateur de ce spectacle et je m'en remet à vous par rapport à la TRAGIQUE chose qui s'est passé. Notre spectacle est à la GLOIRE de l'Empire, un spectacle nocturne sensé faire rayonner notre bel et grand Empire aux yeux du monde, et voilà que nous perdons nos principaux acteurs... Nos deux artistes, les plus importants, ceux qui devaient apparaître dans le CLOU du spectacle, malade, subitement, alors que tout allait bien. Alors je m'en remets à vous, fidèles de notre Empereur pour tenter d'apprendre ce qu'il s'est passé, je doute fortement que nos deux artistes soient tombés malade par hasard. Puisse votre mission être un succès, il serait préférable que si nos deux artistes ne soient pas remit en place avant ce soir, qu'ils soient remplacés par quelques unes d'entre vous. » A ces mots, il observe particulièrement Hanae, puis Ayuu et enfin Funka qu'il connaissait sûrement. « Vous semblez toutes indiquées. Les deux malades sont alités à l'hôpital de Urahi, je pense qu'ils sauront vous en dire plus que moi. Mais si vous avez d'autres questions.. »
A ces mots, il observe les trois femmes avec un sourire mesquin, insistant tantôt sur Hanae, tantôt sur Ayuu, tantôt sur Funka, avec un regard assez étrange bien que la Shinrin s'efforce de ne pas y prêter attention, l'heure était désormais aux questions, alors elle zieutait ses collègues pour voir si elles avaient quelque chose à demander.
La réaction de Funka n’est pas aussi amusante que l’aurait espéré Hanae. La jeune femme s’attendait à une note d’humour, mais se dit que finalement, la princesse a été brusquée, voire outrée par la boutade de la rubiconde. L’arrivée d’Ayuu coupe quelque peu à la possible tension qui existe du côté de la Shinrin, qui salue la nouvelle arrivée de manière douce et presque gentille en comparaison à la façon dont elle a répondu à la Sendai. Cela fait sourire la flamboyante, intérieurement, qui se contente de laisser de côté ce qu’il vient de se passer, et d’adresser un sourire en guise de salutation à l’égard de l’Inuzuka adorable. Lorsque le chien noir prend la parole, la Kazejine elle-même est surprise, non pas par le fait qu’il soit doué de parole, mais parce qu’elle ne s’était pas aperçue de l’arrivée du commanditaire.
Celui-ci prend la parole aussitôt, empêchant toute discussion d’équipe, et explique rapidement ce que toutes savent déjà : la raison de leur présence et ce qu’elles devront faire. La partie consistant à remplacer les acteurs n’intéresse pas du tout la Lieutenante. Bien entendu, elle laissera ses camarades s’adonner à ce jeu, mais il est d’abord question de découvrir les tenants et aboutissants de l’état de ces acteurs. Lorsque l’organisateur finit de parler, la rougeoyante hésite un instant, puis prend la parole :
« Savez-vous si ces acteurs ont des ennemis en particulier ? Et concernant le spectacle, avez-vous reçu des menaces, des plaintes, éventuellement ? »
L’homme secoue la tête, il n’a pas connaissance de tout cela évidemment. Si des personnes ont quelque chose contre l’événement ou ses participants, elles ne se sont pas dévoilées par des belles lettres ou des sabotages. Alors serait-ce une maladie naturelle, qui aurait frappé deux personnes au même moment ? Difficile à dire, peut-être un virus, auquel cas il vaudrait mieux porter un masque en allant interroger les personnes atteintes. Les gestes barrières sont importants, pour ne pas permettre au Coro… au virus de se propager. Une chose intrigue cependant la plus gradée du trio : la mission stipulait que l’organisateur suspectait un empoisonnement, mais il ne pense pas avoir des ennemis pour autant. Une contradiction à éclaircir.
Observant tour à tour ses deux camarades, sans oublier le fidèle compagnon de la mignonne Maître-Chien, Hanae se demande si elles sont prêtes à se rendre au chevet des malades.
Mes deux compères semblaient se ravir de ma présence ce qui me fit rougir quelque peu. J’étais également heureuse de les retrouver toutes les deux pour effectuer cette mission. Le soutien d’Hanae nous serait alors d’une grande aide, son grade de lieutenant nous permettrait d’enquêter plus librement tout en s’assurant une certaine sécurité. L’organisateur avait rapidement pris la parole, ne me laissant pas le temps de répondre à mon amie. J’avais donc prêté attention à l’introduction du commanditaire sur cette affaire.
Les deux acteurs principaux étaient subitement tombés malades. L’organisateur du spectacle semblait sceptique pour accepter l’hypothèse d’un simple hasard. Pour lui, ces acteurs avaient été victimes d’une machination. Il redoutait même de ne pas pouvoir compter sur eux pour la représentation, nous demandant de les remplacer. Le truc, c’est que je n’avais rien d’une actrice et encore moins l’expérience pour gérer le trac. J’avais automatiquement porté mon regard sur Funka, elle serait une candidate parfaite pour ce rôle. Pour ce qui était d’Hanae, je ne savais pas ce que cela pourrait donner sur scène. La beauté de la rousse suffirait à charmer le public. Nous aurions le temps d’y réfléchir, l’objectif était de trouver le coupable de ce forfait. Les divas de la soirée se faisaient soigner dans l’hôpital d’Urahi, il nous faudrait nous renseigner à l’hôpital pour obtenir leur numéro de chambre donc. Je me sentais un peu mal à l’aise à l’idée d’interroger deux personnes mal en point, mais nous étions bien obligés de passer par là pour récolter des informations sur ce qu’il avait pu se passer.
Hanae était la première à avoir posé une question, demandant si les vedettes avaient des ennemis ou si la troupe avait reçu des menaces en tous genre. Le balancement de tête de notre interlocuteur avait aussitôt balayé le doute. De mon côté, je ne savais pas trop quoi demander à l’organisateur en personne. C’était plus la version des acteurs qui m’intéressait, étaient-ils de simples collègues ? La possibilité d’empoisonnement n’était pas à écarter. De fait, le seul moyen de tromper la vigilance d’une personne était bien de profiter de l’heure du repas. Avaient-ils mangé ensemble quelque part ? Avec qui ? Tant de questions étaient en suspens. Alors quand Hanae nous avait proposé de prendre congé pour rejoindre l’hôpital, je m’étais empressée de lui répondre par la positive.
Ayuu, souriante – Tout me semble en accord, on peut y aller !
Nos pas avaient fini par nous guider jusqu’au complexe hospitalier. Il faut dire que ce lieu se trouvait assez près du palais pour pouvoir intervenir rapidement en cas d’urgences. L’accueil avait été rapidement expédié pour nous guider jusqu’à la chambre où avaient été assignés les artistes. Deux lits étaient entreposés dans la pièce, séparant les acteurs d’un large rideau blanc. Nous nous étions tenus à l’écart des lits dans l’hypothèse où un virus contagieux serait la cause de ce drame. Leurs états semblaient stables puisqu’ils n’avaient pas encore perdu leur langue pour nous accueillir. C’était une jeune femme avec les yeux creusés par la fatigue qui s’était adressé à nous. Le timbre de sa voix semblait être plutôt faible.
Aoi, affaiblie – Vous devez être les soldats envoyés pour enquêter ? 3 jolies femmes qui plus est, c’est l’organisateur qui doit être content. J’ai entendu dire qu’il cherchait déjà à nous remplacer, c’est sur que vous seriez parfaites si l’art de jouer sur scène se limitait à sourire. Je ne cherche pas à vous insulter, mais il s’agit là de mon métier. Avez-vous de l’expérience dans ce domaine ?
Je n’étais jamais monté sur scène, l’idée même de me tenir face à une foule me terrifiait. Elle marquait un point : je n’étais pas apte à endosser ce rôle. Toutefois, nous n’étions pas venus discuter du remplacement. Il fallait rediriger la conversation sur le motif de notre venue. J’avais réussi à lire son prénom affiché sur un écriteau accroché sur la bordure du lit, une certaine Aoi.
Ayuu, mal à l’aise – Excusez-moi… Aoi, nous ne cherchons pas à vous remplacer. On aimerait simplement savoir ce qui s’est passé avant que vous ne tombiez malade tous les deux. Notre mission consiste à trouver l’origine de votre mal, mais on a besoin de votre contribution pour pouvoir y arriver. Pouvez-vous nous partager votre emploi du temps de ces dernières 48h ?
J’adressais un regard fuyard à mes deux camarades, espérant pouvoir trouver leur appuie. Je pouvais comprendre la frustration d’Aoi vis-à-vis de son premier rôle usurpé par un tiers, mais la finalité importait peu.
Dernière édition par Inuzuka Ayuu le Mar 27 Oct 2020 - 12:55, édité 1 fois
Funka garda le silence jusqu'à l'arrivée à l'hospice, affichant un regard intrigué lorsqu'elle croisa celui de la pauvre Aoi alitée. Dès le premier coup d'oeil, elle semblait comprendre ce qu'il s'était passé et en s'approchant du lit tandis que ses deux compères prenaient leurs précautions, elle balayait l'hypothèse de la maladie contagieuse. Et si Ayuu se chargeait des interrogatoires en premier temps, Funka en profitait pour ausculter sans trop s'y impliquer non plus. Bien que sa question vis à vis de l'expérience la tiqua, elle n'en fit rien et écoutait la rétorque de l'Inuzuka qui demandait désormais leurs emploi du temps complet.
« Avant-hier n'était pas véritablement très mouvementé, nous étions en pleine répétition et tout se passait plutôt bien. Hier, nous étions un peu angoissé car c'était le dernier jour avant la représentation finale, nous avons dîné avec l'époux d'une collègue qui joue un rôle second et... je.. enfin nous.. — Pas besoin de d'avantage d'informations Aoi. J'ai compris. » la brune qui ne parlait pas depuis un petit moment et écoutait son emploi du temps tourne son regard vers ses deux collègues. « Chassez l'hypothèse de la maladie de vos esprits, son état ne peut pas être du à ça, son sang est empoisonné, du moins c'est ce que je comprend. Le second malade vous dira la même chose, mais nous avons une piste quasi sûre pour trouver le coupable et la raison du meurtre, n'est-ce pas? »
L'époux d'une collègue retenue pour le second rôle et non le premier. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre ce qu'il se tramait derrière tout cela. Néanmoins, elle se permet d'ajouter à ses deux collègues avec un petit sourire.
« Si vous vous demandez pourquoi j'ai stoppé son témoignage si précipitamment, c'est parce que nous n'avons pas besoin de partir sur un recit lubrique. N'importe quel homme même idiot peut comprendre ce qu'il s'est passé hier soir entre ces deux femmes et cet homme, néanmoins.. Il faut voir comment a-t-il réussi à faire son coup. » Elle se redresse doucement en observant Hanae et Ayuu. « Je pense rester ici pour étudier le corps de nos deux pauvres malades, de votre coté je pense que vous pouvez tenter de trouver notre cher suspect et sa femme qui devraient avoir pas mal de chose à nous dire, nous aviserons pour la représentation de ce soir, mais le plus important après soigner ces femmes est bel et bien d'arrêter les suspects. »
Elle se tourne vers Aoi en déglutissant, tirant un mouchoir en tissu de sa poche de Hakama avant de s'approcher de la femme.
« Si vous me permettez, j'aimerai vérifier quelque chose. »
Et contre toute attente, elle embrasse la malade choquée par ce geste alors que Funka reste impassible, quelque chose lui trottait derrière la tête tandis que le baiser ne dure que quelques secondes pour pousser Funka à se retirer et couvrir sa bouche du tissu, celui ci se teintant d'une étrange nuance de rouge et de violet.
« Que c'est fourbe. »
Elle tousse subitement avant de cracher tout le contenu qu'elle avait assimilé dans le tissu, pour éviter de s'empoisonner elle même.
Sans plus d’informations supplémentaires, le trio se dirige à l’hôpital, où Hanae n’a qu’à se présenter comme Lieutenant de l’Empire pour qu’on lui accorde une réponse preste et précise. Sans doute que deux simples soldates auraient eu un peu plus de mal à convaincre la personne gérant l’accueil de leur indiquer cela autrement. Peut-être est-ce aussi simplement le charme de la jeune femme – qui agit constamment et involontairement – qui a valu ce résultat ? Rien ne sert de le confirmer, du moment que la réponse est positive.
Alors que les kunoichi pénètrent la chambre, la rubiconde est agréablement surprise de voir Ayuu prendre les devants. De son côté, la Sendai reste à l’écart pour observer à la fois les faits et gestes de cette Aoi, ainsi que la façon dont ses subalternes opèrent l’interrogatoire. Elle estime important de voir comment elles se débrouillent, et notamment cette Inuzuka qui est le portrait craché de ce qu’elle aurait été si les événements ne l’avaient pas poussé à changer fondamentalement. Assez vite, les pièces du puzzle s’assemblent dans la tête de la Lieutenante de l’impériale, mais elle laisse également ses camarades faire leurs propres déductions. Une erreur majeure se présente dans son raisonnement, mais elle n’est pas importante. Pour ce qui est de la raison pour laquelle la princesse a interrompu la victime, cela fait sourire Hanae, mais cela n’est pas plein de bienveillance.
« Peut-être que chez les princesses, les choses finissent forcément de cette façon, mais pour le commun des mortels, il en est autrement… Enfin, allons-y, Ayuu. »
Alors qu’elle laisse la Shinrin dans son sillage, la sauvage n’aura pas l’occasion de confirmer les pratiques étranges de sa comparse, et n’en rajoutera pas, suite à son premier commentaire désobligeant. Leur cible est donc la demeure de la collègue et de son époux. L’erreur de Funka a été sur la façon de les désigner « Le suspect et sa femme ». Pourquoi la femme serait en dehors de cette histoire ? Pourquoi, d’ailleurs, serait-ce même le mari en particulier ? Il aurait soi-disant « joué » avec ces deux femmes pour les empoisonner ? Trompé son épouse pour ensuite l’aider ? Cela en fait aucun sens, un des deux faits est erroné. Alors qu’elle frappe à la porte, la Sendai se tourne vers sa camarade à la chevelure immaculée :
« Fais attention à chaque détail, la façon de parler de l’un comme l’autre sera importante. La déduction de Funka n’est pas idiote, mais entre suspect et coupable, il y a souvent un gouffre énorme. »
Quelques secondes plus tard, une jeune femme à la beauté époustouflante ouvre, et, tout sourire, elle demande simplement :
« Bonjour, que désirez-vous ? »
Sortant son plus beau sourire à son tour, la jeune femme lui répond :
« Nous venons vous poser des questions quant à l’empoisonnement de vos deux collègues. »
Le sourire disparaît, et la demoiselle devient blême.
« Empoisonnement ? Mais… on m’a parlé d’une maladie… Entrez je vous prie. »
Hanae invite Ayuu à passer devant, signe qu’elle lui laissera mener l’interrogatoire. Il faudra jouer de ruse pour s’assurer que celle-ci est innocente, car si tel est le cas, elle sera la plus à-même de les mener au vrai coupable, son époux. La pire des situations serait que les deux soient de mèche, évidemment, car duper une actrice n’est pas toujours aisé.
C’était ainsi que l’actrice du nom d’Aoi s’était mise à nous expliquer plus en détails les événements de la veille et alors que le récit devenait intéressant Dame Funka l’avait interrompue. Elle semblait chercher à la préserver, il est vrai qu’Aoi semblait mal à l’aise à l’idée de tout nous raconter. Je n’en comprenais pas immédiatement la raison, ne voulant pas partir sur des conclusions hâtives. Je laissais faire mes camarades dans l’espoir de trouver une solution pour récolter les informations dont nous avions besoin. D’après notre apprentie médecin les patientes semblaient souffrir d’un poison, on pouvait donc oublier la piste de la maladie contagieuse. J’avais confiance dans l’analyse de mon amie, elle apprenait auprès de Medyûsa après tout. Elle nous avait même demandé de poursuivre l’interrogatoire auprès des potentiels suspects. Il s’agissait d’un couple dont la femme serait un second rôle dans la pièce, son époux aurait invité les deux actrices à diner en sa compagnie. L’empoissonnement pouvait très certainement dater de cette soirée, mais il était évident que ce n’était pas la seule occasion pour ingérer du poison. L’interrogatoire étant interrompu nous ne pouvions que partir sur cette piste et éloigner les autres pour le moment.
Je sentais comme une tension entre mes deux compères, Hanae ne semblait pas porter Funka dans son cœur. Il faut dire qu’elle était un peu excentrique dans son comportement et pouvait sembler orgueilleuse, mais elle n’en restait pas moins une bonne personne. Funka avait su sécher mes larmes et calmer mes craintes. J’avais conscience que mon jugement était très certainement biaisé, mais j’aimais à croire qu’il y avait du bon dans chaque être. Je m’étais donc contenté de suivre Hanae quand elle me l’avait demandée, saluant mon autre amie pour l’encourager dans sa tâche.
Ayuu, essayant d’apaiser l’atmosphère – J’arrive Hanae ! Bon courage Dame Funka, nous pourrons peut-être obtenir un antidote si on trouve le coupable à moins que tu puisses en confectionner un toi-même ? J’espère qu’on va pouvoir revenir avec des informations à ce sujet, sur ce nous pouvons partir. Je suis prête Hanae !
J’avais suivi Hanae jusqu’à la demeure du jeune couple pour y trouver des réponses. L’objectif était d’interroger le couple pour tenter de résoudre le mystère de l’empoisonnement. D’après les maigres informations que nous avions le mari serait le suspect numéro 1. Etrangement, le cliché menait à croire que l’utilisation du poison était un acte commis majoritairement par des femmes. Avant que l’on vienne nous ouvrir j’avais pu écouter les conseils avisés de la rousse, m’intimant de prêter attention à chaque détail. Alors même quand la femme qui avait ouvert la porte semblait ne pas être au courant de la situation de ses compères je n’avais pas écarté l’idée qu’elle pouvait être suspectée. Il semblerait qu’on lui avait parlé d’une simple maladie plus qu’un empoissonnement. Hanae m’avait laissé entrer la première pour m’inciter à prendre les rênes de l’interrogatoire. C’était avec joie que j’acceptais ce rôle attribué, il me permettrait de gagner plus amplement confiance en mes capacités. Je savais qu’Hanae avait à cœur mon développement personnel, comme une fleur qui se devait d’éclore pour pouvoir s’adapter à ce monde mouvementé.
Ayuu, formelle – On ne veut pas vous importuner Madame, juste vous posez quelques questions de formalités ! J’ai cru comprendre que vous êtes mariés ? C’est votre bague qui me l’a indiqué. J’aimerais connaître votre emploi du temps de ces dernières 24h s’il vous plait !
La jeune femme semblait surprise d’être impliquée dans cette récolte d’information, mais elle avait très rapidement répondu à ma question. Je l’observais toucher frénétiquement sa bague de fiançailles comme si elle lui permettait de la canaliser.
La beauté, neutre – Oui je suis mariée depuis quelques années déjà. Je comprends, je vous en prie. J’ai passé la journée à répéter avec la troupe et j’ai passé ma soirée avec mon mari, nous avions décidé de répéter ensemble mon script. Je voulais être parfaite pour cette représentation. Je suis assez embêtée de voir la pièce en péril en ayant ces deux vedettes manquer à l’appel, j’y ai mis beaucoup d’efforts...
Je ne savais pas déterminer le vrai du faux, tout pouvait être véridique comme partiellement dissimulé. Le mari avait très bien pu sortir quelques heures sans que sa femme en soit alarmée. Je ne savais pas comment mener à la faute pour découvrir ce qui s’était passé. Je ne voulais pas lui indiquer directement que son époux était soupçonné par peur de l’influencer dans ses réponses.
Ayuu, d’une voix douce – Je vois, vous avez mangé ensemble ? C’est une occasion qui se fête la veille d’une représentation… même quand on a le second rôle. Je trouve ça admirable de se donner autant de mal pour cette pièce. J’espère pouvoir la voir malgré tout, vos collègues se portent plutôt bien je dirais même qu’elles pourraient même jouer ce soir si tout se passe bien !
C’était du bluff, mais la vérité n’était pas loin. Si on trouve le coupable, on aura l'antidote ou du moins une piste pour l'obtenir. Un détail m’avait tout de même tiqué : elle ne m’avait pas demandé comment se portaient ses collègues. C’est assez … perturbant ? Surtout quand on semble autant investie dans son travail, d’après ses dires. J’avais adressé un léger sourire à ma partenaire comme pour lui indiquer qu’elle pouvait y aller, je me disais qu’il valait mieux la laisser rebondir sur la suite. Son grade de lieutenant ne devait pas être usurpé et devait bien avoir l’habitude de gérer ce genre d’affaires. De son côté, l'actrice semblait grimacer à ma candide rétorque.
Si elle avait envoyé ses deux congénères en interrogatoire, c'était pour mener à bien la mission scientifique de son coté. Elle venait d'aspirer le poison encore contenu dans la bouche de la pauvre patiente, elle se doutait bien que quelque chose d'étrange s'était passé, et essuyant sa langue et recrachant toute sa salive ayant prit une couleur violâtre, elle observait Aoi qui semblait..choquée.
« Je sais. »
Déposant le mouchoir en tissu sur le coté, elle le réserve sûrement pour une analyse plus poussée plus tard. La Scientifique Shinrin affichait un air assez inquiet quant à la situation, espérant que ses deux congénères trouvent une véritable piste de leurs cotés tandis qu'elle, tentaient de soigner les deux patientes du mieux qu'elle le pouvait. Caressant la joue de Aoi, elle délaisse visiblement la jeune patiente encore affaiblie pour se diriger vers l'autre qui se trouver à un simple rideau blanc d'écart.
Elle aussi semblait plongé dans cet état, aucun doute dans la tête dans la tête de la Shinrin. C'était bel et bel un empoisonnement et non une vulgaire maladie comme l'on pouvait croire lorsqu'on les a missionné.
« Votre discours ne sera pas si différent de celui de votre camarade Aoi. Ce poison utilisé est un poison qui aurait pu vous tuer si vous l'aviez ingéré. Néanmoins, la façon dont il vous l'a transmit fait qu'il n'a pas eu le temps d'agir correctement au sein de votre corps pour vous tuer, alors cela s'est traduit par un affaiblissement certains afin que vous ne participiez pas à cette pièce ce soir. En tant qu'actrice du Komazo Ichizawa, j'estime avoir l'expérience pour vous remplacer en cas de non rétablissement avant ce soir, quant aux autres de mes collègues.. je pense qu'elles feront l'affaire. Mais j'ai besoin de plus d'informations sur ces symptomes, car mon but premier reste de vous soigner, Mesdames. — Je.. La fatigue, les muscles crispés.. Une douleur constante dans les articulations comme si.. comme si on me les écrasait. Une fièvre.. Beaucoup de symptômes qui..faisait penser à une simple maladie..Vous savez, je n'ai jamais imaginé.. l'empoisonnement. »
Un fin sourire se dessine sur le visage de la Shinrin qui s'approche d'elle. Elle avait certes de l'expérience en médecine mais sûrement pas assez pour extirper la totalité du mal qui régnait dans les veines de cette femme. Passant sa main contre son front pour jauger la température, elle fronce un sourcil avant de soupirer. Effectivement, à première vue on pouvait croire à un simple coup de froid, rien de bien méchant, mais en vérité elles venaient d'échapper à une mort certaines ce qui signifiait que celui qui avait fait ça.. n'était pas bien compétent dans le milieu puisque pour assouvir le simple désir de pouvoir monter sur scène, il avait faillit devenir un criminel.
Une étrange coïncidence qu'elle soit missionnée encore une fois pour une mission de soin, d'enquête policière. Peut-être était-elle faites pour ça après tout? En tant que chercheuse et scientifique, c'était peut-être là son devoir.
« Reposez vous. Je vais tenter de trouver un quelconque remède.. quelque chose pour vous permettre de faire passer cette douleur. Si vous avez la force, crachez dans un tissu absorbant. Je crains que vous ayez encore des restes de ce.. poison au sein de votre salive; »
Elle lui tend un tissu propre, elle n'allait pas de nouveau embrasser cette pauvre patiente désormais qu'elle savait pourquoi elles étaient soudainement malade. Alors l'esprit de la Shinrin se tournait vers la concoction d'un vaccin ou d'un remède quelconque...
Forte de sa propre expérience, Hanae laisse Ayuu prendre ses marques en menant cet interrogatoire. Si elle estime ses mots déplacés ou inappropriés, la Sendai interviendra et reprendra les rênes, mais dans l’état actuel des choses, l’Inuzuka commence par des questions qui ne risquent pas de casser son jeu. S’il s’agit du bon côté, le mauvais est qu’elles ne tireront rien des réponses. Du moins, pas sans un regard expert, et justement, la rubiconde a quelques compétences pour déceler les mensonges. Rien à voir avec des capacités de ninja, néanmoins, simplement une intuition et beaucoup de vécu.
En réalité, une phrase fait réagir la Lieutenante, qui ne dit rien pour autant. Le fait de mentionner que la pièce est en péril est plutôt indicateur d’une certaine volonté déplacée. Cela pourrait paraître innocent si elle n’était pas déjà suspecte. Après tout, si sa beauté est loin d’égaler celle des deux actrices empoisonnées, elle n’en reste pas moins une belle femme, et dans la hâte, il se pourrait même qu’elle soit désignée. Ainsi, ce genre de propos sur le malheur de la situation paraît très suspect. Ne serait-elle pas du genre à se proposer de son propre chef au responsable, pour remplacer l’une des deux ? Cette idée est cohérente, mais pourquoi se débarrasser des deux, et non pas que d’une seule, dans ce cas ? S’il faut deux actrices, elle ne peut pas assurer l’interim seule… A moins que...
« Je n’ai pas mangé avec elles, hier j’ai répété jusque très tard. Même si mon rôle est d’importance mineure, je me donne à fond dans l’espoir de… enfin, je me donne à fond. »
L’hésitation est due à deux choses, pour Hanae. Tout d’abord, les mots d’Ayuu qui ont dû la déstabiliser concernant la possibilité que les actrices soient de retour le soir même, et le fait d’avoir failli dire quelque chose du genre « dans l’espoir de prendre le premier rôle ». S’engouffrant dans cette brèche, la Sendai reprend la parole :
« D’après notre camarade, le poison n’était pas si virulent, elles seront sur pied dans l’après-midi. Par ailleurs, d’autres participants au spectacle sont prévus en cas de coup dur ? Certaines actrices connaitraient… le script des premiers rôles, par exemple ? »
Une goutte de sueur perle sur la tempe de la demoiselle. Telle une cuisse de sanglier devant un gaulois, la jeune femme est en train de rôtir, petit à petit, devant le duo. Ne la laissant pas parler, pour ne pas lui donner la possibilité de mentir, la Kazejine s’exprime de nouveau :
« Si, par exemple, il y avait deux actrices prêtes à tout pour obtenir le premier rôle, que penseraient des ninjas venus enquêter sur le sujet ? Ne serait-ce pas… douteux, voire suspect ? »
Les mains de l’hôte se mettent à trembler, elle comprend la situation et semble passer aux aveux… ou pas ?
« Je sais que cela peut paraître louche, mais je n’ai rien à voir avec ça. Comme je l’ai dit, hier je répétais, mais l’autre personne… Elle est partie plus tôt, sans donner de raisons valables. Et ce matin, j’ai vu des couverts dans l’évier. Trois pour être exacte. Cela fait longtemps que j’ai des doutes sur lui, mais je pensais que cela se limitait à mon amie d’enfance, Kaya... »
Les yeux de la rubiconde se plissent. Finalement, Funka avait peut-être raison, et la piste explorée n’est pas la plus évidente.
« Cette Kaya est l’actrice en question, l’autre second rôle qui pourrait servir de remplaçante au duo de premiers rôles ? »
Elle hoche de la tête. Son visage n’est pas feinté, on peut reconnaître celui d’une femme trompée, et pas qu’une fois. Désormais, il ne reste que deux suspects quant à l’empoisonnement. Il reste aussi à trouver lequel est responsable, et pour quelles raisons. Ressortant de la demeure, Hanae remercie l’interrogée pour le temps donné, et une fois à l’abri des oreilles indiscrètes, elle fait son résumé personnel à sa camarade :
« Selon moi, la deuxième actrice est la coupable. Elle a dû partir plus tôt pour rejoindre son amant, tant que sa femme était toujours à la répétition, et a surpris cet infidèle avec deux femmes. Je te laisse imaginer la colère qu’elle a dû ressentir. Par ailleurs, elle a dû vouloir faire d’une pierre deux coups en se débarrassant des deux : garder son homme qui n’est pas le sien, et obtenir le premier rôle. »
La prochaine destination est donc logique, et la sauvage laisse l’Inuzuka les diriger vers… le lieu de la représentation, pour y trouver la principale suspecte.
L’actrice semblait avoir été prise au dépourvu, mais elle insistait bien sur le fait qu’elle n’avait pas mangé avec ses collègues ce soir-là. Elle ne semblait penser qu’à la pièce, qu’à briller pour espérer monter les échelons. En soi, il n’y avait rien de mal à vouloir progresser, mais dans un tel contexte cela pouvait attirer les soupçons. J’écoutais ensuite ma camarade enfoncer le mensonge que j’avais énoncé quelques minutes plus tôt. Il y avait une question piquante à la fin de sa prise de parole : savoir quelles actrices connaissaient le script des 1ers rôles. C’étaient des choses prévues à l’avance en cas où un acteur ne pouvait pas se présenter le jour du spectacle. C’était une option de dernier recours, le second acteur n’avait pas subi le même entrainement intensif. Il valait mieux un acteur à peu près bon dans ce rôle que de ne pas en avoir du tout. La pièce devait s’assurer et quoiqu’il arrive, le spectacle continu.
La chevelure de feu avait continué de mener d’une main de fer l’interrogatoire, la pression qu’elle venait d’installer était digne des séries policières. Je ressentais quelques palpitations à découvrir la vérité, le déroulement du crime et les aboutissements. J’avais presque une curiosité malsaine, mais je savais contrôler mes pulsions du moment. Mon esprit devait se concentrer sur Hanae et notre interlocutrice, je ne devais pas laisser passer de détails à la trappe.
La réponse de l’actrice m’avait tout autant plongé dans l’incompréhension que la précédente. Elle semblait ne pas être mêlée à cette affaire, mais elle avait des informations sur le sujet. Elle n’avait eu aucun scrupule à pointer du doigt son mari infidèle. Il devait être difficile d’être avec un homme qui trompe notre confiance, je ne pouvais que l’imaginer innocemment par mon manque d’expérience. Je n’aimerais pas être dans cette situation, j’avais conscience que le penser était une marque d’impolitesse, mais que puis-je conclure face à un tel visage chagriné ?
Fait troublant, c’est qu’elle avait trouvé plusieurs couverts dans l’évier. Il y avait donc bien eu des invités mystères ce soir-là. Cette conclusion pouvait paraître assez simple, mais nous ne pouvions que croire en la sincérité de ses propos. Le truc, c’est qu’elle avait eu des soupçons sur l’implication de son époux dans l’affaire sans juger bon d’en informer les autorités compétentes. Je ne savais pas trop quoi en penser, sa situation de mariage devait lui rendre la tâche difficile ou alors elle avait encore de l’affection pour cet homme. Je ne pouvais pas comprendre la permissivité de cette femme, mais je lui trouvais du courage d’endurer une telle situation qu’elle n’avait pas consentie.
Ayuu, souriante – Merci pour tout, j’espère que nous vous avons pas trop importuné avec cette affaire. En vous souhaitant une bonne journée… nous souhaiterons obtenir l’adresse de cette Kaya s’il vous plait… nous ne mentionneront votre nom que si la situation l’exige.
En conclusion, nous avions 3 suspects : une certaine actrice du nom de Kaya qui avec l’aide du mari de son ami et d’une autre actrice seraient responsables de l’empoissonnement des deux 1ers rôles. Hanae en avait conclu plusieurs choses, elle me fit un court résumé de la situation pour me permettre de mieux saisir les informations qu’elle avait relevées. Elle m’avait intimé d’aller toquer à la porte de cette mystérieuse Kaya pour tenter d’obtenir le fin mot de l’histoire. Je lui avais répondu tout sourire pour la féliciter de son enquête rudement menée.
Ayuu, souriante – Tu as assuré, j’étais sous le charme j’avoue ! Tu es parfaite dans ce rôle d’enquêtrice.
Je l’avais alors mené à l’adresse que nous avait gentiment indiqué la précédente actrice. Devant la porte, je m’étais empressée d’y porter 3 coups pour que l’on vienne nous ouvrir pressamment. Et bingo, c’était un homme qui s’était présenté à nous. Il nous avait même pas laissé le temps de nous présenter qu’il avait appelé Kaya à le rejoindre. « Kaya, je crois que tu as de la visite ! Je vais te laisser, je dois filer retrouver ma femme. Je te raccompagne Mia ? » Ils étaient 3, sans doute nos principaux suspects de cette affaire. Il nous fallait les retenir, les interroger tous les 3 nous permettraient de gagner un temps précieux. D’un côté… les incohérences entre les différentes versions seraient quant à elles moins flagrantes s’ils cherchaient à se couvrir. C’était un risque à prendre, mais je ne voulais pas laisser cette opportunité nous filer des doigts.
J’avais hésité entre me présenter comme une journaliste, mais je n’en avais clairement pas la dégaine. Il pouvait très bien penser que nous étions là pour l’affaire et se montrer encore plus méfiant que si nous étions des soldats. Le truc, c’est que si on la joue franc-jeu on risquait de passer à côté d’informations maladroitement dévoilées dans une banale conversation. Il faut dire que les civils sont toujours sur leur garde dès qu’ils ont affaire à des soldats de l’Empire. Je ne savais vraiment pas quoi faire, je n’étais pas douée quand il fallait faire un choix. J’adressais un regard fuyant à ma partenaire avant de prendre la parole. Mon innocence me permettait toujours de me sortir des pires situations, j’espérais pouvoir compter une nouvelle fois sur la chance cette fois-ci. Je n’aimais pas déformer la vérité, mais ce n’est pas comme si j’avais le choix. J’avais seulement peur de voir un des membres de la bande nous abandonner.
Ayuu, formelle – Bonjour, nous sommes chargées de l’affaire de la maladie des actrices de votre troupe. Nous voulons nous assurer que les acteurs ne présentent aucune trace de cette même maladie contagieuse. Nous allons également vous poser quelques questions, veillez repousser votre départ pour nous accorder quelques minutes, je vous prie. Pouvons-nous entrer ?
L’homme semblait perturbé par ce que je venais de dire, comme si j’avais dit une énormité. Toutefois, il n’avait pas perdu de temps pour nous ouvrir la porte, sans un mot. Nous donnant alors un visuel sur les deux autres femmes présentes, une d'elles devait être Kaya. Une blonde s'était alors levée pour nous accueillir, elle semblait avoir entendu ce que j'avais dit sur la pallier de sa porte. Je lui avais fait un signe de la main comme pour lui indiquer de garder ses distances. Il nous fallait jouer la scène du mensonge que je venais de mettre en place. J'espérais voir cette journée se finir, c'était fatigant de tenter de manipuler les gens.
Ayuu, pressée – Depuis combien de temps êtes vous ensembles ? La durée d'exposition avec un malade -même asymptomatiques- peut entrainer des complications quand la maladie se déclare...
Kaya avait pris la parole, même si elle semblait un peu perdue dans ses pensées. « Depuis hier soir, on a mangé ensemble pour se donner du courage pour la représentation de ce soir. Je ne savais pas que leur "maladie"... était contagieuse, personne n'en a parlé. » J'étais alors très mal à l'aise avec mon mensonge bancal, mais j'avais peut être réussi à tromper leur vigilance.
Elle ne sait pas combien de temps elle avait passé dans cet hôpital qu'elle ne connaissait que trop bien. Assez de temps pour que ses comparses puissent trouver une piste intéressante vis à vis de l'enquête, et pourquoi pas arrêter le ou les coupables de cet empoisonnement. Assise à une table et tenant un petit récipient de verre en main, la soldate plissait les yeux sans comprendre véritablement ce qu'elle tenait dans les mains. Elle avait extrait du tissu quelques gouttes du poison, se demandant d'où il provenait mais au vu de l'odeur agréable et de la couleur, tout porte à croire qu'il vient d'une fleur toxique. Etant donné qu'il a été extrait en grande partie, il ne fallait plus qu'attendre que les femmes soient remises sur pieds avant le retour des deux Teikokujine parties enquêter.
« Une idée de la provenance du poison Funka? — Naturelle. Je ne pense pas que le chakra ait été utilisé pour la concontion de ce dernier, notre coupable a du prendre l'une des fleurs toxiques que l'on peut se fournir facilement en se baladant et sans prendre en compte la létalité de ces dernières, les a utilisées contre ces femmes. »
Elle dépose la fiole sur la table avant de rejoindre ses deux mains ensemble, s'accoudant contre cette dernière en esquissant un fin sourire après avoir gardé cet air bien trop sérieux. Finalement, peut-être qu'aucunes d'entre elles n'allaient avoir besoin de remplacer qui que ce soit ce soir. La " maladie " soignée, il n'y avait plus besoin de mobiliser quiconque et ainsi l'Organisateur pouvait revoir ses deux favorites sur pieds dans quelques heures. Mais si la mission du coté des malades était presque terminée, il restait que l'enquête devait continuer et Funka, se redressant de sa position, commençait à se demander où se trouvaient les deux femmes qui l'accompagnaient.
« Inuzuka Ayuu et Sendai Hanae seront ravie d'apprendre que j'en ai terminé de ce coté, mais je ne peux faire mon rapport à l'Organisateur qu'une fois les deux revenues. Je me demande ce qu'elles ont à dire d’intéressant vis à vis de l'enquête. »
Peut-être qu'elles reviendraient avec un potentiel coupable, qui sait.
Lors d’un crime commis à l’encontre de l’amant ou de la maîtresse d’un ou une infidèle, le principal suspect est bien souvent le mari ou la femme que l’on trompe. Ne dérogeant pas à cette règle, il était donc normal pour Hanae et Ayuu de soupçonner immédiatement cette pauvre jeune femme, qui après un interrogatoire minutieux, s’avère être, au choix, une coupable manipulatrice et très douée dans son rôle d’innocente au point de berner deux shinobis expérimentées, ou une innocente incrédule face à la situation que l’on a présentée à elle.
Après avoir fait part de ses raisonnements à l’Inuzuka, la Sendai lui laisse l’opportunité de la contredire ou de compléter ses propos, mais cette dernière se contente d’un compliment. Il n’est pas rare que la Lieutenante fasse du bon travail, et en soit félicitée, alors elle lui répond par un simple sourire, avant que le duo ne prenne la direction de la prochaine demeure : celle de l’amie qui est plus proche du mari que de la femme, semble-t-il. Une nouvelle fois, la rougeoyante laisse l’immaculée prendre les devants, et celle-ci se débrouille plutôt bien étant donné qu’elles parviennent à être invitées par le bourreau des cœurs.
La rubiconde est très attentive aux mimiques et aux réactions de l’homme, ainsi qu’à celles de la femme une fois à l’intérieur, et y repère quelques problèmes. En réalité, plus chez lui que chez elle, ce qui est probablement dû au fait qu’elle soit actrice et lui non. La question reste toujours de découvrir combien de personnes sont dans le coup, évidemment. Néanmoins, le jeu d’acteur de cette Kaya est bon, et elle joue la carte de l’innocence tout du long.
« Personne n’en a parlé parce que cela n’était pas su des médecins jusqu’à tôt aujourd’hui. Nous sommes désormais dans l’obligation de constater de l’état de toutes les personnes ayant pu être en contact avec elles. De ce que nous avons compris, cela vous concerne tous. »
Les yeux du mari déviant semblent chercher un point d’attache, un endroit auquel s’accrocher pour ne pas sombrer. Comment ont-elles su qu’il trompait sa femme avec les deux actrices, hein ?
« Je veux bien entendu dire que, dans votre cas monsieur, vous êtes le mari de l’une des actrices, et si elle a été touchée par la maladie, il se peut que vous aussi. Néanmoins, il semble qu’elle aille bien, alors je suppose que vous ne craignez rien. Du moins, c’est ce que je pensais jusqu’à vous voir ici… D’ailleurs, pourquoi vous y trouvez-vous ? Cela pourrait être étrange pour votre femme d’apprendre que l’on vous a trouvé chez une de ses amies, non ? »
Sa réaction ne tarde pas, et ses mots suivent directement :
« Ne lui dites pas, s’il vous plait ! Ce n’est pas de ma faute, je suis un homme banal, lorsque je vois une beauté, je ne peux m’empêcher de tenter de me l’accaparer, c’est ainsi que je suis… »
Le regard de la flamboyante n’est même pas posé une seule seconde sur lui, alors qu’il avoue changer de femme comme de chemise. Non, elle regarde plutôt la maîtresse, qui semble bouillir aussi bien intérieurement qu’extérieurement. Une nouvelle présence se fait alors remarquer, et lorsque Hanae la voit, elle ne peut s’empêcher de ressentir la gêne de cette autre jeune femme. Sans doute cette Mia. Pourquoi être gênée ? Elle aussi serait l’un des jouets de ce Dom Juan ? Et elle serait au courant que son amie également… Oui, cela semble plausible. Le point qui dérange la Sendai est le suivant : combien de femmes sont passées dans son lit ? Ses yeux se tournent même vers Ayuu, comme pour s’assurer qu’elle n’en a pas fait partie. Mais l’Inuzuka n’est pas ce genre de femme, cela se voit rapidement.
« Très bien, nous garderons cela pour nous. Merci pour votre coopération, vous avez l’air en bonne santé, nous pouvons y aller. »
Faisant signe à son équipière de la suivre, la rubiconde prend ensuite la direction de l’hôpital. Certains indices laissent à penser que ce sont Kaya et Mia les responsables, et la supercherie sera dévoilée de manière magistrale…
« Rejoignons Funka, il faudra mettre un plan en place pour faire tomber les deux actrices, ce soir, lors de la représentation. »
Hanae avait une nouvelle fois bien mené les opérations, elle savait se rendre crédible quand la situation l’exigeait. J’étais stupéfaite d’observer un tel talent d’acteurs, elle pouvait finalement se représenter sur cette scène ce soir. J’avais une personnalité bien plate aux côtés de la femme à la chevelure rougeoyante, mais je me sentais réchauffée par la gentillesse qu’elle exprimait mon égard. Il était alors curieux de la voir si tranchante avec cet homme, mais il n’avait pas de quoi attirer la sympathie. Il trompait sa femme ouvertement, c’était une situation qui agacerait n’importe qui éprouvant un peu d’empathie pour sa femme. Le pire c’était de le voir s’accrocher à ses pulsions, dédaignant sa responsabilité dans l’affaire. Il avait réussi à énerver ses partenaires de couche, je me sentais dépassée par la scène. Il n’y avait pas de limite à sa bêtise, j’espérais seulement que les hommes ne soient pas tous de sa trempe. J’étais assez inexpérimentée à ce sujet, il m’était difficile de m’en faire un avis. Ce n’était pas comme si j’avais déjà éprouvé le besoin de me lier à quelqu’un d’autre au point d’en abandonner la convenance.
J’avais senti le regard d’Hanae, me contentant de lui exprimer mon désarroi. Mon cœur me criait de fuir, mais je ne voulais pas abandonner ma partenaire. Je voulais simplement m’éclipser de cet endroit, alors quand la lieutenante avait salué nos hôtes je m’étais empressée de la suivre dans sa démarche en tournant aussitôt les talons. Je n’avais même pas pris la peine de les saluer, je me sentais bien trop mal à l’aise. L’atmosphère était comme pesante et je ne voulais pas assister à un règlement de comptes entre les amants. Il était temps de rejoindre Funka pour lui dévoiler les informations qu’on avait récoltées. Elle devait nous attendre depuis un moment, il faut dire qu’on avait trainé avec les déplacements. Alors quand j’avais aperçu le visage de dame Funka derrière le pallier de la porte je m’étais joyeusement accroché à son bras pour lui témoigner mon enthousiasme à l’idée de la retrouver.
Ayuu, souriante – Oh Funka ! C’était horrible, mais on a des suspectes ! On a interrogé la femme de l’homme et elle semblait innocente ! C’est une triste histoire d’ailleurs, on a retrouvé son mari chez une autre femme qui est également une actrice de la troupe. On a pu rapidement les interroger avec une autre actrice qui était aussi présente sur place. Ils semblaient avoir passé la soirée tous les trois pour la veille de la représentation. Pour faire court, on suspecte les deux actrices qui s’étaient vu confier des seconds rôles. Elles s’appellent Kaya et Mia, mais peut-être que tes patientes en savent plus que nous à ce sujet. D’ailleurs… comment ça s’est passé de ton côté ? Tu as une piste pour l’antidote ?
J’avais simplement balayé du regard ma camarade, espérant pouvoir se concentrer sur le moyen de faire tomber les masques. On devait se dépêcher si on voulait pouvoir assurer la représentation de ce soir avec ou sans les actrices empoissonnées. Je pouvais imaginer qu’il était difficile de se présenter sur scène après avoir été alité et même si le poison venait à être extrait, le corps exigerait du repos pour pouvoir récupérer. Je ne pouvais que supposer, mais cette hypothèse me semblait plausible. Je laissais à Hanae le loisir de s’exprimer davantage sur le sujet, il faut avouer que je n’étais pas celle qui avait mené à bien les interrogatoires. Le mérite lui revenait, mais j’avais conscience de ma contribution. J'espérais pouvoir gagner en assurance à l'avenir pour me permettre de mieux aborder cet aspect du métier.
Se tenant toujours au sein de l'hospice de Urahi, de son coté tout semblait à peu près réglé, du moins il ne restait qu'à extraire les dernières gouttes de poisons présentes dans l'organisme des deux femmes avant les considérer de nouveau sur pieds. Après avoir consulté une de ses supérieures de l'hôpital, elle était retournée auprès des deux femmes, depuis le début elle contournait les méthodes d'Iroujutsu mais désormais, la voilà confrontée à ces dernières et avec l'approbation de sa supérieure, elle venait former quelques signes afin de concentrer son chakra médical qu'elle tenait de perfectionner depuis un moment, s'approchant de la première malade afin de procéder à l'extraction des dernières traces de poison encore dans son sang, utilisant l'art médical et le chakra combiné pour arriver à ses fins plus facilement que par la voie habituelle. Elle fronçait un sourcil, affichant un air assez dérangé par la situation, peut-être de l'épuisement certains lorsqu'elle devait retirer ce poison, du moins sur son visage naissaient quelques gouttes de sueurs tandis qu'elle s'adonnait à l'oeuvre du soin. Une fois la première patiente soignée, Funka prend place sur un siège alors que ses mains tremblent tout autant que ses lèvres, observant ses deux dextres sans trop savoir pourquoi elle se ménageait autant alors qu'elle ne devrait pas.
Soupirant après quelques secondes à s'observer, Funka reprend son souffle, avalant une bouffée d'air frais venant dégager ses bronches et la faire respirer correctement pour faire évacuer son stress. Compréhensible de sa part d'être dans un état assez sous tension lorsqu'elle devait procéder à une méthode qu'elle ne connaissait pas si bien sur des inconnues à qui elle pouvait décider de la vie et de la mort par ses actions. Mais si elle souhaitait continuer son oeuvre, le regard de sa supérieur le lui interdit et l'arrivée de ses deux coéquipières interrompit la procédure, la seconde patiente allait être prise en charge par d'autres médecins pour le moment alors que Funka s'était redressée pour rejoindre Ayuu et Hanae, leurs offrant un de ses plus beaux sourires en voyant la jeune louve s'accrocher à elle.
« Oh Ayuu, Hanae. Heureuse de vous revoir avec des informations intéressante. Tout cela était donc finement organisé pour que les actrices recadrées au second rôle soient nominée pour la représentation, que c'est fourbe. De mon coté, j'ai réussi à extraire le poison et elles vont mieux. Je me demande si finalement ils n'ont plus besoin de nous étant donnés que leurs deux actrices sont remise sur pied. Mais pour rester dans notre quête au coupable, je pense qu'on pourra les interroger maintenant qu'elles sont dans un état plus stable. »
Alors qu'elle n'observait que Ayuu en premier temps, son regard pivote vers Hanae à qui elle maintient son sourire. Elle se doutait bien que la Lieutenante n'allait point laisser passer cette tentative de meurtre au sein de l'Empire et comptait sur elle pour proposer un plan ou une idée, même si Funka était capable de le faire, autant puiser dans les capacités spécifiques de chacun plutôt que de tout faire de son coté. Avalant sa salive en se raclant la gorge, Funka s'adresse finalement à Hanae;
« Une idée pour incriminer ces individus officiellement, Lieutenant ? »
L’interrogatoire ayant permis d’obtenir des informations convaincantes, et sans aucun doute utiles, le duo peut se rendre auprès de la troisième membre de l’équipe. Une troisième femme, pour bien représenter le « Girl Power » cher à certains dramaturges. Lorsque l’hôpital est atteint, Ayuu s’empresse de tout expliquer à Funka, à sa façon plutôt… agitée, ce qui retire l’exercice du rapport à Hanae. Celle-ci écoute alors les propos de l’une comme l’autre, même si, du côté de l’Inuzuka, elle sait déjà tout au final.
Néanmoins, connaître le ressenti de la jeune fille naïve sur les événements de juste alors est plutôt intéressant. Voilà une façon de l’aider à progresser, si celle-ci souhaite devenir plus forte, et tout simplement une meilleure Kunoichi. Désormais, la mission peut entrer dans sa phase finale : le flagrant délit. En effet, la Sendai a déjà un plan tout prêt, comme le suggère la Shinrin, et ne va pas se priver de le dévoiler à ses camarades, après s’être assurée qu’aucune oreille indiscrète ne se présente aux alentours.
« Bien, le plan est assez simple, mais il ne faudra pas faire de faux pas, sinon nous risquons de ne jamais obtenir les preuves qu’il nous faut. »
Les interroger encore et encore ne servira à rien, et la Lieutenante le sait, alors il faut les pousser à la faute. Pour ces actrices, obtenir le premier rôle semble être plus important que la vie elle-même, et maintenant qu’elles savent que le poison a été correctement traité, il n’y a qu’à attendre qu’elles passent à l’action.
« Nous allons… ou plutôt : vous allez prendre la place des deux victimes. En vous transformant en elles, et avec l’appui de l’hôpital pour les déplacer dans une chambre tenue secrète, vous siègerez ici, et prendrez la direction de la scène pour attirer une attaque. Je ne serai jamais loin, même si je ne doute pas une seconde que vous parviendrez à vous défaire de simples civiles. »
L’idée étant transmise, il ne reste qu’à donner son propre rôle, et de toute façon le choix n’est pas laissé, il n’y a pas de plan plus efficace.
« Je vous laisse vous occuper de tout ici, pour ma part je vais gentiment prévenir les amies de ces pauvres femmes empoisonnées qu’elles se présenteront bien à la représentation de ce soir. Bon courage. »
La rubiconde laisse ses camarades jouer leur rôle, en espérant qu’elles ne fassent pas d’erreurs. Elle a notamment des doutes concernant Ayuu, qui est bien trop honnête pour cela. Cependant, ce n’est pas en doutant d’elle qu’elle l’aidera à progresser, alors la rougeoyante lui offre sa pleine confiance, tandis qu’elle prépare le terrain de son côté.
De retour au côté de notre collègue Shinrin, il était temps d’échanger nos informations. Le temps passé en deux groupes distincts nous avait été bénéfique sur la durée, avec Hanae nous avions pu enquêter sur le terrain pour trouver nos coupables présumés et Funka avait brillamment réussi à stabiliser l’état des victimes. J’étais assez soulagée de l’entendre même si je ne me faisais pas trop de soucis à ce sujet-là. J’avais confiance en mon amie pour trouver une solution adaptée au problème. C’était au tour d’Hanae de nous proposer un plan d’action, ses idées de la rouquine nous avait permis d’avancer jusqu’à notre but. La mission semblait se dérouler sans accrocs, mais le plus dur reste à faire.
Le plan d’Hanae était risqué et les enjeux n’étaient pas des moindres, mais nous permettrait d’obtenir les preuves nécessaires pour coincer nos coupables. Avec Funka, nous devions prendre l’apparence des victimes pour se faire passer pour elles pendant la représentation. Nous déplacerions les vraies actrices dans une pièce secrète pour ne pas éveiller les soupçons. Hanae veillerait à notre sécurité de sa position de spectatrice. Il nous suffisait de nous préparer pour ce soir, s’entrainer un petit peu pour copier soigneusement nos rôles. J’étais assez piètre actrice, mais je ne doutais pas de la réussite de Funka. Il me fallait simplement me faire plus discrète et la laisser capter les regards des plus suspicieux.
Ayuu, surprise – Je suis assez troublée par cette proposition, mais je pense que c’est une bonne idée. Je te fais confiance pour la suite Hanae, je vais tenter de ne pas nous faire prendre… Je n’ai pas le talent de Funka pour ces choses-là, mais je sais m’effacer quand il le faut. On te laisse faire, on devrait s’entrainer à être de bonnes copies avec Funka… Du moins j’aimerais écouter ses conseils sur le sujet.
J’observais la rougeoyante tourner les talons, espérant la revoir bien assez tôt. J’étais assez mal à l’aise avec les instructions, mais il me fallait pas flancher. J’échangeais quelques conseils avec Funka, qui me conseillait certaines mimiques à adopter pour camoufler mon manque d’assurance. Puis, d’un coup d’un seul nous nous étions rapprochés des victimes pour apprendre quelques informations sur leur habitude, leurs accents ou autres éléments à la hâte pouvant nous permettre de mieux jouer ce rôle.
Ayuu, assez stressée – Bon… je pense qu’on peut y aller. Je-je… vais tout donner pour rester dans mon personnage ! J’espère juste qu’on va pas vraiment jouer ce soir… je risquerais de ruiner le spectacle avec mon jeu de débutante… M’enfin, je fais confiance à Hanae pour la suite.
Nous nous étions présentés au rassemblement de la troupe de théâtre, les deux actrices suspectées étaient également présente. Elles semblaient assez troublées de nous voir sur pieds, dévisageant nos moindres traits.
« Je suis soulagée de vous voir toutes deux rétablies. Des soldates nous avaient prévenu de votre prompt rétablissement, mais nous nous attendions pas à vous voir le soir-même. J’espère que vous avez pu répéter un peu… »
« Voyons, ce sont les premiers rôles… Ce n’est pas un petit alitement qui va changer la donne. J’espère que vous avez pu vous reposer un peu. Si vous vous sentez fatiguées n’hésitez pas à nous le faire savoir. »
Je ne savais pas réellement comment réagir, mais il me fallait me montrer ignorante sur le sujet. Il s’agissait de collègues s’inquiétant simplement de nos états de santé… bien que ce fût plus de manière intéressée.
Ayuu, sérieuse – Oui, il n’y a pas besoin de s’inquiéter. Les médicaments ont été efficace et honnêtement j’avais besoin de me reposer. C’est assez difficile d’endosser un premier rôle, je peux comprendre votre inquiétude pour la pièce, mais je vous assure que nous sommes en état d’assurer la représentation de ce soir.
Laissant Funka répondre de son côté, ne voulant pas me faire trop remarquer. J’attendais l’arrivée du chef de la troupe pour organiser la soirée. J’espérais sincèrement que les coupables révèleront leur véritable intention avant le levé de rideau. Je comptais surtout sur l’intervention d’Hanae, ne voulant pas mettre en danger des civils avec mes techniques peu précises.
Après avoir laissé ses camarades se charger de leur tâche, Hanae part en direction des demeures respectives des personnes interrogées auparavant. Ses doutes s’étant tournés sur les deux actrices au second rôle, il faut désormais poser le piège, pour que l’appât de Funka et Ayuu puisse être utile. Après un chemin assez long, allant de demeure en demeure pour trouver les personnes souhaitées, elle finit simplement par croiser les deux actrices sur la route entre leurs demeures. Sans vraiment comprendre pourquoi elles se trouvent ici, pensant qu’elles auraient plutôt opté pour le calme de leurs habitations respectives pour répéter en vue de la représentation du soir, la rougeoyante se contente de les apostropher avec une grande amicalité :
« Je vous cherchais justement ! Je souhaitais vous annoncer moi-même que les deux malades seraient finalement capables de se produire ce soir. De notre côté, nous n’avons plus rien à vous demander, l’enquête est close. Passez une bonne journée ! »
Après les avoir saluées, la Sendai s’éloigne d’elles, faisant vite disparaître ce masque de parfaite pimbêche, et de ses observations, elle imagine que l’information a été gobée par les deux. Si elles sont innocentes, toute cette histoire aura été inutile, mais la rubiconde ne doute pas d’elle une seule seconde, pour cette intuition. Le temps perdu la mène donc à une heure assez avancée, et elle n’a pas le temps de repasser auprès de ses alliées pour faire un dernier point sur la situation. C’est donc en toute discrétion qu’elle prend le chemin de la scène où se déroulera le spectacle, afin d’y retrouver le responsable et lui faire un rapport de la situation.
« Nous avons avancé dans l’enquête, et avons dégagé deux suspects. Désormais, mes camarades vont prendre l’apparence et la place de vos actrices, au moins le temps de tendre le piège. Du reste, nous espérons que les vraies pourront assurer le spectacle, sans quoi vous risquez de recevoir de sévères critiques. »
Elle lui expose ensuite le plan détaillé, qui consiste simplement à attirer les criminelles droit dans leurs filets. En effet, si elles doivent agir, c’est avant le début, sinon le rôle sera ancré. L’idée d’Hanae est que les jeunes femmes souhaitent prendre la place qu’elles estiment leur être due d’entrée, pour ne pas faire pâle figure face à celles prévues pour le rôle. Ainsi, elles agiront forcément lorsqu’Ayuu et Funka – déguisées – se retrouveront seules. Ainsi, la Sendai trouve un point d’observation dans les loges, où elle peut passer inaperçue, tandis que ses coéquipières devront déjouer une tentative de meurtre plus… directe, cette fois.
Le plan était simple, séparé le groupe en deux. D’un côté Funka et moi dans la peau des actrices empoisonnées, Hanae dans le rôle du prince charmant qui se chargerait de secourir ses princesses en détresses. Une image assez abstraite de l’objectif de cette quête ; coincer les coupables. Il fallait les pousser à bout, qu’ils fassent un faux pas et quoi de mieux que de les provoquer sur leur propre terrain de jeu ? Il y avait de quoi remettre en doute la méthode, mais Hanae était là pour gérer les paramètres manquants. Il n’y avait nullement à s’en faire, j’avais confiance en mon lieutenant et admiration pour cette femme à la chevelure rouge sang.
J’adressais des petits regards timides à Funka, espérant trouver un moyen de me dépêtre de mon angoisse du moment. Jouer l’appât ne me posait aucun problème, mais je n’avais aucune envie de passer sur scène. Je comptais sur le plan d’Hanae pour fonctionner. Une fois apprêtée et en direction des coulisses pour répéter quelques instants en groupe restreint, les deux suspectes ne manquaient pas à l’appel. Nous étions 4, dans un lieu assez reculé de la troupe qui se charge des derniers préparatifs. Il était évident que mon piètre jeu d’acteur allait nous compromettre, mais Funka semblait assez à l’aise pour prendre les devants et justifier mon étrange comportement.
« Oh, c’est formidable de vous voir répéter ! On peut se joindre à vous ? On souhaite s’assurer que vous êtes en état de passer sur scène. Après tout c’est une pièce assez importante pour vos carrières. »
Ayuu, mal à l’aise – J’im-agine que ou-i…
« Tu sembles pale, tu es sûre d’être rétablie ? Ce n’est pas facile pour le corps de se remettre d’un poison. »
J’observais une des jeunes femmes s’approcher dangereusement de ma position. Je n’avais pas directement pensé à l’incohérence de son discours. Avec Hanae nous ne lui avions pas révélé l’empoissonnement, prétextant une simple maladie passagère. Il était étrange de la voir se trahir de la sorte, devant nous. Cela devait les importer peu, il ne devait ne pas avoir de témoins à leurs yeux. J’espérais alors qu’Hanae était planquée quelque part, près de nous comme elle l’avait souligné dans la planification et qu’elle avait entendu. Je tentais de garder mon calme pour laisser l’actrice se trahir davantage, que cherchait-elle en s’approchant de ma position ? Voulait-elle me causer du tort ? Ou vérifier une présence de fatigue ? Je n’en savais rien, j’étais assez craintive sans la présence de Ruth.
Ayuu, troublée – Je vais bien. Tu t’inquiètes trop.
« On devait surement en avoir après vous ! Mes pauvres… que je vous plains. Ce n’est pas facile d’être sur les devants de la scène sans jamais se soucier des figurants. N’est-ce pas ? »
Je tentais de ne pas montrer ma défiance. Je ne savais pas si elles avaient conscience de s’être trahie en parlant du poison ou si elles se sentaient à l’abri des soupçons. Comme par automatisme mon corps s’était mis à reculer de quelques pas, assez près pour pouvoir cramponner le rideau qui se trouvait derrière moi.
Ayuu, cherchant du regard quelque chose ou quelqu’un – Je ne vois pas de quoi tu parles…
Elle avait fini par m’attraper fermement la poignée d’une main, sa poigne avait de quoi surprendre, mais mon entrainement en tant que soldate me permettrait aisément de m’en défaire. Je tentais de garder la face pour jauger correctement la situation.
Le plan étant en place, Hanae se rend à une position depuis laquelle elle peut observer ses alliées, sans risquer d’être repérée par quiconque. Usant de Henge et de clones pour quadriller la zone, la rougeoyante est ainsi en permanence en lien avec Funka et Ayuu, même si celles-ci ne peuvent pas s’en douter. De sa position, la rubiconde ignore les propos prononcés entre les protagonistes, mais elle peut intervenir en cas de nécessité. Néanmoins, dès que l’une des suspectes se rend auprès d’Ayuu et Funka, la seconde semble agir étrangement, ce qui attire l’attention de l’originale. Seuls les deux clones continuent de garder un œil sur la discussion, sans pour autant pouvoir l’entendre.
Suivant les traces de l’autre personne, la Sendai observe attentivement ses déplacements, jusqu’à la voir arriver aux alentours d’une ruelle, à l’écart de la zone dans laquelle se trouvent les alliées de la Lieutenante. Son attitude est déviante, mais cela ne fait pas d’elle une coupable plus évidente que son amie. Aux yeux de la Kazejine, les deux sont coupables, et complices. Mais le plus important dans cette poursuite, c’est la personne que la demoiselle rejoint. Un homme mystérieux, qui lui tend un objet dissimulé sous un foulard, contre quoi cette dernière lui échange une bourse contenant un peu de Ryos. Quoi qu’il arrive, cela représentera une preuve.
Alors qu’Hanae suit sa cible, elle se rend compte que cette dernière se rapproche dangereusement de la position de ses équipières, avec le colis soigneusement emballé. Du côté des doubles, l’un d’entre eux s’apprête à intervenir en voyant l’insistance de l’une des suspectes, auprès de celle qui doit être interprétée par Ayuu, alors que le second reste embusqué. La scène se déroule alors rapidement, tandis que l’Inuzuka pourrait se libérer aisément, lorsque la seconde coupable – car tout se révèle désormais aux yeux de l’ancienne Kumojine – laisse tomber le foulard pour dévoiler un poignard. Arrivant dans le dos des alliées de la flamboyante, et à pas de loup, elle pourrait bien les prendre en traître. De deux bonds vifs et assurés, aussi bien Hanae que ses clones interviennent sans laisser le temps à quiconque de comprendre. Un des clones se saisit du bras armé, tandis que l’originale attrape l’autre bras ainsi que la tête de la jeune femme pour l’écraser au sol, lui arrachant un gémissement étouffé dû au choc avec le pavé.
A côté de cela, le dernier clone libère la Maître-chien de l’emprise – presque factice – de la complice. Celle-ci rejoint son alliée au sol, le visage très proche du sien. Non loin de là, alarmé par le bruit de l’action qui vient de se produire, le responsable de la pièce constate bien des choses, mais tarde à les comprendre, ce qui oblige la Lieutenante à prendre la parole :
« Les responsables de l’empoisonnement sont ces deux femmes, et elles viennent à l’instant de tenter de tuer mes soldats, habilement déguisées en vos actrices principales. Nous nous chargeons de les incarcérer, et de votre côté, je pense que vous avez une pièce à gérer. »
Tentant de comprendre les mots prononcés, l’homme hoche simplement de la tête avant de se la gratter. S’il pourra faire jouer les rôles principaux, il lui manquera néanmoins deux figurantes, mais cela s’avère plus simple à remplacer. Des pièces de rechange.
Quelques heures plus tard, après avoir remis les coupables à leur place, dans une cellule, le trio se rejoint à l’extérieur pour un dernier échange avant leur séparation. Les mots de la Sendai sont simples et concis, pour ses alliées :
« Vous avez toutes deux très bien joué votre rôle, je vous félicite. Vous pouvez aller vous reposer, ou vaquer à vos occupations. »
Les saluant, l’une comme l’autre, Hanae s’éclipse ensuite, pour rentrer retrouver sa moitié, et se reposer.
Alors qu’une des suspectes me maintenait le bras pour m’interpeler, la seconde laissait tomber un foulard dévoilant une dague menaçante. Le déroulement de la scène m’avait échappé, je n’avais pas eu le temps de réagir correctement malgré l’adrénaline. Hanae était intervenue à l’aide de ses clones pour immobiliser les coupables qui avait maintenant trahi leur intention. Elle souhaitait s’en prendre à la vie des deux artistes pour une question de premiers rôles. Il y avait de quoi éprouver du dégout, nulle place pour la compassion et le pardon.
« Krrrr. On y était presque ! Pourquoi maintenant ?! »
J’étais rassurée d’avoir pris la place de la véritable actrice, cette situation était bien trop stressante pour la laisser vivre à une civile. J’étais à présent libéré de toute contrainte, observant Hanae les yeux écarquillés de fascination. Je me disais que ça lui donnait une allure d’héroïne et je trouvais cet acte vibrant. Alors que je reprenais ma forme initiale pour mettre fin à la supercherie, Hanae proposait d’incarcérer les criminels pour laisser le metteur en scène s’occuper du reste. Les rôles principaux étant de nouveau sur pied, il n’était pas difficile de remplacer les rôles secondaires par d’autres acteurs compétents. Saluant de la tête en guise de salutation, il était temps de s’occuper du cas des deux mécréantes.
« Je me charge du reste, il n’est pas difficile de trouver des figurantes. Je suis profondément déçu d’apprendre qu’il s’agissait de personnes de la troupe. Je vous laisse vaquer à vos occupations soldates. Merci de votre enquête. »
Une fois chose faite, il était temps de retourner vaquer à ses occupations. Hanae n’avait pas manqué à nous féliciter pour notre travail tout en nous souhaitant une bonne continuation. J'étais heureuse d'avoir pu participer à cette mission aux côtés d'Hanae et Funka, j'avais la chance de pouvoir acquérir de l'expérience auprès d'une lieutenante. Je me contentais d'hocher la tête avant de lui répondre de vive voix.
Ayuu, distraite – Merci d’être intervenue Hanae. J’ai paniqué au dernier moment, je sais pas si j’aurai réagi à temps. En tout cas c’était une sacrée expérience, j’espère qu’on aura d’autres occasions de prendre la route ensemble.
Tournant les talons accompagnés de mon fidèle compagnon à poils, je retournais au domaine Inuzuka pour profiter du répit accordé. Je pensais à de nouvelles techniques à développer pour me libérer de liens ou entrave de toute sorte. J'avais du mal à accepter cet écart de faiblesse dont j'avais fait preuve.