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Forger le bras armé de l’humanité

Aditya
Aditya

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Lun 28 Sep 2020 - 19:40
Forger le bras armé de l’humanité

ft. Date Junko (PnJ)


Été 204, Temple Seidou, village de Kiri.

Tel le rythme régulier d’une mélodie de la nature, de nombreuses gouttes de pluie venaient s’échouer sur le versant de l’édifice du temple oxydé, retraçant les lignages sylvestres pavant ses flancs. Ouverte sur toute sa largeur, l’une des modestes fenêtres laissait pénétrer l’air diluvien à l’intérieur de ces murs, jusqu’à châtier de sa douce caresse le visage refroidi d’une silhouette agenouillée dont les mèches d’or se pressaient à la rencontre de l’humidité couvrant ses joues. L’onde d’un regard éthéré se releva sur l’horizon, comme pour s’abreuver de ce spectacle de moisson ; car bien que la chaleur de l’été se soit empreinte de timidité au cœur de la Brume, la roue du temps, elle, ne s’était point stoppée. Le temps, loin d’être tempêtueux, apportait néanmoins son lot de noirceur dans ce ciel couvert de nuages : un parfait équilibre entre déluge et averse légère. L’espace d’un instant, les yeux de l’ascèse se fermèrent, afin de profiter de la brise légère qui vint frôler son visage. Cela avait le don d’apaiser ses pensées embourbées, au lendemain d’un nouveau cataclysme.

Et lorsque ses prunelles s’ouvrirent à nouveau sur ce spectacle naturel, elles ne manquèrent pas d’épouser les formes d’effigies sylvestres trônant autour de lui. Des mécanismes divers, né de son don hérité de la Forêt Millénaire. Sa paume se posa sur l’un des bras prothétiques encore exempté de mains ou de doigts, et dont les filaments demeuraient encore à faire. Un soupir s’échappa de ses lèvres, plus par habitude que véritable exaspération ; et sous le joug d’un mudrā unique, l’objet qu’il tint se mit à croître de lui-même afin d’imposer les prémisses d’un nouveau dessin. Avec méticulosité, le blond s’empara de filaments de ferraille, hérités des arcanes marionnettistes et les implanta dans les entrailles sylvestres de ce membre remplaçant. D’un signe, un sceau fut imposé aux abords du coude.

Un ajout simple, mais qui permettrait, à terme, de faire circuler le chakra de l’utilisateur à travers eux, afin de remplacer les tenketsus perdus dans la bataille. Si la majorité de ces prototypes avaient été autrefois destinés aux civils, il était plus qu’évident désormais qu’à l’aube de leur disparition, les shinobis étaient tout autant nécessiteux d’une telle avancée. Face à cela, ériger des membres remplaçants s’était mué en une tâche bien plus ardue qu’auparavant.

Ses paumes se refermèrent sur le sommet dépouillé de ce bras factice, y ajoutant les composants nécessaires avant qu’il ne fasse à nouveau appel à son héritage. Muées sous l’égide du Serpent, le bois qui composait cet objet se décupla selon l’image imposée par ses pensées ; une réplique parfaite du réel, dotée de loquets sur le sommet qui permettrait de formuler mécaniquement les signes requis à diverses techniques. Il lui était encore impossible, à cette époque aussi reculée, d’en formuler de véritablement articulés. Peut-être cela viendrait un jour.

Un à un, chacun des mécanismes furent testés par les soins de l’ascèse accordant d’autant plus d’importance à sa création qu’il ne la savait capable de sauver des vies, pour tant d’être amputés de leurs aptitudes.

Lorsque cela fut acté, son regard glissa sur les courbes de la silhouette de la rougeoyante, adossée au pied de la fenêtre ouverte. Elle tenait entre ses doigts une mimique de la prothèse qu’il venait de forger ; un bras légèrement usé, dont les loquets demeuraient tout aussi aptes à l’usage que le plus récent exemplaire. En tout point, il semblait que ce qu’elle possédait n’était nul autre que le premier prototype, celui-là même qui l’avait amené vers cette idée de tire et d’engrenages. Aditya souleva le pan de bois supposé s’ancrer dans la chair, afin d’observer le bout de l’effigie de bois.

Ce fut sans compter la voix de Junko, qui ne manqua pas de retentit au creux de ses oreilles.

« C’est assez simpliste et davantage pratique que ton dernier essai, mais cela permettra plus de maniabilité au combat, au moins., déclara-t-elle en tirant sur l’un des loquets qui actionna la formation du mudrā du Tigre.
Pense-tu que ce soit suffisant ?
Assez pour que je me voies combattre avec ce truc à la place d’un bras. Tu n’as pas réellement besoin de quelque chose de plus poussée. C’est suffisant pour la vie quotidienne et les combats. »

Un sourire se glissa sur les lèvres du blond, à cette réplique. Après tout, c’est à elle qu’il devait cette idée de mécanismes. À elle, et à son passé de gladiatrice, où l’instant présent imposant son joug sur la praticité de tout objet.

« Je vois. »

Et tandis que le silence reprenait ses droits entre ces deux amants, l'ascèse poursuivit sa tâche en achevant, tour à tour, d'autant plus d'exemplaires qu'il n'en était nécessaire. Bien assez tôt, il lui faudrait les mettre à l'épreuve ; tester la véracité de leur utilité auprès de shinobis. Au lendemain de l'assaut de Raonaka Ao ou bon nombre d'entre eux avaient perdu l'usage de leur corps ou de leurs mouvements, cela devenait primordial.

Pourtant, concentré ainsi dans sa tâche, il ne remarqua pas le poids du regard de la rougeoyante se poser sur les détours de son visage devenu sérieux et appliqué, ni l'inquiétude qui paraît ses prunelles au même titre que le doute. Car elle aussi, avait entendu l'appel du Chapelier et les promesses sourdes qui trônait dans son sillage. Face à tant d'acharnement... peut-être craignait-elle de perdre ce qui faisait d'elle qui elle était. De perdre son usage du poison, qui, tant de fois, avait sauvé sa vie des griffes d'une mort certaine. Qui forgeait son caractère. Qui l'avait arrachée à bien plus de douleurs qu'elle ne saurait les nommer.

Elle ne saurait comment le vivre.

Alors, sa voix perça à nouveau la paix imposée par la pluie diluvienne dans un murmure, après tant d'instants écoulés à la confection de membres boisés.

« Que feras-tu, lorsque le chakra aura disparu de ce monde ? »

Les iris d'Aditya se relevèrent sur les traits de la jeune femme, et tandis qu'il s'apprêtait à lui répondre, il perçut la détresse muette qui trônait au creux de ses yeux. D'un geste du menton, elle lui indiqua les prothèses qui l'entourait méticuleusement, comme pour changer le sujet de ses paroles et l'interdire de s'inquiéter pour ses états d'âme.

Il délaissa un soupir, cette fois bien plus lourd de sens que le précédent.

« Il nous faudra les confectionner, manuellement. Si mon esprit renferme les détails de leur confection au même titre que les pages de ce carnet... je ne suis point un charpentier, au-delà d'un don offert par le chakra. Les hommes ont vécu sans cela, bien auparavant. Certains le font encore. Cela ne devrait rien changer aux avancées de la médecine. »

Pendant un long moment, elle demeura muette, hochant simplement le crâne à ses dires. Et malgré tout, l'écho de ses mots lui parvint, une énième fois, après tant de secondes accordées à la réflexion.

« C'est cruel, ce que tu dis. »

Son regard croisa le sien à nouveau, sans qu'elle ne lui laisse le temps de la couper – sans même qu’il le veuille. Car au fond de sa voix, il avait remarqué cette once de résignation, et de tristesse. Il la vit déglutir de colère ; de ce même sentiment, qui avait animé des tremblements sur sa peau, érigés par une intense rancœur envers celui qui se faisait appeler « Chapelier ».

« Je sais que manier le bois n'est que très récent pour toi, à peine plus d'une année. Mais pour des gens tel que moi, qui ne peuvent même se souvenir d'un jour sans que ce don nous ai accompagné... voir les choses si simplement est bien plus difficile. J'espère que cet homme échouera. Je ne suis pas sûre d'être prête à laisser cela derrière moi, ni d'être certaine de demeurer la même si l'on me le retirait. »

L'écho discret d'un tintement résonna sur le sol de cette chambre à coucher, trahissant sa présence malgré l'écoulement de la pluie ; et sans un mot, Aditya se redressa pour la rejoindre. Pour autant, il ne dit rien, demeurant mué dans le silence. Il savait, qu'au plus profond d'elle, aucune parole ne pourrait gommer ces affres qui hantaient son cœur. Seul le temps le pourrait, afin d'accepter cette éventualité. Tout ce qu'il pouvait faire, c'est lui rappeler, jour après jour, qu'elle n'était point seulement une kunoichi de talent... mais un être humain, qui ne devrait être défini uniquement par son passé couvert des cadavres d'autrui.

Alors, ses lèvres vinrent se presser sur l'une de ses tempes tandis qu'il prenait place à ses côtés, délaissant les myriades de bras armés qu'il avait forgé derrière lui. Cela pouvait encore attendre.

Et devant le spectacle d'une terre s'abreuvant des gouttes de la moisson, Aditya tâcha de relever la couverture qui trônait sur les épaules de la rougeoyante, dans un dernier geste d'affection dont elle le gratifia d'un regard espiègle.

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Forger le bras armé de l’humanité

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