Ce n'était pas prévu, son adversaire venait tout juste de découvrir son affinité du feu et il venait de frapper de plein fouet un Okiko encore apprenti. Il faisait pourtant parti d'une génération dorée, mais avait pas mal de lacunes encore. Après tout, à dix ans, il était compliqué d'être maître de tout l'art des élémentaires. Désormais au sol, le jeune apprenti gardien se roulait en tentant de supporter une vive douleur sur le côté gauche de son visage.
Très vite, des maîtres élémentaires se rapprochèrent de lui pour constater les dégâts de l'attaque. Ce n'était clairement pas beau à voir... Le jeune garçon n'avait pas eu le temps de se protéger, le visage avait été en parti brûlé gravement.
Un homme prit la voix, demandant à ce que Okiko soit vite amené dans la case d'infirmerie. Il y fut amené. Quelques jours après, Okiko était encore allongé, différents individus venaient pour changer ses bandages, lui passer de l'onguent. Okiko allait rester alité quelques temps encore, il fallait que sa blessure cicatrise pour lui permettre de reprendre l'entraînement.
Le shinobi se redressa légèrement, il vit qu'une personne l'observait.
– Hm?
Etait-elle là depuis longtemps? Voulait-elle quelque chose en particulier? Ou était-ce simplement une autre personne qui allait s'occuper de le panser?
Des moines me courraient après. Des gardiens me courraient après. Et tous voulaient me faire la peau pour que j'arrête de faire des bêtises et que j'aille étudier correctement l'art du ninjutsu et des éléments... Bla bla bla... Ils voulaient faire de moi une bonne gardienne et un bon défenseur de stèle... Mais à quoi bon ?
Ça ne m'intéressait pas et il y avait d'autres gens plus motivés que moi pour faire cette sale besogne. Et c'était la raison pour laquelle je passais le plus clairement de mon temps à fuguer et à sécher pour aller faire des siestes dans les arbres de la forêt omniprésente dans le pays. - Eh quoi ? Il fallait bien qu'ils servent à quelque chose ces arbres plantés partout !
Ce jour-là, je partie donc faire une sieste dans un feuillage situé à côté de l'infirmerie. J'avais choisis cet endroit-là car j'étais sûre que personne n'allait me retrouver. - En même temps (hé hé) qui penserait que je me cachais là ? ...Et l'avantage du lieu, c'était que tout était relativement calme et silencieux pour le bien des blessés et des malades qui résidaient à l'intérieur... Soit - l'endroit idéal pour effectuer une sieste !
Toutefois, quelques piafs me tirèrent de mon sommeil... Encore à moitié endormie, je me relevai pour observer le ciel et voir quelle heure il était. Il se faisait tard. Je ne devais plus tarder à rentrer au temple... Calmement, je me relevai debout pour quitter l'arbre. Mais en descendant des branches, je tombai nez-à-nez devant la chambre d'un malade. C'était un jeune homme momifié... Je m'arrêtai, tête perchée à l'envers, un brin surprise et intriguée devant l'inconnu... Puis, tout à coup, je m'exclamai de vives voix ;
« Wahou ! Putain la vache ! ...T'as essayé de faire un barbecue et ça a mal tourné ?? »
Oui, il avait une de ces sales têtes.. On pouvait voir à travers ses bandages la trace des brûlures qui couvraient son visage. À mon humble avis, ils allaient laisser de vilaines cicatrices... C'était à se demander ce qu'il avait fait pour finir en un pareil état ! On ne lui avait jamais appris que ce n'était pas bien de jouer avec le feu ? (D'ailleurs, chers lecteurs, ne reproduisez pas cela chez vous !)
Dernière édition par Imai Nobume le Mar 16 Juin 2020 - 14:44, édité 2 fois
La douleur était toujours intense malgré les quelques jours d'alitement... Allait-ce réellement se soigner ou allait-il ressentir cette douleur toute sa vie? Il était jeune encore alors ressentir cela sur le restant de sa vie allait être bien pesant et handicapant, surtout. Alité, Okiko ne pouvait que réfléchir sur sa vie et sur ce qu'il comptait faire à l'avenir. Garder une stèle n'était pas une vie trépidante, mais ce rôle commençait à lui convenir, et évidemment il était prêt à donner sa vie pour protéger ce Dieu des Eléments (et plus tard, il découvrira que ce ne sont pas les Dieux qu'il protège mais bel et bien la population des Dieux).
Le garçon découvrit une personne face à lui, il réussit à se redresser légèrement sans pouvoir cacher un grincement des dents. La douleur était si vive qu'il en avait presque envie de pleurer, mais n'en montra rien. Surtout pas devant quelqu'un. Et cette personne semblait avoir un humour.... de merde. Clairement, elle n'avait pas même réussi à esquisser un sourire sur les lèvres du gardien apprenti.
— Qui es-tu ?
Demanda-t-il. Un infirmier? Un indésirable? Peu importait de toute façon... Que pouvait-il bien faire dans tout les cas si ce n'était rien? Absolument rien. C'était une gamine, tout comme lui, il fallait l'avouer. Elle ne pouvait pas lui faire de mal.
– Qu'est-ce-que tu me veux ?
Il tenta de se redresser un peu plus, il sentit une pique fulgurante à son visage et flancha. Mieux valait rester sur une position moins douloureuse.
Eh ben, ça sentait la déprime... Pas un sourire. Pas une exclamation. Juste une question... Je penchai la tête sur le côté un brin perplexe... Pouvait-on lui en vouloir ? Non, c'était naturel après une telle blessure. On pouvait dire qu'il était défiguré à vie. Mais ce n'était pas une raison pour faire à ce point la tête. Un petit sourire et quelques mots de plus ne lui ferait pas de mal... Enfin bref.
« Je ne suis qu'un passant et je ne fais que passer dans le coin. Les arbres sont des lieux publics jusqu'à preuve du contraire... »
Je m'apprêtais à repartir, mais à ce même instant, des voix se firent entendre dans la cours. C'était des infirmiers qui venaient prendre une pause et ils s'avançaient dangereusement dans ma direction. Instinctivement, je sautai à travers la fenêtre ouverte et vins me cacher dans la chambre du jeune garçon. Deux bonds et j'arrivai à côté de son lit.
« Aïe Aïe.. Ça pu, on va me repérer... » Marmonnai-je à voix basse.
J'attendis que ces derniers disparaissent pour me relever et aller refermer la fenêtre en vitesse. Je fermai aussi la porte de la chambre que je bloquai à l'aide d'une chaise en bois par crainte d'être surprise par le personnel médicaux à l'intérieur. Le blessé ? Ah bah, il était cloué au lit donc il pouvait juste me regarder faire. (haha) Après quoi, je lançai un regard à droite à gauche dans la pièce comme si je cherchais quelque chose...
« Hey, tu n'as pas de fruits ? Normalement, quand on est blessé et que l'on est à l'infirmerie, il est coutume d'apporter des fruits... Personne ne t'en a apporté ? Tu es bien solitaire... »
Moi qui avais envie de fruits... Tant pis ! Suite à quoi, mon regard se tourna à nouveau vers le jeune garçon. Un brin intriguée, je rapprochai mon visage du sien pour observer de plus sa cicatrice - mais cette fois-ci, un poil plus attentivement... Je remarquais que ce n'était une blessure dû à un accident de barbecue. Non, sa peau avait été brûlée à vif comme si quelqu'un l'avait touché avec du feu... Curieux. Je lâchai un léger rictus avant de me reculer.
« C'est quelqu'un qui a utilisé le katon qui t'a fait ça... ? Eh ben, on peut dire qu'il ne t'a pas loupé... Tu lui as cherché des noises ? Les enfants de nos jours sont violents.. »
À noter, j'étais sans doute plus âgée que lui de cinq-six-sept-huit ans ? Enfin, un délire dans le genre car je n'avais strictement aucune idée de mon âge. Oui, c'était ce qui arrivait quand l'on naissait dans un coin paumé sans parent et sans hôpital pour certifié notre année de naissance...
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:06, édité 2 fois
C'était une personne bien bizarroïde qui s'était présenté à lui, finalement. Une gamine, pas plus âgé que lui à vue d'oeil mais Okiko faisait pas vraiment enfant malgré ses huit années révolus. Cette personne se contentait d'être vague dans les réponses aux questions que le jeune garçon au visage brûlé avait posé. Elle ne donnait pas son identité et se contentait de dire qu'elle ne faisait que passer, ce n'était donc pas une personne censée s'occuper de ses bandages. Des voix se firent entendre, Okiko observa donc se cacher dans la petite pièce, elle se trouvait désormais à ses côtés.
Une fois les voix éloignées, l'inconnue fermait alors la fenêtre et bloquait ensuite la porte, personne ne pouvait pénétrer dans la petite pièce où il était alité, Okiko ne pouvait lui rien faire. Bouger était si douloureux.
— Mieux vaut être solitaire que mal accompagné, dit-on.
Ce n'était pas un garçon sociable, du moins depuis qu'il avait été abandonné par sa famille et amené ici. La fameuse cité cachée. La gamine s'approchait de lui, trop proche mais impossible de bouger, de faire quoique ce soit et ça frustrait forcément le jeune gardien apprenti.
— Tss. Tu ne devais pas être plus âgé que lui. Il découvrait l'élément du Feu et n'a juste pas su le maîtriser. Ahhhh....
Parler lui faisait mal, cela le faisait bouger la tête et ça faisait mal. Un mal de chien. Il regarda plus longuement cette fille.
— Pourquoi es-tu là et te caches-tu?
Parce qu'elle se cachait, il n'était juste pas né de la dernière pluie.
« Mieux vaut être solitaire que mal accompagné... Pas faux ! Aux yeux de certains, la solitude est même un soulagement et un repos. »
Et c'était mon cas. C'était la raison pour laquelle j'étais venue me cacher pour roupiller. Enfin, c'était aussi la raison pour laquelle je fuyais actuellement les infirmiers... La cours n'était pas accessible au public. J'étais entrée par effraction grâce aux arbres qui reliaient la cours à l'extérieur. Sur le coup, je n'avais pas vraiment fait attention, mais maintenant qu'il y avait des gens aux alentours, je prenais garde à ne pas me faire repérer... Si je me faisais attraper, je risquais de me faire drôlement engueuler. Chose que je voulais éviter - surtout que l'information risquait de remonter aux oreilles de mon maître et alors là... Je ne payerai pas cher de ma peau - et rien que la pensée me faisait pâlir...
« C'est pour ma survie - si je me fais attraper, c'en est fini de moi.. Pour te répondre, je suis là pour sécher. Oui - pour flemmarder et faire la sieste. Les gens me surnomment « reine du glandouillage » ou « reine de la flemmardise ». Et je me cache car si on me trouve, on risque de me sanctionner et de me crier dessus... Ah ah, les moines et les gardiens sont des relouds... Mais toi aussi tu as été en contact avec l'un d'entre eux.. non ? Cette cicatrice.. Elle doit venir d'un gardien manieur de katon - qui était-ce ? »
Il venait tout juste de découvrir sa maîtrise du katon, selon les dires du balafrés. C'est bien pour ça que l'ont disait souvent qu'il fallait faire attention quand on jouait avec le feu... Et en même temps, quelle idée de se tenir à côté !
« Enfin, ne déprime pas trop, ce n'est qu'une blessure - tu es encore en vie et c'est le plus important. Le katon à haut niveau peut vraiment tuer quelqu'un... »
Je regardai autour de moi et attrapai une chaise disponible dans la pièce pour venir m'asseoir à côté du jeune garçon. Oui - rester debout, c'était crevant. Et sortir maintenant... C'était risqué. Mieux valait attendre un peu que l'infirmerie se déserte et que le personnel rentre chez eux pour rentrer. Haha... Quelle idée de venir faire une sieste ici... J'avais l'impression de m'être fais moi-même prendre au piège. Enfin, il était trop tard pour pleurnicher - mieux valait discuter pour faire passer le temps.
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:05, édité 1 fois
Il avait toujours été solitaire depuis qu’il était arrivé à Hikari, cela ne le dérangeait pas tellement et il préférait bien être seul que côtoyer les autres membres de cette cité cachée. Cependant, cela avait un poids énorme... Le Yamazaki était encore jeune et avait besoin d’avoir certaines relations sociale. L’arrivée de cette inconnue était donc la à point nommé pour le garçon aux cheveux bicolores.
Enfin, elle lui expliquait qu’elle n’était pas la plus aimée de la cité. Travailler, surveiller et toute la routine qui incombait à un Gardien n’était pas son fort, se faisant par la même affublé de différents surnoms parmi les plus anciens. Puis, venant à parler des conséquences de sa blessure, Okiko lui parla du garçon qui venait de découvrir le Katon.
— Oui... un apprenti comme moi, il découvrait sa première affinité et n’a pas vraiment géré son attaque.
Avoua-t-il, mais il allait garder une trace toute sa vie en espérant que la douleur s’estompe avec les soins prodigués par les infirmiers de la Cité. Le garçon gardait les yeux sur cette fille qui s’installait sur une des chaises présentes dans la case.
— C’est vrai. Je m’en suis bien sorti, malgré tout. Il fit une pause. Yamazaki Okiko. Decida-t-il de se présenter.
Autant faire connaissance maintenant qu’elle était là et qu’il semblerait qu’elle restait la un bon petit moment.
Dernière édition par Yamazaki Okiko le Jeu 18 Juin 2020 - 7:54, édité 2 fois
« Enfin, je ne dirai pas non plus que tu t'en es bien sorti avec cette tête de momie... »
C'est sûr, c'était mieux que s'il était mort. Mais on ne pouvait pas dire qu'il regorgeait de vie à l'instant présent. Au contraire, je dirai même qu'il était plus proche de la mort que de la vie. Une momie quoi - un cadavre enveloppé dans plusieurs mètres de PQ...
Mais tout à coup, le jeune homme prononça un nom... Je laissai un court instant de silence s'écouler, légèrement prise au dépourvu, avant de finalement répondre d'un léger rictus ;
« ...Eh bien, enchanté Mountain-Zaki, moi c'est Imai Nobume. »
J'étais assez étonnée de le voir se présenter en premier, mais peut-être qu'il n'était pas si associable qu'il n'en n'avait l'air ? C'était un début en tout cas. (Peut-être de la timidité ?) Enfin, les enfants de nos jours étaient tous comme ça... Je marquai une pause, puis lançant quelques regards autour de moi, je finis par demander ;
« Et sinon, tu fais quoi de tes journées dans ce lit ? Pas un manga. Pas un jeu. Pas un fruit. Il n'y a rien ici ! N'est-ce pas un peu ennuyant ? »
Les murs étaient blancs, le sol était blanc - toute la chambre était d'un blanc monotone et blasant... Personnellement, si j'étais enfermée là, je serai déjà morte d'ennuie. On disait que le blanc était synonyme de pureté, mais à ce rythme, ça allait finir blanc comme le linge du mort... À ce même instant, j'eus une petite idée...
« Veux-tu que je te ramène des mangas ? Si tu me payes le double du prix, je peux aller te chercher les trois premiers tomes de JoJo's Strange adventures ! »
C'était une petite série de bandes-dessinées réalisées par un auteur du pays. C'était relativement à la mode chez les jeunes ces derniers temps. S'il me payait, ça me permettra aussi d'aller m'acheter des dangos chez la vieille du centre-ville... Mais ça il ne fallait pas le dire.
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:05, édité 1 fois
Yamazaki Okiko n'était pas encore le jeune homme qu'il allait devenir, il en prenait cependant tout doucement la pente. A huit ans, Okiko commençait à se renfermer sur lui mais il gardait des traces encore de son passif de garçon jovial, souriant et avenant. Bientôt, il n'y en aurait plus et encore plus tard, il recommencera à s'ouvrir. Mais, nous n'en sommes pas là du tout. Enfin, le jeune gardien apprenti décida de se présenter en premier, du moins il déclara son identité, c'était déjà énorme de la part du Brûlé.
Il haussa les sourcils, elle se présenta également. Imai Nobume. Une identité qu'il allait devoir retenir, mais le Yamazaki ne connaissait pas tant de monde que cela. Elle semblait assez surprise qu'il s'était présenté, mais après tout ce n'était encore qu'un gamin. Il passa légèrement sa main sur son bandage au niveau de son visage, il se crispa mais tentait de ne rien montrer. Comme toujours.
— Hm. Je médite?
Mais, il devait avouer que le temps ne passait pas. Compliqué de ne rien faire lorsque l'on avait que huit ans. Nobume proposa alors de chercher des manges pour qu'il puisse lire, en payant le double du prix. Cela fit sourire le gamin, cela le fit également souffrir.
— Je ne lis pas ce genre de débilités. Et puis, je n'ai pas d'argent.
Le jeune Yamazaki se contentait de troquer lorsqu'il voulait quelque chose. Il n'avait jamais eu de salaire depuis son arrivée ici, on lui donnait une case pour dormir et de quoi manger. C'était tout. Ses journées consistaient seulement à s'entraîner, apprendre à surveiller une stèle d'un Dieu et dormir ainsi que manger. Une vie bien monotone mais qu'il était toutefois prêt à embrasser.
— Être gardien ne te plaît pas ? Comment es-tu arrivée ici ? Demanda-t-il, curieux de savoir le pourquoi du comment. Avait-elle été abandonné par sa famille tout comme lui ? Etait-elle née sur les terres anciennes et cachée d'Hikari?
« On ne dit pas que les mangas c'est débile sans avoir essayé ! Et ceux qui critiquent JoJo's strange adventures, eh bien c'est qu'ils n'ont pas de goût ! Tsss... C'est quoi ces préjugés ? »
On croirait un daron qui parlait à son gosse ! « Ne lit pas de manga, ça va te rendre débile » Et puis quoi encore ? C'était comme si je disais, « ne lit pas ces manuscrits bouddhiques, ça va te rendre paranoïaque ! » - Ce qui en soit, n'était pas totalement faux - mais c'était le même degré de calomnie et de préjugé !
Enfin, s'il passait ses journées entières à méditer dans cette chambre, c'était compréhensible. Il ne devait pas avoir connu ce qu'était la vraie joie et le vrai bonheur - et les bonnes barres que l'on pouvait se taper en lisant JoJo's Strange adventure. Il ne savait pas à côté de quoi il passait... Quelque part, il me faisait légèrement pitié...
« Eh bien, comme je suis gentille, généreuse, admirable, attentionnée, serviable, formidable, incroyable et divine - je peux t'apporter le premier tome gratuitement pour la prochaine fois afin que tu lises et ne dises plus que c'est débile. »
Quelle offre admirable, n'est-ce pas ? Oui, je sais, je sais... Mais sa dernière question me fit changer de sujet. Je pris un petit air de réflexion tout en me caressant le menton, avant de répondre toujours d'un air pensif ;
« Mh... On ne peut pas dire que garder une stèle inerte toute la journée soit quelque chose de fascinant. Mais on ne peut pas dire qu'être gardien soit déplaisant non plus... Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un boulot ingrat, au contraire, beaucoup rêvent d'être gardiens et beaucoup accordent un certain honneur à ce métier... »
Je n'avais pas tellement d'avis là dessus, mais pour avoir connu l'enfer sur terre, je pouvais dire que la vie à Hayashi était beaucoup plus aisée...
« On peut manger, boire, dormir, comme on aime... Et toi ? Tu es un gardien ? Pourquoi es-tu gardien ? Tu n'aimes pas être un gardien ? Si tu aimes méditer, tu devrais aimer ça - non ? »
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:05, édité 1 fois
Doucement, Okiko haussa les épaules. Il n'avait jamais lu de manges, ses lectures se contentaient à la bibliothèque présente dans la cité cachée, ce n'était pas grand chose mais il en apprenait un peu plus sur la cité ainsi que le pays qui accueillait cette cité. Après diverses qualités qu'elle s'octroyait pleinement sous le visage impassible de l'apprenti, elle proposa de lui filer le premier tome gratuitement. Elle ne semblait pas du tout douter sur le fait qu'il apprécierait ce tome et viendrait acheter à prix d'or les suivants, cependant elle ne connaissait pas le Yamazaki.
Ce n'était pas un grand fan. Mais, il allait tenter de lire, ça lui ferait une chose de plus à faire dans la vie en plus de s'entraîner et surveiller une stèle.
— C'est gentil...
Avoua-t-il donc, avec un très maigre sourire sur le visage. Okiko n'avait jamais été une personne curieuse, cependant il se surprenait à demander comment la gamine était arrivée ici, tout comme savoir si le rôle de gardien ne convenait pas.
Elle ne répondit que partiellement à ses questions. Elle était mitigée sur le rôle de gardien, mais le Yamazaki comprenait que ce n'était pas un rôle qu'elle espérait faire de sa vie entière.
— Disons que je n'ai pas vraiment eu le choix de me retrouver ici... Mais, ça ne me déplaît pas plus que cela. J'apprécie et je comprends ma présence ici.
Se contenta-t-il de dire. Il avait été "enlevé" quelques années pour être amené jusqu'ici. Plus les années passées, plus il avait du mal à se faire à l'idée qu'il avait été vendus aux moines... Son regard s'assombrissait en repensant à tout cela.
Nous partagions donc un avis similaire sur la question... J'affichai un léger sourire amusée face à cette réponse. Contrairement à ce que l'on pouvait croire aux premiers abords, nous nous ressemblions beaucoup en réalité.
« « Tout comme les fleurs ne choisissent pas là où elles poussent, les enfants ne choisissent pas leurs parents ».... Je trouve ce proverbe particulièrement vrai. Nous ne sommes pas maître de notre naissance, de notre milieu et de notre environnement. Toutefois... En grandissant, nous avons la possibilité de décider et de choisir ce qui nous convient le mieux.
Si tu restes au Pays du Bois, ça veut dire que ça ne doit pas être si terrible que ça... Pas vrai ? Personne n'est maltraité, et devoir travailler pour manger son pain, c'est normal après tout. Rien n'est gratuit dans ce monde. Et il s'agit là d'un travail honorable qui plus est.. »
Personnellement, j'étais assez satisfaite d'être ici. Je n'aimais pas le travail, j'étais mitigée vis-à-vis de mon rôle et de ce dieu, mais j'aimais la vie ici - plus que celle que je menais avant... À ce même instant, je jetai un regard en direction du ciel et remarquai que le soleil touchait presque le bout de sa course.
« Il est déjà si tard ? Oh.. my god... Je vais me faire engueuler moi si je continuer de papoter ici. Bon, je dois te laisser ! »
Sans plus tarder, je m'empressai vers la fenêtre. Posant une jambe par dessus la rambarde, je m'apprêtais à reprendre la route. Toutefois, juste avant de décoller, je laissai quelques dernières paroles au jeune garçon.
« Je reviendrai demain avec le premier tome de JoJo's strange adventure ! Attends-moi, Moutain Zaki ! »
Puis, sans même attendre une réponse de sa part, je sautai par dessus le fenêtre et repris le même chemin par lequel j'étais venue et aussi vite que j'étais apparue.
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:04, édité 1 fois
Le proverbe le touchait pleinement, évidemment Okiko allait le garder profondément enfoui en lui. Okiko aurait aimé choisir ses parents, mais en grandissant, il était désormais maître de ses choix. Sauf qu'il n'avait aucune idée d'où allait, donc rester à Hikari était la meilleure solution pour lui. De toute manière, l'apprenti gardien appréciait sa vie ici. Elle n'était pas particulièrement folle, mais elle n'était pas ridicule. En tout cas, Nobume n'avait pas tort. La vie ici n'était pas si terrible que cela : pas de maltraitance, nourri, blanchi et logé. Tout était parfait pour n'importe quelle personne si ce n'était qu'ils ne devaient pas quitter la Cité.
— C'est vrai. Je n'ai pas à me plaindre.
Car, peut-être n'aurait-il pas survécu dans son enfance s'il était resté avec sa véritable famille. Peut-être serait-il mort, ou pire encore. Le jeune garçon avait été vendu pour rapporter de l'argent à ses parents, mais peut-être avait-il été vendu parce que ses parents voulaient lui donner une meilleure vie? Il s'agirait de questions sans réponses. Jamais.
La fille avait regardé le soleil, il commençait déjà à se coucher et elle se dépêcha de reprendre son chemin. Toutefois, elle s'arrête avant de partir.
— Euh... D'accord. A demain.
Se contenta-t-il de dire. Sans même savoir si elle avait entendu ce qu'il avait dit puisqu'elle était déjà partie. L'apprenti se rallongea et ferma les yeux. La douleur l'empêchait de dormir mais cette conversation avait réussi à jouer sur son mental. Doucement, il rejoignit les bras de Morphée.
D'un bond, j'atterris sur le lit et tombai nez-à-nez face au jeune homme bicolore avec un large sourire dessiné sur mon visage. (Oui, il était blessé... C'était un petit détail que j'avais oublié... Mais ce n'était pas bien grave ! Il n'était pas fait de sucre, il allait s'en remettre...) Et plus important, j'avais aujourd'hui ramené un cadeau pour lui !
Sans prêter attention au blessé, je me relevai du lit et m'empressai d'aller fermer la porte de la chambre et de bloquer l'entrée à l'aide de quelques chaises. Car oui, comme hier, j'avais déboulé par la fenêtre comme un voleur sans prévenir les infirmiers et les infirmières. Si l'on venait à m'attraper, je risquais quelques ennuis... Prudence était donc maître de sureté !
Après quoi, je revins à côté du jeune homme et déballai mon baluchon dans lequel j'avais rangé une jolie de livres tout droit ramenés de chez moi. Je relâchai le tout, en vrac, sur le lit.
« Oy, dégage tes pieds et fais moi une place ! »
Sans vraiment attendre de réponse de sa part, je me frayai un espace sur son lit au dessus des draps à l'opposé de lui. Oh, le lit était bien assez grand pour deux asseoir deux gamins ! Je commençai à disposer les livres de part et d'autre face au jeune garçon et piochai le premier volume que je tendis vers lui.
« C'est le premier tome de JoJo's strange adventure ! Tiens, lit-le jusqu'au bout et dis-moi ce que tu en penses ! ...J'ai aussi les neuf autres tomes ici et là, mais ça sera payant ! »
Puis, je m'installai à mon tour confortablement dans son lit, adossée au bout, et attrapai le troisième tome de JoJo pour reprendre la lecture là où je m'étais arrêtée la veille. Je les avais déjà lu, c'était la deuxième fois que je relisais et c'était toujours aussi drôle.
Dernière édition par Imai Nobume le Lun 22 Juin 2020 - 19:04, édité 3 fois
Malgré la douleur toujours aussi intense depuis le premier jour, le sommeil avait trouvé le jeune brûlé. Malheureusement, ses rêves étaient cauchemars, même durant le sommeil, la douleur ne cessait donc jamais. Il rêvait toujours de la même chose : l'abandon des siens. Et évidemment, Okiko avait peur d'être de nouveau abandonné par l'Ordre des Gardiens et des Moines. Hikari était sa nouvelle vie, sa nouvelle famille, il ne voulait pas être abandonner.
Ses mauvais rêves furent perturbés par l'arrivée surprise de Nobume. Enfin surprise... Okiko savait qu'elle devait revenir afin de lui amener le premier tome d'un manga, mais il n'avait aucune idée de l'heure de sa venue. Elle était atterrie d'une manière incongrue, lâchant un soupir de douleur atroce au jeune brûlé. Avait-elle oublié qu'il était en convalescence ? En tout cas, Okiko était désormais réveillé.
Il observa la jeune fille bloquer la porte d'entrée, empêchant les allers-retours des infirmiers dans sa chambre, puis vint déposer plusieurs livres sur le lit du blessé.
— Il y en a énormément, c'est tous du même manga? Finit-il par demander en observant les parures des différents tomes entreposés.
Il prit des mains de Nobume le premier tome du manga intitulé Jojo's Strange Adventure. Il ne connaissait pas l'histoire du tout de ce livre là. Il se posa un peu plus confortablement pour commencer à lire.
Durant la lecture, le Yamazaki souriait par moment sans pour autant éclater de rire. Ce n'était plus son genre depuis qu'il était arrivé à Hikari, ce n'était pas non plus son genre de lecture et pourtant, il appréciait la trame. Ni queue, ni tête.
Après une bonne demie-heure de lecture et avoir fini le tome, l'apprenti gardien releva la tête du bouquin qu'il avait fermé et posa son regard sur la gamine.
— C'est... intéressant... Mais, je n'ai pas d'argent pour te payer la suite. Avoua-t-il.
« Oui, ce sont tous des tomes de JoJo's strange adventure ! L'auteur s'appelle Hiroro Arara, il passe ses journées à dessiner et d'autres personnes à côté de recopient ses dessins pour ensuite les vendre en plusieurs exemplaires. C'est un travail relativement chouette ! »
Enfin... Je n'avais jamais essayé, mais c'était l'impression que ça donnait. Ce fut pourquoi, sans plus attendre, j'entamai la lecture en lâchant de petits rires à vives voix de temps à autre devant les scènes comiques du protagoniste. Bien que les dessins étaient particuliers en leur genre, on s'y prenait facilement au jeu et on lisait les tomes avec rapidité et aisance ...Puis, après une petite demi-heure, le jeune homme m'interrompit.
« ...Pas d'argent pour la suite ? »
J'avais bien envie de faire mon épicière et dire « tant pis pour toi ! » Après tout, rien n'était gratuit dans ce monde et ce n'était sûrement pas moi qui allait lui offrir la suite des tomes ! ...Toutefois, je trouvais cela tout de même étrange. J'arquai un sourcil et le questionnai.
« On ne te donne jamais de l'argent ? Que ce soit pour aller acheter à manger ou autre ? ... Quoique ... Moi non plus on me donne rien... » Dis-je tout en prenant un air de réflexion.
Souvent, j'y allais pas mes propres moyens - que ce soit en faisant l'aumône ou en aidant dans une tâche ménagère. C'était le meilleur moyen d'obtenir quelque chose et beaucoup d'habitants du pays étaient gentils avec les moines et les gardiens... Mais là, il ne pouvait pas faire grand chose pour m'aider....
« Mh... Dans ce cas, offre moi quelque chose de valeur que je pourrais échanger contre de l'argent ! Euh.. Évite les fringues de gardien que j'ai déjà en dix exemples dans mon placard (malgré moi)... Offre-moi plutôt autre chose de vraiment chouette et j'accepterai de te donner la suite des tomes ! »
Dessinateur et écrivain, c'était une jolie profession cependant Okiko préférait de loin être gardien. La vie était certes monotone à surveiller une stèle et à s'entraîner, mais il aimait cette vie. Et au final... Il n'apprenait que cela, donc c'était difficile de faire autre chose quand on ne savait rien faire d'autre. Bref, le jeune gardien s'était mis dans une profonde lecture du premier tome de ce manga nommé JoJo's Strange Adventure.
Une bonne demie-heure après, quelques sourires après, le jeune brûlé avoua ne pas avoir d'argent pour se prendre la suite des tomes du manga. Il adorait ça, bien qu'il ne montrait rien sur son visage. Impassible comme toujours. Elle semblait surprise, questionnant alors le blessé.
— Non. On ne m'a jamais donné d'argent, j'ai toujours eu de la nourriture dans ma case. Mais... Je troque.
L'idée n'était pas bizarre, elle pensait également comme lui. Elle non plus n'avait jamais reçu de salaire pour le travail fourni, non, leur salaire s'avérait être un toit et de la nourriture. Elle proposa donc que Okiko lui offre quelque chose afin qu'elle puisse l'échanger avec de l'argent.
Le jeune gamin eut un sourire assez maigre, mais il était content de pouvoir troquer afin d'avoir ces mangas. En regardant autour de lui, il ne savait quoi lui offrir.
— Qu'est-ce-qui pourrait te plaire ? Ou qui pourrait avoir de la valeur... ? Demanda-t-il car il n'y connaissait rien à ce genre. Les gens se contentaient de lui dire ce qu'ils désiraient lorsqu'il venait à troquer.
Me demandait-il parce qu'il n'en n'avait vraiment aucune idée ? Ou me demandait-il parce qu'il faisait semblant pour ne pas me donner ce qu'il avait ? À en juger par son maigre sourire... Il m'avait l'air sincère. Je me grattai l'arrière crâne tout en réfléchissant à comment lui répondre...
« ...Qu'est-ce qui a de la valeur ? Euh... Je dirais que toute chose a une valeur que ce soit monétaire ou sentimentale... Mais je cherche plutôt quelque chose avec une valeur matérielle, donc plutôt quelque chose de brillant comme un bijou, une bague ou un diamant et qui a des chances d'être vendu à un bon prix sur un marché... Tu n'as jamais vu les marchés de richesses ? »
Quoique.. Il n'y en avait pas tellement à Hayashi. C'était plutôt à Kaze ce genre de choses là. Maintenant que j'y repensais, il était vrai que je n'en n'avais jamais vu dans le coin... Je n'étais même pas sûre de pouvoir le revendre à quelqu'un et si ça avait de la valeur dans le pays... Il me fallait donc trouver autre chose.
« Ça peut aussi être quelque chose d'utilitaire comme une arme (si je peux l'ajouter à ma FT ça serait le feu) sinon quelque chose de bon à manger... Mais t'as intérêt à ce que ce soit vraiment bon et que ça vaille le même prix que mes mangas ! ... Par exemple, un bon petit Sake aux prunes... »
Une spécialité de la région qui coûtait relativement cher, mais qui selon les dires était exquis ! (Oui, j'essayais un peu de l'arnaquer... Mais avec un sourire, tout passait crème. Il ne doutait de rien !) Peut-être allais-je pouvoir goûter au Sake de prunes des légendes ?
A huit ans seulement, le jeune apprenti n'avait pas connaissance du monde qui l'entourait vraiment. Il était encore bien trop jeune, puis il n'avait jamais rien payer en tout cas Nobume lui expliquait parfaitement comment tout cela se passait. Et pourtant, cela se voyait, elle n'était pas non plus plus âgée que lui. Trois voir quatre ans de plus ? Okiko ne saurait le dire. Quelque chose qui avait de la valeur pouvait être un bijou, un diamant... Mais négatif. Il n'avait jamais vu de marché puisqu'il n'avait jamais quitté Hikari pour le moment. Pas même visiter le Pays du Bois.
Depuis que je suis arrivé, je n'ai jamais quitté Hikari. Et c'était bien triste d'entendre cela. Enfin, nul doute qu'il pourrait voyager dans le Pays du Bois, en tout cas la Cité d'Hikari devait rester secrète.
Elle ajouta que cela pouvait être une arme ou de la nourriture. Elle parla de saké aux prunes. Il n'avait jamais goûté d'alcool, mais savait ce qu'était le saké toutefois. De l'alcool de riz. Le jeune brûlé se mit à réfléchir, il n'avait pas de choses de valeur comme elle l'indiquait. Surtout de l'alcool...
— Je n'ai pas d'alcool mais j'ai... Il tenta de se redresser, regardant alors la pièce. Dans le sac là-bas... Il leva sa main et pointa du doigt le fameux sac.
Le Yamazaki n'était pas un voleur, mais en se baladant dans Hikari, le jeune enfant avait pu trouvé différents objets comme des amulettes et autres. Est-ce-que cela avait de la valeur? Il ne savait pas, Nobume le saurait probablement.
Je suivis la direction pointée par son doigt - celui-ci me ramena sur son sac posé contre la table à côté. Voyant qu'il ne pouvait bouger, je me relevai récupérer la besace à sa place et revins m'installer sur le lit à côté de lui.
Avait-il un trésor caché dedans ? Avait-il un lingo d'or volé à un commerçant ? Ou peut-être avait-il un parchemin contenant une technique secrète volé à un moine ? Sous le regard et le silence du jeune garçon, je déballais le sac, un poil intriguée par le contenant. Mais contre toute attente... Rien de tout cela.
« ...C'est quoi ? ..Une allumette ? »
Oui. Ça semblait bel et bien être des allumettes pour conjurer le mauvais sort... Je tournai l'objet dans tous les sens comme pour le contempler. Puis, un poil déçu, je finis par étirer une légère grimace. On ne pouvait pas dire que c'était un objet de grande valeur, on pouvait en trouver à tous les coins de rue dans la cité de lumière, mais cela semblait être la seule chose qu'il pouvait m'offrir. Comme quoi, il était bien pauvre... Je lâchai un léger soupire, quelque peu attristée.
« J'imagine que je n'ai pas le choix... »
Enfin, au moins j'aurai essayé. Je parviendrais peut-être à les revendre à un bon prix sur le marché en les faisant passer pour des allumettes bénies par les moines et les gardiens du temple. Elles avaient de belles formes et de jolis motif, cela pouvait entrer en leur faveur. Enfin, je verrai bien... Je les lançai en l'air avant de les rattraper à une main pour les ranger dans ma poche.
« Ça se voit que tu n'as jamais quitté Hikari, mais marché conclu ! Je te prends ces allumettes - neuf en tout - et en échange je te prête les neuf autres tomes de JoJo's strange adventure. »
Et chose dite, chose faite - je tendis le reste des bouquins en direction du bicolore.
Il hocha doucement la tête quant elle constata qu'en effet, il ne s'agissait que de simple amulettes. Celles-ci n'avaient malheureusement rien d'extravagant, Okiko les avait trouvé. Toutes. Et si elles avaient bien été sur le sol, c'est que les gens souhaitaient surtout s'en débarrasser. C'était au tour du Yamazaki de s'en débarrasser en les échangeant à Nobume contre les autres tomes. Elle constatait qu'elle n'avait pas de choix, non plus.
Le jeune enfant eut un léger sourire en voyant qu'elle décidait d'accepter. Les tomes étaient à lui, neuf pour être exact contre neuf amulettes. Le jeune aux yeux vairons prit les neufs tomes et les empila les uns sur les autres sur sa table de chevet sans oublier ses dents qui grinçaient à chaque mouvement. Sa blessure continuait de lui faire mal, mais la douleur commençait doucement à s'amenuiser.
— Tu es déçue...
Et il le voyait bien, il n'était pas dupe. Le brûlé soupira en tentant de se redresser, mais malgré la douleur, il réussit à avoir le dos droit contre le montant du lit. Ses yeux vairons se posèrent sur ceux plus sombre de la jeune gamine.
— J'essaierai de te trouver quelque chose. Peu importe ce que cela me prendra comme temps.
Il lui offrit un meilleur sourire, il gardait son visage d'enfant et retrouvait un peu d'humanité en la présence de Nobume.
« Comment ne pas être déçu face à des allumettes ? ...Ce n'est pas comme si on pouvait les manger - et même si on le pouvait, je doute que ça ait un bon goût. E de l'autre côté je n'ai pas la certitude pouvoir les revendre... »
Je ne m'en cachais pas. C'était un fait. Que le jeune garçon lui-même pouvait comprendre. (D'ailleurs, je me demandais si ce n'était pas moi qui venais de me faire pigeonner...) Enfin, je finirai bien par leur trouver une utilité - que ce soit en les brûlant pour alimenter un feu de bois ou que ce soit pour servir de marqueur sur le sol si un jour je venais à me perdre dans un labyrinthe. Ils auront toujours une utilité possible - à moi de la trouver...
Mais à ce même instant, un gros bruit se fit entendre depuis la chambre voisine. Et le bruit fut tellement gros que, même avec la porte menant vers le couleur fermée, on pouvait l'entendre à travers les murs... Un poil surprise, je questionnai le jeune garçon.
« Hey, tu en as des voisins bruyants... Qui est-ce ? »
Il s'agissait pourtant d'une infirmerie - le silence ne devrait-il pas être d'or ? Enfin, à en croire ce que je venais d'entendre, ce n'était pas le cas... J'étais légèrement curieuse. Je me relevai du lit et vint coller mon oreille contre le mur pour tenter d'entendre ce qu'ils disaient..
« Tu penses que l'on peut aller voir ce qu'il se passe ? Ça m'air l'air... grave quand même... »
De ce que je pouvais entendre, la situation semblait sérieux. On pouvait entendre il (ou elle) crier fort, et dans sa voix, une once marquée de détresse... Sans les images, c'était assez étrange voir même inquiétant.
« ..Tu penses que c'est un mourant qui a croisé la faucheuse ? »
Oups. Okiko n'était pas doué, mais il lui promettait de trouver quelque chose de bien mieux pour elle, qu'importe le temps lui prendra pour trouver cela. Il savait que leur route se croiseraient de nouveau, que ce soit à Hikari ou autre part (bien qu'il ne se doutait pas d'une seconde qu'elle allait fuir la Cité ou bien que la Cité serait attaquée par un fameux Homme à Chapeau).
Au même moment, un bruit strident qui ressemblait fortement à un hurlement ou un cri se fit entendre. Il s'agissait de la chambre voisine, celle juste à côté de celle du brûlé. Que se passait-il donc ?
— Je ne sais pas, je ne suis pas sorti de cette chambre depuis que j. suis arrivé...
Il ne savait même pas qu'il avait des voisins, c'était la première fois qu'il entendait cette personne juste à côté. Nobume s'était levée du lit et avait tendu l'oreille contre le mur afin de percevoir d'autres sons. Entendait-elle quelque chose ?
Elle proposait d'aller voir. Okiko n'était pas sûr de pouvoir se relever... Mais, il le fallait. Cette personne était peut-être en danger? Ou terriblement blessée ?
— Tu peux m'aider ?
Une fois qu'elle l'eut aidé à se relever, il se sentit légèrement vaciller. Cela faisait quelques jours qu'il était alité, il n'avait déjà plus l'habitude de tenir sur ses deux jambes. Une fois qu'il s'eut fait à être debout, le jeune apprenti dégagea tant bien que mal les chaises posées devant la porte et ouvrit celle-ci, une fois libérée de ses entraves. Le couloir était vide, il s'avança à pas de loup jusqu'à la porte de la chambre voisine sans oublier quelques grimaces de douleurs.
Je me retournai vers le jeune homme, surprise de le voir aussi surpris que moi (=_=) « ... »
« Comment ça tu n'es jamais sorti de cette chambre ? Mais tu as bien dû passer par le couloir pour entrer ici, non ? Tu aurais dû voir s'il y avait d'autres chambres à côtés de la tienne ! »
À moins qu'il ne soit entré par la fenêtre (tout comme moi) ? Mais les infirmiers n'avaient pas ce genre d'habitude ici - du moins, pas à ce que je le sache...
« Et puis... c'est mal poli. Quand on emménage quelque part, il faut penser à saluer les voisins le premier jour et leur offrir des gateaux de riz afin de faire connaissance et établir une bonne entente... C'est la moindre des choses ! »
Enfin, je pouvais parler - moi-même j'allais rarement saluer mes voisins à moins que mon maître ne m'y oblige. Mais bon. Là n'était pas le sujet. Il semblerait que nous n'avions pas d'autres choix que d'aller vérifier par nous même. J'assistai le jeune homme à se relever et l'aidai à dégager les chaises devant la porte. Je remarquai à cet instant qu'il titubait encore.
« Oy, t'es sûr que ça va aller ? T'as l'air d'un canard... »
J'avais tendance à oublier qu'il était toujours blessé. Je lâchai un léger soupire et vins le soutenir en dessous du bras pour l'aider à avancer. Nous arrivâmes alors à la porte voisine où des cris se faisaient encore entendre... Le bicolore semblait hésitant, mais pas moi.
« Oui, on entre. »
Sans laisser une seconde à l'hésitation, je donnai un violent coup à la porte pour l'ouvrir d'un seul coup. Oui. On disait toujours que si on hésitait trop longtemps, on finissait par prendre peur et par rebrousser chemin. C'était pourquoi il fallait y aller tête dans le tas. Sans gêne, je vins donc me placer au milieu de la chambre :
« Blablabla Blablabla ! T'es rien bruyant - c'est une infirmerie ici oy ! »
Ouais, il aurait pu y faire attention si seulement il avait été conscient en étant amené ici mais il ne l'avait pas été. La douleur avait été si fulgurante, qu'après avoir crié de douleur, il en était tombé d'évanouissement. Lorsque ses yeux s'était ouverts de nouveau, il se retrouvait là dans un lit avec un infirmier à ses côtés qui étai en train de pratiquer un onguent sur sa plaie brûlée.
— Je n'ai pas fait attention, je me suis réveillé ici. Se contenta-t-il donc de répondre.
Et de toute manière, même s'il n'avait pas été blessé à ce point, jamais il ne serait aller rencontrer ses voisins de chambres. Il n'était pas dès plus sociable désormais, il ne souhaitait pas forcément rencontrer d'autres gens. Nobume était donc l'exception à la règle, sa rencontre avait surtout forcé le destin puisqu'elle était arrivée ici en tentant de fuir certaines personnes comme les différents moines qui la recherchaient.
Tant bien que mal, avec l'aide de la gamine, il sortit de son lit sans échapper quelques grimaces de douleur. Le jeune Okiko marcha jusqu'à la porte de la chambre voisine, finissant par hésiter à entrer dans la pièce. En tout cas, Nobume n'hésita pas une seule seconde et entra dans la pièce avec une manière.... qui n'aurait certainement pas plus à Okiko alors que les cris étaient plus intenses.
Le Yamazaki suivit donc Nobume au centre de la pièce pour y découvrir.... une femme avec un ventre bien rond et gros. Elle était enceinte !
— Mais ?! VOUS ÊTES QUI????! Cria la jeune femme entre deux cris aigues et intenses. — J'ai... Je... Euh... Balbutia le jeune apprenti gardien, alors que ses joues commençaient à virer rouge. Imaginez donc la tête du mec avec un bandage sur la moitié du visage qui commençait à rougir fortement.
Son regard passa de la femme enceinte à Nobume, il se demandait si elle était tout autant surprise que lui ne l'était.