| Sur la voie du Crocodile [Ft. Joo Jun] | Harusame Natsumi Avatar © : Amiya (Arknights) Expérience : 1218
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| | Mer 27 Mai 2020 - 14:53 | | Grande traversée. Fracas assuré. Prenez garde au crocodile. Premier pas. Un éclat de lumière, rayonnant, aveuglant, d’une violence sans commune mesure chez les cinq sens. Il enveloppait tout, intimidant, dominant chaque parcelle d’une vision dorénavant impossible, presque éteinte. Panique aveuglante, soudaine, elle s’installait un bref instant, court, mais traumatisant, juste assez pour causer un arrêt brusque des opérations, prochain pas interrompu. La vision, pourtant, revenait progressivement, féroce combattante. Oui, retour de la vue. Une vraie entêtée, celle-là, pensai-je, en posant le second pied à l’extérieur du bâtiment, appartement tout désigné pour une famille Harusame. Pas un chat à l’horizon. Température clémente, ni trop chaude, ni trop froide. Tiède brise, direction (imbibant son doigt de salive)… peu importe, aucune importance ici. Bien, marchons. Une balade jusqu’à la boulangerie, peut-être, ô doux sanctuaire aux mille effluves et aux exquises saveurs. Ah oui, je pouvais déjà le goûter, ce chaleureux croissant au beurre, charmante gâterie pour combler mon appétit. Pourquoi pas, après tout ? Une petite récompense n’avait jamais fait de mal à personne, non? Parfait ! Je pourrai en apporter à mon Tengoku, cela lui fera certainement plaisir.
La promenade se poursuivit, bonne humeur au rendez-vous, rendez-vous surprise avec le panda en perspective, bientôt, bientôt. La joie. Souriant de toutes mes dents, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer sa tête à la vue d’une si délectable collation, cadeau de Natsumi. Je savais bien qu’il les aimait, mes croissants, il les avait dévorés sans attendre à la grande bibliothèque de Kumo, pas si longtemps auparavant. Ah oui, cette passionnante rencontre, au-devant de bouquins et revues érotiques, ce désastre littéraire et, malgré moi, un tantinet trop chocolaté. Oups. Que de souvenirs ! Peut-être allions-nous avoir droit à une journée mémorable de plus ? J’en trépignai d’excitation, fébrile à l’idée de ce qui m’attendait tantôt. La joie.
J’approchai, enfin, du trésor chéri, la mignonnette boulangerie qui nous confectionnait ses savoureuses bouchées de paradis depuis des années. Ce que ça sentait bon, dans ce coin. En plein lèche-vitrine, le regard perdu sur les comptoirs et étalages encore plein, véritable exposition du pain, trônant roi et maître sur ce farineux univers, j’y pénétrai, excitée comme une puce, l'estomac prêt à me sortir de l’œsophage tellement il connaissait un désir profond d’engloutir ces gourmandises. Ah, ce vilain pécheur. Ne disait-on pas que la gourmandise représentait un vilain défaut pour le ninja? Je devais être la reine des mécréantes, dans ce cas ! Qu’allez-vous prendre ? Trois croissants et un jus, merci, bonsoir. Paiement direct en ryos. Je quittai. La joie. Direction : chez Tengoku !
Ah... L’aventure. Chaque marche au village des nuages, une aventure inédite. La réalité ? Je m’étais égarée, fidèle à mes mauvaises habitudes, trop tête-en-l'air pour faire usage du pilote automatique vers l'appartement pandaesque. Oui, bon, à ma défense, je connaissais que peu le chemin vers ce joyeux festin d'homme et j’avais eu la fâcheuse idée de loger ma conscience dans le creux de mes pensées, l’espace d’un moment. Je traversai la rue, en quête d’une quelconque indication, constatant enfin ma perdition lorsque.... BAM !
« Pa... Pardon ! » dis-je, les fesses plaquées contre le sol avec les gourmandises émiettées, relevant péniblement les yeux vers le malheureux individu que je venais de bousculer, celui-là toujours debout, fièrement. Boum ! Ce fut un choc. J’avais déjà rencontré cette mystérieuse personne. Oui, mais où et en quelle occasion ? Éclat lumineux, aveuglant, violent. Éblouissement. En quittant la brasserie, oui ! L’étrange femme accompagnée de son... crocodile de compagnie. Merde, me voilà dans de beaux draps. « Tu... tu es la femme de la brasserie, non ? Avec... le gros croco qui l’attendait dehors ? » La joie. Ou pas.
@Joo Jun
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| | | Joo Jun Avatar © : Unohana - Bleach Expérience : 1421
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| | Ven 29 Mai 2020 - 6:56 | | -Deux fois, la troisième je garantie pas ta survie gamine.
Ses iris rubis, son air hautain et dédaigneux se posant sur le semblant de Kumojin à ses pieds. A terre comme la plupart de ses congénères, voilà ou était la place des shinobis de la foudre. La Metaru qu'elle connaissait était une exception, le village dans lequel elle se trouvait pour encore quelque jours n'était qu'un souvenir qu'il convenait d'effacer entièrement. Déserter pour revenir en trombe, revenir comme une autre personne et pourtant laisser tomber le changement dès que le seul lien créer depuis des années, disparaît dans la nature. L'errante n'est pas sociable, cela a toujours été ainsi et pourquoi chercher à l'être? Il ne faut dans son cercle de connaissance que peu de personnes, Rie avait été la figure de proue de son endoctrinement au sein de l'Empire mais particulièrement au sein du protectorat de Kumo. Yamiko lui rappelait ses années d'errances et un lien familial, se tissant au fur et à mesure des rencontres. Kei avait été son premier amour et le seul, aujourd'hui disparu dans le vague Yuukan. Et pourtant cette inconnue sur son postérieur, cela faisait déjà deux fois qu'elle la rencontrait. Le hasard jouait des tours, ou bien ce n'était guère une coïncidence.
-C'est quoi ton nom l'annexée?
Son visage décharnée se penchant vers l'avant, la main plonge vers le col de l’empotée pour la remettre avec force sur ses pieds. La colère monte avec les propos maladroits ou relativement naïfs de l'inconnue, un soupire et un haussement d'épaules plus tard, Jun porte une cigarette à sa gueule apparente. La nicotine s'échappe de toute part, les plaies non soignées sont un rappel de son passé.
-Jun. C'est comme ça tu vas m'appeler, ou Lieutenante. Dit moi, t'en as pas marre d'être...comme t'es?
La vérité sortait souvent de la bouche des enfants, mais Jun parlait cruellement vrai quand la situation l'exigeait. Son interlocutrice était un cliché, le cliché d'une genin découvrant la vie et pensant encore avoir la vie devant soit pour être heureuse. Le monde, la situation et le contexte de l'endroit ou elles étaient, faisait que Kumo était aux antipodes d'un endroit paisible et adapté à ce genre de rêveries.
-Je suis probablement la seule à être encore ici, tu crois que ton petit monde et tes copains survivront à l'orage qui s'abattra sur le village de la foudre? Il est temps de sortir de ton cocon de contes de fées. Il est temps de penser pour toi, avant les autres Kumojin. |
| | | Harusame Natsumi Avatar © : Amiya (Arknights) Expérience : 1218
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| | Ven 29 Mai 2020 - 22:02 | |
Car la maladresse ne vient jamais seule. La poisse. Pourquoi ma route avait-elle croisée pareille monstruosité, et par deux fois, qui plus est ? Le destin voulait me jouer un mauvais tour, pour sûr. Avec un peu de chance, et malgré le terrifiant avertissement de mon interlocutrice, cette situation tendue ne serait guère plus qu’une bête et hasardeuse rencontre au détour d’une rue, sans le moindre impact important par la suite. Mais, pourtant, pourtant, un effroyable pressentiment me guettait, comme si un événement inédit dans ma courte existence allait surgir du buisson pour me dévorer sans pitié. Bain de sang à venir, peut-être, ou pire encore ? Rien n’aurait pu le confirmer, mis à part cette sensation d’inconfort qui ma gagna lorsque la rônin m’interpella de plus belle, me demandant mon nom. L’annexée, pfff, pour qui se prenait-elle, la soumise ? Alors, qu’elle se penchait pour me saisir au collet, je fermai les paupières par (mauvais) réflexe, craignant que l’on me porte préjudice. Mon heure sonnait ? Non. Boom! Me revoilà sur mes pattes. Quelle force, chez ce grand bout de femme.
« Je... je suis Natsumi, Harusame Natsumi, une genin kumojine. Tu... tu es une Lieutenante ? Comme l’autre tatouée aux yeux rouges? » répétai-je innocemment, incrédule.
La chance... Ce n’était pas la première fois que je croisais la route d’une haut-gradée impériale et, visiblement, ces rencontres inattendues se terminaient toujours avec fracas. En effet, peu de temps auparavant, j’avais partagé une célèbre pâtisserie kumojine – un éclair au chocolat ! - avec le dos d’une monstrueuse Lieutenante colérique dotée d’un regard assassin sans commune mesure dans tout le Yuukan. Si ce n’avait été des actes courageux de mon preux Tengo et des nombreux témoins de la scène (et du contexte, oui-oui, je l’avoue, Votre Honneur !), j’y aurais certainement laissé des plumes. Celle qui se trouvait devant moi, à présent, me paraissait toute aussi dérangée que la première. Était-ce là un critère pour joindre les rangs de l’armée impériale ? Probablement.
La prochaine question eut l’effet d’un coup de tonnerre, bien sonnant, bien résonnant, un état de choc visible à des lieues à la ronde. Je n’y répondis point, non pas par manque de réponse, mais parce que je voulais à tout prix éviter de me révéler intimement, me rendre vulnérable aux yeux de cette créature. Pourtant, mon corps, non content de ne pouvoir s’exprimer ainsi, prit aussitôt les choses en mains. Le langage non verbal, quoi : détournement du regard, frissons, malaise palpable, fins tremblements, musculature tendue, crispation de la mâchoire... Oui, j’en avais marre d’être ce que j’étais, bon; Une faiblarde incapable, une boniche, vulgaire handicap, une shinobi défectueuse. Je désirais plus, bien, bien plus que ça. Soupir. Découragement.
« Quel orage ? Est-ce que... Est-ce que ça aurait un lien avec le... le départ des troupes impériales ? » demandai-je, lui coupant presque la parole. « Et... et je ne suis pas dans un cocon ! J’ai... j’ai perdu une jambe, figure-toi, lors de VOTRE attaque-surprise sur notre village ! » dis-je sèchement, une arrogance certaine teintant mon vocabulaire. Des larmes perlèrent aux coins de mes yeux. Je bouillai. Pour qui se prenait-elle, cette femme? « Je... je pense à moi, c’est pour ça que je m’entraîne durement. Je veux devenir forte ! Je... je veux vaincre mon psychopathe de Senseï ! » Quelle imprudence. Quelle naïveté. Quelle impuissance. « Syoto de merde... », chuhotai-je pour moi-même, en espérant que l'autre n'entende rien. J'allais sans doute le regretter. Mince.
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| | | Joo Jun Avatar © : Unohana - Bleach Expérience : 1421
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| | Dim 31 Mai 2020 - 10:02 | | -Syoto?
Mécaniquement, comme le nom avait suscité un intérêt, Jun rapprocha son visage. Sa gueule et ses iris rubis en face de ceux de la Kumojin. Dès lors, dès lors l'errante observa la situation sous un autre angle. Et après tout, après tout si c'était cette imbécile tête en l'air qui lui offrait un moyen de se mettre en avant? Deux bras de plus pour l'épauler ce n'était pas de refus, et puis sauver une vie c'était relativement notable pour que ce soit sa bonne action de la prochaine décennie. Levant les bras vers le ciel, un rire gargantuesque sortie de sa gorge, un grognement comme celui de ses amis sauriens. Cela lui prit un instant avant de se calmer, et de tirer sur la cigarette.
-Bon, les plaisanteries ont toutes une chute. Premièrement je n'étais pas là pendant l'attaque sur la foudre, pour une bonne raison j'étais à Hayashi entrain de combattre une Fanatique. Deuxièmement si j'y étais t'imagine bien que j'étais comme toi, enfin non mais avec le même grade. Genin de Kumo, et Hayashi fut ma sortie et mon retour à la liberté. Je ne révélerai pas d'informations à une Kumojin, mais Natsumi tu devrais écouter mes conseils. Tu pourrais perdre plus qu'une autre jambe ou un bras, j'ai vu assez de gens mourir pour savoir que tu es chanceuse.
La main sur la garde de son katana, une autre lieutenante? Takara n'était plus là depuis un moment et Shikarin était mort. Tous mourraient, et Jun survivait aux époques, aux régimes, aux Hommes. Elle deviendrait éternelle, elle vivrait milles vies. Ses préceptes étaient de retour, il était temps d'être en paix avec sa condition et sa mentalité. Yamiko attendrait, elle survivrait sans aucun doute. Mais cette petite handicapée Kumojin, la boiteuse était déjà un futur surnom, cette frêle créature pouvait être manipulée et transformer. Elles partageaient toutes deux quelque chose en commun, elles n'étaient pas conformes aux descriptions physiques, pourtant Jun vivait depuis bien longtemps ainsi.
-Tu crois que parce que t'es vexée ou touchée, que tu pleures comme une enfant, la vie sera plus tendre avec toi? Tu es dans un cocon, une cuillère en or dans la bouche et tu t'en rends même pas compte. As tu déjà ôtée une vie? Affronter ceux qui ont cure de ce que tu penses? Je me fous de tes ambitions, tu vies dans ton rêve qui pourrait devenir ton cauchemar. Ouvre les yeux, regarde la vie et cesse d'être aussi...crédule. Je garantie pas que j'ai la réponse à tout, mais je reste en vie depuis bien longtemps pour t'aider. Ca te plaira pas, mais finalement tu pourrais vaincre autre chose qu'un arrogant Kumojin avec mes adages. |
| | | Harusame Natsumi Avatar © : Amiya (Arknights) Expérience : 1218
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| | Dim 31 Mai 2020 - 21:57 | |
Quête désespérée d’une reconnaissance désirée, mais à quel prix? De toute évidence, j’avais hurlé en chuchotant, misère, puisque la mémère avait capté le prénom tantôt prononcé. Syoto, Nakamura Syoto, mon Senseï, oui. Un... homme (?) étrange, vicieux et surtout, trop rusé pour son propre bien. J’avais fait les frais de ses méthodes quelque peu atypiques d’enseignements lors d’un premier entraînement en sa compagnie, de bon matin, il n’y avait pas si longtemps encore. Lors de ce duel, il m’avait acculé, le dos au mur, dans des retranchements inconnus de mon esprit, me poussant, sous l’impulsion du moment, à tenter une action explosive désespérée et particulièrement agressive à son endroit. Boom! Bref, je voulu le tuer, purement et simplement, mais d’une manière inconsciente, oui-oui, uniquement parce que ce chûnin avait su tirer sur les bonnes cordes sensibles. Un point faible psychologique que je devais éviter de révéler au grand jour, si je ne voulais pas être manipulée une fois de plus, et dans de plus funestes desseins. Enfin. J’observai, surprise, la réaction de la Lieutenante, qui sembla, autant par son langage verbal que par ses gestes particuliers, me confirmer ce que je pu pressentir alors qu’elle répétât le prénom de mon psychopathe de Senseï: elle le connaissait, sans doute, de près ou de loin. Le monde était p’tit, hein ?
« Tu... tu connais mon Senseï ? » demandai-je, incrédule, cherchant à confirmer l’hypothèse.
Puis, son baratin se poursuivit, la voilà, déblatérant ses vils propos encore et toujours. Visiblement, Jun, ancienne genin de Kumogakure, n’avait pas participé à l’attaque sur le village, se trouvant en compagnie d’une... Fana-quoi? Dans les contrées lointaines d’Hayashi. Enfin, elle me lança un énième avertissement, incompréhensible pour une jeune Natsumi insouciante telle que moi. Perde plus qu’une jambe ou un bras ? De quoi parlait-elle, voyons ? Et surtout, que me voulait-elle donc, dans tout ça?
C’est à travers sa dernière élocution qu’une lumière s’alluma chez moi. Inquiète, je détournai la tête, le regard fixé sur la main de la rônin qui serrait la garde de son katana. J’étais tendue, c’était sans équivoque, j’en avais mal aux mâchoires à force de crispation exagérée. La pression que je ressentis m’écrasa petit à petit, comme si je perdais le contrôle du Mitsudo sur ma propre personne. Les raideurs, la lourdeur dans les jambes, ça devenait insupportable. Mais, cette inconnue de Jun, elle visait toujours plus juste avec ses mots, et la douleur infligée par ceux-ci pesaient sur moi sans commune mesure, encore et encore, une couche après l’autre, un poids de plus à chaque fois. Intolérable impuissance. J’étais un livre ouvert, hein? Merde. Pourquoi étais-je aussi faiblarde? Les larmes aux yeux, me mordant l’intérieur des joues, je pris finalement parole :
« Je... Je... je veux devenir forte... mais je... je ne veux pas tuer ou blesser... Je peux pas... » bégayai-je, péniblement, tremblotante de frustration. L’impuissance. L’impuissance face aux propos véridiques de la Lieutenante. L’impuissance face à mon propre destin. La vulnérabilité d’une shinobi qui se savait défectueuse, et qui en souffrait, mais qui ne voyait aucune route devant elle pour s’en sortir concrètement. Le chemin que cette femme me proposait, lui, unique possibilité, me déplaisait fortement. Suivre sa voie, ses adages, comme elle le disait? Pff... se prenait-elle pour Syoto? Dans une manœuvre qui se voulu surtout défensive, comme pour masquer des blessures profondes, je lui répondis sèchement: « Tu... tu te prends pour mon Senseï ? Je... je ne comprends pas trop ce... ce que tu veux de moi, honnêtement. Mais... mais tu peux passer ton chemin... j’en ai rien... rien à faire de tes conneries d’impériales ! » Peut-être allait-elle le prendre mal, mais je m’en foutais. Ça n’avait plus aucune importance, après tout. Elle quitterait probablement ensuite, et je n’allais jamais plus recroiser sa triste route. Jamais. |
| | | Joo Jun Avatar © : Unohana - Bleach Expérience : 1421
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| | Mer 3 Juin 2020 - 20:24 | | -C'est ton professeur, j'avais pas rêvée.
Un air de dégoût sur son visage, si cet imbécile avait réussie à embrigader des jeunes pas étonnant que le résultat soit une enfant soldat incapable de voir la réalité de la vie de shinobi. Le combat, la mort faisait partie intégrante de la vie de n'importe qui en ce bas monde. La sécurité des villages shinobis offraient l'illusion aux générations grandissante que le monde extérieur était peut-être dangereux mais qu'ils étaient à l'abris derrière les murailles de leurs villages. Néanmoins, la prise de Kumo par l'Empire aurait du changer cette mentalité, mais non il y en avait toujours qui prônant la paix croyaient sincèrement en une utopie impossible à réaliser du vivant de n'importe qui. La vision de la Lieutenante était certainement intransigeante et extrémiste mais cela lui avait permis de rester en vie toutes ces années durant et qui lui garantissait un avenir ou sa vie ne serait jamais remise en question. Fluctuer les alliances et les allégeances au delà d'une loyauté dénuée de sens. Voici comment Jun entendait vivre le restant de ses jours, et elle l'avait prouvée. Cela marchait, pourtant son interlocutrice ne semblait pas voir la finalité des choses.
-Ne me compare plus jamais à lui, si tu veux garder ta langue.
Ce n'était pas une menace, son ton était neutre et pourtant sa lame n'avait pas encore quittée son étui, le fourreau était toujours sur sa hanche droite. La première et dernière rencontre avec le faux borgne avait permis de juger le personnage, ils n'avaient rien en commun. Et ils n'auraient jamais rien.
-Cela n'a rien à voir avec les intérêts Impériaux, espèce de naïve petite sotte. Tu veux devenir forte, mais tu te refuses à ouvrir les yeux. Tu es aveugle, tu vis un rêve éveillée je te propose de te réveiller à ma manière, elle ne sera pas douce mais tu me remercieras certainement plus tard.
Jun sortie d'une poche intérieur une flasque d'alcool, la descendit d'une gorgée au goulot et l'alcool coula sur ses joues et sa gorge. Mais les apparences comptaient peu, faire peur était une chose faire intégrer à Natsumi que la meilleur solution c'était un entraînement grandeur nature en dehors de son cocon doré c'était une autre épreuve. Mais après tout qu'avait-elle à faire de cette âme perdue? Rien, réellement rien ne la reliait à la Kumojin, et pourtant le dédain se transforma un instant en pitié. Tirant sur sa cigarette, elle s'apprêta à faire demi tour non sans esquisser une grimace ressemblant à un sourire. Le choix restait entre les mains de la genin, faire confiance à un incapable ou faire l'expérience d'une véritable vie au jour le jour des survivants arpentant les contrées en dehors des villages.
-Tu ne sais rien de la vie, tu ne sais rien du monde extérieur et tu te complais dans une sorte de complainte sans jamais vouloir changer, je me trompe? Personne te donnera la solution. C'est à toi de la décrocher avec la sueur et des larmes et du sang.
Elle avança, de deux mètres haussant les épaules. Avant de tendre l'oreille une dernière fois histoire de voir ce qu'avait en dire Natsumi. Un adieu, ou un changement qu'elle provoquerait. Voler l'âme en peine de Syoto était probablement un des accomplissements dont elle se targuerait, s'occuper de la genin? Jamais de la vie.
A moins que? |
| | | Harusame Natsumi Avatar © : Amiya (Arknights) Expérience : 1218
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| | Dim 7 Juin 2020 - 4:32 | |
Offensante défensive, l'art de dissimuler la peine d’une âme blessée, en perdition. Que penser de cette rencontre haute en couleurs avec Jun, la Lieutenante aux crocodiles. Elle connaissait Syoto-Senseï, de toute évidence, comme le confirmait sa réaction exagérée à chaque fois que je prononçais ou faisais mention du chûnin psychopathe. Du dégoût, visiblement, et sans doute une bonne dose de frustration à peine refoulée à l’endroit du Nakamura. Que lui avait-il fait, bon sang, pour qu'elle soit aussi enragée, cette folle-là? Elle était une ancienne genin du village, peut-être avaient-ils vécu une possible relation, ou encore une rivalité féroce. Était-ce là la raison de son départ de Kumo, au profit de l’Empire du Feu? Je tentai une question, empreinte d’inconscience et, ne nous le cachons pas, d’une vilaine pointe à l’endroit de la mocheté. Une manière naïve, ou peut-être suicidaire, de détourner son attention de ma personne.
« Pour... pourquoi as-tu quitté Kumo? Est-ce que... est-ce que c’est à cause de mon Senseï ? Tu... t’étais frustrée parce qu’il te battait trop en combat...? »
Mais la frustration me gagna aussitôt les paroles prononcées. Je ne l’écoutai plus, la monstruosité. Bouillant intérieurement, blessée par les propos de cette inconnue – qui, dirait-on, arrivait un peu trop bien à me cerner – au katana. Il me fallait répliquer, oui, l’attaquer pour éviter qu’elle ne puisse m’atteindre encore et encore avec son poison verbal.
« Tu... tu peux partir. Je... Je préfère autant rester avec mon Senseï... que d’avoir affaire à toi. Tu... Tu me fais peur avec ta... ta... ta sale gueule. Je... Je sais pas ce qui t’es arrivée pour que tu puisses... tu puisses dire de la merde comme ça. J’ai de la peine pour toi. Avoue-le... Tu... tu m’envies, au fond, hein, mocheté. La vie n'a clairement pas... pas été tendre, avec toi. C’est... c’est pour ça que tu... tu t’attaques qu’à plus faible que toi, hein, Jun? Je... Je vais rester avec Syoto, je le vaincrai un jour... et ensuite, je... je... je... je... »
Coupant court à mon ramassis de conneries, prise de sanglots, j’éclatai enfin, impuissante face aux douloureuses paroles de la Lieutenante, qui visait en plein cœur d’une pathétique cible tour après tour. Si cela avait été une partie de fléchettes, j’aurais abandonné depuis bien longtemps la compétition tellement l’issue du duel ne faisait aucun doute. Depuis la perte de ma jambe droite, je n’avais plus le sentiment d’avoir une quelconque valeur en tant que kunoichi. Je trébuchais à répétition, me fatiguais rapidement, craquait constamment sous la pression et n’avait plus confiance en mes capacités. Je me sentais défectueuse, misérable, et je tentais de le cacher par l’arrogance, via un orgueil de tout évidence mal placée. Misère de misère. Les contre-attaques verbales fonctionnaient pour un temps, oui, mais lorsque la tension atteignait un certain niveau, je me relâchais complètement, abattue... Cela avait été le cas en entraînement avec Syoto. Ce le fut aussi aujourd’hui. Les larmes coulèrent deux fois plus, je détournai le regard, embarrassée, avant de tenter de partir, murmurant à moi-même une dernière phrase assassine:
« Je... je suis vraiment une ratée... »
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| | | Joo Jun Avatar © : Unohana - Bleach Expérience : 1421
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| | Lun 15 Juin 2020 - 8:18 | | -J'ai quitté Kumo pour vivre librement, et je le fais toujours. L'Empire n'est qu'un moyen, d'atteindre et de concilier ambitions et libre arbitre. Syoto ne m'a jamais affronté, j'ai faillis le tuer et quand je te vois je commence à regretter. Regarde toi, tu crois réellement que tu blesses quiconque? Tu crois que j'ai honte de moi? La seule qui a honte c'est toi, la seule qui envie l'autre c'est toi aussi. Je suis tout ce que tu ne seras jamais, crainte et puissante. Tu transpires la peur, tu pues la défaite. Tu ne vaincras personne, même ce moins que rien de borgne.
Elle s'était retournée, la jeune imbécile tentait de la blesser. Naïve petite fille jouant avec un monstre, elle pleurait et pourtant Jun n'avait aucune pitié. Aucune raison d'en avoir, à la place elle s'était approchée de nouveau s'abaissant à hauteur de l'autre, portant sa gueule cassée dans son oreille droite. Une grande inspiration, un silence ses iris rubis malicieux laissant entrevoir son plan relativement fou, un pari pour voler à celui qui l'avait véritablement offensée une potentielle élève. Et cela suffisait à faire basculer du côté obscure de la force, c'était presque risible mais finalement. Finalement, elle méritait avant de partir d'avoir une vengeance. Elle ne rentrerait guère de suite à Hi, sa loyauté allait pour l'instant envers l'Empire. Elle retrouverait la régente, lui signifierait son allégeance et partirait. Mais et si finalement, il ne lui manquait qu'une paire de bras de plus?
-Tu vas partir avec moi, maintenant. Tu écriras à ta famille sur le chemin, et tu ne prends aucun vêtements. Je vais te transformer, tu ne seras plus une ratée, je n'ai pas recours à la violence j'en ai guère besoin. Toi qui me juge sur mon apparence physique tu verras, que finalement qui est le monstre et qu'à juger à l'habit, tu te fais pas que des amis.
Elle dégaina son katana, se plaça derrière elle et tapa le postérieur de l'autre avec le plat du métal. Avant de placer sa main sur sa nuque et de la pousser en avant, après tout peut-être lui laisser l'illusion qu'elle avait le choix.
-Tu es une ratée? Je ferai de toi une gagnante, l'Empire aussi. Tu as un semblant de choix, souffrir ici toute ta vie ou rejoindre ceux ayant un mot à dire sur leurs destinées. Je te laisse dix minutes, je me fous de ce que tu penses. Sous ta carapace de pisseuse, se cache bien une Natsumi plus déterminée. Magne toi jambe en moins, je t'attendrai pas.
Elle rangea son arma, avança vers les portes et l'Arche de Kumo. L'effet était là, pourquoi forcément la blesser? Cela ne servait à rien, la terreur psychologique était le nerf de toutes les guerres, les bons soldats étaient dépourvus de libre arbitre, n'obéissant que par l'illusion qu'ils s'étaient réellement engagés pour ça. Haussant les épaules, tirant sur sa cigarette et avec son attitude nonchalante, l'errante ne se retourna guère en direction de Natsumi. Le destin les unirait, d'une manière ou d'une autre. Et si Jun avait gardé la tête haute pour l'instant, elle n'imaginait pas un seul instant que Natsumi se retourne contre elle. Comment cela pourrait-être le cas après tout? |
| | | Harusame Natsumi Avatar © : Amiya (Arknights) Expérience : 1218
Messages : 353 Absence : Soon not Dégrouped Date d'inscription : 02/05/2020
| | Mar 16 Juin 2020 - 22:13 | |
Sur la voie du crocodile, il n’y a point d’échappatoire. Et la monstrueuse femme poursuivit sa route, direction l’Arche Grise, où je l’y rejoindrai tantôt. Je regrettai aussitôt mes dernières paroles, non, l’ensemble de cette discussion, pire, de m’être levée de mon lit aujourd’hui. Mon lit... j’allais le quitter, de toute évidence, et, possiblement, ne plus jamais le revoir de mon vivant. Quel triste avenir que celui d’être forcée de déserter son village, sa famille, ses proches. Qu’allait-on penser de moi, la traîtresse, une fois loin de ma cité préférée ? L’horreur. Et, mon Tengoku ? Mince. Et ce salaud de Syoto-Senseï ? Ah, non... lui, je m’en foutais, il n’était pas une grande perte. Je n’avais plus le choix que de suivre la Lieutenante, en fait. Que savais-je de ses capacités, réellement, sinon qu’elle invoquait les crocodiles et savait, sans l’ombre d’un doute, manier le sabre ? Savait-elle où ma famille résidait, en plus? Je pouvais toujours tenter de... Mais, dix minutes, je ne pouvais m’enfuir bien loin, non? Merde, merde, merde... Avertir quelqu'un? Que faire, que faire ?
« Je... je... dois trouver une idée... Leur dire... »
Je fouillai, en panique, le fond de ma poche, à la recherche de quelque chose, n’importe quoi, vite, qui me permettrait de laisser une trace de mon départ, une raison, une indication à l’endroit de celui qui, je l’espérai, soulèverait jusqu’aux montagnes pour me retrouver. Il allait s’inquiéter, c’était clair en mon esprit, nous avions prévu de nous revoir bientôt, après tout. La disparition soudaine de sa Natsumi chérie ? Il ferait tout, oui, tout pour me retrouver le plus rapidement possible et me ramener saine et sauve au village, dans l’éventualité où je survivais à la farouche Lieutenante impériale. Je mis enfin la main, le désespoir manquant de me faire hurler, sur un petit bout de parchemin, parmi les quelques armes que je possédais dans mon étui à kunaïs. Ouf ! Il ne me manquait que la plume, maintenant, mais quoi utiliser ? L’idée me vint rapidement, et, sans tarder, je plongeai une fois de plus mes doigts au centre de la pochette d’où je venais de sortir le papier. Un senbon, voilà qui ferait sans doute l’affaire, non? Les yeux clos, une vilaine grimace déformant mon visage, je récoltai deux ou trois gouttes de sang au bout de mon index gauche, avant de débuter, bien maladroitement, la rédaction de cet ultime appel à l’aide : ‘Lieutenante crocodile – Jun – Teikoku – Aidez-moi'. Les larmes aux yeux, un dernier soupir; je glissai le parchemin soigneusement replié entre la plaque de métal et le tissu de mon bandeau kumojin. Je l’abandonnerai aux portes en mimant une désertion, pensai-je, en espérant que cela puisse, ne serait-ce qu’un tantinet, aider mon amoureux dans son enquête. Je n’avais plus qu’à garder espoir... Même si ce dernier se révélait bien mince.
« Je... je... Tengoku... Je compte sur toi... »
Et, sur ce timide murmure qui se brisa à peine les mots envolés, j’empruntai la route de la lieutenante, qui me précédait de quelques minutes à peine, en direction de l’entrée du village. Il m’en faudrait cinq, tout au plus, pour rejoindre l’Arche Grise, la frontière entre mon univers, presque paradisiaque selon certains, et cet enfer inconnu qui m’attendait, au loin. La fin de mon innocence, de ma naïveté. La fin, sans l’ombre d’un doute, d’une réalité sur laquelle je m’accrochais déjà avec peine, une réalité qui, maintenant, m’échappait. La fin, ou le commencement, tout n’était question que de point de vue, après tout.
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| | | Sur la voie du Crocodile [Ft. Joo Jun] |
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