Atorasu se retrouva rapidement à l’endroit où le jeune homme lui avait donné rendez-vous pour la soirée afin de manger mais pas en tant que enseignant/élève qui était une relation qui était déjà venu au terme de son développement, mais en tant que personne qui voulait se rencontrer. Not’s y était présenté, assis sur un petit muret. Il fit signe au petit garçon qui était mais pas un mot, il lui montra directement le passage qu’il fallait emprunter afin d’arriver rapidement à un autre endroit qui n’était normalement pas dans le programme.

Arriver à l’endroit souhaité du Nol’s muet. Atorasu vit un second Nol’s, “il a réussi et pour des bons cette fois-ci” se dit Atorasu. Et bien évidemment quelques autres clones étaient présents, tous à côté du feu comme s’ils attendaient sa venue. Atorasu enleva sa capuche, libérant ses grands cheveux mi-blanc et mi-noir, mais toujours caché par un masque ou deux yeux brillaient dans la nuit par le feu qui venait directement s'élançait dans le fond même de ses yeux. Oui, Atorasu était content, sous son masque, un petit sourire de satisfaction se dessina.

- On dirait que l'entraînement a porté ses fruits Nol’s.

Il s’approcha de chaque clone de No le puis il les toucha tous un par un, ils étaient tous tellement identique qu’il se pouvait même qu’il passât devant le véritable Nol’s sans s’en percevoir. Aucun clone n'explosa, ils étaient tous à la résistance qu’il fallait. Il avait l’air tout parfait. “ J’espère Nol’s que tu ne m'as pas fait venir ici pour continuer l'entraînement ?”

Effectivement, l'entraînement n’avait pas été inutile, je l’avais plutôt bien mis en application, au moins j’étais en bonne voie avec la maîtrise du clonage. Pour optimiser son utilité, ce n’était pas encore ça, mais à force d’expérience, ça viendrait sûrement.

“ T’es bon professeur on dirait ! “

Coup de coude amical pour marquer la camaraderie, si je découvrais ses cheveux sous la lueur des flammes, un masque continuait quant à lui l’entrave sur sa face. Pourquoi tant de mystère ? Je n’allais pas le cuisiner avec ça pour ma curiosité maintenant, je l’avais invité pour passer un bon moment.

“ Tiens, ta brochette est prête. J’espère que tu as faim ?! Et que tu aimes le poisson. Le confort rudimentaire aussi ah ah ! “

Ouais, le seul confort ici étant le feu pour nous protéger du froid de la saison et les souches d’arbres pour poser nos fesses. Moi ça m’allait très bien, j’avais l’habitude du minimum, mais qu’en était il de mon invité ? De toute façon, je n’aurais pas pu lui offrir mieux.

“ Cette fois je fais la cuisine et le service pour te remercier de ton aide. “

Sans plus de protocole, j’arrachais un bout de poisson avec mes dents.

“ À l’occasion, ça te dirait un match amical ? Avec une seule règle : usage des clones obligatoire ! “

Une bonne façon de m’entraîner sur l’utilisation des clones avec celui qui me les avait enseignés. Puis cela serait aussi l’occasion de voir de quoi entre autres était capable l'énigmatique Ato’.

“ Dis-moi Ato’, je peux te poser une question indiscrète ?... “

Même si je ne voyais que ses yeux, enfin je crois, qui brillaient, j’avais pris le soin de tourner la tête vers lui pour lui poser la question qui me trottait dans la tête.

Ouais je sais, c’était bien la peine de lui demander la permission si c’était pour ensuite le faire quand même.

“ Selon toi, un gars qui bosse de près ou de loin, avec ou pour un gars de l’empire en étant kumojin. C’est un traître ? “

Personne n'avait le même son de cloche face à la situation actuelle de Kumo, même si je désirais virer l’empire plus que tout, parfois j’en venais à me demander si en m’en prenant aux soldats de l’Empire faisant leur taf… Je ne m’en prenais pas à la mauvaise personne.

C’était durant cette après-midi que l’idée de se faire un masque lui était venu, s’en était enfin fini de ses journées passées à baisser la tête constamment. S’en était fini des voix sans visages. Et c’était à ce moment qu’il vit le petit garçon avec une peau noire, pas comme un métice ou un homme à la couleur de peau mate. Non. Couleur de peau noir charbon, d’ailleurs pendant que Hyuk lui parlait, Atorasu était devenu un mur, plus aucune information ne rentrait ou sortait d’un quelconque orifice mis à part la peau charbon du jeune homme en face de lui. Interloqué, Atorasu avait beau être un bon professeur, l’élève avait déjà surpassé le maître. Alors que celui-ci se cachait depuis maintenant plusieurs mois pour éviter toutes critiques déplacer concernant son physique malingre, l'adolescent juste en face de lui, avait l’air de ne pas se préoccuper des problèmes qui lui faisaient face. Tous deux accablé par une difformité, celui qui devait prendre exemple finit par devenir l’exemple. D’un air suspect et interrogateur, il sortit de sa bulle sans pour autant laisser de coter son ton neutre.

-Je .. Je suis désolé. Tu disais ? OUI. Excuse moi, je ne faisais que mon travail tu sais. N’importe quel professeur aurait pu t’apprendre cette technique de manière aussi efficace que moi. Il prit la brochette qui lui avait tendu le petite garçon. Merci pour le repas mais tu n’avais pas à faire tout ça pour moi, c’est normale. Surtout qu’il n’avait pas le choix.

Le garçon avait l’air impatient d’utiliser sa technique face à Atorasu. Malheureusement depuis son dernier entraînement avec un prénommé “Syoto”, l’envie de se battre par pur “amusement" ne tentait plus trop le jeune protagoniste sûrement par peur de tomber une nouvelle fois sur une personne fébrile ainsi que frivole.

- Je ne sais pas trop. Les entraînements au combat sont en pause pour moi. Puis même la tension est palpable en ce moment dans le village. J’évite de se blesser si les choses dégénèrent et tu devrais faire la même chose je pense, faire attention.

Il se félicita intérieurement d’avoir réussi à éviter cette proposition qui n’était pas refusable au premier abord, mais qui finalement fut évitée. Ses paroles rejoignirent la demande que le “Noir” lui posa. Une demande pour lui poser une question, Atorasu ne dit rien et tournèrent ses yeux vers son maître spirituel sans dire un mot, sans même avoir touché encore à sa brochette. Le garçon lui demanda si travaillait de près ou de loin avec un soldat de l’Empire était considéré comme un acte de trahison. Si c’était le cas, Atorasu serait un traître depuis déjà quelques mois. Il détourna son regard en s’attendant à une question bien plus impactant que celle-ci, mais elle avait l'aire importante vue comment il lui avait présenté. “ Tout dépend quel est l’objectif du travail. Par exemple si c’est lors d'une mission officielle, je ne pense pas qu’on puisse considérer ça comme de la trahison, et les raisons sont évidentes. Après si l’objectif du travail est par exemple à usage de réduire une population ou de faire mal voire une population, à ce stade ça serait de la trahison. À partir du moment où tes intérêts ne sont plus du tout pour Kumo mais totalement pour l’Empire, dans ce cas là nous pouvons dire que tu es un traitre.”

Il avait l’air un peu ailleurs, mais je comprenais qu’il soit un peu fatigué et donc étourdi à cette heure-ci. Moi-même à force de m’entraîner, je me sentais complètement vider. Et pourtant, mon planning de la journée ne relevait pas d’un exploit. Quant à sa remarque, qu’en dire ?

“ Tu te sous-estimes mec. Beaucoup de shinobis divers et variés ont essayé de m’apprendre des trucs depuis que je suis officiellement un shinobi. Ils ont tous fini par abandonner. “

Je ne réalisais que maintenant, parce que jusqu’ici, je m’en étais foutu de les voir s’arracher les cheveux devant mon imbécilité, couplé à ma mauvaise foi. Peut-être que mon entêtement s’était estompé justement à cause de la tension dont il parlait. Je l’avais clairement ressenti, il suffisait déjà d’observer Lolo avec les autres kumojins ou même certains membres de son clan. C’était comme un clan, dans un clan. Les pro-Kumo, les chiens de l’empire. Petit à petit, j’avais compris pourquoi cette femme avait été aussi insistante avec moi et sa proposition de “m’aider”. Même si j’avais toujours revendiqué devant elle un Kumo libre, alors qu’elle avait rejoint la cause de l’empire, son intérêt n’avait pas tari. J’étais un peu simplet, d’accord, mais complètement stupide.

Elle préparait ses pions pour la suite, à cause d’un conflit inévitable.

“ Oui, pas faux. Mais c’est justement parce que cela va sûrement péter bientôt entre les partis pris que ce n’est pas le moment de se ramollir. Je n’insisterais pas, t’inquiète ! On à chacun notre façon d’anticiper les choses. Pour ma part… Je ne raterais pas l’occasion de botter le cul des impériaux. Même si on ne partait avec aucune chance. “

Enfin… Presque tous les impériaux. Si je n’hésiterais pas à arracher le coeur de la Metaru ou tabasser un inconnu, comment j’allais réagir devant Lana ? Et la réponse qu’il donnait à mes interrogations n’allait pas m’aider à trancher mon choix. Il avait le même discours que ma douce. Lana s’était elle aussi évertuée à me dire qu’elle ne travaillait avec l’Empire que pour le bien de Kumo. elle avait quelques arguments… Mais avait-on besoin de l’empire réellement pour mener ses actions ? À cette question, elle s’était braquée.

Mon regard était plongé dans le feu et ses ondulations. Elle aussi avait arrangé un jour la position de traîtrise. Puis un soir, elle était dans cet uniforme de soldat. Pourtant Lana était une fille intelligente… Imaginez avec quelle facilité ils allaient laver le cerveau d’un crétin comme moi. Il fallait que je les évite.

“ Merci mec. Je vois ce que tu veux dire, tu as le même discours que quelqu’un que je connais. Ce qui me ramène à la vraie question indiscrète ! (Coup de coude) T’as une copine Ato’ ?! Elle est mignonne ? Sois pas timide allez, un gars badasse et mystérieux comme toi, ça ne doit pas avoir de problème avec les filles. “

Je tirais une photo de ma poche, une qui m’aidait à avancer quand je voulais tout plaquer par la fenêtre.

“ Je te présente Lana. (en lui tendant l’image) Crois-moi, vaut mieux que tu la rencontres sur papier qu’en vrai ah ah ! “

Photo:

Référence à son mauvais caractère. La vérité était que je l’avais invitée ce soir, mais qu’elle avait refusé sous peine d’être occupée, comme toujours ces temps-ci…

J’essayais de voir si le sujet allait un peu plus lui plaire cette fois. L’idée étant de détendre l’atmosphère pour passer un bon moment.

Mâchant mon bout de poisson, je l’avais écouté attentivement. Est-ce que le grade était le reflet de la puissance d’un shinobi ? Attends, attends mec !

“ C’est faux ce que tu dis. Tu sais, grâce à ta technique des clones, j’en ai profité pour regarder et me renseigner sur une grande partie des cours que j’avais ratés. Parmi la base des bases… Ils parlaient de rang et de grade. Sauf si j’ai mal compris, l’un et l’autre sont deux choses distinctes. “

J’avais levé un doigt comme un imbécile pour me donner sûrement plus de crédit….

“ Le rang d’un shinobi est l’évaluation de sa “puissance”, son grade correspond aux responsabilités que le village lui a confiées… Un truc comme ça. Pour le reste en revanche, je suis d’accord avec toi ah ah ! “

Une étrange sensation me laissait un certain malaise tandis qu’il s’exprimait, comme si j’avais l’impression de ressentir le sien. Ce mec si sûr de lui le matin de notre entraînement pouvait-il avoir des doutes sur ses propres capacités ? J’avais du mal à l’accepter. Qu’est-ce que devrait faire un tocard comme moi devant le constat de ses résultats ?...

Puis…

La question qui allait fâcher, aie, aie, aie.

“ Effectivement, un de mes proches.”

J’avais répondu à la suite de sa question, sans hésitation

“ Même si je n’en suis pas fier, c’est une réalité qui ne pourrait pas arrêter d’exister, même si je décidais de l’ignorer. “

Un sourire contraint. Merde, j’avais pété l’ambiance, heureusement que Lana allait alléger le sujet et je me jetais sur la perche comme un naufragé en pleine mer.

“ Moi beau gosse ? AH AH tu te fous de ma gueule, tu m’as bien vu ? Ah ah ah ! “

On n’arrêtait pas de me dire que j’avais une sale tronche, sans parler de ma tignasse de shiba (le chien) albinos, ou de ma peau à la colométrie anormale.

“ La première fois que Lana m’a vu, elle a crié : AU SECOURS, UN MONSTRE !! “

J’avais même imité sa voix et ses gestes en courant autour du feu avant d’exploser de rire.

“ Bon OK, elle n’avait que 8 ans pour sa défense ah ah. Mais elle se gêne toujours pas me dire que je ne paie pas de mine, que je suis con, mais pas mignon dans mon genre...“

Contradictoire tout ça.

“ Ah les femmes. Je l’ai relancé des milliers de fois, je pense, avant qu’elle me donne ma chance. Tu ne devrais pas ignorer ces choses-là Bro’, même si c’est beaucoup d’énergie, ça à aussi de bons côtés. Je suis certain que tu ne serais pas en galère pour plaire aux filles, arrête de dire des conneries ! “

Je croquais encore dans ma brochette, moi je l’avais déjà entamée depuis un moment le poisson.