Il est rare que je fasse ça et je vous invite grandement à ne pas vous habituez, je vais vous parler d’une histoire de mon passé. Non vraiment vous savez, celui qui est derrière son écran à écrire mes pensées, mes paroles, mes faits et gestes pour que vous puissiez lire mon histoire n’aime pas trop ça. Il faut comprendre aussi, quand je parle de ce qui s’est passé il y a plusieurs mois, années… Je gagne moins d’expérience et vraiment… Il faut avouer que c’est vraiment dommage. M’enfin, des fois c’est important, il faut bien connaître un peu de mon background pour être intéressé par qui je suis. Donc l’histoire qui va suivre forcément, il est important que vous la connaissiez. Ce n’est pas n’importe qui que je rencontre ce jour là, vous verrez bien de qui je parle très vite puisque de toute façon, son nom est dans le titre, il est tag en dessous la bannière et il va répondre après, mais quand même un peu de suspense… Non ? Bon d’accord, la rencontre avec le Mizukage actuel, à l’époque il était… Bref, je vais pas vous spoil de trop, allez, installez-vous et j’espère que mon histoire vous plaira...
Printemps 202 - Mizu no Kuni - Forêt dense, non loin de la Cascade Namida
Des arbres à perte de vue, la lumière du soleil coupé par toutes ses feuilles, le bruit des animaux se baladent, les oiseaux chantent. Tout semble paisible en ces lieux, aucun être humain, c’est la seule explication. Un calme plat quand tout à coup.
« Ka-yak, ka-yak. »
« Je sais Mire… Je sais. »
Mon meilleur ami me fait savoir que c’est bien trop calme pour être réel, il y a quelque chose qui cloche dans les alentours et cela ne m’étonne pas vraiment. D’après les informations trouvés que les kirijins m’ont partagé, c’est dans les alentours que devrait se trouver un camp très discret où se cache un assassin sans peurs ni remords. Bizarrement, ils sont toujours sans peurs et sans remords quand ils viennent de Kiri, à croire qu’ils attirent tous les plus gros tarés de la planète. Si je ne connaissais pas Ame no Kuni, j’en serais même certain. Décidément, tout est différent par rapport à Hayashi… Chez nous, bien sûr il y a des rebels, mais j’ai l’impression que la notion de respect envers la nature et entre nous est bien plus élevé. Les rares criminels se font rapidement tués par les plus sauvages d’entre nous et c’est réglé. De plus, il faut avouer qu’entre Hokazuka, on se serre les coudes à cause de notre triste destin passé.
Je ferme les yeux pour me concentrer un petit peu, rien de magique ou de chakratique, je décide juste d’écouter ce qu’il y a autour de moi, n’entendant absolument rien d’autre que les chants des oiseaux ainsi qu’au loin un bruit d’eau. Certainement la cascade, j’en suis même sûr puisque Mirefaru me signale qu’on n’est pas loin. Quand ils disent discret, ils ne rigolent vraiment, mais cela ne m’étonne pas. Si j’aime chasser dans ce pays, c’est avant tout parce que les criminels ne sont jamais sous-estimé ou surestimé, je sais toujours à peu près à quoi m’attendre. Ici, je sais que ce sera très difficile à trouver, mais que le combat sera relativement facile… Enfin, pas tant que ça non plus, je vais sans doute devoir y aller à fond.
« Installons nous ici quelques minutes, peut-être heures, va te trouver à manger et signale moi tout ce qui te semble digne d'intérêt. »
Le faucon s’en va à perte de vue pendant que je me pose contre un arbre le temps de me reposer un petit peu. Je ne me suis pas arrêté depuis un moment et je ne dis pas non à un petit repas. Après quelques minutes je m’allume un feu histoire de cuir la viande que j’ai chasser tout à l’heure pendant mes recherches. Pendant la cuisson je me demande ce que fait Mire, c’est alors que j’essaye de le contacter… Pas de réponse.
Je concentre mon chakra et après une série de mudra je récupère les capacités de vision du faucon et je regarde dans la direction où il était parti. Je le vois arriver avec un oiseau d’une taille assez conséquente. Je comprends mieux, il s’est battu contre un autre faucon un peu plus petit… Forcément, Mirefaru est très imposant pour son espèce et ce n'est pas un pèlerin, il n'est pas cannibale non plus. Il arrive rapidement et se pose à côté de moi pour manger ensemble.
On entame une discussion et il me fait savoir qu’il a vu quelqu’un part là-bas qui semble se diriger vers ici. Il n’a vu qu’une ombre, mais il était seul. Peu de chance que ce soit la personne que je recherche, mais il faut que je m’intéresse de plus près à ça. Je regarde intensément dans les bois et je concentre mon chakra pour essayer de ressentir un potentiel chakra. Si quelqu’un arrive, je le verrais ou le sentirais, en tout cas je reste sur mes gardes tout en finissant ma viande cuite.
« Mire. »
L’oiseau reprend son envol en laissant ce qui reste de sa prise par terre. Il s’enfonce dans les bois pour se poser sur une branche qu’il y a entre moi et la personne qui semble se diriger par-ici. Tout est en place pour ne pas être surpris, double vision du pèlerin, ainsi que la détection de chakra. Traitez moi de parano si vous voulez, mais c’est le Pays de l’Eau ici, il faut toujours se méfier.
Davantage inquiété par l’absence de bandits dans ce recoin isolé de l’île Kaiba, réputé pour abriter des criminels et mercenaires en tous genres, en particulier lors des événements du sommet international de Hi en 201… il était armé en conséquence et prêt à faire face à toute sorte de menace lors de sa traversée de la forêt en s’orientant le long du courant de la rivière, sur la berge, les sens aux aguets. Il s’était renseigné à l’avance sur le trajet à entreprendre, dans une auberge non loin d’ici, on lui avait confirmé que la piraterie n’était plus vraiment de mise dans la région mais qu’il serait plus prudent de ne pas s’y risquer. Braconniers, pirates, mercenaires, criminels, déserteurs…
La liste était longue. Mais les rumeurs sont nombreuses et contradictoires, la meilleure façon d’être sûr est de se rendre sur place. Il avait fait le choix de faire cavalier seul pour des questions de discrétion, surtout qu’il s’agissait pour lui de collecter des données sur un éventuel passage de son criminel de frère ayant fui la justice de Kaminari pour se réfugier dans les terres de non-droit de l’Archipel. Peut-être comptait-il sur des reliquats d’organisations criminelles pour l’accueillir dans leurs rangs.
Une main sur la tsuba de son arme, fermement dragonnée à sa ceinture, il lorgne de sa visière métallique les contours des arbres en s’attendant à chaque instant qu’une créature bestiale en jaillisse pour le surprendre. Conscient que la beauté des lieux ne doit en rien lui faire omettre la possibilité que l’endroit soit encore utilisé comme une planque de roublards profitant de l’isolement de l’endroit pour échapper aux autorités, il tourne son attention tantôt à gauche tantôt à droite, prêt à accueillir la moindre éventualité du tranchant de sa lame. Tentant de ne pas se laisser distraire par la mélodie roucoulant dans une harmonie naturelle avec le ruissellement de l’alizée sur les feuillages vivifiés par les rayons du printemps, il arpente le cours d’eau jusqu’à entendre l’écoulement rapide et brutale s’intensifier.
Un bruit l’extirpe brutalement de sa concentration, alors qu’il remarque une discordance sonore, une fausse note au milieu de la forêt. Il regard dans la direction des sons qu’il a entendu, en les identifiant comme des cris, des battements d’ailes qu’il assimile logiquement à ceux d’un volatile. Un, ou plusieurs. Le bruit s’éloigne, jusqu’à s’évanouir complètement - peut-être a-t-il été entendu, tandis qu’il tente de s’approcher pour comprendre ce qu’il s’est passé, n’observant rien d’anormal si ce n’est le cycle naturel de Mère nature. Il se penche vers le sol pour y cueillir une plume laissée-là des suites de l’affrontement qui visiblement eu lieu entre un oiseau et sa proie, ou l’inverse? Il reprend le chemin.
Suivant le courant jusqu’à l’extrémité du plateau, il arrive à la Cascade Namida. Usant d’une détection de chakra des alentours, il ressent plusieurs présences en contrebas de la cascade, dont l’une se déplace dans les airs jusqu’à se mettre en lui et l’autre présence de chakra. Ennemi ou allié? Il avait besoin de savoir s’il voulait inspecter les environs, en misant sur la possibilité qu’il soit accompagné d’autres camarades dissimulant leur chakra… Un scénario envisageable.
Dans le doute, le Nobuatsu plonge sa main dans sa sacoche pour y chercher quelque chose. Après quelques fouilles dans le méli-mélo métallique de shurikens et kunaïs, il parvient à mettre le doigt sur un morceau de viande séchée qu’il gardait en provision pour le voyage. Lâchant la main de son arme, il se saisit de la friandise pour la tendre en direction du faucon qui vient de se déposer et dont le plumage correspond à la plume qu’il a tout juste ramassé. Le rapace l’observe depuis tout à l’heure avec une certaine curiosité. Comment réagirait-il?
Ami ou ennemi ? Je reste sur mes gardes à partir du moment où je ressens le chakra de la personne étant maintenant relativement proche de Mirefaru. Je n’ai pas de temps à perdre, d’ici, j’aurais la possibilité de tout voir avec la vu du faucon que je m’empresse d’activer pour observer qui est cette personne. Une personne prête au combat, sans aucun doute puisqu’il a son arme à la main. Soit c’est un bandit et il est de ceux que je recherches, soit c’est un shinobi de Kiri ? Non, pas de bandeau. Qui est-il et pourquoi est-il ici ? Je ne saurais dire si je dois commencer le contact, prendre la parole ou démarrer le combat. En ces lieux, il faut toujours être prêt à se défendre.
Pourtant, quelque chose attire mon attention directement. Je le vois fouiller dans sa sacoche et directement je me tiens prêt à bondir pour défendre mon faucon. Sa main sort, un bout de viande séchée. Intéressant, aux premiers abords il préfère amadouer l’oiseau qu’il voit. Pourquoi ? Il peut y avoir plusieurs possibilitées pour ça. Soit c’est un ami de la nature et il veut que le beau et très gros faucon pèlerin s’approche, soit il se doute de quelque chose car il aurait senti nos chakras, soit il veut le chasser.
Je ne sais pas vraiment si je dois briser le silence, si je dois faire comprendre qu’effectivement le soldat fait face à deux êtres intelligents ou si, sans perdre de temps, je fusionne avec mon animal totem et j’engage le combat… Non, pourquoi je ferais ça, après tout je suis le premier sauvage à me balader en forêt par plus plaisir. Je viens d’Hayashi, chez nous on n’agit pas comme ça. Je vais rester l’homme que je suis et si par malheur c’est un ennemi, nous lui laisserons aucune chance.
« Mire ! »
Je parle assez fort pour que la personne m'entende bien, j’ai commencé à avancer doucement. L’oiseau majestueux prend son envol pour venir vers moi, étant de plus en plus à porté de vu normal d’un être humain. Je m’arrête quand je suis certain qu’il peut me voir de ses yeux pendant qu’au même moment mon meilleur ami se pose sur mon épaule.
« Bonjour, je suis Shô, d’Hayashi no Kuni. Belle tentative pour amadouer mon ami, tu voulais le voir de plus près ou tu as sentie son chakra ? »
Je parle calmement, sans montrer aucune émotions, je suis juste curieux de savoir pourquoi il a agit comme ça. En tout cas, je peux voir ses armes et je suis maintenant totalement certain que cette personne est puissante et prête à en découdre. Je préfère croire qu’une personne qui est juste un bandit recherché stupide ne remarque même pas le faucon. Je reste malgré tout prêt à me battre contre la personne s’il commence à se montrer trop menaçant.
Un cri transcende soudainement la paisible atmosphère de la végétation luxuriante, la voix d’un homme résonant non loin d’ici et qui vient exactement de la direction où Saji a ressenti une source de chakra. Il semblerait qu’effectivement il s’agisse du maître du faucon qui fixait le Kaminarijin du regard avec curiosité, mais sans avoir le loisir de goûter à la collation qu’il a extrait de sa poche. C’est d’un simple battement d’ailes que le compagnon ailé s’en va rejoindre le chasseur qui s’est installé dans un campement à l’abri des regards… Un fugitif? Un criminel? Un chasseur? L’individu ne correspond au premier regard à aucun de ces qualificatifs, alors pourquoi venir dans cet endroit si isolé du monde pour s’installer, si ce n’est pour une raison aussi courante dans les terres de l’Eau, où si la criminalité s’est vu quasiment éradiquée suite à la Purge, il est possible que des groupuscules demeurent ici et là, échappant encore au radar des autorités.
Son dextre glisse alors de la gaine de son arme légendaire à sa ceinture pour reposer sur ses flancs - mais toujours à proximité s’il se rend compte que la personne s’avère dangereuse, il s’approche d’un pas normal en montrant qu’il ne cherche aucunement à démarrer la moindre hostilité, mais qu’il est simplement à la recherche d’information. En arrivant à la hauteur de l’homme au faucon, il s’aperçoit qu’il est question d’un gaillard bien bâti et au faciès qui ne ressemble guère à ceux des Mizujins. Un étranger comme lui? Le regard du bretteur voilé par sa visière de métal se dépose sur les équipements portés par son interlocuteur ayant pris l’initiative d’engager la conversation, des paroles qui ne sont renvoyés que par le silence, et le bruissement des feuilles au gré du vent.
“...”
Rapprochant ses mains de sa ceinture, du côté opposé au fourreau de son arme, il dégaine un crayon ainsi qu’un carnet de sa sacoche, afin d’y inscrire quelques phrases pour tenter de communiquer avec ce nouveau visage qui avait vraisemblablement l’intention de discuter… Griffonnant un message sur une page, il tourne le calepin vers l’Hayashijin répondant au nom de Shô.
Saji a écrit:
Enchanté, je suis Nobuatsu Saji. De Kaminari no Kuni.
Puis de nouveau, il ré-utilise le support pour écrire la suite de son message, tourne la page et en quelques secondes, élabore quelques phrases. Son interlocuteur voulait savoir s’il l’avait repéré grâce au chakra.. une question anodine qui pouvait être une façon pour lui de s’assurer si Saji était un ninja ou non. Quoiqu’une simple détection de chakra de sa part suffirait à briser la glace, les civils ne dégageant presque pas de chakra.
Saji a écrit:
Je ne voulais pas lui faire peur, j’aime beaucoup les animaux. Et c’est un très beau faucon que vous avez.
Sortant la plume que l’animal avait fait tomber dans sa rixe avec l’autre oiseau, il le tend en direction du fauconnier, sans savoir exactement pour quelle raison. Le muet n’était pas très doué pour les interactions sociales à vrai dire. Peut-être même qu’il le prendrait pour une sorte de collectionneur d’animaux à parler avec autant d’intérêt de son faucon.
L’individu qui me fait face à plusieurs mètres est entièrement recouvert de la tête aux pieds sans exceptions, ayant même une visière, ainsi que armé d’au moins un sabre qui ne semble pas ordinaire. Non pas que j’y connaisse grand chose, mais des soit disant sabreur j’en ai rencontré à force de combattre des brigands et leurs épées sont loin d’être aussi… comment dire ? Elles ne dégagent pas la même aura. Bien sûr, c’est purement instinctif et je peux carrément me tromper, mais disons que c’est toute la dégaine qui me laisse penser qu’il n’est pas une personne comme les autres. En tout cas, il ne ressemble en rien aux personnes que je cherche.
Bien sûr, je ne baisse pas ma garde pour autant, Mire s’étant de nouveau envolé plus haut dans le ciel pour surveiller tout ce qu’il se passe autour de nous. Faisant de grands cercles, regardant les moindres recoins, étant prêt à me donner l’information de la moindre suspicion. Ami, ennemi ? L’avenir me le dira rapidement.
C’est là que j’aperçois la personne sortir un carnet de note et commencer à écrire. Hum, intéressant, un muet ? Il semblerait et mes doutes sont réalistes quand je vois ce qu’il y a d’écrit. Ainsi il vient d’ici et se nomme Saji, intéressant. Je me demande bien ce qu’il vient faire ici, ce n’est pas fréquent que d’autres personnes que des criminels fréquentent ces lieux, pourtant il n’est pas hostile.
La suite me donnerait presque envie de lui taper dans le dos et lui dire que je le comprends, mais c’est un étranger et je ne suis pas à Hayashi, je me permettrais pas. Je vois la plume de mon meilleur ami dans la main de ma nouvelle rencontre et un sourire en coin apparait sur mon visage.
« Elles sont belles n’est-ce pas ? Tu ne verras jamais de faucon pèlerin aussi grand, rapide et intelligent que Mirefaru. Nous nous connaissons depuis maintenant des années, il est sans aucun doute le meilleur compagnon et ami qu’on puisse imaginer. »
À la suite de ces mots, le faucon pousse un cri, répondant à sa manière à mes propos. Comme toujours, il ne peut pas s’empêcher de faire le beau quand je parle de lui. Bref, je ne suis pas là pour parler de Mirefaru toute la journée quand même.
« Es-tu là pour les mêmes raisons que moi ? Je suis chasseur de prime et je sais qu’un groupe pas mal recherché traîne dans les environs, ça te dit quelque chose ? »
Je suis très direct, comme toujours, de cette façon je surprends toujours les personnes avec qui je discute et la plupart du temps ça dévoile rapidement les intentions de ces dernières. Je verrais tout de suite s’il se sent menacé ou non, qu’il soit muet et entièrement recouvert ne changera rien. Je suis prêt à l’attaque sans même le montrer et la bête volante est également prête à piquer.
Dépourvu du don de la voix, il n’était jamais très pratique pour le muet de communiquer avec ses interlocuteurs, mais il était habitué depuis l’enfance à échanger à l’écrit par l’intermédiaire d’un calepin qui l’accompagnait toujours. Cela ne semblait pas déranger le fauconnier qui semblait plutôt compréhensif face au handicap et sourit lorsque Saji remarquait la beau plumage de son animal de compagnie. Il y avait une certaine passion qui l’animait et une relation inextricable qui les liait et que le Nobuatsu ne pouvait s’expliquer, il suffisait de voir comment l’oiseau réagissait au commentaire de son maître pour se rendre compte qu’il comprenait ce que Shô venait de dire.
Mirefaru et Shô exploraient les bois de Mizu dans l’optique de débusquer une groupe de bandits errant dans la région. Il est vrai que plus on s’éloigne de la civilisation, plus il est dangereux de naviguer dans l’Archipel grouillant de planques comme celui derrière la Cascade Namida. Il en avait d’ailleurs rencontré quelques uns lors de son périple pour retrouver son frère, mais à aucun moment ne lui ont-ils vraiment posé problème grâce à sa maîtrise du kenjutsu, il n’avait pas peur de s’aventurer seul dans les contrées les plus sauvages de Mizu, aussi malfamées fussent-elles.
Saji a écrit:
Un groupe je ne sais pas, c’est probable. J’ai détecté une signature de chakra plus loin, il est probablement accompagné. Faut-il les ramener morts ou vifs?
Il était plutôt rare de trouver des individus solitaires si loin des villages, il partait donc du principe qu’il pouvait s’agir d’un groupe de voyageurs, des chasseurs, qui sait? Le hasard a voulu qu’il s’intéresse plutôt à ceux qui se trouvaient à la Cascade Namida plutôt que ceux qui étaient apparemment campés à l’intérieur de la forêt, que ce soit pour une raison ou pour une autre. Il rangea alors son calepin puis leur indiqua de l’index la direction vers laquelle il avait repéré la présence inconnue qu’il avait passé avant d’arriver ici.
D’un pas prudent, ils s’enfonçait davantage dans la végétation luxuriante, les sens aux aguets. Le Nobuatsu n’avait aucun besoin d’avoir recours à sa sensorialité puisqu’il avait à ses côtés le compagnon animal de Shô dont la vue est certainement très aiguisée. Il hocha de la tête en sa direction et quand ils s’approchaient du groupe en question, se séparèrent afin de les encercler et profiter de l’effet de surprise.
Tirant lentement la lame de son fourreau, le shinobi masqué attendait le signal du fauconnier et de son animal pour lancer l’assaut, après s’être positionné à un angle depuis lequel il pourrait les attaquer depuis les flancs. Il se recouvrit d’un camouflage visuel de manière à être mieux dissimulé au milieu de la broussaille environnante.
Le guerrier qui me fait face, au loin, semble aussi destiné que moi d’aller à ce combat. Pourquoi est-il ici ? Il ne me fait rien savoir sur ce sujet et semble plutôt prêt à m’apporter son soutien. En tout cas, il est intéressant de savoir que cette personne est doué de capacités sensorielles puisqu’il me signale avoir senti du chakra que j’ai également ressenti plus tôt. C’est toujours une bonne information à prendre sur n’importe qui, après tout, cet homme armé jusqu’aux dents est encore un inconnu, un étranger et connaître le plus de détails possible sur lui est important. J’ai toujours eu un grand sens de l’observation et je l’applique quasiment à chaque instant de ma vie, je vous avoue que c’est vraiment utile dans beaucoup de cas.
La fin de son écrit me fait doucement sourire, je vois que le sabreur est aussi déterminé et impitoyable que moi. Mort ou vif n’est pas une question anodine et c’est rarement une personne n’étant pas prête à tuer qui le demande. J’avoue que ça m’arrange, cela m’aurait bien embêté d’apprendre qu’il pourrait potentiellement m’arrêter si je décide d’achever mes cibles. En tout cas, je peux sentir qu’il est sans doute un allié de choix dans cette quête. Non pas que j’avais peur de mon échec dans cette traque, mais si je peux éviter de devoir tout donner, c’est toujours mieux. Il va falloir que je fasse attention également à ne pas utiliser ma technique fétiche en sa présence, parce qu’autant j’aime en connaître un maximum sur les gens, autant moins ils en savent sur moi, mieux je me porte.
« Peu importe, la récompense est la même qu’ils soient vivant ou non. C’est ce que j’aime avec Kiri, ils s’emmerdent pas à vouloir les primés en vie. »
Il indique avec son index vers la cascade que mes cibles sont potentiellement à cet endroit et je ne peux qu’être d’accord avec lui. Déjà parce que d’après mes informations, c’est par là-bas qu’ils se cachent et qu’en plus mon instinct de chasseur me crie d’y aller depuis au moins une heure.
Quand nous sommes séparé, je vois que Mirefaru est déjà en train de tourner, haut dans le ciel, autour du groupe. Il est prêt, quant à mon nouvel allié du jour, sans une ni deux je le vois disparaître, se fondre dans le décor. Intéressant comme technique dis donc, je ne suis pas au bout de mes surprises avec lui. Je demande par télépathie à mon faucon s’il le voit et il me signale que oui, difficilement, mais oui ses yeux lui permettent ça. N’ayant pas cette capacité, je me tiens prêt à bondir à tout moment sur mes cibles.
Sans même avoir besoin de crier quoi que ce soit, je donne le top départ à mes coéquipiers par télépathie et fonce comme un animal sur ma proie. Je passe pour un sauvage aux yeux de tous et c’est tout à fait l’effet voulu. Effet de surprise + soif de sang fait toujours bon ménage, souvent les bandits paniquent. Sauf que ceux-là ne sont pas les plus empotés et savent se défendre. Ca ne m’empêche pas d’arriver si vite sur le premier qu’il n’a pas le temps de réagir et se prend une retournée acrobatique dans le menton qui le met ko au premier tour. Mirefaru lui, pique à toute vitesse sur l’un des leurs pour venir lui mettre des coups de serres et de bec, au moins le bandit sera occupé un petit moment.
“Peu importe qu’ils soient vivants ou non”, cela ressemble bien au village à l’origine de la Purge de la fin du deuxième siècle. Les criminels de ce pays doivent être éliminés ou capturés, cela ne fait aucune différence tant que la racaille cessait de faire régner le chaos. Le Nobuatsu avait encore des réticences à enlever une vie, lui qui n’avait encore jamais connu la réalité du terrain jusqu’à ce qu’il mette les pieds sur les terres de l’Eau où il découvrit le goût du combat et une culture de la piraterie.
Une violence telle qu’il n’en avait jamais été témoin sur les terres de la Foudre où tout semblait paisible en comparaison. Il se souvenait avoir affaire à des bandits lorsqu’il travaillait encore pour la milice de son village, mais son périple à Mizu l’aura permis d’en apprendre davantage sur lui-même et remettre en question certaines idées fixes qu’il pouvait avoir.
Déjà qu rencontrer un chasseur dans une zone réputée pour avoir abrité des criminels est plutôt incongru, il s’avère en fin de compte que sa proie ne soit pas animale, mais humaine. Le fauconnier accepta de suivre la piste donnée par le Sabreur muet et de se diriger promptement vers la source de chakra qu’il a identifié comme étant possiblement la cible qu’il cherchait.
L’écoulement de la cascade masque quelque peu les mouvements des deux hommes tandis qu’ils s’approchent le plus silencieusement du campement. Usant d’une technique de sensorialité, le Nobuatsu se fond visuellement dans le décor afin de se placer dans un angle approprié pour tenter une attaque surprise synchronisée depuis plusieurs directions afin de submerger l’ennemi. Il se trouve qu’il n’est pas seul, mais accompagné d’autres bandits qui sont visiblement en train de compter leur butin ou d’affiler leurs armes, qu’importe, c’était le bon moment de frapper.
Le faucon ne pousse aucun cri, il semblerait que le maître et son animal aient une façon de communiquer entre eux, un lien si fort qu’ils n’ont même pas besoin de parler? Ils passent à l’assaut et attirent immédiatement l’attention du groupe de bandits, certains se levèrent, d’autres avaient déjà leur arme dans la main et poussaient des cris de guerre. Néanmoins, ils restaient des malfrats qui ne représentaient pas de grand danger pour des combattants aussi rôdés que Sho et le Nobuatsu.
Ce dernier se rapprocha d’un bandit qui s’apprêtait à tirer une flèche dans la direction du faucon, qui harcelait de son bec l’un de ses compagnons. D’un coup du pommeau, l’épéiste assomma le tireur embusqué et se tourna vers un autre bandit, plus patibulaire et costaud qui venait de constater l’apparition soudaine de l’homme en combinaison noire. Le trapu chargea dans sa direction afin de le faire tomber au sol.
Le voyant s’approcher à vive allure, Saji tira un étui d’une de ses poches accrochées à son torse et déversa une nuée de makibishis entre lui et son assaillant dont les pieds s’enfoncèrent inévitablement sur certains des objets tranchants. Le lourdaud n’avait pas l’agilité nécessaires pour les éviter et put à peine tenir debout quand il tentait d’asséner un coup de poing au spadassin masqué.
D’un mouvement de l’épaule, ce dernier esquiva l’attaque maladroite du colosse aux pieds d’argile et colla un parchemin explosif au niveau de l’abdomen au passage, relâchant une puissante détonation qui emporta le voyou à plusieurs mètres d’ici et s’écrasant inconscient sur l’une des tentes installés à cet endroit.
Spoiler:
LA VUE CONTRE L'ESPRIT | FB - PRINTEMPS 202 feat SAJI