Scheming in the darkness can not be called real subterfuge. True strength is being able to mislead the eye under the light of day. Fact and fiction are opposite sides of the same sheet of paper. Who can see beneath the surface and glimpse my true nature ?
L'antre de la démence s'était nimbée de ses apparats les plus rutilants, afin de donner vie au folklore des temps anciens l'espace éphémère de quelques instants. Iwajuku était un théâtre aux milles et unes merveilles, oscillant entre douce rêverie et horrible cauchemar digne de la nuit des temps.
Dans les méandres abscons des ruelles monochromes rongées par le vice et l'effroi, la soirée s'annonçait plus ésotérique que les arcanes interdites des sombres nécromants. En effet, l'effervescence d'un événement futur, mais lointain, menaçait de prendre racine et d'étendre ses ailes mortifères dans les entrailles de la roche. Le fameux Hyakki yakō, plus communément appelé La parade nocturne des 100 démons, allait avoir lieu au nez et à la barbe des incrédules habitants du village caché. Une de ces si nombreuses et insondables croyances du folklore yuukanite. Selon cette tradition, chaque année, les yōkai prennent d'assaut les rues durant les nuits d'été. Tous ceux qui croisent cette procession meurent à moins d'être protégé par un sutra oublié dans les abysses inextricables du temps et de l'espace.
Fort heureusement, l’automne était à son apogée, laissant les soubresauts de moult journées passer avant que la nuit éternelle ne répande son ignoble règne.
Le vieux sage du canyon avait prédit que la bouche des enfers s'ouvrirait et engloutirait tout. Malheureusement, cette sinistre prophétie concernait le lieu le plus iconique du pays tellurique, mais aussi le plus malicieux. Iwajuku était sombre et emplit de terreurs. La première d’entre elles s’avérait une bien singulière croyance qui était perdue depuis les illustres millénaires d’antan.
Le Parangon était enfin de retour dans les murs rocheux et marmoréen, afin de protéger la veuve et l’orphelin de tous les périls. Après un voyage mouvementé et totalement épique à Valicca, où pléthores de péripéties plus rocambolesques les unes que les autres avaient fait rage, le médecin pouvait enfin reprendre du service et faire s’abattre le scalpel de la justice sur tous les manants osant mettre en péril la cité tellurique.
La première action fut bien évidemment de se rendre au cœur du quartier le plus démoniaque afin d'enquêter sur la mystérieuse rumeur d’une secte maléfique prônant de bien étranges convictions.
Nul autre endroit que la plus réputée auberge des environs pour mener l'enquête, à savoir le coupe-gorge où les plus gredins se réunissaient afin de festoyer dans la bonne humeur et la liesse la plus totale. C’est en chemin vers ce lieu de perdition que le fier Borukan fit une rencontre des plus étonnantes. En effet, un homme au teint cadavérique se tenait devant l’entrée du repère en question, pour une raison que surement lui-même était le seul à connaître. Étrangement, ce dernier semblait complètement obnubilé par ses pensées, comme s’il était dans un autre monde. C’est le plus simplement du monde que le médecin lui adressa la parole, afin de savoir quel était ce songe qui happait dans les ténèbres le jeune inconscient, ou plutôt le faire bouger pour libérer l’accès vers le tombeau éternel.
« Ce lieu semble vous laisser perplexe, mon cher. » -dit-il, prenant une ample bouffée de sa cigarette crépitante et embrasée-
Il ne fallait pas être sorti de l'Académie Hashira pour comprendre que ce garnement n'était pas un habitué de ce genre de lieu où régnait l'alcool et les geisha de luxe pour les non-initiés aux arts des ombres. Cependant, il s'agissait du meilleur endroit où trouver des informations intéressantes sur le monde obscur. Mais que venait faire ce goguenard dans ce genre de site ? Mystère...
Le Hyûga, à contrecœur, était déjà sur cette mission que lui avaient confiée ses « frères » de l’autre race. Dit comme ça, cela pouvait paraître bizarre vu de l’extérieur, mais pas pour lui. Il connaissait la probité morale des « siens ». Il savait quelles étaient leurs valeurs. Il savait quels étaient leur buts et pourquoi ils lui avaient demandé cette enquête. Une enquête qu’il n’exécutait pas de gaieté de cœur, surtout au sein des murs d’Iwa. Bientôt, lorsqu’il en aura terminé ici, il sera obligé d’élargir son cercle d’action à Tsuchi no Kuni puis plus largement au monde –rien que cela. On lui avait bien annoncé qu’il était le seul soutien humain. Peut-être que d’autres les appuieraient, le rejoindrait, mais pour l’heure, il avait été le seul à ne pas être rebuté de prime abord par l’aspect et les rumeurs négatives qui étaient colportées sur ces rongeurs…
Tsuyoshi avait sillonné plusieurs bars depuis le début de son enquête. Quels endroits préférables à ceux-ci pour glaner des informations sur le sujet qui l’intéressait ? Pour lui, il n’y avait pas de doute, ces temps-ci, il devrait se faire malheureusement buveur et de bonne compagnie afin d’avoir un maximum d’informations. Son statut de noble oblige, il lui serait interdit de faire trop de vagues ou de finir ivre mort, néanmoins, il devait se salir les mains pour arriver à ses fins. A ce type de lieux qu’il visitait, s’y ajoutait également les archives du bureau des Jonins, archives concernant évidemment la population iwajine, celle-militaire s’entend. Pour finir, il fréquenterait les hauts plateaux, mais sans y croire forcément. Il était peu fréquent que ce qu’il recherchait soit exhibé au grand jour de la sorte.
Il s’était donc retrouvé par la force des choses, devant une auberge mal famée. Encore heureux qu’il eut été célibataire, car se retrouver en cette heure de crime à cet endroit témoignait forcément de penchants que la société jugerait peu moraux surtout pour un homme tel que lui. Mais la mission avant tout ! Alors qu’il hésitait à passer le pas de la porte, il fut interrompu par une voix qu’il ne connaissait pas. Il fut certes étonné, et sursauta légèrement, preuve qu’il n’était pas totalement en phase avec ce qu’il faisait. S’étant retourné, il s’en voulait quelque peu, en tant que Hyûga de s’être fait surprendre ainsi. Cela dit, rapidement, il se dit pour se redonner de la confiance, que le personnage qui l’avait surpris forcément n’était pas plus net que lui. Autrement comment expliquer sa présence en ces lieux ?
Sourcils froncés, le Hyûga s’attendait à tout le monde sauf à se retrouver nez à nez avec ce personnage très connu de la vie politique iwajine : Borukan Muramasa. Le Hyûga demeura un moment silencieux. Dans sa tête ses idées se remettaient en place tandis qu’il continuait de considérer l’homme qu’il avait en face de lui. Borukan Muramasa, ex membre du Triumvirat d’Iwa, Directeur de l’Académie Hashira –le Hyûga n’était pas au courant de sa démission. Un personnage important de la cité donc, un ponte.
_ Muramasa Sama… J’ai bien envie de vous retourner la question… Dit Tsuyoshi le visage désormais inexpressif. Il recommençait à reprendre le dessus sur l’étonnement initial et le désagrément de se faire « chopper » en ces lieux.
*Un homme de votre trempe…* Pensa le Hyûga.
_ Vous venez pour décompresser ? avait demandé Tsuyoshi et faisant clairement référence à l’auberge. Après tout, ils étaient tous les deux à côté de celle-ci.
*J’espère pas avec une mineure de l’Académie…* Pensa immédiatement le Hyûga. Les dirigeants souvent ont des penchants assez particuliers. Ils ont des petits plaisirs qu’eux seuls apprécient, de gros petits péchés mignons dirons-nous.
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Il était très étrange de croiser un membre des pupilles pales dans ce genre de quartier malfamé, mais plus rien ne pouvait surprendre le médecin qui avait été témoin des fables les plus vespérales que la nuit des temps ait à offrir. Néanmoins, il pouvait voir que le plus étonné s'avérait le jeune homme au regard terne et morne, bien que plus pétillant que ceux de ses confrères. Nul doute, ce goguenard personnage savait manier le sarcasme avec une goguenarderie n'ayant rien à envier au plus faquin renard. Laissant échapper un petit rire à la remarque cinglante du Hyûga, le Borukan acquiesçait avec une innocence aussi pure et cristalline que le ciel étoilé des été de naguère.
« Décompresser ? » -fixant son compatriote de la roche- « J'aimerais bien, surtout après ce désagréable séjour dans ce canyon maudit, mais malheureusement la raison qui m'amène en ce lieu est plus proche de l'inquisition que de la simple distraction. »
Comme le disait si bien l'un des plus célèbres proverbes du vieux sage de la montagne, ce genre d'endroit était comme une boite de chocolat, on ne savait jamais sur quoi on allait tomber, ou en l’occurrence sur qui... Tandis que le malaise s'installait dans un échange de regards dubitatifs entre les deux vaillants Shinobi de la roche, la veuve et l'orphelin étaient en péril et il fallait aller à l'essentiel.
Soudain, un freluquet assez louche sortait de l'antre du vice, accostant avec un zèle aiguisé et une conviction sans faille les deux intrépides aventuriers.
« Biiienvenuuue chers clients !, je suis Momotaro, Hajimemashite ! » -se présentant avec une élégance démoniaque et sordide- « Le Kazabu Nita vous permettra de vous vider la tête et d'oublier tous vos problèmes ! Je vous prie d'entrer ! » -invitant les fiers défenseurs des valeurs morales du pays de la terre à découvrir le repère du stupre et de la luxure-
Le médecin était encore plus perplexe, remarquant ce sourire à la con et insupportable sur le faciès du manant qui appartenait surement aux forces maléfiques. Néanmoins, il ne fallait jamais juger sur l'apparence et accorder le bénéfice du doute envers et contre tout. En effet, la plus belle Kunoichi pouvait sous son apparence innocence s'avérer succube des enfers et le plus laid et joufflu Genin en combinaison orange fluorescent un fin prodige des arcanes des ombres. Cependant, une chose était sûre et certaine, ce Momotaro avait tout d'un détraqué notoire, voire d'un vil et sordide nécromant. Un personnage louche et au sourire carnassier ? Il n'y avait aucune raison de ne pas lui faire confiance. C'est pourquoi le taciturne parangon accepta la proposition du freluquet rieur, mais pris tout de même l'initiative de se renseigner un minimum sur l'endroit.
« Intéressant... » -semblant songeur- « Dites-moi, Momotaro...-kun ? Malgré votre tête absolument disgracieuse et cauchemardesque, vous ne seriez pas un arnaqueur aux noirs desseins voulant nous plumer ? » -dit-il, voulant s'assurer des intentions du bougre-
« Que nenni, messire ! Vous êtes drôle ! » -se mettant à rire de manière plutôt horripilante et louche- « Le Kazabu Nita est le meilleur endroit du coin, quatre étoiles au fameux "Guide Rochien" depuis plus de dix ans ! Avant même que Rokkusu ne devienne Iwa, c'est vous dire ! » -connaissant par cœur son discours de commerçant chevronné-
En effet, qui ne connaissait pas le plus célèbre et obscur trésor du pays de la terre, la tristement célèbre et virevoltante auberge de geisha de luxe, si huppée que sa réputation avait fait rage à travers le milieu de l'ombre des nuits yuukanites. Néanmoins, les non-initiés à ce genre d'endroit n'y voyaient qu'une simple enseigne aux prix si exorbitants que le désarroi les hantait.
« Excellent ! » -affichant une face inexpressive- « Votre meilleure table pour mon ami et moi ! » -conviant le Hyûga à l'accompagner à la découverte de ce lieu si sibyllin que la folie faisait rage-« Enfin, qu'en dites-vous ? » -demandant tout de même à l’intéressé si cela lui convenait-
La Kazabu Nita était sombre et sûrement emplie de terreurs... Mais ça, il fallait déjà y entrer pour le découvrir...
Tsuyoshi était assez troublé de se retrouver face à l’ex directeur de l’Académie Hashira en ces lieux. Ce dernier, malgré quelques regards par moments gênés, semblait un poil plus à l’aise que le Hyûga quant à sa présence en ces lieux. Alors que Tsuyoshi lui demandait indirectement une explication sur sa présence devant cet établissement mal famé, Muramasa botta en touche. Il affirma être là pour des raisons autres que la simple distraction. Il utilisa un mot assez particulier pour justifier sa présence en parlant d’inquisition. Evidemment, le Hyûga ne compris pas sur le coup. Il ne put s’empêcher cependant de mettre en corrélation les propos du Borukan avec sa propre mission. Lui aussi, en quelques sortes, était en mission d’inquisition si l’on peut le dire ainsi. Alors qu’il s’apprêtait à lui poser des questions, un personnage lugubre fit son apparition.
Tsuyoshi porta son regard sur le nouveau venu, sans montrer un quelconque signe de surprise quoiqu’on aurait pu aisément se demander comment ce bonhomme avait pu savoir qu’un duo se trouvait aux portes de son établissement. Avait-il l’ouïe fine ? Ou ressentait-il de façon particulière la présence d’être vivants ? Tsuyoshi détailla du regard, de haut en bas, le nouveau venu. Il avait une de ces tronches… Il était certain qu’il ferait peur à n’importe quel gaillard tant son faciès semblait être venu d’outre-tombe. Quant à son sourire… On ne pouvait faire plus carnassier. Difficile dès lors de ne pas tomber dans le délit de faciès avec pareil individu.
Un coup d’œil vers Muramasa et Tsuyoshi observa son attitude face à l’invitation qui était servie au duo. Le Hyûga ne dit mot, laissant son compagnon d’un soir gérer la situation. Aussi inattendu que cela puisse paraître, Muramasa demanda sans détours au bonhomme s’il n’était pas un arnaqueur. Cette question eut le don d’arracher un mouvement involontaire de la tête de Tsuyoshi vers l’arrière. Mais il s’abstint bien vite de tout nouveau mouvement qui trahirait ses pensées. Le dénommé Momotaro répondit avec un rire plus que louche et à la fois terrifiant. Il vanta rapidement la réputation de son établissement. Un endroit fréquenté par une clientèle particulière tant les prix pratiqués étaient prohibitifs. Jamais Tsuyoshi n’avait pensé à poser les pieds ici malgré tous les mauvais penchants de la terre qui étaient les siens.
Muramasa accepta donc d’entrer dans l’établissement en demandant la meilleure table. Encore sur ses gardes quoique sachant parfaitement ce qu’il avait à faire, le Hyûga emboita le pas de l’ex Directeur, dans ce monde qui assurément serait plein de surprises.
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Le Hyûga ne semblait pas contre le fait de découvrir les merveilles que le Kazabu Nita avait à offrir, acceptant volontiers de visiter l'antre qui était nimbée d'un épais mystère des plus brumeux. Momotaro était un guide pour le moins atypique, pour ne pas dire suspect. Néanmoins, il semblait connaitre les rouages de la bienséance et du service de haute qualité. Pénétrant dans le sanctuaire sibyllin, quelle ne fut pas la surprise de découvrir une atmosphère tamisée qui donnait encore plus de fantasmagorie au décor richement agencé. Il était étrange que ce genre d'endroit puisse exister dans le tristement célèbre quartier d'Iwajuku, réputé pour son insalubrité défiant la logique. Des clients richement vêtus étaient assis à des tables à l’opulence digne de l'outrage, où les spiritueux les plus rares étaient lampés avec une gourmandise démesurée et une goguenarderie effrayante. Des gourgandines en petites tenues accompagnaient les visiteurs, se pavanant de manière lubrique et les encourageant avec une malice sans borne à consommer afin qu'ils dépensent leur ryôs sans compter. Apparemment, la taverne utilisait des stratagèmes obscurs avec expertise, lui permettant d'atteindre un succès indéniable.
« Omoshiroi ! » -dit-il, examinant avec un air satisfait la décoration- « Je constate que le Kazabu Nita n'a rien volé de sa réputation. »
Il fallait reconnaître que ce commerce pour le moins atypique valait le coup d’œil. Alors que l'employé au faciès horrifique affichait un sourire encore plus dérangeant qu'auparavant, les deux Shinobi de la roche se voyaient inviter à prendre place autour d'une des nombreuses tables se dressant dans la salle. Le Borukan prit ses aises, s'installant avec plaisir.
« Eh eh eh, chers clients, prenez place je vous en prie. » -ricannant de manière sordide- « Consultez la carte. Nous avons les meilleurs alcools du Yuukan et les plus belles hôtesses. Il y en a pour tous les goûts. » -donnant des parchemins clinquant et reluisant aux défenseurs de la veuve et de l'orphelin, tout en faisant un clin d’œil insistant qui mettait en relief un malaise certain et incommodant-
A l'instar des autres tavernes, en déroulant le menu on pouvait découvrir qu'en plus des boissons et autres mets, de nombreuses photographies de demoiselles en petites tenues étaient présentes. Une carte pour le moins particulière, car apparemment elle proposait le choix quand aux serveuses qui s'occuperaient de servir les plats et gouleyantes boissons. Un concept assez original et mystérieux, qui surpris le fier médecin, mais ne le déstabilisa pas vraiment. Il était tout à fait normal et innocent que la clientèle haut de gamme ait certaines exigences sur le service.
« Oh, quel concept intéressant ! » -s’exclamant avec panache et en toute innocence- « Je comprends mieux que vous ayez pignon sur rue dans le monde de la restauration. Mais c'est étrange, il y a plus de serveuses que de boissons différentes... Et elles sont toutes dévêtues et dans des positions assez scabreuses... » -ne comprenant pas la raison derrière tout ça-
« Muhahaha !!! Vous avez de l'humour, cher client ! » -poussant un rire sordide, avant de se tourner vers le membre du clan des pupilles pales- « Avez-vous choisis ? » -fixant le jeune homme-
Le Kazabu Nita était un mystère aux moult facettes, et la lourde responsabilité que de faire un choix sur une carte aussi pernicieuse ne saurait être un véritable exploit digne des plus grands héros que le Yuukan ait connu.
Tsuyoshi, fallait-il le répéter, n’était guère un habitué des lieux et pourtant, malgré les appréhensions qu’il aurait pu avoir, son imagination débordante ne pouvait lui permettre d’anticiper sur le décor qui allait s’offrir à ses yeux. L’établissement était richement décoré mais sans clinquant abusé. L’atmosphère créé était faîte pour les riches, les vrais, ceux qui ne pourraient être retournés voire chamboulés jusque dans leur âme par ce qu’ils verraient en ces lieux. Pourtant, probablement que chaque client présent dans l’établissement y trouvait son compte entre belles femmes vêtues ou plutôt dévêtues à la Ryoko et décor particulier. Le Hyûga ne se priva pas pour porter son regard lentement de part et d’autre de la salle. Il remarqua tout de suite un escalier menant à un étage supérieur là, s’imaginait-il, la plupart des clients s’offraient probablement un bonus de fin de soirée. Il ne manqua pas de remarquer les autres entrées, dont une a la double porte se refermant automatiquement sur elle-même après chaque passage des serveuses. D’autres portes donnaient vers des lieux inconnus tandis que les portes des toilettes étaient facilement détectables de par la signalétique à même les portes.
Suivant le Borukan sans mot dire, Tsuyoshi gardait néanmoins ses distances avec le dénommé Momotaro qui aussi curieux que cela puisse paraître s’avérait être un homme très courtois avec un sens de l’accueil élevé. Une fois que le duo se fut attablé, le menu leur fut remis. A côtés des mets digne du standard de restaurant qu’il représentait, le menu du Kazabu Nita offrait également la particularité de passer un bon moment – de discussion – avec une créature céleste, une geisha, tout ce qu’il y a de plus envoûtant. Et il y en avait pour tous les goûts avec souvent une petite phrase qui laissait entrevoir certaines particularité de chacune des déesses.
Jetant un regard fugace vers son acolyte, le Hyûga commença à se demander très sérieusement ce qu’il faisait ici. Il se reposa la question lorsque Momotaro et son sourire carnassier lui demanda s’il avait fait son choix. A nouveau un regard vers le Borukan… Allaient-ils vraiment jouer le jeu ? Et jusqu’à quel point ? Désormais en plein dans le petit jeu de Muramasa Tsuyoshi en oubliait la mission. Il avait à peine tournée la page du menu qu’une déesse le captiva. Oui, celle-ci : maquillage soft, formes généreuses, élancée telle une gazelle, plutôt mince… Que veut le peuple ?
_ Celle-ci est-elle disponible ? puis il enchaîna : 15 brochettes de Yakitori pour moi accompagné de saké… Son regard était posé sur Momotaro pendant qu’il s’exprimait. Ensuite, il s’intéressa au Borukan attendant sa réaction histoire de savoir s’il passerait commande également et jusqu’où son enquête le mènerait. Quoi qu’il en soit, continuerait à porter son regard ci et là. Honnêtement, il avait une envie folle d’activer son Byakugan. Ce serait cependant trop flagrant… Sa mission lui était revenue en tête.
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Il fallait reconnaître que le Kazabu Nita était un bien étrange endroit, mais il incarnait une véritable oasis dans un désert de roche sombre et aride. Le membre du clan des pupilles pales semblait comprendre la quintessence du lieu, commandant avec panache quelques mets raffinés que la carte avait à offrir à ses papilles affamées. Le Borukan était songeur, examinant avec curiosité le parchemin où moult folies s'inscrivaient.
« Hum... Dommage que je doive surveiller ma ligne. » -dit-il, soupirant légèrement- « Votre boisson la moins calorique, accompagnée de sushi. »
En effet, ne pas respecter une diète stricte ne faisait pas bon ménage avec sa récente inscription à la salle de sport. Afin de disposer d’un physique faisant l'apanage du muscle et de la virilité, il fallait se résoudre à faire des concessions dans une abnégation digne des plus grands parangons que le Yuukan pouvaient se targuer de connaître.
« Un choix judicieux. Les "serveuses" vous apportent ça dans les plus brefs délais. » -insistant de manière suspecte sur le mot- « Le Kazabu Nita vous souhaite un "bon" appétit. » -dit-il, avec une goguenarderie exacerbée dans la voix-
Le gredin s'éclipsait alors en direction de ce qui s'avérait surement être les cuisines ou quoi que ce soit que ce fut, laissant les vaillants défenseurs des bonnes mœurs dans l'attente pesante de leur commande.
« Ne trouvez vous-pas, mon cher, que ce Momotaro-san est étrange ? » -fixant le Hyûga- « Espérons qu’il n’y ait pas de choses louches dans les plats... » -suspicieux-
A peine le doute sur les intentions de l’hôte furent évoqués, que les fameuses serveuses arrivaient avec les plats en question. Disposant les mets sur la table en prenant des positions plus que suggestives, accompagnées de voix mielleuses et suaves, les greluches s’invitaient aux côtés des défenseurs de la Roche. Alors que tout se déroulait pour le mieux, dans le meilleur des mondes, l'atmosphère était si pesante qu'elle s'en avérait dérangeante. En effet, un attroupement de personnages était en train de lancer des regards insistant en direction des fiers représentants des forces armées du village caché. Ces freluquets étaient indéniablement en train de chercher querelle pour des raisons aussi obscures qu'eux. Comment aurait-on pu deviner qu'il s'agissait en réalité de la confrérie de la non-vie, qui tenait sa réunion hebdomadaire et était particulièrement offusquée de la présence fort désagréable de Shinobi dans leur repaire secret. La situation était tendue, mais indéniablement épicée.
Le Borukan avait rapidement compris de quoi il retournait. Il suffisait de voir le regard apeuré des pauvres serveuses en détresse qui tentaient désespérément de faire bonne figure pour en déduire la triste vérité. Elles étaient de pauvres gourgandines sous le joug terrible et implacable de leurs tortionnaires, les exploitant afin de récolter l'or nécessaire à leurs sombres activités qui gangrenait la Roche et faisait la fortune des plus ténébreux sbires du mal.
Se dressant fièrement en se plastronnant, le médecin ne pouvait laisser ce crime impuni. Il allait terrasser cette chimère démoniaque et putride afin que la justice triomphe sur ce monde nébuleux qu'était le Yuukan.
« Jamais je ne céderais face à la barbarie, nécromants ! » -s'exclamant avec fougue, d'un ton assuré- « En plus de vous nourrir du désespoir des morts, vous osez maltraiter des jeunes femmes innocentes... Votre ignominie n'a donc aucune limite ? »
« Par tous les zombis d'Izanami et de naguère, tu es un fin limier égal à ta réputation, chasseur de nécromant. Mais vous ne ressortirez jamais d'ici vivant ! » -réapparaissant et claquant des doigts- « Le Kazabu Nita sera votre tombe ! Muhahaha !. » -ricanant comme un possédé-
Soudain, des sbires démoniaques apparaissaient des quatre coins du décor, encerclant les vaillants adeptes des arts de l'ombre. Comble de l'ironie, il s'agissait surement des larbins en charge de la sûreté du lieu. La situation était épineuse, car de nombreux civils étaient présent et commençaient à vouloir s'enfuir, mais les portes se refermaient dans l'antre de la folie, ne laissant aucune échappatoire aux innocents. Les serveuses éclataient en larmes, se cachant sous les tables en tremblant fébrilement comme les pauvres prisonnières qu'elles étaient.
Comment le Hyuga allait réagir face aux pernicieux nécromants qui se jouaient des convenances pour profiter d'un commerce malicieux ? Un combat épique allait se jouer dans ce théâtre rouge, alors que la rivière de la roche jouait la mélodie de la vie.
Tsuyoshi baignait dans une ambiance assez particulière. Tout autour de lui, les gens semblaient à l’aise, intéressés uniquement par les mets qu’ils dévoraient en charmante compagnie. Il n’y en avait pas beaucoup qui s’intéressaient au duo. Tout au plus un groupe à une table légèrement éloignée qui de temps en temps jetaient des regards d’où l’en sentait une pointe d’intérêt aux intentions peu recommandables de quoi largement faire frissonner le plus gaillards des gaillards. Et pourtant, malgré la tronche de ce Momotaro et malgré les regards presque insistants de ces gens à l’autre table, Tsuyoshi attendit avec impatience que son choix soit validé et qu’il voit arriver vers lui la belle de nuit qu’il s’était choisi.
_ Il a une sale gueule en tous cas… Avait répondu le Hyûga dès lors que le dénommé Momotaro s’en était allé. Cette réponse faisait écho à la question du Borukan au sujet de l’individu qui les avait accueillis à l’entrée de cet établissement.
Tsuyoshi allait demander au Borukan pour quelle raison il se trouvait lorsque soudain les serveuses arrivaient avec le plat commandé par le Hyûga, le Borukan ayant choisi de ne rien manger. Elles étaient belles à voir. Leur présence changeait légèrement l’atmosphère des lieux faisant oublier au Hyûga, pendant un moment, sa mission et même les regards lourds, qu’on leur jetait de temps à autre en provenance de la table. Tsuyoshi, à cause de la remarque du Borukan, refusa de toucher la nourriture. Il y avait mieux. Le Hyûga, envoûté, pris la main de la jeune femme qui lui était destiné et la fit s’asseoir sur ses cuisses. Sans vergogne, il posa sa main autour de la taille de la femme, commençant à échanger avec elle. Au bout d’à peine quelques minutes, le Hyûga remarqua les regards presque apeurés et presque tout de suite après, les individus qui s’approchaient…
Fronçant les sourcils, Tsuyoshi dut se résoudre à effectuer un mudra et activer son dojutsu. A ce stade, leur couverture était à l’eau dans la mesure où les intentions de tous ces gens autour d’eux ne pouvaient être que sombres et plein de terreurs.
_ C’est le moment de la bataille générale c’est ça ? Avait lancé le Hyûga moqueur un sourire en coin. On m’avait pourtant assuré que c’était un établissement sérieux ici… Vous par contre, vous n'en avez pas l'air !
Tapotant les femmes de la demoiselle, il la libéra afin d’être libre de ses mouvements. Au premier mouvement du Borukan indiquant la BAGARRE, le Hyûga se déchaînerait. Cela dit, il espérait au moins quelques explications…
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La situation dérapait au cœur du Kazabu Nita et l'affrontement était inévitable, car des nécromants fous ne pouvaient rester impunis. Néanmoins, les freluquets adorateurs de cadavres ne comptaient pas se laisser châtier aussi facilement et sans riposter en usant de leurs arts interdits de la non-vie. Les pauvres serveuses étaient en train de paniquer en tentant désespérément de se cacher, alors que les clients fortunés pleuraient en se recroquevillant sur le sol comme de misérables souris piégés dans l'antre d'un chaton joueur et goguenard. Cela allait très certainement mal finir, car le quartier d'Iwajuku était aussi sombre que le manteau de la nuit, où les terreurs des tréfonds infernaux virevoltaient dans une liesse cathartique et grivoise.
« Ces vils faquins ne comprendront donc jamais. Cassons-leur quelques os et amenons les aux forces de l'ordre pour qu'ils soient jugés pour leur infamie. » -dit-il, se plastronant avec courroux-
« Pauvres fous ! Voilà longtemps que je voulais tester mes nouveaux jouets, vous tombez donc à pic. » -sortant deux gros rouleaux en les dépliant, dévoilant alors des Fuinjutsu interdits- « Apparaissez ! » -ricanant comme un possédé-
Soudain, dans un nuage de fumée mystérieuse sortant des marques arborées par les papyrus, deux silhouettes étranges et menaçantes apparaissaient comme par magie. Il s'agissait surement d'une technique de stockage permettant de conjurer les morts, dont les nécromants étaient si friands. Alors que la brume se dispersait, la première invocation se dessinait sous la forme d'une sorte de gros chat à l'air idiot, tandis que de l'autre côté, un gamin à l'air idiot et à la chevelure orangée se dressait dans une combinaison de mauvais goût. Pour autant le tigre zombie était impressionnant, le mioche paraissait être un pauvre Genin ayant connu un triste sort qui le mena au trépas.
« Exploiter la mort d'un pauvre tigre et d'un gosse, Ta perfidie ne connait donc aucune limite ? Ton erreur est de sous-estimer l’Élite du village caché de la roche ! Momotaro ! » -indigné- « La fameuse parade nocturne des cents démon est donc qu'une triste et vulgaire blague ?! »
« C'est donc toi qui a arrêté notre frère, le vieux sage du canyon. T'as pris un peu trop la confiance, car il s'agissait du plus faible de notre ordre dont tu n'as vu que le sommet de l'iceberg. » -se vantant avec allégresse-
La légende du Yuukan n'était donc qu'un faiblard dans la hiérarchie de l'ordre des forces du mal qui gangrenaient le beau pays de la terre ? Ce Momotaro sauvage était donc encore plus redoutable que ce malandrin qui avait essayé de raser Valicca ? Les révélations étaient surprenantes, mais assurément avérées, ce qui pouvait glacer le sang de n'importe qui.
« Chaton et Natoru vont bien s'occuper de vous. Après tout, malgrès son apparence pitoyable, il s'agissait d'un terrible Genin rivalisant déjà avec les Shinobi les plus doués. Muhahaha. Quel plaisir que ce cher Sakesu-kun l'ait trahi malgré leur amitié. Muhahaha ! » -se gaussant avec un rire sardonique-
La situation était terrible, car l'énorme chat commençait à sauter dans tous les sens en menaçant la vie des pauvres innocents qui allaient se faire dévorer tout cru, alors que le mort-vivant à l'air espiègle concentrait du chakra dans sa main, formant une sorte d'orbe tourbillonnante bizarroïde tout en commençant à faire des signes incantatoires de l'autre. Comment un mort pouvait faire des arcanes aussi puissantes alors que même les grands maîtres peinaient à y arriver ? Étrange... Tout cela était impossible, il devait donc s'agir d'un tour de passe-passe. Il devait s'agir de la carte secrète du vil Momotaro, mais si on se fiait à ses paroles, il ne s'agissait là que de quelques uns de ses jouets...
Momotaro disparaissait alors dans les ténèbres, en compagnie de ses acolytes. Traîner davantage dans le coin n'était pas judicieux et il le savait, car les forces de l'ordre allaient débarquer d'un moment à l'autre dans les minutes qui suivaient...
Cependant, les vies de plantureuses gourgandines étaient en jeu, surtout celle prise pour cible par le chat fou qui était celle qu'avait personnellement choisi le membre des pupilles pales. La pauvre sotte restait figée comme une statue alors que les crocs acérés du vil prédateur lui faisaient face.
Il fallait sauver la demoiselle dans les plus brefs délais, car le tigre pervers semblait avoir grands hâte que de croquer les melons bien charnus de la greluche qui était totalement paralysée par la peur.