Cela devait faire maintenant quelques mois que le petit Nakajima avait reçu son bandeau aux couleurs Kaminarijines, le qualifiant officiellement comme un membre de la force militaire du village—un village qui, à ce moment même, traversait une période d’instabilité et de doute, que ce soit au niveau économique ou politique. L’affluence de shinobi venant d’autre part avait causé un manque d’emplois pour certains, créant une sorte de compétition pour mettre du pain sur la table. Le père de Shinkō, par exemple, avait vu des forgerons très compétents, originaire de pays voisins, se forger une réputation et voler peu à peu sa clientèle qui était pourtant grandissante. Était-ce du simple cas-par-cas? Peut-être, pensait-il, mais à ses yeux, son cas était le seul qui importait. C’était pour cette raison qu’il avait d’ailleurs mis davantage d’effort sur son développement personnel en tant que shinobi compétent et apte à se défendre.

Ses fréquentations et rendez-vous avec Takumo (PNJ) se faisaient certes de moins en moins fréquents, mais rien ne pouvait halter la progression individuelle du grand brun. C’était ce manque de séances, en revanche, qui avaient placées une sorte de plafond sur ladite progression. L’entraînement individuel était certes fantastique pour le développement de soi, mais pouvait uniquement être efficace s’il était complémenté par une panoplie de conseils, d’un encadrement plus professionnel. C’était pour cette même raison que Takumo-sensei avait décidé de confier, temporairement, le développement d’un de ses protégés, à un de ses bons amis et collègues—dont l’identité et les capacités étaient toujours un mystère chez le Nakajima.

Si son niveau se rapprochait de celui de Takumo, Shinkō n’aurait rien à craindre; il était prêt à tout pour apprendre, et était conscient du fait qu’un ninja dans sa position se devait de rester ouvert. Chaque personne dont il faisait la connaissance pouvait un jour lui rendre un service ou lui offrir quelque chose. Cette ouverture d’esprit était l’une des raisons pour lesquelles il croyait si fort en son potentiel—sa volonté de devenir meilleur, de perfectionner son art au point d’y atteindre une maîtrise qui ferait rougir ses créateurs. Une légère brume automnale s’était installée, alors que Shinkō commençait à accélérer le pas, lui qui s’approchait de la destination finale, et semblait distinguer la silhouette qu’on lui avait décrite: celle d’un garçon aux cheveux pâles, avec un bandeau très différent de celui qu’on voyait généralement à Kumogakure. Arrivant finalement à une vingtaine de mètres de celui qui devait être son senseï temporaire, le Kaminarijine, un peu surpris, leva la main avant de lâcher, peut-être d’un ton un peu trop nonchalant voire même hautain. « Alors, vous devez être l’ami de Takumo dont on m’a tant parlé? Ou bien, un autre genin tout aussi perdu que j’le suis? »

Kumo no kuni
Peu avant l’examen

Takumo, voici un nom que notre jeune héros n’avait pas entendu depuis un bon moment… Il l’avait connu lorsqu’il était encore un genin de la Foudre, suant à grosses gouttes tous les jours pour s’améliorer à la maîtrise de son kekkei gekai. Il se souvenait d’un homme très gentil, attentionné, mais qui savait se montrer dur lorsqu’il le fallait. Avait-il toujours la même approche avec la nouvelle génération de genin ? Hiko ne saurait le dire, mais c’était en tout cas le souvenir qu’il gardait de lui.

Et bien qu’il aimerait le revoir, ce n’était pas pour cette raison que nous évoquons son nom dans ce RP. Non, mais pas loin. Car le sensei avait mandaté Hiko pour un petit service. Bien que désormais enrôlé dans l’armée de l’Empire, Hiko n’en restait pas moins très attaché à Kumo et sa population. Ce fut donc sans aucune hésitation qu’il accepta la requête de son ancien mentor, étant désormais ami.

Bien sûr, pas de soucis… Je m’occuperai de ton jeune pupille mon ami.

N’ayant qu’une parole, c’était donc plein de bonnes intentions que l’enfant se dirigeait vers les terrains d’entraînement de Kumo, à la recherche de l’élève de son ami. Il ne fut pas difficile à trouver, étant à l’heure au point de rendez-vous. De premier abord, le garçon semblait légèrement plus âgé que le Sairyo. Mais ce qui frappait le plus, c’étaient ses cheveux d’un noir de geais venant contraster avec la blancheur éclatante de ceux d’Hiko.

Sans perdre un instant, Hiko se rapprocha alors de lui et se planta devant lui. Il posa ses yeux dans ceux de son interlocuteur et lui fit un grand sourire, il aimait se montrer accueillant.

Ah ah, non je ne suis pas perdu mais je te remercie ! Je m’appelle Hiko, et c’est Takumo qui m’envoie !

Cela pouvait paraître difficile à croire pour le quidam, mais c’était bien le cas. Le gosse en face de lui, faisant une tête de moins, serait son instructeur pour la journée. A lui de gérer ça !

Bien, Shinko… Ton sensei m’a dit que tu aimerais apprendre la technique du clonage ? Tu peux m’en dire un peu plus là-dessus… Ce que tu souhaites exactement, ce que tu comprends de la technique, comment tu l’imagines… ? Il n’y a pas de mauvaise réponse, dis-moi simplement ce qui te passe par la tête lorsque tu penses à ce jutsu.

Bien qu’il ne le sache peut être pas, Shinko avait déjà commencé son apprentissage…