L’air était chaud, humide. On sentait qu’il n’avait pas plu dans la cité des nuages depuis un moment et que l’air chaud s’était concentré au-dessus de cette dernière. Le tonnerre ne grondait pas encore, mais personne ne s’y trompait. Chaque habitant qui avait un minimum d’expérience dans la cité de Kumo savait, ils savaient que l’orage n’allait pas tarder à éclater.
La plupart des habitants s’abritaient déjà dans leurs maisons, ce qui laissaient les rues du village relativement calmes et paisibles en cette nuit d’été. Et dans la pénombre qui était quasiment totale si les éclairages artificiels du village n’étaient pas là, une ombre se déplaçait. Sa capuche rabattue sur sa tête, elle connaissait parfaitement les rues du village et s’y déplaçait avec agilité et un pas sûr.
Cet homme connaissait le village comme sa poche. Il y avait grandi, avait vécu tellement de choses au sein de la cité des Nuages. Et malgré cela, il regardait toujours par dessus son épaule. La peur d’être suivi était bien présente, et pourtant il réussirait sûrement à semer des potentiels détracteurs. Mais s’il pouvait éviter ce genre de situation, c’était toujours mieux. Il connaissait sa mission et était déterminé.
Il connaissait les habitudes de sa cible, il avait bien appris sa leçon. Ayant étudié le dossier depuis de longs jours, il s’était rapproché de sa cible sans que cette dernière ne le sache. Il avait étudié ses habitudes, ses déplacements et son comportement. Rien n’était laissé au hasard. Il avait reçu des ordres directs de la part du mystérieux individu qui dirigeait dans l’ombre. Et ce fut donc sans surprise qu’il croisa la route de celui qu’il attendait depuis déjà un petit moment, tapis dans l’ombre.
Alors que ce dernier arriva, l’homme à la capuche sortit de la pénombre et se présenta devant le rouquin… Sans un mot, il remonta sa manche et lui montra le tatouage qu’il portait sur l’avant-bras. La « cible » put alors reconnaître le symbole qui avait marqué l’affiche que tout Kumo avait découvert un beau matin…
Le rouquin continuait sa vie de shinobi, malgré la capitulation de son village. Il ne s'y faisait pas, mais il devait continuer comme si de rien n'était. Personne ne devait être au courant de ce qu'il voulait réellement faire, c'est-à-dire reprendre le contrôle du village caché des Nuages.
Aujourd'hui, il n'avait pas de mission et il avait donc simplement décidé de se balader dans les rues kumojines en quêtes d'hommes du Feu qui feraient des actes illégal. Jusqu'à présent, le guerrier céleste n'avait jamais trouvé un Teikokujin faire quelque chose de regrettable, il s'en désolait. Ces salauds étaient tous corrects, ce n'était clairement pas possible.
Le shinobi leva sa tête. Un homme face à lui, il porta instinctivement sa main au fourreau de son épée noire. Le laissant agir, l'individu lui montra le Tatouage. Il eut un sourire.
— Il était temps. Venez.
Evidemment, Yūga avait très vite compris et après quelques regards furtifs aux alentours, il amena l'homme dans une ruelle sombre.
Le Denkou ne semblait pas surpris. Alors bien sûr, se faire interpeler comme ceci par un inconnu capuchonné avait provoqué chez une lui une sorte de geste de défense. La main sur le pommeau de son arme, il se montra un premier temps méfiant. Lorsqu’il vit le tatouage,- factice et uniquement créé pour l’occasion-, du membre de la résistance, il s’était alors détendu et avait pris l’initiative.
Le membre de la résistance ne bougea pas immédiatement lorsque le Denkou l’intima à le suivre. Ce jeune garçon possédait décidément du caractère. Un petit peu trop parfois, mais cela n’était pas le moment d’épiloguer sur le sujet… On aura bien le temps d’y revenir un peu plus tard. Après une légère hésitation, le membre de la rébellion le suivit. Il connaissait son dossier, il l’avait longuement étudié. La cible avait été épiée depuis un moment, ses réactions étaient connues… Et il tenta donc le coup. Mais avant de le faire, il effaça le tatouage factice de son bras, de sorte à ne pas être catalogué comme membre de la rébellion si jamais ils se faisaient surprendre.
Une fois dans la ruelle, le jeune Kuno resta silencieux, laissant une nouvelle l’initiative à son interlocuteur… À sa cible. Ce dernier n’y alla pas par quatre chemins et demanda immédiatement une information sensible sur le mouvement qui se mettait doucement en place. Une question qui surprit le résistant, mais qui ne le désarçonna pas. Il s’attendait à ça de la part d’une personne aussi directe que pouvait l’être Yûga.
Après quelques secondes, comme pour lui signifier qu’il fallait qu’il se calme, Kuno prit alors la parole.
- Si je suis venu ici ce n’est pas pour répondre à tes questions, Denkou Yûga.
Kuno montrait ainsi qui allait mener la danse qui s’installerait entre les deux garçons. Ce n’était pas une chose facile. Surtout quand on avait son âge et que son interlocuteur était aussi direct et hyperactif. Mais il avait beaucoup répété et s’était fait aidé par Omis, qui avait l’habitude de gérer des cas particuliers… Il s’en sortirait.
- Si je suis venu ici, c’est parce que nous voyons en toi quelqu’un qui pourrait nous aider dans notre cause…
En même temps, il fallait être aveugle et sourd pour ne pas se rendre compte que Yûga détestait l’Empire du Feu.
- Cependant, nous avons plusieurs gros points d’interrogations te concernant… Mais avant de les éclaircir, il me faudrait savoir ce qui te pousse à agir aussi ouvertement face à l’Empire. Je souhaiterai savoir les raisons qui font que tu détestes autant le Teikoku.
Il marqua un petit temps de pause, avant d’ajouter.
La rébellion, celle qui placardait ses affiches énigmatiques sur les murs du village, était enfin venue à lui. Il n'attendait que ça, qu'un mouvement ne vienne se présenter à lui. Lui, le seul shinobi fervent défenseur de la Foudre et des Nuages. Il décida d'être dans un coin bien plus discret, l'amenant donc dans une ruelle sombre, caché de la lumière de la lune et des lampadaires de la rue principale.
Le genin observa l'individu, il était jeune, son âge peut-être. En tout cas, il n'y alla pas par quatre chemin et demande très rapidement le nombre de personnes s'étant engagé dans ce mouvement rebelle. La résistance devait se faire. Rapidement.
— Hmpf. Tu ne sais pas à qui tu parles.
Pesta-t-il, n'aimant pas les airs de grand chef qu'il prenait. Etait-il shinobi? Savait-il vraiment qui il était? Ce n'était pas qu'un simple genin, loin de là. Il était Ten no Senshi, le guerrier céleste.
— Que pourraient-ils me faire? M'emprisonner? Qu'il le fasse, je serai considéré comme un martyr et peut-être que là, le peuple se lévera pour comprendre que le Teikoku ne doit pas nous diriger. Ils ont détruit notre village, tuer notre Ombre, ils nous ont colonisé comme si nous n'étions que de vulgaires esclaves, insectes. On me parle de vengeance? Mais, nous devons reprendre ce qui est nôtre.
Il s'emportait presque, mais tentait de garder son calme. De ne pas s'exprimer trop fort, il ne fallait surtout pas être entendu.
Le rouquin ne se laissait pas facilement asticoter. Il ne prenait pas d’une bonne façon les remarques du jeune garçon. En même temps, son interlocuteur était plus jeune que lui. Kuno devait avoir quelques années de moins, et sûrement moins d’expérience dans les arts shinobis. Mais il apprenait vite, et possédait des mentors avec de l’expérience. Car dans le quatuor, même s’il était le plus jeune… Il n’en restait pas moins l’un des plus intelligents. Il possédait de vraies capacités, choses pour lesquelles il fut choisi pour représenter l’un des quatre visages publics de la rébellion.
Son instinct lui intimait donc de ne pas trop titiller son interlocuteur. Car bien qu’il paraisse extrêmement instable, il n’en restait pas moins une force vive sur laquelle les Kumojins pouvaient et pourraient compter. C’est donc dans le calme que Kuno écouta les raisons de Yûga. Il parlait avec véhémence, on pouvait vraiment sentir qu’il vivait tout ce dont il parlait. Il avait souffert, c’était un fait. Il était frustré et en colère, c’était indéniable. Mais il était instable, cela ne faisait aucun doute.
Lui laissant le temps de terminer, Kuno préféra rester silencieux encore quelques instants. Ils étaient seuls dans cette ruelle, et bien qu’il ne voulait pas s’attarder, il n’agissait pas dans la hâte non plus.
- Et dis moi, qu’apporterais-tu au peuple si tu étais un martyr ? Comment aiderais-tu les villageois si tu te retrouvais derrière les barreaux d’une cellule ?
Il comprenait sa passion… Mais il fallait tenter de la modérer.
- Bien sûr, cela attiserait les esprits. Tu serais peut être la figure de la rébellion… Mais nous n’avons pas assez de forces aujourd’hui pour renverser l’Empire. Et des personnes possédant un potentiel comme le tien, cela serait du gâchis de les voir entre quatre murs…
Kuno venait de lui assurer ici, l’envie de la rébellion de travailler avec le Denkou. Il possédait une certaine force, ils s’en étaient rendus compte après l’avoir observé pendant plusieurs jours. Son énergie était débordante, et son mental d’acier. Peu de personnes pouvaient se targuer de pouvoir clamer haut et fort ce qu’il affirmait… Une preuve de sa détermination sans faille.
- Je comprends tes motivations Denkou Yûga. Je te remercie d’avoir partagé cette vision avec moi. Je vais maintenant t’offrir la vision que nous souhaitons mettre en exergue. De ce que je vais te dire, il n’y aura pas d’information confidentielle… Seulement, je te demande de bien écouter car il te faudra ensuite choisir.
Prenant une profonde inspiration, le cadet reprit alors la parole d’une voix tellement basse qu’il faudrait au Denkou tendre l’oreille pour tout entendre.
- Nous ne souhaitons pas entamer une guerre civile. Notre but premier est de protéger la population Kumojin et faire en sorte que le village récupère ce qui est sien. Nous n’acceptons pas plus que toi l’envahisseur venant du pays du Feu. Et nous ne cautionnons aucunement les actions qui ont été effectuées en ce sens. Cependant, tuer n’est pas notre objectif. Il y aura des pertes, c’est indéniable… Mais nous ne souhaitons pas de guerre ouverte… Du moins, pas pour le moment.
Il marqua une nouvelle pause.
- Dans cette optique, te sens-tu capable de maîtriser tes pulsions et ton aversion pour l’Empire par certains moments ? Car si tu nous rejoins, nous voulons être sûr de pouvoir compter sur toi… Et blâmer publiquement l’Empire à qui veut l’entendre n’est pas la meilleure façon d’établir une rébellion pérenne… Tu me suis ?
Alors Yûga… Sauras-tu te mettre au service du collectif ?
Il expliqua son point de vue qui se voulait être simple mais précis sur ses envies. Loin de là l'idée qu'il ne soit considéré comme un martyr pour la population kumojine, Yūga voulait se battre pour le peuple et le libérer du joug de l'Empire cependant s'il le fallait pour la rébellion, qu'un mouvement de révolte ne se fasse, le rouquin était prêt à se lancer dans cette quête là.
— Pour le moment, certes. Mais, me confronter en tant que martyr fera réveiller la révolte chez les Kumojins.
Rétorqua-t-il, ainsi la Rébellion verrait son nombre considérablement augmenter mais tout cela n'était que hypothétique. En tout cas, il sentait l'envie du groupuscule de le recruter mais il voulait tout d'abord voir si les envies étaient les mêmes des deux côtés.
Le guerrier céleste écouta les propos du jeune garçon, il parlait avec maturité malgré son age. De ce qu'il comprenait, le mouvement ne souhaitait pas entrer en guerre ouverte contre l'Empire, préférant agir dans l'Ombre, et c'était un point qu'il comprenait.
— Je ne peux changer qui je suis, et je n'ai pas crié à tout va mon aversion pour l'Empire si ce n'est à d'anciens shinobi de Kumo ayant rejoint les rangs de l'Empire. Toutefois, je peux faire des efforts. Si notre nombre est si bas, agir dans l'Ombre peut être une bonne idée. Le premier objectif devrait être de trouver un moyen de communiquer avec les Kumojins ayant quitté le village.
Le jeune garçon aux cheveux de feu semblait doué de raison. Il avait reconnu certaines de ses erreurs du passé et semblait accepter le fait de devoir agir dans l’Ombre. Une idée que Kuno pensait bien plus difficile à faire avaler à son interlocuteur. Comme quoi, on pouvait préparer au mieux une entrevue, prévoir toutes les possibilités… Le destin s’amusait toujours à venir vous rappeler qu’il pouvait tirer une ficelle à laquelle vous n’aviez pas pensé, et venir tout faire basculer.
Heureusement pour Kuno, le rouquin avait réagi positivement. Mais cette situation était plutôt cocasse et il fallait en profiter. Il acceptait de faire profil bas, et acceptait le fait qu’être un martyr ne servirait pas Kumo comme il l’aurait souhaité. Un bon point pour la rébellion, mais aussi pour lui. Car, à terme plus ou moins long, il aurait fini par se faire appréhender par un soldat zélé, et ça aurait sûrement chauffé pour son matricule.
- Nous ne voulons bien évidemment pas que tu changes, juste que tu sois un peu plus modéré dans tes interventions en public. Et pour cela, nous te remercions déjà car changer qui l’on est est extrêmement compliqué… Mais il nous faudra tous faire des efforts pour que l’envahisseur s’en aille.
Car lui aussi, il avait fait des efforts. Lorsqu’il voyait ses clients au restaurant. Lorsqu’il servait les mêmes membres de l’Empire qui avaient potentiellement tué ses parents. Quand il s’entraînait plus durement que chacun des shinobis de ce village. Tant de sacrifices qu’il faisait jour et nuit, et qui porteraient un jour ou l’autre leurs fruits… Il en était sûr.
Et alors que Yûga indiquait une nouvelle direction à prendre pour la rébellion, Kuno sourit. Il avait vraiment de la suite dans les idées, et c’était plutôt intéressant et prometteur. Cependant, il ne fallait pas confondre les rôles et Kuno se permit de lui expliquer comment la rébellion s’organisait.
- Ton idée est très intéressante, je ne manquerai pas de la remonter à notre chef. Cependant, ce n’est pas notre priorité. Aujourd’hui, nous ne connaissons pas tout le plan derrière la rébellion. Mais il est certain qu’à un moment ou à un autre nous tenterons un contact avec ceux ayant déserté. Cependant, aujourd’hui, la priorité est de nous concentrer sur l’intérieur du village. Pour ce faire, nous aurions besoin de toi…
Kuno marqua une légère pause. Puis il reprit la parole pour expliquer les intentions de la rébellion.
- Vois cela comme un test… Comme une preuve de tes intentions et de ton implication pour le Mouvement. Es-tu prêt à entendre notre requête ? La requête qui aidera le peuple ?
Il eut un sourire. A peine perceptible, mais personne ne se connaissait mieux que lui-même. Yūga le savait lui même : faire des efforts allait énormément apporter à ce mouvement de résistance, il devait en effet démontrer certaines choses, prouver qu'il avait bien droit à sa place ici-même. Mais, il ne pouvait pas dire "oui" à tout, évidemment.
Le Denkou proposa son idée : trouver un moyen de joindre les Kumojins ayant quitté le village à la prise de pouvoir du Teikoku. L'idée fut très vite réfuté par le jeune homme, du moins... Il allait la transmettre à son chef et Yūga leva son regard sur l'homme face à lui. Premier point qui pouvait le diverger....
— Avant même que je n'accepte cette requête, je vous préviens... Je veux voir votre chef, car je ne serai pas dirigé par une personne que je ne connais pas.
C'était clair, net et précis. Il n'y avait pas d'autre choix... Yūga refusait tout simplement d'être un mouton tant qu'il ne connaissait pas ce fameux "chef" et même s'il le connaissait, il n'y avait rien de sûr que le guerrier céleste ne le suive aveuglèment. Le Denkou aurait pu lancer ce mouvement lui aussi, tout comme tout Kumojin finalement.
Le shinobi regardait fixement l'homme sans même sourciller une seule seconde.
Kuno ne put s’empêcher de sourire à son tour. Cependant, son expression de faciès était bien plus franche que celle de son interlocuteur. Il s’attendait à une tête de mule, mais là… Yûga dépassait toutes ses attentes. Il se montrait vraiment difficile en affaires. Il savait qu’il pouvait être un atout pour la rébellion ? Sans doute que sa réflexion n’était pas allée jusque là. L’hypothèse de Kuno était plutôt que son interlocuteur était un peu borné…
Mais bon, il faudrait faire avec. Car s’il se mettait à faire des actes isolés, seul de son côté, il pouvait faire plus de mal que de bien. S’il y avait bien une chose qui semblait claire, c’était que le Denkou voulait profiter au mieux à Kumo. Mais il oubliait que ses actes pouvaient avoir des conséquences. Et que la population Kumojin serait la première impactée… C’était une évidence.
- Nous nous attendions à une requête de la sorte. Cependant, je vais t’expliquer pourquoi ce n’est pas notre chef qui s’est déplacé en personne…
Kuno marqua une petite pause. Il ne savait pas s’il avait le droit de communiquer ce genre d’informations, mais il sentit l’urgence de la situation. Il fallait donc lui livrer un peu d’informations pour s’assurer de son adhésion au projet.
- Je ne suis pas sûr que le chef accepte une entrevue. Son identité doit rester secrète et s’il se déplace, ce sera uniquement son choix. Cependant, nous avons un chef, qui tient ses ordres directement de celui qui est à la tête de la résistance, et pour lui… Cela devrait être faisable.
Kuno marqua cependant une petite pause, et il leva un index.
- Mais comme tout, il faut d’abord que tu fasses tes preuves. Et pour cela, nous avons une mission pour toi. Considère la comme une sorte de test, pour savoir si tu « as le droit » de rencontrer notre chef…
La confiance ne se donnait pas, elle ne s’achetait pas… Elle se gagnait.
- Nous attendons donc de toi que tu nous renseignes sur plusieurs informations… La première concerne les Kumojins qui se sont enfuis lors de l’attaque, ou qui ne sont simplement pas revenus au village. Quels sont leurs noms, que pensent-ils de la situation, sais-tu où ils se trouvent actuellement… ?
Ce fut la première demande.
- Et ensuite, nous aimerions savoir si tu connaitrais des personnes susceptibles de rejoindre le mouvement. Civil comme shinobis… Nous avons besoin de bras. Je ne te demande pas de réponse aujourd’hui, mais ce sont les deux choses sur lesquelles nous souhaiterions que tu travailles d’ici notre prochaine rencontre.
Le rouquin eut un rictus, difficile de déchiffrer ce petit mouvement de son visage entre sérieux et humour. Le guerrier céleste était prêt à tout pour son village, mais il y avait des limites tout de même. Se battre dans une résistance sans même y connaître celui qui en était à la tête... Non, impossible.
Toutefois, le jeune genin ne dit rien d'autre, s'efforçant d'écouter les requêtes du jeune homme face à lui. Il s'y était attendu : pour rentrer dans la résistance, Yūga devait montrer ses capacités et aider au mieux. Le jeune homme aurait trouvé cela suspect de laisser rentrer n'importe qui dans le mouvement de résistance.
Ainsi, il y avait deux demandes. La première était de trouver les noms des shinobis ayant déserté le village ou n'étant pas revenus, leur emplacement puis la seconde demande était de donner des noms de shinobis comme civils susceptible d'intéresser de rejoindre la résistance.
Un simplement mouvement. Furtif, discret, rapide. La lame noir de son katana s'était retrouvé sous la gorge du jeune homme.
— Me demander de telles informations sans même savoir qui est votre chef, qui est à la tête de la résistance? Je ne suis pas un idiot, loin de là. Qui me dit que vous donner de telles informations, si je les avais, ne serait pas transmises aux autorités de l'Empire?
Le regard enflammé dans ceux du jeune homme, il n'attendait qu'une parole qui ne lui plairait pas pour faire couler le sang.
Le maniement de sa lame était exemplaire. Quelle agilité ! Quelle explosivité ! Quelle précision dans ses gestes… Tout le mouvement avait été parfaitement exécuté, tout cela s’était déroulé sans encombre pour le Denkou. Il était exactement là où il voulait être quelques instants plus tôt… Kuno se retrouvant coincé par la lame du katana du bretteur.
Cependant, loin de céder à la panique, le jeune shinobi ne bougea pas d’un pouce. Il ne montra aucun signe alarmiste et se contenta d’attendre que le rouquin ait avancé les propos qu’il souhaitait manifestement partager. Il se montrait méfiant, c’était bien. Seul un idiot aurait accepté directement la requête de la rébellion, alors qu’il ne savait pas à qui il avait à faire. Cependant, il se montrait sûrement trop méfiant.
- Tout d’abord, je tiens à t’informer que je ne suis qu’un clone. Me trancher la gorge ne te servira en rien, si ce n’est à couper définitivement les ponts avec des personnes ayant le même objectif que toi… Délivrer Kumo du joug de l’envahisseur.
Voici donc pourquoi il était aussi serein. Il ne craignait pas pour sa vie, lui qui n’était qu’un simple clone qui ramènerait les informations liées à la rencontre lorsqu’il disparaîtra.
- Maintenant que la situation est claire, peux-tu reprendre une posture plus « classique » s’il te plaît ? Ton comportement pourrait nous attirer des regards… Chose que ni toi, ni moi, ne souhaitons.
Kuno était décidemment très mature pour son jeune âge, cela donnait presque froid dans le dos. Et pourtant, malgré le fait qu’il ait eu des directives très claires, il se permit une petite entorse à la règle… Il se permit de délier un peu plus sa langue pour donner à Yûga un peu de ce qu’il recherchait.
- Comme je le disais, je ne peux pas te promettre que tu rencontreras le chef. Dans notre groupe, la confiance se gagne. Tu commenceras au niveau le plus bas, et plus tu feras tes preuves, plus tu auras accès à des informations sensibles. Mais comme tu ne peux nous faire confiance, nous ne le pouvons pas non plus.
Le message était clair.
- Mais vu que tu as l’air d’avoir besoin d’un petit coup de pouce pour te décider, je te laisse le choix. Tu as donc trois options… La première est de décider de ne pas te fier à nous. En ce cas, nous ne reverrons plus et chacun fera sa route… De son côté. C’est dommage, mais parfois cela est pour le mieux.
Voici la première option.
- La seconde est que tu décides de nous faire confiance. Tu travailles avec nous, et à force de détermination et de preuves, tu accéderas à de plus en plus d’informations… C’est la voie royale pour aider le village et ses habitants du mieux que tu le peux. Mais dans ce cas, tu devras t’acquitter des deux missions qui t’ont été demandées. Et si tu le fais, tu obtiendras ton entrevue avec mon supérieur direct…
Voici la deuxième option…
- Quant à la troisième… Si nous avons l’impression que tu te dresses contre nous ou que tu sabotes nos efforts, nous serons obligés d’agir. Et cela, pour le bien de la population Kumojin.
Trois choix s’offraient donc à toi, tous aussi différents les uns des autres.
Kuno savait être dur en négociations et cela se voyait. Il avait l’habitude de traiter avec les plus rudes commerçants du quartier, cela l’avait endurci alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. Ici, il n’y avait rien de plus. C’était de la négociation. Et alors qu’il était encore potentiellement prisonnier de la lame du Denkou, Kuno se permit une dernière remarque.
- Je n’attends pas une réponse immédiate de ta part. Mais je te propose que nous nous retrouvions ici-même dans une semaine précise. Un nouveau clone viendra à ta rencontre, et ainsi tu nous feras parvenir ton choix. Cela te laisse sept jours pour décider si tu veux, réellement, aider le peuple de Kumo face à l’envahisseur.
Puis, sans crier gare, le clone se saisit alors d’un kunai qu’il se planta dans la cuisse. Il disparut alors dans un nuage de fumée, laissant Yûga seul avec son choix…
HRP:
Trois choix s’offrent donc à toi :
#1 _ Tu décides de ne pas faire affaire avec la rébellion et chacun repart de son côté.
#2 _ Tu décides de faire acte de foi et de les aider malgré tes doutes, ce qui t’ouvrira l’accès à des missions/informations rébellion par la suite si tes informations sont satisfaisantes.
#3 _ Tu décides de te rebeller face à la rébellion (trolilol) et sera donc considéré comme une menace pour eux.
Un nouveau RP sera ouvert, 1 semaine plus tard, pour que tu notifies ton choix (si tu viens au rendez-vous) et que la suite se mette ne place.
La sérénité et le calme de l'homme face à la lame noire du Ten no Senshi avait presque réussi à déstabiliser le shinobi. N'importe qui aurait tremblé devant cette lame tant il avait manié celle-ci avec beaucoup d'aise et d'agilité, cependant en écoutant alors les propos du jeune garçon, il comprit ainsi pourquoi ce-dernier n'avait pas bougé. Un clone. Le rouquin n'avait pas eu l'idée de première de vérifier s'il s'agissait d'un clone ou d'une personne réelle, sur le coup, il se sentit très vite idiot.
Sans rien dire, il rangea son katana dans le fourreau qui se trouvait derrière son dos. Il avait raison : attiser les regards n'apporterait que du danger pour ces deux-là. Plus pour Yūga qui n'était pas un clone. Dans un silence profond, il écouta les paroles du garçon. Difficile de donner sa confiance des deux côtés, c'était parfaitement compréhensible, il lança trois possibilités au rouquin concernant la suite des opérations.
Qu'il le sache, le shinobi des Nuages n'avait pas peur d'avoir à faire avec la Rébellion. Il n'avait plus peur de rien, poussé par la Volonté de la Foudre. Yūga acquiesça seulement pour dire qu'il avait compris avant que le clone ne disparaisse dans un amas de fumée.
Trois possibilités, sept jours de réflexion. Son choix était déjà fait.