Eté 203. Dominant la mer, au sommet d’un bout de terre aux versants très escarpés, une position parfaite tant d’un point de vue militaire que d’un point de vue stratégique. Le château constitue sans doute l’une des plus belles œuvres architecturales de l’ère des shinobis, une majesté enjolivée par son environnement fleuri. Au troisième étage de la forteresse du Daimyô des Terres de l’Eau, un auguste personnage accoutré des apparences nobiliaires reçoit un coursier qui s’incline avant de lui remettre un message urgent sur lequel est marqué le symbole de Kiri.

Arquant le sourcil, il prend le rouleau dans sa main en invitant le messager à disposer tandis qu’il déroule le contenu de la lettre sous ses yeux, parcourant chaque mot avec détail, son visage se ferme au moment où son regard se dépose sur le nom de l’expéditeur. Son inquiétude n’empêche pas que cette situation ne l’étonne guère, dans la mesure où il est le premier à avoir soupçonné de tels manèges au sein de la cour du Seigneur de l’Eau : quelqu’un au cœur du conseil cherche activement à ruiner les efforts du pouvoir, pour les détourner en vue de ses propres fins. Difficile pour un pays au système féodal de se gouverner sans système centralisé, chaque seigneur défendant ses propres intérêts. Peut-être est-il temps pour l’archipel de connaître son nouveau Daimyô ?

Il jette son regard sur la Baie de la Forteresse de l’Eau, des Sekibune 関船 constituant le principal de la flotte militaire, amarrés à l’abri des vents dans le havre de la capitale. Les Benzaisen 弁才船 permettent quant à eux de développer les échanges entre les îles de l’archipel, des navires commerciaux. Et les armées en garnison dans la caserne près du château. Mizu dispose de la plus grande force militaire du Yuukan et le village caché ne cessant de gagner en puissance par rapport à l’armée.

Et la Résonnance… Les cartes rebattues entre les civils et les shinobis. Le sceau de Sanbi. Tant de problèmes qui méritent d’être étudiés et qui pourraient l’être si un Daimyô peut enfin être choisi, le conseil dans l’état actuel ne permet pas d’avancer efficacement, chacun campant sur ses positions pour défendre son précarré. En espérant que l’intervention de shinobis puisse faire pencher la balance et peut-être, comprendre qui cherche à court-circuiter les décisions du conseil…