| Celui qui observe les rats [Oterashi Yanosa] | Metaru Yama Expérience : 341
Messages : 40 Date d'inscription : 16/05/2019
| | Jeu 23 Mai 2019 - 23:42 | |
Iwagakure No Sato,
Hormis ses ninja, c'était un village de grande envergure comme n'importe quel autre nid à Shinobi avec ses avantages et ses inconvénients propre. Depuis sa création, cette région du monde civilisé s'était forgé son propre caractère, sa propre histoire, sa propre gloire et ses propres problèmes. La coexistence entre guerriers de l'ombres et civils ne pouvait prétendre être désastreuse, ni excellente, de ce fait. Cependant, une certaine dynamique en découlait et celle-ci apportait tout autant son lot de bienfaits et de désagrément. La simple inégalité du rapport de puissance entre ces deux classes de citoyens suffisait parfois pour mettre le doute quant aux motivations de certains face aux autres, comme dans n'importe quel système où le peuple se voyait être démuni de moyens réels de se défendre contre l'autorité mise en place. Bien entendu, les Shinobis de la pierre n'étaient pas tous en positions d'autorité « légitime » face à leurs concitoyens mieux outillés pour la guérilla, mais ultimement, c'était le cas. La nature était ainsi faite; les puissants dominaient, les faibles s'agenouillaient. Ne restait donc qu'aux faibles à espérer être assez intelligents pour trouver solutions aux problèmes futurs…et pour se faire…il leur fallait trouver les failles chez leurs ennemis.
C'était un peu ce que j'avais retenu de mon apprentissage à l'académie, entre les lignes de ce que disait l'un des professeur qui y enseignait. Visiblement versé dans une branche plus discrète des forces Shinobis du pays de la terre, il avait su attiré mon attention de par son intelligence et sa capacité d'analyse hors-pair, ce qui me mena à m'intéresser plus attentivement aux capacités sensorielles qu'offrait les multiples pouvoirs reliés à l'utilisation du chakra. Comment se cacher dans les ombres, mais aussi détecter ce qui s'y cache…des capacités qui avaient valu aux ninja leur plus sombre et célèbre réputation.
Cependant, ces pratiques demandaient une concentration et une finesse hors-pairs et ne se maîtrisaient qu'avec un exercice assidue et un perfectionnement exemplaire. Si les entraînements servaient normalement à cet effet, ils n'apprenaient pas à un Shinobi de les utiliser en situation réelles et n'aidaient certainement pas à composer avec les éléments aléatoires de la vie courante. Aussi, il était venu temps pour moi de mettre en marche les fondations de mes objectifs personnels et, l'un n'allait pas sans l'autre.
Habillé de mon long manteau habituel, je déambulais dans les rues et ruelles du village, observant le quotidien des gens qui m'entouraient. La plupart travaillaient, ou se rendaient à leur travail, me donnant l'impression de vivre dans une fourmilière où tous avaient son propre rôle…sauf quelques individus en particulier. Ces électrons libres agissaient comme bon leur semblait et si l'on écartait les enfants et les marginaux, une poignée d'entre eux vivaient probablement au crochet se la société, ou tout simplement d'actes illégaux mineurs. C'était eux que je recherchais tout particulièrement. Je longeais les bâtiments, tapis dans leurs ombres, m'accotant l'épaule sur leurs surfaces rocheuses en croisant les bras et en observant les filous en tout genre s'adonner à leurs petites besognes. Petits vols par ci, une arnaque par là, ces enfants de la rue étaient bien souvent pauvres et avaient appris à subsister en empruntant un chemin plus obscurs que leurs confrères mieux nantis ou nés de meilleures familles. Leurs besoins primaires étant inassouvis, ils prenaient plus ou moins inconsciemment des risques afin d'avoir un minimum de moyens et avaient appris à apprécier leur « liberté » qui n'en était pas vraiment une au final, puisque dépendant des ressources d’autrui. D'ailleurs, il ne me fallu qu'un bref coup d'œil vers les fruiteries du coin pour apercevoir un spécimen cliché de ce que j'avançais.
Alors que l'adolescent pointait quelques fruits au hasard pour en connaître le prix, il profitait de la brève seconde où l'attention du vendeur se portait sur le panier désigné pour piger, d'une main rapide, dans celui à l'opposé, prenant une poire sans que personne ne le remarque, ou du moins personne qui n'était attentif à ce genre de détail. Posant quelques pièces sur le comptoir, il acheta ce pour quoi il était venu, puis repris un autre fruit tout aussi subtilement pendant que le fruitier comptait la somme. Faux sourire, bonne journée hypocrite et un salut de la main…ni vu, ni connu, ni rien, il avait reprit son chemin.
Tout comme moi d'ailleurs, car je le suivais maintenant à la trace. Où allait-il? Que ferait-il ensuite? J'avais tout à parier qu'il n'avait personne dans sa vie comme figure d'autorité. Sa démarche, son accoutrement, sa nature bien trop désinvolte, mais surtout l'aise avec laquelle il avait subtilisé cette nourriture…tout ça le prouvait bien. Probablement un orphelin, ou un fugueur. Et c'était d'une ombre à une autre que ne le suivis, subtilement, silencieusement, en braquant mes yeux de rapace sur et devant lui, afin de voir si j'avais bien raison, finalement.
@Oterashi Yanosa |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
Messages : 1523 Date d'inscription : 23/02/2019
| | Dim 26 Mai 2019 - 15:13 | | Faire ses courses n’était pas une activité qui procurait un plaisir particulier à l’Oterashi, mais il en allait de même pour bien des choses qui relevaient de ses devoirs en tant que shinobi. Certains, comme les entraînements incessants et le dépassement de soi, lui conféraient une satisfaction à priori illimitée, mais d’autres, comme la paperasserie ou l’entretien de sa biologie interne, le laissaient particulièrement morose. Et c’était en l’occurrence ce dont il s’occupait en quelque sorte ce jour-là, déambulant le plus rapidement et le plus efficacement possible entre les étales du marché d’Iwa pour se procurer les denrées dont il avait besoin. Prendre soin de son corps était une obligation, une charge qui lui échouait naturellement, et pour ce faire il lui fallait toujours se procurer des produits frais avec lesquels concocter ses mixtures, tantôt bouillies compactes et utilitaires prêtes à être emmenées en mission, tantôt plats plus élaborés et savoureux qui lui permettaient de prendre un peu plus de plaisir lors de ses repas en solitaire. Yanosa écumait donc les allées en sachant déjà exactement quoi acheter et accumulait les sachets de fruits, légumes et condiments au fil de sa ronde nutritive sans vrai plaisir, calculant mentalement à chaque ce qu’il lui restait à se procurer et l’argent à dépenser.
Toutefois, une observation quelque peu inattendue le tira de sa routine : tandis qu’il portait son regard vers un étale voisin pour décider de son prochain arrêt, ses yeux croisèrent en effet les doigts habiles et agiles d’un jeune homme, la taille plaquée contre l’étalage de fruits, qui dansaient sur la peau parfumée des denrées et en glissait sans le laissait paraître quelques-uns dans ses larges poches trop amples pour être vraiment innocentes. Le guerrier aux cheveux rouges haussa les sourcils en faisant la moue : il avait autre chose à faire que de faire la police et de gérer les petits délits dans ce genre, même si il y était en théorie strictement tenu même en dehors de ses heures de service normales. Il était shinobi, pour le meilleur comme pour le pire, pour son bénéfice mais aussi pour l’avenir de son village, dusse-t-il être mis en grand péril par le vol de quelques fruits ou non. Il soupira, identifiant clairement l’aura olfactive et énergétique de l’individu pour ne pas le perdre bêtement, et fit un premier pas dans sa direction, à une dizaine de mètres de là. Mais alors que le délinquant commençait à s’éloigner, une autre silhouette, plus sombre et plus louche encore, se détacha d’une alcôve que l’Oterashi n’avait pas vu, se mettant clairement, pour un observateur tel que lui, à suivre le jeune homme coupable de larcin.
Etait-il un shinobi, lui aussi ? Un membre du Shishiza, peut-être, qui était déjà prêt à s’occuper du cas du délinquant ? Curieux, soulagé aussi qu’à priori cette tâche un peu ingrate ne lui revienne pas, Yanosa suivit nonchalamment l’homme au manteau sombre et aux cheveux mi-longs, qui lui-même suivait le voleur de fruits. Mais après à peine quelques instants, une chose parut assez claire étant donnée la façon de se déplacer du traqueur : si il avait l’intention d’appréhender le jeune homme, il paraissait décidé à ne pas le faire pour le moment. Le suspectait-il de faire parti d’un réseau plus important ? Cela paraissait un peu énorme, considérant les faits, à savoir un bête vol de fruits, un larcin vivrier tout à fait banal, à la limite de « l’acceptable » dans un village où régnait parfois la disette parmi les civils. Auparavant curieux, Yanosa devint alors tout à fait intrigué, et se décida pour de bon à devenir le traqueur du traqueur. Dans le doute, ne désirant pas faire capoter une opération plus vaste dont il n’aurait pas connaissance, il fit taire son chakra en rendant ses pas les plus furtifs possible et se rapprocha de l’homme au manteau noir. Il fut néanmoins pris de court par la rapidité de ce dernier qui manoeuvrait avec aisance entre les ruelles, et dut se décider à un petit stratagème pour le rattraper sans bruit.
Il s’enfonça dont pour ainsi dire littéralement dans un mur adjacent en fusionnant avec lui, faisant évoluer son chakra à l’état brut dans la pierre qui composait la structure et accélérant par ce biais pour se retrouver à peine deux mètres derrière l’homme en noir. Il sortit alors silencieusement du mur pour reprendre sa forme tout à fait humaine avant d’interpeller furtivement celui qu’il supposait être un shinobi.
« Hey… Je peux savoir… ce qui est si intéressant chez celui-là ? Susurra-t-il dans le dos de l’individu. Pas que je place le vol à la tir particulièrement haut sur mon échelle morale, mais… il n’y a pas mieux à faire ? »
Dernière édition par Oterashi Yanosa le Mar 28 Mai 2019 - 0:14, édité 3 fois |
| | | Metaru Yama Expérience : 341
Messages : 40 Date d'inscription : 16/05/2019
| | Lun 27 Mai 2019 - 17:28 | |
Si mon long manteau continuait d'effleurer les surfaces solides des bâtiments, sa noirceur s'agençant bien avec l'ombre projetée par le soleil, j'étais loin de me douter être traqué à mon tour. Concentré sur le petit rat de ruelle que je poursuivais, je ne faisais guère attention à ceux qui pouvaient m'observer, sachant très bien que, de toute manière, des gens beaucoup plus capable que moi existaient ici et que nombre d'entre-eux travaillaient activement, à toutes heures du jour, afin de repérer de potentiels espions à l'intérieur des remparts du village caché. C'est donc en toute ignorance et inconscience aussi, que je continuai mon activité d'observation, notant une ou deux autres infractions mineurs commises par notre jeune ami. Décidément, pour un gamin sans entraînement…il était doué. De petits doigts de fées sur une main bien agile. Mieux valait mettre la patte dessus avant que d'autres plus mal intentionnés ne le fasse…
Me préparant à avancer et à sortir de l’obscurité, sachant déjà comment l'aborder et lui proposer un marché, mes yeux s'écarquillèrent néanmoins sous mon grand chapeau alors qu'une voix, tout près, m'interpella. L'homme n'avait même pas eut à élever le son pour avoir mon attention tant il était proche et, s'il était fin observateur, il pu clairement voir mes épaules sauter par la surprise. Me retournant rapidement, tout en faisant un pas vers l'arrière afin de marquer une petite distance supplémentaire entre l'inconnu et moi, je cherchai rapidement son visage pour tomber sur un rouquin de grande taille et dans une forme beaucoup plus athlétique que la mienne. Si j'étais plus grand que lui, c'était bien là le seul avantage physique que je pouvais me donner face à cette machine de guerre. Nul doute, c'était un Shinobi…et du genre avec lequel je ne pouvais aucunement rivaliser très probablement. Mieux valait, donc, user de mes propres cartes afin de donner les premières saveur à ce jeu du chasseur chassé que je vivais là.
-Shinjo Eh bien, je savais que j'allais me faire repérer tôt ou tard…mais aussi tôt? Ça j'étais loin de m'en douter. Dis-je en rabaissant ma main gauche qui s'était tout de suite dirigé vers une pochette sur la cuisse de mon pantalon.
Oh ce qu'il fait ne me regarde pas vraiment. Un orphelin qui vole de la nourriture ne fait que prendre ce dont il a besoin pour survivre. Rendu là, tant pis pour le commerçant, il a qu'à être plus alerte. Cependant, je dois simplement m'assurer qu’il n'est pas lié à quoique ce soit d'autre ou, plus précisément, à personne d'autre. S'il le fait seul et pour lui-même, j'ai rien à voir de plus dans cette histoire. S'il agit sous le compte d'un plus gros poisson, alors là ce sera différent.
Et toi? Hm? Que fais-tu à espionner l'espion? Ça en devient presque redondant n'est-ce pas?
Un ton légèrement provoquant, pour quelqu'un qui venait surtout de se faire pincer la main dans le sac. Néanmoins et jusqu'à preuve du contraire, je n'avais rien commis de répréhensible et surtout, mon argument tenait largement la route. Aussi, il y avait une partie de vérité et je ne me trouvais donc pas à être réellement dans le tort. Limite, mes intentions pouvaient presque sembler nobles en surface. Cela n'expliquait toutefois pas ce jeu de cachette dans les ombres et cette manière trop subtile de me déplacer pour observer un simple civil…
…mais à ça aussi, j'avais réponse. Seulement, répondre à une question avant même qu'elle ne soit posée ne me ferait qu'avoir l'air encore plus louche que je ne l’étais déjà. Mieux valait attendre de voir si l’intrus s'y intéresserait, ou s'il allait tout simplement ne pas en prendre compte.
-Shinjo Et à qui ais-je affaire? Rajoutai-je tout en rebraquant mon regard sur l'adolescent rebelle, avant de le perdre de vue
|
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
Messages : 1523 Date d'inscription : 23/02/2019
| | Mar 28 Mai 2019 - 13:28 | | Lorsqu’il l’avait interpelé, l’homme au long manteau noir avait visiblement manifesté sa surprise. Ses épaules s’étaient rehaussées d’elles-même, expression classique de l’instinct de survie primaire en ce genre de cas qui visait en réalité à protéger la zone vulnérable du cou et de la nuque. L’homme se retourna dans la foulée pour faire face à son interlocuteur surprise, marquant quelques pas de recul. Dans cette ruelle plongée dans l’ombre, il était difficile pour l’Oterashi de distinguer les menus détails qui caractérisaient cet homme : il semblait avoir la peau pâle et marquée, le visage cerclé d’une pilosité entretenue mais rampante. Mais, plus important que toutes les considérations physiques, c’est avant tout le geste de la main de l’individu au manteau qui retint son attention, bien trop suspect pour ne pas paraître tout à fait louche. D’un air neutre, le pugiliste aux cheveux rouges écouta les explications du pisteur pisté, gardant à l’oeil sans trop le laisser paraître la main plongée dans sa poche de cuisse, intrigué et méfiant.
Ce voleur, peut-être un membre d’un groupuscule plus vaste et influent ? L’hypothèse avait traversé l’esprit de l’Oterashi un peu plus tôt, mais à y regarder elle avait semblé de moins en moins crédible. Cet homme ne l’avait-il pas déduit lui-même ? Un homme de son âge, avec certainement l’expérience qui allait avec, n’était-il pas capable de faire la différence ? Yanosa n’aurait initialement pas pensé devenir suspicieux à ce point vis-à-vis de l’homme au manteau, mais l’accumulation de petits détails l’empêchait, bon gré mal gré, de prendre pour argent comptant tout ce qu’avançait son interlocuteur de l’ombre. Aussi, lorsqu’il lui demanda finalement son nom, presque inquisiteur, l’Oterashi n’eut pas vraiment le coeur de le lui donner.
« … Un shinobi d’Iwa comme un autre, vraiment… Avec une curiosité relativement insatiable, il est vrai… Je vous aurais bien demandé votre nom à mon tour, mais… j’ai l’impression que ça ne nous avancerait pas beaucoup plus… Vous suiviez ce voleur avec un degré d’attention et un zèle que je reconnais bien. Que je connais même intimement, en quelque sorte… Et j’ai du mal à croire.. qu’un homme tel que vous, dit-il en se décalant sur le côté pour fermer un angle de fuite potentiel, déploie toute cette énergie pour pister un petit oiseau comme celui-là. Et puis… dit-il cette fois en jetant un regard très maqué vers la poche de l’individu, je me demande… ce qui se cache, là-dedans, et… ce que vous comptez en faire. »
Yanosa marqua une pause en faisant un pas unique mais pesant en direction de l’homme au manteau noir. Il le dévisageait à présent tout à fait, mais en dépit de son langage physique, n’avait aucune intention de lui nuire en l’état. C’était plutôt sa curiosité maladive qu’il voulait satisfaire, et lorsque le guerrier rouge avait une idée en tête, il fallait jouer des coudes pour lui faire lâcher prise.
« Si vous jouez carte sur table… peut-être… qu’on pourra se présenter comme de vrais gentlemen ? » |
| | | Metaru Yama Expérience : 341
Messages : 40 Date d'inscription : 16/05/2019
| | Mar 11 Juin 2019 - 13:23 | |
Quelle situation navrante dans laquelle je m'étais retrouvé. Il n'y avait aucun doute que l'homme à la chevelure de feu était un Shinobi plus entraîné que je ne l'étais et qu'il m’observait depuis plus de quelques secondes à peine. Si mon comportement était bien des plus étrange, mon allure ne faisait probablement que renforcer ses soupçons à mon égard et s'il avait, quelque part, raison de me soupçonner, je ne pouvais néanmoins lui permettre de deviner la réelle raison de mon petit manège. Heureusement, être un tout nouveau ressortant de l'académie pouvait parfois avoir ses bénéfices. Nous avions parfois quelques raisons de nous retrouver les pieds dans les plats ou à la limite de ce qui est tolérable; le manque d'expérience. Et c'était bel et bien la carte que j'allais jouer, faute d'inspiration, mais aussi pour bien entrer dans le moule de ce que j'étais, après tout.
Laissant tranquillement ma main glisser le long de mon pantalon, relâchant ma posture défensive et reprenant un air plus neutre, je détendis mes muscles tout en appuyant mes épaules contre le mur. Fléchissant une jambe pour y appuyer la semelle de ma botte sur la surface rocheuse, j'appuyai le poids de mon corps sur celle-ci en croisant les bras, juste après avoir rajuster mon long manteau sombre. Je n'avais aucune porte de sortie, la seule atteignable rapidement m’ayant été bloqué plutôt rapidement par l'inconnu…mieux valait donc faire causette et mettre les points sur les « i », le sujet de mon observation m'ayant maintenant échappé depuis quelques secondes déjà.
-Shinjo Très bien, aussi bien être honnête. Je m'appelle Shinjo, Hao Shinjo, et je sors tout juste de l'académie. Contrairement à beaucoup de nos confrères, je n'ai pas espoir de briller sur le champs de bataille, ou du moins pas en tant que guerrier. Ce n'est pas de ma trempe, je ne suis pas un adorateur des échanges de coups biens musclés. Je fais donc avec ce que j'ai comme moyen pour me rendre utile : recueillir de l'information. Cependant, j'ai tendance à croire que l'art Shinobi doit d'abord et avant tout passer par l'excellence du corps et des capacités humaines. Le chakra est utile, puissant, nous permet de faire bien des choses extraordinaire, mais aux yeux du monde, nous sommes des tricheurs. Tout ce que nous faisons est le fruit de cet outil…et je ne veux pas paraître pour un tricheur. Je m’entraînr à espionner, à utiliser mon environnement à mon avantage et à rester le plus discret possible avant que l'on ne me détecte. Dis-je pour ma défense tout en effectuant une pause par la suite, attendant de voir si l'inconnu allait rajouter quelque chose entre ce que j'avais à dire
Ce petit me semblait être un sujet d'entraînement adéquat. Honnêtement je n’en ai rien à faire s'il vole des pommes. Je suis Shinobi, pas policier et je me doute qu'un enfant qui vole de la nourriture n'a en fait rien d'autre en tête que sa propre survie. Il pourrait d'ailleurs faire une bonne recrue pour l'académie…mais je voulais aussi savoir si ses activités se limitaient au vol de nourriture…ou s'il osait aller plus loin que ça.
|
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
Messages : 1523 Date d'inscription : 23/02/2019
| | Mer 12 Juin 2019 - 13:52 | | Lentement, l’homme aux cheveux mi-longs et aux favoris entretenus remonta sa main le long de sa cuisse, sans doute un peu gêné mais plutôt coopératif. Il eut l’air pendant un instant foncièrement contrarié et contrit à la fois, et Yanosa ne sut trop quoi penser de l’abdication physique du fileur urbain lorsque celui-ci croisa calmement ses bras contre son torse en s’appuyant de façon tout à fait détendue contre le mur derrière lui. D’un coup, c’était comme si il avait accepté le fait que sa curiosité passait après celle du pugiliste aux cheveux rouges, comme si un lien de subordination tout à fait illusoire s’était créé entre les deux hommes. L’Oterashi, en dépit de ses facultés et de son physique impressionnant, n’était en effet toujours qu’un Genin, et lorsque le dénommé Shinjo lui expliqua finalement qui il était et ce qu’il espérait accomplir en se lançant dans une telle entreprise, le guerrier rouge fut bien forcé d’éprouver un certain respect envers celui qui n’était, au final qu’un autre Genin comme lui.
Affûter ses compétences et ses réflexes sans user de chakra : il s’agissait là en effet d’un objectif qui, si il pouvait être contre-productif, restait pertinent dans bien des cas, tant certains clans et shinobis se reposaient de façon automatique sur leurs talents génétiques. Yanosa lui-même devait l’avouer, lorsqu’il s’agissait de filature, il se reposait avant tout sur sa capacité à se fondre, littéralement, avec son environnement, et utilisait son chakra pour augmenter la portée et l’intensité de son flair. Cet homme, Shinjo, n’avait selon son avis propre aucune chance de briller en tant que soldat si ce n’était dans l’obscurité, et c’était donc dans ce milieu qu’il tâchait d’évoluer pour s’entraîner.
« Hm. C’est assez rare de croiser des Genin aussi âgés. Non pas que ce soit un mal en soit, simplement… curieux comme je suis, je me demande forcément à quoi a pu ressembler ton parcours avant d’atterrir à l’Académie Hashira. Mais soit, je comprends mieux à présent. Et j’approuve, en un sens. La pratique est la meilleure tutrice qui soit. »
Remarquant lui aussi que, depuis quelques temps déjà, le jeune homme que Shinjo suivait s’était carapaté dans une autre rue, voire dans un autre quartier, l’Oterashi tourna la tête vers la lumière de l’artère principale et se mit à marcher vers elle, libérant tout axe de fuite potentiel à l’homme au manteau noir en eut-il encore besoin, et l’incitant tacitement à le suivre par sa gestuelle.
« Il y a un certain degré de criminalité à Iwa même, c’est vrai. Mais rien qui ne sorte drastiquement de l’ordinaire. Je ne m’en ferais pas trop pour cet enfant que tu suivais. Lui et ses congénères, ce qu’ils parviennent à taxer sur les étales… c’est à mettre au titre des pertes et profits. Eux aussi, en un sens, aiguisent leurs compétences. Il faut les recadrer quand ils vont trop loin, mais les laisser se nourrir à la sueur de leur front est un minimum. Quel genre de village ninja ferions-nous sinon…
Enfin, en tout cas, je suis… content, d’avoir fait ta rencontre Shinjo. Tu as un profil particulier. Une… dégaine, particulière. Que tu te sentes obligé d’opter spécifiquement pour ce genre de pratiques, c’est à la fois une chance et un carcan que tu t’infliges. Mais je peux imaginer qu’à ton âge ça a été moins facile d’intégrer les bases du shinobi… dit-il tandis que la lumière de la rue principale le baignait à présent de ses rayons. Cela étant dit, si tu es partant, je peux te proposer qu’on s’entraîne ensemble sur le sujet. J’ai peut-être l’air… d’une grosse brute, mais… je sais aussi « tricher » quand il le faut. » |
| | | Metaru Yama Expérience : 341
Messages : 40 Date d'inscription : 16/05/2019
| | Jeu 13 Juin 2019 - 16:19 | |
Les bras toujours croisés, j'écoutais mon interlocuteur en prenant bien soin d'entendre chacun de ses mots. Il allait de soi que l'homme possédait une curiosité semblable à la mienne, quoique placée autrement dans son esprit et n'ayant probablement pas les même motifs au final. Je ne le connaissais pas, mais sa curiosité semblait relever de la curiosité même, le désir personnel d'en connaître plus sur son environnement, sur les gens qui le peuple…alors que la mienne venait souvent avec un autre motif plus fourbe, plus sournois. Il ramenait très souvent ce qu'il percevait sur moi vers autre chose, il analysait ce que j’étais et se posait intérieurement d'autres questions. Sans nécessairement me demander quoique ce soit ou, plutôt, sans nécessairement me poser les questions directement, il guidait la conversation de sorte à ce que je réponde de moi-même. Le faisait-il consciemment, ou non, je ne pouvais le dire, mais dans tous les cas il était préférable pour moi d'être honnête. L'homme, déjà, dégageait un instinct d'observation et d'analyse peu commun et si je décidais de ne pas répondre à ces questions qui n'en étaient pas, il soupçonnerait. Je le savais…parce que c'était exactement de cette manière que j'agirais face à un autre homme de ma…dégaine…comme il l'avait si bien dit.
Déposant ma jambe relevée au sol, puis relevant l'autre afin qu’elle balance mon poids sur le mur de pierre à son tour, histoire de ne pas fatiguer d'une jambe plus que de l'autre, j'observai l'autre Shinobi se déplacer, me laissant toutes les portes ouvertes si jamais je désirais partir. Ce que je n'allais pas faire, surtout après son invitation. Mais d'abord…j'allais lui donner une parcelle d'information sur ce qu'il avait amené comme discutions un peu plus tôt.
Shinjo …Effectivement. Des genins de mon âge, il n'en pleut certainement pas. Je vais être franc avec toi, rouquin. J'oeuvrais dans la sphère politique, dans les bas échelons Tsuchijin. Puis j'ai vu à quel point les Shinobis, s'ils le décidaient réellement, pouvaient devenir extrêmement dangereux pour la politique des hommes et ceux qui vivent autour d'eux. Mieux vaut se trouver du bon côté de la barrière lorsque tout viendra à éclater, car la puissance que vous possédez contrairement aux hommes lambda est tout simplement incomparable. Bientôt, si ce n'est pas déjà le cas, les Daimyô ne seront plus que les marionnettes de shinobi puissants et influents, fourbes et mal intentionnés…ou seront eux-mêmes des Shinobi se servant de leurs pouvoirs afin d'asseoir leur dictature sur leur région du monde.
C'est un bien triste portrait que je dessine là de cette espèce que j'ai décidé de devenir à mon tour, mais lorsque l'on a les outils en main afin de progresser vers le prochain stade de l'évolution, mieux vaut ne pas traîner. Dis-je sur un ton assez sérieux. Si mon discours pouvait frôler la folie et la théorie su complot, j'étais prêt à en assumer les critiques…mais n'importe qui de sensé ne pouvait que comprendre ce que j'essayais d'avancer. Ce problème était réel et surtout…d'actualité. Dans le monde, actuellement, les récents événements ne faisaient que me donner raison.
Ça n'a pas été facile, effectivement. Mon âge n'en est pas la cause cependant, cela vient surtout de mes problèmes de santé. Mon corps est loin d'être la machine fiable et solide qu'elle aurait dû être, mais je compense par autre chose. Ma cervelle, elle, reste intacte et opérationnelle, c'est ce qui importe. D'ailleurs, les connaissances, on en a jamais assez. Apprendre est synonyme de ma nature propre, alors j'accepte ton invitation. Et, avec moi il n'y a pas de « triche » qui tienne. Ce mot n'existe pas dans mon vocabulaire. Il y a l'efficacité, et l'incompétence, tout simplement. Si tu n'es pas un, tu es l'autre, peu importe les moyens utilisés. Si tu gagnes, tu gagnes…si tu perds…tu perds. Il n'y a pas de demi-vérité. Notre exiatence en est le parfait exemple. Il y a la vie…et la mort. Tout simplement. Aller…je te laisse choisir l'endroit
|
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
Messages : 1523 Date d'inscription : 23/02/2019
| | Dim 16 Juin 2019 - 14:01 | | Cet homme, à l’apparence relativement antipathique, s’ouvrit bien davantage à l’Oterashi à compter du moment où ce dernier accepta de faire redescendre la tension qui s’était brièvement installée entre eux. Si il avait pu se montrer méfiant, et si il gardait de toute façon des réserves sur ce Shinjo, le franc-parlé dont il finit par faire preuve lui fit découvrir les contours d’une personnalité assez singulière. Yanosa arqua un sourcil en l’entendant l’appeler le rouquin, mais ne releva pas ce qui n’était au fond qu’une tentative de mettre en avant son plus jeune âge, d’autant que le reste de son discours s’avéra bien plus intéressant. Ainsi, c’était pour embrasser l’évolution qu’il jugeait inévitable du monde vers une Terre de shinobis qu’il avait emprunté cette voie : le tellurique resta un moment songeur à cette idée. Lui-même était entré dans ce monde au forceps, et n’avait pu embrasser ses facultés enfouies qu’assez récemment relativement à son âge, et en cela il avait un point commun avec Shinjo.
Toutefois, les similitudes s’arrêtaient là, car en lieu et place de la rage de combattre et de la volonté de relever tous les défis martiaux qui habitaient et poussaient l’Oterashi, c’était la peur de louper le coche de l’évolution qui animait vraisemblablement l’homme en noir, ainsi qu’un sens aiguë des mouvances politiques. Mais plutôt que d’éprouver dégoût ou rejet en constatant ces différences, Yanosa s’en imprégna un instant. Les jeux de pouvoir à grande ou même moyenne échelle n’étaient pas ce qui le passionnait le plus, mais ses années à lire et à cultiver son intérêt pour une large variété de thèmes l’incitaient malgré tout à se pencher sur la question. De plus, rester au moins à flot sur ces sujets devenait, à mesure que les pièces se déplaçaient sur l’échiquier du monde, une nécessité absolue pour tout shinobi qui aspirait à davantage que le seul service aveugle pour le compte d’une cité militaire. Et Yanosa était de ceux là.
Un jour ou l’autre, songeait-il, il aurait davantage de responsabilités, et si il voulait faire les choix les plus éclairés et pertinents possibles, avoir une connaissance pointue des enjeux était indispensable.
« Si je voulais résumer ta pensée un peu grossièrement, Shinjo, je dirais que tu veux être dans le camp des vainqueurs, mais… qui ne le voudrait pas, finalement, hm ? La résonnance… on ne sait pas encore vraiment quel impact elle aura à grande échelle. Difficile de dire si beaucoup de personnalités civiles ont été affectées. Là où tu as raison… c’est qu’un bon shinobi doit voir plus loin que le bout de son nez, ou de sa mission. Mais je pense… que tu surestimes leur emprise, ou celle qu’ils pourraient avoir. Même en grand nombre… des shinobis réunis en nations… ne seraient au final que des tyrans, voués à être renversés tôt ou tard. Ou alors crois-tu possible l’extinction pure et simple de la part de l’espèce humain incapable d’utiliser le chakra ? Une idée fascinante… mais assez éloignée des réalités à mon avis. »
Shinjo semblait assez sûr de son propos, mais ne paraissait pas être le genre d’homme à promouvoir activement sa pensée. Il était à la fois lucide et paranoïaque, songea Yanosa, qui voyait en lui davantage un homme qui voulait survivre à tout prix plutôt qu’un carriériste maladif. Ce qui, conséquemment, était en lien direct avec ce qu’il lui confia ensuite. Lorsqu’il mentionna la faiblesse de son corps, le guerrier rouge pensa instinctivement à sa convalescence et à ses douloureuses cicatrices, mais savait pertinemment que certains maux ne guérissaient pas, ou ne s’effaçaient pas même au prix de patience et d’efforts. Avoir de la chance dans son malheur ? Peut-être était-ce applicable à l’Oterashi, mais cela ne l’avait en tout cas pas empêché, comme le disait si bien Shinji, de développer son intellect. Alors que le duo se mettait à s’engager dans la rue, Yanosa poussa un petit rire soufflé lorsqu’il constata l’incompréhension du terme « tricher » par son interlocuteur.
« Ha… ! On s’est mal compris Shinjo. Quand je parle de tricher, je fais bien sûr allusion aux arts shinobis. Ils nous permettent, par définition, de tricher et d’outrepasser les limites normales de nos corps humains. Et c’est le plus souvent à celui qui triche le mieux, au cours d’un combat… pour savoir qui en sortira vivant. Bien tricher, c’est être efficace. Même moi, j’ai du me faire à l’idée. Enfin, content que tu sois partant, je dois faire un tour chez moi pour déposer mes courses… On pourra se retrouver au haut plateau nord-nord-est, d’ici une heure. Et tu pourras m’en dire plus sur les connaissances que tu as pu accumuler avec tes années chez la noblesse…
Moi c’est Yanosa, au fait. A tout à l’heure... » |
| | | Metaru Yama Expérience : 341
Messages : 40 Date d'inscription : 16/05/2019
| | Mer 19 Juin 2019 - 13:15 | |
Arquant un sourcil, j'écoutais bien les réponses que me donnait cette nouvelle connaissance. Il était agréable de converser avec quelqu'un qui, sans nécessairement adhéré à mes idées ou mes pensées sur certains sujets délicats, y trouvait un certain intérêt et tentait de « comprendre » le raisonnement derrière mes mots. Décidément, ce Yanosa était intéressant et loin du portrait de la brute qu'il avait lui-même caricaturé quelques secondes auparavant. Il avait un esprit vif…et pour cette simple et unique raison, mieux valait le connaître d’avantage.
Shinjo Oh…personne n'aime être un perdant, et encore moins perdre à un jeu d'équipe lorsque les autres ne peuvent suivre la cadence d'une partie. On peut…supposer…que c'est là la raison de mon changement de veste entre la vie civil et celle de shonobi. Dis-je alors en continuant la marche avec ce confrère Iwajin
Oh…et je crois bien que oui, un jour ou l'autre, les utilisateurs de chakra deviendront plus nombreux que les civils ordinaires. Un avenir lointain que nous ne verrons peut-être pas de notre vivant, mais qui se passera assurément. La nature privilégie les plus fort, les meilleurs gènes. Je ne suis pas contre cette idée, loin de là. Imaginer les progrès qui pourraient être effectués m'émerveille même…ce que je crains surtout, ce seront les moyens utilisés par les Shinobi pour en arriver là un jour. Et, oui, les tyrans se font toujours renversés, mais à quel prix? Le résultat m'importe peu, Yanosa…ce sont les moyens pour en arriver là qui font toute la différence, qui changent réellement l'histoire en bout de ligne. Mais, peut-être suis-je un peu trop dramatique. Ça, je suis prêt à te l'accorder…Hmhmhm!
Finissant ma phrase sur un petit rire étouffées entre mes lèvres pincées, un sourire narquois au coin des lèvres, je vis que l'homme aux cheveux de feu s'était arrêté. Sa position évoquait un départ, puis en regardant ce qu'il trainait dans ses mains, je compris qu'il valait mieux pour lui aller déposer ça chez lui avant de poursuivre vers un entraînement probablement rigoureux. Hochant donc simplement de la tête, gardant mes mains dans les poches de mon manteau, j'acquiesçai à sa pensée sur ce qu'il voulait dire par « triché », mais également au rendez-vous que l'on se donnait ainsi qu'au lieu choisis.
-Shinjo Bien…je t'y attendrai alors. À bientôt Yanosa.
|
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
Messages : 1523 Date d'inscription : 23/02/2019
| | Jeu 20 Juin 2019 - 17:43 | | Sur le chemin qui le ramenait chez lui, Yanosa ne cessa évidemment de penser à cet homme dont il venait de faire la rencontre. Ce Chinjo avait un profil singulier, qu’on ne retrouvait pas à tous les coins de rue. Il n’était pas de ces gens avec qui il aurait été d’ordinaire profitable d’être vu : question de perceptions. L’Oterashi se fichait pas mal ds apparence, et savait reconnaître un filon lorsqu’il en voyait un, le tout était de l’exploiter sans le laisser tarir. En l’occurrence, en dépit de l’expérience encore limitée de Shinojo en tant que shinobi, ce dernier avait sans doute de par son âge des connaissances plus vastes et précises que le pugiliste dans certains domaines, et avait également ce point en commun avec lui la conviction qu’il véhiculait par ses idées très arrêtées.
Yanosa se targuait également de ses certitudes, mais admettait bien volontiers qu’il n’était pas omniscient : disposer d’un contact tel que Shinjo pourrait, songeait-il, combler certaines de ses lacunes, et il serait en ce sens un partenaire de choix. Perdu dans ses pensées, le guerrier rouge rangea consciencieusement ses courses dans ses placard, mûrissant la suite. Cet homme vêtu de noir était indubitablement louche à bien des égard, quand bien même il faisait partie des forces armées d’Iwa. Cela ne l’en rendait pas moins intéressant, bien au contraire, mais malgré cet intérêt que lui portait Yanosa, il lui fallait prendre ses précautions. S’acoquiner avec des gens comme Shinjo pouvait avoir des conséquences, des conséquences qu’il lui fallait anticiper, et si il le pouvait, prévenir.
En hâte, l’Oterashi se dirigea ensuite vers le Haut plateau qu’il avait indiqué à Shinjo, afin de s’assurer d’avoir le temps dont il aurait besoin. Une fois arrivé en terminant sa course par un dérapage contrôlé qui balaya quelques kilos de rocher, il prit la mesure de son environnement. Il s’accroupit ensuite, pour plonger ses mains changées en pierre dans le sol. Prenant le contrôle de toute roche autours de lui, laissant ses sens se déverser dans son élément pour en faire une extension de son corps, il fit jaillir des pans de mur de plusieurs mètres de haut, sans géométrie particulière, des colonnes et pitons rocheux éructant de la terre en tout sens pour former un énorme imbroglio labyrinthique, un décor de désordre tellurique dans lequel se perdre était facile, et où les pièges se laissaient facilement oublier.
Satisfait de sa création, Yanosa y pénétra en marchant, se cachant au coeur des formes et des lances terrestres. Etendant ses perceptions aux alentours, il tâcha alors de repérer Shinjo, sitôt qu’il serait en approche, pour lui réserver le meilleur accueil possible. Pour s’entraîner, oui ils allaient s’entraîner… mais pas sans que l’homme en noir ne se dévoile un peu plus. |
| | | Celui qui observe les rats [Oterashi Yanosa] |
Sujets similaires | |
|
| |