Je devais m’entraîner. Comme tous les jours depuis que j’étais sortis de l’académie. J’avais ma petite routine, mes petites habitudes et surtout, mes endroits préférés. Je m’étais levé plus tard que d’habitude en ce jour, la nuit avait été rude après la recherche d’un meurtrier. J’avais au moins pu prouver mon utilité, même si tout ne s’était pas déroulé sans encombre avec mes deux… étranges – pour rester poli – partenaires.
J’avais pris un repas en vitesse et quelques provisions afin de me rendre en direction des terrains d’entraînements. Mon préféré était le numéro 9. Rarement utilisé, j’y étais très souvent seul.
Environ cinq minutes de courses plus tard – j’y venais toujours en courant afin de m’échauffer – j’arrivais enfin devant le terrain d’entraînement susmentionné et, et, et. Il n’était pas libre. Je passais ma main sur mon visage afin de me frotter les yeux. Énervé je l’étais, oui. Surtout que je ne connaissais pas la personne qui s’y tenait.
Je décidais tout de même de m’approcher afin d’y voir un peu mieux et, surprise. Un Iwajin. Cette fois-ci mon sang ne faisait qu’un tour. Je pourrai l’apprécier oui, mais c’était mal parti et j’étais surtout méfiant malgré tout. Je n’avais pas été d’accord avec le Nara qui les avaient accusés du meurtre de la jeune femme sans vraiment de réflexion, mais voilà. Il m’avait volé mon terrain d’entraînement bon dieu ! Je poussais une nouvelle fois un soupire assez audible pour qu’il puisse m’entendre et m’exprimait ensuite.
« Osu ! » J’attendais quelques secondes afin d’avoir son attention. « T’es sur mon territoire ici, que dirais-tu d’aller prendre le terrain d’à côté ? »
C’était une délégation diplomatique, il ne m’attaquerait pas. Et s’il le faisait, Kumo en serait gagnant. Iwa serait l’ennemi et ce jeune homme perdrait à tous les coups. Aucune raison donc, de se préparer à quoi que ce soit. Je n’allais pas non plus être trop perturbateur, les alliances que font les dirigeants ne sont pas mes oignons et même si je ne suis pas forcément pour… je n’allais pas faire échouer les discussions.
L'albinos était là, tranquillement, s’entraînant de son côté, une fois de plus. Il faut dire que depuis qu'il était libre de ses mouvements à Kumo, il alternait beaucoup entre entraînement et lecture. Il n'avait pas vraiment envie de faire autre chose de toute manière donc ce n'était pas vraiment un souci pour lui. Il se retourna cependant après avoir était interpeller, son clone se dissipant suite à un signe qu'il effectua. Il se figea alors devant lui, son sang gouttant au sol, sol couvert de multiples entaille, tout comme le samouraï qui s'inclina respectueusement devant le kumojin. Il se redressa par la suite, en vue de l'état du terrain et des traces de pas, il n'y avait pas qu'un clone, mais plusieurs.
- Ah ? J'en suis navré, j'ignorais que ce terrain était occupé. Je vais donc vous laissez et prendre l'autre.
Il ramassa alors ses quelques affaires et s'inclina une nouvelle fois, en guise d'excuse cette fois-ci. Il se dirigea par la suite vers l'autre terrain. Peut-être qu'il aurait dû se renseigner avant de prendre un terrain au hasard. Enfin même si d'un autre côté il se demandait s’il y avait vraiment une histoire de planning, ou si l'homme n'étais juste pas très accueillant envers les étrangers. Enfin, non pas que ça avait une quelconque importance pour l'ex-nécromancien, dans tous les cas il n'avait aucune priorité ici, il n'était pas chez lui, et avait promis de ne pas faire de vagues. Il fit un peu craquer sa nuque, arrachant un morceau de son kimono en lambeau pour éponger le sang coulant de ses plaies, se disant que de toute manière il avait des affaires de rechange dans son sac, vu qu'il avait souvent tendance à exagéré un peu quand il s’entraînait seul. Il se demandait d'ailleurs si l'état du terrain ne poserait pas de problème... Après tout un terrain d'entraînement c'était fait pour encaisser des coups non ? Sinon à quoi bon.. Et bien appeler cela un terrain d’entraînement, tout simplement. Ce n'est pas comme si le nom était là pour faire joli, si ? Enfin bref, il déposa ses affaires et composa une série de signes, invoquant de nouveau trois clones en dégainant sa lame, les trois se ruant sur lui simultanément pour engager un combat de kenjutsu en situation de trois contre un. Le seul souci, c'est que l'albinos ne faisait pas dans la dentelle, en effet, les lames étaient dirigées de sorte à trancher, pas à frapper. Enfin, il faisait tout de même en sorte d'éviter que ses blessures ne soient pas soignable, enfin, surtout qu'il ne voulait pas vraiment que la jônin avec lui, lui remonte les bretelles à cause de cela.
Oh. Comment dire, je ne m’attendais pas vraiment à une réaction pareille de la part de l’Iwajin. Cela devait certainement être l’une des raisons pour lesquelles il avait été choisi pour cette mission diplomatique. Moi, je me trouvais con. Certes, je n’en pensais pas moins, mais… il était plus âgé, certainement plus expérimenté et surtout, intelligent. Ou du moins c’est ce que j’en pensais en l’ayant vu réagir.
Je posais mes affaires tout en l’observant s’en aller. Je me posais un millier de questions. Que faire ? Pourquoi avais-je réagi pareillement ? Qu’allait-il penser de moi ? Des Kumojins ? Il fallait que je fasse quelque chose, ou au moins que j’aille m’excuser. Je réfléchissais quelques secondes avant d’avoir une petite idée. Au moins, j’allais essayer de récupérer mes conneries.
Je reprenais mes affaires et m’en allais dans sa direction, les tâches de sang qu’il laissait derrière lui en faisait un homme facile à suivre. Je le retrouvais ensuite dans le terrain d’entraînement qui se trouvait juste à côté du mien, en train de se battre avec trois clones et d’une façon, très bestiale, ou du moins il ne rigolait pas. Je m’approchais un peu avant de lancer une nouvelle fois.
« Pardon ! » Je marquais une légère pause afin qu’il comprenne que j’étais à nouveau là en train de l’empêcher de s’entraîner correctement. « Excuse-moi pour tout à l’heure. Kawashima Kyōhei, genin de Kumo. Ravi de faire ta connaissance. »
Je lui tendais la main afin qu’il puisse s’il le désirait me renvoyer l’appareil. Je me contenais, parce que j’avais envie de changer. J’en avais marre d’être un simple d’esprit. Il fallait que je m’ouvre un peu aux univers extérieurs, aux autres pays. La protection de Kumo et l’appréciation d’étranger pouvaient parfaitement aller de pair. Il n’y avait pas de raison pour que cela soit impossible.
« Je veux bien t’inviter à boire un verre, manger quelque chose, ce que tu veux. On a certainement des choses à se dire non ? Tu es Iwajin, moi Kumojin… » Je marquais une pause. Baissais les yeux et poussais soufflais du nez, je trouvais mon comportement honteux, celui de tout à l’heure. « Si tu veux vraiment tout savoir et tu l’as certainement remarqué… j’ai un peu de mal avec les étrangers. Mais… J… J’ai… huuum, j’ai envie d’essayer de changer ce comportement. »
Et voilà que je me confiais à un inconnu et étrange. Franchement, je ne me reconnaissais plus.
Voyant l'homme arriver vers lui, il pesta intérieurement, ce serait facheux qu'un des clones le touche accidentellement. Il concentra alors du chakra dans sa lame et donna un coup dans le vide, une lame de chakra couleur d'or frappant les clones, au nombre de trois, tel un coup de griffe.
- Tsukuyomi : Shingetsu.
Les clones explosèrent tendis que la lame poursuivit un peu son chemin, tranchant un rocher un peu plus loin avant de finalement se dissipées. Il rangea alors lentement son katana dans son fourreau, se retournant vers l'homme en inclinant légèrement la tête devant ce Kumojin décidément bien étrange.
- Nul besoin de vous excusez Kawashiwa-san. Vous étiez dans votre droit, j'aurais dû demander avant si le terrain n'était pas réserver et je m'en excuse. Soyez tranquille, cela ne se reproduira plus à l'avenir.
Il s'approcha et essuya sa main contre son kimono déjà bien abîmé de toute manière. Il alla par la suite se changer rapidement, brûlant les anciens habits avec une technique katon, puis s'en alla serrer la main tenudue, calmement.
- Karasuma Shin, Genin de la roche. Je ne dirais pas non à une tasse de thé, dans un endroit tranquille. J'ai.... Disons un peu de mal avec les foules.
Il l'écouta ensuite finir sa phrase, secouant légèrement la tête légèrement de gauche à droite dans un signal négatif silencieux. Il comprenait la façon d'agir du Genin il ne l’appréciait pas vraiment, mais il comprenait. Il glissa son katana à sa ceinture, croisant par la suite les bras.
- N'ayez crainte, je peux comprendre votre réaction à mon égard. En vu de la situation mondiale actuelle, il est compréhensible que vous soyez méfiant envers les étrangers, peu importe d'où ils viennent et la raison de leurs venus. En tant que soldat, je comprends parfaitement. Je n'en tiendrais donc pas compte lors de notre prochaine rencontre avec votre cheffe, donc n'ayez crainte, vous pouvez souffler.
Ce n'était qu'une hypothèse, mais bon, il se disait que peut-être que cet homme se rendait compte que suite à la pseudo agression verbale à son encontre, le Genin de la roche pourrait avoir une mauvaise opinions des Kumojins. Ce n'était pas le cas, il en fallait plus pour le faire sortir de ses gonds, et puis, comme il l'avait dit plus tôt, il comprenait ce genre de réaction, surtout quand l'odeur d'une guerre imminente plane dans les airs. N'importe qui serait tendue, méfiant, et aurait tendance à agir de façon un peu plus impulsive qu'il ne le désirerait. Lui-même aurait pût avoir ce genre de réaction, s'il n'avait pas appris à avoir un plein contrôle sur ses émotions au fil des années.
Un thé ? Pourquoi pas après tout. Son pouvoir avait lui aussi l’air intéressant. Mais peut-être plus tard. Je ne suis pas tellement en position de demander une faveur, non ? Donc si nous reprenions, un endroit calme et sans trop de foule, car le Karasuma n’appréciait pas les bains de foules – cela tombait bien, moi non plus – il y avait justement ça, et pas très loin.
« Je connais un très bon salon de thé vraiment pas loin d’ici et surtout, très calme. » Je marquais une petite pause avant de reprendre. « Si tu veux bien me suivre, c’est vraiment pas loin, on pourra revenir s’entraîner dans trente minutes tout au plus ! » Lui disais-je en essayant d’afficher un sourire cette fois-ci.
Nous marchions ensuite quelques deux minutes pour arriver devant le salon de thé du vieil Hiroto. Il m’arrivait parfois de venir ici après mes entraînements, mais rarement avant.
« Salut Hiroto ! Comment tu vas aujourd’hui ? » Lui demandais-je.
« Très bien merci, tu es accompagné aujourd’hui ? »
J’acquiesçais en signe de réponse et invitait Shin à me suivre à une table. Je prenais ensuite une carte et indiquait à Shin mon préféré. Le Gyokuro Hikari.
« Quand je viens ici, je prends ce thé. » Lui disais-je en en le montrant dans le menu. « Gyokuro Hikari. Un thé d’une très grande qualité et très savoureux. Le meilleur thé que je n’ai jamais bu, même. Un peu cher, certes, mais cela vaut vraiment le coup. On s’en prend une petite théière ? »
J’avais quelques questions en tête, mais il pouvait tout aussi bien m’en poser s’il le souhaitait.
« J’ai pu voir ton pouvoir avant… tu es un samouraï ? »
Question bête, je connaissais la réponse, mais je n’en avais jamais vu à l’œuvre.
Il suivit calmement le Kumojin en direction d'un salon de thé assez petit, gerer par un homme visiblement plutôt âgé, que le Genin semblait bien connaître, assez surprenant d'ailleurs vu ses airs de rebelle. Il ne dit rien, se contentant de suivre l'homme jusqu'à une petite salle où ils prirent le thé, silencieusement, jusqu'à ce que tout du moins celui-ci ne se décide à briser le silence. Il hocha la tête simplement à sa question, déposant sa tasse encore fumante sur la table, calmement.
- Pas d'origine, mais oui. J'étais au départ un utilisateur de la nécromancie, mais j'ai abandonné cet art avec mon passé pour tourner la page. Un certain intérêt pour la voie du samouraï m'as ensuite mener à suivre ces enseignements, et me voilà aujourd'hui samouraï.
Il prit ensuite une nouvelle gorgée de ce liquide, qui était, comme l'avait dit plus tôt cet homme, plutôt bon. Il regarda ensuite le liquide, silencieusement. Le regard vide. Dire qu'il n'y a pas si longtemps que ça, il ne pouvait que rêver de voire ce genre de liquide. Il bût une autre gorgée, calmement.
- Dis-moi... As-tu déjà entendu parler de la guerre civile de Hi, et d'une troupe de mercenaire sévissant dans la région à cette période ? L'aigle carmin... Il paraît qu'ils vendaient certains enfants, filles surtout, et prenait les garçons pour agrandir la troupe. La troupe est aujourd'hui dissipée, suite à l'attaque sur Iwa en 201, mais je suis à la recherche d'une personne. Une petite fille qu'ils auraient pu vendre. La moindre information pourrait m'être utile. Malheureusement, je n'ai pas eu beaucoup de chance à ce niveau pour le moment. J'ignore même si cette petite fille est encore en vie au moment où nous parlons.
Il redressa sa manche gauche, dévoilant son bras couvert d'une grande brûlure et de multiples cicatrices, reposant ensuite son regard sur le Genin en sa compagnie, laissant sa manche retombée.
- Je suis l'un des garçons enlevé à cette époque pour gonfler les rangs, mes parents sont morts, mais ma sœur était introuvable. Je suppose donc qu'ils l'ont revendue en tant qu'esclave ou quelque chose du genre. Si tel est le cas, je veux la retrouver, et faire payer les cafards ayant touchés à ses cheveux, jusqu'au dernier misérable cloporte rampant sur cette terre. Ils ont crée un monstre à cette époque, malheureusement pour eux, ce monstre à briser ses chaînes, et il n'est pas content du tout.