Cela faisait maintenant quelques semaines déjà que les habitants d’un petit village à la bordure Sud-Ouest de Kiri devait faire face à un nuisible pour le peu original. En effet, selon les témoignages, la bête possédant deux longues pattes, un corps à peu près ovale doté de petites ailes latérales, et un long cou en forme de S au bout duquel se trouve un bec acéré, pour une taille de presque deux mètres au garrot. Ouaip, un flamant rose carnivore géant.
Certes, dit comme cela, ça semble ridicule, mais bon… Une menace reste une menace. Arima se vis donc confier pour mission d’aller sur place avec une dénommée Mikan Yui afin de se rendre sur place et recueillir plus d’informations sur l’animal, et si possible, le capturer, voir l’éliminé. Il valait mieux l’éliminé, et puis… Il se demandait bien quel goût peut avoir un flamant rose géant mangeur de bétail. Très certainement un gout de poulet mais bon. Il ne serait fixer qu’en gouttant, non ? Bref.
Il était plus ou moins dix heures du matin quand il se rendit au lieu du rendez-vous fixer pour le départ de mission et y attendit calmement. Il portait son habituel kimono noir et mauve, avec par-dessus une cape sombre déchirée . Il se demandait bien à quoi pouvait ressembler la personne qui devait l’accompagné, après tout, il ne connaissait pas tout le monde encore au sein du village. Quel fût sa surprise en voyant une femme arrivée. Enfin, vu le nom, ce n’était pas vraiment le fait de voir une femme qui le surprenait, mais plutôt son apparence. En effet, elle semblait plus jeune que lui, et pourtant, elle était Chûnin. Il ne poserait pas la question de son âge, par politesse cependant. Il profita pour l’observer de plus prêt. On ne pouvait pas dire qu’elle était laide en tout cas, plutôt jolie en fait. Mais c’était son ainée, donc mieux valait taire toute réflexion de ce type, juste au cas où. Bref.
- Salutation, je suis Kuronushi Arima, votre partenaire de mission. Ravis de travailler avec vous.
Il s’inclina brièvement, laissant ses longs cheveux d’ébènes cacher un peu son visage avant de se redresser, plongeant son regard couleur améthyste dans celui de sa compatriote kirijin en souriant. Le vent balaya un peu ses cheveux sur le côté, ainsi que sa cape et le ruban violet servant à maintenir ses cheveux attachés. Il posa son avant-bras gauche sur le manche du katana à sa taille en attendant alors les directives de son ainée, ou avec un peu de chance une présentation. Après tout le chemin jusque leurs destination prendrais au moins deux bon jours, alors il serait bien qu’ils apprennent à se connaitre, afin d’être plus efficace pour combattre ensemble en cas de besoin.
Il avait du mal à dire juste en la regardant si elle était du genre sociable ou non, donc le mieux était d’attendre, et espérer qu’elle le soit. Une si jolie demoiselle, ce serait dommage qu’il ne connaisse que son nom. Et encore, uniquement parce que la missive qu’il avait reçu pour la mission l’avait mentionner.. Enfin, dans la vie on ne peut pas tout avoir, ça, il l’avait bien compris depuis fort longtemps, mais rien ne lui interdisait d’espérer, si ?
Avait-elle l’air d’une chasseuse ou autre tirailleurs pourfendeuse de nuisibles ? Pas vraiment, voila pourquoi il était tout à fait naturel de ne pas comprendre le pourquoi du comment cette mission lui fut confiée. Mais un ordre reste un ordre, impossible pour l’ex-militaire de trouver à redire concernant les décisions de la haute autorité. Après tout, elle devait encore faire ses preuves. On lui confier un nouveau coéquipier, ses élèves étant en déplacement pour une tâche tout aussi déconcertante quand on s’attarde un minimum sur la constitution de son équipe exclusivement féminine. Yui devait apprendre à faire confiance, ou plutôt espérer que Eyana saura maitriser la virevoltante Madoka. Prions pour qu’il n’arrive rien… Concernant l’activité du jour, une sorte de créature semblable à un oiseaux donne des sueurs froides à la population, au sud de l’ile principale de Mizu no Kuni. La kunoichi est dépêchée sur place en compagnie d’un genin devant encore faire ses preuves. Outre la demande de s’occuper de l’animal, on demanda aussi à l’ex-major d’évaluer le garçon l’accompagnant, encore une fourberie de l’administration pour s’épargner des coûts supplémentaires par le recrutement d’un observateur qualifié. C’est qu’ils peuvent être malins derrière leurs bureaux et piles de papiers…
On approchait du zénith, la matinée était bien avancée quand le rendez-vous fut donné. Sur le chemin, Yui éplucha le dossier de son protégé avec une barre de protéine entre les dents, les lattes de son armure claquant l’une contre l’autre pendant la marche. Impossible de manquer la rousse, de part ses cheveux, son accoutrement seigneurial, mais plus particulièrement sa taille inhabituellement… naine. Enfin, il y’a pire dans la vie, la demoiselle aurait pu être plus petite encore, et nettement plus moche, de ce côté-là, elle était vernie. A ce propos, pas moyen de trouver un coiffeur digne de ce nom à Kiri, les prestations de la citée ne souffrait d’aucune comparaison possible avec le palais du Daimyo, qui jouait dans une tout autre cour. La mode et l’apparence ne semblaient pas être les priorités des shinobis du coin, on lui avait bien parler d’une icone lors de son tour de la rue commerçante. Une certaine secrétaire dont la disparition avait fait chuter les ventes des magasins de fringues, pour seulement une personne, cela était insensé.
Elle s’approcha. Repliant le document de façon presque trop minutieuse, respectant les pliages avec précision pour en faire une parfaite miniature du papier de forme parfaitement rectangulaire. Mikan Yui, un poil maniaque de l’ordre et la perfection ? Nan… Vous vous méprenez voyons… La donzelle réajusta sa coiffure piquée des deux baguettes dorées en guise de broche, elle voulait faire la meilleure impression possible envers le dénommé Arima. Pour une fois, la rousse manquait à être la première sur les lieux, un grand brun pas méchant pour deux sous à observer se présentait déjà à elle. Ainsi elle fit la connaissance visuelle puis auditive de ce jeune homme qui faisait bien plus agréable en vrai que sur les photos du dossier. Enfin, difficile de juger le dessus étant donné que l’on se doit d’être le plus neutre possible sur une photographie officielle. Il s’inclina avec respect et ne manqua à aucun code de la bonne conduite dans l’introduction de sa personne, laissant penser à Yui qu’il pouvait provenir d’une bonne famille. Aimable, apparemment serviable, tout le contraire de l’adorable gamine dont on l’avait affublée dans son équipe, heureusement que la seconde était là pour redresser le niveau. Seulement, était-ce possible de redresser un score à la limite du négatif tellement l’atypique blanchette était de nature incertaine ? Seul l’avenir y répondra. Pour en revenir au garçon, une rapide inspection visuelle confirma un certain gout vestimentaire traditionnel décontracter, et l’affichage de son katana laissa penser à une pratique de sabreur qui décrocha un léger sourire en coin de lèvres à l’officier féminin. Le protocole voulait à présent qu’elle délivre les salutations nécessaires en réponse au jeune homme. De sa posture noble et droite, elle inclina légèrement la tête en avant en baissant les paupières avant de se redresser d’un léger sourire :
- Bonjour, Kuronushi-san. Mikan Yui, votre cheffe pour cette expédition hors du village. Le plaisir est partagé.
Passant la main sur son épaule, révélant plus clairement la bandoulière d’un sac de voyage dans son dos, elle avait prévu son paquetage en conséquence, la route serait longue. Ils devaient se diriger vers le sud du pays, une région bien trop connue pour la demoiselle pour des raisons qu’elle préférait garder pour elle, puisque cela datait de l’époque de la libération du pays de la vague criminelle. Une sombre époque soldée d’une intervention nécessaire pour le bien de la nation, que la rousse ne regrette aucunement, bien qu’elle préfère ne plus y penser. Yui invita son compagnon à lui emboiter le pas :
- Très bien, je te sens frais et motiver pour une petite marche. Si on réduit les pauses et privilégions les raccourcis, on pourrait y être le lendemain dans la soirée. ( Elle commença à prendre les devants avant de s’arrêter et se retourner. ) Peut être auras-tu besoin de chants de marches pour nous motiver ? J’en connais un bon paquet. Hmmm… Tu ne connaitrais pas un bon coiffeur à Kiri, par hasard ?
Dernière édition par Mikan Yui le Dim 29 Avr 2018 - 11:13, édité 1 fois
Le sabreur aux cheveux d’ébènes se contenta pour l’heure d’écouter les informations donné par la rousse, les assimilant comme tout bon soldat, il hocha alors la tête, puis réfléchit à quelque chose. Il connaissait bien la partie Sud-Ouest de la bordure, y ayant vécu étant plus jeune. Il leva la main droite, signe qu’il allait prendre la parole, puis expliqua la situation à sa cheffe d’équipe.
- Tout d’abord, je tien à dire que c’est un honneur d’être aux côtés des Konoichis les plus efficaces de ce village. Je n’ai pas accès aux dossiers de par mon grade, j’ai dût donc glaner les informations ici et là. Concernant un coiffeur, je me coiffe moi-même, donc je crains ne pas pouvoir vous renseigner là-dessus.
Il prit une inspiration calme, expliquant par la suite els diverses informations qu’il avait réussi à obtenir sur elle… Ex-militaire, cheffe d’une équipe de Genin… Il expliqua en passant qu’il ne faisait partie d’aucune équipe, et que c’était sa première mission accompagné. Néanmoins il ne doutait pas de sa capacité à s’en sortir. Vint ensuite le vif du sujet, le trajet. Il prit une grande inspiration et observa la femme avec sérieux, posant son avant-bras gauche sur le manche de son katana, comme d’un accoudoir, tout en commençant à la suivre. Elle lui avait indiqué le gros du chemin à suivre, mais lui, il pensait à quelque chose de plus efficace.
- Concernant le trajet, je pense pouvoir nous faire gagner quelques heures. Si nous coupons les pauses et nous contentons de celle du soir, et que nous passons par mon village natal, nous devrions économiser en moyenne trois heure, si nous gardons un rythme de marche soutenu constant. De plus, si nous campons à mon village natal, connaissant l’endroit, cela nous donnerait un avantage stratégique, je saurais où placer des pièges pour la nuit. D’autant plus que nous aurions accès à un point d’eau, et de la nourriture via les forêts avoisinantes.
Ce n’était qu’un avis, celui d’un Genin qui plus es, et il doutait qu’elle en tienne compte. Enfin, de toute façon, le trajet de la rousse n’était pas mal non plus, lui en cherchait qu’à l’optimiser. Après tout, il pouvait se passer de pauses, il voyageait léger, et puis de toute façon, il aurait toute une nuit pour se reposé. D’autant plus qu’il était en ce qui semblait être une agréable compagnie. Il n’allait pas se plaindre de zappé les pauses pour ça. Bon, certes, il trouvait la jeune Chunin attirante, mais que pouvait-il y faire ? Il avait du gout bon sang ! Enfin, il devait se faire à l’idée que ce n’était probablement pas réciproque de toute manière, donc bon. Mais le connaissant, il finirait par lâcher le fait qu’il la trouve splendide un moment ou un autre. Une fois sorti du village, il siffla. Un renard à poil roux sorti de la forêt et sauta sur l’épaule du Shinobi de la brume. Le renard semblait être assez jeune, pas plus de trois ans. C’est alors qu’Arima lui gratta le menton sans cesser sa marche.
- Yogan, je pars quelques jours, tu m’accompagne ou tu restes ici ?
Le renard sauta alors des épaules d’Arima pour marcher à ses côtés. Le jeune homme sourit un peu et regarda sa compatriote kirijin.
- Oh, c’est Yogan, un renard que j’ai trouvé il y a environ un an. Depuis il me suit souvent où je vais. Si ça vous dérange, je lui dis de rester.
La boule de poil rousse se plaça alors aux côtés de la cheffe d’équipe et la renifla un peu, comme pour tenter d’assimiler son odeur et les retrouvés plus aisément si ils venaient à être séparé pour une raison x ou y.
Brillant. La marche ne sera pas morose puisque Yui eut la chance de se voir affecter avec un partenaire ayant un minimum de conversation. A ce propos, elle était bien curieuse de savoir par quel procédé il avait pu glaner des éloges à propos du travail de la rousse en temps que kujnoichi. Peut être que le simple fait de survivre à une semaine en tant que chef de groupe de Madoka suffisait à justifier une reconnaissance de ses pairs ? Autant dire qu’il était toujours gratifiant que d’être félicité, pour elle qui souhaitait grimper assez rapidement les échelons, les commentaires de Arima se mangeaient comme du petit pain. Il fut cependant regrettable qu’il ne puisse pas l’aiguiller sur l’adresse d’un salon à Kiri, tout à fait regrettable… Le concernant, la rousse apprit qu’il effectuait sa première mission encadrée à ses côtés, expliquant de ce fait la demande qu’on lui avait faite de l’évaluer discrètement. Alors qu’ils papotaient tranquillement en chemin, le garçon décida d’aborder un sujet épineux pour Yui : il proposa une modification de parcours…
* Pour qui il se prend ?! Comment ça il saurait mieux que moi ?! Est-ce qu’il réalise le temps que j’ai passer à tracer le chemin le plus efficace sur des cartes ?! Comment pourrait-il proposer mieux ?! Impossible !!!* Après une reprise de calme intérieur et difficile, ainsi qu’un ressaisissement complet de son expression faciale ayant passé de la joie à l’énervement, puis de l’énervement à la joie maquillée, elle se retourna vers lui avec son traditionnel sourire de façade. Mais si, vous savez. Ce genre de sourire qui vous signifie que vous risquez gros sur votre prise de parole…
- Oh ? Vraiment ? Je suis tout ouïe !
L’ex-major, qui décidemment n’acceptait pas qu’on contredise ses plans, se prépara à accueillir les propositions du jeune homme. Bien entendu, malgré la gêne affichée, elle reconnaissait que toute idée était bonne à prendre et à étudier, mais pour le coup où elle était certaine de ses choix et de ses calculs, il lui fut difficile de faire autrement… Arima lui parla alors de son village qui, effectivement, se trouvait sur le trajet, connaissant alors le secteur bien mieux que Yui, théoriquement, il serait en effet plus avantageux de bifurquer par là. La rousse avait effectivement noté ce patelin sur la carte, mais n’avait pas jugé nécessaire de passer par là, d’autant que c’était vraiment paumé en plus d’avoir une géographie exécrable. Après jugement, il était possible de gagner du temps par cette voie, à condition de pratiquer un peu de parcours à la shinobi et mettre de côté le voyage dit normal. Pour être franc, cela ne plaisait guère à la demoiselle, mais il fallait se rendre à l’évidence, elle n’était plus soldat, mais un kunoichi. Il fallait à présent agir comme tel.
- Mouais… Hmmm… Pas mauvais, on devra juste se salir un peu plus en route, mais le gain de temps est non négligeable. Par contre je te préviens, n’espère pas trainer là-bas pour des affaires personnelles, si j’annonce qu’on lève le camp, alors… on lève le camp. Reçu ?
Yui n’attendait pas de réponse immédiate, il était évident qu’il accepterait les conditions. De toute manière, si cela ne lui plaisait… La rousse aurait alors bien des façons de lui faire changer d’avis. Elle songea alors à cette bifurcation qui lui imposerait de se déplacer à la ‘ninja’. Le parcours, dans le fond, ce n’était pas vraiment son truc. Il y avait de fortes chances qu’elle se fasse distancer par Arima, et que, il risquerait de mener la marche. La rousse frissonait à cette idée de paraitre moins compétente dans ce domaine. Mais bon, il fallait faire avec. La marche reprit alors…
C’est alors que le brun en tenue distinguée, et agréable à regarder, se mit à siffler, faisant bondir une masse sombre des buissons. Réflexes de l’ancienne garde rapprochée du seigneur de la brume, Yui réagit au quart de tour et virevoltant sur place. Son regard avait changé, les pupilles avaient rétrécies tandis que le tatouage de sceau sous son avant-bras se mit à vibrer en réponse à… un adorable petit renard. La demoiselle déglutie et s’en retourna rapidement pour faire dos à Arima et son animal, masquant comme elle pouvait la rougeur naissante de ses joues. Cette boule de poils était trop… kawaï… En plus de ça, le garçon commença à converser avec la bête qui semblait le comprendre. Ils formaient la paire tout les deux, et Yui avait bien de mal à garder son sérieux et ne pas bondir pour serrer tendrement l’animal comme une peluche. Son partenaire demanda alors si la présence du renard gênait. Elle voulu répondre oui, pour le faire partir et ne pas craquer. Mais finalement…
- N- Non… non… Il peut… rester… ( Elel se racla la gorge. ) Mais qu’il ne nous ralentisse pas, hein ?!
Arima repris donc la marche pour rejoindre Yui et se placer à la gauche de sa comparse Kirijin, remarquant les joues rouges de celle-ci, il fit un petit mouvement de tête, et le renard sauta sur l’épaule droite du jeune homme. De par sa taille assez petite, ce n’était pas bien compliquer, il faut dire qu’il était encore assez jeune. Il s’enroula autour du coup du shinobi, comme une écharpe, et ferma les yeux, s’endormant par la suite. Arima ne semblait pas vraiment dérangeait par ça, au contraire il avait même l’air plutôt habitué mine de rien. Sans cesser sa marche, il prit délicatement la main de Yui et la posa sur le crâne de la boule de poil, lui souriant.
- C’est important qu’il s’habitue à toi.
Il avait bien remarqué le frisson de la rousse, et préféra ne rien dire, par politesse. Il avait bien compris qu’elle ne semblait pas ravie à l’idée de passer par son village natale. Il avait remarqué que l’itinéraire de base était assez plat. Peut-être qu’elle n’était pas à l’aise avec les mouvements aériens des shinobis ? Pour ne pas entamer sa fierté, il devrait la jouer fine, faire mine de ne pas être très à l’aise non plus. Il n’aimait pas vraiment mentir ou faire semblant en général, mais bon, c’était pour la bonne cause, mettre une demoiselle en confiance, à l’aise. Très important. Mais d’un autre côté… Si il avait tort ? Il se ferait juste gratuitement engueuler ! Et puis, il voulait aussi faire bonne impression… Quel cruel dilemme… Le regard dans le vide, pensif, il continua sa marche, sentant la chaleur dans sa main gauche, il secoua la tête en se rendant compte qu’il tenait toujours la main de la rousse. - Désolé, j’étais en train de réfléchir à la mission !
Il détourna un peu le regard en rougissant. Ca ne lui ressemblait pas de se laisser distraire comme ça, mais que pouvait il y faire ? Il était tiraillé entre l’idée d’être bien vu par le village, ou de ne pas blessé la fierté de la demoiselle ! Et puis, il n’y pouvait rien si elle était adorable. Oui, c’est ça, c’était de sa faute à elle d’être aussi mignonne ! Le plus gros du trajet se déroula sans problème, jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin au village natal du jeune homme un peu avant le coucher du soleil. Parfait, ça lui laisserait le temps de préparer tout. Il entra dans une maison à peu près indemne, au milieu des autres maisons calcinées et en ruines, le sol taché de sang sec et jonchés ci et là d’ossement. Il y avait plusieurs tombes faites à la main, que le jeune homme observa avant d’entrer, visiblement faites de sa main. Il murmura un léger « je suis rentré » avant de pousser la porte de la bâtisse, qui s’ouvrit dans un grincement. Il laissa son renard se jeter sur ce qui ressemblait à un lit de fortune près de la cheminé et s’y allongé. Il sourit à sa camarade.
- Je reviens, je ferais vite.
Sans attendre sa réponse il partit, préférant éviter de parler de son passé, même si il se doutait y avoir droit à son retour. C’est ainsi qu’il revint un peu avant la tombée de la nuit, avec trois lapins en mains et du bois pour le feu sur l’épaule. Il avait aussi accroché à sa taille sa gourde d’eau remplie. Après quoi il s’installa et alluma le feu, se posant devant la table qu’il nettoya au préalable avec un peu d’eau et des herbes fraîches, commençant à dépecer les lapins avec un kunai. Une fois ceci fait, il plaça planta une branche taillé dans chaque lapins, les empalant donc, avant de le mettre au feu, sur une plaque métallique trouver à l’intérieur et nettoyer elle aussi. Il s’installa devant le feu, observant la cuisson des lapins, en caressant le renard de sa main libre, le regard livide. Observant par moment la rousse, redoutant chaque secondes ses questions. Il se décala alors et laissa une place à la femme, détournant le regard, préférant éviter de croiser le sien.
Une vision familière. Voici ce qu’évoqua l’aspect de ce fameux village qui avait perdu de sa superbe. Maintenant un tas de bois et de paille croulant sous son propre poids, fragilisés par un incendie passé. D’apparence, la rousse ne montra pas la moindre émotion, ni la moindre compassion à l’égard de son compagnon de voyage, qui avait dû être victime des événements en réfléchissant bien à la chose. Yui avait ses raisons de ne pas vouloir passer par là à l’origine, de même qu’elle évitait généralement le sud de l’ile principale de Mizu no Kuni. La kunoichi secoua la tête pour chasser ses idées sombres et reprendre la filature consentie d’Arima.
Le duo finit par s’installer dans une maison encore debout, par un miracle inexpliqué, après quoi, le garçon s’excusa de devoir sortir pour régler une affaire. Ainsi, la demoiselle se retrouva seule, en compagnie du petit renard qui jugea bon de piquer un somme sur le lit. Cette brave bête émerveillait vraiment l’ex-major qui s’approcha tout prêt de l’animal, se satisfaisant de la comparaison qu’lele pouvait avoir avec lui. Cela s’expliquait notamment par la couleur, similaire dans un sens, et du surnom qu’on avait pu affublée à Yui à ses débuts, se basant sur sa taille et son teint capillaire. Elle réfléchit alors. En silence en caressant le renard, qui semblait ne pas être dérangé de voir une nouvelle tête, ou alors l’explication venait du précédant contact lors de la marche, où le garçon n’avait pas hésité un instant à saisir la main de la donzelle. Cette vision la fit frissonner, pourquoi n’avait-elle pas réagit à ce moment ?! Raaah’, elle ne savait plus quoi faire… La kunoichi décida alors de se rafraichir les idées par une petite toilette.
Yui s’isola dans un coin de la pièce, abandonna la boule de poil sur le lit, son paquetage entrouvert à ses côtés. Rien d’extravagant, désirant économiser l’eau le plus possible la militaire négligerait ses cheveux pour l’instant. La rousse dénoua les liens de son armure, un à un, lui permettant de l’enlever de manière presque cérémoniale. Ne lui laissant plus que ses vêtements pour l’habiller, elle laissa retomber sa tunique pour dévoiler son dos, de là elle pouvait alors éponger ses épaules et le peu de sueurs qu’elle avait pu laisser échapper pendant la route. Il ne lui fallut que peu de temps pour sa toilette de chat, juste ce qu’il fallait pour se recouvrir au retour d’Arima, les bras chargés du repas du soir. Yui l’accueillit les cheveux lâchés et son sourire naturel, proposant de l’aider à le décharger.
Visiblement, le jeune homme insista pour préparer le repas de lui-même, laissant le champ libre à sa cheffe de… retourner bichonner le renard. Professionnelle avant tout ! Vint alors l’heure de passer à table, Yui s’installa près d’Arima qui lui avait fait un peu d’espace, elle fixa alors les broches au-dessus du feu. Il ne fallut pas longtemps avant qu’elle empoigne l’une d’entre elle, s’en prendre de précaution par rapport aux flammes, n’ayant aucune sensation de brulure quelconque de part son assimilation. La viande était à peine cuite, mais cela lui allait grandement. La rousse se sentait un peu coupable de se servir avant tout le monde qu’elle alla se justifier en baissant les yeux.
- Je- Euuuh… Ne supporte pas la viande trop cuite, j’aurais dû prévenir…
L’ex-major resta là à regarder son morceau, à réfléchir à comment aborder son compagnon pour ne pas passer la soirée au calme. Mais engager la conversation risquait d’être difficile. De ce qu’elle avait saisi, le jeune brun avait une histoire ancrée dans ce village qui, à la vue de son état actuel, ne laissait rien paraitre de joyeux. Ce pourquoi Yui refusa d’aborder le sujet, de crainte de remuer le couteau dans la plaie. C’est alors qu’elle se rabattit sur quelque chose de plus concret comme :
- Le troisième lapin, c’est pour le renard ? ( Bien jouée Yui ! T’as l’air fine maintenant ! )
Arima observa la femme, les cheveux relâchés, souriante… Bon dieu… Il la voyait sous un nouveau jour, et c’était loin de lui déplaire. Il dégluti discrètement et se concentra sur la cuisson, la voyant prendre le morceau de viande à peine cuit, il le laissa encore un peu pour sa part, avant de retiré les deux morceaux de viandes. Lui, il ressentait la chaleur des braises, la douleur des brulures mais… Il n’en avait que faire. Ce n’était rien comparé aux brulures qu’il avait ressenties jadis. Il déposa le lapin du renard sur le sol après l’avoir retiré de la broche et sourit à la rousse en hochant la tête calmement. Il ne relèverait rien quant au fait que la réponse était évidente et se contenta donc de répondre d’un ton calme.
- Oui, c’est pour lui. Il adore le lapin.
Il avait bien senti que cette question était une solution de dernier recours pour engager la conversation, qu’elle voulait en fait parler de… Lui. Il fallait bien avouer que l’idée le dérangeait, mais… Il devrait faire avec. Après avoir fini sa viande, il fit tomber le haut de son kimono, révélant ainsi son torse à la peau pâle, mais surtout, parcouru d’une large cicatrice verticale. Rien à voir avec son passé, mais un entraînement qui avait mal tourné. Enfin bref, lentement, il dénoua les bandages couvrant son bras droit, chose qu’il ne faisait que très rarement.
Les bandes de tissus glissèrent alors lentement le long de son bras, dévoilant le long de celui-ci une longue cicatrice profond ainsi que des marques de brulures prononcés mais cicatrisés. En réalité, en y regardant de plus près, la brulure remontait jusque son épaule, s’arrêtant juste un peu avant le cou. Sa peau bien pâle ne faisait que d’avantage ressortir le côté brunâtre de la peau jadis carbonisée à cet endroit. Il regarda alors calmement la rousse en souriant.
- C’était il y a quelques années déjà… J’étais encore jeune, très jeune. Je n’avais que quinze ans à cette époque. Des pillards ont attaqué mon village, et presque tout brulé, moi j’étais planquer ici, comme un lâche.
D’un mouvement de tête vers la droite, il désigna un vieux tapis poussiéreux, sous lequel devait vraisemblablement se trouver une trappe menant à un sous-sol. Son regard était vide, et son sourire triste. Il passa sa main, lentement, le long de son bras jusque peu recouvert de tissus, reprenant alors son histoire. Son cœur se serrer, mais il jugeait nécessaire d’en parler. Elle était sa cheffe d’équipe, sa camarade de voyage. Elle méritait de savoir. De le savoir de sa bouche, pas via un morceau de papier. Il reprit alors son récit en la regardant dans les yeux.
- Je sens encore l’odeur de chaire brulée, j’entends encore les hurlements et de l’acier des armes. Je ressens encore la chaleur des flammes sur ma peau, alors que mon père me sortait de là après la « tempête » terminée. Je vois encore les maisons tomber en amas de bois calciné, les corps jonchant les rues… J’ai encore la sensation du sang de mon père coulant sur mon dos, tandis que je marchais dans le froid en direction de Kiri… Espérant y trouver de l’aide. Mais il était déjà mort, bien avant que je n’arrive après trois bon jours de marche. C’est ça mon histoire. Un pleutre qui s’est planqué, pendant que tout ce qu’il chérissait se faisait détruire, incapable de faire quoi que ce soit. Tétaniser par la peur.
Il rit un peu, un rire froid, en regardant les flammes de la cheminée, avant de regarder la rousse, une larme roulant le long de sa joue droite, tandis que le silence s’installer ensuite, seul le crépitement du feu brisant ce calme pesant, qui dura pendant une bonne minutes. Avant qu’elle ne puisse prendre la parole, le brun la regarda alors. Son regard était toujours aussi triste, mais il secoua la tête afin de chasser ça de sa tête.
- Ironique n’est-ce pas ? Le lâche est devenu un shinobi. Et il est revenu chez lui dans le cadre d’une mission. Et voilà qu’il se lamente auprès d’une magnifique femme, qui doit sûrement le voir comme un faiblard, un pleurnichard qui n’est bon qu’à se plaindre de sa vie pas très sympa. Navré de t’avoir ennuyé avec ça… Oublie tout ça et parlons de choses plus gaies.
Il rit un peu et essuya sa larme. Regardant la femme en souriant. Il était vrai qu’il devait l’ennuyer sérieusement avec tout ça, d’autant plus qu’elle ne lui avait rien demandé. Ah, quel idiot. Quel imbécile il faisait. Fondre en arme devant une si belle femme. Franchement, on n’a pas idée. Si il espérait passer une bonne nuit avec elle, loin du village, et par extension de qui que ce soit pouvant les emmerder, et bien c’était fichu. Quoi qu’il en soit, là n’était pas la question maintenant.
Bien entendu que le troisième morceau était pour le troisième être vivant de cette pièce, Yui réalisa seulement trop tard que son interrogation n’avait aucun sens, et en paya le prix. L’homme eut bien la compassion de lui épargner des railleries mais au fond d’elle cela était un échec, une scène de ridicule qui donnait une bien piètre image de sa personne. Pourquoi n’arrivait-elle pas à assurer le coup devant ce jeunot ? Son expérience de major et sa capacité à instiller un sentiment de camaraderie solide devrait lui éviter ce genre de question bateau. Mais le mal était déjà fait, alors passons…
Puis, comme si de rien n’était, à la fin du repas, Arima jugea bon de se dévêtir, seulement le haut, faisant tiquer Yui de façon peut gracieuse : traduisez un bond dans la direction opposée. Non ! Elle n’était pas prête pour ça ! Elle ne le connaissait pas assez ?! Mais le quiproquo se stoppa quand le jeune brun dénoua un bandage le long de son bras, révélant une chose inconnue dans la chaire de la rousse, mais bien ancré dans son esprit. Une large brûlure gravée au plus profond de la chaire d’Arima. Ce genre de blessure ne lui était pas inconnu, bien au contraire, il fut une période où cela était son quotidien. Mais à défaut d’en soigner, Mikan Yui, elle, en infligeait à tout va, une sombre période de sa vie qui lui faisait ressentir de la compassion envers son collègue qui lui raconta alors toute l’histoire. Elle n’en perdit pas une miette, l’apparente gamine avait troqué ses réactions parfois maladroites contre une attention des plus sérieuse. L’ex-major faisait ressortir sa vocation de confidentes, analysant les moindres détails du passé conté du jeune homme.
L’émouvant récit toucha à sa fin, laissant plomber un silence de mort dans la pièce. Il n’était pas encore temps de parler, la rousse resta silencieuse, fixant avec intensité le garçon de ses yeux de chat, rouges comme la braise. Le tourmenter lâcha quelques larmes en ressassant son passé, mais Yui n’en tient pas compte, il lui était impossible de rire de la faiblesse d’une personne hantée par ses douloureux souvenirs. Arima tenta de se trouver une excuse en essayant de tourner la page sur cet aparté de la soirée. Malheureusement pour lui, la kunoichi n’était pas du genre à en rester là sur ce genre de confession. Elle détourna le regard puis sauta du lit, faisant quelques pas dans la pièce, pensive. Puis, la demoiselle se posta juste devant le jeune homme, et sans prévenir lui claqua les joues des deux mains, comme pour le réveiller et capter toute son attention.
- Pour un lâche, tu ne te débrouille pas si mal. Réalise un peu, tu parviens à affronter tes craintes et revenir ici, où nous allons passer la nuit, je te rappelle, il faut beaucoup de courage pour se confronter à son passé. Pourtant, après t’avoir entendu, tu ne sembles pas prêt. Pas prêt à tourner la page. En plus d’avoir une piètre opinion de ta personne. ( Elle cala son front contre le sien, le fixant droit dans les yeux avec une intensité inattendue. ) Un enfant qui se cache face à des meurtriers n’a rien d’un lâche. Il est futé. S’il survit, il est miraculé. Tu ne pouvais pas te défendre, tu l’aurais fait, tu serais mort en abruti, brave, mais abruti. Ne t’affuble pas de cette étiquette du lâche, cela serait insulter tes parents qui auront tout fait pour protéger ta cache, sous cette trappe. Ils ont donné leur vie pour que la tienne ne s’interrompe pas trop tôt. Félicite toi d’être en vie, de pouvoir revenir ici, affronte ton passé, tire un trait, va de l’avant. Ce choix, cet acte, il est le tient, je ne pourrais pas le faire à ta place.
Yui se recula en lâchant son visage. Elle alla alors à la fenêtre, d’un pas lent, puis regarda dehors, d’un air mélancolique. La kunoichi voyait les cendres de ce village, se faisait une image mentale de ce qu’il avait pu être à l’époque, encore plein de vie. La rousse souffla :
- J’ai fait la guerre, il y a quelques années. Pour libérer Kiri, on m’a affecté à cette région, depuis, je l’évite comme la peste, mais je ne pouvais refuser cette mission. Il m’est impossible de dire que je comprenne la douleur de cette brûlure que tu portes, j’y suis étrangère, je n’ai jamais perdu un proche, du moins, de la famille. Mais je ne peux pas me permettre de t’entendre dire qu’un enfant qui se cache est un pleutre. ( Depuis le rebord de la fenêtre, elle se retourna pour le fixer, d’un air très sérieux. ) Je suis loin d’avoir les mains blanches. J’ai vu des gamins ne dépassant pas la quinzaine brandir des armes sous la contrainte. Ils ne pouvaient pas fuir, ils n’avaient pas ce luxe. Tous ceux qui se sont tenu sur mon chemin, sur celui du Daimyo. Je les ai brûlés, tous, sans aucune exception. Alors chérie la vie, chérie là pour toi, pour eux, pour tout ceux qui n’ont pas eut la chance, comme toi, de rester à l’égard des combats le temps que le calme revient.
La rousse attrapa une couverture et se fourra à l’intérieur en affichant sa satisfaction de se réchauffer un peu. Son sérieux s’évanouit pour laisser place à sa bouille et son sourire insouciante de gamine.
- Bon, ce n’est pas tout ça, mais il nous faut dormir. Je te l’ai déjà dit, non ? On sera très matinal demain, la bête ne nous attendra pas, elle.
Le brun se figea en sentant les mains de la rousse sur son visage. Là, il fallait bien avouer qu’il ne s’y attendait pas le moins du monde. En fait, il s’attendait plus à ce qu’elle se fiche de lui, pour une raison qui lui échappait, mais non, elle n’en fit rien, bien au contraire. Une fois qu’elle se recula après avoir parlé de son discours, il secoua la tête et sécha ses larmes. Elle avait raison, il devait se ressaisir. C’est après cela qu’il se leva et déposa un rapide baiser sur la joue droite de l’assimilatrice de feu avant de se reculé en souriant. Il la regarda alors, remettant calmement son bandage et son haut de kimono en hochant la tête.
- Merci… Je vais aller sécurisé la zone avec quelques pièges, je te rejoins ensuite, je n’en ai pas pour bien longtemps.
Il alla dans le fond de la pièce et récupéra du fil de pêche dans un étagère, avant de détruire les quelques attrapes-rêves décoratifs pour en récupérer les clochettes, attachant le tout ensemble, il fit un système d’alarme rudimentaire, mais efficaces, qu’il s’en alla mettre dehors ici et là. Quand il eût fini avec cela, il regarda autour de lui, observant un trou peu profond, il le camoufla avec un tas de feuille. Ca ralentirait la progression ennemie, si besoin. Après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans les environs, il rejoignit donc sa comparse aux cheveux de feu, s’enroulant sous sa cape près de la fenêtre en fermant les yeux, le renard venant s’allonger à ses côtés.
En aucun cas il ne devrait sombrer dans le sommeil profond, il gardait une oreille tendue dans son sommeil, technique que lui avait apprise son père pour la chasse. En effet, parfois, la chasse peut prendre plusieurs jours, tu dois donc être capable de dormir en gardant ton esprit vif. Enfin, c’est comme ça qu’il le disait en tout cas, mais basiquement, ça voulait dire « ne dors que sur une oreille » . Peu avant l’aurore, un bruit attira son intention. Les clochettes, et vu l’intensité du bruit, ce n’était pas le vent. Il observa par la fenêtre calmement, un groupe de bandits. Ils avaient dût voir la fumée de la cheminée, petit détail qu’Arima avait omis la veille. Enfin, c’était un petit groupe, pas plus de trois, de ce qu’il voyait. Il siffla alors faiblement, envoyant son renard se poster près de la rousse, après quoi il sourit en coin, glissant son épée à sa taille, il sorti, se dirigeant vers le petit groupe. Il ne leurs laissa pas le temps de parler, et encore moins d’agir. Il se rua alors sur le membre le plus en avant, se tranchant légèrement le poignet en dégainant sa lame pour donner un coup verticale rapide. Attaque qui fit mouche, le sang gicla en particule dans les airs, tâchant le visage du brun et une petite partie de sa cape, tandis qu’il effectua des mudras de sa mains libre durant l’attaque, abaissant sa lame pour envoyer le sang coulant de sa main vers le visage du second bandits, le sang était visqueux et sombre, collant à son visage et l’aveuglant. Il bloqua avec le plat de la lame une hache que le troisième et dernier bandit avait lancée en sa direction.
S’avançant dans la foulée, il trancha la gorge du bandit aveuglé et le jeta sur son unique compagnon encore en vie, le déstabilisant. Profitant de ce moment de distraction, il se glissa dans le dos de son adversaire, la lame perfora les chaires du dernier homme, ressortant par son torse au niveau du cœur. Après quoi, le jeune sabreur arracha la lame et le laissa s’effondrer. Il essuya sa lame sur sa manche droite et se retourna, rentrant à la maison calmement. Il utilisa un peu d’eau du puis pour essuyer le sang de sa cape, avant de finalement pousser la porte de la bâtisse et rentrer. Néanmoins, le sang sur son visage était toujours présent, il l’avait simplement oublié dans le processus, sa blessure au poignet, elle, ne saignait déjà plus grâce au sang nécrosé bloquant l’écoulement.
Se servant d’un vieux plateau en métal débarrassé de sa suie en guise de miroir, la coquette Yui se leva bien tôt, le soleil pointait à peine, pour se faire belle pour la journée. Cette fille était pleine de contradictions, à cheval sur l’ordre et les horaires, mais s’accordant le temps de se pouponner, chose juger inutile dans le cadre militaire. Et pourtant, la rousse s’accordait à se réveiller en avance pour s’occuper de ses cheveux qui, en soi, était une fierté affichée par la kunoichi. N’ayant pas eut le luxe de faire un shampoing la veille, elle opta pour un chignon serré pour condenser au maximum son crin plus que long, maintenant sa coiffure avec deux baguettes de bois sombre, ornées de dorures. En finissant d’enfiler sa tenue, elle jeta un coup d’œil à la couche vide de son compagnon, alors elle se souvint l’avoir furtivement entendu sortir peu de temps avant son éveil. Il n’y avait que pour seule compagnie la boule de poils qui avait terminé sa nuit à ses côtés. Yui adressa un sourire à l’animal puis lui caressa la tête, présentant son large sourire :
- C’est l’heure du départ, on va retrouver Arima-san.
Du moins, c’était l’idée de base, puisque le prévenu avait choisi ce moment pour rentrer l’air de rien, du sang plein la gueule. Alors que Yui avait entreprit d’ouvrir la porte d’elle-même, la demoiselle se retrouva nez à nez avec lui, et commença à tirer la grimace. Rien d’étonnant, il était dans un état lamentable, la rousse lui fit surtout la réflexion à propos de son masque de beauté façon boucher, du sang plein la tronche…
- Charmant…
Sans lui laisser le temps d’entreprendre quoique ce soit, elle le colla sur une chaise et lui nettoya le visage. Impossible pour elle de voyager avec un type semblable à un pécore incapable de se laver, d’autant plus que c’était de sang coagulé qu’il était couvert. Yui n’avait rien de tendre dans sa gestuelle, pour le coup ses sourcils froncés témoignaient de sa sévérité. Mais comme pour lui rendre la pareil du repas de la veille, elle s’occupa de tout, allant même jusqu’à prendre en charge les premiers soins de la blessure au poignet qu’elle avait remarqué du premier coup d’œil. Dans le fond, elle se doutait bien de ce qu’il avait pu faire, au dehors, elle n’en demanda pas les détails. Après tout, c’était un grand garçon, il devait savoir ce qu’il faisait. L’affaire fut vite réglée, son compagnon maintenant présentable et bandé proprement au bras, elle poussa la porte, signifiant qu’il était temps de quitter les lieux.
Mizu no Kuni, Région Sud-Est de l’ile principal, fin d’après-midi… Le trajet reprit vite le tracé proposé à l’origine par la demoiselle, le trio gagna rapidement le secteur où avait été signalée cette fameuse terreur rose. Le groupe se trouvait au bord de la route, faisant face à une vaste plaine jonchée de collines et de cultures en tout genre, un paysage réconfortant pour les voyageurs qui avaient plus parcouru les bois qu’autre chose depuis leur départ de Kiri. Yui nota plus loin la présence d’un moulin à vent à l’arrêt, ce qui serait un parfait poste d’observation, d’autant plus qu’ils pourraient y trouver quelqu’un pour les aiguiller. Non pas qu’elle était étrangère au secteur, coutumière de la géographie des lieux de ses voyages passées, mais la rousse espérait qu’on lui fournisse plus d’informations concernant l’animal à chasser.
La dizaine de minutes de marche qui suivit les emmena au pied de l’édifice, stratégiquement posé au bord d’une petite falaise, surplombant la région. Malheureusement, les dépendances autour de la tour étaient abandonnées depuis peu, quelque chose semblait avoir contraint les habitants à bouger, peut-être la fameuse créature ? Le fait de n’avoir personne pour la guider lui arracha un soupir de déception. Elle reconsidéra alors le fameux moulin, levant haut les yeux pour en percevoir le sommet. Déjà qu’elle n’était pas bien grande, Yui avait l’air bien ridicule au pied de l’ouvrage. Elle se retourna vers Arima en déposant son paquetage :
- Je vais jeter un coup d’œil là-haut, fit-elle en attrapant une paire de jumelles dans son sac, tu peux aller inspecter les maisons ? J’aimerais savoir pourquoi il n’y a plus personne ici.
Pendant son ascension par les escaliers, l’ex-major eut la réponse à son interrogation concernant l’arrêt de l’activité du moulin, plusieurs pièces du mécanisme avaient cédé, et ne puent être remplacées. Ce qui s’avérait bien dommage pour un si beau et si pratique bâtiment, les meules tout comme les ailes étaient en bon états. C’est d’ailleurs sur l’une d’entre elle que Yui se posa après être passée par la fenêtre, depuis là elle porta les jumelles à ses yeux et scruta l’horizon. Cependant rien ne captiva son attention, sinon la confirmation visuelle d’un village à quelques heures de marche, plus loin derrière les collines. Alors qu’elle s’apprêta à redescendre, déçue de n’avoir rien trouvé, une cumule de poussière se forma plus loin. La kunoichi se pencha avec ses jumelles, il y avait effectivement un grand volume de sable soulevé sur un chemin dans les champs, elle y distingua une forme étrange à l’intérieur de celui-ci. C’était… inhabituel comme silhouette… Elle interpela Arima plus bas :
- J’ai vu quelque chose, plein sud d’ici, ça s’agite dans les champs.
Après être revenu de… Disons son ménage matinal, le jeune shinobi aux cheveux d’ébènes était rentré, mais avant qu’il n’eût le temps d’embarqué quoi que ce soit.. Une flèche rouge du nom de Yui l’embarqua et lui nettoya le visage. Il se laissa alors faire en rougissant légèrement, il faut dire qu’il n’était pas prêt psychologiquement pour ça. Mais il profita bien du moment tout de même en la laissant faire, la contemplant avec un sourire. Après quelques minutes de toilettes, il se leva et siffla, le renard venant s’installer sur ses épaules, comme une écharpe pour le voyage, le système de déplacement prévu n’étant pas vraiment adapter au renard. Il s’arrangea pour toujours rester derrière la rousse durant le voyage d’ailleurs, ne laissant certes pas beaucoup de distance, mais juste assez pour la mettre à l’aise.
Ils arrivèrent enfin à une zone civilisée, si on peut dire. Un village fermier, étrangement vide. Il hocha la tête calmement quand la rousse lui demanda d’aller vérifier les bâtisses. Vide, quelle surprise… Il soupira un peu et observa les lieux, calmement. Il n’y avait pas de trace de lutte, ce qui était déjà une bonne chose en soit, pas de sang, ni de cadavre, rien de briser… Par contre, un détail attira rapidement son intention. Les plats et les assiettes à peine entamé sur les tables de certaines maisons, tous datant de la veille. En inspectant de plus près, il remarqua les placards vidé en vitesse et la présence d’objets de valeurs. Pas de pillard donc. Il rejoignit ensuite sa cheffe pour faire son rapport, quand elle l’interpella, il prit alors les jumelles et observa les lieux indiquer, profitant de sa taille, il se figea.
- Qu’est-ce que c’est que ce truc ?
Il rendit les jumelles à la rousse, encore sous la stupéfaction de ce qu’il venait de voir. Il aurait juré avoir vu un flamant rose, d’au moins deux mètres de haut. Il semblait en plus se dirigé vers le fameux hameau en contrebas, et sans bonnes intentions visiblement. Il ne pouvait s’empêcher de rire intérieurement en voyant un flamant rose géant terrorisé la populace, c’était.. Plutôt ridicule, en fait. Il regarda Yui calmement et soupira.
- Tu ne me croiras jamais… C’est un flamant rose… Et pas un petit. Je comprends mieux pourquoi le village es vide, de ce que j’ai vu, ils sont partis précipitamment dans la soirée d’hier, très probablement à cause de lui. J’ai aussi constaté des traces de sang dans les enclos à bétail, et l’absence de bêtes, donc… C’est très probablement un flamant rose carnivore.
Bordel, dit comme ça c’était plus que ridicule, ça n’avait absolument aucun sens même. Enfin, ceci dit, ils vivent dans un monde où l’on peut invoquer des crapauds de plusieurs mètres de haut, qui parlent, s’habillent et manient l’épée. Donc en fait, après réflexion, l’idée d’un flamant rose géant mangeur d’homme n’est pas si… Bizarre ? Enfin, ça ne ressemblait pas non plus exactement à un flamant rose. Les pattes n’étaient pas aussi fines… Enfin, une grande partie de l’animal était plus épaisse, sûrement dût à la consommation de viande ? Il n’était pas expert animalier donc il ne pouvait que supposer, mais l’animal était en tout cas, une belle bête, il fallait bien se l’avouer.
Il observa la rousse calmement et s’excusa d’avance pour ce qu’il allait faire. Il la porta comment une princesse et grimpa sur la barrière pour qu’elle st une meilleure vue de l’animal avec ses jumelles. Il s’excuserait convenablement plus tard, mais il ne doutait pas qu’elle comprendrait et ne lui en voudrait pas, enfin tout du moins, il l’espérait vraiment très fort.
Qu’est-ce qu’il venait de lui raconter ? Impossible, cela semblait tout bonnement utopique cette histoire d’oiseau rose terreur des campagnes. Cela sortait tellement de l’ordinaire, d’autant plus que le grand brun évoqua la possibilité que celui-ci soit carnivore, ce qui vient à faire se demander Yui quel genre d’herbe il avait pu fumer lorsqu’elle avait le dos tourné. Sans crier gare, et sans doute pour pouvoir confirmer ses propos douteux, Arima rendit les jumelles à la rousse mais la souleva pour la poser sur ses épaules. La demoiselle maintenant cavalière qui ne s’attendait pas à pareil réaction d’un collègue qu’elle aurait pu considérer de confiance se laissa faire sans résistance avant de réaliser que...
- Merci, je- Que- Quoi ?! ( La femme de petite taille commença à gigoter de partout et tambouriner la tête du brun. ) Qu’est-ce que tu fous ?! Fais-moi descendre ?! Je ne suis aps une gamine, lâche-moi ! Pervers ! Tripoteur ! Je- Euh- Ah ?! ( A force de s’agiter elle manqua de tomber et se rattrapa avec force à l’habit d’Arima pour se stabiliser sur les épaules.) Ah... Ah- Je-... Grrrrrrrrr ! Je te retiens, toi ! Bon... ,fit-elle en portant les jumelles à ses yeux, qu’avons-nous là... Qu’est-ce que c’est que ce truc ?
S’il était indéniable que le jeune Arima était très entreprenant avec Yui, sa cheffe, et sans doute aussi intéressé par le contact féminin, elle se rassura du fait qu’il n’avait pas récemment consommé de substances illicites. Le contact visuel ne fut pas des plus facile à gérer, comment un animal aussi anodin et... ridicule dans un sens puisse être une machine à éviscéré le bétail. Et encore, l’ex-major espérait qu’il n’ait pas attaqué des humains, mais le duo n’avait eu personne pour répondre à cette interrogation. Et après réflexion sur la bête... la demoiselle se dit alors... que cette position en hauteur n’était pas si inconfortable... Ce manque de professionnalisme dans ses propos mentaux lui arracha une rougeur aux joues qu’elle dissipa rapidement en se raclant la gorge et annonçant d’un ton martial :
- Ce que j’ai surtout remarqué en plus de cette monstruosité à plume, c’est les moutons qui tentaient de lui échapper, ils sont juste sous ses pattes. Arima, on va devoir intervenir, interdiction de tuer quoique ce soit pour l’instant. Et tente de secourir le plus de bêtes possibles, puis on maitrise ce flamant qui n’en est plus vraiment un. ( Yui quitta son poste d’observation et rangea ses jumelles. ) Si nous sommes danger, autorisation de blesser, voir tuer la bête... On n’est jamais trop prudent et nous ne savons pas de quoi elle est capable. En avant.
Sans plus de cérémonie, Yui se hissa par-dessus la barrière ( à défaut de ne pas pouvoir l’enjamber... ) et se laisser glisser le long de pente, direction l’oiseau fou. D’une impulsion avant d’atteindre la route, la rousse put se jeter sur la bête rose qui n’avait pu la remarquer, trop obnubilée par les moutons qu’elle pourchassait. Enlaçant le cou de l’animal de ses bras, l’ex-major parvint à le faire chuter avec elle, non pas par son poids, mais l’effet de la force centrifuge dans la glisse précédente. Résultant alors un large nuage de poussière permettant aux moutons de fuir dans toutes les directions, Yui roula sur le côté en se protégeant la nuque, alors que le flamant rose roula de l’autre en agitant frénétiquement les pattes. On aurait pu croire les gestes de l’oiseau vains, mais la kunoichi pu constater la puissance de ses griffes, ayant laissées une profonde marque sur son plastron à qui elle devait sans doute la vie. En se redressant, la rousse cracha du sable et observa la bête tentant de limiter. * Bon sang… Ce n’est vraiment plus un flamant rose… Beaucoup trop gros, trop musclé, trop solide… Cet oiseau bat tous les superlatifs ! * Puis la demoiselle se figea quand ce monstre se remit sur ses pattes. Elle put admirer avec effrois son bec couvert de sang sécher et son regard haineux, il n’avait rien d’un animal, mais d’un véritable monstre, au sens propre du terme. Son apparence, puis sa vitesse, prirent de court Yui, pourtant aguerrie par bien des combats… mais contre des humains, pas ennemis aussi imprévisible et puissant. Elle aurait dû mourir…
La bête avait disparu de son champ de vision, rien de plus normal puisqu’elle était à présent dans son dos, traversée de part en part. la rousse avaient les yeux grands ouvert, réalisant que son instinct de survie l’avait sauvée. Un trou béant dans la poitrine, dont les bords s’enrobaient de flammèches, sa faculté d’assimilatrice lui avait valut de rester vivante au bon moment. Avant de pouvoir s’apitoyer sur son sort, ses réflexes de militaire, une fois le choc de la première rencontre passé, Yui fit volte-face. L’oiseau couverte de flammèches qui s’estompaient déjà agitait la tête d’incompréhension, une masse et une chaleur importante vint le heurter dans son dos, le faisant valser plus loin derrière une bute. La kunoichi était essoufflée et totalement enrobée de flammes, sa charge avait peut-être sonné ce faux-flamant, mais elle ne voulait pas risquer plus que ça pour l’instant, elle se retourna vite vers la pente en interpelant Arima plus haut :
- On ne peut pas rester, ça ne plait pas cette histoire, cet animal n’a rien d’une bête anodine. Il faut rencontrer le commissionnaire de la mission pour avoir plus d’info. ( Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, l’oiseau avait filé, inutile de le pourchasser. ) Je crois bien l’avoir surpris autant qu’il l’a fait avec moi… Fiou… Je suis crevée…
Arima suivit sa cheffe d’escouade en glissant le long de la pente des hauteurs surplombant le champ. Bien vite, ils rattrapèrent la bête à l’allure peu crédible. Bref, ce qui semblait être une simple bête, bien que… Disons très fantaisiste, elle semblait donner du fil à retordre à la rousse, tandis que le jeune shinobi était lui en retrait pour faire fuir le bétail dans la direction opposée. Il voulut ensuite venir lui filer un coup de main avec l’animal, mais elle avait réussi à la faire fuir. Bon, ce n’était pas le but ultime de la mission, mais au moins, ça leurs laisserais le temps de préparer un vrai plan de bataille. Elle était en hauteur, le surplombant un peu. Dans d’autre circonstance il aurait très certainement apprécié le spectacle, mais ce n’était pas le moment ni l’endroit. Puis d’un coup, elle se mise à vacillée, puis à chutée. Il la rattrapa alors et décida de se replié pour le moment vers le village abandonné de plus tôt, le temps qu’elle récupère. Il l’allongea en soupirant, un peu inquiet quant à son état il n’allait pas le nier, bien au contraire.
Il soupira un peu et alla sur le toit de la bâtisse avec les jumelles pour observer les environs un moment, plus par acquis de conscience qu’autre chose à vrai dire. Enfin bref il observa un moment, presque une bonne dizaine de minute avec d’arrêter les frais là. Rien, l’oiseau avait dût s’enfoncer dans la foret plus au nord après avoir fui. Il lâcha un léger soupire et regarda le pansement à son bras, que Yui lui avait fait plus tôt. Il le retira alors lentement, regardant le sang s’y étant accumulé.
- Je ne pense pas qu’on m’en voudra si j’emprunte la douche.
Il redescendit du toit calmement et s’étira une fois dans la maison, déposant une serviette légèrement humide sur le front de Yui, avant de se dirigé vers la fond de la bâtisse, ce qui semblait être la salle de bain. Il regarda son renard et lui dit de surveillé, chose qu’il fit en se postant sur le rebord de la fenêtre. Arima était et sera toujours surpris quand à la capacité de compréhension de l’animal. Il commençait à se dire que l’expression « rusé comme un renard » n’avait peut-être pas aucun sens après tout. Enfin bref, il poussa la porte et retira son kimono, puis le bandage de son bras et alluma l’eau chaude, se plaçant en dessous après avoir détaché ses cheveux, il soupira de satisfaction, profitant de l’eau coulant sur sa peau. On avait beau dire, une bonne douche chaude il n’y avait que ça de vrai pour se requinquer. Il avait laissé la porte légèrement entre ouverte, pour que son fidèle compagnon à poil roux puisse venir le chercher en cas de soucis, même si d’après son repérage, il ne devrait y avoir aucun soucis. Il regarda le plafond, se remémorant le combat de Yui avec l’oiseau. Il avait observé une partie de l’affrontement et analysait maintenant les informations récoltées. Ses pattes puissantes lui offrait une grande vitesse mais…
Jamais l’animal n’avait quitté la rousse des yeux, ce qui laisser sous-entendre qu’il se fiait beaucoup à sa vue. Soit, ce serait un atout dans le prochain affrontement. Il semblait aussi incapable de voler, au mieux, il pouvait certainement planer, mais rien de plus. Après observation, ses armes semblaient être son bec, et les griffes de ses pattes, mais.. Il avait l’impression que c’était aussi un handicap. En effet, une attaque dorsale serait redoutable sur la bête, n’ayant visiblement aucun moyen de contrer cela.
Il se plaqua les cheveux en arrière lentement soupirant en regardant le plafond d’un regard vide, malgré tout, une chose le préoccupait. Yui. Il mentirait si il disait qu’il n’avait pas ressenti un certain liens se former entre eux depuis le début de la mission. Il s’était confié à elle, et elle, à lui. Et en vue du comportement de la demoiselle, elle ne devait pas faire ça avec n’importe qui…
- Yui… J’espère que tu vas vite t’en remettre.
Il ferma les yeux et laissa l’eau couler le long de son corps, continuant de réfléchir à une stratégie pour le prochain affrontement, songeant à une option viable, capable de ne mettre en danger personne. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire, on parlait d’un oiseau géant inconnu au bataillon !
Elle finit par rouvrir les yeux, doucement. Il faisait sombre, mais se réconforta dans la douceur des draps du lit dans lequel elle eut été déposée. Il lui fallut un certain temps pour reprendre ses esprits, visiblement, la petite rousse avait véritablement perdue ses forces lors de l’affrontement. Ce genre de faiblesse ne lui ressemblait pas, et lui donnait une piètre image de cheffe, surtout pour si peu. Le fidèle renard la surveillait depuis son poste, Yui releva la tête et se força à se redresser, calant l’oreiller contre le mur pour qu’elle puisse s’y adosser. Dans le processus, une lingette glissa de son front pour lui couvrir les yeux, elle était encore humide et récemment changée. Décidément, ce garçon était plein de bonnes intentions, la kunoichi espérait à présent qu’il ne soit pas parti en solitaire à la poursuite de la bête. Fort heureusement non, elle put entendre couler l’eau d’une douche ce devait être lui. Yui tira la grimace en tentant de se lever, la fièvre se faisait ressentir, sans parler de la douleur au bas ventre. * Fait chier… Fallait que ça arrive maintenant… Ma faiblesse s’explique à présent… * Réalisant à présent la cause de tout ses maux, l’ex-major se sentit d’autant plus ridicule. A présent, elle espérait qu’Arima n’ait pas remarqué ce détail… Elle souleva sa couette et fit de nouveau une triste mine, ce n’était pas passé loin, mais elle devrait se nettoyer d’une façon ou d’une autre. Encore heureux qu’il ne l’ait pas déshabillé, au point que le garçon lui avait laissé son armure. La femme jeta un regard vers la porte entre ouverte de la salle de bain, puis vers le renard qui pencha la tête en signe de questionnement. Sans plus attendre, elle se débarrassa de la couette et entreprit de se lever, avec une certaine difficulté. Le plus compliqué était de défaire les liens de son armure qui finit par tomber lourdement au sol alors que la zombie se dirigea vers la douche. Portant sous le bras des vêtements propres, blancs, qu’elle avait à l’origine prévue pour s’habiller plus convenablement s’ils venaient à rencontrer un notable. Si encore sa tenue militaire eut été salie par l’extérieur, aucun problème, mais les événements avaient voulu qu’il en soit autrement.
D’un pas lourd et lent, elle pénétra dans la pièce où le grand brun prenait une douche bien chaude, sans doute méritée, le son du jet d’eau masqua l’arrivée de la rousse qui le dévisagea sans s’en rendre compte, le regard dans le brouillard. Effectivement, il était nu, cependant, elle n’eut pas de réaction disproportionnée, comme elle put avoir par le passé. Son ancienne affectation en major de brigade l’avait habitué à côtoyer majoritairement des hommes et vivre avec eux dans un cadre militaire. Bien que la situation actuelle n’ait rien à voir avec sa précédente affectation, elle n’en tint pas compte et jugea Arima comme un autre soldat qu’elle put avoir sous ses ordres. En preuve, elle fit preuve d’une indifférence concernant sa nudité. Tel un fantôme, la demoiselle à moitié comateuse se faufila en manquant de trébucher, à ce moment-là elle réalisa qu’elle n’était pas vraiment seule, et qu’il vaudrait mieux prévenir le garçon de sa présence. Elle interpela le concerner d’une voix caverneuse, dû à son réveil agité :
- Me- Merci pour tout à l’heure… Je- Me permet d’utiliser la salle de bain, fais comme si je n’étais pas là…
Sans plus en ajouter, la jeune femme s’isola dans un coin, essayant de se masquer au mieux pour ne pas perturber son collègue de mission. Elle déposa ses vêtements propres sur une petite table, puis commença à se déshabiller en laissant des coup d’œil par-dessus son épaule. Crade… Elle avait beaucoup transpirée pendant son sommeil, c’était inadmissible selon elle, fort heureusement, aucune griffure ou déchirure sur sa tenue. Une bonne nouvelle qui lui éviterait de faire des retouches, elle n’était pas mauvaise en couture mais n’allait jamais avouer qu’elle adorait en faire… Yui retira son haut, ne laissant que son bandage en guise de soutien-gorge, laissant alors apparaitre un sceau tatoué juste sous sa nuque, ainsi que ses plus plus connus sous les avant-bras, lui servant principalement à y faire apparaitre son arsenal. Puis, elle s’arrêta un long moment, pensive, le regard dans le vide, absente. Décidemment, ce n’était pas une bonne et agréable journée pour l’ex-major, glissant un regard furtif en arrière pour s’assurer qu’elle n’était pas non plus épiée, la demoiselle se cacha le mieux possible pour enlever son pantalon de kimono. Le tissu noir assurait un bon rôle pour masquer les tâches écarlates à l’intérieur du vêtement, ce qui n’était pas le cas de la peau de ses jambes arborant des filets rouges séchés à l’intérieur de ses cuisses. Yui en avait honte, mais ne pouvait rien faire de plus, on ne peut pas vraiment discuter sa propre nature, car elle est faite ainsi. La douleur disparaissait lentement, il ne lui fallait plus que nettoyer et changer de sous-vêtement, il n’empêchait qu’elle enviait Arima pour ne pas connaitre ce genre de problème par le simple fait qu’il était du sexe opposé. Normalement, une femme se faisait à ce phénomène, inconsciemment elle pouvait jauger la douleur et n’avoir qu’à gérer les phénomènes apparents. Ce n’était pas le cas de Yui. Sans pour autant parvenir à l’expliquer, la rousse pensait que cela était dû au fait que sa croissance s’était stoppée net à ses quinze ans, et qu’elle aurait alors à subir ceci comme si cela était la première fois, et ce, à chaque fois, chaque mois. La kunoichi grinça des dents tellement cela semblait injuste.
La bonne nouvelle que l’on pouvait en tirer, c’était que la demoiselle était à présent débarrassée de ces inconvénients pour les prochaines semaines à venir. Elle portait à présent un kimono d’un blanc pure, brodé et peu adapté à la situation, mais elle n’avait plus que ça à se mettre. La rousse avait profité de l’occasion pour maquiller sa mauvaise mine et prendre soin de ses cheveux, se contentant d’une toilette de chaud avec un gant humide et froid, idéal pour se remettre les idées en place. Avant de retourner sur sa couche, elle se retourna vers Arima :
- Je retourne me coucher, cette journée m’aura claqué… Demain, tu prendras la tête de marche, on doit rencontrer le commanditaire de la mission pour obtenir plus d’information. ( Elle lança un regard fuyant, laissant naitre une rougeur sur ses joue à trop fixer le jeune homme. ) Je te revaudrais d’avoir veillé sur moi… Bon, je retourne me coucher, ne traine pas non plus.
Pendant qu’il se douchait, il eût droit à une surprise à laquelle il ne s’attendait en aucun cas. La belle rousse venait d’entré dans la salle de bain. Bon, en temps normal, il se serait probablement bien rincé l’œil, mais il voyait qu’elle n’était pas bien, au fond, il ne pouvait s’empêcher de s’en faire. Bah, il termina sa douche peu avant qu’elle ne sorte, se séchant les cheveux tranquillement, avant de se rhabiller, remettant son bandage au bras, comme toujours, tout en la regardant, il sorti, mais resta un moment près de la porte, par simple précaution. Il voulait pouvoir intervenir vite si elle venait à s’effondrer ou autre. Mieux vaut prévenir que guérir après tout.
Une fois qu’elle alla au lit, il la regarda, la laissant s’endormir avant d’aller lui remettre une serviette sur le visage, calmement, afin de ne pas la réveillée. Puis, il s’installa sur une chaise à côté, veillant sur elle une partie de la nuit avant de s’endormir à son tour, la tête posée sur le rebord du lit. C’est au petit matin qu’il nota qu’elle était debout. Soupirant, il secoua la tête et bailla un peu, s’en allant cueillir quelques herbes pour préparer une infusion à la konoichi. Un remède de grand-mère en somme, très efficace pour les coups de barre. Il savait aussi que le genre de « soucis » que les femmes avaient, pouvait entraîner une douleur plus ou moins forte. Il n’était pas vraiment sûr que ça vienne de ça, mais c’était selon lui l’explication la plus probable. Soit ça, soit l’animal sécrétait une sorte de poison. Mais il n’avait jamais entendu parler d’espèce aviaire possédant du venin… Enfin, il valait mieux ne pas écarter cette éventualité, juste au cas où.
- Boit ça, ça va te remettre d’aplomb le temps qu’on arrive au prochain village. Mais…
Sur ces mots, il la porta tel une princesse dans les comptes de fée, saisissant son paquetage pour le mettre sur son épaule droite en laissant le renard se glissé dedans. Il sourit à la rousse pour la rassurée, et se dirigea vers la porte.
- Mais tu a besoin de repos, donc, je vais te porter, non négociable. Le trajet ne ferait que t’épuiser plus que tu ne l’es déjà, et la tisane risquerait de ne pas faire effet. Donc, repose-toi sur moi.
Il se doutait bien que ça pouvait être gênant pour l’assimilatrice de feu, mais bon. Il n’avait pas tellement le choix, c’était ça ou prendre le risque que son état n’empire, chose qui était tout bonnement inimaginable pour le jeune brun. Elle aurait tout le loisir de lui en vouloir après si elle le voulait, dans le fond, il n’en avait rien à faire. C’était mieux que de la voir s’effondrée sur la route.
Enfin, c’est ce qu’il aurait voulu faire, mais en voyant le regard de la rousse, il la reposa, non sans rechigner. Il soupira et la fixa, gardant tout de même son paquetage. Soit, il ne la porterait pas, mais il garde le sac. Avant qu’elle n’eût pas le temps de se plaindre, il ouvrit la porte et sorti calmement, lui offrant un sourire en disant long sur son intention de ne pas lui rendre le sac, elle aurait tout intérêt à laisser tomber et se contenter de faire avec. Il prit alors une route assez plate, un peu plus longue que celle pouvant les mener le plus vite possible au prochain village habité, mais beaucoup moins épuisante. De toute façon, elle ne lui en voudrait pas pour une dizaine de minutes perdues, ils n’étaient pas à ça près.
C’est donc après une vingtaine de minutes de marche que le duo tomba sur un village, cette fois, habité. Les gens les regardaient, visiblement soulagé à la vue de leurs bandeaux, ce qui en disait long quant à leurs connaissance sur l’animal. Vu leurs regards et leurs accueils, eux aussi devaient en être victimes, mais leurs présence, disait aussi une chose : Ils avaient assez d’information sur la bête pour ne pas fuir le village comme l’autre hameau.
Il y avait des choses qui faisaient plaisir, mais qui étaient difficilement avouables. Effectuer cette mission avec Kuronoshi Arima en faisait partie. C’était une drôle d’expérience, une chose dont Yui n’en avait plus l’habitude, et qu’elle commençait à réaliser depuis leur arrivé au village. Se justifiant d’une moue affichée, la rousse avait cédé à la bonté débordante de son compagnon de voyage devenu bagagiste le temps d’une marche. Le pauvre garçon, contraint à porter les affaires de la demoiselle, incluant son énorme sac ainsi que son armure. A ce propos, la rousse avait fait le choix de ne pas la mettre, d’une cela était plus confortable de voyager sans, de deux elle avait changé de vêtements la veille, faisant avec ce qu’elle avait en réserve. Troquant sa tenue d’officier contre l’apparat d’une noble princesse, car tel était son attribut premier, ainée d’une respectable famille proche de la haute autorité du pays. Vouant sa vie à sa carrière, la jeune femme n’avait que très rarement l’idée et l’occasion de se laisser replonger dans les affres qu’incombait le fait d’être issu de bonne famille. Autant dire qu’on la remarquait lorsqu’ils passèrent la porte du village, une belle et délicieuse jeune femme en hômongi blanc, un genre de kimono en soie brodé d’une multitude de motifs allant de la fleur de cerisier aux discrètes écailles de poisson pour rappeler son pays. Son bandeau shinobi se faisait discret, noué sur le côté de sa ceinture, autrement l’on aurait cru voir arriver une haute dignitaire escorter par son charmant ninja garde du corps. Alors que Yui se laissait rêvasser en papillonnant son regard çà et là au gré des hameaux, une personne vint à leur rencontre sous bonne escorte. C’était un jeune homme, approchant la trentaine, avec des cheveux roux mi-long, qui s’inclina poliment devant les étrangers, rapidement imité par sa troupe qui avait des airs de Conseil du Village, ainsi que les habitants qui s’étaient massés pour les observer.
- Bienvenue, shinobis de Kiri. ( Il releva la tête et examina la tenue de Yui avec une certaine curiosité. ) Je dois bien vous avouez, je ne m’attendais pas à apprendre que les kunoichi pouvaient se permettre des vêtements aussi sophistiqués pour leurs missions. Vos couturiers arrivent à faire des merveilles par chez vous.
Le compliment du garçon alla droit au cœur de la concernée qui ne mettait plus aussi souvent ses habits de cours, peut-être devrait-elle songer à changer plus souvent. Elle eut même un petit regard fuyant suivi d’un sourire en coin de lèvre envers Arima qui devait voir arriver un sérieux concurrent ne tarissant pas d’éloges envers sa cheffe d’équipe. Mais la rousse s’empressa de rectifier l’apparent chef du village sur un point, et entrer dans le vif du sujet quant à leur venue :
- Mikan Yui, chunnin kunoichi de Kiri, voici mon compagnon, Kuronoshi Arima, genin du même village. ( Elle toqua l’armure accrocher au sac que portait le grand brun. ) Désolé de vous décevoir concernant l’arrivé d’un possible textile miracle dans la confection des tenue kunoichi. Mais j’ai dû porter autre chose suite à notre mésaventure avec un drôle d’animal près de chez vous, hier en début de soirée. - Que- Vous l’avez vu ?, sursauta le rouquin. Je veux dire… Est-il… - Non, nous n’avons pu que le mettre en fuite. Nous avons été prit par surprise autant que lui, j’ai constaté le danger que représente cette créature. Arima et moi allons vous en débarrasser, soyez confiant. - Oh… Je vois, c’est une bonne nouvelle. Vous évoquez sans doute le moulin des Kazue, ils se sont réfugiés au village hier dans la matinée, cet oiseau de malheurs avait fait fuir les bêtes ! - Les survivantes sont de retour à l’enclos, Arima confirmera, il doit rester une quinzaine de tête. - C’est un soulagement, moins de la moitié y ait passé, et cela grâce à vous. ( L’homme s’écarta et les invita à le suivre. ) Je vous en prie, allons discuter de cela chez moi, nous ferons tout notre possible pour vous aider dans votre entreprise.
Yui hocha la tête et emboita le pas de leur hôte. Elle espérait qu’on lui servirait un bon thé sur place…
Arima observa le roux et pesta. Si ça ne tenait qu’à lui, il le décapiterait sur le champ pour de telles simagrées ! Non mais franchement.. « Oh, les jolis habits »… Les habits ?! Il devait être aveugle, ou complètement stupide, un des deux. Enfin bref, le brun pris une inspiration pour se calmer et sourit au villageois.
- Loin de moi l’idée de vous offusqué mais… Les vêtements ? Sérieusement ? Elle est magnifique, qu’elle porte une armure, une robe, ou que sais-je d’autre encore. De plus… N’avez-vous aucun tact ? Les konoichis, bien que soldats, sont des demoiselles, donc bien sûr qu’elles peuvent portés de beaux habits, vos propos sont outrageux. Mais.. Ce n’est pas la raison de notre venue, donc, je vais en rester là.
Il les suivis donc par la suite dans la demeure de l’homme aux cheveux roux, non sans pester intérieurement. Encore heureux, il était en bonne compagnie. Il écouta calmement la conversation, réfléchissant à un plan de bataille pour vaincre l’animal… Attendez, vaincre ? Il suffit de le mettre hors combat non ? Pas besoin de le blesser, le tuer ou autre, non ? Il sourit en coin, le renard faisant dépasser sa tête du sac avec une pièce d’armure de la konoichi sur la tête, ce qui amusa le jeune brun, puis il se figea.
- Mais… Pourquoi je n’y suis pas pensé plus tôt !
Il sourit en coin, regarda sa cheffe, avec un large sourire. Il avait compris comment vaincre l’animal, sans trop de soucis qui plus es. Il se leva et pris le renard sur ses genoux, comme pour le récompenser, entre guillemet, de lui avoir offert l’étincelle qui alluma l’idée dans sa tête. Il expliqua donc à sa sensei son plan.
- J’ai un plan, ne traquons pas la bête… Laissons la approché, et attirons là. J’ai analysé ton combat avec… Et j’ai remarqué quelque chose. Il ne vole pas, ses ailes sont incapable de supporté son poids. Donc… On peut le capturer, sans problème même. Il suffit de jouer les appâts, et l’attirer vers un trou creusé au préalable, si possible, au moins le double de sa taille. On prépare ça aujourd’hui, et avant le coucher du soleil, la bête sera en cage. Je ferais l’appât.
Il se doutait bien qu’elle refuserait, mais il avait tout prévu, un argument de choc si c’était le cas. Elle serait bien plus utile en soutien si quelque chose venait à mal tourné, plutôt que lui. Il y avait une différence non négligeable de force de combat, donc il était logique que ce soit elle qui assure l’arrière garde, et lui qui attire l’animal. Il faudrait bien sur camouflé le trou, un minimum, vu que l’animal semblait relativement intelligent.. Mais le plus dur viendrait APRES sa capture. Que faire d’un oiseau carnassier géant ? Le tuer, ou l’apprivoisé ? Il n’en savait trop rien. Enfin bref, une fois la réunion stratégique, il accompagna Yui, afin qu’elle puisse se reposé, après qu’il ait donné les directives pour le piège. Il la regarda et lui sourit, embrassant son front doucement après l’avoir prise à part.
- Je sais déjà ce que tu vas dire. Laisse-moi faire l’appât. Je suis visiblement en meilleure forme, et puis surtout, tu seras bien plus efficace que moi en soutien en cas de soucis. Mais pour le moment, profite en pour te reposer un peu, on a un peu de temps devant nous.
Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? Aurait-elle rêvé ? Arima aurait-il prit le commandement de la mission et traiter la rousse comme une petite chose fragile sur qui on pouvait impunément déposer une bise sur le front ? Bon sang, qu’avait mit le chef du village dans son thé pourtant si délicieux ? Mais surtout… Pourquoi aucune réaction ?
A vrai dire, elle était restée de marbre quand il l’a laissa profiter d’un moment de répit. Certes elle saluait son initiative et la présentation de son plan qui, au final, était raccord avec les attentes de la cheffe vis-à-vis de l’animal. Mais là… Support ? La petite bise innocente ? C’était trop, beaucoup trop. Quand elle se retrouva seule, elle faillit exploser de rage. Si l’on omettait le meuble de nuit enfoncé d’un chandelier dans la chambre qui leur fut prêté, effectivement, le pire fut évité, de peu. Mais à présent seule, elle décida de ne plus prêter attention au garçon, après tout, il fallait faire confiance à la jeunesse… Uniquement dans le cadre professionnel.
Il lui avait conseillé le repos. Mais l’ex-major n’était pas en sucre, elle se sentait parfaitement d’attaque et décida d’ignorer les conseils de son prodigieux camarades parti s’occuper des préparatifs. La demoiselle s’accorda une promenade dans le village, profitant d’un soleil clément pour visiter l’endroit. Sur le chemin, elle repensa à la réunion avec le chef. Outre son excellent thé, ainsi que la brillante intervention d’Arima, la rousse avait noté que pas une seule seconde on avait traité du passé de l’animal. Enfin, on évoqua ses affres des semaines passées, mais pas un mot sur ce qu’était cette bête bien avant. A les entendre, ce drôle de flamant rose serait apparu soudainement, sans crier gare, répandant mort et désolation sur les terres. Cela semblait louche… Yui alla interroger les habitants qui pour la plupart ne lui donnèrent pas plus d’information. Juste un mal à éradiquer sans justification. Ni plus, ni moins. Pourtant, un animal tuait rarement par plaisir. Mais il était évident que bien trop de bétail était passé sous ses griffes, d’après les décomptes des éleveurs de la région. Pourquoi un tel déchainement de violence ? Par miracle, l’oiseau n’avait encore tué aucun humain, mais blessé plus d’un ayant tenté de l’approcher ou l’arrêter. Mais ils restaient vagues autour de cette histoire…
De retour à la chambre, Yui remarqua ses vêtements lavés et déposés sur le lit. Une bonne chose, elle n’aura pas à se battre dans cet accoutrement qu’elle portait actuellement. Elle se changea fissa, arborant de nouveau sa sombre tunique bleue et sa fière armure aux couleurs du seigneur de la brume. La jeune femme renoua ces cheveux pour une unique et simplissime queue de cheval. Et pour tuer le temps, dans l’attente du retour de son partenaire, elle se laissa aller à la méditation au milieu de la pièce.
* Que peut-elle penser, cette bête ? Pourquoi est-elle si violente… J’ai cru ressentir quelque chose lors de notre confrontation… Elle a… mal. *
Après avoir était en repérage, Arima décida donc de se renseigner ici et là. Visiblement, la bête était partie se remettre de ses blessures, car il n’avait rien remarqué durant sa ronde. Enfin, il faut dire que l’animal ne semblait pas vraiment… Comment dire… Taillé pour le combat ? On aurait dit qu’il n’agissait que dans un but précis, sans se mettre en danger plus que ça. Pour preuve, dès que ça sentait un peu le roussi, sans mauvais jeu de mot, il avait pris la fuite. Enfin, ce n’était que ce qu’il avait constaté, rien de certain en somme.
Il prit donc le chemin du retour vers le village en soupirant. Il aurait volontiers était rejoindre la jolie rousse mais… Il avait l’impression de faire l’impasse sur quelque chose… Quelque chose de très important. Outre le fait qu’il se rendait peu à peu compte qu’il exagérait avec la demoiselle, il avait mis le point sur quelque chose durant l’entrevue avec le chef du village… Il cachait quelque chose, c’était certain. Il fit donc un détour par la maison du fameux chef, histoire de lui tirer les vers du nez.
Après plusieurs minutes d’interrogatoire, le chef finit par céder, et révéler au jeune Kuronushi une information capitale : les attaques de la bête avaient commencés peu après qu’il est envoyé des hommes récupérer des minerais dans une grotte au fin fond de la foret. De là, pas besoin d’être un génie pour comprendre la suite… L’animal ne faisait que protéger son territoire, sûrement pour une naissance à venir ou autre. Tout était clair maintenant.
D’un pas calme, il se dirigea vers la petite bâtisse qui leur avait était prêtée par le village le temps de la mission, il s’assit sur le lit et décida d’attendre avant d’interrompre la rousse. Elle méditait, là, en plein milieux de la pièce… Il en comprenait que trop ce genre de chose, lui aussi méditait, parfois, pour se vider l’esprit. C’est donc après plusieurs minutes qu’il décida de briser le silence.
- Je suis désolé… J’ai réfléchit durant la ronde et.. Je me rends compte que j’ai abusé sur ce coup. Tu es une militaire et mon ainée, pas une frêle demoiselle qui a besoin qu’on la protège tout le temps. J’ai perdu assez de proches, trop même, si bien, que j’en ai oublié ce détail. De nous deux, c'’st sûrement moi qui es le plus besoin d’être protégé et… Je vais pas mentir en disant que le fait de te perdre ne m’affecterais pas, durant le peu de temps que l’on à passer ensemble, j’ai appris à t’apprécier. Toi, Yui, pas la cheffe, ni l’ex militaire.
Il prit une profonde inspiration afin de renouveler sa réserve d’oxygène dans ses poumons, vidés après un long discours sans pause de la sorte. Il continu ensuite, expliquant à la demoiselle à quel point il était navré d’avoir agis comme un abruti avec elle. Il ajouta cependant, qu’il pensait totalement ce qu’il avait dit au chef du village. Rougissant un peu, il ajouta même qu’elle était jolie, avec ou sans robe et qu’elle le prouvait pas plus tard que dans l’immédiat. Bref, il était temps de revenir à un sujet plus sérieux. Son visage redevint alors plus calme, plus concentré, tandis qu’il la fixa.
- J’ai réussi à faire parler le chef du village... J’ai des informations non négligeables, selon moi. L’animal n’est pas un prédateur violent qui attaque sans raison. C’est une femelle qui protège son territoire. J’ai appris qu’il avait fait envoyé des hommes dans ce qui semble être le territoire de notre cible, et je pense qu’ils ont dût l’énervée, très probablement en détruisant sa ponte, ou quelque chose comme ça. Je doute qu’elle s’acharnerait à ce point simplement pour des humains empiétant sur ses terres.
Immobile et de marbre, maitrisant sa respiration d’une mesure digne d’une pianiste, Yui, dans sa confortable position de méditation, écouta en silence les aveux de son compagnon de mission fraichement revenu. Elle prêta attention à son ressenti vis-à-vis d’elle, et ça demande de rédemption pour ses fautes fut appréciée et reçu d’un léger sourire qu’il ne pourrait sans doute pas observer de dos. Le jeune homme exposa alors ses erreurs et ses regrets, finissant par déballer tout ce qu’il avait sur le cœur, peut être un peu trop. La rousse n’afficha aucun rictus quant à ses informations très personnelles. Elle écoutait, en silence.
Le garçon revient alors à la mission, de façon plus professionnelle. Il détailla son enquête auprès des habitants, ses révélations confirmèrent les doutes de la cheffe. L’animal qu’il devaient traquer n’était aucunement fautif, encore une autre victime de l’avarice des hommes. Intérieurement, elle avait de la peine pour ce drôle d’oiseau devenu soudainement violent, par survie, par vengeance. Elle n’en dit rien quant à la méthode employée par Arima, mais dans le fond elle se rassura qu’il ait agit ainsi. A présent elle ne doutait plus, et savait ce qui devait être fait.
Le silence retomba à la fin de sa prise de parole, et dira ainsi encore un moment, la femme toujours en pleine méditation n’avait pas cillée. Il en resta ainsi pendant cinq longues minutes. Finalement, la rousse rouvrit les yeux et releva la tête, mais continua de fixer le mur devant elle, s’en prêter le moindre regard à son collègue. D’une voix claire et assurée, elle annonça sa réponse :
- J’accepte tes excuses, Kuronushi Arima. Une bonne chose que tu ais prit conscience du problème, mais le mal est fait. Je conçois que dans une mission, il est nécessaire d’avoir des moments d’égarement, d’insouciance et de partage, nous ne sommes pas infaillibles. La tâche de kunoichi de grade chûnin au sein du village n’est pas bien différent de ma précédente affectation dans l’armée. Saches que dans un tout autre cadre, et si je n’avais fait preuve d’aucune retenue, je t’aurais remis dans le droit chemin très rapidement, de façon appropriée. A l’avenir, shinobi Kuronushi Arima, laisse tes sentiments de côté en opération, gardes les pour tes retours de mission. On doit pourtant vous apprendre ça, à vous les shinobi, je l’ai lu le jour de mon arrivée au village. Règle n° 04. Un shinobi doit faire passer la mission en premier. Règle n° 25. Un shinobi ne doit jamais montrer ses larmes. Pour ne citer qu’elles… Tu es libre dans faire ton interprétation, je n’ai aucunement le droit de te juger là-dessus. Mais je te recommande d’y réfléchir.
A la suite de cela, elle se mua à nouveau pendant une petite minute. Toujours sans lui adresser un regard, elle se concentra sur sa méditation. La rousse se focalisait sur son calme et sa sérénité intérieur, une chose qui lui était difficile d’atteindre tant elle bouillonnait habituellement. Yui tourna légèrement la tête pour l’avoir dans son champ de vision, ceci pour capter son attention. De sa main droite, elle tapa le sol, l’invitant à s’asseoir près elle, et ce, dans la même position. Quand il se posta à ses côtés, elle reprit sa posture de plénitude, toujours en se focalisant devant elle.
- Je ne suis pas exempt d’erreur non plus. Au début de notre mission, je me suis laissée à penser que je devrais diriger, de part mon grade et mon âge. Effectivement cheffe d’équipe, ce n’est pas le cas avec toi, uniquement pour cette mission, je n’avais aucun droit de te priver de certaines libertés de la sorte. De fait, je suis ravie de ta prise de décision depuis notre arrivée au village. Demain, tu dirigeras l’opération de capture. ( Elle referma les yeux et baissa le menton. ) Il est injuste ce qu’il arrive à cette bête, j’avais déjà des doutes à notre première rencontre, son regard… Je te le demandes, Arima, privilégions la capture, je ne veux pas la voir mourir. Je compte sur toi et ton instinct pour la réussite de demain.
D’un geste cérémonial, elle retroussa sa manche en secouant le bras, la rousse déposa deux coupelles, un devant elle, l’autre devant le jeune homme. La demoiselle passa à présent sa main sous sa tunique, ressortant une petite flasque dont elle versa un faible contenu dans chacun des récipients. Bien évidemment, elle se garde de dire la composition du breuvage, cela faisait parti de son rituel à elle, et elle seule, Arima pouvait se féliciter d’y avoir été invité. Une forte odeur d’alcool se dégageait, mêlé à une note de prune et de framboise.
- Demain, nous n’irons pas ôter une vie, mais en sauver une. Je me repose sur toi, Kuronushi Arima. ( La cheffe passa ses doigts sous sa coupelle et l’amena lentement à ses lèvres, vidant d’un trait son contenu. ) Profite de la nuit, le lendemain ne sera pas de tout repos.
Il écouta sa cheffe. Il avait certes entendu ces règles mais… Pour lui, ça revenait à accepter de devenir un outil, une machine à tuer sans sentiments. Enfin, là n’était pas la question. Il se contenta de simplement hocher la tête et sourit à la rousse, lui faisant ainsi comprendre qu’il avait compris ce qu’elle voulait lui faire comprendre. Il l’observa ensuite servir deux coupes d’alcool, de façon quasi religieuse ceci dit. Il était surpris, il ne pensait pas qu’une telle femme avait ce genre de cérémonie ! Elle était pleine de surprise. Ce n’était pas pour lui déplaire, mais il n’était pas là pour ça. Il prit alors la coupe et imita la demoiselle. Un alcool fort, au gout prononcé de… Framboise ? Pas mauvais en soit. Il caressa le renard qui vint se poser à ses côtés et sourit, l’animal tenait en son museau un morceau de viande séchée qu’il grignotait paisiblement. Bref, il écouta la demoiselle, comprenant ce qu’elle voulait dire. L’animal n’était pas le fautif, mais la victime dans cette histoire, en effet.
- Je ferais de mon mieux. Je n’ai pas plus envie que toi que cette bête périsse pour assouvir la cupidité humaine.
Il reposa la coupelle vidée et posa ses mains sur ses genoux, assis en tailleurs, regardant son renard courant après un moustique. Il roula des yeux et sourit un peu, ce qu’il pouvait être bête des fois. Il lâcha un soupire. Enfin bref. Regardant la rousse, il se calma et se contenta de la suivre dans sa sorte de rituel, après quoi il entreprit le sien. Dégainant son katana, il le déposa sur ces genoux, le plat de la lame devant lui. Il sorti ensuite de sa sacoche une petite boule de coton au bout d’un tissus, et une petite fiole, dont il imbiba le coton. Il tapota ensuite légèrement la lame avec, sans un son. Il fit cela sur toute la longueur de la lame, calmement, sans un bruit, se concentrant sur chaque millimètre d’acier.
Il leva sa lame et l’observa alors avant de la rangée dans son étui et regardant son renard, qui manqua de bousculer Yui. Il attrapa alors doucement la belle rousse et la prise contre lui délicatement en fixant l’animal.
- Yogan ! Calme-toi un peu !
Il soupira et regarda la rousse, sentant le rouge lui monter aux joues, il la relâcha en se grattant derrière la nuque. S’excusant un peu avant de regarder le renard sévèrement. L’air coupable, l’animal alla se mettre en boule sur le lit tandis qu’il soupira, regardant la rousse.
- Excuse le, il est encore jeune, il a du mal à tenir en place, une vrai pile.
Il se remit bien droit en la regardant, souriant à pleine dent afin de masquer sa gêne, il se contenta de rester comme ça, droit comme un piquet et s’excusa encore une fois.
Il aurait été trop beau de pouvoir terminer sur ces belles paroles, la rousse se voyait bien se relever et le dévisager avec un sourire en coin de lèvres, histoire de dire que faute avouée, faute pardonnée… La chance, cependant, n’était pas son fort…
Arima se décidé à effectuer son propre rituel, s’en doute pour se donner comparaison avec le cérémoniale de sa cheffe de mission. A vrai dire, la demoiselle avait toujours eut du mal à comprendre tout ce cinéma qui entourait le rite du katana. A quoi servait donc ses petits coups de coton tige ? Elle était perplexe, après tout, l’ex-major n’avait rien de comparable avec ses afficionados d’une arme unique. Du genre à considérer une lame comme un outil, il fallait bien avouer que Yui avait une toute autre approche de l’utilisation de son arsenal. N’hésitant pas une seule seconde à maltraiter le métal pour arriver à ses fins, sa marque de fabrique consistait à chauffer à blanc son armement. Alors, voir le garçon prendre soin de sa lame lui laissait afficher un signe d’incompréhension sur son visage, mais loin de là éprouver du mépris. Il était libre d’agir comme il l’entendait, même s’il fallait procéder à un entretien surfait de son katana. Yui avait des notions de forge, un métal ne demande que peu d’attention au final : un nettoyage après utilisation, et un aiguisage régulier pour conserver son tranchant, ni plus, ni moins. La majesté du katana fut exposée un instant, pointant vers le plafond, pour admirer sa bonne tenue, puis rangé à l’étui. Bien, il était temps de rejoindre leur lit respectif et puis… un renard.
Yui ne dit rien, complétement déboussolée dans les bras du jeune homme, précédemment bousculée par une innocente boule de poil qui, par son acte d’hérésie, fit germer l’idée d’une bonne grillade dans l’esprit de la prude ( ou presque ) demoiselle. Il fallut quelques secondes de battement pour le brun se rende compte du malsaine et relâche son emprise, bien que sans mauvaise intention, sur sa protégée. Il s’excusa par la suite, pour lui, Yogan, pour tout, et exprima sa gêne par un sourire forcé plus… gênant. La rousse, de retour dans sa position de méditation, tourna la tête vers lui, faisant papillonner ses grands yeux de braise. Tout ceci avant de finalement secouer la tête, brisant son sérieux de la soirée, et se redresser lentement. Elle accusa le coup, elle ne pouvait blâmer personne pour ce fâcheux incident. Elle tourna la tête… s’en afficher de sourire en coin de lèvres. Cette malencontreuse bousculade aura fini par la refroidir.
- Ce n’est rien, ne traine pas pour filer dormir. ( La remarque était cinglante, ne laissant envisager aucune suite à la conversation. )
La rousse s’isola dans le coin de la pièce où se trouvait son lit, elle se glissa sous la couette avec sa tunique, et s’endormie presque immédiatement. Ça… c’était loché…
~ ~ ~
Pour l’occasion, et profiter d’une nuit relativement courte, Yui se leva discrètement avant les premières lueurs du jour. Elle glissa hors des draps et quitta la pièce sur la pointe des pieds, non sans lancer un regard discret en direction de ses compagnons de chambre. Ils semblaient dormir. La rousse ouvrit la porte en prenant la précaution de ne pas faire grincer les joints. Son absence dura une petite heure, ce sur quoi elle revint alors que le soleil commençait à pointer. La demoiselle apporta avec elle du pain encore chaud, dont l’odeur s’échappait du sachet qu’elle déposa sur la table au centre de la pièce. Auprès duquel elle s’installa après avoir préparée et servie le thé.
Il l’avait énervée… Bon sang, ce renard ! Enfin, il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, de toute façon, il n’y pouvait rien si elle avait décidé de lui en vouloir pour avoir tenté de l’empêcher de se retrouver face contre terre ! Bon, bien sûr, il n’était pas totalement innocent, il aurait pût la rattrapée autrement mais tout de même… C’est donc dans une atmosphère pesant que la soirée se termina, au grand damne du brun qui avait eût du mal à trouver le sommeil. A son réveil cependant, il constata l’absence de la rousse, soupirant un peu, il se dit qu’elle avait dût partir prendre l’air. Pas le temps de toute façon de se morfondre, ils avaient à faire aujourd’hui. L’animal qu’ils traquaient n’attendrait pas lui.
- Bon… Yogan !
Le renard arriva vers lui calmement. S’accroupissant il le regard dans les yeux, lui caressant le haut de la tête, il lui fit comprendre que pour la journée, il resterait sur place et attendrait. Il s’en alla ensuite dans un coin de la pièce faire ses exercices matinaux, pompes, abdominaux et autres joyeuse ries du genre, ce qui lui pris une bonne demi-heure. Suite à cela, il changea le bandage à son bras droit, et commença à préparer ses affaires pour la capture de l’animal. Quelques fils ninja, senbons pour viser les nerfs et paralysé la bête… Il avait étalé tout ça sur la table et commença à les rangers quand la rousse arriva.
- Bon retour.
Il se leva et l’aida à la débarrassée des diverses courses, avant de retourner ranger le petit, mais convenable arsenal de capture, dans son sac. Il évita le regard de Yui cependant, s’en voulant encore un peu pour la veille, il aurait espéré que tout cela se règle, qu’elle le pardonne et que tout redevienne comme avant, quand ils s’entendaient bien. Il ne demandait pas à ce qu’elle tombe raide dingue de lui, bam, d’un claquement de doigts, mais bon, au moins qu’elle trouve la force de le pardonné pour avoir malencontreusement brisé le rituel.
Il alla par la suite attaché ses cheveux, les ayant détachés pour dormir, pour ensuite s’étirer un peu et faire craquer ses articulations. Il glissa son katana à sa taille et hocha la tête, se figeant devant la rousse, il la regarda droit dans les yeux.
- Tout est prêt pour la capture, espérons seulement que notre chère flamant rose tombe dans le piège, et qu’on n’est pas besoin de le blessé plus que nécessaire.
Il s’étira un peu et s’assis calmement sur le bord de son lit, fixant droit devant lui en soupirant un peu. Il avait déjà était victime de l’avidité des hommes étant enfant, et voilà qu’il s’y trouvait confronté de nouveau… L’être humain n’était donc bon qu’à ça ? Détruire ce qui l’entoure et se l’approprié, peu importe ce que ça en coûte ? Il regarda alors la rousse droit dans les yeux.
- Pourquoi ? Je veux dire… Pourquoi il faut que l’être humain soit comme ça ? Détruire, pillé, faire la guerre… Pourquoi on est aussi destructeur ? Certes, les animaux ont aussi leurs guerres, mais elles sont bien plus rares, et beaucoup moins… Vide…
Il avait beau retourner la question dans tous les sens, il n’avait pas d’explication, si ce n’est la suivante.. L’Homme était comme ça par nature, inchangeable, un cancer à l’échelle planétaire. Non content de détruire la vie animale, il détruit ses congénères, ses terres… Rien n’échappe au rouleau compresseur humain. Lui, les animaux, la nature… Tout y passe et y trépasse. Absolument tout.
Yui savourait les dernières gorgées de son thé, il lui fallait l’apprécier, puisque cela signifiait sans doute le calme avant la tempête. Pendant la dégustation, elle prêta un regard discret à l’encontre de son compagnon, déjà attelé aux ultimes préparatifs. L’avantage que pouvait avoir le genre masculin sur leurs comparses féminines, c’était leur incroyable faculté à négliger leur hygiène pour réaction moindre. Oups ?! Aurais-je mal interprété et confondue avec le branleur habituel ? Mince alors… Par chance, Arima ne rentrait pas dans cette catégorie. Le grand brun avait la décence de prendre soin de lui régulièrement, permettant alors de couper court à certains superflus. De fait, cheveux attachés et arme à la ceinture, le fier guerrier c’était préparé en un éclair, attendant à présent patiemment sa coéquipière. La rousse reposa sa tête, fixant sans broncher le garçon droit dans les yeux. Celui-ci lui annonça qu’il était paré à partir, une bonne chose, la demoiselle se contenta d’hocher la tête. Avant de terminer avec son déjeuner, Yui lui signifia du regard qu’il lui faudrait attendre encore un petit instant, histoire de faire une rapide toilette.
Elle rangea la table et nettoya sa tasse. Avec une bassine d’eau, la rousse se débarbouilla le visage d’eau fraiche, un remède efficace contre les matins difficiles. Pendant ce temps, Arima commença à s’étendre sur des questions philosophiques non sans intérêts… Mais hors de propos du point de vue de la dame, qui se contenta d’un long silence en se mordant la lèvre inférieure. Mais que pouvait-elle lui dire de toute manière ? Oui, le genre humain était voilent, le monde en serait meilleur s’il venait à raisonner plus souvent. Mais à quoi bon lui répondre ? Aurait-il oublié un instant que Mikan Yui eut été de la Garde Royale ? Que si le trouffion de base se disait les mains rouges à la première mise à mort du voleur du faubourg. Elle, qui avait vécue au front la libération de Kiri, sa peau tout entière pouvait se considérer écarlate. La rousse ne voulait pas le blesser en répondant, alors elle ne dit rien. A quoi bon lui avouer que l’homme se plaisait à faire souffrir son prochain… La cheffe de mission ne pouvait pas s’exprimer, puisqu’elle ne pouvait le nier elle-même…
Il ne fallut que cinq petites minutes, qui parurent éternelles au final puisque la demoiselle boudait son comparse au point de rester muette tout le long de son petit ménage. Oui, elle le boudait, en bon et du forme. A vrai dire, la cheffe désirait qu’il comprenne qu’à présent, la priorité était la mission, et rien d’autre, mais aussi qu’elle voulait quitter ce village au plus vite. Yui jeta quelques regards par la fenêtre, vérifiant que la majeure partie du village dormait encore. Soulevant son sac, le jetant par-dessus l’épaule, elle se posta devant la porte et invita Arima du regard. De sa main droite, elle ouvrit les doigts en découvrant le dessous de son avant-bras, révélant très distinctement son grand tatouage. Un sceau de stockage, gravé à jamais dans sa chair, on notait d’ailleurs quelques ratures dans les dessins, témoignant de conditions de tatouages non optimal au moment où elle obtenu ce présent. Il y eut comme une vibration, une longue yari au bois sombre se matérialisa en tournoyant, Yui ferma les doigts, tels des serres, pour attraper son arme invoquée. Son regard se posa sur celui d’Arima, la porte s’entrouvrait :
Arima avait bien comprit qu’elle faisait la tête, et il comprenait aussi la raison de cela. Il fit donc avec et l’attendit sans un mot, dans un silence pesant, presque morbide. Plus il la regardait, plus il se sentait… Bizarre, en la voyant. Mais pour le moment, ce n’était pas la question. Il avait un plan sur le feu à exécuter, et un animal sauvage à capturer. Au mot « capture » il se surpris à penser qu’il y a autre chose qu’il voudrait bien capturer, en lançant un regard à sa cheffe de mission, pensée qui s’en alla bien vite quand elle lui fit signe pour qu’il comprenne qu’il était temps de partir. Il hocha alors calmement la tête et pris le chemin en direction de la foret avoisinante, restant tout de même sur ses gardes au cas où l’oiseau arriverais plus tôt que prévu.
Une fois sur les lieux, il tendit son bras droit sur le côté pour arrêter la rousse. D’un mouvement de tête il désigna un endroit un peu plus loin, o* le sol semblait légèrement plus affaissé. L’endroit où le piège était posé. Ce n’était pas vraiment visible, donc il avait préféré montrer à la belle l’endroit, afin que ça ne se retourne pas contre eux durant le combat. L’observation de l’environnement étant quelque chose de primordial dans un combat ! Dans tous les cas, il fallait capturer cet animal, et éviter de le tuer, sauf si leurs vie venait à être mise en danger, auquel cas, il n’hésiterait pas.
Il se retira quelques minutes afin de positionner des fils ici et là, afin de restreindre les mouvements de l’animal dans la zone de capture, et ainsi facilité celle-ci. Néanmoins, vu la bête, la tâche ne serait pas aisée, ce qui pourrait poser quelques problèmes sur le long termes.. Il devrait donc faire ça vite et bien. En aucun cas il ne pourrait se permettre la moindre erreur. Il s’avança alors d’un pas et souffla un coup, après quoi il fit claquer ses doigts, et les villageois poster en sécurité commencèrent à faire du bruit pour attirer l’animal, chose qui ne tarda pas à arriver. Arima n’avait laissé qu’une seule voie d’entré possible à l’animal, que les villageois bouchèrent avec un feu contrôlé par la suite. L’animal était donc coincer ici avec Yui et le jeune shinobi, qui se rouvrit sa blessure, laissant le sang couler, il composant rapidement quelques mudras avant d’envoyer le sang maintenant noirâtre au visage de l’animal, le sang nécrosé se colla contre les yeux de la bête, l’aveuglant alors, tandis qu’il hocha la tête, les villageois faisant beaucoup de bruit autour d’eux pour perturber l’animal.
- Restriction en place… Yui sensei… Elle ne peut ni voir, ni nous entendre clairement, et le sang ne partiras pas comme ça, donc vous avez… Je dirais cinq minutes devant vous avant que l’animal ne reprenne pleine possession de ses moyens. Je vais attirer son attention sur moins, essayait de le pousser dans le piège.
Il prit ensuite place et composa une nouvelle série de signes, envoyant des billes de sang solidifies, enrobés de chakra futon pour les accélérés, donnant ainsi un impact plus important aux projectiles. Il avait visé les pattes de l’animal, afin de, si possible, réduire sa capacité de mouvement en blessant légèrement ses tissus musculaires avec la force d’impact de son attaque, détournant au passage son intérêt vers lui. Ce qui fonctionna un peu mieux que prévu. L’animal se rua sur lui, et donna un coup de bec que le jeune shinobi dévia avec sa lame in extremis, se faisant profondément entaillé au niveau de l’épaule droite. Il grogna de douleur et ferma un œil, regardant le sang couler le long de son bras en grognant. Il lança un regard a Yui en tenant l’animal occupé.
- Maintenant !
To be continued...
[Mission libre C] Le térrifiant flamant géant. (Pv Mikan Yui)