"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Des nobles du village, des dignitaires de passage ou simplement des kumojins ayant bon goût et les moyens d’être ici étaient présents. Tous rassemblés dans ce qui était un salon de thé très huppé, à se délecter de la production du clan Sadō. Boisson qui d’ailleurs est officiellement reconnue, et ce depuis l’an 199, comme étant le meilleur thé du pays de la foudre. Son goût ainsi que sa réputation n’était plus à refaire, toujours imité mais jamais égalé. Beaucoup de cristal prenait place à l’intérieur du bâtiment, formant la plupart de l’architecture du lieu si c’en n’était la totalité. Cela correspondait parfaitement au mode de vie des utilisateurs du Shōton : luxe, luxe et luxe. Depuis l’apparition de ce pouvoir, le clan de la fabuleuse était devenu l’un des plus riches, pour ne pas dire le plus riche, des clans existants. La vente de leurs créations en tout genre attirait nombre d’hurluberlus toujours à la recherche de choses plus cossues les unes que les autres.
Ce type d’individu fréquentait d’ailleurs ce lieu. Elle en avait la charge de temps en temps, afin d’aider sa sœur. À moins que ce ne fut elle qui l’aidait en lui apprenant à se comporter en femme d’affaire. Allez savoir. Il fallait dire qu’elle s’en battait un peu les couilles de tout cela. Certes la demoiselle avait un caractère particulier mais elle pouvait tout aussi bien faire preuve de… démocratie ? Malgré le travail demandé qui consistait principalement à accueillir le client, lui servir le thé qu’il souhaitait et ce, avec le sourire, elle arrivait tout de même à s’ennuyer. Ce n’est pas que le lieu était désert, au contraire. Tous les jours, ils affichaient complet. c'est juste que c'était pas trop son kiff de tenir un "salon de thé". Comptant les petits cristaux qu’elle créait lentement à la chaîne, elle observait l’activité des chalands. Tous se ressemblaient : habits de luxe, attitude de grosse merde hypocrite et de l’argent à dépenser pour passer le temps.
Ah. Elle n’allait pas se plaindre non plus. Ces bolosses dilapidaient ici l’argent qu’ils gagnaient durement (ou pas). La plupart étaient des femmes. Toutes entrain de déglinguer les économies de leurs époux, elles gloussaient de la même manière que les traînées qui jonchaient les sombres rues de Kiri la nuit tombée. Enfin, c’était ce que disait les rumeurs. Pour le travail, elle devait elle aussi faire montre de prestance. Habillée de manière traditionnelle, rappelant la fameuse cérémonie du thé de son clan, elle effectuait sa besogne. Bien entendu, le montant de cette tenue s’élevait à une fortune.
À peine était-elle perdue dans ses pensées que la porte du commerce luxueux s’ouvrait, probablement un nouveau client. Elle croisait ses manches de kimono et se retournait vers le nouvel arrivant en souriant.
Bienvenue au Sadōcha, réputé pour être le seul lieu à servir le meilleur thé du pays. Veuillez prendre place et mettez vous à votre aise je vous prie. l’invitant à rejoindre une des tables de cristal disponibles.
Il arrivait, peu fréquemment, que je me rende à des salons de thé huppés. Je n’appréciais pas plus que ça le thé mais j’aimais me rendre dans ces salons pour observer les gens à l’intérieur. La plupart des gens qui fréquentaient les salons dans lesquels je me rendais était de gros bourgeois avec leurs femmes, ou leurs filles, il faut dire que c’est difficile de faire la différence. Bref aujourd’hui j’avais décidé d’aller observer les plus riches d’entre eux, au salon qui devait certainement faire partie des plus renommés, si ce n’est le plus. Le thé là-bas était très cher et pour avoir le plaisir d’observer les vieux riches, il me fallait consommer, donc perdre la moitié de mes économies, c’était le prix à payer pour pouvoir observer cette drôle d’espèce qu’étaient les riches.
Alors que j’arrivai dans le salon, une serveuse aux cheveux verts vint m’accueillir. Elle m’invita à m’assoir à une table en cristal. J’étais au bon endroit, la richesse des propriétaires était bien visible. Tout l’établissement était empli de cristal un peu partout, je comprenais que cet endroit attire les bourges. Je me sentais exclu, transparent, écrasé par toute la prétention de ces gros. Tout le monde riait fort, parlait fort, buvait fort même. On aurait dit qu’ils faisaient tout pour attirer l’attention sur eux. Je sentais que j’allais bien m’amuser.
Derrière moi il y avait une table de quatre. Deux couples visiblement, ou un couple gay avec leurs deux filles. Non, comment le premier touchait la fille à côté de lui, j’espérais vraiment que c’était sa compagne sinon c’était vraiment très étrange. Enfin plutôt son accompagnatrice que sa compagne, elle était sûrement payée pour être ici, j’ai entendu dire que ça se faisait pas mal chez les vieux riches comme ce gars.
Il y avait aussi, en face de moi, une autre table, de deux celle-ci. C’était deux hommes qui riait très fort, sûrement un rendez-vous professionnel, ces rires sonnaient faux et étaient clairement là pour attirer le client, enfin le fidéliser ou un autre truc comme ça. Je commençais à m’impatienter, d’accord il y a beaucoup de monde mais je pouvais pas rester la toute la journée, il fallait bien que je vérifie si ce que l’on disait sur ce thé était vrai. Je m’adressai donc à la jeune femme qui m’avait accueilli :
- Servez moi ce que vous avez de meilleur s’il vous plait.
C’était sûrement aussi ce qu’il y avait de plus cher mais bon, j’y connaissais rien en thé alors je pouvais pas demander grand-chose d’autre. Je poursuivis alors mon analyse du comportement de personnes financièrement aisées. Analyse très instructive d’ailleurs.
"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Le mec semblait taciturne, pas une réponse donnée. Il se contentait d’aller s’asseoir et de regarder les autres. Tous des trous du cul mais lui était vraiment un beau petit connard. Elle gardait son calme et un sourire professionnel, en attendant la demande du pâle freluquet. Tandis qu’il observait le reste des pigeons présents, elle le regardait. Franchement, si elle ne l’avait pas vu bouger il y avait de cela quelques instants, elle aurait parié qu’il était mort. Ah. Au moins cela mettrait un petit peu d’animation dans cet endroit fréquenté par des sous-merdes en tout genre. Quoi que, à part s’amuser et faire des paris douteux sur la résistance de ses os, ils le laisserait pourrir ici. Et il incomberait à la douce et délicate de s’en charger. Il semblait un peu sur le nerf le bonhomme.
Bien sûr, quelques instants je vous prie.en s’inclinant légèrement, toujours le sourire aux lèvres.
Sur ces mots, elle prit doucement le chemin pour la pièce adjacente à toute l’animation et aux péteux. La réserve exposait plusieurs thés différents de son clan. En fonction des paramètres changés dans sa production et de l’utilisateur de Shoton surveillant la plantation, différents types de ce breuvage étaient ainsi créés. Elle préparait doucement la boisson pour le mec sous tension quand elle décida de lui donner un petite coup de boost. Plaçant sa main au dessus du récipient, elle produisait de fines particules de cristal. Ces dernières tombant dans le liquide, elles se mélangeaient alors parfaitement avec. Cette petite poudre magique avait le mérite de rebooster de manière conséquente un individu. De la drogue ? Non voyons. Appelons plutôt cela des vitamines. Des vitamines trèèèès puissantes hehe. Un petit peu de coke de Shoton dans son verre, il allait pouvoir kiffer sa journée. Il allait en avoir pour son argent le bougre.
Elle revenait finalement dans l’autre salle, en se dirigeant vers lui, un plateau à la main. Une fois arrivée à sa table, elle déposa doucement plusieurs tasses et un grand récipient contenant un demi litre du thé Sado. Quand les gens payaient, ils avait quantité ET qualité. Aussi plusieurs mets se mariant parfaitement avec la boisson et décuplant même son bon goût étaient disposés avec des indications sur quand les manger (température du thé, quelle partie déposer sur quelle partie de la langue, l’ordre de dégustation…).
Tenez, je vous laisse plusieurs tasses supplémentaires si vous attendez des amis ou si vous souhaitez tout simplement inviter quelqu’un à vous rejoindre. Bonne dégustation, en espérant que ce thé vous plaise autant qu’aux autres, si ce n’est plus.en lui souriant doucement, d’une voix mielleuse.
Elle s’éloignait alors de lui en gardant sourire, ce gus n'allait pas regretter d'être venu et allait (peut-être) passer une journée inoubliable parmi les pétés de thunes.
Alors que j’observais toujours les clients du salon, la serveuse m’apporta plusieurs tasses alors que j’étai seul, curieux. Elle souhaitait peut-être que je l’invite à me rejoindre ? Je savais pas trop pourquoi elle faisait ça mais si c’était bien une invitation à l’inviter alors c’était pas très subtile. Enfin je m’ennuyais vite tout seul alors pourquoi pas ? Avant qu’elle s’en aille à une autre table je lui proposai donc :
-Dîtes moi mademoiselle, vous ne voudriez pas prendre cinq minutes de pause ? Je n’attends personne et j’apprécierais un peu de compagnie.
Il était rare que je sois aussi poli, le vouvoiement et toutes les autres trucs du genre n’étaient pas des mots sortant souvent de ma bouche. Enfin il fallait faire le nécessaire pour que cette fille accepte. Je ne l’avais pas invité pour flirter et j’espérais qu’elle ne pense pas le contraire. Tous ces trucs ne m’intéressaient pas trop j’avais juste envie de discuter avec quelqu’un. Peut-être qu’elle aussi, ne supportait pas tous ces vieux bourgeois qui peuplaient son salon.
En plus de ça, elle n’avait pas l’air d’avoir beaucoup de travail. Depuis que j’étais arrivé, personne n’avait poussé la porte après moi. Elle restait là à regarder les gros rigoler et parler fort, elle était payée à rien faire alors autant qu’elle soit payée à égayer les journées de ses clients. Enfin égayer ça, je n’en étais pas si sûr, je ne savais pas vraiment si elle allait être de bonne compagnie, d’ailleurs je ne savais pas si elle allait accepter, elle me prenait peut-être pour un de ces vieux bourges. Ce que je n’étais pas, loin de là d’ailleurs, la note de ce thé allait sûrement me coûter un ou deux bras, j’hésitais un peu à faire un salon de thé basket, à voir si la fille allait être gentille.
Alors que je venais de l’inviter à s’attabler avec moi, je commençai à siroter ce soi-disant merveilleux thé. Et, cette rumeur était vraie. Ce thé était délicieux, je n’en avais jamais goûté d’aussi bon. Je pouvais plus m’arrêter dans boire, j’avais envie de prendre toutes les tasses qu’elle m’avait donné afin de boire plus vite, mais non, il fallait rester distingué dans un endroit comme celui-ci. Je me tenais alors comme un bon garçon bien élevé et je buvais mon thé, doucement, je me délectais de chaque goûte de cette divine boisson, je profitais un maximum de chaque millilitre de ce liquide semblable à des larmes d’ange qui coulaient dans ma bouche. Mais il ne fallait pas le montrer j’imagine, je faisais donc comme les autres blindés de thunes qui buvait normalement, car ils avaient, eux, sûrement l’habitude de boire du thé de cette qualité. Je les imitais tout en attendant la réponse de la jeune femme aux cheveux verts.
"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Mais que fait cet abruti ? Elle voulait, à la limite, qu’il s’intègre et se fasse des potes. Mais là, il attaquait directement avec elle ? En plus, il dit vouloir un peu de compagnie. Il l’a prise pour une kirijin ? Il faudra penser à mettre des indications dans le bar qui précisent qu’ici, il n’y a pas de prostitués. Bref. Elle marqua un léger moment de silence avant de sourire doucement. Bien qu’il donnait l’impression d’être maladroit, ce jeune homme était fort mystérieux. Mais que cachait-il derrière cet air ténébreux ? En vérité, pas sûr qu’elle en eût quelque chose à foutre. C’est vrai quoi. Il rentre dans le bar à thé le mieux loti de Kumogakure en mode prolo, se pose dans un coin en mode Sasuke et il demande à cette déesse de se joindre à lui en mode maque ? Il n’avait pas du tout l’air louche, c’était clairement une bonne idée! Il commençait à boire, c’était ce qu’elle voulait. Il fallait s’amuser un peu dans la vie non ? Ok, d’accord, droguer les gens ça ne se fait pas. Mais ça la fera kiffé, et lui encore plus.
Bien sûr, comme vous voudrez.avant de s'asseoir en face de lui.
Elle l’observait quelques temps sans lâcher son sourire, métier oblige, remarquant qu’il n’avait pas l’air d’un riche et encore moins d’un noble.
Si la question n’est pas indiscrète, puis-je savoir si vous gagnez bien votre vie ? Le thé ici n’est vraiment pas donné vous savez. en le regardant.
Pour elle, il se ferait souffrance à payer pour du thé. Après c’était le thé de son clan, et l’argent d’un riche ou d’un pauvre sont les mêmes. Elle n’allait pas non plus lui faire ça gratuitement, tout le monde avait besoin de vivre. Et elle ne se permettrait pas non plus une vie de miséreux qui ne peut caresser quelques kilos de pure dès le matin en se réveillant. Ca c’était la vraie vie putain. Le gars qui était devant elle devait s’enfiler des kilos de nouilles instantanées, mais quel enculé sérieux.
Vous avez l’air de vraiment apprécier.en se permettant d’avancer d’autres tasses qu’elle avait rempli.
Servez vous, après tout vous payez. en souriant de manière innocente.
Quelle pétasse celle-là, mais bon c’était bien pour ça qu’on l’aime. Pour ça et pour son gros cul aussi. Derrière, le couple ressemblant vraisemblablement à des gays étaient en fait bel et bien entrain de se taper leurs propres filles. Habitués du coin et amateurs d’incestes en tout genre, c’était une famille de débiles mentaux pour la plupart. Le reste était mort ou essentiellement constitué de cas sociaux. Ils n’avaient rien pour, à part l’argent. Mais même ça, ils le perdraient un jour à force de jouer de la sorte. En vérité, elle n’avait que faire de cette façon de faire. Si le gars voulait se taper sa fille et qu’elle voulait se taper son père, grand bien leur fasse. Du moment qu’ils boivent leur thé et se barrent après faire leurs dégueulasseries ailleurs, elle “fermait” les yeux.
Elle laissa s'échapper un noble et doux rire en le regardant boire avant de se retenir en mettant, de manière enfantine, une de ses délicates mains devant sa bouche. Se ressaisissant brièvement, elle continuait la discussion comme si de rien n’était.
Dites-moi, que pensez-vous de la fréquentation des lieux ?posant doucement sa tête sur sa main, étant accoudée sur la table.
C’était toujours intéressant de connaître l’avis d’un étranger de ce genre de coutumes. Ou alors le fieffé salaud cachait bien son jeu.
Ce thé commençait énormément à me détendre, un peu trop, ça me rappelait la fois où j’avais goûté… oh merde. Je compris alors quel était l’ingrédient qui faisait la différence, de la drogue. Merde mais c’est pour ça qu’ils rigolent tous ces cons, et les autres derrière qui se caressent, eux aussi c’est pour ça. Ils mettent toutes sortes de drogue en fait et ça serait ça la différence entre tous les thés proposés ? Donc ceux qui se marrent ont pris de la cocaïne ou quelque chose comme ça et les autres ça serait du GHB ? Enfin je ne sais pas je suis pas un expert en drogue. Ça me faisait quand même bien chier cette histoire, enfin ce n’était pas sûr mais je ressentais les mêmes effets qu’au moment où… Ah non je veux pas y penser.
Enfin, ma demande avait porté ses fruits, j’allais pouvoir discuter avec cette fille, sans aucune arrière-pensée. Il fallait que j’en profite pour la forcer à boire son thé hypothétiquement empoisonné, pour vérifier ladite hypothèse. Si elle était bonne alors cette fille n’allait sûrement pas le boire. Elle me posa une question un peu indiscrète mais bon, ce genre de question ne me dérangeait pas tellement.
-Non je ne gagne pas si bien ma vie, enfin, pas assez bien pour me permettre de payer ce thé.
Tout en prononçant cette phrase, je riais, pour faire croire à du second degré. Evidemment ce n’en était pas, je ne comptais pas payer, encore moins s’il s’avérait que ce thé était vraiment empoisonné. Elle allait, je l’espérais, regretter ce qu’elle avait fait, si elle l’avait fait. Elle se mit à avancer les tasses vers moi, elle n’était clairement pas décidée à boire. Prenait-elle du plaisir à faire ce qu’elle faisait ? Faisait-elle ça à tous les clients ou uniquement à moi ? Trop de questions trottaient dans mon esprit.
-Je vous en prie, prenez une tasse, je vous invite.
Une bataille était lancée : je voulais la faire boire alors qu’elle voulait sûrement éviter ça au maximum. Cette virée au salon de thé allait être passionnante. Voilà qu’elle me demandait ce que je pensais de ce salon. Encore plus passionnant que je l’imaginais. Drôle de question, mais grâce à elle j’allais moi aussi pouvoir connaître son avis.
-Ce que je pense de la fréquentation de ce salon ? Je sais pas, des vieux, riches, qui rient fort et qui se la pètent. Voilà l’image qu’ils me renvoient. Et vous ?
Je restais franc, elle me demandait mon avis alors je lui donnais. J’espérais évidemment qu’elle pensait à peu près la même chose. Enfin, c’était pas si grave si ce n’était pas le cas mais il fallait que ça se passe bien afin qu’elle soit en confiance et qu’elle boive son thé hypothétiquement empoisoné.
"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Il avait l’air de se mettre bien le bougre. C’est bien, c’est ça qui était bon. Fallait savoir se laisser aller parfois. Il s’était assez détendu pour lâcher un petit rire, c’est bien. Elle répondais alors un par un rire, l’imitant ainsi mais en y ajoutant de la pureté et en enlevant toute la dégueulasserie de son rang. Elle se mit alors à se gratter doucement la joue en prenant un air mélangeant intrigue et enfantillage.
Vous allez devoir faire des sacrifices juste pour boire ceci ? C’est terrible monsieur.
Après quelques gorgées, le client lui proposa de profiter du fameux thé à son tour. Ah, aurait-il compris la petite combine ? Il n’y a qu’un drogué accompli pour se douter d’un tel stratagème. En même temps, à y voir de plus près, il avait quand même une sale dégaine. Tout maigrichon et avec ses cernes de psychopathes là… M’enfin, elle feignit alors plutôt bien l’indécision.
Je..Je ne sais pas si je le peux à vrai dire...
Elle regardait autour d’elle si un nouveau client n’était pas arrivé ou si quelqu’un n’avait pas besoin d’elle, visiblement non. Toujours la même ambiance, pas de nouvel arrivant ou d’événement impromptu. Elle avait l’air d’être pleinement libre et pouvait se joindre à la lui même si cela n’était pas très… professionnel. Soit. Elle allait faire ainsi. Pour se couvrir ? Non. Pour s’amuser ? Définitivement. Ah, elle qui devait se contenter de surveiller le salon et d’apprendre les ficelles du métiers…
Faisons cela alors!
Elle souriait tandis qu’elle commençait à se servir, en laissant lentement s’écouler la boisson dans la tasse qui lui était attribuée par le “gentilhomme”. Le plan était simple : il allait être défoncé avant elle, elle aurait un court laps de temps pour trouver quelque chose afin de s’en sortir. Si elle venait à foirer ou si la situation deviendrait inappropriée au lieu, elle se verrait probablement obligée d’écourter la journée du salon de thé en prétextant un tiers problème afin de faire sortir les clients et terminer son affaire avec la moitié de cadavre qu’il y avait en face d’elle. Elle se mit alors à doucement siroter le fruit du labeur de ses semblables avec, bien sûr, la drogue qu’elle avait mis dedans quelques minutes auparavant.
Ce thé est vraiment délicieux, n’est-ce pas ?
Ne s'arrêtant pas de sourire, elle réagissait alors aux paroles du jeune homme.
Ah! voilà des faits et non une opinion cher monsieur. Pour moi ce sont simplement des clients voyons… Ce ne serait pas très professionnel de les juger, vous en conviendrez.
Elle posa délicatement la tasse devant elle avant de reprendre. La bataille avait débuté et c’est avec un certain avantage de temps qu’elle partait. Un peu déplaisant de ne pas jouer à armes égales mais elle ferait avec, en espérant qu’il saurait rattraper son retard.
Amusant. Elle croyait réellement que j’allais payer. Enfin, je n’allais peut-être pas pouvoir partir sans laisser d’argent si l’effet de son hypothétique drogue persistait. Drogue qui me détendait de plus en plus. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Mais oui. Putain pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt ? C’était si évident. Tout ce cristal autour de moi. Bordel quel con. C’était maintenant sûr à 99%, cette… non on ne traite pas comme ça les gens qu’on connait mal, je suis bien élevé, en tout cas, elle m’avait drogué.
- Ne vous en faites pas pour moi, ce thé vaut bien que je puise un peu dans mes économies.
Des économies, la blague. Comme si toutes mes dettes me permettaient d’avoir des économies. Allait-elle gober ça ? J’étais impatient de le voir. Cette bataille qui avait débuté promettait d’être divertissante. L’empoisonneuse était à domicile en revanche elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait si elle ne voulait perdre son travail. A moins que ce salon lui appartienne ? Non cela était impossible elle n’avait même pas la vingtaine. Elle était clairement plus jeune que moi.
Sa phrase confirma ce que je pensais, elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait. Si elle ne pensait pas pouvoir boire son thé alors pourquoi elle pensait pouvoir l’empoisonner ? A moins que ce soit une ruse pour ne pas boire. Visiblement non, elle se mit à siroter ce délicieux thé. Peut-être était-elle habituée aux effets de sa drogue ? Si c’était une junkie alors certainement, et dans ce cas, la bataille allait être plus compliquée que prévue.
Voilà que maintenant elle me faisait une leçon. Elle croyait vraiment qu’elle allait me faire gober qu’elle ne jugeait pas les clients ? Mytho en plus de ça. Elle avait tout pour plaire.
- Allez, vous pouvez me le dire. Lâchez-vous, on est entre nous.
Ça pour se lâcher, elle allait se lâcher. Même une habituée ressent les effets de la drogue, non ? Je ne connaissais pas beaucoup de gens qui se droguait. Il y en avait un, Kamin, il devait sûrement prendre des trucs illicites lui étant donné les rêves qui me racontait, à part lui je ne voyais personne.
Après la leçon de moral, voilà qu’elle tentait de me faire croire qu’elle s’intéressait à moi, bordel mais pour qui elle me prenait ? Je suis pas un gosse j’avais bien compris son petit jeu. Et malheureusement pour elle, j’étais joueur. J’allais jouer selon ses règles, c’est-à-dire drogué, et gagner.
- Je suis shinobi, genin, fraichement diplômé. Et vous ? Vous ne faites que ce boulot de serveuse dans ce salon empli de… clients ?
"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Ohhh ses économies ? C’est mignon. Le freluquet mettait de côté pour boire un thé de qualité supérieure donc ? Soit il était incroyablement curieux, soit il était incroyablement con. À choisir. Dans un cas comme dans l’autre, il allait casquer le gars.
Oh d’accord. Je pensais que l’on pouvait s’arranger sur comment vous régleriez la note mais si vous pouvez assumer une telle dépense, grand bien vous en fasse mon brave. en souriant.
Joueuse depuis toujours, un peu de piquant ne lui aurait pas déplu, pour sûr. Enfin, en tenant compte du fait, bien entendu, que son interlocuteur soit lui aussi joueur et que la possible confrontation au danger ne le dérange pas plus que ça. Un jeu de la mort ? Mais non. Enfin, peut-être que si. Allez savoir.
Hmm. en plaçant une main sous son menton, ayant l’air pensive.
Elle se permet quelques coups d'œil, s’assurant que chacun profite des lieux et de son ambiance opulente. Personne n’allait pouvoir l’entendre. Personne ne se posait de question visiblement quant au temps qu’elle passait en compagnie de ce qui ressemblait à s’y méprendre à un gueux de la basse. Elle se mit finalement à le regarder dans les yeux, en jouant avec sa tasse de thé à peine entamée.
Je dirais simplement que.. puis arrête de jouer avec la tasse et pose sa tête sur sa main.
Ce sont des vieux, riches, qui rient fort et qui se la pètent. avant de doucement rire.
Elle ne souhaitait pas le singer, loin de là. Seulement, cela reflétait simplement ce qu’il se produisait et était évident. Si ce qu’il en pensait ne se limitait qu’à cela, il était bien plus à plaindre que ces fils de pute sans honneur. Oui. Puisqu’en plus de ne pas avoir leur richesse, son sens critique ne pourrait pas rattraper le reste, le faisant passer pour un véritable cadavre cette fois-ci.
Shinobi ? Voilà un point que nous avons en commun alors, cher collègue. en souriant.
Elle avait récemment pris comme décision de devenir Kage à la place du Kage mais aussi Daimyo à la place du Daimyo. Aussi convoitait-elle le titre d’impératrice de ce bas monde et seulement là, pouvait-elle se considérer à l’abris de toute tâche à faire. En fait, à part aider sa sœur dans ce salon de thé, elle ne faisait pas grand chose de ses journées. Orgies avec les soumises, chasse à l’homme contre les adorateurs du cristal et autres joyeuses défleuries formaient son quotidien. Elle n’avait pas le temps de se faire chier la bougresse.
Je présume que vous devez avoir des pouvoirs extraordinaires, vous me faites une petite démonstration ? en faisant tapoter ses doigts sur la table et en le regardant, l’air dubitative.
La drogue commençait à faire son effet, elle avait fait en sorte de ne pas trop ingérer de cette substance pour gratter encore plus de temps. Par contre, elle ne donnait pas cher du sérieux de son hôte. Tiendrait-elle encore quelques temps qu’il se sentirait vachement détendu d’ici peu, peut-être trop d’ailleurs.
C’était quoi ça ? Qu’entendait-elle par « s’arranger » ? Ce n’était pas la première fois qu’on me disait ça mais bon, c’était toujours surprenant. Il y avait donc deux possibilités, enfin bien plus que ça mais les deux qui me vinrent à l’esprit furent les suivantes : soit c’était une gamine un peu nympho qui avait envie que je m’occupe d’elle, soit elle souhaitait régler ça par un duel.
La première ne me donnait pas trop envie, j’étais un gentleman alors coucher avec la première chaudière venue n’était pas spécialement dans mon habitude. Je préférais amplement la seconde possibilité. C’était ce qui m’arrivait de faire le plus fréquemment lorsque je ne voulais pas payer, parfois j’avais le droit à un bras de fer, parfois un combat, ce n’était que très rarement la même chose.
- Il y a toujours moyen de s’arranger, tout dépend de ce que vous entendez par là.
Evidemment je ne lui faisait pas par de mes hypothèses car si la première était fausse elle me prendrait pour un pervers, alors que je n’avais même pas envie de ce genre de choses avec elle. Quant à la seconde, si elle était fausse alors elle me prendrait pour un taré qui ne pensait qu’à se battre, merde, c’était peut-être ce que j’étais en fait.
Elle se mit à jouer avec sa tasse, elle n’avait clairement pas envie de boire. J’avais donc raison, c’était maintenant sûr, surtout que les effets commençaient à se faire de plus en plus ressentir. Enfin, j’espérais juste ne pas faire de conneries. Elle me répondit donc exactement la même chose que moi juste avant. Si ça l’amusait alors, autant que je fasse pareil.
- Ah ! Voilà des faits et non une opinion ma chère.
Puéril ? Sûrement. Enfin la drogue n’y était peut-être pas pour rien. Bientôt j’allais lui demander de tirer sur mon doigt. Je ne maitrisais plus trop ce que je disais et faisais alors dire comme elle m’assurait de ne pas dire une trop grosse connerie, bien que ce qu’elle disait pouvait très bien être qualifié de connerie.
Quoi ? Elle aussi était une kunoichi ? Non ce devait sûrement être une blague. Pourquoi une kunoichi s’amuserait à droguer des civils. Et maintenant qu’elle sait que moi aussi j’en suis un alors pourquoi elle ne me l’avoue pas ? Je pourrais très bien être son supérieur, elle n’en savait rien. Enfin peut-être qu’elle était Jônin. Non impossible. Enfin, le mal était fait, j’étais défoncé.
- Ravi
Une réponse simple et rapide, c’était la meilleure idée que j’avais eue pour ne pas dire de la merde sous l’emprise de son truc. Jusqu’au moment où elle me demanda de lui faire une démonstration de mes pouvoirs. Là je ne pouvais pas faire une réponse courte, c’était sois je lui montrais soit j’en faisais rien. En temps normal je n’aurai rien montré, mais là, je n’étais pas comme en temps normal. Alors je tentai de me blesser, en vain. Je n’étais pas venu avec mes armes car je ne comptais pas me battre. Je ne pouvais donc pas lui montrer ma capacité, dommage pour elle.
- J’ai des pouvoirs, extraordinaires je ne sais pas mais j’en ai. Et toi ? On peut se tutoyer non ? Alors tu sais faire quoi ? Du cristal non ? Avec tout ce qu’il y a ici puis le truc qu’il y a dans mon verre c’est très problable.
Putain. J’arrivais plus à rester assez concentré pour dire un mot à trois syllabes sans faire de fautes. Et le pire, c’est que je venais clairement de lui dire que j’avais compris pour la drogue. Merde j’étais vraiment con. Maintenant qu’elle savait je risquais quoi ? Elle allait fuir ? Me taper ? Me demander de partir ?
"Mais on juge les gens parce qu’ils sont liés aux autres et au monde, qu’ils le veuillent ou non. C’est leur destin. Dans ce cas, lorsque les sentiments personnels de quelqu’un se retrouvent confrontés à la volonté du monde, cette personne est considérée comme une vulgaire existence confuse et vaine.."
Elle se met doucement à rire en se mordant sans violence quelques doigts, d’un air fort voluptueuse.
Nous sommes d’accord. en faisant un signe de bras discret à une servante qui passait dans le coin.
Il y a toujours moyen de s’arranger, oui. en faisant tapoter ses doigts sur la table et en ayant posé son coude sur la table, laissant sa tête se reposer sur sa main.
De nombreuses servantes vinrent inviter tous les clients, excepté le ténébreux, à rejoindre la pièce souterraine, où d’autres joyeuses défleuries les attendaient. C’est en faisant montre d’impatience, en restant courtois, que les nobles et notables se dirigèrent vers la suite des festivités. Elle se met doucement à rire en le regardant, appuyant, sans insistance, sur sa tempe avec son index.
Je vois. en souriant, narquoise.
Faisons un jeu. en posant ses deux mains sur la table.
Elle forma une paire de dés classique, non pipés, d’un cristal smaragdin immaculé. Quelques servantes, membres du même clan qu’elle, se précipitèrent autour d’eux pour créer des pylônes de cristal rose. Leur tâche accomplie, elle retournèrent d’où elles étaient arrivées.
Elle fit glisser les dés au centre de la table, d’un air avenante.
Chacun notre tour, nous montrons une technique différente de notre cru. Si la technique plaît à l’autre, rien ne se passe. Si ce n’est pas le cas, le spectateur lance les dés et en fonction du résultat, un gage est imposé au démonstrateur. Si le résultat est bas, ce dernier est anodin. Si le résultat est élevé, on peut aisément en déduire que la santé de l’utilisateur peut être mise en danger. d’une voix mélangeant sadisme et perversité.
Tu commences ? avant de siroter dans sa tasse droguée.
Déroulement du jeu (si tu l'acceptes):
Exemple de tour :
Joueur 1 (J1) fait une démonstration de ses pouvoirs.
Si le pouvoir plaît, c'est au tour du Joueur 2 (J2) de faire une démonstration.
Si le pouvoir ne plaît pas, J2 fait un lancer de dés (deux dés de 7 faces) et un gage est donné en fonction du résultat.
Si le résultat est inférieur à 7, le gage donné est enfantin/sans danger.
Si il est supérieur à 7, il gagne en dangerosité à mesure qu'il s'approche de 14.
Si il est égal à 7, c'est un mystère nous verrons bien.
Le jeu s'arrête dès que l'un des participants souhaite arrêter ou n'est plus en mesure de continuer.
Pour les lancers de dés, on peut se la jouer en mode full hasard ou on choisit les nombres c'est comme tu le sens. (j'ai une préférence pour le hasard issou)
Comme je l’avais deviné, elle avait la capacité de générer du cristal, plutôt intéressant. Elle me proposa donc un jeu, j’étais rassuré. Mais, j’allais devoir l’impressionner avec des techniques alors que j’étais défoncé, ce n’était pas gagné. En plus de ça, mes techniques n’étaient pas très impressionnantes. Enfin, j’allais bien trouver un moyen de l’impressionner.
Après qu’elle ait fini de me décrire les règles de son jeu, elle me dit de commencer. Qu’allais-je pouvoir faire ? Une technique avec mon sang ? Celles-ci sont peu intéressantes. Une doton ? Pff si je faisais ça je détruisais le bâtiment. Enfin, peut-être cela ne la dérangeait pas.
- J’ai le droit de… d’endommager légèrement le salon ?
Enfin, pas le temps d’attendre sa réponse, et puis, il fallait bien que je commence par une petite technique avant de sortir la grosse. Je fis donc sortir deux jolies griffes de mes doigts. Techniques que j’avais mise au point après mon combat avec le nécromancien. Je ne l’avais jamais utilisée en combat, elle pouvait m’être utile en taijutsu.
Evidemment, cette technique n’allait sûrement pas l’impressionner mais j’étais obligé de la faire si je voulais en faire d’autres car il me fallait quelque chose de tranchant pour me blesser et me permettre de faire d’autres techniques. Après ça, j’attendais son jugement, tout en sirotant mon thé, foutu pour foutu, je ne pouvais pas être plus drogué que je l’étais de toute façon.