La veille, Asami avait invité la jeune Nara à venir faire un tour chez elle le lendemain, qu’elle aurait une surprise pour elle. Bien entendu, parce qu’il aurait été ennuyant autrement, elle ne lui avait pas fait part de ce que cela impliquant, gardant les lèvres closes malgré les supplications de cette dernière. Et puis, sa cadette la connaissait, depuis le temps, que peu importe ce qu’elle dirait, elle ne flancherait pas. Si d’apparence douce et agréable, il y avait derrière ce masque de bonté une femme froide et calculatrice que peu pouvaient prétendre connaître. Or, la jeune Nara en faisait parti, de ces quelques uns qui l’avaient vu sans son masque. Ce n’était pas tant qu’elle avait réussi à passer outre mais bien qu’elle la connaissait depuis si longtemps qu’à l’époque, ce personnage qu’elle s’était créée pour plaire aux autres n’existait pas encore. Il s’agissait-là sûrement de l’une des rares personnes avec qui pouvait-elle se permettre d’être elle-même alors que cette dernière semblait posséder un esprit presque tout aussi dérangé qu’elle.

Elle s’était donc levée tôt, ce matin-là, notamment pour faire un peu de ménage dans la grande pièce qui lui faisait office de chambre, tout comme de bureau. Si elle vivait toujours chez ses parents, plus par facilité qu’autre chose, ces derniers ne posaient jamais un pied, ou presque, dans cette salle. Il s’agissait de la sienne et avaient appris à respecter son intimité, ce qu’Asami appréciait. Elle n’était pas particulièrement proche de ces derniers, prétendant être la jeune fille parfaite pour les satisfaires tout en cachant les quelques projets sur lesquelles elle travaillait. S’ils avaient vent de ce qu’elle pouvait faire, son talent comme marionnettiste n’ayant pu être tut, ils n’avaient qu’une idée générale de ce qu’elle faisait sans réellement s’intéresser aux détails et c’était parfait ainsi aux yeux de l’enfant unique.

Ouvrant le coffre qui se trouvait au pied de son lit, elle en sortit quelque chose qui semblait se partager entre la bête et la poupée, qui vint s’effondrer, désarticulé, au sol. Elle n’était pas terminée, pas tout à fait du moins. Il s’agissait-là de l’une des marionnettes d’Asami, de celles qu’elle façonnait elle-même, croyant sincèrement que cela ajoutait au lien qu’elle entretenait avec ces dernières. La créature possédait huit pattes semblant presque osseuses, pour se terminer avec trois griffes sur chacune d’entre elles. Un corps mince rappelant celui des serpent, pour venir se terminer avec une tête de rapace. Elle trouvait cependant qu’il manquait quelque chose et voilà où se devait d’intervenir son amie de toujours. Personne ne savait, concernant le processus de création de ses marionnettes. Ou, du moins, personne, jusqu’à ce qu’elle se décide à en parler avec Sayo, convaincue que cette dernière ne la jugerait pas, bien au contraire. Non pas qu’elle se souciait réellement de ce que les autres pouvaient bien penser d’elle, cependant, elle était divertissante la petite et était ce qui se rapprochait le plus de très certaine sa seule amie. De ce fait, si elle pouvait éviter de la faire fuir, ce ne serait pas trop mal.

Elle fut donc plus que satisfaite lorsque cette dernière se montra tout aussi enthousiaste qu’elle en apprenant de quoi en retournait réellement ces créatures vides de vie qui accompagnaient presque toujours Asami. Si elle avait une nette préférence pour Kimera, sa toute première et bien évidemment ça préférer, elle portait une affection particulière presque morbide à ces cadavres reconstitués.

Sa tête se releva alors qu’elle entendit toquer à la porte de sa chambre. Il s’agissait sûrement de sa mère qui venait lui signifier que Sayo venait d’arriver. Presque comme une gamine qui avait plus qu’hâte de faire part de sa surprise, elle poussa la bestiole derrière son lit pour aller ouvrir la porte, offrant un doux sourire à sa mère qu’elle salua du même fait. Pour le coup, l’héritière Tadaoki avait décidé de revêtir quelque chose d’assez simple et de décontracté. Un pantalon ample, lui permettant ainsi plus d’aise lorsqu’assise en tailleur face à ses créations, accompagné d’un débardeur sombre qui venait tout de même souligné sa généreuse poitrine. Elle n’était même pas certaine de posséder un seul vêtement qui n’avantageait pas ses courbes agréables.

- Il y a Nara qui vient d’arriver, je l’ai fait entrer au salon.
- Merci !

Toujours armée de cet agréable sourire que sa cadette saurait identifier comme parfaitement faux, elle quitta sa chambre alors que sa mère retournait faire elle ne savait trop quoi, ce n’était pas comme si cela l’intéressait. Elle déboula donc dans le salon sans subtilité, s’arrêta net avant de se percuter dans le cadre de porte.

- Sayo ! Un peu plus et j’allais t’attendre. Tu vas bien ?

Un ton beaucoup trop mielleux que saurait reconnaître la jeune femme qui lui faisait face. Asami faisait semblant, prétendre était une seconde nature, alors qu’il y avait d’autres autour d’eux qui pourraient entendre cette discussion. Elle fit signe à la jeune Nara de la suivre, l’entraînant au travers cette maison que cette dernière connaissait que trop bien. Après tout, elles se connaissaient depuis presque toujours, ce n’était pas la première fois qu’elle mettait les pieds en ces lieux. Sûrement n’étais-ce pas digne des maisons du clan Nara, mais c’était chez les Tadaoki et c’était chaleureux, un peu comme le prétendait l’être l’héritière de la famille. Une fois les deux jeunes femmes entrées dans la chambre de l’aînée, elle ferma la porte derrière elle, la verrouillant, pour laisser entendre un long soupire alors que son sourire laissa place à une expression un peu plus sournoise alors qu’un éclat amusé venait éclairer son regard pourpre.

- Alors, alors, j’ai travaillé sur un nouveau projet, il est presque terminé, mais j’avais besoin de ton avis…

Allant derrière son lit, elle tira vers les deux le pantin désarticulé, l’affichant fièrement sous le regard de la plus jeune.

- Il est beau, non ?

La demoiselle à la chevelure de jais qui avait été attaché en un chignon lâche, des mèches tombant ici et là pour venir encadrer son visage fin affichait une fierté qui semblait s’apparenter à celle d’un parent qui parlait de son dernier rejeton. Ce n’était cependant pas tout à fait faux.

- Comme je sais que tu les aimes bien, je me suis dit que tu pourrais avoir ton mot à dire sur ce dernier ! Je pourrais même te laisser le nommer. Attention, c’est toute qu’une responsabilité ça.

Ce qu’elle pouvait presque être gentille et soucieuse, cette Asami. Elle se laissa tomber sur son lit, croisant ses jambes tout en posant ses mains sur son genou, se penchant légèrement vers l’avant pour observer avec attention sa vieille amie. Un sourire amusé venait ourler la commissure de ses lèvres alors qu’il lui tardait que d’entendre les suggestions que cette dernière pouvait avoir ! Elle avait une confiance presque aveugle en son cerveau sûrement tout aussi tordu que le sien.

- On pourra ensuite s’amuser un peu avec, si ça te dit.

Parce que, bien évidemment, alors qu’elles étaient les deux ensemble, elles ne comptaient pas rester tranquillement dans sa chambre à bavasser des derniers potins.

Il leur fallait quelque chose de clairement plus diverissant.

Il y avait les jours monotones et les autres… Quand Asami faisait partie du décor, le monde était toujours plus distrayant, la Nara emboîtant ses pas au contre-jour, un sourire espiègle sur la face, à l’inverse de son homologue Kumojins qui jouait les saintes désormais, la cadette aimait afficher ses airs de merdeuse au grand public. C’était ça sa barrière à elle, pour garder les gens éloignés et craintifs, fut un temps où les rôles étaient différents, elle la gentille petite fille et Asami la jeune fille bizarre que Yuan avait du mal à accepter la voir fréquenter. Maintenant, il ne jurait que par elle, comme tous les autres, prend exemple qu’il disait. Mais la Nara ne faisait que ça. S’il savait…

C’était parce qu’il ne saurait jamais que cela en était aussi excitant. Elle frappait sur une porte familière et la mère de famille au bout de quelques minutes lui portait un regard dubitatif en lui demandant de patienter. Sayo observait les passants au loin, niais et sans intérêt pour la plupart, une après-midi comme celle-là où elle était tombé du « elle », pas vraiment grâce au hasard. La pensée la fit sourire et elle entendait la voix familière dans son dos.

- Je suis en avance qu’est-ce que tu racontes ? Fit-elle en se retournant lentement vers elle un sourcil arqué.

Aussi tordue l’une que l’autre, la plus jeune s’accrochait à l’ombre de son modèle depuis long maintenant, pour se perdre elle et son âme dans l’antre de la diablesse. Cette femme-là aurait bien pu tout dévorer chez elle ou en elle qu’elle l’en aurait remercié. Une relation étrange, sans mot pour la fixer et aux limites abstraites, au jour le jour…

- Bien et toi ?

Banalité toutes deux se foutaient royalement, mais ici il fallait donner le change à la face du monde, aussi elle n’attendait pas vraiment de réponse avec son sourire qui changeait aussitôt la porte se verrouillait. Enfin seules et libres… ? La brune semblait incroyablement excitée et la Nara ne tardait pas à comprendre ce qui l’émoustillait. La plus jeune se rapprochait sans se faire prier, pour se pencher dessus et l’examiner, elle avait toujours été comme fascinée par le côté artistique et décalée de sa camarade. La poupée mortelle du jour, avait toujours des airs effrayants, mais ce côté-là avait toujours au plus l’effet d’amuser la Nara pour tout dire.

-Magnifique, comme à chaque fois. Elle lui adressa le rubis de ses pupilles pétillantes qui regardaient avec gourmandise la mise en scène de la créatrice. Tu permets ?

Qu’elle le fasse ou pas, de toute façon elle avait déjà commencé à manipuler la « bête » entre ses doigts avec toute l’attention délicate que l’on aurait offert à un nouveau né. Une moue s’affichait sur son fascié, parce que oui, il semblait effectivement manquer quelque chose quand la kunoichi lui agitait ses pa-pattes aiguisées en observant sa tête qui à elle seule ferait bien faire quelques bonds au cœur…

-Une queue… Il lui manque une queue pour couvrir ses arrières ou frapper en traître… Quelque chose de pointu ! Commentait-elle finalement en la ramenant entre elles deux, un rictus associé à un regard qui en disait long. S’amuser un peu tu dis hein ? Mon petit doigt me dit qu’il y a du monde dans les sous-sols actuellement qui s’assurent de l’entretient de notre belle citée…

Elle avait ramené son petit doigt à son oreille pour jouer à le faire parler, avant de rire comme une idiote en rejoignant le lit assise en tailleur elle aussi dans son apparat habituel, sombre, couvrant, mais moulant. Bien qu’elle n’avait pas encore de rivalité possible avec sa mentor dans beaucoup-trop de domaines.

-Kuchiki est un joli prénom qu’est-ce que tu en penses ? On peut l’utiliser pour dire d’une existence qu’elle obscure, ou pour quelque chose sans vie… C’est ironique pour quelque chose qui va les voler tu ne trouves pas ? Son petit regard perçait dans celui de sa complice. On va faire un tour dans les entrailles de Kumo terroriser un peu ce gentil monde, ça te dit ? Après tout, l’ombre c’est mon domaine.

Ses bras balayaient l’espace tandis qu’elle s’amusait seule déjà à l’idée d’entendre des cris de terreurs de crétins un peu trop soumis à leurs émotions, encore que, toute personne normalement constituée aurait peur dans une zone sombre face à ça non ? Pas la Nara, mais elle n’était pas très normal en même temps….

-On jouerait gentiment d’abord à faire naître des cheveux blancs, puis plus à ton goût une fois l’échauffement terminé, t’es partante ?

Qu’elle disait presque innocemment en tournant sa tête vers elle maintenant qu’elle s’était affalée sur le lit ses bras derrière la tête.

Affichant la bestiole désarticulée à la jeune Nara, elle s’était laissée tomber sur son lit, ne la lâchant cependant pas des yeux. Il lui tardait de voir la réaction qu’elle pouvait avoir tout en affichant toujours ce sourire fier, quoique un peu malsain, alors qu’elle aimait chacune de ses créations comme une mère pouvait aimer son enfant. Certes, ce qu’elle considérait comme étant ses petits n’étaient pas spécialement vivants, ni spécialement mignon, mais ils possédaient tous une charme certain qui ne semblait perceptible que par les deux jeunes femmes.

L’aîné ne s’en faisait cependant pas pour ci peu. Si l’entièreté de la population refusait de voir la beauté qu’avaient ces créatures qui semblaient tout droit sorties des enfers, soit alors. Elle s’assurerait cependant de leur montrer à quel point pouvaient-elles êtres dangereuses, alors qu’elle créerait sous son regard avisé des tableaux peints dans le sang et la souffrance. Si elle ne pouvait ouvertement se laisser aller à ces tendances sadiques, alors qu’elle devait préserver son image de bonne shinobi, cela ne l’empêchait pas que d’espérer pouvoir un jour se retrouver seule avec une pauvre victime qui ne s’en ressortirait pas vivante de leur rencontre. Ce n’aurait été que pour se protéger, Asami n’aurait pas eut le choix que de se défendre sous l’agression. Et puis, vous l’aurez compris, c’est qu’elle était bonne menteuse celle-là.

Sous la suggestion de sa disciple, elle bondit sur ses jambes pour se diriger jusqu’à une large armoire dans le fond de sa chambre. Si cela semblait être une penderie ordinaire, alors qu’elle en ouvrait grand les deux portes, il était évident que ce n’était pas des vêtements qui s’y cachaient.

De nombreuses pièces aussi diverses que variées, d’apparence tant animales qu’humaines, semblant faites d’ossements, de bois ou tout autre matériaux qui avaient pu croiser sa route, voilà qu’elle affichait fièrement sa collection à Sayo. Il y entreposait tout ce qu’elle pouvait fabriquer ou trouver, attendant le jour où ces membres pourraient obtenir leur heure de gloire sur l’une de ses créations tordues. Ouvrant l’un des nombreux tiroirs s’y trouvant, elle en sortie une large et épaisse queue de scorpion, se retournant pour l’agiter sous le regard de celle qui venait de prendre place sur son lit.

- Kuchiki… Kuchiki… Kimera et Kuchiki…

La brune répéta encore quelques fois le nom que lui avait été si gentiment proposé par son amie (et très certainement sa seule) alors qu’elle venait s’accroupir près du pantin.

- Je savais que je pouvais te faire confiance !

Son sourire s’élargit alors que ses mains se saisir de la bête. Avant de revenir à ses côtés, elle était allée se chercher quelques outils dans l’idée d’apporter immédiatement les modifications à cette dernière. Le plus rapidement elle était finalisée et le plus vite elles pouvaient aller s’amuser avec aux dépens de nombreux citoyens de Kumo. Par chance, nul ne savait que celles qui terrorisaient dans l’ombre ces habitants n’étaient nul autre que la si gentille Tadaoki et la un peu moins sympathique Nara. Il y avait un avantage à ne jamais être sur les devants de la scène et à ne pas être spécialement populaire, pas assez du moins pour que quiconque la reconnaisse à seule ses créations. Pas pour l’instant du moins.
Et puis, elle était intelligente, calculatrice. Elle ne passait pas non plus ses journées à effrayer quelques pauvres travailleurs du village. Elle ne tenait pas spécialement à s’attirer des ennuis, pas plus qu’elle ne souhaitait en créer pour la Nara. Elle devait se considérer chanceuse, celle-là, alors que l’égoïste prenait tout de même quelques secondes pour la prendre en considération avant de prendre une décision. Très peu pouvaient prétendre avaient droit à de telles faveurs de sa part.

- Et bien évidemment qu’on va aller s’amuser dans les entrailles de la ville. Tu pensais que j’entendais quoi, en te proposant d’aller l’essayer ? L’invité prendre un verre ?

La demoiselle lève les yeux aux ciels avant de reposer son regard sur son nouveau pantin. Un sourire mauvais s’étira sur ses lèvres charnues alors que la plus jeune des deux lui offraient de faire plus, par la suite, si l’envie les prenait. S’il était vrai que faire naître la peur chez autrui avait son charme, cela ne valait définitivement pas le plaisir qu’elle ressentait lors de la torture. Elle avait une fascination certaine pour la souffrance qu’elle provoquait chez autrui, tout y avait-il une satisfaction de les souiller de leur propre sang.
C’était malsain et la jeune Nara l’appréciait pour toutes ces facettes beaucoup plus sombres qu’elle cachait à la face du monde.

- Et sinon, avec ton horaire de ministre, tu dois au moins avoir un truc d’intéressant à raconter ?

Son regard ne quitta cependant pas sa marionnette alors qu’elle s’assurait d’attacher la queue de scorpion sur le corps qui faisait presque deux mètres de long. Sayo avait droit à bien des privilèges qui n’étaient accordés qu’à nulle autre qu’elle. Si Asami s’intéressait aux autres que dans l’optique de mieux les détruires, sa cadette était sûrement la seule personne pour qui éprouvait-elle un minimum d’attachement et dont l’intérêt se voulait presque sincère. Elle n’était pas certaine de pleurer sa mort pour autant, toutefois, elle admettait que son absence créerait un vide dans son existence.
C’était déjà mieux que rien.

Déposant ses outils autour d’elle, elle se leva finalement, tendant une main alors que des fils de chakra se tissaient entre ses doigts et la bestiole. Celle dernière écrasée au sol sembla presque prendre vie alors qu’elle l’articulait d’un simple mouvement de la main. Manipuler était une seconde nature chez l’héritière Tadaoki, et cela valait aussi pour ces créations qu’elle appréciait tant. La marionnette se releva donc sur ses huits pattes, la tête d’oiseau se tournant vers la jeune demoiselle toujours sous son lit, comme si elle l’observait de ses orbites vides. Elle monta par la suite sur le lit, tel un animal, bien que l’allure pouvait laisser à désirer pour ceux qui préféraient tout ce qui était doux et mignon, venant entourer Sayo de son long corps pour finalement poser sa tête sur ses genoux.

Un sourire fier se trouvait à nouveau sur le visage de la belle brune alors qu’un éclat malsain éclairait son regard. Coupant l’afflux de chakra, la bestiole retomba, désarticulée, tout autour de la Nara.

- Je pense qu’elle est fin prête ! Et puis, avec ta connaissance en combats et ma fibre artistique, il sera toujours possible d’y amener quelques changements.

Il fallait, après tout, qu’elle soit optimale pour l’assister en combat tout en gardant cette allure glauque qui était bien digne d’elle. C’était un peu sa marque de commerce, ce à quoi les autres pourraient l’associer éventuellement, alors que ses marionnettes n’étaient pas spécialement agréables à regarder. Du moins, pas si elle se fiait à comment pouvait penser la majorité de la population.
À ses yeux, elles étaient magnifiques, mais son instinct maternel devait sûrement y jouer pour quelque chose.

- Tu connais mieux les recoins de la ville que moi, je te suis !

Elle avait récupéré le pantin, le repliant sur lui-même dans des angles qui semblaient peu naturels, l’y glissant dans un grand sac de tissu qu’elle fit passer par-dessus son épaule, dans son dos. Elle était prête à aller se divertir, en compagnie de sa partenaire de toujours, aux dépens des habitants de Kumo.

La jeune femme regardait son aînée qui bricolait, osant parfois toucher son précieux matériel pour l’examiner ou lui passer, parfois en la regardant, elle se demandait bien si Asami ne la considérait pas un peu comme un de ses énièmes jouets. C’était loin d’être mauvais dans son cas ce genre de sentiment vu l’attention qu’elle portait à ses progénitures décalées. Cela aiguisa un sourire sur le fascié de la Nara, qui roulait des yeux en même temps que sa collègue de mauvaise augure.

-Bah quoi, il est tellement beau gosse, moi je l’inviterais à rester tard le soir… Fit-elle en se penchant smakant ses lèvres de baisers dans le vide pour harceler la brune dans son travail et la ralentir dans la tâche. Regarde son bec Asami, puis cette queue ! Cette queue Asami !

Son rire taquin s’en suivait et elle continua à embêter son aînée du bout de ses doigts en pénitence pour s’être moquée, pas comme-ci elle ignorait à quel point elle pouvait se montrer chiante. La queue de scorpion la rendait parfaite, absolument parfaite pour empaler, l’idée donnait des frissons à la Nara qui jetait un regard malicieux à la marionnettiste qui animait son œuvre pour l’essayer. Quand elle l’enroulait, Sayo lui ouvrait les bras pour l’accueillir contre elle, le contact étrange sur son corps était toujours aussi particulier, mais cette folle semblait apprécier.

-Oh pas grand-chose, mon frère jumeau Shiro m’a dit hier qu’il voulait qu’on couche ensemble, avec moins de subtilité encore. Je crois qu’il veut visiter mes fesses, mais il est court si tu vois ce que je veux dire.

Un minimum de bon sens frangin voyons, au moins s’il ne lui avait pas montré ses arguments-inexistants avant… Cela la fit rire. Être détraqué, c’était dans les gênes ? Peut-être. Plus le temps passait, plus la Nara se faisait déraisonnable, mais paraissait toujours plus sage et de confiance, malgré ses débuts et ses restes de peste qui faisaient sa renommée au village. Un bon professeur en cause. Asami lui avait appris à respecter ce qu’elle était, sans se brimer pour ne pas subir les autres, mais aussi à tromper ces derniers pour avoir le beurre son argent et la laitière. Étrange femme qui la fascinait, elle était un mystère inégalable dans ce monde, Sayo le savait, elle n’en trouverait jamais aucune autre comme elle. Mais elles ne se disaient jamais ce genre de choses… La cadette caressait la tête de la marionnette comme si elle avait été une créature vivante, l’illusion était bluffante après tout.

-Je t’ai récupéré un sac d’asticots pour nettoyer les cadavres. Efficacité garantie ! Il est à la maison, je n’avais pas vraiment envie de te donner ça devant ta mère…

Même si sa tête aurait sûrement valu le détour. Elle ricanait pour elle-même tandis que le monstre de terreur de leur farce s’écroulait inanimé autour d’elle, son poids sur ses genoux était relatif. Elle jeta ses iris volcaniques sur sa mentor, un sourire en coin.

-Après la récréation que dirais-tu de m’affronter ? Kuchiki contre moi, je mérite bien la première fois de la bête non ?

La Nara se relevait pour lui montrer le chemin, patientant qu’elle range sa promise à l’abri des regards indiscrets. Asami savait à quel point la douleur n’effrayait pas cette créature-là, Sayo avait eu bien des occasions pour lui montrer à quel point elle était friande de ça. Un monstre de cette taille et avec de belles promesses en perspective la faisait frémir d’avance. Elle était un pro du tac au tac, autant au Taijutsu qu’avec des mots… Mais avant, les prémisses des avants-tests, pour éviter les déceptions. La manieuse d’ombre la conduisait devant une bouche d’égout, dans une ruelle déserte dégagée de la civilisation. Aucune des deux n’avaient jamais eu peur de se salir les mains, ni du noir, encore moins des endroits glauques. Une faible lumière de veilleuses éclairait les tunnels, la Nara sortait le plan qu’elle avait « emprunté » aux archives. Un des avantages de l’institut.

-Ils devraient être plus très loin de là, la révision se faisait dans ce secteur de ce que j’ai lu sur le bureau de Shizen en lui ramenant son café, on est sous l’hôpital, cela rend mon boss méfiant…

Un avantage d’être une petite Sayo serviable et soumise au travail. On se demandait bien qui lui avait appris ce genre de fourberie là tient ! Comme l’art des tenues moulantes pour détourner l’attention et mieux se faire « entendre ». Asami était la femme fatale par excellence, aucun doute et dans tous les sens du terme. Le duo ne tardait pas à entendre au loin les ouvriers parlaient entre eux, l’un d’eux plaisantaient sur les monstres des égouts, cela fit sourire la Nara qui chargeait ses pieds de chakra pour se collait au mur, puis au plafond. Ou plutôt dans son obscurité, elle fit un signe de la main pour sa compère, qu’elle la rejoigne, tout en avançant pour coincer le traine pied du groupe de victime…

-Les mec !!! Le trio en face se retournait… Je peux plus bouger !!!
-Arrête tes conneries !

L’homme s’angoissait dans le Kagename de la Nara qui se retenait de rire, son ombre dans celle de l’ombre il était devenu sa marionnette, alors quand elle plaquait sa main devant sa bouche pour retenir tous sons… Il en fit de même en hurlant… Peste. Mais ce n’était pas fini !

La Tadaoki aimait sûrement un peu trop ses créations, qui, après tout, étaient une extension d’elle même tout en étant un peu comme ses enfants. Elle leur vouait la même fierté et le même amour qu’une mère aurait pour ses enfants. Et, à la différence de ces dernières, elle n’était pas obligée de sacrifier sa jeunesse et son précieux corps pour ces créatures ingrates et inutiles, ce qui était le contraire des pantins qu’elle créait de ses mains agiles. Ce fut donc avec un large sourire qu’elle accueillit le compliment de sa cadette, elle-même plus que satisfaite du résultat de ce dernier. Elle le trouvait déjà charmant un peu plus tôt mais maintenant qu’il avait cette dernière touche proposée par sa cadette, il était tout simplement parfait.
Elle eut même une pointe de culpabilité, ce qui était rare chez la belle brune, à l’idée que Kimera, sa toute première création, en serait peut-être jalouse.

Il ne lui fallut que quelques instants de plus, plus longtemps que prévu considérant la merdeuse à ses côtés, pour qu’elle soit fin prête à l’essaie. Elle la fit bouger un peu, se vengeant légèrement en la faisant grimper sur la jeune Nara, alors que sa réaction fut un poil différente que ce à quoi elle se serait attendue, ce qui lui arracha un sourire. Elle roula des yeux à la mention du jumeau de Sayo. Ce n’était pas la première fois dont elle en entendait parler et elle se délectait des histoires que pouvait bien lui raconter sa partenaire de crime. Cela l’amenait aussi à relativiser et qu’elle n’était pas la seule dérangée du village. Il y avait des cas assez particuliers chez les Nara.

- Et pourquoi tu ne lui dis pas oui ? Ne me dis pas que tu es fidèle à ce… Nué ?

Un soupire s’échappa des lèvres de l’aîné. Elle ne comprenait pas réellement ce qu’était l’engagement ni ces pseudo-promesses d’amour éternel. Elle ne comprenait même pas ce qu’était l’amour, ces sentiments étant tellement surfaits. C’était à peine si elle appréciait réellement quelqu’un. Il y avait bien Soya, la demoiselle en sa compagnie à l’heure actuelle, mais sinon… Et considérant que la mort de cette dernière ne l’affecterait pas plus qu’il ne le fallait, elle n’était tout simplement pas faite pour l’affection. Oh, elle l’appréciait et elle était toujours impatiente à l’idée de la retrouver, toutefois, ce n’était pas tant par affection pour cette dernière qu’elle était convaincue de ne jamais s’ennuyer en sa présence. La preuve, elle lui fit même part qu’elle lui avait trouver quelques asticots pour nettoyer ses cadavres. Il n’y avait bien qu’elle pour avoir ce genre d’attention à son égard et elle lui en était reconnaissante. Elle ne lui dirait jamais, ce n’était pas son genre, or, cela lui avait tout de même effleurée l’esprit.

Après avoir promis à Sayo qu’elle aurait la première fois de Kuchiki, sa nouvelle création, elles quittèrent la demeure familiale des Tadaoki pour aller essayer la bête. Certes avait-elle promis à Sayo qu’elle serait sa première, il était toutefois nécessaire de l’essayer pour éviter de décevoir la shinobi. Elle la suivit donc dans les égouts sans même y prêter réellement attention. Aussi jolie pouvait-elle être, le sale boulot ne l’effrayait pas. Elle préférait le faire faire par autres si elle en avait la possibilité, toutefois, lorsque venait le temps de jouer avec ses marionnettes, plus il y avait de sang, plus c’était sale et plus elle aimait ça. Son regard glissa sur le plan que venait de sortir la demoiselle, esquissant un sourire mesquin. Elle avait bien appris, avec les années, celle-là. Si elle manquait parfois cruellement de subtilité aux goûts de celle qui avait appris à manipuler avant même de savoir parler, elle se devait d’admettre qu’elle était devenue douée, si elle considérait le document très certainement confidentiel qu’elle tenait et le commentaire concernant les informations auxquels elle accédait sans trop y avoir le droit.

- L’institut… Tu penses qu’ils m’accepteraient ? J’suis sure que leurs recherches pourraient m’être utiles… Ce n'est pas toujours facile, hein, l’essaie-erreur lorsque vient le temps de faire divers poisons.

Normalement, la plantureuse demoiselle n’aurait jamais eu vent de cette organisation, cependant, Sayo n’était pas connue pour sa subtilité. Ou, enfin, ce n’était pas tout à fait vrai. Elle pouvait l’être, en règle générale, il était cependant inutile de croire qu’elle ne raconterait pas tout par la suite à Asami. Si au départ, beaucoup n’appréciaient pas leur relation, notamment de part le caractère singulier de la Tadaoki, avec le temps, ils en venaient à la considérer presque bénéfique pour la cadette alors que l’aînée s’était assagit, devenant une douce et agréable jeune femme.
Si seulement ils savaient.

Suivant de près la Nara, elle attendit patiemment alors que l’obscurité de l’endroit lui donnait un net avantage. Un sourire malsain naquit sur ses lèvres alors que la panique faisait déjà écho dans les conduits. Ils étaient trois, dont un qui se trouvait désormais dans l’incapacité de se mouvoir. Ne perdant pas plus de temps, Asami fit glisser sa bestiole hors de son sac, le déposant doucement contre le sol. Il s’agissait de son heure de gloire. La marionnettiste en serait presque émue de voir son enfant faire ses premiers pas et terroriser ses premières victimes. Ils grandissaient si vite qu’elle se disait alors qu’elle repassait les longues heures qu’elle avait passé à le confectionner de toute pièce. Tendant une main vers l’avant, elle articula pour la seconde fois Kuchiki, qui s’anima dans un grincement sonore. Pour la subtilité, elle repassera. Elle tâcha cependant de le noter dans un coin de sa tête, il lui faudrait y apporter quelques modifications à ce niveau une fois chez elle.

Celui qui hurlait, douce musique aux oreilles de la genin, se tut immédiatement alors que tous les regards se tournèrent vers l’obscurité derrière eux. Un martèlement se fit entendre, de plus en plus fort alors que la créature de près de deux mètres de long s’approchait d’eux. Cherchant à éviter de les faire, elle activa l’un des divers mécanismes de la bête, s’assurant aussi qu’ils fonctionnaient. Alors qu’elle n’était toujours pas sortie de l’ombre, un épais nuage envahit l’air tout autour d’elle et ce fut camoufler dans cette brume qu’elle émergea. Quant aux victimes ? Leurs hurlements parvinrent à nouveau aux oreilles d’Asami, qui ferma les yeux quelques instants pour apprécier cette réaction si vive et si sincère de leur part. Désormais privé temporairement de vision et d’ouïe, ils se débattaient comme ils le pouvaient alors que Kuchiki vint grimper sur l’un des hommes, s’accrochant à lui et transperçant sa peau des griffes dont il était munie. Et alors que le nuage se dissipait autour d’eux, celui toujours prisonnier de Sayo ne pouvait assister qu’impuissant à la scène qui se déroulait devant lui.

L’homme tomba à genou, la douleur déformant ses traits, Asami en était convaincue. Elle aurait bien voulu se rapprocher, pouvoir admirer l’oeuvre que peignant Kuchiki un peu plus loin, cependant, elle ne pouvait bien malheureusement pas se permettre de dévoiler son visage, sans quoi son masque de bonne Kumojin se briserait et elle ne pourrait plus prétendre comme elle le faisait.
La mort étant beaucoup trop rapide et peu divertissante, elle se contenta de tourmenter sa pauvre victime qui voyait ses vêtements se teinter de son propre sang alors qu’il tentait vainement de retirer la créature qui ne cessait de ramper sur son corps, s’agrippant lorsqu’il ressentait de la résistance. Son dard vint se planter dans son abdomen, arrachant à l’homme un hoquet de surprise et de douleur alors que le poison se répandait dans ses veines, venant perturber à nouveau sa vision. Kuchiki retira par la suite son dard et une importante gerbe de sang vint éclabousser le sol et les pieds du second homme. Quant au troisième homme, il sorti de sa torpeur, comme s’il avait été figé dans le temps lors de la première attaque de la marionnette. Ce que ce pouvait être amusant, des esprits aussi fragile. Et alors qu’il hésita, quelques instants, entre s’enfuir ou aider son confrère, la marionnette bondit dans sa direction, s’agrippant douloureusement avec ses griffes à ses épaules, son long corps allongé contre le sien, sa queue de scorpion venant glissé contre le sol.

Ils ne pouvaient tout de même pas partir. Cela pourrait leur créer des problèmes, ce qui serait bien dommage. Elle comptait bien s’amuser encore un peu.

Elle avait roulé des yeux sous la réponse de son aînée suite à la confession sur son frère dérangé, bien que cela ne la surprenait pas de son acolyte, il fallait croire que Sayo restait encore plus « puritaine » d’une certaine façon. Oh non, elle n’avait pas oublié les leçons de son aînée, combien même elle devait avouer être assez fourvoyée parfois, tiraillée entre ce qu’elle voudrait et la réalité, comme dans un éternel suspend entre la raison et les hormones… Car la Nara était une créature rationnelle qui aimait trouver une explication à tout, y compris aux sentiments. Dans le cas de Asami, c’était sa singularité qui lui donnait son manquant de liberté inassouvie, comme certains de ses désirs…

-Je n’ai pas ton charme ma chère, hormis Nué, je ne suis aux goûts de personne ! Elle riait faussement déçue. Je n’ai pas oublié tes leçons ne t’inquiètes pas… Quant à mon frère… C’est glauque quand même de faire presque l’amour avec soi-même. Même si ça lui avait effleuré l’esprit plusieurs fois par curiosité et surtout pour le coté interdit de l’acte en lui-même qui avait tout d’excitant… Mais le problème était le suivant : Mon crétin de frère est amoureux, ça sera une plaie si je joue avec.. ça m’ennuierait de me débarrasser de mon jumeau si tu vois ce que je veux dire.

Et leurs jeux malsains pouvaient dès lors commencés… La Nara lui lançait un regard arqué à sa demande avant de pénétrer dans les égouts. Il était évident que la brune serait parfaitement à son aise dans l’institut et Sayo savait que les jeunes pousses étaient toujours d’actualité… Elle pointait un doigt en l’air pour confirmer la probabilité en lui suggérant…

-Rapproche toi de Shizen et « convainc » le, c’est lui le boss et le sélectionneur. Je glisserais un mot à l’occasion pour toi, mais mon poids est faible à l’institut….

Mais avec ce que lui avait appris Asami, désormais Sayo s’intégrait facilement à n’importe quel groupe, un peu comme une sociopathe qui s’adapte à ses environnements à séduire. Être détestable n’ouvrait aucune porte et comme Asami avant elle, il lui avait fallu un peu temps pour le comprendre et se moduler progressivement pour jouer dans ce monde qui l’ennuyait. Heureusement avec sa complice, la Nara ne ressentait jamais ce sentiment-là. Bercée par les ténèbres et l’obscurité, elle se laissait prendre au jeu embrassant les ténèbres pas que pour leur manteau de camouflage, mais aussi pour leur mentalité particulière.

Le bruit grinçant de la bête inondait les tunnels souterrains, toute la difficulté de garder son sérieux était mise à l’épreuve pour la Nara qui se moquait de la discrétion de sa collègue en chuchotant. Pour le moment, elle n’était pas tentée d’être reconnue, mais voyant le jeu auquel se livrait la marionnette, la jeune femme comprenait bien vite les règles du jeu. Personne hormis elle ne sortirait d’ici. A la base, l’ombreuse ne pensait qu’à les effrayer pas les massacrer, mais cela ne la rendait pas moins coupable pour autant. Encore quelques doutes la parsemaient quant à l’idée de tuer un tiers, mais ce n’était pas pour autant qu’elle entravait sa partenaire, bien au contraire, elle l’encourageait en un sens en gardant un protagoniste sous son emprise.

Difficile d’expliquer pourquoi, mais le sang et les cris avaient un côté excitant pour elle qui se délectait de plus en plus de jouer avec le monstre dangereux, ne serait-ce pour l’adrénaline, mais aussi pour la délectation de sentir ses serres déchirer sa peau. La Nara adorait ça et c’était vu tout le mal du monde de le cacher à Shojito-Senseï qui aurait mis fin immédiatement à leur entraînement. Il voyait le plaisir à la douleur comme quelque chose de mauvais et pervers, refusant de l’accepter. Heureusement, elle était bonne comédienne. Parlant de spectacle, le leur mouillait le pantalon de la victime Nara, spectateur impuissant qu’elle gardait à ses prises encore et toujours pour le plus grand plaisir de sa partenaire à qui elle suggérait….

-Un bon cobaye pour tes poisons… Tu ne penses pas ?

Ce n’était pas tant qu’elle était inconsciente, Sayo savait parfaitement ce qui leur coûterait d’être découverte, mais par chance, elle était une bonne utilisatrice de fuinjutsu, tout comme Asami ne manquait pas de ressource…

-On pourra les sceller dans un parchemin après et je t’amènerais « mes bébés » pour les nettoyer…

Le stock de sa camarade manquait de bouts humains ces derniers temps… Jouer avec le jeu hein…

La succube haussa un sourcil, sceptique, alors que sa cadette lui énonçait toutes les raisons possibles et inimaginables pourquoi ne coucherait-elle pas avec son frère, mais aussi, pourquoi se contenterait-elle d’un jeune homme comme Nué. Ou, enfin, surtout, pourquoi se contenterait-elle d’un seul homme ? Laissant tomber le sac qui tenait son nouveau jouet, elle se rapprocha de Sayo, son regard s’ancrant dans le sien alors que ses mains vinrent se poser des deux côtés de sa faible poitrine, cherchant à rendre ses courbes de jeune femme plus apparentes.

- Déjà, si tu dévoilais un peu plus, tu ferais tourner les regards. Et je ne te parle pas de te balader à poil, hein. Juste assez pour faire aller l’imagination de ces hommes. Puis bon, beaucoup se joue dans l’attitude. Tu peux être sexy vêtue de carton si tu y mets un peu du tien.

Elle relâcha finalement sa poitrine alors que le message était passé, se penchant pour attraper le sac et le jeter par-dessus son épaule, fin prête à partir pour le premier test de Kuchiki. Ses doigts lui démangeaient tant elle avait hâte de l’essayer, de lui faire prendre vie pour la première fois.

- Pour ton jumeau, c’est exactement la raison pour laquelle tu dois en profiter. Il a des sentiments et te laissera donc faire tout ce que tu veux. Utilise-le. Joue avec lui. Écrase-le même. Et je te promets qu’il va venir t’en redemander.

Combien de fois la veuve noire s’était-elle jouer des sentiments et émotions d’autrui ? Beaucoup trop souvent. Et le sourire qu’elle affichait à l’heure actuelle ne pouvait que confirmer ce fait. Elle était bien heureuse de ne pas s’embarrasser de telles faiblesses, alors qu’il était tellement aisé de se jouer des autres et de provoquer des réactions en s’attaquant aux bonnes places. Les gens émotifs avaient du charme. Et puis, Asami considérait qu’il était toujours plus aisé de s’attaquer aux gens qui s’attachaient à elle et qui avaient des sentiments pour elle.

Comme Sayo par exemple. La jeune Nara pouvait se sentir choyer qu’elle ait vu en elle une source de divertissement inépuisable et qu’elle ne voyait pas l’intérêt de la manipuler. Bien au contraire. Elle trouvait amusant de la voir évoluer, apprenant de ses techniques, devenant lentement mais sûrement une copie imparfaite d’elle-même. Elle avait encore beaucoup à apprendre et, bien heureusement, Asami était une femme patiente.

Une fois dans les égoûts, elle ne put se retenir plus longtemps alors que sa bestiole força les hommes au silence das un grincement terrifiant. Si Sayo avait sûrement seulement chercher à les effrayer, pour Asami, la torture lui semblait tout à fait approprier. Après tout, elle devait bien s’assurer que tous les mécanismes de la chimère articulée étaient bien en place et fonctionnaient. La mort ne l’avait jamais effrayé et salir ses mains du sang des autres non plus. Elle y voyait même-là un plaisir que très peu lui connaissait. Et puis, elle qui comptait éventuellement être plus présente comme kunoichi, envisageant même l’idée de se retrouver au sein d’une équipe et participer plus activement aux missions pour le village, elle ne pouvait se permettre que ses marionnettes soient associés à ces actes de terreur dont elle était l’initiatrice.

Les tuer se retrouvait donc à être une solution plaisante qui lui évitait un quelconque échappé. Il serait dommage que sa carrière ne s’arrête avant d’avoir réellement débuté.

L’idée de son amie ne lui déplut pas. Elle lui adressa même un large sourire mauvais par-dessus son épaule avant de finalement sortir de l’autre. Kuchiki avait entraîné l’homme qu’il tenait au sol, le surplombant. S’il n’était pas spécialement imposante dans sa taille, contrairement à Kimera, son allure avait quelque chose de très déplaisant et l’homme avait été témoin du sort que venait de connaître son collègue et préféra donc éviter de se débattre. Sortant de l’ombre, la belle brune sortie de sa bourse qu’elle tenait à sa taille une seringue et une fiole, son regard posé sur celui que tenait toujours sous son contrôle la Nara.

- Chérie, j’ai un nouveau poison pour mes chous que j’aimerais bien tester. Par contre, il faudrait que tu le relâches quelques instants. Oh, et pourquoi tu ne viendrais pas nous rejoindre, t’amuser un peu ?

Finalement libre de ses mouvements, l’homme tenta de s’enfuir mais Asami fut plus rapide. Elle lui enfonça sa seringue dans le bras et l’instant suivant, il s’écroula au sol, paralysé, alors qu’elle l’observait d’un regard curieux.

- Tu vois, c’est ta technique qui m’a donné ce truc comme idée. Tu en penses quoi ?

Ses talons résonnaient tout autour d’eux alors qu’elle s’avançait vers lui pour s’accroupir auprès de lui, l’observant avec attention. Elle tenta de le faire réagir de nombreuses façons et, hormis le regard paniqué qu’il lui adressait, il n’eut pas le loisir de bouger un seul muscle. Parfait.

- Bon, on emballe tout ça ? Il ne faudrait tout de même pas épuiser la bête. Je sais combien tu tiens à avoir droit à ta chance avec lui. Je vais donc éviter de trop le tâcher de sang.

Alors qu’elle prononçait ses paroles, elle ramena Kuchiki vers elle, libérant ainsi l’homme. Il n’eut cependant pas la chance de se redresser alors que la Tadaoki posa son talon sur son torse, l’obligeant à rester sur le sol. Il était, de toute façon, beaucoup trop terrifié pour tenter quoique ce soit vis-à-vis d’elle.

- Tu as de beaux yeux, tu le sais ? J’ai donc l’heureux plaisir de t’annoncer qu’ils orneront l’une de mes prochaines créations, qu’en penses-tu ? Pas besoin de dire, je suis certaine que tu te sens privilégiés.

Elle l’empoisonna à son tour, le figeant donc dans son expression terrifiée. Elles pouvaient désormais rentrer, elle aurait tout le loisir de s’occuper des corps plus tard, grâce aux nombreuses techniques acquises au fil des années par les Tadaoki. Et puis, sa mère ne risquait pas de venir les déranger alors qu’elles s’entraîneraient à l’arrière, elle sortait aujourd’hui de ce qu’elle lui avait dit, ce qui l’arrangeait bien. Si sa mère avait déjà vu certaines de ses créations, ne serais-ce que parce qu’elle s’entraînait pour être une genin respectable ayant envie de monter plus haut, elle ne connaissait pas tout le processus de fabrication de ces dernières et c’était tant mieux.

Son aînée lui palpait la poitrine, pour la réajuster, ce qui laissait d’abord un regard perçant à son encontre, avant d’un sourire, ah ce sourire ! La bougresse avait bien aimée ça. Dans sa tête, elle se désolait même que l’inspection se soit passée si vite. Il n’y avait que Asami pour oser ce genre de chose sur elle sans pincette, ni risquer quelques représailles que ce soit.

-T’imagine à côté de toi ? J’aurais la comparaison difficile… Elle roulait des yeux, plus amusée qu’autre chose. Pense à mon égo, laisse-moi croire qu’ils ignorent que je suis aussi bien faite ! Puis t’es bien placé pour savoir à quel point je suis frileuse en plus…

Les mots concernant Shiro lui restaient dans la tête, si une partie excédée voulait suivre les instructions de son modèle, une partie encore intact de corruption de son mental encore jeune lui assurait qu’elle le regretterait. Si Sayo avait toujours tout fait pour plaire à Asami, même en allant parfois contre sa nature par défi de la découvrir encore plus et fascination, elle était et serait toujours loin derrière la marionnettiste niveau moralité absoute. La Nara voulait protéger son frère, pas lui faire du mal, ni profiter de lui… Pour le moment du moins, alors elle se surprenait à penser si avec le temps cette femme arriverait à lui retourner complétement le cerveau, à cette enfant qu’on vantait à toutes occasions du clan le plus intelligent…

Le genre de débat dans sa tête qu’elle posait dans des écrits scellés pour le jour fatidique qui lui aurait faire perdre les pieds. Une ancre accrochée à un fil de nylon. Cela pouvait paraître ridicule, mais cette corde de rappel secrète lui permettait d’avancer pour le moment au mieux. Comme dans les entrailles de la terre où mitigée, elle observait des meurtres qu’elle ne dénoncerait jamais, allant même se faire complice en ramassant les corps compromettants. Mais pour l’heure, elle contemplait les effets du poison en approchant de plus près.

-Redoutable, j’aime te donner ce genre d’inspiration. C'est flatteur ! Mon nouvel ami en aura lui aussi ?

La tortionnaire laissait sa victime du poison en plan, pour s’intéresser à une autre. La Nara le fixait toujours dans sa perplexité. Peu importe, il mourrait de toute façon, elle se penchait sur lui, en un instant mettant fin au supplice en lui brisant la nuque. Et de un dans un rouleau. En allant chercher l’autre, la Nara prenait un instant pour observer le spectacle en cours, pourtant intérêt aux yeux effectivement particulièrement beau.

-Chanceux, je suis jalouse. Elle posait sa tête sur l’épaule du démon aux allures d’ange. Dis-moi Asami, si je meurs, tu promets de faire de moi une de tes merveilles. Quelque chose de puissant pour changer.

Elle rigolait à la fin de sa phrase, mais son amertume était réelle. Si Sayo avait toujours été première de la classe pour la théorie, en pratique, elle était une éternelle loser. Pourtant ce n’était pas faute d’y mettre les efforts. Quoi qu’on lui en dise, elle savait qu’elle atteindrait les normes, mais jamais plus. Pas comme Asami qui semblait moins imparfaite à ses yeux. Elle s’imaginait un instant hantant le monstre articulé pour suivre et profiter de l’attention toujours de la brune qui n’avait au final de l’amour à proprement dit que pour ses « choses », comme une mère et ses enfants. La besogne de sa partenaire faite, la Nara emballait et faisait le ménage. Cela avait toujours été comme ça, une sorte de hiérarchie qu’elles n’avaient jamais eu besoin de définir, naturelle depuis que Asami l’avait prise sous son aile ce soir-là…

-Ne traînons pas, on veut tout sauf attirer l’attention pas vrai ?

Sans embuche, pourquoi en auraient-elles, personne ne savait et ne saurait probablement jamais… Le duo infernal avait repris le chemin du retour pour un passage dans l’atelier morbide de la créatrice divine. L’endroit lui laissait froid dans le dos, mais avec le temps, elle s’était accommodée. Sur un coin de la pièce, la Nara libérait ses prises qui s’entassaient les unes sur les autres, sauf le premier choix d’ouvrage de la brune que sa larbine déposait sur sa table de travail. Si le temps avait appris une chose à Sayo, ces deux-là partageaient une vision commune : D’abord finir leurs petites affaires, puis s’amuser. Quand les deux n’étaient pas cumulables bien sûr. En regardant leur victime, Sayo se rappelait l’élément qui l’avait troublé : Shojito. Le policier et le sensei bien plus encore serait furieux. Elle se demandait alors ce qu’il ferait s’il découvrait ça. Il la dénoncerait ou pas ?

-Si quelqu’un nous découvre c’est quoi le plan, on le tue avant qu’il parle qui qu’il soit c’est ça ? La réponse était évidente, alors comme seules elles pouvaient le faire, elles passaient sur un sujet plus volatile. Nué n’est pas rentré depuis des semaines, il a disparu sans explications, plus aucune nouvelle, mais Shojito ne semble pas inquiet, tu crois qu’il sait quelque chose ? Elle fixa sa partenaire. Dis, tu saurais le faire parler toi peut-être. C’est un peu frustrant tu vois comme situation… Que je sache si je dois l’éviscérer pour quelque chose ou pas.

Des viscères se présentaient à sa vue justement, aujourd’hui cela ne lui donnait plus envie de vomir, mais fut un temps…

-Mais attention, n’abuses pas ! Je te connais, Shojito c’est non ! PAS TOUCHE VILAINE FILLE !

Elle lui jetait un bout de… boyaux ? Ouais peut-être bien, rien d’anormal…

-Tu le touches qu'avec tes yeux. Tes yeux tu entends !

Il était finalement le temps que d’emballer le tout et de rentrer. Le test était concluant et la marionnettiste était plus que satisfaite du résultat obtenu. Elle laissa donc le soin à la Nara de s’occuper des cadavres, non sans jeter un regard vers la gerbe de sang qui avait éclaboussé le sol, la seule preuve qu’ils étaient passé par ici. Elle ne s’en inquiétait pas en outre mesure. Le poison délivré par ses marionnettes ne mettait que très peu de temps avant d’être assimilé par l’organisme, ne laissant donc aucune trace derrière elle. À force de travailler sur le sujet, elle avait appris à ne pas laisser de trace derrière elle, aussi silencieuse et discrète qu’un fantôme. Et puis, avec sa cadette qui lui permettait de tout ramener chez elle sans soucis, elle n’avait pas de quoi s’inquiéter. Aussi folle pouvait-elle être, elle savait aussi se montrer prudente. Elle ne souhaitait pas s’attirer d’ennui, ni à la genin à ses côtés. Il serait bien dommage pour les deux que quelque chose de la sorte leur arrive.

- Malheureusement, pas pour l’instant… Il me fallait le tester sur quelqu’un d’abord, et puis, je n’ai pas encore fait l’antidote. Pas contre, promis je penserai à toi lorsque viendra le temps de tester tout ça.

Elle enchaîna avec un clin d’oeil en direction de la kunoichi alors qu’elle l’observait nettoyer le tout sans même ciller face aux corps qui s'étendaientt devant eux. Asami ignorait si la jeune femme avait le même détachement qu’elle vis-à-vis de ce qu’elles venaient de faire et si, toutefois, ce n’était pas le cas, elle n’en montra rien. S’attaquer à des innocents, elle n’y voyait là rien de répréhensible, alors que sa vision du bien et du mal se voulait assez abstraite. Elle ne s’adonnait cependant pas quotidiennement à de telles activités, sans quoi sa couverture serait mise à mal. Non, seulement lors de grandes occasions, et la naissance de Kuchiki en avait été une.

- Et ne t’inquiète pas pour ça. Je m’occuperai bien de ton corps et tu seras la plus terrible de toutes.

Une promesse qui se voulait sincère alors que la Tadaoki s’imaginait déjà le chef d’oeuvres que pourrait être la demoiselle. La plus belle (à ses yeux) et la plus terrifiante de toutes les marionnettes de sa collection. Or, ce jour n’était pas encore arrivé et il lui faudrait donc patienter encore quelques années pour ainsi pouvoir posséder son corps. Hochant de la tête à l’affirmation de Sayo, elle la suivit hors des égouts, toujours en s’assurant qu’il n’y avait aucun témoin, avant de finalement pouvoir rentrer chez elle. Son père travaillait aujourd’hui et sa mère avait quitté la maison pour aller elle ne savait trop où. S’il était facile de vivre encore chez ses parents, l’idée toutefois de se procurer un appartement lui effleura l’esprit. Sûrement aurait-elle plus de facilité quant à ses nombreux projets. Elle aviserait éventuellement.

Une fois dans sa chambre, elle tira un bureau de contre le mur, faisant glisser deux panneaux alors qu’elle dévoilait nombreux outils. Les corps furent déposés sur sa table et sans même un regard pour la cadette, la belle brune se mit à la tâche, à savoir s’occuper de ces derniers avant qu’ils ne deviennent inutilisables. Si seulement ses parents savaient ce qu’elle faisait des nombreuses connaissances de Tadaoki… Possédant une vaste maison qui accueillait au final que trois personnes, elle avait la chance de profiter d’une immense chambre, d’une salle de bain privé et d’un bureau qui lui était plus qu’utile. Concentrée à la tâche, elle écouta d’une oreille distraite son amie quant à savoir ce qu’elles feraient si quelqu’un les découvrait. Elle se contenta d’hausser les épaules alors qu’elle avait résumé la réponse qu’elle comptait lui donner sans même qu’elle n’ouvre la bouche.

- Je crois surtout que tu ne devrais pas t’en faire pour lui. Elle prit une pause quelques secondes alors qu’elle découpait avec une précision exemplaire le corps sur lequel elle travaillait. Il est parti, tu peux donc passer à autre chose. Ne me dit quand même pas que tu es amoureuse de lui ?

Ces quelques mots semblaient presque comme une insulte dans la bouche de celle qui ne semblait même pas connaître le mot sentiment. Elle roula des yeux, un soupire s’échappant de ses lèvres, avant de tout simplement ignorer ce détail. Elle ne comprenait pas l’attachement que la jeune Nara pouvait avoir envers ce dernier, ni envers qui que ce soit. Aux yeux de la belle brune, il ne s’agissait que d’une faiblesse supplémentaire dont elle ne devait pas s’encombrer. Après tout, c’était bien ce qu’elle faisait, ce détachement constant qu’elle avait vis-à-vis des relations avec autrui. Ce n’était pas bien difficile pour elle, alors qu’elle se contentait de cette froideur dont seules quelques rares personnes avaient été témoin, Sayo en faisant bien évidemment partie.

La suite manqua d’arracher un sourire amusé à la marionnettiste, ce qu’elle contint tant bien que mal. Si d’ordinaire elle se permettait d’être tout à fait honnête avec sa partenaire de crime, elle préféra ne pas se prononcer sur la question. Pas alors que le mal avait déjà été fait. Pas alors qu’elle avait partagé un moment dans l’intimité avec ce dernier. S’était-elle souciée de ce qu’elle en penserait ? Pas tout à fait. Pas du tout, même, alors qu’elle évitait de penser à sa (seule) amie dans de pareilles circonstances.

- Pas touche, pas touche… Et tu te crois en mesure de me donner des ordres ?

Avec une rapidité digne de la famille Tadaoki, elle déposa le cadavre sur lequel elle travaillait ailleurs pour en amener un autre devant elle. Son regard n’avait pas croisé celui de sa cadette, craignant presque qu’elle arrive à voir derrière cet amusement qui s’affichait sur son visage. Souhaitait-elle lui annoncer cette soirée qu’elle avait partagé avec son sensei ? Pas tout à fait. Asami était dans l’idée de se divertir, mais surtout de s’entraîner avec la genin, une fois la sale besogne terminée. Et donc, elle ne souhaitait pas se prendre la tête avec elle ni même subir l’une de ses crises. De ce fait, elle garderait cette information pour elle, envisageant cependant lui partager cette aventure d’une nuit à un moment plus opportun. À un moment où elle ne risquerait pas de la faire fuir, ce qui gâcherait ses plans pour la journée.

- Ça changerait quoi, de toute façon, dans ta vie ? Un sourire carnassier étira ses lèvres. Ne me dit pas qu’en plus de cet abruti de Metaru, tu en craques pour ton sensei ?

L’idée avait été lancée, comme ça, et il ne lui attendait plus de voir si elle faisait mouche.

- Oublie ça. N’a-t-il pas près de dix ans de plus que toi ? Tu n’es qu’une gamine mal élevée à ses yeux et ce n’est pas en cachant tes atouts qu’il s’intéressera à toi. Un peu de féminité ne te ferait pas de tort, Sayo.

Dixait celle qui avait les mains dans un cadavre à le dépouiller de ses organes qu’elle lançait sur sa droite, sous le nez de sa collègue. Bon, elle ne semblait pas particulièrement féminine dans une telle position, toutefois, il n’y avait bien que Sayo pour avoir le droit à une telle image d’elle.

La belle brune s’activait sur ses nouveaux jouets de chair, la plus jeune des deux en profitait pour réviser son anatomie, avec attention, elle gravait dans son esprit la précision de son aînée, la minutie avec laquelle elle s’exerçait. Une des facettes chez elle que la Nara aimait le plus. Son visage était fermé, concentré, comme s’il ne s’agissait là que de feuilles de papiers qu’elle découpait à sa guise. Pleurait-on ou s’interrogeait-on sur le meurtre de l’arbre l’ayant produit ? Non. Peut-être que Sayo aurait aimé avoir ce même détachement, mais à la place, son cerveau rajoutait de plus en plus d’interrogations au fur et à mesure qu’elle essayait pourtant de le faire taire. Mais jamais elle ne lui faisait part de rien, peut-être pour ne pas la décevoir ou elle croyait qu’elle finirait par se convaincre elle-même ainsi.

Avoir tenté de changer de sujet lui semblait la meilleure idée, parce qu’elle avait peut-être besoin de l’entendre. Quand Asami se moquait hautaine de la nature des sentiments de son acolyte, cette dernière réalisait un instant à quel point elles étaient encore si différentes, proches et très éloignées à la fois. La grande brune ne lui adressait même pas un regard avec sa question sous forme de reproche et la Nara baissait son regard sur le cadavre inerte qui ne lui faisait absolument rien, pas d’état d’âme. Comment pouvait-elle être aussi variante d’un sujet à l’autre. Ses sourcils se fronçaient, les sentiments étaient des choses déraisonnables, Asami s’était tuée à lui expliquer maintes fois, mais ironiquement, c’était parce que la Nara l’adorait qu’elle acceptait toutes ses facettes. Oui, elle aimait trop Asami, Shiro aussi, Shojito ou Nué et probable que sans nul doute, chacun d’eux pourraient l’emmener vers sa perte. Et même en le sachant…

-Ouais, mais ce n’est pas aussi simple que ça. Quand tu auras une équipe peut-être que tu comprendras mieux que l’absence d’un membre de façon soudaine peut geler tout le groupe. Elle riait un peu amère devant cette réalité. Puis les joies de la colocation, ect… Bien qu’au fond tu es un peu raison.

Elle aurait un jour ou l’autre tout le loisir de s’en rendre compte par elle-même va… Concernant Shojio, la Nara fronçait ses sourcils pour se donner plus de sérieux, mais très vite, la mimique changeait quand elle roulait des yeux…

-Mais quelle idiote des fois ! Disons que je suis plutôt possessive avec mes acquis. Et que je connais tes jeux tordus, pas sûr qu’il apprécierait qu’on se fréquente s’il te rencontrait. Ne le prends pas mal Asami, mais aussi charmante que tu puisses être, tu caches parfois mal ton jeu quand t’es trop excitée. Elle lui tirait la langue, tant pis pour elle si elle refusait de la regarder.

Taquinerie sur taquinerie, la jeune fille soufflait devant le refrain revenu sur sa féminité, peut-être qu’elle n’en avait simplement pas envie aussi, mais aucune envie de débattre avec son aînée, elles avaient un programme plus réjouissant pour le reste de la journée. Alors autant vite la laissait finir sa besogne. La Nara se permettait même d’emprunter un des organes mis de côté, un cœur à première vue. Damne ce que cela pouvait être laid cette chose si symbolique qui en réalité n’était qu’une vulgaire pompe à sang. Elle s’amusait à appuyer dessus pour en observer ses mouvements histoire de passer le temps, ce qui lui ramenait en mémoire un moment particulier.

-Oh et j’ai vu le Raikage à l’avènement de mon cousin comme chef de notre clan, il n’est pas si terrible en fait, je m’attendais à mieux quand on connait sa réputation. T’aurais vu sa face, on aurait dit qu’il avait vu un fantôme, je crois qu'il m'aime pas beaucoup et que ça c'est joué en un coup d"oeil... La robe que tu m’as prêtée était parfaite, même si Shiro s’est plaint que je me mettais à un peu trop te ressembler. Elle riait en revoyant sa face à lui aussi dans sa tête. Tu lui as fait quoi en-co-re. Parce qu’elle savait que ces deux-là se détestaient, à cause d’elle peut-être. Il me bourre le crâne depuis quelques jours pour que j’arrête de te voir.

Et plus que d’ordinaire elle voulait dire, la Nara sentait le chantage venir, cela ne l’étonnerait pas qu’il l’use comme sa dernière carte faute d’obtenir gaine cause, ils étaient aussi bornés l’un que l’autre les jumeaux. Une seule alternative lui faisait grincer des dents, s’il partait la dénoncer à Shojito, Sayo n’aimait pas lui mentir, mais elle ne se gênait pas pour omettre de lui dire pas mal de chose pour garder à ses yeux sa petite image d’élève sainte ou presque. Elle se demandait bien ce qu’elle ferait si celui-ci aussi se mettrait à contester ses choix. Asami était là avant… C’était ce qu’elle s’était toujours dit, avant Nué, avant Shojito, avant Shiro dans sa vie quand cette dernière était si peu réjouissante. C’était parce qu’elle l’avait sortie de sa bulle que Sayo était ce qu’elle était aujourd’hui, qu’elle avait réussie à avancer malgré tout. Est-ce qu’elle lui était assez redevable envers et contre tout pour gommer tout le reste ? La Nara n’aurait pas aimé choisir, bien qu’elle savait déjà où la décision douloureuse la mènerait. Les minutes défilaient au fur et à mesure de leur discussion, la genin semblait s’impatienter… Heureusement, son aînée semblait commencer à ranger.

-C’est bon, on peut aller s’amuser un peu ? Je me demande si mon Kagename marche sur tes marionnettes ? Non. Mais il fallait bien qu’elle teste pour le savoir. Allez, allez ! Allons-y ! À toi l’honneur d’ouvrir le bal, après tout, c’est l’anniversaire de la belle Kuchiki non ? Ne devrait-elle pas être le centre de notre attention !

L’agilité des doigts de sa comparse contre son entraînement assidu des derniers mois au taïjutsu. Si Sayo était bonne au jeu d’esquive et à la fourberie des sceaux explosives, elle était une piètre offensive directe. Une création de cette taille pouvait lui donner du fil à retordre et accentuer son adresse, le genre d’entraînement où elles avaient toutes deux tout à gagner. Elle pressait son aînée pour se rendre sur un terrain d’entraînement maintenant avec une énergie récente, on avait connu pendant longtemps la Nara avec sa flemme légendaire qui refusait de bouger plus que neccessaire…

Comprendrait-elle mieux une fois avec une équipe ? Elle n’en était pas certaine. Elle s’était naturellement détachée des autres, créant un fossé entre eux et elle-même, alors qu’elle préférait éviter tout ce qui pouvait s’apparenter de près ou de loin à des sentiments et des émotions. Elle-même jouant sur ces derniers pour mener les autres par le bout du nez, elle préférait donc s’éviter une faiblesse qui pourrait être exploitée par d’autres. Elle se contenta donc d’hausser les épaules, finissant son travail sur le second cadavre pour entamer le troisième et dernier. Un sourire amusé s’était glissé sur ses lèvres alors que le sujet Shojito arrivait entre elles, ce qu’elle camoufla sans peine à sa cadette. Ses acquis ? Sûrement, oui. Or, il était un peu trop tard pour ce genre de discours alors que la belle brune l’avait entraîné dans un lit d’un motel quelconque, cherchant simplement à se divertir. Bien que normalement, elle se contentait de séduire pour finalement feindre l’innocence, alors que beaucoup semblaient hésiter entre le flirt ou la simple gentillesse, l’homme en question avait sut lire au travers son masque, en partie, qu’elle n’était peut-être pas aussi adorable qu’elle le laissait sous-entendre. Il n’avait été qu’un parmi quelques uns et ce n’était pas comme si la jeune demoiselle comptait le revoir. Le seul qu’elle avait revu plus d’une fois (et de nombreuses fois) n’était nul autre que Shuuhei, pour des raisons qui étaient bien évidentes à ses yeux.

Préférant garder le silence sur le sujet, elle resta concentrée sur le cadavre. Parlant du loup, voilà qu’elle amenait le Raikage dans la discussion, ce qui ne manqua pas de faire naître un sourire presque malsain sur ses lèvres. C’était donc pour cet événement que Sayo avait insisté pour lui emprunter l’une de ses belles robes échancrées. Pour que finalement son sourire disparaissait alors qu’elle évoquait son jumeau, jeune homme qu’elle n’avait jamais sut supporter, et ce, pour plusieurs et aucune raison à la foi. Elle ne l’appréciait pas, c’était tout, et c’était tout particulièrement réciproque.

- Absolument rien. Il est désagréable et puis c’est tout.

Dire que tout ce qu’elle détestait chez lui, elle pouvait l’apprécier chez sa cadette, sa partenaire de crime depuis toujours. Sayo avait une place bien particulière dans sa vie, chose dont personne d’autre qu’elle pouvait se vanter d’avoir. Elle décida qu’il ne valait mieux pas revenir sur le sujet, sans quoi risquait-elle de s’énerver, et donc elle préféra revenir sur ce qu’elle avait dit plus tôt. Elle aurait payé cher pour voir la tête du Raikage alors qu’elle s’affichait dans l’une de ses robes. La Nara avait-elle été en mesure de lui faire tourner la tête comme elle savait si bien le faire ? S’était-il attardé sur les belles fesses de cette dernière comme il le faisait si bien lorsqu’elle était dans les parages ? La simple idée d’avoir réussi à potentiellement ruiner sa journée sans même y être l’amusait tout particulièrement.

- Il n’est pas si mal, il a une carrure intimidante. Et puis, si tu savais ce que Shuuhei était en mesure de faire… ‘Fin, bref, je m'égare un peu. Je l’ai revu dernièrement. Je me doute donc du petit effet qu’à pu avoir la robe.

Un rire s’échappa de ses lèvres. Après huit mois, ou un peu plus, de silence radio venant de sa part, voilà qu’elle avait décidé de revenir dans sa vie, balayant tout ce qui pouvait compter à ses yeux. Lorsque Asami avait une idée en tête, elle n’abandonnait pas. Le monde était sa scène, ceux s’y trouvant des acteurs, dont elle se permettait de disposer comme bon lui semblait. Rapidement lasse, elle chassait de sa vie sans considération ceux qui l’ennuyaient. Toutefois, étant la metteur en scène, si elle se permettait de jeter ceux dont elle ne souciait plus, il était tout simplement hors de question que quelqu’un quitte sans son autorisation. Et, aux dernières nouvelles, jamais avait-elle donné une telle autorisation à Shuuhei.

Rangeant tout le beau travail qu’elle venait d’effectuer, elle hocha doucement la tête à la demande de sa cadette, qui semblait empressée de s’amuser avec la nouvelle créature qui venait rejoindre l’armée (très petite) de la Tadaoki. Les cadavres scellés, les organes placés dans un compartiment cherchant à les assécher, elle pouvait finalement s’amuser un peu. Le sale travail avait été fait, il était désormais l’heure de l’entraînement. Elle en profita pour tout d’abord s’essuyer les mains recouvertes de sang avant d’entraîner Sayo jusqu’à l’extérieure, la cours arrière de la demeure Tadaoki, où se trouvait à sa droite le laboratoire de la famille, installé sur trois étages.

- Je n’y irai pas de main morte.

Elle s’était reculée, bien loin du champ bataille, tendant la main pour articuler Kuchiki qu’elle avait sortie et placer sous les yeux de la Nara. Elle commença à s’articuler, posant ses affreuses pattes contre le sol, sa tête dénuée d’oeil se relevant vers son adversaire. Commençant directement par l’offensive, la marionnette fit un grand bon vers l’arrière, ouvrant la gueule pour envoyer plusieurs senbons sur son adversaire, ces derniers enduits d’un poison signé Tadaoki Asami. Passionnée par ces derniers, elle avait, au fil des années, réussies à créer divers poisons aux effets variés, pour son plus grand plaisir. Ce dernier était le premier d’une longue série alors que, si elle n’avait pas eut le temps de le perfectionner, était tout de même utile en combat. Dès lors ce dernier entrait en contact avec l’adversaire, il créait sur le point d’impact une douleur vive et subite, qui diminuait avec le temps pour disparaître quelques instants plus tard.

Sa cadette allait-elle pouvoir éviter ce qui s’abattait sur elle ? Elle l’espérait, en un sens, quand bien même souhaitait-elle la voir réagir à son poison.

Résumé du tour:

Le sourire malsain de sa comparasse laissait perplexe la Nara, l’évocation du Raikage lui faisait toujours un drôle d’effet, ce n’était pas la première fois que Sayo le remarquait, mais comme à chaque fois, elle ne le relevait pas le détail. Et cela pour bien des raisons trop longues à placer aujourd’hui pour l’intérêt que cela avait pour l’heure. Sa réponse pour Shiro en revanche…

- Vous n’êtes pas croyables vous deux, exactement le même manque d’arguments quand on vous demande, mais un dégoût l’un pour l’autre plus profond que les abysses ! Elle se moquait en riant ouvertement.

Des fois ça passe, des fois ça casse, y avait des gens comme ça. Comme Sayo avec le pauvre Shuuhei l’autre soir. Elle frottait son menton en y repensant et maintenant la scène lui paraissait plus claire en ayant placée Asami dans le tableau sans qu’elle y soit… Donc sa robe plutôt… Et il n’y avait pas d’autre façon de le dire que la façon dont elle allait le faire crument, avec une franchise déconcertante.

-Je crois que je l’ai dégoutté, t’aurais vu sa face, il est passé de tout sourire à rictus forcé, avant de fuir littéralement. Elle ricanait… Ça n’a pas pris plus de quelques secondes pour qu’il s’excuse subitement et rejoigne la sortie. Celle qui a fait le plus d’effet ce soir-là c’est ta robe faut croire. Fit-elle en roulant des yeux.

Ça pourrait être un peu insultant quand même, mais la Nara ne se sentait pas outragée, bien au contraire. Sans le vouloir, elle avait probable offerte une petite jouissance malsaine à son idole qui semblait apprécier l’anecdote.

-Je te crois sur parole, mais je pense que j’irais jamais vérifier ça, ta robe m’a blacklisté direct ! T’as été le traumatisé en la portant avoue ?

Son ricanement prouvait à quel point elle ne regrettait pas d’avoir insisté pour obtenir cette maudite robe, le qualitatif était bien choisi pour le coup… Mais maintenant qu’elle savait que Shojito et lui étaient cousins, le détail lui paraissait moins léger quand même. Avec le temps, la genin devenait de plus en plus imprudente concernant sa couverture de petite fille sage, mais taciturne. Ce qu’elle ne voulait surtout pas, c’était l’attention d’un des deux hommes et attiré celle de l’autre sur des zones d’ombres de sa vie. Elle connaissait trop bien le caractère investigateur de l’Ikezawa, une vraie commère. Un mauvais pressentiment l’envahissait, mais par chance, sa partenaire de toujours attirait ses idées vers quelque chose de plus joyeux. Sayo en frémissait d’excitation alors qu’elles n’étaient même pas encore rendues dans la cour pour commencer leur entraînement.

-J’espère bien Tarte va ! Si je veux jouer à la poupée j’irais chercher Shiro. Moquerie tactique en tirant la langue avant de se mettre en garde devant son aînée.

Kuchiki se déployait en face de la Nara, qui prenait plaisir à la voir prendre vie, les frissons sur son échine s’accentuaient, peut-être parce qu’elle savait que contrairement à tous les autres ici, Asami n’aurait aucune hésitation à la faire souffrir « pour de vrai » si elle l’empoignait. C’était à son côté impassible et sans cœur ou presque que la genin devait en partie des progrès fulgurants au combat après tout. Elle lui avait enseignée à être impitoyable, limite sadique. L’erreur de prendre son temps ne tardait pas à venir lui poser la facture sous son nez. A peine articulée, la marionnette d’un bond se faisait offensive, surprenant la Nara qui esquivait les premiers sembons de justesse d’une rotation sur le côté, mais alors que la création la faisait danser, inexorablement venait le moment où l’instinct ne suffisait plus. En mouvement comme ça, il était difficile d’exécuter une technique ou une vraie esquive sans appuis. Une piqûre frappait sa cuisse, ou plusieurs, c’était difficile à dire tant le choc de la douleur trop vive pour un sembon la choquait… Mais Sayo savait qu’avec Asami, elle avait plutôt intérêt à ne pas juste poser le genou à terre… Cette dernière viendrait l’achever.

-Chier’ !!

Sa jambe pliait malgré elle sous le spasme musculaire, mais alors que son genou s’entachait de la poussière du sol, la genin avait effectué ses mudras en tentant de rassembler sa concentration. Si Asami voulait voir l’effet de son concocté, c’était réussi, comme la piqûre d’un scorpion, c’était fulgurant et la gêne avait déjà rougie le visage de la victime imprudente qui serrait des dents en gagnant du temps… Espérant que Asami avait été clémente sur son choix, ça serait humiliant de réclamer un antidote dès le premier tour…

Une main ténébreuse s’extirpait soudainement de sa propre ombre pour l’assister en balayant devant elle les derniers sembons, tandis qu’une de ses mains de chair elle déroulait un parchemin où avaient été des kunais marqués préalablement. Ces derniers expulsés dans les airs se répartissaient sur le terrain en ne faisant rien de plus à première vue que manquer d’empaler tout en dessus de façon aléatoire. Encore que les esquiver n’était pas la mer à boire… La cadette affichait un sourire en coin, un petit air malsain semblable à son exemple de toujours. Elle préparait déjà ses cartes pour le prochain tour dans toute la fourberie propre au Nara.

-Je vais mourir de ce poison là ? Non hein, rassure moi. Fit elle plus taquine que sérieuse, même si avec Asami… on ne savait jamais.

Résumé:

La belle brune se contenta d’hausser les épaules. Elle n’aimait pas Shiro et le sentiment était réciproque. Allait-elle faire des efforts ? Pas exactement. Ce n’était pas dans ses habitudes. Et puis, ce n’était pas comme si ce dernier allait essayer de l’apprécier. La situation aurait-elle été différente s’il n’avait pas été le jumeau de Sayo ? Non, ou, tout du moins, elle en doutait. Après tout, ce fait avait été inconnu jusqu’à tout récemment et elle ne pouvait déjà pas le supporter à l’époque. En toute honnêteté, elle était simplement un peu trop possessive pour son propre bien et elle n’appréciait pas que l’on s’approche de trop près de ce qu’elle considérait comme ses jouets. Cela valait tant pour ses marionnettes que la Nara, cette jeune femme dont elle observait l’évolution depuis des années maintenant. S’il y avait encore du travail à faire, cette dernière encore trop émotive, elle trouvait intéressant de voir de ses propres yeux ce débat qui semblait parfois traverser ses prunelles aussi écarlates que les siennes.

Préférant ne pas s’attarder sur le sujet désagréable qu’était son jumeau aux yeux de la jeune femme, elle s’amusa cependant de la réaction qu’avait pu avoir Shuuhei à la vue de sa cadette. Il était bien vrai qu’il y avait des ressemblances chez elles, tant au niveau de la personnalité que du physique. Toutes deux de belles brunes aux formes agréables, l’aînée se voulant peut-être bien un peu plus mature, avec une personnalité assez particulière, pour ne pas dire désagréable, la cadette se trouvant toutefois plus émotive que sa comparse ne pourrait jamais l’être. Même quand elle n’était pas là, elle arrivait à avoir de l’emprise sur ce dernier. Tout simplement magnifique.

- Peut-être pas avec cette robe-là, mais quelque chose s’y rapprochant. Je t’expliquerai tout, si ça te chante, une fois que l’on aura essayé Kuchiki comme il se doit.

Se dirigeant donc vers l’extérieur, la promesse qu’elle lui faisait se voulait tout à fait honnête. Ce n’était pas parce que Sayo était ce qui se rapprochait le plus d’une amie à ses yeux qu’elle allait se montrer tendre avec cette dernière. Ce serait beaucoup trop en demander à la froide créature qu’elle était. Et puis, cela leur avait permis, à toutes les deux, d’avancées davantage dans leur apprentissage, toutes les deux ne ménageant pas l’autre. La cadette lui avait été d’une aide non négligeable dans le développement de ses poisons, tout comme dans l’avancement de ses propres compétences, s’étant inspirée du Kagemane pour en venir à étudier l’art du Kugutsu. À l’inverse, la manipulatrice s’était vue fréquemment victime du Kagemane de la jeune Nara, tout comme de diverses techniques de cette dernière. Il n’y avait pas grand chose pour les arrêter, ces deux-là, au final.

À peine la position prise que la marionnette s’élança, envoyant quelques senbons à son adversaire, une dizaine tout au plus, tous recouverts d’un poison signé Tadaoki. Quelques uns furent évités, lui arrachant une moue presque peinée, avant qu’elle ne remarque celui s’étant figé dans sa cuisse. Un rire s’échappa alors de ses lèvres, observant la jeune femme qui venait de poser un genou au sol. Or, loin d’en avoir terminé ainsi, elle s’activa de son côté, forçant Kuchiki à battre en retraite légèrement. S’il n’y avait aucun soucis à ce qu’il soit victime d’armes aussi banales que les kunais, elle préférait toutefois la voir victime d’une éventuelle technique de la Nara. Elle la savait intelligente. Elle ne pu cependant toutes les éviter et quelques uns se figèrent donc dans le corps souple de ce dernier. Elle savait qu’elle ne tarderait pas à en voir les conséquences.

- Ne t’inquiète pas chérie. S’il est bien vrai qu’il me tarde de posséder ton corps, tu es bien plus intéressante vivante.

D’un geste rapide, le pantin quitte sa position pour foncer droit sur son adversaire, griffes sorties, prêt à s’agripper à elle une fois à sa hauteur. Arrivant à grande vitesse, à peine est-il au niveau de Sayo qu’un épais nuage s’échappe de lui, comme un peu plus tôt dans les égouts. L’extérieur le rend un peu moins efficace alors que le vent peut le balayer plus rapidement, cependant, cela lui donnait le temps pour une attaque. C’était ainsi que fonctionnait Asami. Si elle savait tenir son morceau face à face avec l’ennemi, elle était bien plus terrifiante en équipe. Les nombreuses techniques à sa disposition se voulait plus incapacitantes qu’autre chose, ses poisons neutralisant les ennemis, pouvant même s’en prendre à plusieurs à la fois. La Tadaoki était celle qui contrôlait, qui tirait les ficelles, tandis que d’autres profitaient du moment de répits qu’elle leur accordait.

Toutefois, aujourd’hui, c’était elle, ou plutôt, Kuchiki, contre la Nara.

Un coup de griffe parti donc en direction de la cadette, cherchant à s’abattre sur sa poitrine pour venir s’y enfoncer, celle de l’autre côté cherchant à s’agripper douloureusement à sa hanche.

Résumé du tour:

En y repensant un peu, toutes les robes d’Asami avaient un genre commun, le côté échancré. Si Sayo avait voulu tester l’effet lors de la grande soirée de son cousin, elle en avait découvert aussi toutes les ombres l’accompagnant. Ce n’était définitivement pas pour elle ce trop-plein d’attention, peut-être parce qu’elle était plus jeune ou plus sensible, mais clairement si la brunette avait fait la maligne les premières minutes ou devant son aînée, très vite dans la réalité, elle s’était sentie mal à l’aise…

-Oh j’ai peur de ce que vont donner tes confessions, pas certaine que j’ai envie de savoir en fait…

C’était dit avec taquinerie dans le temps, mais la Nara le pensait vraiment. Plus petite nature qu’elle le voudrait et se doutant bien qu’ils n’avaient pas bu le thé connaissant la sulfureuse, Sayo n’avait pas envie d’obtenir plus de détails qui lui en fallait et rougir pour pas grand-chose en le croisant à nouveau. Ses sujets-là la laissaient gênée… Peut-être pour cela que ce genre de conversation féminine était assez rare entres elles.

***

Le rire de la manipulatrice du monstre ne présagerait rien de bon, la Nara était déjà à l’affut du prochain assaut, sa cuisse lui faisait toujours mal, mais au moins, elle avait plus ou moins le contrôle dessus. Malgré tout elle souriait, parce que le jeu lui plaisait, les créations d’Asami étaient toujours des adverses difficiles et surprenant, surtout pour un Nara habitué à contrôler les gens, la genin ne savait pas si elle pouvait vraiment se permettre de tenter un Kagename sur une marionnette. Un faux pas lui coûterait cher avec la belle brune, elle était sans pitié, aucune illusion là-dessus…

-Je vois, c’est alors tout à mon intérêt de rester attractive. J’ai une surprise pour toi !

Son petit sourire mesquin s’affichait en voyant que son adversaire s’était replié en partie pour esquiver ses kunais, pas dangereux en tant que tels, mais le ravissement était total en voyant un planté dedans. Jackpot ! Mais patience, avant, elle comptait bien rendre la pareille à son amie, ou plutôt la mère poule du monstre. Quelques cheveux blancs lui siéraient bien, alors, la kunoishi gardait sa position de détresse, vilaine comédienne, attendant l’offensive pour une volte de face. Kuchiki avait eu le don de la surprendre quand même un peu, Asami s’était beaucoup amélioré avec la maîtrise de ses fils de chakra. Si Sayo avait déjà vu ses créations chargeaient, jamais elles ne l’avaient fait avec autant de vélocité.

Heureusement que Shojito était un maître rude et impitoyable avec elle, aujourd’hui plus particulièrement que tous les autres jours, usant de son apprentissage en se jetant en arrière dans une pirouette pour se propulser plus loin à l’aide de ses bras… La disciple le remerciait dans sa tête. Tenter de se pousser sur ses jambes aurait pu être un échec avec la piqûre empoisonnée dont elle ignorait le temps d’action ou les effets secondaires… Un gaz s’était propagé juste dessus d’elle alors que la Nara s’était laissé tomber, elle ne voulait pas en goûter les effets… Alors elle tentait l’apnée, ça valait ce que ça valait... Un de ses mollets, celui de sa jambe endommagée se fit trancher à la place de sa cuisse durant l’acrobatie, mais son petit doigt lui disait qu’elle avait évité le pire. Un seul de ses pieds lui donnait de l’élan sur le sol pour la faire continuer de s’éloigner. Sa vue semblait commencer à se faire flou, un bourdonnement léger se faisait dans ses oreilles. Encore !!!

-Cette garce ! Marmonnait-elle...

Avant même de se poser la question sur un possible poison sur les serres, la fille mettait son plan à exécution à peine réceptionner pour de bon sur le sol. Une main propulsait en avant un rouleau d’écritures bien particulier… Ce dernier se déroulait en face de la bête précieuse. Si elle savait charger, savait-elle aussi bien esquiver que la Nara ? En quelques secondes une série inquiétante d’explosions retentissaient face à Sayo dont les pantalons blancs s’imprégnaient du pourpre de son sang. Après tout, les explosions étaient peut-être plus la marque de fabrique de la cadette que son usage des ombres qu’elle n’avait toujours pas oublié de faire tâter à son idole. Une surprise à la fois !

Résumé:

Concentrée sur le combat, observant d’un point de vu reculé alors que Kuchiki faisait office de présence à sa place sur le champ de bataille, comme à son habitude, elle s’intéressait aux techniques de la jeune Nara. Asami devait admettre qu’elle était douée et qu’elle s’était clairement améliorée ces derniers temps, là où elle avait montré un peu plus de relâchement. Ce n’était pas temps qu’elle négligeait son entraînement, toutefois, elle avait passé beaucoup de temps à la bibliothèque et dans le complexe scientifique, qu’il s’agisse pour son petit plaisir personnel et ses propres projets que ceux que l’Aburame pouvait bien avoir pour elle. Elle comptait cependant prendre l’arrivée de Kuchiki pour parfaire ses compétences, mais surtout, entraîner sa résistance. Car là résidait bien tout les problèmes, ou presque, que connaissait la jeune demoiselle. Lorsqu’elle se retrouvait comme ça, face à face avec l’adversaire, elle n’avait pas le choix de lancer l’offensive directement, espérant que ses poisons neutralisent le temps qu’elle s’en prenne à eux. Et donc, de ce fait, en quelques instants seulement, elle pouvait s’en retrouver épuisé. Elle n’avait toutefois pas dit son dernier mot.

Rapidement, reconnaissant le parchemin qui se déroulait sous ses yeux, elle ramena Kuchiki vers elle pour protéger la bestiole des explosions de son amie. Elle le tena cependant à une distance respectable, préférant ne pas approcher de sa personne les kunais qui s’étaient enfoncés dans son corps solide. Un sourire étira les lèvres de la belle, alors qu’une main se porta à sa ceinture où s’y trouvait accroché sa bourse, comme à son habitude. Un mouvement discret et subtile, avant que la salve d’explosions n’en vienne à sa fin. Une fois les dernières s’étant fait attendre, le corps du pantin tombe au sol, sans vie, tandis que la marionnettiste disparaît dans le sol sous ses pieds.

Elle réapparaît plus loin, dans le dos de la Nara, connaissant le terrain où elles se trouvaient par coeur. De sa ceinture sort une bestiole aussi grosse que son poing, elle lance dans la direction de sa cadette avec trois kunais dans l’objectif de la forcée à éviter les armes plutôt que la marionnette. Or, toutes les deux le savaient, que son arme la plus redoutable étaient effectivement ses marionnettes. Elle se devait de jouer fort, et vite, car autrement, son combat était perdu d’avance, ce qui en était presque dommage alors que la jeune n’avait même pas encore eut le temps de lui exposer son Kagemane. Konchuu s’active, ses crocs tendus en direction de la Nara. Cette fois-ci, ce fut encore le nuage qui s’échappe de lui, celui cherchant à incapacité l’adversaire. À peine l’oeuvre réalisée qu’elle vient attaché ses fils à une cible différente, laissant l’insecte retombé au sol, animant d’un mouvement précis Kuchiki qui s’était retrouvé abandonné sur le sol.

De la sueur perlait du front de l’aînée qui, alors que Konchuu tombe sur le sol, la seconde marionnette revient à l’offensive, toutes griffes sorties, bien décidée à s’agripper à sa victime et l’empêcher de se relever. C’était bien évidemment sous-estimer légèrement la Nara, toutefois, elle ne se sentait pas apte à la faire charger de nouveau. Elle n’aurait qu’à espérer que les griffes du pantin soit assez pour lui donner la victoire.

Sans quoi, et bien, l’utilisatrice du Kagemane s’en sortirait vainqueur, ce qui ne serait pas surprenant. Asami était douée, c’était un fait, toutefois, elle savait ne pas être à niveau égal avec son amie. La seule chose qui pouvait jouer en sa faveur se retrouvait à être les poisons, qu’elle offrait en grande quantité. Mais voilà que lorsque cela échouait, la subtile demoiselle manquait de cartes dans sa manche. Ces combats se voulaient alors toujours intéressants, alors qu’elle apprenait dans la défaite, admirant les capacités de sa cadette comme cette dernière pouvait admirer bien des facettes de sa personnalité.

Or, pour l’instant, le combat n’était pas fini et la créature effectua un bond en direction de la Nara, prête à s’enrouler autour de sa fine silhouette.

Résumé du tour:

Le bruit des explosions retentissait, mais très vite un assourdissement privait la Nara de l’écoute de sa précieuse, mais courte symphonie. Elle savait bien de toute façon que ce nuage-là n’était pas pour faire joli, rien avec Asami ne servait à rien. Même en connaissant ses pièges, la genin arrivait à tomber dedans, elle n’osait pas imaginer le sort des néophytes dans ce cas… Ou alors elle était incroyablement mauvaise aussi… Fort possible! L’idée ne la ravissait pas, mais pas le temps de s’attarder là-dessus, sa vue de plus en plus inefficace, elle ne semblait pas avoir d’autre choix que de s’offrir un support, sachant bien que c’était là exactement ce que recherchait Asami, la mettre sur la touche. Lâchant son parchemin qui finissait son travail d’intimidation au final plus qu’autre chose, la kunoishi invoquait ses clones. Trois copies s’extirpaient des ombres, l’avantage des kunais sur le terrain offrait leur dispache, du moins pour deux d’entre elles, la dernière étant sortie de l’ombre même de sa créatrice pour jouer la Nara d’aveugle… leurs sens à elles étant toujours en alerte et pas corrompu par le poison, elles pourraient la guider le temps de son handicap. Un qui ne semblait pas faiblir. C’était comme sortir un joker de sa manche, sa dernière carte aussi, il ne fallait pas être dupe sur la durée de ce jeu usant…

La garde du corps de la créatrice sursautait en entendant des claquements bien singulier derrière Sayo, sa surprise fut grande en voyant qu’Asami avait changé de place. Prise de court, elle n’avait eu le temps que de violement repousser l’originale sur un côté, cette dernière s’écrasait sur le sol ayant perdu ses sens pour l’équilibre, avec un manque de grâce assez humiliant… La poussière se soulevait sur sa traînée et la brûlure du frottement grossier lui mordait la chair des avant-bras, genoux et menton… Elle allait sortir amochée de l’échange amical c’était certain, alors pourquoi elle souriait comme ça cette idiote en se roulant sur le côté… Son torse se bombait pour lui donner plus de souffle, mais voilà qu’elle commençait à ricaner de façon audible. Heureuse ? Oui c’était ça. Personne ne vaudrait jamais le génie d’Asami pour ce genre d’exercice. Parce qu’elle arrivait toujours à la surprendre et forcer son admiration, l’obligeant à être à chaque plus sur ses gardes et inventive en un temps record. Dans un vrai combat, son aînée l’aurait probablement déjà tuée depuis longtemps…

Pendant ce temps, où la créatrice se prélassait au sol, une autre clone usait du relais offert par le kunai marqué planté plus tôt dans Kuchiki pour se lier à la marionnette massive qui fonçait sur la vraie Sayo incapable de la voir arrivé et donc de l’esquiver vu son état. Une corde ténébreuse rétrécissait alors la distance entre elle et le monstre après qu’elle ait bondie pour se laisser ramener, dans l’idée d’aviser une fois à portée… Si elle en avait le temps du moins, encore que, en arrière, une autre Nara se déployait dans sa stratégie d’entrave pour bloquer les doigts de la marionnettiste et donc son assaut. L’ombre de la clone en arrière du combat s’étirait, la fameux Kagename en lancement, celui qu’Asami adorait tant… Pas sûre qu’il serait toujours son favori si elle était prise dedans, elle-même devenue la poupée articulée d’une ombre. Tout allait se jouer au timing maintenant, Kuchiki les bras écartés était prêt à accueillir sa marraine ayant choisi son nom dans une douloureuse étreinte…

-ESQUIVE !!! Lui hurlait la clone aux sueurs froides en peinant à atteindre son objectif.

Non, elles n’y arriveraient pas, mauvaises décisions pour cette part…

Résumé:

Le combat se devait de se terminer rapidement, sans quoi elle était vouée à l’échec. Non pas que ce serait la première fois en affrontant la Nara, toutefois, elle avait développé, depuis le temps, de nouveaux poisons qu’elle était bien contente d’essayer sur la jeune femme. Avait-elle espérer avoir un avantage plus net dans leur combat ? Certainement. Or, elle qui avait commencé tardivement à s’entraîner ne pouvait espérer être de niveau égal à celle qui venait d’un grand clan du village et qui avait hérité d’une technique plus qu’intéressante aux yeux de la Tadaoki. C’était même de là que lui venait son propre art.

Ses yeux s'écarquillèrent alors que les clones apparaissent devant elle. Elle qui était occupée à ramener Kuchiki vers sa marraine la voyait fortement ralenti par l’un des clones s’étant emparé de la marionnette. Elle n’avait que quelques secondes pour réfléchir, sans quoi ce pouvait rapidement mal tourner pour elle. À quatre contre une, ou, enfin, plutôt contre trois, elle se voyait tout de même en désavantage numérique, mais surtout en ce qui concernait la force physique. Tenter d’aller au corps à corps avec la belle ne lui servirait à rien, ça aussi, c’était voué à l’échec. L’un des plus grands avantages qu’avait la marionnettiste était sa sincère connaissance de ses propres faiblesses. Elle savait qu’elle n’était pas invincible et avait donc baser ses techniques de combat pour que personne n’en vienne jamais à s’attaquer à elle sur un terrain où elle n’était pas à l’aise.

Relâchant vivement les fils qu’elle maintenant entre elle-même et son pantin, elle s’enfonça à nouveau dans le sol. Sans même avoir pris la peine de regarder où étaient les clones, avec tous les kunais qui parsemaient le sol, ce n’était qu’une question de seconde avant qu’elle ne soit victime de la fameuse technique des Nara, le Kagemane. En ayant fait les frais dernièrement, de par le jumeau de Sayo, elle préférait éviter pour aujourd’hui.

Sous terre, elle s’était rapprochée du corps de sa cadette, l’originale, celle qui fut aisé à identifier car elle était aveugle, et surtout, écrasée au sol. S’étant concentrée sur sa position, elle eut le loisir de revenir à la surface à ces côtés, attrapant avec violence ses cheveux pour la ramener vers elle, se saisissant de son kunai qu’elle appuya délicatement contre sa gorge, de quoi signifier sa présence à celle actuellement handicapée sans pour autant la blesser.

- C’est terminé ma chérie.

Sa voix était douce, caressante même, alors qu’un léger rire s’échappait de ses lèvres. Ce fut bref mais intense, alors que de grosses gouttes de sueur étaient visibles sur son front.

- Ce nuage toxique, décidément un excellent ajout.

Elle se parlait à elle-même alors qu’elle rangeait son kunai et relâchait les cheveux sombres de sa cadette. Le nuage en question s’étant dissipé au fil des secondes, il lui faudrait tout au plus une minute avant qu’elle n’en revienne à ses sens. S’étant redressée, elle en profita pour ramener ses marionnettes vers elle, les forçant à se déplacer même alors qu’elle créait ces liens si intenses et profonds qu’elle avait vis-à-vis de ces dernières.

- Je me disais aussi que me concentrer sur le doton ne serait pas une mauvaise idée…

Elle qui avait passé des années à étudier l’art du kugutsu et des poisons découvrait lentement mais sûrement tout ce que la terre avait à offrir autour d’elle. Notamment cette capacité de dissimulation où elle se fondait presque dans la masse sous ses pieds, ce qui, au final, lui avait donné l’avantage dans ce combat. Était-elle fière ? Certainement.

Résumé du tour:

Terminé, effectivement, quand la Nara sentait ses cheveux se faire tirer, elle le savait déjà alors que la froideur d’un kunai chatouillait son joli cou. Pourtant elle souriait, sa face avait l’air de donner une expression satisfaite à la vue de son bourreau. La genin se laissait alors retomber, après tout, elle ne pouvait pas faire grand-chose pour le moment, puisqu’elle n’avait même pas pu entendre la voix espiègle de sa partenaire de jeu lui annonçait sa défaite. Allongée et immobile, cela prit plusieurs minutes à la kunoishi pour retrouver lentement ses sens, peut-être à cause de la fatigue ou la double exposition ? Ou alors une nature plus fragile…

-Effectivement, cela en était une, bien joué. Je suis surprise, tu t’es beaucoup améliorée d’un coup. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Étonnement compréhensible de la part de sa complice qui avait souvent dû la secouer pour la convaincre de s’entraîner plutôt que s’exercer à jouer à la créatrice. Le pire dans tout ça, c’était qu’elle comprenait alors que tout comme elle, Asami avait une vie annexe qu’elle ne partageait pas forcément avec la Nara toujours. Le sentiment s’immisçait en laissant une sensation étrange, de la jalousie ? Pas vraiment, de la curiosité plutôt.

-Je ne savais même pas qu’on avait la même affinité pour tout te dire. Tes poisons sont redoutables…. Du coup, on peut dire que notre héros du jour a passé tous ses tests avec succès ?

Elle avait dit cela en se redressant pour s’asseoir toujours à même le sol, le moment aussi parfait pour en profiter et constater tous ses dommages. Son regard naviguait entre elle et son aînée, le constat lui faisait un peu grincer des dents, ne venait-elle pas de se prendre une raclée ? Son égo eut mal, mais elle le cachait au mieux, sûrement par orgueil, mais encore plus par adoration pour celle qui venait de la fesser au sens figuré. Entre temps, tous ses clones avaient d’ailleurs disparus, lui rendant les informations du combat, Asami était aussi redoutable dans la vie, que sur une arène de combat, définitivement, Sayo n’en avait plus aucun doute.

-Je suis rassurée de voir que tu ne mentais pas quand tu disais ne pas encore vouloir de mon corps pour le moment.

Moqueuse, la Nara lui tirait la langue avant de se relever, le détail de la fatigue de la sulfureuse commençait à la consoler un peu, au moins, elle l’avait faite suer pour une fois. S’étirant, avant de se rappeler une blessure douloureuse, Sayo lui proposait la suite du plan. Enfin, des plans.

-Tu voudrais bien suturer ça ? Je n’ai pas vraiment envie de perdre mon temps à l’hôpital. Puis après ça, on pourrait aller manger quelque part pour se récompenser de nos efforts non ? On l’a mérité je pense ! Je suis sûre que tu as quelques anecdotes croustillantes de ta semaine à me raconter. Ma vie est plus plate que mon décolleté faut croire pour que j’en vienne à demander ça.

Quoi qu’il en soit, la cadette s’évertua de suivre son aînée sans trop traînée, elle contemplait une dernière fois sa favorite du jour, la marionnette à l’essai, un sourire satisfait sur ses lèvres, avant que Asami ne la réquisitionne pour son rangement. Elle se demandait alors à quoi allait ressembler la prochaine création de son amie, ces dernières devenant de plus en plus redoutables, la vraie question qui la troublait fut de savoir si elle serait encore toujours capable de leur faire face. S’entraîner ne changer pas une vérité, à un moment ou un autre, les capacités maximums se faisaient atteindre et on ne pouvait plus rien y faire. Génétique ou physique, les raisons étaient variées, mais aussi impossible « naturellement » à contourner. Perdue dans ses pensées un air bien trop sérieux sur la face, la Nara fut prise d’un sursaut en croisant le regard de son hôte.

-Désolée, j’avais l’esprit ailleurs Asami, tu disais ?

Il n’y avait aucun doute à ce sujet : la marionnettiste était épuisée. Ces dernières techniques avaient été éreintante alors qu’elle avait donné beaucoup rapidement pour être en mesure de neutraliser la Nara. De ce fait, elle était bien heureuse que ce combat soit terminé, ne serait-ce que plus les minutes auraient passer et plus elle aurait été en désavantage. Voilà alors qu’armée de son sourire teinté de malice, elle tendait une main à sa cadette, l’aidant à se relever. Une façon à elle de la remercier pour ce combat que s’était montré très enrichissant pour cette dernière. Elle avait réussi à surpasser sa cadette. Peut-être pas définitivement et peut-être bien avait-elle été chanceuse, jouant de la surprise de son amélioration récente, toutefois, cela lui arrachait un sourire fier tandis qu’elle avait longtemps été celle à misérablement perde face à la plus jeune.

- Suis-moi. On va panser tes blessures puis on avisera.

L’idée d’aller manger était intéressante, surtout considérant le manque d’énergie dont elle était soudainement victime. Lui faisant signe de la suivre, elle dut s’y prendre à deux fois avant qu’elle ne s’extirpe de ses pensées et se décide à comprendre ce qu’elle lui disait silencieusement. La belle brune en vint à se demander ce qui avait bien pu travers l’esprit de la demoiselle pour la troubler de la sorte.

Elle entraîna la plus jeune à sa suite, la faisant rentrer dans la maison, pour la diriger vers sa chambre. Ouvrant un tiroir de son bureau, elle prit possession d’une petite trousse pour soigner les blessures les plus légères et s’attarda donc à désinfecter les nombreuses blessures qui couvraient le corps de la Nara. Et dire qu’elle, hormis cet épuisement presque oppressant, elle était encore en parfaite santé, sa peau toujours immaculée. Ça aussi, elle en était fière, d’avoir su perfectionner son art à un point où elle pouvait se tenir assez éloigné et toujours avoir une influence sur le combat.

- Je crois avoir lu tous les ouvrages existants dans la Grande Bibliothèque, tant ce qui concerne l’art des marionnettistes que les poisons. Je me suis donc décidé que le temps était arrivé où je me devais de tout mettre en pratique. Et puis, tu me connais, je ne fais pas le poids au corps-à-corps. Je me suis donc arrangée pour ne pas avoir à me retrouver au centre de la mêlée.

La jeune femme qui, beaucoup souvent, avait négligé ses entraînements, n’ayant donc qu’une maîtrise assez partielle de son domaine et quasiment nulle pour son affinité, elle avait fait des progrès remarquable dans les dernières semaines. Là était la magie de sa motivation et sa détermination. Lorsqu’elle décidait de faire quelque chose, elle ne le faisait pas à moitié. Alors qu’elle avait eut l’idée de redoubler d’ardeur en ce qui concernait les entraînements plus concrets, elle ne pouvait qu’être satisfaite du résultat obtenu. Assez pour s’être donnée une nouvelle quête, à savoir celle de ne pas cesser sa progression. Elle était sur une belle lancée et comptait donc bien poursuivre en ce sens.

- Kuchiki a passé les tests haut la main, si ça peut te rassurer. Il y a cependant cette histoire avec tes clones… Il me faudra trouver quelque chose avec plus de portée. Le gaz qu’il dégage, ce n’est pas si mal, il peut faire plusieurs victimes en même temps, mais voilà, il est tout de même assez limité…

Les blessures de la demoiselle finalement pansées avec une précision digne de la scientifique, elle rangea tout l’équipement qu’elle avait dans son coffre pour venir le déposer là où elle était allée le chercher. Ayant traîner la marionnette avec elle, elle la rangea derrière son lit en attendant d’avoir meilleure place où l’entreposer. Elle n’était pas certaine que sa mère apprécie l’allure de cette dernière.

- Et sinon, cette semaine… Rien de particulier. J’ai revu Shuuhei. Elle eut un regard entendu. Fait quelques nouvelles rencontres aussi, sans plus.

Elle haussa les épaules, l’air de dire que malgré son cruel besoin de divertissement, il n’y avait rien de digne à partager. Son corps était toujours marqué de sa dernière rencontre avec le Raikage, notamment son dos recouvert des blessures qu’il lui avait infligé. S’en plaindrait-elle ? Nullement. C’était, après tout, ce qu’elle venait chercher, en quelque sorte, lorsqu’elle se retrouvait seule avec elle. Quant aux nouvelles rencontres, si ce n’était qu’une qui valait peut-être bien la peine d’être mentionnée, quant au reste, cela ne sortait pas de l’ordinaire.

- Et toi ? Ne viens pas me dire que tu n’as pas ne serait-ce qu’une chose d’intéressante à raconter ?

Les deux kunoishis semblaient avoir le même point faible, les attaques à distance et de masse, face au nombre, elles pouvaient vite se retrouver dépourvues malheureusement. Sayo compensait avec sa puissance explosive, mais il était certain que c’était toujours délicat à utiliser en entraînement amical, voire impossible, puis cela relevait une faille. Le jour où elle n’aurait pas le temps de générer ou ouvrir ses parchemins ou ses sceaux explosifs ? Les dires, autant que les progrès de sa comparasse l’encourageaient d’autant plus à faire évoluer ses capacités définitivement insuffisantes, encore plus face aux regards de son clan, composés de génies shinobis. Elle ne voulait pas faire partie des exceptions dérangeantes de la famille, encore moins avec l’ombre pesante de son géniteur. Parfois la Nara se demandait pourquoi elle était devenue kunoishi, visiblement, elle n’appréciait pas vraiment les efforts que cela demandait. Tout ce qu’elle voulait, c’était mettre la main sur un job administratif à la base, rapidement, mais rien ne s’enchaînait comme il fallait.

-Et tes mécanismes ? J’imagine que les cachettes de tes bébés ne servent pas qu’à cracher du gaz, tu dois avoir des lancés de sembons ou de kunais explosifs même non ?

Sur quoi, la Nara sortait un kunai de sa poche et un parchemin vierge accroché dessus, sans plus attendre, en concentrant son chakra, elle se chargeait d’un sceau explosif. Le tout fut tendu à sa camarade pour qu’elle observe le sceau en cas qu’elle veuille le reproduire. C’était assez simple, une base pour tous les apprentis de fuinjutsu attentifs.

-Savoir faire un parchemin explosif sert toujours et ne coute pas beaucoup de chakra contrairement à l’effet qu’il produit. Tu peux les préparer d’avance aussi et les stocker dans ta marionnette pour les déclencher une fois projeté.

Là-dessus, la genin se laissait rafistoler, Asami avait des doigts de fée pour une créature pouvant être aussi dévastatrice. Face au peu de conviction de son aînée pour lui raconter sa semaine, Sayo n’insistait pas, Shuuhei n’étant pas vraiment son sujet favori de toute façon, elle le trouvait bizarre et dérangeant… Mais c’était une autre histoire, à croire qu’elle ne comprendrait jamais ce que la sulfureuse brune lui trouvait, mais elle en disait autant avec Nué quand la Nara avait cru à sa petite amourette, vite désillusionnée par la réalité des faits. Asami avait un don hors pair pour lui remettre les pieds sur terre et si à elle ça lui réussissait, même si sa cadette tentait de le cacher, à elle ça la minait.

-Pour être franche avec toi Asami, il ne se passe pas grand-chose en ce moment… Ni dans ma team qui est plus ou moins morte, à part me filer des entraînements, Shojito n’a plus le temps pour rien depuis l’arrivée de sa fille. Nué, je n’ai plus envie d’en parler en vrai et l’institut n’est plus rien d’autre que de la paperasse. J’ai l’impression d’avoir été mise sur la touche comme si j’avais fait quelque chose de mal. Comme si j’étais punie, alors que j’ai fait des tonnes d’efforts ces derniers mois. Sans toi, le quotidien serait terrible !

Peut-être ce qui la poussait à suivre de plus en plus loin Asami dans les limites du raisonnable, celles qu’elles s’étaient toujours juré de ne jamais frôler et qu’elle dépassait carrément aujourd’hui. Lui révélant chaque jour un peu plus ses sombres désirs qu’elle renfermait ou alors qu’elle faisait naître ? Son esprit semblait confus ces derniers temps et la Nara le cachait au mieux, de toute façon elle faisait toujours la gueule, donc il était difficile de distinguer quoi que ce soit sous son masque. Ses blessures soignées, elle entraînait à son tour Asami derrière elle, en quête d’une bonne place pour manger. Son corps faiblard ne supportant pas une grande distance, la facilité la poussait vers l’enseigne la plus proche, un bar de sushis.

-Deux bouteilles de sake ! Commandait-elle pour commencer, maintenant qu’elle avait l’âge, la Nara n’allait plus se gêner. Ah si j’y pense. Hier c’était mon anniversaire, en cadeau j’ai bossé toute la nuit à l’institut pour classer des dossiers.

Qu’elle balançait l’air de rien. A tout bien y réfléchir c’était la première fois qu’elle donnait l’information, depuis l’incident qui avait coûté la vie à sa nourrice, de ses mains, la Nara ou plutôt sa famille, ne l’avait plus jamais fêté. Et elle avait toujours ignoré le jour comme si rien n’était…

-Et aujourd'hui sans le savoir tu m'as offert le mien avec le nom de ta merveille qui m'a botté les fesses...

Et ça la faisait rire !

La brune attrapa entre ses fins doigts le kunaï au parchemin explosif, l’observant sous toutes ses coutures. Elle n’y avait jamais pensé, elle qui se contentait de poisons variant de désagréables à dévastateurs. Ce n’était pas une mauvaise idée, en y réfléchissant bien. Pas dans le genre de la maison, n’étant pas ce qu’il y avait de plus discret, mais pas idiot non plus. Asami se contenta cependant, pour l’instant, de le déposer sur son bureau avant de venir finir son travail. à savoir remettre ne serait-ce qu’un minimum sa cadette sur pied. Tandis qu’elle, elle n’avait subi aucune blessure, celle lui faisant face ne l’avait pas eu facile. Elle était plutôt heureuse de constater que ses efforts n’avaient pas été vain, et que, surtout, son style de combat s’affirmait de plus en plus, lui laissant ainsi le loisir de prendre des risques sans mettre en danger son joli minois.

- J’ai toutefois deux réticences à utiliser ces parchemins… Déjà, tu admettras que ce n’est pas très subtile. Elle lui adressa un sourire entendu. Et puis, qu’arrive-t-il à mes marionnettes s’ils explosent trop près ?

Aussi solide qu’elles étaient, la demoiselle ne souhaitait pas avoir à les réparer après chaque combat. Ce n’était pas bien difficile, toutefois, elle n’avait pas une quantité infinie de matériaux et elle serait bien attristée de voir, par exemple, la queue de scorpion se faire arracher. Plus que triste, même. Il n’y avait que ses marionnettes envers qui elle éprouvait un amour aussi sincère et dévouer. Ces petites bestioles, ses machines de guerre, étaient un peu comme ses enfants. Voilà l’une des principales raisons pour lesquelles elle n’aurait pas d’enfants. Elle était prête à les sacrifier sans y penser une seule seconde de plus dans la simple idée de gagner. Comme elle était prête à sacrifier tout le monde, en réalité, seule sa propre personne et son divertissement se voulait important. Elle n’était tout simplement pas faite pour vivre en société, et pourtant, il n’y avait rien de plus intéressant que les humains.

Nué, elle ne devait pas en parler. Soit, autant était-il tentant de venir lui tirer les vers du nez, autant préférait-elle ne pas trop pousser les limites de sa cadette. Quant à Shojito, elle préférait ne pas s’attarder sur le sujet, pas alors qu’elle avait couché avec ce dernier sans aucune considération pour sa (seule) amie. Elle se contenta donc simplement d’hocher de la tête aux dires de la demoiselle, n’étant pas certaine qu’il était nécessaire de rebondir sur quoique ce soit. Ou presque.

- Toi au moins tu as une équipe… J’en suis encore au point de départ, sans rien, à espérer peut-être bien avoir ma chance un jour.

Elle s’était relevée pour ranger l’équipement qu’elle avait utilisé, un long soupire s’échappant de ses lèvres. Avait-elle hâte de passer à autre chose ? Un peu. Le quotidien au sein du village en venait lassant pour celle qui avait besoin d’aventures et de divertissements. Elle avait envie de voyager, de voir le monde, de découvrir. Si elle avait des intérêts… Différents, elle en avait aussi des intérêts plus sains, plus communs. Comme apprendre. Ce qui déjà n’était pas mal, comme cela arrivait à lui occuper l’esprit. Elle se changea rapidement, souhaitant porter autre chose que cette tenue un peu trop ample pour être affichée en public. Elle opta pour quelque chose de plus serrés, de quoi venir souligner ses courbes, comme à son habitude, avant de finalement suivre la Nara.

Arrivée au premier endroit qu’elles trouvèrent, elle eut un sourire amusé tandis qu’elle commandait du saké. Deux bouteilles même. Elle était courageuse, la jeune. Peut-être même que son aînée la laisserait les boire seule, qu’elle puisse se prendre une belle gueule de bois.

- Joyeux anniversaire alors !

Avait-elle déjà su que son anniversaire était hier ? Elle n’en était pas certaine. S’en était-elle déjà soucier ? Pas tout à fait. Même pour elle, ce jour ne voulait pas dire grand chose. Félicitation d’avoir survécu une année de plus ? Qu’avait-elle fait, pour s’y rendre, si ce n’était que de tout simplement y arriver ? Rien de bien particulier. Une journée qu’elle ne voyait pas l’intérêt de souligner, sauf pour simplement lui rappeler que l’horloge tournait, que les jours avançaient, inlassablement.

- S’il fallait que ça, choisir le nom de mes bestioles pour te rendre heureuse…

Elle s’arrangerait alors de l’impliquer dans la création de ses prochaines marionnettes, si cela pouvait lui faire plaisir. Et puis, si elle ne possédait pas le même génie créatif qu’elle, elle avait beaucoup de potentiel. Ainsi pourrait-elle se réconforter dans l’idée qu’elle amenait toujours un peu d’elle, partout où elle allait. Cela aurait pu en être adorable, si la Tadaoki était en mesure d’éprouver de tels sentiments.

- Bon, et bien, du coup, même si je suis une journée trop tard… Prend ce que tu veux, je t’invite.

Elle lui adressa un sourire tout en parcourant le menu des yeux.

- Et alors, tu espères avoir ta première cuite ? Je peux même t’offrir de te tenir les cheveux, si tu es malade.

Elle-même n’avait jamais bu d’alcool jusqu’à en perdre la carte. Après tout, manipulatrice qu’elle était, s’amusant du contrôle qu’elle avait sur les autres, elle n’irait certainement pas perdre le contrôle d’elle-même. Ce serait contre-productif.

- Si tu veux tout savoir, j'ai quelques autres projets aussi en tête, pour de nouvelles marionnettes.

Un sourire se dessinait sur le visage de Sayo…

-Merci bien belle amie. Je te le disais plus pour faire la conversation qu’autre chose, je ne le fête plus vraiment depuis que j’ai forcé la maîtresse de mon père à se suicider ce jour-là…

Pas sûr qu’elle lui avait déjà parlé de ça, parce que c’était un secret bien caché, entre elle et son second père Yuan, le commanditaire du meurtre alors qu’elle était encore enfant. Au fond, Sayo lui en était reconnaissante, surtout après leur escapade dans les égouts avec Asami. Il lui avait peut-être permise de se construire malgré son univers si tranquille un esprit plus apte à la nature d’un shinobi. Des assassins de l’ombre à la base, quoi qu’on puisse en dire aujourd’hui, leur rôle avait toujours été de se salir les mains pour leurs objectifs. Quelque chose semblait être en train de changer dans la vie de la Nara, comme un pressentiment que quelque chose allait se passer bientôt venant perturber le fleuve tranquille. Quelque chose qu’elle ne voulait pas assumer, on ne pouvait pas tout avoir et parfois ne pas choisir, c’était revenir à choisir par défaut au final. Elle aurait pu fêter leur naissance avec Shiro, alors quoi…

Leurs coupelles se dédiaient ainsi donc à sa nouvelle année dans ce monde, ou plutôt celle de plus, au moins elle aurait vécu jusqu’à sa majorité, ce qui lui fit repenser aux dires de son aînée. Des fois elle trouvait Asami chanceuse de ne pas avoir à dealer avec les subtilités d’un travail en équipe, surtout quand cette dernière semblait un peu partir dans tous les sens. Le désavantage là-dedans et aussi sa plus grande faiblesse, la force des sentiments qui pouvaient se créer avec les liens. Sayo adorait autant Shojito qu’il pouvait parfois lui taper sur les nerfs, elle adorait aussi Nué, mais plus le temps passé et avec lui la maturité qui naissait, plus la Nara se mettait à douter de la réalité de ses inspirations. Au final le discours de son aînée passait de plus en plus, même si elle refusait de se l’avouer…

-Ce n’est pas vraiment ma première cuite, Nué est le cousin de Shuuhei, donc il a toujours eu quelques passes droit conséquents. Tu savais qu’au domaine Metaru, il avait une chambre « spéciale » pour ses nombreuses conquêtes, du moins leur rendez-vous. C’était clauque. Je ne sais plus si c’est d’actualité avec Nora, mais Nué a comme regretté de me l’avoir dit, bien forcé après m’y avoir emmené… Je l’ai frappé t’imagine bien. Est-ce que quelqu’un devrait le dire à sa fiancée ? Je me demande des fois si tous les Metaru sont de ce genre là… Tu dois savoir ça toi.

Plus rien ne l’étonnerait, le monde adulte lui paraissait de plus en plus « sale » et étrangement elle n’avait pas la même attirance que Asami pour s’amuser. Tout court ou avec les gens, le premier verre se faisait descendre, plus jamais elle ne se mettrait minable comme la première fois. Perdre le contrôle ce n’était jamais bon, la Nara en avait eu quelque bride en perdant en partie ses sens, ce qui l’avait mise au dépourvue. D’ailleurs, puisqu’Asami semblait vouloir remettre sur le tapis le sujet des marionnettes, sa cadette se fit toute ouïe.

-Tu veux parler de nouveaux concepts, ou de nouvelles créatures majestueuses ?

La belle brune était la reine en matière d’innovation, une artiste se laissant inspirer avec une facilité déconcertante, là oû la Nara avait besoin de se forcer pour trouver de la matière. Sacré personnage. Un des faits qui faisait qu’elle forçait l’admiration de la jeune fille qui s’empressait de se pencher après l’avoir remercié de l’invitation à déjeuner. Pour autant, elle ne se montrait pas excessive, histoire de faire attention à sa ligne, elle avait pris du fessier ces derniers temps, mais rien d’autre… C’était fâcheux.

Une histoire qu’elle ne connaissait pas. Ou si elle était supposée la connaître, elle ne s’en souvenait pas. Elle fronça donc les sourcils, posant un regard curieux sur son amie. Et puis, au final, elle ne s’attarda pas sur le détail et la Tadaoki ne voyait pas l’intérêt de la questionner à ce sujet. Cela faisait parti du passé et puis, cela concernait quelqu’un de décédé depuis sûrement un assez long moment. Et donc, sans intérêt pour celle qui trouvait les vivants beaucoup plus divertissants. Attrapant sa coupelle comme la faisait la jeune femme lui faisant face, elle la porta à ses lèvres. Elle appréciait le goût du breuvage, or, elle n’en prenait jamais plus que nécessaire. Pour celle qui aimait tout contrôler, il lui était impensable d’un jour perdre la carte à cause de l’alcool. Sans compter qu’elle endossait un rôle depuis des années, ce serait sacrifier tout ce temps qu’elle avait dédié à ce spectacle qu’elle donnait à l’insu de tous. Il était tout simplement hors de question qu’elle en vienne à briser ce masque pour une erreur quelconque qui se serait produite car elle aurait abusé l’instant d’une soirée.

La demoiselle désormais majeure lui avoua cependant qu’il ne s’agissait pas de sa première cuite. Elle l’écouta avec attention, laissant même passer un léger rire suite aux commentaires et questions de sa cadette. Était-ce tous les Metaru qui étaient comme Shuuhei ? Elle n’en savait rien, ne connaissant que ce dernier de façon un peu plus personnelle. Et puis, elle aimait se dire que Shuuhei était unique. Ou, tout du moins, sa façon d’être et de se comporter l’étaient sûrement. Elle avait rarement vu tel monstre habité un homme qui paraissait bien sous toutes les coutures. Si elle savait que sa prestance lui servait aussi à cacher un lourd passé et qu’elle avait ainsi passé un certain temps à chercher à panser ses blessures, désormais, alors que le masque s’était fissuré en sa présence, elle s’amusait à tenter la bête, la forcer au réveil. Autrement, elle se devait d’admettre, notamment depuis qu’il était fiancé, que le Metaru en était devenu ennuyeux.

- Je ne connaissais pas l’existence d’une telle salle… Après tout, c’est conventionnel, une chambre, tu ne trouves pas ? Il est possible d’être beaucoup plus original, comme un bureau par exemple.

Elle adressa un clin d’oeil à la Nara, suivi d’un rire taquin, alors qu’elle admettait haut et fort, bien que nul aurait pu comprendre hormis cette dernière, qu’elle avait souillé le bureau du Raikage avec ce dernier, alors qu’ils faisaient bien plus que boire du thé. Là encore, elle se garda une petite gêne, ne partageant donc pas les détails concernant cette rencontre qui lui avaient laissé de douloureuses cicatrices dans le dos et sur ses cuisses. Lui qui l’avait presque réduit en charpie, elle avait eu quelques difficultés à se remettre de ses blessures. Or, la désormais adulte ne pouvait s’offusquer de son commentaire, elle était celle ayant abordé le sujet de l’un des meilleurs, si ce n’était pas le meilleur, partenaire de la belle brune. Il y avait des choses qu’elle ne pouvait vivre qu’en sa compagnie.

- Et pourquoi Nué t’y as amené ?

Le regard qu’elle lui lance est empli de sous-entendus tandis qu’elle entrelace ses doigts pour poser sa tête contre ses mains. Si Asami avait une petite idée de la réponse, sa cadette semblait cependant terriblement coincée sur le sujet, donc il était aussi possible qu’elle n’y ait que passer la nuit. Elle se contenta finalement d’hausser les épaules, ne cherchant pas non plus à importuner la demoiselle. Si elle était d’une nature curieuse et que ces détails méritaient d’être croustillants, les deux étaient tout aussi têtue l’une que l’autre et le combat était perdu d’avance si elle ne souhaitait pas en parler. Et puis, la Tadaoki en venait rapidement à s’ennuyer lorsqu’elles se prenaient la tête, et donc, considérait que cela en valait aucunement la peine.

- Une nouvelle créature…

Elle laissa le tout en suspens, quelqu’un passant prendre leur commande. Elle-même se montra raisonnable, sa silhouette de rêve se devait d’être entretenue. Puis, elle porta à nouveau sa coupe à ses lèvres, appréciant le goût de l’alcool. Pouvait-elle se laisser plus aller, en présence de Sayo ? Certainement. Toutefois, elles étaient en public. Et donc, par conséquent, malgré la curiosité qu’elle pouvait avoir vis-à-vis des effets de l’alcool, elle préférait éviter. Elle les avait longuement étudié, ces effets, arrivant même à jouer la jeune demoiselle intoxiquée avec un talent remarquable. Elle savait se montrer convaincante.

- J’envisageais une marionnette faisant office d’armure. Normalement, je pourrais m’y cacher et ainsi pouvoir la manipuler tout en manipulant une autre marionnette plus offensive, comme Kuchiki par exemple. Elle fit mine de réfléchir. Cela me permettrait d’être moins vulnérable au corps à corps, mon ninjutsu étant nettement supérieur à mon taijutsu. Et puis, à moins que ton Kagemane ne fonctionne sur les marionnettes, normalement, il ne pourrait plus m’atteindre.

Elle eut un sourire satisfait, tandis qu’elle attendait avec grande impatience la réaction de sa cadette face au projet d’envergure qu’elle avait.

Conventionnel hein ? La Nara soupirait en secouant la tête, sacrée Asami, d’autant qu’il avait fallu qu’un instant à son petit cerveau pour bien comprendre que l’évocation du bureau n’avait rien d’anodine. Elle ne le regarderait pas de la même manière si un jour elle devait s’y rendre, mais étrangement, Sayo en venait à penser, vu le genre d’échos qu’elle avait du Raikage actuel, que ce n’était ni la première, ni la dernière de ses perversions. Puis avec les histoires croustillantes d’Asami, vraie veuve noire, elle ne voulait pas faire l’exercice d’imaginer, mais l’imagine d’un Raikage à quatre pattes en train de se faire fouetter ne pouvait lui être soustraite. Une grimace sur sa face montrait qu’elle venait de faire une vision d’horreur. C’était peut-être elle au final qui n’était pas la norme aussi…

-D’après toi… Dormir qu’il voudrait me faire croire. Elle levait les yeux au ciel.

Seule réponse qui concluait le chapitre Nué, son absence commençait de plus en plus à la titiller, pour ne pas dire sévèrement l’agacée. Qu’est-ce que cela aurait couté de la prévenir ? Cela la faisait revenir au même point de vue sur les Équipes qu’elle lui partageait plus tôt. Avec le temps, tes partenaires s’en permettaient beaucoup et Sayo habituée à ne fréquenter qu’Asami, qui avouons était sacrément indépendante, commençait un peu à s’en irriter… Ou à étouffer… C’était peut-être ça le problème, se sentir comme une poupée de chiffon tirée de droite à gauche. Avec la marionnettiste s’était différent, elle était consentante…

-Quel genre de nouvelle créature ?

Mieux que la dernière ? Déjà, si vite, l’aveu confirmait les craintes de la Nara concernant sa lacune à vite rattraper, il était vrai que depuis l’institut et l’arrivée d’Hana, elle avait eu plus de temps pour lire et étudier que s’entraîner. Puis voilà qu’elle prenait des raclés que son égo’ avait du mal à digérer…

-Une armure en marionnette ? C’est viable ça ?

Il fallait dire que l’idée était originale, mais la Nara se demandait quand même un peu comment elle allait la contrôler. Il lui semblait que c’était des fils de chakra qui œuvraient… Soudain, la brune se rendait compte de sa dissimulation sous terre. Comment l’avait-elle retrouvé sans disposition à la détection ? Fâcheux, Sayo n’avait même pas un semblant de sensorialité… Pas sûre qu’elle soit douée là-dedans un jour non plus. Si en plus son Kagename ne voudrait plus rien dire. Son sourcil s’arquait devant l’affirmation, elle grimaçait…

-Il va peut-être vraiment falloir que je me décide à faire exploser tes enfants chéris si je me trouve face à ça.

Le ton était taquin, Asami l’étranglerait pour vrai si elle faisait ça, mais l’idée en revanche lui avait vraiment traversé l’esprit. Ce qui lui faisait remarquer qu’elle était elle-même très vulnérable si on la coupait dans sa vitesse. Si Sayo savait donner des coups, elle avait plus de mal à les recevoir, une armure pourrait être une bonne idée donc… Restait à savoir comment. Elle aurait bien du temps pour y réfléchir d’ici là.

-J’ai bien hâte de voir à quoi va ressembler cette fameuse bête-armure. On pourra tester cette histoire de Kagename si tu veux. Voir si ta théorie est bonne ou pas…

La voilà qui serait bien embêtée si c’était le cas, mais son Kagename, bien qu’emblématique chez les Nara ne composait pas tout son panel, heureusement. Elle engloutissait son verre, puis son met, avec un enthousiasme moyen, mais heureusement, Asami serait là pour divertir sa soirée avec son inventivité. Sayo savait qu’il y avait des sujets sur lesquels elle pouvait la lancer pour des heures et des heures, ses enfants chéris, si on pouvait appeler ça comme ceci.