| Le carnet | Uzumaki Sazuka  Expérience : 3373
Messages : 1554 Date d'inscription : 05/06/2017
 | | Jeu 4 Jan 2018 - 5:51 | | Une nuit d'hiver, installée plus que confortablement dans son lit, adossée au mur, contre un oreiller, et les dernières flammes crépitant dans le foyer brûlant de la modeste cheminée du logement que lui avait attribué le chef de ce village; Sazuka relisait avec une attention particulière certaines de ses notes plus anciennes. Une chose qu'elle faisait assez fréquemment afin d'être sûre de ne pas avoir oublié un détail.
Entrée #1 - Mémoire et renaissance
« D’aussi loin que je me souvienne, ce jour fut sans doute le premier véritable de toute ma vie. Ce jour fut celui où je découvrais cette sensation qui allait devenir ma plus grande passion et rapidement l’une de mes seules raisons de vivre. Découvrir le fonctionnement d’un être vivant, comprendre que son existence ne tient qu’à un fil placé par le destin entre mes doigts, m’était et ce depuis des années la plus douces des sensations. L’une des rares. La seule. Avoir le droit de vie ou de mort, pouvoir laisser libre à ses pensées et à ses attraits sans subir le dictat de personnes que ne connait que par obligation, que par… Ce jour était aussi celui où je découvrais la cruauté humaine. Sans pour autant la comprendre. Sans comprendre les raisons qui les avaient obligés à m’infliger ça. Le jour du renouveau, celui ayant élevé ma mémoire. »
Entrée #2 - Itagi Isawa
« J’avais été morte. Et je vivais toujours. Avais-je dépassé ces deux limites ? Aucune idée. Mais cette attraction, ce lien qui subsistait entre moi, la mort et la vie était le signe. Celui que j’avais inconsciemment attendu. Depuis mon enfance je ne m’étais jamais intéressée qu’à une seule chose finalement. Etudier la mort et la vie sous toutes leurs formes. Celles des animaux étaient assez basiques, primaires. Mais celles des hommes, et des femmes étaient… Plus complexes, plus intéressantes. De raisons aussi diverses que variées. J’aimais observer, analyser. Jeune, les cadavres ne m’effrayaient pas, au contraire. Ils m’intriguaient, m’attiraient. Si je me souviens bien, et je m’en souviens ; la mort d’Itagi Isawa fut la première de ce long processus que j’avais engagé. Accidentelle, sa résultante était intéressante. Il m’avait appris beaucoup, malgré lui. »
Entrée #3 - Un homme
« Cela faisait un moment. Hier, un homme est mort. Il a tenté de… Je ne sais pas vraiment. Je préfère ne pas y penser. Je me suis défendue, et il est mort. Ce n’était pas intentionnel mais… Il était grand, fort. Je n’ai quasiment pas eu le temps de comprendre pourquoi il est tombé aussi… vite. Des gens sont venus m’aider. Avais-je besoin d’aide ? Pourquoi sont-ils venus ? Je remarque que, je ne comprends pas les intentions, ni les attentions des personnes que je croise. Mon âge doit jouer dans leurs comportements si étranges. Mais je sais comment les éviter. Pourquoi je comprends mieux les morts que les vivants ? Les morts sont… simples. Ne devrais-je pas être morte ? Ce serait aussi simple ? Je ne sais pas. J’essayerai de comprendre ça aussi. Cela peut être un projet, une bonne idée. Le temps est plutôt froid, j’aurais trouvé un endroit d’ici notre prochaine conversation. »
Elle tourna ensuite plusieurs pages, l'envie d'écrire plus que de lire venait de la prendre. Ainsi, humidifiant sa plume et après l'avoir imbibée d'un liquide noirâtre, elle gratta le vieux papier de son carnet tout au aussi âgé.
Comme à chaque fois, elle inscrivit :
Entrée,
Suivi de son numéro, c'est à dire le nombre de fois au total qu'elle eut inscrit quelque chose;
#872 - Kumo
« Cher carnet, comme je le disais la semaine dernière ; accepter la proposition de ce Raikage m’a été bien plus bénéfique que je le pensais. Leur bibliothèque est impressionnante et regorge certains secrets dont je soupçonne vaguement l’existence. Mais, chaque chose en son temps. Nous n’en sommes pas encore là. Je sais que cela fait un long moment que je n’ai pas pu faire avancer notre expérience. Mais cette étape nous permettra sans doute d’en accélérer l’avancée, plus que je ne le pense, j’en suis certaine. Comme attendu, la populace de cet endroit est méfiante et son accueil est assez mitigé. Enfin, je réagirai sans doute de la même façon si on m’imposait un inconnu comme voisin. Bien que… non, je m’en réjouirai sans doute. Je vais d’abord m’acclimater à ce village, enrichir ma bibliothèque mentale ; et je verrai ensuite comment procéder pour mener à bien le plan. »
Et, une fois ces quelques lignes ajoutées au long journal; j'allai me coucher. L'esprit vidé. |
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