[justify] Éprouvant, s’il était une chose qui pouvait être dite de la mission à laquelle j’avais participé il y avait peu, c’était que celle-ci avait été plus qu’éprouvante, aussi bien mentalement que physiquement. Cela faisait quelques jours déjà que nous étions rentrés, que nous avions profité de soins et d’un repos plus que correct. Fraiche comme un gardon j’avais repris du poil de la bête, mes blessures ne m’ayant véritablement laissées qu’hématomes et commotions diverses, les seules véritables plaies m’avaient été garanties esthétiquement bénigne, à savoir qu’elles ne me laisseraient pas de cicatrices. Ceci dit, bien que j’eus apprécié l’aide de Shojito au cours de cette expédition sur Tokanaba il en était un que je devais tout particulièrement remercier. Plantée devant la porte, je réfléchissais, me demandais si mon initiative était bonne, si elle n’allait pas simplement raccourcir davantage l’espérance de vie des poumons de cette cheminée ambulante qu’était l’Akahoshi.
Retrouver son adresse dans la documentation du village n’avait pas été bien compliqué, mais c’était annoncer ma présence qui me semblait quelque peu dérangeante. Non pas par timidité ou autre, surtout parce que nos différents grades impliquaient différentes responsabilités et bien entendu différents degrés de liberté concernant notre emploi du temps. L’État dans lequel j’avais fini durant cette mission en disait long sur ma capacité à gérer ce genre de situation, certes tomber sur un utilisateur du Jiki avait été un singulier coup du destin, en sachant que ce Kekkai était l’un des rares qui mettaient véritablement les Metaru à mal, mais ce n’était pas véritablement une excuse. Je ne pouvais me permettre de chouiner sur chaque résultat en prétextant que mes affinités confrontées à celles de mon opposant étaient la raison pour laquelle je me donnais perdante, ou refusais d’affronter un tel ou un tel individu… le monde n’était pas aussi clément… Il me fallait me renforcer, améliorer mes réflexes, affuter mes sens et surtout peaufiner le style de combat que j’essayais tant bien que mal de mettre en place. J’avais enfin réussi à m’approprier les bases du fuuinjutsu, mais avant même de m’aventurer sur ce sujet qui avait fait couler tant d’encre… certains détails concernant les propulsions que je comptais utiliser à l’avenir… le style d’Hisao se rapprochant grandement de celui que je visais, il était la personne toute désignée pour ces précisions… qui plus était, nous avion une séance d’entrainement de prévue, s’était probablement le moment de tirer sur cette carte-là… surtout maintenant que j’apercevais plus ou moins les limites de mes actuelles capacités.
Prenant une bonne inspiration, je finis par frapper à la porte, patientant calmement que celui-ci vienne m’ouvrir. Suis-je bête ! Une dernière vérification s’imposait, fouillant dans ma sacoche à la recherche du présent du jour, je finis par donner dos à ladite porte. Après quelque seconde mes investigations payèrent, non, le contenu de cette boite argentée n’étais pas pour Hisao, du moins pas pour l’Akahoshi particulièrement, mais quelque part si. En effet il s’agissait d’une boite de cigare, cigare en provenance de Kusa no kuni, le pays là même d’où venait le Kizami que je lui avais offert la dernière fois. Vous l’aurez deviné, la cible de mes remerciements du jour était adressée à son invocation, le perroquet qui lors de ladite mission m’avait sauvé la vie en me permettant de mettre à profit les précieuses secondes que celui-ci m’avait offertes.
J’avais cru entendre le déclic d’une poignée, mais n’avais pas réagi sur le coup, me retournant pour faire face à mon interlocuteur, je le saluai enfin :
- Bonjour Hisao, désolé d’ainsi me présenter à l’improviste, mais j’aimerais au moins pouvoir dire merci à l’oiseau qui m’était venu en aide lors de la mission à Tokanaba… c’’st pitoyable, je ne connais même pas son nom… Fis-je en me grattant la tête, détournant en regard. Aussi, j’aurais voulu te parler de ce projet dont on avait parlé la fois passée… enfin, si tu as du temps libre. M’empressai-je d’ajouter à l’attention de la cheminée sur patte. peut-être pourrions-nous progresser sur cet entrainement en question…
La mission fut plus compliquée qu’on aurait pu l’imaginer. L’embuscade y avait été pour beaucoup. J’ai senti que chacun de nous avait des soupçons sur ce qu’il se tramait, mais personne n’aurait pu anticiper aussi rapidement qu’une dague était en réalité juste derrière notre dos. Heureusement, ni Itagami, ni Shojito n’avaient subi de lourdes répercussions quels qu’elles soient et c’était le principal. J’ai eu quelques contrecoups, bien sûr. Le plus gros adversaire avait représenté un réel problème et Suzaku n’avait pas pu être disponible durant tout le combat, ce qui m’a posé quelques soucis. Shojito aura pu venir plus tôt que je ne l’aurai imaginé, ce qui a permis de rétablir l’équilibre dans le combat.
Mes yeux se déposèrent sur mon bras gauche, qui était entourés de bandage. Il était d’ailleurs même accroché à ma nuque, comme si celui-ci était cassé. Bien heureusement, ce n’était pas le cas. Je faisais juste le plus attention possible afin de reprendre les entraînements exigeants le plus vite possible. Le pire, c’est que cette blessure avait été causée par mon Funsuiken sur l’invocation ennemie. Mais en même temps, fallait tout donner. J’ai subi les contrecoups, mais finalement, ça aurait pu être bien pire.
A la fenêtre, un léger tracé de fumée se dégageait et parcourait Kumo dans un élégant mouvement ondulé avant de progressivement se dissiper. Je désirais toujours freiner mes pulsions, mais là, en retour de mission avec le bras blessé, c’était pas le moment.
Pendant que mon regard se perdait au milieu de mes songes et de ma fumée qui voyageait à travers le village, je retournais lentement la tête, suivant le son de quelqu’un qui frappait à ma porte. Personne ne passait jamais ici, donc c’était plutôt étonnant pour le coup. Je craignais une mauvaise nouvelle à la con…
Quelques tours de clés, la poignée qui s’abaisse et la porte qui s’ouvre. De ma grande taille, je m’écrasais contre le rebord de ma porte en déposant ma tête contre mon avant-bras encore disponible. Le regard froid mais le visage calme, je dévisageais quelques secondes le visiteur avant d’arquer sympathiquement le sourcil.
- Hm..? Itagami ? Pour une surprise… Bonjour.
J’ouvrais grandement la porte et ramenais mon Kiseru en bouche. La Metaru blonde m’était amicale bien qu’on ait eu finalement que peu de contact. Mais la mission avait tout de même pesé dans la balance. Du coup, si je ne l’affichais pas forcément, c’est tout de même avec plaisir que je la voyais-là. Elle m’informa qu’elle désirait remercier ‘’l’oiseau’’ qui l’avait porté secours. Je lâchais un petit ricanement amusé. - C’est un cacatoès… et il s’appelle Suzaku. Je suis content qu’il ait pu t’être utile.
Personnellement, ce qui m’intéressait en revanche, c’était la suite. Elle avait en tête de commencer l’entraînement dont on avait parlé. Je lâchais un petit soupir en regardant mon bras puis hochais quelques fois la tête. - J’arrive tout de suite, le temps de m’habiller.
Peu importe mon état actuel, j’avais tout de même bien envie de m’entraîner avec la Metaru. Ca pouvait s’annoncer très intéressant et, après réflexion, le faire dans mon état actuel serait très enrichissant sur les mouvements que je pouvais ou ne pouvais pas faire durant un combat éprouvant.
Ainsi, quelques brèves minutes plus tard, j’avais troqué mon modeste vêtement d’intérieur pour ma tenue classique. Mes cheveux étaient auparavant relâchés, mais j’avais désormais mis mon bandeau rose autour du front.
- On peut y aller.
La porte fermée, je redescendais avec Itagami et pris sans attendre la route vers le terrain d’entraînement. Le regard désormais tourné vers elle, je voulais m’assurer que tout allait pour le mieux.
- Comment vas-tu depuis ton retour ? Tu parviens à te reposer efficacement ? Ton adversaire était un obstacle que tu as vraiment réussi à maîtriser. C’est bien, vraiment.
L’Akahoshi se présenta de tout son long dans l’encadrement de sa porte, me dévisageant un instant avant d’enfin me reconnaitre avec une expression amicale. À sa salutation je répondis en inclinant respectueusement la tête. J’appris par ailleurs, à la suite d’un rire amusé que le nom de mon sauveur à plumes était Suzaku, un Cacatoès, c’était la première fois que j’en voyais hein, je savais que c’était un perroquet, mais sans plus ; contrairement à bon nombre de ses congénères, il s’agissait d’une belle espèce. L’imitant lorsqu’il posa le regard sur son bras couvert de bandages, mon visage s’attrista quelque peu, qu’elle sotte étais-je j’avais oublié de lui demander comment il se remettait de la blessure qui l’avait quelque temps cloué au lit, surtout que j’étais moi-même encore porteuse de quelques bandages, mais c’était un détail...
J’eus par ailleurs, le loisir de découvrir l’intérieur de la demeure d’un individu autre qu’un Metaru, ou autre que le Daimyo lui-même lorsque l’Hisao s’éloigna pour aller se préparer. C’était sobre, diablement sobre même pour ce que je voyais de l’encadrement de la porte. Pas de photo aux murs, ni de portraits quel qu’il soit, simplement des annotations et réflexion élégamment calligraphiées çà et là dans la pièce, dans la petite pièce… quelques livres, un lit et une commode… Comment faisait-il pour n’avoir qu’une commode et une seule penderie ? Cette idée à elle seule avait eu pour effet de me faire me sentir à l’étroit, et c’était sans compter sur ce sol complètement nu. Pas de tapis pour s’y réchauffer ou sentir le vécu de l’animal sous nos pieds, non… Juste, la froideur du sol de bois… pas de carrelage. Pas de chandelier, pas de lustre, pas de statuette pas la MOINDRE DÉCORATION SUPPERFLUE !
* C’est un autre monde…* Finis-je par penser avec un sourire gêné, restée sur le pas de la porte pour ne pas, en quelque sorte souiller cet équilibre simple, mais pas déplaisant qui régnait en ce lieu ; j’avais presque honte d’avoir une pièce dans le domaine uniquement dédié au textile…
Le Fuuton user arriva peu de temps après, vêtu de son habituelle tenue de Shinobi, le bras toujours piégé dans des bandages pendant à son cou, il me fit signe que nous pouvions y aller. L’espace d’un instant, l’espace d’un bref instant je voulus l’arrêter, le dissuader de cette folie pendant qu’il était encore temps ; qui diable allait s’entraîner quand il était blessé ? Bon, je n’étais pas bien placée pour en parler, d’autant qu’à l’origine je venais surtout établir une date… Mais finalement, je comprenais, du moins pensais comprendre la raison qui l’avait poussé à précipiter ladite séance à maintenant. Comment nous débrouillerions-nous si jamais nous devions faire face à un ennemi alors que nous étions justement blessés ? Emboitant le pas derrière l’Akahoshi, je réfléchissais aux éventuelles possibilités de pareille situation… * Il me faudrait quelque chose qui me permettrait de mouvoir mon corps… malgré les blessures endurées… * pensai-je. C’est finalement Hisao qui brisa le silence qui petit à petit s’installait, me mitraillant de question avant d’aborder ce ninja dont je ne connaissais point le nom.
- Je vais bien, je vais bien… Fis-je avec un petit sourire gêné. Mon dos me lance encore un peu parfois, mais ce sont des blessures superficielles et le médecin qui m’a traité semble plus que compétent, elles ne laisseront même pas de marques. le rassurai-je toute sourire. Quant à mon adversaire… facilement je ne dirais pas ça, honnêtement tout autre Metaru aurait certainement eu bien des problèmes contre lui… le magnétisme est… vraiment notre point faible le plus flagrant… Fis-je en baissant le regard sur la main que j’avais levée pour l’occasion. Si mon affinité n’avais pas été le Katon pour justement passer le point de Curie du fer… je ne serais probablement pas là… ou quand bien même serais-je à kumo sauvée par vos soins, l’expérience qu’ils m’auraient fait vivre m’aurait définitivement transformée… Fis-je dans un marmonnement à peine audible en tentant de me calmer avant que le rouge ne me monte au visage. Il était vrai qu’in fine mes blessures ou plutôt la majorité de mes commotions et autre venaient du passage à tabac que j’avais stupidement laissé se produire, du Jiki user je ne déplorais véritablement que quelque coups au visage et les différentes égratignures sur mon dos…
- Mais c’est toi qui était face au plus gros morceau, TU es la personne dont on devrait le plus s’inquiéter… comment va ton bras ? Que-t-on dit les médecins... ? Finis-je par demander à mon tour.
Détachant mon regard de mon interlocuteur, je perçus le Terrain d’entraînement se rapprocher au loin et me rappelai de l’une des raisons principales de ma venue. D’ailleurs Hisao, penses-tu être en mesure de convoquer Suzaku san ? Demandai-je vis-à-vis de mon super héros à plume. j’espérais au moins pouvoir lui offrir un présent et prendre aussi de ses nouvelles, s’il n’a pas été blessé en me portant assistance… Fis-je en sortant la boite et l’étui à Cigares en métal que je lui avais fait pour l’occasion.
D’un lent hochement de tête, je ‘’confirmais’’ ses dires quant aux ninjas capables de contrôler le magnétisme. Itagami s’était mieux débrouillé qu’on aurait pu le croire, mais il était indéniable que ça aurait pu être dangereux. Pour elle et pour les autres Metaru. Heureusement que ce n’est pas quelque chose de courant, sinon, jamais un clan ayant la capacité de contrôler le métal aurait pu s’élever aussi haut. Sans dire que c’est leur Kinton qui est leur force, il fallait reconnaître que pouvoir le contrer aussi efficacement était une plaie. Mais bon, finalement, elle avait limité les blessures : tant mieux. - Tu as su prendre avantage de ton arsenal de jutsus. Katon ou pas, tu peux surtout remercier ta vivacité d’esprit et tes entraînements pour avoir pu te défaire de lui.
Un sincère compliment qui servait aussi à lui témoigner une certaine forme d’encouragement. Ce n’était pas la première fois que je reconnaissais en elle du talent et ce n’était sûrement pas la dernière fois. Une petite tape dans le dos servit à souligner le sens de mes paroles avant que j’enfonce la main dans la poche.
Recrachant un petit nuage de fumée, mon sourcil s’arquait alors qu’elle reprit la parole, soulevantle fait que j’avais eu affaire au plus gros morceau. D’un soufflement de nez, j’affichais un léger amusement avant de rediriger mon regard sur le chemin que nous empruntions. Il est vrai que j’avais subi de bonnes blessures, mais ça aurait pu être bien pire.
- Merci de t’en inquiéter, mais je vais bien. Mon bras sera très vite rétabli. Shojito m’a bien soutenu, après tout. Il a su venir assez tôt pour m’éviter trop de dégâts. On a formé une bonne équipe, tous les trois. Enfin, quatre avec Suzaku, visiblement
En parlant de lui, tandis que nous nous approchions gentiment du terrain d’entraînement, elle me demanda si je pouvais l’invoquer. Je haussais alors les épaules, mordais mon pouce et écrasa ma main contre l’épaule qui était du côté d’Itagami, laissant apparaître sous le nuage de fumée l’élégant volatile au plumage rose.
- Encore ? T’exagère, Hisao-Zo. J’peux jamais rien-…
- Elle voulait te remercier.
Mon doigt pointait alors vers la blonde, qui tenait entre ses mains un présent qui m’arracha d’ailleurs un sourire. Itagami a toujours eu ce caractère mêlant gentillesse et générosité. C’était remarquable quand on savait que la majorité des gens étaient majoritairement tournés sur eux-même.
- Huuum ? Qu’est-ce dooonc ?lâcha le cacatoès avant d’apercevoir les cigares. Battant des ailes pour marquer son émerveillement, il hocha la tête plusieurs fois avant de s'exclamer:Il ne fallait pas ! Mais j'accepte ! ...Prends-en de la graine, Akaho-coco ! Tu devrais aussi me faire quelques cadeaux !
Secouant la tête à la fois d’amusement et de lassitude, je m’arrêtais alors sur place et me tournais vers Itagami. Nous étions arrivé au terrain d’entraînement. Après un rapide coup d’œil à mon bras, je posais mon regard sur la Metaru. Déjà pour la laisser éventuellement parler à Suzaku, qui était d’ailleurs déjà en train de piocher dans la boîte métallique – non sans une certaine énergie.
- Alors. Tu te sens prête ? Comme je t’ai dit, nous sommes là pour progresser. Si on ne doit pas tout balancer dans l’espoir d’envoyer l’autre au cimetière, je compte sur toi pour aller chercher la victoire.
Si elle n’avait pas de questions, de remarques ou quoi que ce soit dans ce style, j’allais pouvoir me placer et, éventuellement, attendre sa première charge. - Veux-tu que Suzaku se joigne au combat ?
Elle avait le droit de refuser. Si elle cherchait un entraînement au sens littéral du terme, peut-être était-ce à éviter. Car on pourrait se battre de façon martiale. Si elle voulait un combat pour réellement se pousser à nos limites, Suzaku deviendrait alors utile.
- … Merci… Avais-je simplement répondu à ses compliments en gardant le regard fixé sur le sol.
Ils m’allaient droit au cœur, vraiment ! C’était gratifiant de voir un aîné dans le domaine ainsi saluer ces longues heures d’entraînements, recherches, et apprentissages que j’avais abattus pour en arriver à ce niveau-là. Ceci dit, je ne pouvais, non ne voulais absolument pas me reposer sur mes lauriers pour une victoire et quelle victoire ? Mon corps avait fini couvert de bleus plusieurs jours durant ; au combien de fois avaient je brisé mon propre morale envoyant le regard de Kuu chan s’attrister envoyant ces marques parsemer mon corps. Elle se cachait derrière la porte et observait lorsque l’on changeait mes pansements, de temps à autre, par le biais du miroir d’une des commodes, je pouvais lire la détresse dans son regard, mais elle n’osait point s’approcher davantage. Elle le savait, au fond d’elle, elle savait que je n’avais pas d’autre choix, si je voulais devenir meilleure, si je voulais devenir plus forte, il n’y avait pas véritablement d’autres moyens…
Mon niveau était probablement aussi bon que le vantais Hisao le Chunnin qui avait porté la casquette de chef d’équipe durant ladite expédition, mais… aussi bon lui paraissais-je je me percevais encore loin, très loin de mon objectif ; celui de pouvoir protéger Kuu et la faire évoluer dans un monde où jamais elle n’aurait à craindre l’extérieur de Kumo Gakure, un monde dénué de brigands et autres véritables dangers. Utopique ? Bien entendu je le savais, mais rien ne m’empêchait d’essayer non ? Le Futton user me rassura d’ailleurs quant à l’état de son bras, un état qui serait selon lui très rapidement guéri, je n’avais point à m’en faire. J’y répondis avec un sourire soulagé, soulagé de voir que les deux seuls véritables blessés de cette mission s’en sortaient sans séquelle permanente. C’est d’ailleurs à la suite de cette info qu’il convia le quatrième membre de cette équipe à nous rejoindre, sur son épaule.
L’oiseau au plumage rosé arriva en rouspétant, se plaignant d’avoir encore été interrompu dans quelque chose qu’il trouvait visiblement important avant qu’Hisao lui fasse comprendre que la requêtée ne venait pas de lui. Suzaku se retourna vers moi, intrigué et perçus les cigares qui comme je l’avais espéré surent émerveiller sa journée.
- Ha… c’est la moindre des chose Suzaku, n’eût été toi, je n’aurais pas eu assez de temps pour élaborer la stratégie qui m’a permis de m’en sortir… Fis-je en lui tendant les cigares avec joie, avant d’entreprendre d’attacher l’étui que je lui avais fait en supplément à l’une de ses pattes.
- Ho ! Mais tu t’en sortais très bien, tu sais, je n’ai pas eu a utiliser mon chakra et n’ai même pas eu à me froisser une plume… répliqua l’invoqué en se comportant presque un humain avec les cigares, humant le parfum de ceux-ci et semblant d’autant plus ravis d’y découvrir un produit d’excellente qualité. Hoooo !!! S’exclama-t-il de nouveau alors que frémissaient littéralement ses plumes.
Un petit rire amusé devant la réaction de celui-ci, j’étais surtout contente de m’être fait un nouvel ami. L’espace d’un instant, je pensai à la présenter Kuu chan, ce genre d’oiseau n’était pas trouvable à chaque coin de rue, d’autant qu’elle apprécierait très certainement le coloris si particulier de celui-ci. Un petit sourire sur les lèvres, le regard rivé sur le compagnon d’Hisao, je ne le voyais plus vraiment, mais imaginait la réaction de la petite tête blonde devant un Perroquet rose…
- Oui, ça devrait aller… repris-je avec sérieux pour répondre à mon partenaire d’entrainement en me rendant compte que nous étions déjà à destination. Passant la main sur mon dos pour surveiller la progression de la guérison de celui-ci, je poser vers l’Akahoshi et Suzaku. Parlant de lui, lorsqu’Hisao me proposa de l’ajouter au combat, je marquai moi-même un temps d’arrêt, ça allait être difficile, bien plus difficile que de combattre un adversaire privé d’un de es bras, mais gagner ou perdre n’étais pas les objectifs du moment ; il s’agissait d’apprendre de ses erreurs et de progression vers une version plus avertie et plus développer de celle que j’étais présentement :
- Je pense qu’il serait effectivement préférable qu’il nous joigne au combat ; les questions que j’avais vis-à-vis de nos styles de combats ne requièrent pour le moment pas de démonstration en tant que telle. Fis-je en en me déplaçant pour me mettre à une distance raisonnable de mes nouveaux adversaires ; lentement, mais surement, toutes formes de sourire ou d’éventuelle attention que je leur portais disparurent de mon regard et de mes traits…
Nous étions tous deux blessés, donc je ne devais point me forcer à le voir comme un ennemi, mais ne devait en aucun cas y aller de main morte aussi. Finalement, j’étais heureuse d’avoir pleinement profité de ce temps de repos, sans penser à la forge ou quoi que ce soit d’autre, ça m’avait permis d’économiser au possible mes réserves de chakra. Après une série de mudras assez courte, je pris position en posant sur eux des yeux déterminés : De ce que je tirerais de cette leçon dépendra peut être m vie un jour… leur lançai-je alors qu’une quinzaine de bandelettes de métal recouvraient presque la totalité de mon corps. Ne prenez donc pas de gants avec moi…
Après un petit hochement de tête, je regardais Suzaku qui ne disait pour le moment rien. Il ne faisait qu’observer Itagami, l’œil plissé et le regard vif. La fumée de son nouveau cigare s’évaporait dans le sol à mesure qu’il consommait son cadeau. Le connaissant, il n’était pas en train d’hésiter à accepter le combat, mais il jaugeait la Metaru tout en se rappelant des techniques qu’elle avait utilisées. Suzaku ne faisait peut-être pas vingt mètres comme le Pangolin que nous avions affronté, mais il ne tirait pas sa force de sa carrure. Il la tirait de son ingéniosité, de sa vue et de sa vitesse. Nul doute qu’à force de m’entraîner avec lui, nous saurons être en parfaite symbiose durant les combats.
- Kukuku… Très bien. Voyons voir ce que tu as dans le ventre, Ita-ta. Allons-y, Hisao-Zo.
Je retirais mon bras du bandage accroché à mon coup et y plaça mon Kiseru. Je ne comptais pas l’utiliser, du moins pas tout de suite. Inutile de risquer quoi que ce soit si je peux me débrouiller sans. Cependant, j’allais devoir ruser. Itagami avait beau être une genin avec plusieurs points à améliorer, elle restait ingénieuse sous divers points. Mais chaque chose en son temps, d’abord…
- Suzaku, survole la zone et attends mon signal. Tu sais ce que tu auras à faire le moment venu.
Comme si nous nous étions parfaitement compris, le Cacatoès prit son envol après un violent battement d’aile et s’envola à toute vitesse. Si Itagami comptait utiliser des projectiles pour atteindre Suzaku, elle allait devoir compter sur sa précision mais également sur sa chance. Car avec ses yeux et sa vitesse, mon compagnon rose allait lui rendre la vie difficile. Et au fond de moi, j’espérais qu’elle ne tente pas l’impossible mais se concentre davantage sur moi tout en faisant attention aux mouvements du volatile.
J’allais donner le signal de départ, mais Itagami l’avait directement et indirectement fait avec ses paroles et la création de son armure de métal, qui allait d’ailleurs me poser quelques problèmes dans mes plans. Néanmoins, un shinobi sait s’adapter aux situations qui ne sont pas en sa faveur…
- Ca sera l’occasion de tenter certaines choses.
Mon chakra bouillonnait. En plus de la fumée dégagée par le Kizami qui était en train de se consumer, je commençais lentement à faire sortir par les pores de ma peau une légère nuée grisâtre qui était sans aucun doute possible de la vapeur. Je laissais quelques secondes à Itagami pour qu’elle voie ce que j’étais en train de faire… juste histoire que la question lui traverse l’esprit. Mais au final, même si elle n’allait peut-être pas comprendre tout de suite, elle allait en tout cas le subir.
Alors que mon corps penchait très progressivement vers l’avant, mon action fut lancée : Je me propulsais en direction d’Itagami le plus vite possible avant d’écraser mon poing contre son armure. Si elle ne subit alors aucun dégât, le crépitement de ma technique Raiton se fraya petit à petit une route vers son corps afin de ralentir et contracter ses muscles.
Désormais à côté d'elle, je me préparais à enchaîner des actions bien précises. J'espère qu'elle est prête.
Il y avait du bon dans cet entrainement, le fait que nous nous connaissions tout deux jouais pas mal dans mes pensées vis-à-vis de comment allait se goupiller ce début de combat. Je ne perçus aucune surprise dans son regard lorsqu’il vit mon armure se former autour de moi, comme moi ne marquai point de temps d’incompréhension en voyant de la vapeur émaner de son corps. C’était un fait, le kekkai de cet homme était dangereux, la capacité de pouvoir exposer un élément donné à une vapeur d’un PH si élevé qu’elle était en mesure de faire fondre tout et n’importe quoi, aussi bien organique qu’inorganique… Mais je ne pouvais malheureusement, ou heureusement d’ailleurs pas m’arrêter à ce constat un peu trop simplet ; le kekkai en lui-même était dangereux certes, mais l’homme l’était tout autant. Taijutsu, ninjutsu kekkai et années d’expériences… tant de chose qui avaient et continuaient de former la machine de guerre fulminante qui me faisait face.
À la remarque de Suzaku je restai muette, non pas par manque de respect ou d’entrain vis-à-vis de son camarade à plume, mais j’étais sure que le Cacatoès rosé comprendrait que je n’avais laissé libre cours qu’à la concentration ; il avait pris son envol depuis un petit moment déjà, survolant la zone et m’infligeant une pression dont je me serais bien passée. Ceci dit le problème était le suivant… d’où un ennemi ne profiterait-il pas de toutes les cartes en sa possession pour mettre son opposant à terre ? Me sentir désavantagée ? Bien évidemment, aussi bien entre la différence de niveau que le partenaire de celui-ci c’était un sentiment d’oppression qui était on peu plus présent. J’avais un moyen, fin une petite idée de comment me prémunir des assauts du volatile, mais il ne s’agissait que des directes :
- Finalement je ne sais rien de lui… Me murmurai-je en raffermissant ma position. Calme-toi… fait, le vide… concentre toi… Continuai-je en voyant l’Akahoshi s’incliner encore et encore. dévore-les…
Un nuage de poussière se souleva du lieu que venait de quitter Hisao, mes yeux suivirent le mouvement mais mon corps ne put pas en dire autant. En l’espace de quelques foulées, le temps que je ne tente de matérialiser à mes poings les armes qui complétaient mon arsenal, il était déjà là. Serrant les dents, tachant de finir leur création au plus tôt, je tachai de me préparer pour ce qui allait me tomber dessus. Pourquoi venir au corps à corps malgré cette armure ? Pourquoi se jeter dans une impasse… ?
- Kshhhh… M’exclamai-je à peine en voyant les crépitements. Du raiton, bien sûr il fallait qu’il ait cet élément ; pourquoi diable tombai-je toujours sur des personnes semblant être taillées pour me faire face…
Ce temps qui tout à l’heure me paraissait si long revint brusquement à la normale, je ne sentis presque pas le poing me frapper, mais l’électricité quant à elle… en d’autres circonstances, elle aurait été un formidable « jouet » pour des activités peu catholique, mais en le cas présent… Sa La bandelette de métal qu’il avait frappé réagi à mes instructions, mue par mon chakra et non par mon corps celle-ci planta l’une de ses extrémités dans le sol en se dissociant très rapidement du reste de l’armure. Droite comme un piquet entre nous deux, une partie du choc électrique fut redirigée vers le sol ; tâchant de profiter de l’occasion, je levai le bras pour amorcer mon attaque, mais me rendit bien vite compte qu’il s’agissait d’une tentative plus qu’autre chose. Il s’était engourdi, comme tout mon corps en fait. Aussi avais-je commencé à bouger, mais clairement pas comme je le voulais…
Je devrais reculer, mais… une fuite en avant maintenant serait la pire des manières de commencer ce combat… * Dakara…* Fermant le poing j’allais tenter de forcer, mais avant même que je n’en ait eu l’occasion, tel un fauve se ruant sa proie, je sentis un coup de celui-ci, pile dans la plus large interstice que la bandelette qui m’avait quitté avait créé. Me pliant sous l’impact, je tâchai de faire volteface pour l’atteindre, mais il était déjà dans mon dos, là où je sentis la largeur de sa jambe frapper. La forge vivante, cette armure ne portait pas ce nom pour rien… jambe s’était heurtée à une bandelette se trouvant déjà sur place, mais aussi à une autre qui s’était mue pour mieux encaisser la frappe. Ceci dit, je percevais tout de même le message derrière cet assaut ; tous les coups étaient permis… j’effleurai la bandelette qui revint à moi comme elle était partie avant de faire volte-face ; tentant par la même occasion de de le frapper de revers du poing… mais ceci fut esquivé fort probablement parce qu’il attendait cette réaction. Parlant de poing, cette esquive fut chaude à placer, vu que la conception s’était achevée. Mon visage était jusqu’alors resté inexpressif, s’était un entrainement et l y avait fort à parier que je tombe un jour sur une ou une personne qui agirait de la sorte ; mais…
Le gant qui s’était formé sous la forme d’un énorme gant de Métal, les doigts et le reste conformément créé, j’avais supprimé un élément à cette création, élément que je jugeais trop agressif, mais visiblement… J’aurais normalement eu tant à dire… mais serrai les dents, m’empêchant de trop l’ouvrir… à peine eu-je resserré dans quelque cliquetis métallique les doigts de mon gant pour frapper, qu’à leur extrémité parurent les pointes dont je m’étais passées.
Raccourcissant la faible distance qui nous séparait je cherchai à me saisir de son bras de son épaule bandée d’une main pour l’immobiliser tentai d’assener un crochet du droit au corps puis à la tête. Qu’importait si je n’arrivais point à me saisir de ce dernier, ces coups je m’assurerais qu’il les sente passer.
Très intéressant. Elle ne manquait pas de répondant malgré un assaut fulgurant. Bien protégée par une armure remarquablement conçue, elle parvint à encaisser ma frappe du pied et légèrement me toucher malgré son corps engourdi par mon Raiton. Cependant, le temps qu’elle perdait à habituer ses sens à ses muscles affaiblis me permettait, lentement mais sûrement, de mettre en place mon prochain coup. Un coup nouveau, qui allait peut-être se révéler très intéressant lorsque je l’aurais maîtrisé sur le bout des doigts. Mais j’allais brider l’enchaînement : Si je ne sous-estimais pas Itagami, il était hors de question de mettre sa vie en péril si elle n’avait pas les réponses immédiates. Mais pour l’heure, je devais moi-même réagir à un poing métallique.
Ce poing était menaçant, mais un ajout vint le rendre véritablement effrayant. Des pointes aiguisées à l’extrême, capable de lacérer, déchirer et détruire n’importe quoi. Une technique qui, sur le papier, semble simple, mais en pratique, elle est très efficace. Renforcer chaque frappe de manière passive, c’est dévastateur. Peut-être devrais-je m’en inspirer, mais à ma sauce.
Enfin. Avant toute chose, il me fallait esquiver la frappe… Merde. Tandis que j’allais effectuer un rapide pas sur le côté, je sentis une étreinte sur mon épaule. Bordel c’était fourbe. Un beau coup qui aurait pu me coûter extrêmement cher, surtout que le premier me lacéra pas mal le torse. Mais malheureusement pour mon adversaire Metaru, cela allait se retourner contre elle. Non pas directement, mais bien indirectement. En effet, alors qu’elle allait m’asséner ce coup qui en ferait trembler plus d’un, je relâchais massivement de la vapeur avant de me propulser sur le côté. Mon épaule subit le contrecoup de l’étreinte, mais au moins, je pus éviter son infernal gant métallique. Mais c’est là que les choses devenaient intéressantes. Je tournoyais autour d’elle, toujours propulsé par la vapeur, mais lentement, les composants changèrent à mesure que je ralentissais. Tout autour d’elle, il y avait d’abord un fin nuage qui s’entremêla à la vapeur dégagée par mon esquive. Sa densité était si faible qu’elle en devint extrêmement légère… et facilement reniflable. Et c’était là toute l’astuce : L’air qu’allait progressivement inspiré Itagami allait lui causer un subtile Genjutsu, qui était donc mêlé au reste de la vapeur. Je n’avais pas su faire mieux que de légers troubles de la vision, mais c’était assez pour handicaper l’adversaire, qui avait en plus subi, en partie, mon attaque Raiton. - Prête ?
Ma voix s’effaçait dans mon mouvement, mais le ton y était. Elle devait sentir que j’étais on ne peut plus sérieux sur la violence de cet entraînement. Elle voulait jouer autrement qu’en simple ninja spécialisé en Taijutsu ? Parfait. Car par-dessus toute cette vapeur, une énormée nuée blanchâtre se répandit tout autour d’Itagami et moi. Terriblement dense et en grande quantité, ce n’était autre que de la vapeur corrosive.
Peu importe l’armure métallique d’Itagami. Peu importe le fait que j’ai bridé la technique. Elle devait sortir en vitesse de là, et trouver un moyen de réajuster la situation à son avantage. Sauf que… j’étais dans le nuage corrosif. A moins qu’elle veuille prendre de lourds dégâts en essayant de m’avoir, elle allait devoir agir autrement.
Mais… elle ne devait pas oublier que Suzaku était toujours quelque part, prêt à agir. Et depuis le temps, en raison de sa taille et de sa vitesse, il avait totalement disparu…
Je m’étais saisie de ma proie ! Parfait, tachant de maintenir ma poigne pour ne pas le lâcher, j’avais frappé, mais moins poing ne fit que brasser l’air, en effet Hisao était comme je le pensais plein de ressources. Mettant son kekkai à pleine contribution, une grosse nappe de vapeur le quitta alors qu’il m’entraina dans un cercle vicieux, tournant autour de mon à grande vitesse, m’entrainant dans son mouvement pendant un instant, je me résolus à le lâcher pour ne pas perdre l’équilibre des suites d’un tournis ; chose qui aurait été bien ridicule. J’avais réussi à le blesser à la poitrine, mais sans grand plus, enfin, j’avais un certain mal à percevoir la profondeur de l’entaille, mais le mit sur le compte de la vapeur autour de nous… La vapeur…
LA VAPEUR ! Dans le courant des évènements actuel, j’avais presque oublié qu’il ne s’agissait pas de simples effluves d’eau, mais bel et bien d’un Kekkai à même de s’attaquer aux éléments qu’elle faisait prisonnière. À force de me tourner autour en en libérant en pareille quantité, l’Akahoshi avait certainement préparé quelque chose et comme une idiote j’étais resté à m’évertuer sur le fait d’avoir réussi à le faire pseudo prisonnier. Où était-il Je devais le faire s’arrêter, ou cette prison allait finir par me transformer en pâté de viande… Partout où je cherchais et regardais, seul du blanc et du floue se laissait percevoir, parfois une ombre traversait mon regard, mais le temps que je me retourne elle n’était déjà plus là ! Qu’est-ce qui se passait il était si rapide ? Ou Suzaku l’avait déjà rejoint… me laissant petit à petit prendre par la panique, c’est un drôle de bruit qui attira mon attention, un crépitement…
- qu’est-ce que… Mes gants ils… étaient en train de fondre.
Les choses les plus grosses et donc plus éloignées de mon être avaient commencé leur dissolution et le phénomène commençait à se rependre… très, très vite. Je l’entendais crépiter sous l’effet corrosif, mais ne la voyais guère dans ces nuages blanchâtres… Fuir ! Sortir de là au plus vite… mais j’entendais les pas de l’Akaoshi frapper le sol autour de moi ; il ne me laisserait pas fuir son piège aussi facilement… une partie des bandelettes entoura mon visage pour le protéger des effets nocifs de son attaque ; mais ça sembla un peu tard. Je sentais déjà la technique agresser ma peau en passant les interstices bien que minces, mais bien présentes entre chaque bandelette… Serrant les dents, j’armé mon poing et frappai le sol de toutes mes forces, soulevant grâce au poids du gant un épais nuage de poussière en détruisant une partie du sol sous mes pieds. Serte cette poussière n’entrava en rien la densité de futon qui me brulait par endroit, mais elle me faisait gagner quelques secondes. Lâchant le gant avec lequel j’avais frappai, j’en sortit à main et récupérai ma sacoche ninja ; ou était-il ? Pourquoi avais-je encore du mal à voir !?
C’est le faible bruissement de papier parvenant à mes oreilles qui me certifia que j’avais mis la main sur ce que je cherchais ; laissant les kunais et Shurikens autour avant de lever le poing dont je ne m’étais point séparé de l’arme. Rangeant les pics d’un mouvement de poignet, je frappai la zone où j’avais laissé le sceau explosif en allégeant mes appuis… Vous avez déjà eu l’impression d’être soumis à une force bien plus puissante que vous ? Laissez-moi vous dire que ces forces ne sont pas toujours aussi commodes qu’on le pense… j’avais pu agir avant que le futon ne l’atteigne, mais lui n’avait pas été tendre avec moi ; explosant dans une détonation assourdissante, mes équipements de jet et moi-même fûmes soufflés par la violence de l’explosion, transformant mes outils en shrapnels tout en m’éjectant de ce piège.
Frappant le sol à plusieurs reprise dans ma chute, un bruit persistait, celui de ce crépitement de plus en plus soutenu et la sensation de brûlure qui l’accompagnait ; en fuyant de la sorte j’avais certainement dû passer au travers la technique et donc condamner ma propre protection… Kai ! M’étais-je écrié en roulant encore sous le choc de la déflagration, me libérant de ma coquille de fer. Arrêtant mes cascades inopinées un peu plus loin, un peu sonnée, je composai rapidement les quelques mudras qui me renfermèrent dans une nouvelle armure en bandelette avant de chercher ou étaient mon adversaire. En premier lieu je tombai sur les restes de l’armure précédente… elle crépitait encore, et il n’en restait presque plus rien… cette chose avait bouffé le métal si vite que j’en vins à me demander si mon gant resté dedans existait encore. Je perçus son homologue avec. Une fois les restes de ma précédente protection perçue l’autre gantelet que j’avais malencontreusement lâché dans le processus ne fut pas long…
Me relevant avec difficulté, sentant que mon dos me relançait déjà à peine fis-je un pas que je sentis les effets de mon échappatoire… sonnée, le corps meurtri en plusieurs endroits, j’étais heureuse que l’armure ait encaissé le gros du souffle. Titubant quelque peu, j’enchainai une série de mudras avant de progresser vers le gantelet. Mon corps y était quelque peu réticent, mais présentement il ne bougeait pas de son propre chef, l’armure me déplaçait selon mes instructions. Mais plus important que mon corps en souffrance et mes oreilles sifflantes… Où se trouvaient mes opposants ? Hisao n’était pas au centre de l’explosion, il était donc fort probablement moins sonné que moi… Mes muscles ne semblaient plus engourdis, ma vision semblait s’être rétablie… mais bon sang se prendre une explosion de plein fouet faisait un mal de chien.
Intéressant, l’enchaînement était prometteur même s’il y avait encore des défauts. Bien sûr, j’ai bridé les effets corrosifs du nuage, mais Itagami s’en est vraiment bien sorti. Sa stratégie fut intéressante, et mon bras reçut même quelques dégâts entre le parchemin explosif et les projectiles métalliques, en particulier ma foutue épaule. Néanmoins, j’avais pu bénéficier d’une situation légèrement plus avantageuse que celle d’Itagami, en plus d’être en bien meilleure santé qu’elle. Mais, je devais avouer être surpris. Son armure avait été bien plus efficace que je ne l’aurais imaginé. Bien sûr, le métal produit par les Metaru possédaient d’incroyables propriétés, mais bordel, ce qu’a fabriqué mon adversaire du jour avait vraiment été efficace. Une belle construction qui ne demandait qu’à être optimisée. Et outre son armure, c’est sa gestion de celle-ci qui fut intéressante. Malgré la pression qu’a pu générer ma vapeur corrosive, elle avait su garder la tête sur les épaules et se protéger le temps d’effectuer son action de désengagement.
Un large soupir fut relâché par mes poumons afin de réajuster un peu mon rythme sanguin. Je tenais aussi fermement mon épaule qui me faisait réellement mal. J’imposais mon regard sur Suzaku, qui était à peine visible tant il était haut dans le ciel. Je ne pus le repérer que parce qu’il me l’avait permis et parce que nous avions effectué un pacte ensemble.
J’abaissais la tête, observant une Itagami qui arrivait déjà au bout de ses forces. Si j’avais exécuté de bons enchaînements, je suspectais la fatigue et les blessures résultant de notre mission à Tokanaba de restreindre les possibilités qui s’offraient à la Metaru. Elle avait pour le moment livré un beau combat, mais si je continuais à ce rythme, elle allait céder. Sauf que ce n’était pas mon but. Je désirais qu’elle puisse subir une situation peu commune, mais aussi entraîner son corps au combat, ce qui n’avait pas encore été le cas. Du moins, pas assez efficacement pour que l’on considère cela comme un entraînement adéquat.
Ainsi, j’allais continuer à lui donner du fil à retordre, toujours en bridant mes frappes cependant. Il fallait absolument qu’on passe par cette phase d’affrontement de taijutsu. Une phase où chacun apprend des mouvements de l’autre, s’en inspire et apprend à s’en défendre.
Toujours sans lui laisser de cadeau, je chargeais en avant, m’approchant à grande vitesse d’elle. La vapeur me suivit sur quelques mètres avant de rester derrière moi, disparaissant lentement. Une fois au contact, Itagami m’aperçut rapidement, mais son second adversaire intervint pour m’ouvrir la voie : Dans un piqué magistral, Suzaku accumula une gigantesque quantité d’air Fûton et l’écrasa aux pieds d’Itagami, qui, soudainement, s’éleva de quelques centimètres dans les airs dans un grand basculement accompagnant la rotation de mon invocation, qui s’envola aussitôt l’entrave placée.
- C’est maintenant que tu dois tout donner.
Mon poing vint se loger brutalement contre l’armure métallique d’Itagami, avant que mon genou aille s’enfoncer dans son buste. Elle parvint à bloquer ma jambe, mais c’était sans compter mon coude qui vint terminer l’enchaînement en s’écrasant contre son épaule.
L’affrontement au corps-à-corps était engagé.
Résumé:
Santé : Bonne blessure à l'épaule Chakra : Entamé Physique : Fatigue
Résumé : Hisao jaillit du nuage corrosif et charge Itagami. La Metaru se voit entravée par une technique Fûton utilisée par Suzaku, laissant une ouverture gratuite à Hisao. Son poing se loge violemment dans son armure, son genou est néanmoins paré mais un dernier coup effectué avec le coude écrase l'épaule d'Itagami.
Où était-il… ? que faisait-il ? Qu’attendait-il ? Je n’eus pas à attendre si longtemps que cela pour voir une déformation dans le nuage mortel que j’avais quitté quelques instants au paravent. Sortant de celui-ci à toute vitesse en fonçant dans ma direction, il n’y avait que deux solutions qui s’offraient à moi. Esquiver sa charge et mettant plus de distance entre nous ? Ça aurait été une décision optimale si seulement il me restait plus de chakra, l’accueillir avec une volée d’arme de jet donc… nous ne visions pas de frappes létales, mais pour mon niveau vis-à-vis du sien, ça ne représentait pas grand-chose. J’armai donc mon lancé était sur le point de m’exécuter lorsque se présentât enfin la menace venue des cieux, une seconde plus tard et c’était une douzaine de kunais et shurikens qui embrasseraient la fin de sa course ; cependant, à peine perçus-je ce fin sifflement dans l’air derrière moi, que le temps d’y réagir c’était déjà trop tard. Une bourrasque d’air m’arracha du sol, me désarçonnant et annihilant pour le coup ce que j’avais prévu, si bien que j’en perdis les armes à peine créées.
Je l’entendis me mettre en garde, mais n’eut pas pour autant le temps de le faire. Un choc ainsi qu’une douleur sourde au ventre se firent sentir, cabrée par le mouvement je vis venir le genou de ce dernier, que j’amortis en mettant mes bras en croix, mettant à contribution une part des bandelettes constituant ma maigre protection… Décidément il allait vraiment falloir que j’en augmente le nombre, car à peine avais-je réagi à sa précédente attaque que c’était cette fois-ci le coude de son bras valide qui vint manquer de me déboiter l’épaule, épaule dénudée de sa protection qui elle avait servi à sauvegarder mon plexus solaire. Acceptant la douleur avec un grognement, je profitai de l’élan qu’il m’avait donné pour faire un rapide tour sur moi-même et tenter de l’avoir d’un revers du poignet ; et c’était là que l’on ressentait la différence d’expérience entre nous deux. Il l’avait anticipé, mon bras brassa l’air alors que celui-ci s’était baissé pour éviter le contre. Sa main valide au sol, visa cette fois-ci ma jambe d’appuis, que je pus sauver non pas grâce à mes muscles, mais aux bandelettes qui s’étaient remises de son précédent enchainement et avait bougé ma jambe à temps. Si mon corps ne suivait plus le rythme, mon chakra, lui, le pouvait encore…
Il s’était brusquement redressé avec un uppercut qui frôla de peu mon menton, enchaîna avec un coup d’épaule qui malgré mon armure me fi reculer sur plusieurs centimètres avant d’enchainer avec un coup de pied aux côtes que je pus bloquer du coude. Sa jambe rejoignit le sol plus vite que mon poing qui visa sa rotule, chose qui lui permit d’avancer davantage et d’enfoncer l’autre du plat du pied dans mon abdomen. Laissant le frappe me repousser de plusieurs pas, je tachai d’étouffer la quinte de toux qui naissait de ses frappes répétées. Encore heureux, les bandelettes changèrent de structure, remplaçant celle qui étaient gondolées par de nouvelles le temps que celles-ci se redressent. Si ça avait été une armure unie et conventionnelle, la répétition de ces coups aurait fini par transformer les bosses de l’armure en un piège mortel pour le porteur… d’où leur grande vulnérabilité aux masses, et l’idée de conception de la mienne… Cette fois-ci c’est moi qui repartit à l’assaut, en quelques enjambées j’arrivai à son niveau, tentai de l’avoir de plusieurs coups dont il dévia la majorité, parvenant même à me placer l’un des siens en pleine poitrine. Je feintai un coup de poing dont je me servis une nouvelle fois de l’élan pour me retourner et tenter de le frapper à la tête ou aux épaules avec un axe quick, ou une descente du talon. Ce qu’il avait fait ? Honnêtement je ne suivais plus, par ailleurs ce drop quick fut achevé par l’armure, pas moi… ma jambe elle était sortie de sa protection durant ledit mouvement, tentant de l’avoir au côté avant que je ne tente cette fois de lui assener un coup de poing au visage… fin que l’armure ne tente, mon bras lui sort de cette dernière comme le haut de mon corps, tandis qu’elle poursuivait la frappe au visage en tant que dernière instruction, moi visait son abdomen…
L’avais-je touché ? Je n’en avais pas la moindre idée, tous ces mouvements avaient certainement fini par rouvrir mes points de suture et c’était sans parler du gout du sang plus que désagréable qui se faisait de nouveau sentir dans ma bouche. Mains au sol, genoux dans la même position, je tentais de reprendre mon souffle alors que je sentais mon dos s’humecter davantage forçant un peu sur mes bras pour me redresser, je finis un genou au sol, la tête basse et le souffle toujours aussi lourd :
- Désolé Hisao… j’en peu plus… Lançai-je enfin à bout de souffle.
Recap:
Pas de récap su ce tour, rp fait en full rp pour une meilleur chorégraphie du combat. Itagami a achevé ses dernières réserves d'endurance et de chakra sur les mouvements ainsi effectués.
La combattivité d’Itagami faisait plaisir à voir. Ses frappes étaient précises, ses enchaînements étaient variés et sa technique était aiguisé. Il ne lui manquait pas grand chose pour devenir une peste du corps-à-corps pour ses opposants. Et c’était plus qu’honorable pour une personne qui n’était shinobi que depuis peu de temps. J’étais bien placé pour féliciter sa progression. Elle avait d’ailleurs trouvé son style de combat depuis le temps où on s’est rencontré. Lors de notre mission, c’était plus ou moins clair également, mais du coup, c’est confirmé.
Cependant, le combat durait toujours. Mes paumes venaient réceptionner ses poings tandis que mes avant-bras me prévenait de ses assauts effectués avec les pieds et les jambes. J’étais plus fier de ma performance. Genin ou pas, Itagami avait une vrai hargne et pouvait représenter un réel danger. D’ailleurs, elle ne tarda pas à me le démontrer. Malgré mes parades, elle me décocha une, deux, puis trois frappe. Elles furent légères, je ne les avais même pas sentis dans le feu de l’action… contrairement aux bandelettes de métal. Je n’étais pas sûr si c’était volontaire ou pas, mais cela ne changeait en rien la finalité : Mon visage fut légèrement défiguré par la griffure aussi violente que soudaine que la bandelette m’avait infligé. Une petite effusion de sang, mais rien de bien grave. Cela me fit cependant réaliser que mon torse avait subi quelques poings. J’allais me ramener avec des bleus les jours suivants.
Itagami finit par s’effondrer, genoux et paumes au sol. Elle était essoufflée et en la voyant cambrer de douleur, je me rendais compte à quel point j’avais pu être con. J’avais bridé la puissance de certains de mes coups, mais emporté par le combat, j’avais provoqué des problèmes auxquels je ne pensais plus : ses blessures datant de la mission. C’est sans attendre que je lançais un regard à Suzaku et qu’il m’apporta quelques affaires de premier soins qui traînait toujours dans les terrains d’entraînement. Je déposais mon genou au sol, et commençait par le plus logique.
- Tu forces sur ton dos blessé, mets-toi plutôt assise. Ca sera mieux.
Suzaku se déposa sur mon épaule en me tendant le nécessaire. Je n’allais rien faire de particulier, mais au moins lui tendre de quoi arrêter nettoyer l’éventuel sang, voire même des blessures si j’en avais ouvertes. Mais si c’était le cas, bordel… je sais pas. Je me sentirais affreusement mal. Rien que de penser à ses blessures qui s’étaient réveillées par ma faute…
- Putain dans le genre con… désolé pour ça Itagami. J'sais pas, c'était vraiment débile.
Sans trop me montrer envahissant, je l’aidais néanmoins à ne pas forcer sur ses muscles tandis que Suzaku était là pour donner le nécessaire au niveau des soins. D’ailleurs, une petite pilule – sans doute contre les douleurs – était dans la caisse de premiers soins.
- T’en as fait des progrès depuis le jour où je t’ai vu envoyer de manière hasardeuse tes poings dans un vieux rondin de bois. Je sais bien sûr ce qu’il s’est passé contre le mec au magnétisme pendant la mission mais… là j’ai vraiment eu du concret. Félicitations.
Je lui adressais un petit sourire avant d’amener à ma bouche mon Kiseru. Je fumais pour plusieurs raisons différentes. Ici, c’est pour profiter du tabac après un effort physique, mais également pour essayer de me ‘’calmer’’ sur l’irresponsabilité de mes attaques sur Itagami.
Finalement Hisao avait su se montrer compréhensif, mettant fin à l’entrainement que nous nous étions respectivement imposé en voyant que j’atteignais vraiment le fond, et ce de bien des manières… Suivant son conseil, je m’assis en tailleur ; non pas sur l’herbe, mais sur l’armure qui s’était mise à profit après que je sois de nouveau rentré en contact avec. Les bandelettes étaient certes plus lentes, mais accomplissaient quand même leur tâche ; à savoir, me créer une zone saine dans laquelle je pourrais constater de mon état.
– Merci…. Murmurai-je d’une petite voix à Susaku qui m’avait apporté de quoi soigner l’éventuelle connerie que j’avais faite.
J’accueillis les compliments de mon partenaire du jour avec le sourire, quelques gouttes de sueur perlaient sur mon visage, mais ainsi découvrir que son labeur avait été récompensé de résultat positif était plus qu’encourageant ; surtout lorsque ceux-ci venaient d’un supérieur dans la hiérarchie militaire. Qui plus était, je savais pouvoir compter sur lui pour être objectif, ladite mission m’avait bien fait comprendre qu’il pouvait me dire non ; non influencé par le clan Metaru, encore moins par mon appartenance à la noblesse je pouvais au moins me certifier la véracité de ses mots…
- Haa… les utilisateurs du Jiki… Soupirai-je tandis que les bandelettes continuaient de prendre place, créant cette fois-ci une forme de plaque derrière moi puis une devant. Fouillant dans, la trousse de premiers soins, je finis par mettre la main après quelque instant sur ce que je cherchais ; une aiguille et du fil médical. Un Metaru et un utilisateur du Jiki seraient le duo parfait, une combinaison qui brillerait ans aucun doute entre complémentarité et optimisation des capacités d’autrui… seulement, dans cette alliance c’est le Metaru qui a tout à perdre… Avais-je repris.
Je lui en expliquai la raison, à savoir que s’ils venaient à s’affronter pour X ou Y raison, le magnétisme prendrait toujours le pas sur le Kinton… parce qu’importait le talent de son créateur, qu’importait la qualité du métal, sa densité ou même la quantité de chakra avec laquelle celui-ci avait été conçu, cela resterait un matériau, fortement réactif aux champs magnétiques et à l’électricité, exactement comme Hisao lui-même en avait précédemment profité. - Moi-même durant cette mission… ai eu pas mal de chance… Lui marmonnai-je avec un ton presque coupable. Je pense que tout autre Metaru, à niveau égal contre un utilisateur de ce Kekkai aurait de sacrés problèmes, et Shuuhei ne faisait pas exception. Son domaine de compétence était certes plus élargi, mais le Kinton restait sans aucun doute son habilité la plus développée… ce qui m’a sauvé la mise à Tokanaba est première mon affinité élémentaire, le Katon et le fait que je sache que chauffer jusqu’à un certain point le métal n’est plus soumis aux forces magnétiques… avais-je fini par avouer à Hisao, complétant enfin la mini salle d’opération que je réparais depuis lors.
Les bandelettes en plaque dans mon dos s’étaient quelque peu remodelées pour devenir réfléchissantes, tout comme la plaque qu’elles avaient formée devant moi. Mes deux pseudos miroirs en place, je relevai un peu mon chemisier, tachant de ne pas lui en montrer plus que nécessaire avant de voir la cause du saignement ; des points de suture m’avaient lâché en cour d’affrontement.
- Et ne t’inquiète pas pour ça… la couture m’a lâché quand j’ai décidé de mettre à contribution mes jambes, la décision venait de moi et j’ai accepté cet entraînement aussi, tu n’as rien à te reprocher… Fis-je en jaugeant de la gravité de la situation avant que je ne tende une motte de coton imbibée d’alcool à une bandelette qui se chargeait d’éponger la plaie à ma place. Et puis, moi aussi j’aurais dû faire plus attention. fis-je en indiquant son torse ensanglanté d’un signe de tête.
Du creux de ma main, l’aiguille préalablement stérilisée via mon affinité s’éleva lentement dans les airs en portant le fil médical et un très, très fin filin de métal ; rejoignant mon dos avant de commencer à me recoudre comme par magie. Bien entendu j’en étais l’origine… le comprimé antidouleur ? Je l’avais vu, mais quel genre de Jashiniste le prendrait ?
- Tant que la douleur est présente, je suis encore vivante… Fis-je avec un petit rire tandis que l’aiguille continuait son hospice et que je grimaçais quelque peu quand c’était vraiment difficile. - M… mais… débutai-je d’une petite voix. essaie de ne pas trop me regarder… c.. c’est un peu gênant. Fis-je en détournant la tête, rouge comme une tomate bien mure. Était-ce la douleur ou la gêne ? Où peut-être les deux… ceci dit, un sentiment que j’avais réussi à faire taire depuis quelque temps se présentait à nouveau.
Mon rythme cardiaque avait accéléré, je commençais même à avoir du mal à garder un souffle synchronisé, sentant de temps à autre son regard ou celui de Susaku sur moi, je ne pouvais m’empêcher de me sentir… « Particulière » sous leurs « observations »… si… sinon qu’est-ce qui t’ait arrivé toi ? Comment t’es-tu à ce point blessé au bras ? j.. j’ai pas tout compris la dernière fois. repris-je en essayant de changer de sujet.
Partageant avec moi son ressenti concernant son combat contre l’utilisateur du Jiki, ma tête s’inclinait de haut en bas, acquiesçant à ses paroles. La combinaison d’un Metaru et d’un utilisateur du Jiki serait incroyable à voir. Chaque attaque, chaque débris, chaque assaut serait une menace. Un cas ingérable pour un ennemi. Mais comme le finit par le souligner, elle a eu de la chance de s’en sortir. Car avant d’être un allié de choix, c’était un redoutable opposant. Une plaie pour chaque Metaru, peu importe la puissance de celui-ci. Cela dit, il fallait savoir mesurer les choses. Car son discours manquait… d’optimisme.
- C’était pas vraiment de la chance, du coup. Comme je te l’avais dit un peu plus tôt, c’est toi qui as été assez forte pour utiliser les bonnes armes au bon moment.
Les genoux légèrement surélevés tandis que mes bottes me servaient de point d’équilibre, je m’accoudais à mon genou tout en continuant de fumer mon Kiseru. La tête tournée vers elle, je l’écoutais tandis qu’elle tentait de justifier ses blessures. Mais je secouais légèrement la tête, les yeux plissés et le regard affichant une certaine déception. Ce n’était pas à elle de chercher des excuses, des raisons ou quoi que ce soit dans ce style-là.
- Un supposé ninja supérieur est censé pouvoir maîtriser et gérer un combat. C’était pas mon cas, c’est tout.
J’avais été un peu froid dans ma manière de répondre, mais cela ne faisait qu’indiquer que la voir dans cet état m’énervait sincèrement. Je l’avais vu assez souffrante comme ça durant la mission sans que je n’aie à réveiller les blessures qu’elle a subies là-bas. Aussi, je lâchais un soupir quand elle désignait mon torse ensanglanté, où je passais ma main pour constater les dégâts. Bon, effectivement, c’était plutôt moche. Mais rien de bien inquiétant. Je préférais tourner différemment les choses, toujours dans mon optique de la pousser en avant.
- Tout ce que je vois, c’est qu’une Genin a réussi à m’infliger des dégâts comme ça. Bandelette hasardeuse ou pas, c’est juste une représentation de ce que tu as pu me montrer aujourd’hui. T’emmerde pas pour si peu et vois plutôt ce que tu es capable de faire à force de t’entraîner.
Un sourire lui fut adressé tandis que je rejetais un nuage de fumée par le coin gauche de ma bouche – là où Itagami ne se trouvait pas. Mon regard porté sur elle, j’observais avec des yeux intrigués la façon dont elle s’occupait de sa blessure. Je lui aurais proposé de m’en occuper, mais je voyais bien qu’elle savait parfaitement se débrouiller sans mon aide. En revanche, mon regard était visiblement… dérangeant pour elle. Je n’avais pas compris tout de suite, mais je m’excusais en évitant de trop poser mon regard sur elle. La Metaru est une femme ravissante, mais vu que je n’ai jamais d’arrière-pensée de ce genre … bon, presque jamais… je n’avais pas réalisé que ça pouvait être embarrassant. Ainsi, je faisais disparaître Suzaku qui m’insultait rapidement en voyant mes signes incantatoires.
- Lui, il aurait continué à te regarder. Je le connais et tu n’es pas le genre de personne qui le déplaît. Surtout après le cadeau que tu lui as fait.
Je ricanais tout en frottant légèrement le sommet de la tête d’Itagami. Je me tournais légèrement, lui tournant légèrement le dos afin qu’elle ne se sente pas gêner. Puis je portais mon regard sur mon bras. Comment je l’avais blessé à ce point ? … C’était gentil de sa part de poser ainsi la question, mais mes adversaires étaient coriaces. Je m’en suis bien sorti avec un bras cassé. Mais… sa question était pourtant intelligente et juste. - La vapeur me permet de faire bouillir mon chakra et de le concentrer en un point précis de mon corps. De cette façon, je renforce mon corps depuis l'intérieur, mais si je jauge mal la frappe, il peut y avoir des conséquences sur mon corps. J’étais blessé et plein d’adrénaline contre ce kuchiyose géant. Donc dans la volonté de le mettre à terre, j’ai frappé de toutes mes forces, sans réfléchir à ma limite. Du coup, en plus de la résistance du pangolin, j’ai plutôt mal fini…
Tout en le retirant du tissu le soutenant, je montrais à Itagami mon bras arborant une teinte rouge-violette. Semblable à une brûlure sans pour autant en être une, le bras était effectivement dans un sale état. Mon bracelet métallique était par-dessus mon gant pour m’éviter trop de douleurs. Mais hors de question de l’enlever.
- C’est en faisant ce genre de choses que je me rends compte que j’ai encore pas mal de difficultés à pleinement contrôler ma vapeur. Le fonctionnement, je l’ai saisi. Mais je suis loin de l’avoir perfectionner. Mais on est tous les deux dans le même cas. On a commencé tard, donc on a du boulot à faire pour rattraper les autres. Et pour être honnête, de ce côté-là, tu te débrouilles bien.
Pas vraiment de la chance hum… après tout il avait probablement raison, certes j’avais le bon élément pour lutter contre mon adversaire à ce moment-là, mais encore fallait-il savoir s’en servir. Finalement, maitre Nara avait raison dans son enseignement, la force était une chose, l’équipement une autre et les jutsus de simples outils ; « ce qui faisait le véritable guerrier était la manière de les utiliser et ce qui faisait l’ultime combattant était la possibilité de mettre à profit ses connaissances pour se sortir de situation périlleuse. » Jusqu’où était allé cet homme pour emmagasiner autant de savoir, ou plutôt que diable avait-il bien pu vivre pour en arriver là ? J’étais jeune à l’époque, trop occupée à essayer de comprendre ce qu’il m’enseignait pour m’interroger sur son passé ; mais maintenant que je me rendais compte que je devais presque prendre ses dires pour parole d’évangile… la question se faisait de plus en plus pertinente : ses expériences de vie avaient probablement beaucoup à m’apprendre.
Ayant un peu baissé les yeux alors que l’aiguille continuait son office, j’entendis la réaction d’Hisao à ma propre auto dérision. Il était décidé à ne pas me laisser prendre sur moi mes erreurs, mais bon, vu de son niveau s’était probablement à ça que cela ressemblait. Un ninja d’un grade supérieur ayant du mal à gérer correctement une Kouhai. Je comprenais bien son point de vue, mais voyait-il aussi le mien ?
- Si tu arrives à me gérer sans avoir à ne serait-ce qu’essayer de me prendre au sérieux, quel genre d’échec serais-je ? Fis-je avec un petit rire.
S’était peut-être de sa faute… qu’il ait mal géré son niveau de combativité ici et maintenant, mais s’il était parvenu à me mener comme une marionnette par le bout du nez… Si faire perler une simple goutte de sueur à mon partenaire d’entrainement m’était impossible ? à quoi auraient servie toutes ces heures d’entrainement ? C’était un écart que je ne pouvais me permettre de laisser se creuser ; même si je ne le rattrapais point, revivre une expérience similaire à celle que j’avais eu avec Reiko… cette totale impuissance… c’était hors de question. M’enfin, ça ne m’empêcha pas de bien prendre le compliment qu’il avait habilement caché derrière la désignation de la blessure que j’avais réussi à lui infliger durant cette petite confrontation. Ce coup relevait presque de la chance… non, si Hisao l’entendait il dirait il s’insurgerait certainement. Un petit sourire sur les lèvres, je posai une nouvelle fois les yeux sur sa blessure avant de me concentrer à nouveau sur ce que je faisais.
Je ne pus d’ailleurs m’empêcher de laisser s’échapper un rire lorsque j’entendis les jurons de Suzaku, protestant fortement alors que son contractant préparait son renvoi forcé. Je crois même qu’il était sur le point de lui filer un coup de bec avant de disparaitre dans un nuage de fumée. La main devant la bouche pour étouffé le fou rire sur le point de naitre, je me calmai enfin, les mis clos sur le miroir qui reflétait mon dos, miroir que je ne voyais pas vraiment en fait… :
- ça doit être bien d’avoir un compagnon dans ce genre… Finis-je pars avouer en donnant le fond de ma pensée. Je ne dis pas qu’un allier humain est inutile, non, loin de là… mais, un camarade dans ce genre avec qui échanger, apprendre et sur lequel l’on peut compter en terrain hostile… ce doit être une fabuleuse expérience… Continuai-je à voix basse à moitié perdue dans mes pensées et concentrée sur ce que je faisais.
J’avais senti sa main sur ma tête, mais baissai un peu celle-ci pour ne pas qu’il voit mon visage virer au rouge. Je n’étais plus une enfant ! … mais ce n’était pas désagréable pour autant. À quand remontait la dernière fois que quelqu’un avait fait ça ? J’aurais dit à l’époque où j’étais encore avec Shuuhei, mais ce bourru était justement trop macho pour ce préoccupé de ce genre d’attention. Gloussant un petit peu, je tachai de rester concentrée en prêtant une oreille attentive à ses explications concernant ses blessures, blessure qui finalement étaient auto infligées et non due à une attaque ennemie. Se servir de la vapeur comme élément pour propulser ses attaques et les rendre plus dévastatrices. Effectivement c’était ce sur quoi il disait travailler la première fois que nous nous nous étions rencontré, il en avait même fait une démonstration sur le mannequin de fer que je lui avais créé pour l’occasion… les dégâts qu’il y avait faits étaient considérables, mais je me doutais bien qu’au moindre faux pas il devait certainement le payer très cher.
Détournant un peu le regard pour ne pas que ma face de tomate ne l’alerte trop sous ses nouveaux compliments, j’y restai groggy quelque temps avant d’essayer de me reconcentrer sur l’adaptation que j’imaginais de son style. Nous avions évolué, mais il avait bien progressé dans le développement de ce style de combat et finalement on avancée me permettait d’éviter de répéter ses erreurs. Au vu des répercutions que sa frappe avait eu sur le Pangolin, j’étais heureuse de m’être mise à chercher une manière de l’imitée, voir celle-ci était déjà prête, mais il me fallait me perfectionner dans le domaine pour ne justement pas finir comme lui.
- En réalité nous sommes bien plus fragiles que nous ne le pensons Hisao. Affirmai-je en me redressant enfin, après avoir noué un nœud pour clore la couture de mes chairs. Nous aurions beau nous entrainer de toutes nos forces, il nous est impossible d’entrainer les organes internes... cette technique, ce moyen de combattre que tu as trouvé, je dois t’avouer qu’il m’intéresse, qu’il m’intéresse même beaucoup ; le moyen par lequel je compte passer est probablement moins dangereux que le tien, mais justement parce que j’aimerais pouvoir continuer de m’entrainer avec toi… il faudrait… non… il est impératif que tu la maitrises… pour ne pas t’autodétruire. Fis-je en posant la main sur son bracelet pour justement éviter de lui causer plus de souffrance qu’il ne vivait déjà.
Sans vraiment lui demander son avis, je pris une nouvelle motte de coton, l’imbibai d’alcool et entrepris de désinfecter la blessure que je lui avais ouverte, je pouvais au moins faire ça étant responsable de celle-ci. Qui plus était à force de me blesser moi-même ou de soigner les petits bobos de Kuu chan, s’était devenu une habitude de soigner ce qui me passait sous la main. Humm… Par contre… je suis curieuse, enfin si je puis me permettre ! Comment vous vous êtes rencontrez Suzaku et toi ? Demandai-je de plus en plus intéressé par l’idée d’avoir un compagnon d’armes à poil ou à plume ; voir à écailles pourquoi pas.
Une grimace sur le visage, je secouais la tête tandis qu’elle justifiait le déroulement du combat. Je comprenais son point de vue, mais est-ce que je pouvais réellement l’accepter ? Pas sûr. Je respecte toujours la force de mes adversaires, même des genins. J’ai l’intime conviction que c’est en affrontant quelqu’un de plus fort que soi qu’on évolue. Et c’est ce que je fais avec ce combat, seulement… j’aurais dû mieux me contrôler. Mais inutile d’épiloguer, elle était trop polie pour me laisser le dire, de toute manière. Et puis, si elle a senti que je ne la sous-estimais pas, c’était peut-être le principal.
Notre conversation se poursuivit sur les kuchiyose. Après un petit rire qui suivait la disparition de Suzaku, elle semblait m’envier, quelque part. Moi, et tous ceux qui ont passé un pacte avec un animal. Elle cherchait à se justifier comme si c’était bizarre de vouloir un kuchyiose comme compagnon, mais elle n’en avait pas besoin. Je comprenais parfaitement ce qu’elle disait. Je basculais ma tête sur mon épaule avant de me souvenir que Suzaku n’y était pas. Toujours souriant, je me redirigeais alors vers Itagami qui s’était mis soudainement à murmurer.
- C’est vrai. J'hochais la tête, comme pour confirmer que ce qu’elle disait était loin d’être bête, bizarre ou quoi que ce soit de ce genre. Après, il ne faut pas faire de raccourci : tous les animaux ne sont pas amusants, amicaux ou intéressants. Certains sont faits pour le combat et uniquement le combat. D’autres, comme Suzaku, est capable d’être un allié sur le terrain mais un ami également.
Ma voix trahissait un profond respect pour l’oiseau rose. Une profonde reconnaissance. J’aimais être taquin, mais en voyant comment le visage d’Itagami s’était illuminé en abordant ce sujet, je voulais être sincère et, peut-être d’une certaine aide. - J’ai déjà demandé au Piaf pourquoi il m’avait choisi, mais il a toujours évité la question. Cela dit, de ce que je comprends, le choix peut se faire dans les deux sens. Je ne sais pas si tu as une idée précise en tête, mais si tu n’en as pas, t’en fais pas pour ça. Il viendra le moment venu. Pour toi, je ne me fais aucun souci.
Arquant le sourcil en la voyant se réfugier sous ses cheveux, une légère couleur rouge au visage, je me demandais si j’avais gaffé quelque part. Itagami est un cas particulier où sa présence me met de bonne humeur. Son aura, son caractère ou sa façon de parler. Je n’en savais trop rien, mais j’étais loin d’afficher autant de sourire aux autres personnes. Cependant, c’est pas pour autant que mes talents sociaux sont acceptables. La prison m’a peut-être éloigné de la réalité. J’espère ne pas l’avoir gêné, dérangé ou un truc du style. Ma main sur ses cheveux, peut-être ? Après, c’est vrai que je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait ça.
Cependant, il semblerait qu’elle n’était pas gênée plus que ça. D’un geste maîtrisé, elle s’approcha de mon bracelet métallique et m’épargna la douleur qui résonna depuis quelques instants sur mon poignet. Ce geste suivait des paroles qui me firent sourire. J’avais déjà pu voir la générosité et la sympathique de la Metaru, rien qu’avec le cadeau qu’elle m’avait fait sans réelle raison. Mais elle le confirma à nouveau aujourd’hui. - Je le sais bien, Itagami. Mais ne t’en fais pas, j'vais pas risquer de rater de nouveaux entraînements avec toi. Vois mes blessures comme une manière d'avancer, c'est tout. Je suis confiant en ma capacité à éviter de me casser en morceaux à chaque situation difficile. Ma façon d’utiliser la vapeur peut sembler dangereuse, mais il me manque juste un soupçon de maîtrise et ça ira mieux. L’important, c’est que tu développes ta manière de combattre et que tu sois prête à me le montrer bientôt ! J'ai hâte de voir comment tu évolues.
A peine quelques secondes après avoir terminé de parler, elle s’approchait de moi – de ma blessure pour être plus exact – afin de s’en occuper. Je la regardais d’un air confus. - Oi… euh, pas la peine de t’emmerder avec ça. Je peux m’en occuper après.
Merde, j’étais gêné ? Non, je crois pas… C’était juste pas son rôle de faire ça. Elle illustrait une fois de plus sa gentillesse mais je me sentais mal. En fait, je crois que ça venait simplement du fait que j’avais pas l’habitude. Même en étant gosse, personne m’aidait avec ce genre de choses. Donc en plus avec la prison… Sans rougir ni même grimacer, je détournais légèrement le regard tout en répondant à sa question qui me tenait d’ailleurs à cœur.
- Suzaku et moi, c’est très spécial comme histoire. Il est apparu au moment où j’en avais le plus besoin. Par trois fois, pour être précis. Lors de ma condamnation, et lorsque j’ai failli mourir de chagrin, de rage et de frustration dans la prison. Les plumes que j’arbore à mes cheveux sont un symbole qui montre à quel point je suis lié à lui.
Je faisais une petite pause. Parler de la prison, ça me dérangeait plus vraiment. Du traitement infâme que j’ai subi non plus. Mais ma relation avec Suzaku me provoquait toujours quelque chose.
- Tu te souviens ? Je t’ai dit juste avant qu’un kuchiyose apparaissait le moment venu. Bah pour moi, c’était le moment. Sans lui, je serais pas là. Tout simplement. J’aurai craqué mentalement. Puis à ma sortie de prison, j’ai fait ce qu’il me semblait logique de faire : je l’ai pourchassé dans tout Kaminari et j’ai passé ses épreuves. Il était plus question qu’il m’échappe.
Mon regard s'orientait dans celui d'Itagami tandis que je haussais les épaules.
- En espérant que tu connaisses jamais les mêmes emmerdes que moi, j'espère surtout que tu trouveras un kuchiyose avec qui tisser un lien fort. Peut-être que je pourrais même t'aider. C'est la moindre des choses pour te remercier.
S’il était une chose qui se ressentait clairement dans la voix d’Hisao avec le sujet de Suzaku, s’était aussi bien l’intérêt que le respect qu’il portait à son compagnon à plumes, il ne m’avait pas encore expliqué le comment ils s’étaient connus, mais quiconque dirait que ce devait être dans une situation où il avait véritablement besoin de compagnie. L’homme est une créature sociale, qui recherchera toujours la compagnie d’autrui, bien entendu il n’était pas de derrière nouvelle que les animaux pouvaient aussi combler ce besoin ; mais de là à ce qu’il le voit de la sorte, leur histoire devait être particulièrement profonde. Par ailleurs, celui-ci me rassura, comme quoi il n’était pas impossible que je trouve moi aussi mon bonheur un jour avec un partenaire à poil à plumes, ou à écaille… j’avais marqué une petite pause à ce moment, un sourire sur les lèvres, je me demandais qu’elle genre de créature irait le mieux avec moi. De Suzaku se dégageait une certaine prestance, un charme propre au sentiment de noblesse qui suintait de son apparence comme de ses manières ; j’espérais ne pas tomber sur un drôle de truc, comme un lapin… ou un porc-épic… remarque ce deuxième choix était au moins capable de se défendre.
Quelque temps plus tard, il abordait le sujet des entrainements, et de cet usage auto destructeur de son Kekkai… Nous même en avions bien un, enfin, j’en avais créé un consumant ou surchargeant le métal dans sang pour de meilleurs résultats physiques, mais les répercutions si mal gérées pouvais s’avérer catastrophique. Il faut dire qu’à cette époque la vie ne me m’intéressait plus vraiment… La naissance de Kuu a vraiment changé la donne pour moi…
Un petit sourire sur les lèvres, je l’écoutai me promettre de faire attention à l’avenir, d’éviter les folies et d’apprendre à dominer sur cette aptitude un peu trop ravageuse, même pour son porteur. Je lui adressai un sourire perdu entre confiance et défis lorsqu’il fit mention du style de combat que j’étais en train de mettre sur pied et de la manière dont je comptais m’en servir. J’étais encore un peu euphorique vis-à-vis de ceci, c’est probablement pour ça que je ne l’entendis point me demander de laisser son entaille au torse. J’étais déjà à l’œuvre et avait bien avancée avant de revenir sur terre. L’espace d’un instant mes ses figèrent alors que plus profond de moi une voix aiguë s’était écriée : *, MAIS ITA CHAN QU’EST-CE QUE TU FAIS !? *
C’est vrai ça… qu’est-ce que je fais !!? Pourquoi je… non… l’heure n’était plus à se poser cette question, baissant un peu le regard, mais m’arrangeant pour garder la vision sur ce que je faisais, il était hors de question que j’abandonne ceci en cour de route et bon sang si je le faisais qu’aurait-il pensé de moi. Mon corps avait bougé avant que je n’y réfléchisse vraiment, m’étais revenu en mémoire toutes les fois où j’avais soigné quelqu’un à savoir que Kuu et Shuu que ça m’était venu naturellement… sans même porter de véritable attention au message que je faisais parvenir. Tremblotant un petit peu alors que je sentais mes mains devenir moites, j’espionnai le ninja en jetant un regard à son ombre, pour voir qu’il avait détourné la tête. Avait-il pris des couleurs ? Avait-il les yeux surmoi ? Quelle expression pouvait-il avoir à l’heure actuelle ? « Reprends-toi Ita chan ! C’est pas le moment de merder » ne put-je essayer de tentai de me rassurer. Tachant de baisser un peu plus la tête, ayant même l’impression de voir le rouge de mon visage luire sur sa poitrine en partie dénudée pour les soins, je n’avais jamais été aussi heureuse de porter mes cheveux longs ; actuellement ils étaient un véritable voile pour cacher mon embarras… bien que je doute que mes oreilles ne me trahissent… une fois encore. C’est alors que je m’évertuais à panser sa blessure tout en essayant de reprendre le contrôle sur moi-même qu’il me raconta leur histoire.
Étonnement j’avais bien deviné, ou plutôt savoir qu’il avait fait la prison m’avais sur la voie. Les barreaux, les quatre murs, l’espace confiné, la mauvaise nourriture… tous ceux-ci ne sont en réalité que de minime désagrément. Les véritables problèmes avec le fait d’être mis en cage, hormis l’inactivité… il s’agissait de la raison même du pourquoi s’était appelé une prison. L’isolement… la solitude, le silence. Lorsqu’on souffre, que l’on est en peine, une oreille attentive est souvent plus efficace que tous les remèdes réunis. Inconsciemment j’avais relevé la tête, un sourire nostalgique sur le visage, les passages d’un côté sombre de mon existence refaisant surface. Comment savais-je tout ceci ? C’était bien simple, je l’avais vécu, certes pas aussi longtemps que l’Akahoshi, mais au vu de mon état psychologique de l’époque, il n’était pas étonnant que j’en sois sortie avec… quelques séquelles ; fermant les yeux un instant, j’hochai lentement la tête de haut en bas toujours avec ce sourire mêlant compassion et acquiescement :
- Crois-moi ces plumes ne m’avaient jamais parues ridicules… et maintenant, leur sens me parait plus qu’évident.. Finis-je par susurrer, non pas que je voulais paraitre sensuelle ou qui que ce soit de cette idée ; en réalité je me parlais à moi-même, cherchant par la même occasion à enterrer de nouveau un sentiment… complexe. C’est un ami… un vrai… Finis-je par lui dire toujours de cet air absent, laissant mes mains bouger toutes seules pour le traiter. Ne le laisse surtout pas tomber ! Fis-je d’une voix plus ferme et d’un regard sérieux en me rapprochant de son visage.
… … … le lâchant avant de reculer de plusieurs pas, mon œuvre finie concernant ses blessures et le visage ayant encore pris des couleurs, je fondis en excuses : Ex… excuse-moi je sais pas trop ce qui me prend aujourd’hui ! Bien sûr que tu ne le laisseras pas tomber, qu’est-ce que je raconte-moi !? Un bon mètre et demi en arrière, je pris une bonne inspiration, puis une autre… et encore une autre avant de retrouver une pseudo forme de clame et lui refaire face :
-, Mais merci pour l’aide proposée… Fis-je d’un sourire enjoué avant que celui-ci ne se flétrisse petit à petit. Se perdant encore dans cette triste nostalgie, repassant dans ma mémoire. Pour ce qui est des emmerdes... Apeine avais-je envisagé d’en parler, de donner un nom, d’utiliser une manière autre que ma voix de le communiquer, que je sentis ma langue dangereusement s’alourdir dans ma bouche, me prévenant par la même occasion que le sort guettait la moindre faille dans mon silence. Fermant les yeux un instant, je redressai la tête en lui offrant un sourire plus radieux encore, mais il devait certainement commencer à me connaitre et savoir qu’il cachait quelque chose. Disons que chacun à vécu son propre enfer… Fis-je d’une petite voix. Ceci dit, dans mon cas ce n’était pas tout à fait correct ; ça aurait dû être : « Chacun vit son propre enfer… »
- Je pense que nous ferions mieux d’y aller non… ? Fis-je en entreprenant de ranger le matériel de premier soin. Par contre, elle est particulièrement épaisse la vapeur que tu utilises pour te battre, de loin on ne dirait pas, mais une fois dedans… c’était une vraie purée de poids…
Les yeux plissés, je constatais aisément qu’elle n’avait pas écouté ma remarque concernant le traitement de ma blessure. Mais écouter ne signifie pas entendre. En effet, quelques secondes après ma phrase, elle sembla progressivement se réfugier sous ses longs cheveux. Le sourcil arqué, je penchais légèrement la tête pour voir son visage sans pour autant y parvenir. Elle s’occupait toujours de ma blessure, ce qui m’empêchait de pleinement pencher ma tête. Ses oreilles étaient néanmoins assez rouges… Merde, j’espère ne pas l’avoir gênée ou blessée avec ma remarque. Rejeter son aide était peut-être rude ? Je ne m’en rendais pas bien compte. Au fond, je voulais simplement ne pas la déranger pour si peu, la pauvre avait autre chose à faire que de s’occuper des autres. Je ne voulais pas abuser de sa gentillesse. Cependant, je pus lâcher un petit et discret soupir de soulagement lorsqu’elle remonta son visage en ma direction.
D’une petite grimace, puis d’un sourire calme, j’accueillais non sans joie sa remarque sur cette histoire de plumes. Lorsque quelqu’un faisait une remarque sur moi, sur ma vie, sur mon apparence… ça me passait par-dessus la tête. Je n’avais besoin d’aucune reconnaissance, d’aucun compliment ni de quoi que ce soit de ce style pour avancer dans la vie. Essentiels pour certains, l’ego, l’estime de soi ou encore la jalousie étaient restés en prison. Je n’en avais plus besoin. Pourtant, il y avait toujours des sujets qui me touchaient. Peut-être de par son statut de sauveur miraculeux, Suzaku s’était attaché aux valeurs que je voulais garder. Ainsi, entendre qu’un symbole fort, comme les plumes qui m’avaient psychologiquement soutenues, était compris et respecté d’Itagami me faisait, quelque part, du bien. Était-ce le fait qu’elle me comprenne ? Était-ce le fait qu’elle affiche une certaine intelligence et un certain recul par rapport à des détails qui semblent insignifiants à la plupart des gens ? Je ne savais pas trop. Mais les faits étaient là : On ne pouvait espérer me comprendre ou avoir mon respect si on ne comprenait pas mon lien avec l’oiseau rose.
Puis… vint une situation étrange. Tandis qu’elle partageait avec moi des remarques encourageantes quant à mon lien avec mon fidèle cacatoès, son visage s’approcha du mien. Je la regardais avec confusion et étonnement avant qu’elle ne se décide elle-même à reculer. Et de plusieurs pas. - Hm-hm… pas besoin de t’excuser. D’autant plus que des gens qui abandonnent leur sauveur, ça existe. Ne te pense pas stupide de réfléchir comme ça.
Je la rassurais aussitôt son mouvement à reculons effectué. Mais je ne pensais pas que ses excuses concernaient ses paroles. Je pensais que c’était par rapport à ma blessure ou pour son mouvement vers mon visage. Après tout, si je ne vois jamais rien de coupable dans les gestes et les paroles d’autrui, certains voient vite des doubles-sens. Mais visiblement, ce n’était pas ça.
Finalement, je finis par souffler du nez, amusé par son comportement. Elle était presque imprévisible, je ne comprenais rien à ce qu’elle faisait. Il devait se passer énormément de choses dans sa tête. Mais des choses que je ne pouvais pas comprendre. Enfin cela dit, pour une raison qui m’échappait, mes oreilles chauffaient légèrement. Comme un petit picotement. Je crois que c’était la situation… de la gêne peut-être ? Une sorte de timidité ? Merde, je croyais que cette émotion m’avait quittée. Enfin bon. Plus important : Elle me confia avoir également vécu un enfer à un moment de sa vie. Elle ? Une fille de bonne famille et qui semble être aussi heureuse ? … C’est le soucis avec ce genre de chose. Certains se cachent sous une carapace, masquant une tristesse passée, voire même actuelle.
- Eh ben... si tu as besoin de quelqu’un pour t’écouter concernant cet enfer que tu as vécu, tu sais où me trouver. Qui sait, le simple prisonnier que j'étais pourra peut-être t’aider si t’es un jour dans le besoin ?
Je lui lançais également un sourire tout en entourant mes épaules de mon large manteau noir. Hochant la tête, je lui confirmais qu’on pouvait y aller tout en lui proposant que je l’accompagne jusqu’au lieu de son choix avant que nos routes se séparent.
- Ah… Je peux contrôler la densité de ma vapeur en réalité. Contre un ami rapproché, il est plus efficace d’avoir un nuage dense. Il sera plus agressif et plus gênant pour l’adversaire. Il ne risque pas de se faire souffler par la moindre bourrasque de vent. Ca va de pair avec mon contrôle de la pression de la vapeur. Y a beaucoup à exploiter, mais… ouais. Je dois trouver un moyen de travailler tout ça. Mon ninjutsu est bon, mais tellement loin d’être pleinement utilisé. J’dois m’entraîner, mais dernièrement, le temps me manquait.
Il n’avait pas compris… ? Merci Jashin il n’avait pas compris les raisons de ma gène sur le moment, poussant un petit soupire sur le coup, je me détendis quelque peu, l’écoutant me proposer une oreille attentive pour le jour où je serais prête à parler de mon vécu. À cette pensée je lui adressai un sourire, nul besoin d’essayer pour savoir que le sceau m’en empêcherait, lui et toutes les sécurités qui me muselaient vis-à-vis de ce sujet. J’avais évoqué ce passage de mon existence au passé, mais pour dire la vérité, je le vivais encore. Cette joie de vivre que j’affichais, que je vivais, que je laissais voir au reste du monde n’était que la partie émergée de l’iceberg. Sa prison n’avait été que de pierre et de métal, la mienne… j’y demeurais encore, il s’agissait de me chairs.
Entre les sceaux et les genjutsus, les interdictions et leurs éventuelles répercussions en cas de transgression, vous vous doutiez bien que mon désir le plus profond était probablement d’en parler, de libérer mes épaules de ce poids et surtout de libéré Kuu de ce à quoi ils la destinaient. DE résignation j’avais abandonnée ‘idée d’être aidée, de résignation je m’étais lancé sur la voie du Shinobi pour moi-même résoudre mes problèmes… mais ma progression était in fine beaucoup, beaucoup plus lente que prévue. Non pas en tant que combattante, mais en tant que maitresse du Ninjutsu… C’était parce qu’il me fallait maitriser et comprendre tous les aléas de la manipulation du chakra que j’en étais présentement là. Comprendre les bases pour ensuite évoluer à l’étape supérieure, devenir une incontestée maitresse du Fuuin pour me défaire de ces entraves et regagner ma liberté… Mais… aussi ironique cela pouvait-il paraitre, il y avait peu j’avais jeté un coup d’œil aux bases de l’art du scellement… je me suis retrouvé à féliciter le travail de celui qui avait transformé mon être en prison mobile. Je clôturais mon premier pas, à savoir la maitrise et la manipulation d’énergie… mais maintenant que je voyais et appréciais ce qu’il me restait à faire pour comprendre le Fuuinjutsu, l’un des arts les plus complexes du ninjutsu, seule me venait en tête la colossale masse de travail qu’il me restait encore à abattre…
Ce jour viendra.. En temps et en heure... Lui répondis-je souriante, une mine résolue sur le faciès. Il me tendait la main, mais j’étais incapable de la saisir… me proposait une aide que je ne voulais refuser, mais ne pouvait accepter. * Ce doit être la définition même de l’ironie…* pensai-e avec un petit rire nerveux avant de lentement me rapprocher de celui-ci.
Bien entendue, je n’étais pas sans avoir remarqué sa réaction de tout à l’heure, mais… il n’était pas encore le temps d’en faire par ou d’en parler… fermant doucement les yeux, je jetai un coup d’œil au terrain d’entrainement alors qu’il m’expliquait sa complète gestion de la densité et de l’effet corrosif de sa vapeur pour pouvoir un temps sois peu protéger ses ailiers de lui-même. ce n’était qu’une question de densité donc… l’espace d’un instant, je m’étais demandé si je n’étais pas piégée dans un Gejutsu… Fis-je avec un petit rire en lui emboitant le pas, récupérant le manteau clair que j’avais laissé à l’entrée de l’air d’entrainement que nous quittions. Non, nous n’avions rien laissé derrière, certes un peu endommager la zone, mais s’était justement à ça qu’elle était censée servir donc…
Puisqu’il avait mention de son désir de me raccompagner au moins jusqu’à un point particulier, j’optai pour la librairie du village. J’avais besoin de nouveaux livres aussi bien sur le fuuinjutsu… que sur l’éventualité de devoir me mettre à la pratique de l’iroujutsu. Ma formation était littéralement en train de partir dans tous les sens, certes ces deux disciplines avaient en commun l’impérativité d’avoir une parfaite maitrise de son chakra, mais elles n’en restaient pas moins diamétralement différentes… Ceci dit… certains sceaux étaient probablement hors d’atteinte, sans que je ne me blesse… pour pouvoir apprendre à stopper et correctement contenir les risques d’hémorragie et infection pour ce genre de cas là… apprendre l’irou était une éventualité à prendre e compte, mais une nouvelle déviation sur mon parcourt…
- Ha excuse-moi Hisao… je suis resté silencieuse un bon bout de temps l’air de rien… sursautai-je en libérant mon menton de l’emprise de mon pouce et mon indexe.
Nous marchions depuis quelque minute déjà et depuis j’avais certainement gardé cet air gravement pensif, extrapolant et émettant des hypothèses silencieuse vis-à-vis de l’emplacement de certains des sceaux qui peuplaient mon être. Il me fallait déjà les trouver, les annualiser, les comprendre pour enfin améliorer ma maitrise du Fuuin, trouver une contre mesure à ces calamités et m’en défaire totalement pour enfin pouvoir appeler à l’aide, pour enfin pouvoir éviter à Kuu ce destin indicible…
- Je veux apprendre beaucoup… trop de choses pour enfin tenir mes promesses, mais finalement ça me bouffe pas mal la vie et des fois je m’y perds… repris-je d’un rire gêné en me grattant l’arrière du crâne Par contre… si un jour tu te sens près, aussi bien pour te renvoyer l’ascenseur que pour satisfaire ma curiosité que je sais déplacée… Continuai-je en inclinant la tête. j’aimerais bien entendre ton histoire… et ce qui t’as valu ces chaines… Finis-je en posant l’index sur une de ses menottes, si tant il était que l’on pouvait les nommer ainsi vu le gabarit… alors qu’étais finalement en vue l’endroit où nous nous séparions, l’un des centre du savoir de Kumo, la libraire.
Mes yeux baissés sur sa tête blonde, je finis par hocher quelques fois la tête en tapissant mon visage d’un fin sourire. C’était normal de ne pas s’ouvrir au premier venu. Enfin, je ne suis pas un inconnu pour elle, bien sûr, mais tout le monde n’est pas comme moi, à mettre derrière lui toutes ses emmerdes et n’avoir aucun souci à s’ouvrir, à se confier, à partager. Je pensais que ses problèmes appartenaient au passé, mais peut-être m’étais-je trompé. Sa façon d’être, de se comporter, d’esquiver mon regard quand elle parlait… Son sourire était certes beau et sincère, il semblait cacher une réalité déplaisante. Tout ce qui compte, c’est qu’elle sache vers qui se tourner, mais surtout, qu’elle sache le faire au bon moment. Mais je lui fais confiance pour ne pas se renfermer sur elle-même. Cependant, ce n’est – malheureusement – pas mon problème. Je ne suis pas concerné par tout ça. - Alors j’attendrais.lui rétorquais-je simplement d’une voix détendue.
Sans s’attarder davantage sur ce sujet, elle décida de revenir sur cette histoire de vapeur dense. Et ce qu’elle me disait me fit lever le menton, comme si j’avais reçu une petite illumination – sauf que je gardais bien entendu ce même regard et ce même visage calme.
- Tu sais que ce n’est pas con ? J’ai un genjutsu ‘’invisible’’ et qui agit donc sur l’odorat, mais effectivement, je pourrais provoquer un genjutsu par contact visuel ou quand on rentre dans un nuage de fumée. Merci, j’vais y repenser.
Je lui glissais un petit hochement de tête entendu. Voilà encore une preuve de ce que je cesse de répéter : S’entraîner qu’avec des gens de son niveau ou des gens plus forts, ce n’est pas forcément l’unique façon de progresser. - C’est pour ce genre de chose que j’aime affronter tout type de ninja. N’importe quel ninja ‘’supérieur’’ a à apprendre des Genins et des moins expérimentés. Parfois la "leçon" vient indirectement, parfois par un raisonnement logique. Mais ça me conforte dans l’idée que l’entraînement n’est jamais à sens unique.
C’est quelque chose à laquelle je tenais. Bien sûr, quand je combats une personne comme Itagami, mon rôle est de la pousser vers l’avant, de lui montrer ses failles, de lui montrer ce qu’un ninja pourrait lui infliger dans un combat. Ma priorité était d’aider Itagami. Mais je ne suis pas assez prétentieux pour me dire qu’Itagami n’avait rien à m’apprendre. C’est plaisant de le constater à nouveau.
Sur le chemin jusqu’à la bibliothèque de Kumo, je me contentais de fumer mon Kiseru, profitant simplement du calme, du jeu de fumée et de la présence d’Itagami. Quand on passait sept ans non-méritées en prison, on ne se sentait pas gêné d’affronter le silence avec quelqu’un. C’était peut-être une bonne chose. Ca me fit d’ailleurs lâcher un ricanement quand Itagami vint à finalement s’excuser après quelques longues minutes sans discussion. Enfin, ça me fit légèrement rire sur le coup, mais je devais reconnaître qu’en présence d’Itagami, c’était plutôt étrange. Je n’avais pas manqué de poser quelques fois le regard sur elle durant le trajet : son visage semblait… fermé. Son habituel sourire avait disparu et elle était particulièrement concentrée.
- Ne t’en fais pas. C’est pas avec moi que tu dois te sentir gênée d’être silencieuse pendant un petit moment.
Aucun sourire de ma part. J’espérais que son silence n’augurait rien de mauvais. Il est possible que cette histoire de problèmes personnels l’ait fait songer à mille et une chose. Mais son visage radiait à nouveau et elle lança une demande aussi soudaine que surprenante.
- Si tu veux. C’est pas comme s’il y avait une tonne de choses à raconter, mais c’est d’accord.J’haussais les épaules tout en regardant l’index d’Itagami se poser sur l’une de mes menottes métalliques. Et puis, ça me dérange jamais d’en parler de ces foutues chaînes. N’hésite pas à venir me trouver à l’occasion. C’est toujours un plaisir.
J’enfonçais ma main non concernée par les bandages dans ma poche tout en lui adressant un fin sourire, puis regardait tranquillement Itagami disparaître jusqu’à la bibliothèque. Je regardais ensuite les alentours, cherchant quelque chose à faire. Mais je pense que je vais simplement rentrer chez moi. Je suis crevé.
Il avait su se montrer patient avec la réponse que je lui avais servi, fin patient, c’était peut-être beaucoup dire. Il n’insista ni ne montra le moindre signe de véritables implications au final, après tout à quoi m’attendais-je cette question n’avait été que politesse et jeu d’apparence… je vivais depuis toujours dans un monde où ne juraient que les apparences et le regard des autres… à force j’avais peut être fini par oublier que mon entourage comme moi, n’étions pas les seuls à savoir jouer là-dessus. De la compréhension vis-à-vis de mon silence, ou du je-m’en-foutisme vis-à-vis de mes ressentis, finalement je doutais. Sa présence m’était agréable, ses attentions amusantes et sa drôle de tendance à insister sur le fait de travailler avec les plus « jeunes » dans le domaine laissait transparaitre un bon côté de sa personnalité… dans ce cas, qu’attendais-je de lui ? Mieux ! Pourquoi commençais-je seulement à rechercher de l’espoir dans la main d’un autre, plutôt que de chercher à l’arracher de moi-même au destin ?
* ça devient trop difficile… je ne vais pas y arriver * Me surpris-je à penser, flanchant devant la difficulté de mes différentes entreprises. Le fuuin ? l’Irou ? Les secrets du Ninjutsu ? Les arts cachés du Taijutsu ? La possibilité de traquer des pièges sur mes propres chairs, l’horreur de savoir que d’un jour à l’autre je pouvais perdre ma fille… * Kuu…* Finalement ce pardon qu’il m’octroyait pour l’avoir ainsi abandonné n’était que façade ? que devais-je déduire de ce total manque d’expression ? L’ennuyais-je à ce point-là ? Ma simple présence était-elle un fardeau si lourd à supporter qu’il en avait décidé de rester le plus détaché possible… ? L’avais-je senti ? Oui bien entendu, ce rythme cardiaque s’affolant, ces sueurs froides dans le dos… pourquoi personne ne le remarquait ? Pourquoi personne ne s’en inquiétait ? Pourquoi tous vivaient paisiblement leur vie sans se soucier de rien, tandis que moi devais devait contrôler jusqu’au moindre mot s’échappant de mes lèvres ? Pourquoi tous me rendaient mon sourire, sans entendre le hurlement de détresse qu’il véhiculait ?
Je l’entendais me répondre, peut-être semblais-je attentive, mais je l’entendais surtout sans l’écouter. Mon regard se posa toute foi sur lui lorsqu’il me promit une oreille attentive et la possibilité de me conter son histoire. J’avais fait volte-face, mais avait tout de même eu le temps de le voir, ce sourire, cette main tendue, cette possibilité s’offrant à moi… * Ne fais pas ça…* Qu’est-ce un genjutsu de plus ? *… Ne fais pas ça…* qu’était-ce une menace de plus ? * Ne fais pas ça…* Je les avais déjà toute vue, mon esprit les avait déjà toute vécues *… arrête…* J’aurais probablement le temps de dire quelque chose avant que ma langue ne se lie. * ARRETE…* J’aurais probablement le temps de lui écrire un mot avec le métal avant que mon corps ne se crispe. Devant la porte coulissante de la librairie de m’arrêtai, j’avais chaud, je sentais et entendais presque mon cœur batte. Tremblant légèrement je me retournai, le cherchant un peu du regard avant de voir le dos du Chunin…
Depuis que je conversais avec lui il ne s’était rien passé * Ne fais pas ça…* j’avais jusqu’alors pus parler sans trop de retenue. * Ne soit pas sotte…* et aucun d’eux ne s’étaient activé… * Itagami…* peut-être pouvait-il m’aider… Pensai-je en levant lentement la main, peut être m’aiderait-il à annuler ce marcher… peut-être * ARRETE IMBECI…* Un pas… j’avais fait un pas vers lui, pris une grande inspiration avant de sentir mon cœur se contracter malgré lui. Puis le silence, je n’entendais rien, ne ressentais plus rien seule moi, moi et cette prenante douleur à la poitrine subsistait dans ce vide… j’avais le souffle lourd, ne parvenait plus à respirer. Qu’était-ce ? Qu’était-ce cette fois-ci ? Une simulation de noyade ? Hochant la tête je tentai de me convaincre, tentai d’ignorer ce monde vide, tentai de relâcher l’air que j’avais emmagasiné pour crier son nom, avant de le sentir exploser… mon cœur…
[…] ////// […]
Ça faisait combien de temps que je dérivais ? Ça faisait combien de temps que cette douleur lancinante me déchirait la poitrine ? Je l’avais perdue depuis longtemps, la notion du temps… mon corps était lourd et froid, la seule chose que je percevais était le ciel étoilé… le ciel qui comme un miroir me renvoyait mon reflet, celui d’un cadavre à moitié mort, dérivant sur des flots inconnus, un trou béant dans la poitrine… Quand allais-je me réveiller ? Quand allais-ce s’arrêter ? Quand s’éteindrait la douleur… ? Quand se tairait ce silence… quand m’éveillerais-je de ce cauchemar… non… quand m’endormirai-je définitivement ?
Puis… comme sortie de l’eau alors que j’étais en train de me noyer, je repris brusquement mon souffle, inspirant autant d’oxygène que je le pouvais avant de sentir mes jambes perdre leurs appuis sous mon propre poids. M’appuyant contre la porte de la librairie, les larmes aux yeux sous l’effort et l’enchainement d’évènements, je luttais au mieux pour reprendre un rythme cardiaque comme respiratoire normal. Passant rapidement la porte, sachant que celle-ci donnait sur un vestibule normalement vide à l’entrée, je m’appuyant contre celle-ci et me laisser glisser jusqu’à me poser au sol. Ainsi donc c’était ça… le prix à payer pour tenter de désobéir ? Pourquoi moi… ? Pourquoi nous… ? Père pour quoi… ? Prenant mes genoux dans mes bras, les serrant contre moi et y enfouissant mon visage, j’aurais voulu pleure, j’aurais voulu hurlé, j’aurais voulu que quiconque vivait entende ma complainte. Mais avant même que je ne pousse mon premier cri, alors que je sentais encore mon corps frémir de ce retour à la réalité,un gout bien singulier se fit sentir dans ma bouche… non maintenant que je l’avais remarqué, je sentais enfin le filet de sang qui s’écoulait de mes lèvres…
-… jusqu’où sont-ils allés ? Me murmurai-je en voyant le sang sur ma manche.
Finalement… c’est ce choc qui me ramena à la réalité. Je m’étais promis de ne plus me lamente sur mon sort, de ne plus pleurnicher comme une fillette… de ne plus regarder en arrière lorsque je prenais une décision… Quel exemple donnerais-je à Kuu si elle me voyait ainsi... ? me demandai-je en serrant le poing. Fronçant le regard, je me redressai et séchai mes larmes. Portant la main à la blessure que j’avais tout juste recousue, j’y refermai progressivement les doigts, sentant la douleur de cette dernière sortir mon être de son état de choc et éveillant mon esprit de la léthargie dans laquelle il était désireux de se plonger… Aller Itagami… la pause est finie tu n’auras de repos qu’une fois ces scélérats abattus… M’ordonnai-je en continuant de serrer la douloureuse étreinte. et pour ça… tu ne peux pas craquer ici… Finis-je de mon let motive, avant de rentrer dans cette demeure du savoir et me diriger vers le libraire… la main dégoulinant de mon propre sang, j’avais de nouveau les idées claires Je ne vous la laisserais pas…
Ponctué d’un entraînement efficace et d’une discussion agréable, la journée fut, contre toute attente, excellente. Ce n’est pas que j’appréhendais cette journée, bien au contraire d’ailleurs. En effet, avant qu’Itagami ne se présente à ma porte, je partais sur une journée de congé particulièrement longue et fatiguante. Mon idée était de partir du repos, notamment en raison de l’état de mon bras après notre mission. Mais force est de constater que je ne parviens plus à rester en place. Calme mais agité, hein ?... La prison était responsable de mon dégoût pour l’intérieur, j’imagine. Rester trop longtemps dans la même pièce finit toujours par me faire ressurgir des souvenirs désagréables. Et pour être franc, j’ai beau avoir laissé mon passé derrière moi, ce n’est jamais bon de ressasser ce genre de saleté.
Le Kiseru en bouche, je le pris de ma main libre et me retournait vers la bibliothèque. Je m’en étais éloigné de plusieurs mètres, de sorte à laisser tout le temps dont avait besoin Itagami pour entrer dans l’édifice du savoir kumojin. Plusieurs pensées s’entremêlaient dans ma tête, et j’avais besoin d’y réfléchir immédiatement. Bien loin du regard de la Metaru, je fixais l’établissement bien qu’il n’était aucunement lié à mes réflexions. Non, mes interrogations étaient bien entendu portées sur la blonde.
Les yeux plissés et le regard intrigué, je lâchais un fin soupir. Je n’aimais pas me montrer trop intrusif. Surtout avec une personne comme Itagami qui reste particulièrement silencieuse quant aux problèmes qu’elle … ‘’pourrait’’… avoir. Mais à sa façon de se taire, de se perdre dans ses pensées et de me sourire, j’ai bien vu que quelque chose m’échappait.
J’inspirais un bon coup tandis que mes yeux se perdaient dans le néant. Quand on passait autant de temps en prison par rapport à la durée de sa vie, des problèmes tout con se dévoilent. Les interactions sociales, ce n’était pas ma particularité, loin de là. Donc recevoir des petits signaux, de discrets messages rien qu’avec des expressions ou des mots-clés, c’était hors de ma portée. Pourtant, pour la première fois depuis ma sortie de prison, j’ai senti un double langage chez Itagami.
Peut-être me trompais-je totalement. Ca ne m’étonnerait pas. Mais à force d’y penser, je me demande si je ne devrais pas tenter de trouver quelque chose à faire pour l’aider indirectement. On ne peut pas afficher autant de sourire si ce n’est pour se cacher derrière ceux-ci. Même quand on parlait de nos problèmes respectifs, je la sentais hésitante. Pourquoi ? Je l’ignorais.
Mais peut-être que, sans la brusquer, je devais trouver un moyen de la soulager un peu de ce poids sur ses épaules.
J’expirais dans un soupir interminable. J’étais vraiment pas la personne la mieux placée pour ça. Mais bon, maintenant que j’y ai pensé, ça va pas être simple de toujours esquiver le sujet. Mais bon, pour le moment… je pense me contenter de rentrer et d’aller manger un peu…
Reconnaitre ses faiblesses est la meilleure manière de les combler [ PV Hisao ]