C'était le matin, on venait de tirer sur ses rideaux, enfin, elle venait de le faire. Rareté dans l'acte, qui surprenait la bâtisse tout entière cessant même de déjeuner en la voyant apparaître si tôt. La petite princesse était souffrante ? Une maladie mortelle, peut-être même incurable ironisait le moins Nara de tous. La vérité sur le fait les laisser perplexe. Elle avait juste mal dormi. C'était possible ça ? Elle qui avait le sommeil plus lourd que la montagne, plus rapide à venir que l'éclair. La princesse et ses contrariétés. Le roi ordonnait le repos, et le fou de ce dernier s'amusait de la situation. Quand elle énervait le tout puissant, elle faisait des couettes, son regard mignon et des gâteau. Le grand méchant Nara oubliait. Était-ce universel ?
C'était parti de là que la voilà, là, devant la porte d'une demeure bruyante. Rien de bien nouveau, elle était déjà venu par ici, elle avait déjà frappé à cette porte, l'univers l'avait épargné de la passer. C'était vieux dans sa tête de gamine de dix sept ans, mais frais en fait pour le commun des mortels. Est-ce que ça valait le coup ? Oui... Mais en fait non. Sa silhouette allait entamer les pas du retour, avant même d'avoir toqué, c'était pour ça qu'un chemin de quelques minutes à la base lui avait pris une heure. Le rubis de son regard inspectait le contenu de ses mains. C'était ridicule, tout bonnement ridicule, comment avait-elle pu se laisser convaincre par Yuan que ça pourrait être aussi simple que cela, bien qu'humiliant, enfin que dans sa tête à elle si on écoutait son père. Ses yeux roulaient, elle ne pouvait même pas espérer y trouver personne, elle les entendait d'ici. D'un doigt, elle toquait délicatement, trop en fait, soit on ne voulait pas lui répondre, soit elle n'avait pas mis assez d'entrain. Dommage. Elle avait déjà renoncé, satisfaite de ne pas avoir à mentir quand elle dirait que personne ne lui avait ouvert, mais c'était sans compté sur cette chienne de dame la chance. Ou plutôt malchance pour elle, cet enfoiré de karma. Elle reconnaissait facilement la tête de l'individu qui l'avait sondé et son expression insupportable, lui aussi il savait qui elle était. Ceci dit, elle s'était forcé à sourire, pour être polie, grande chance qu'aucune des deux parties ne pouvait se supporter.
-Bonjour, je ramène ça pour Nué. Avait-elle indiqué en tendant le paquet.
Après tout, elle avait fait la route pour ça, puis les efforts, c'était déjà suffisant pour enterrer la hache de guerre, ou du moins en donner l'illusion. Enfin, selon elle. Sur le papier, ça ne paraissait pas grand ces foutus biscuits mal fait-normal elle était presque cuisinière compétente, c'était même plutôt louche après la salade empoissonnée. Mais cette fois, elle n'avait rien ajouté dedans, juré ! Il aurait été plus simple d'en acheter ou simplement en prendre dans la cuisine chez elle, mais pas le même effet on lui avait assuré. Elle regrettait déjà en espérant qu'on ne la force pas à énoncer le contenu, encore moins le pourquoi. Imaginez : « Oh c'est parce que en l’empoissonnant j'ai failli le tuer, alors je fais ma mignonne. Promis cette fois il ne trépassera que par intoxication alimentaire ! »... Ils allaient adorer les Metaru. Ou manquerait plus qu'elle ne soit invitée à rentrer, prisonnière entre quatre murs avec ses énergumènes, la pensée lui avait même donné un frisson. Le dernier calvaire de l'aventure, et pas le moindre, serait de devoir faire face au concerné, tout sourire et sage. C'était surévalué ses compétences, mais elle n'avait plus le choix maintenant.
L'attente de la sentence lui paraissait durer une éternité. Tout était de bonne guerre, elle l'avait bien mérité. Pourtant, ça lui laissait un goût amer, une certaine confusion quant à sa volonté de se faire pardonner. Est-ce que c'était vraiment important ? Oui, mais non. Un vrai casse-tête, elle pouvait toujours insinuer que c'était pour les bonnes relations de l'équipe, glorifier son professionnalisme inexistant. Qu'importe les excuses qu'elle voulait se donner, le résultat était le même, là, devant chez lui, prise sur le fait. Quoi qu'il arrive elle aurait l'air idiote, autant que cela soit jusqu'au bout. Elle tirait un peu plus sur son sourire et les yeux ronds. Malédiction, pas de rempart de chair qui était prévu dans ses plans initiaux.
Une famille nombreuse comme celle de Nué, implique tout un tas de rituels, de ballets incessants et de cris de bête sauvage, et ceux dès les premières heures de la journée. Dès que le soleil tâchait le ciel de son rayon, il y'avait un des membres de la famille prêt à commencer son œuvre de destruction méthodique de la tranquillité générale. Ce jour-là, c'était notre jeune héros le responsable du boucan ambiant, qui comme une petite boule de neige poussée dans une grande pente, filait la légendaire grogne meurtrière à sa mère. Son père n'étant pas loin derrière.
- METARU NUE ... DESCEND ICI TOUT DE SUITE !!! avait fait un cri perçant dans le matin. Technique fourbe d'un ninja expérimenté, au fait de toutes les subtilités de l'art de la guerre. L'avantage quand on lit des bouquins toute la journée, en plus de devenir plus vif intellectuellement, c'était aussi de savoir ou trouver les registres, et exactement comment frapper son adversaire à son talon d’Achille. Une lettre anonyme, quelques mots couchés sur papier, comme une fille glissée dans un lit tard dans la nuit.
- COMMENT AS-TU OSE FAIRE CA A UNE INNOCENTE ... entendait-on à travers toute la maisonnée, sa mère ayant le fâcheux défaut de lâcher les vannes de son chakra et d’inonder tout le quartier de ses décibels vocales.
Oh putain, la fuite est vitale, se disait-il, s'habillant à la va vite en ouvrant sa persienne. Il enjambait le pas de la fenêtre quand son père ouvrit la porte en criant QUAND TA MERE T'APPELL* ... REVIENS ICI NUE, ESPECE DE... La voix se perdit dans le souffle de sa chute, et il se récupéra quelques mètres plus tard assez souplement. Il n'avait qu'un chignon remonté en une sorte de boule, quelques piercings manquaient à l'appel, il ne portait qu'un débardeur un peu négligé, une tunique légère fait d'un seul tenant, et une veste à capuche ouverte par le milieu. Il était encore en pyjama quoi. Se redressant vivement, il tapota sa tenue dans un soucis de passer incognito, rabattant ses épaules et ... Tomba nez à nez avec son frère encore enfariné, tiré du sommeil par les vagissements d’une mère en colère. Ses cheveux blancs comme ceux de notre héros étaient en bataille, et le seul signe qu'il était réveillé était cette sempiternelle et vieille écharpe qui lui tombait loin dans le dos. Il grignotait des chips à la crevette, l'air de rien, lâchant comme une bombe fumigène ...
- Hey, bien joué, j'ai rarement vu maman t'en vouloir autant, chapeau. Il était calme, mais semblait particulièrement savourer le moment avec ce petit air détaché de l'irréprochable. Enfaîte, y'a la fille de la dernière fois devant la porte de la maison. Au cas où.
... Non mais je rêve, là je suis mort ! La différence entre un bon ninja, et un bon ninja refroidi, c'est sa rapidité à prendre des décisions et à les exécuter. Il lança un regard désespéré à son frère, qui lui répondit plus ou moins que c'était son problème à lui avec un petit air espiègle. Il le comprenait très bien sans qu'il ait à utiliser de mot, et fila donc en trombe silencieuse vers la porte principale de la bâtisse. Au moins n'y aurait-il aucun autre Metaru pour subir ça, puisqu'il n'habitait pas dans la résidence.
Une assiette vola prêt de sa tête tandis qu'il sortait en déverrouillant le loquet. SCHBLING. Il referma la porte dans le même mouvement en la claquant, et se retourna vers la jeune fille. Toujours aussi jolie. Ses petits yeux savaient capturer leur proie en un instant, et déceler toutes ses faiblesses. Il y'avait un monde dans ce regard. Un monde bien dangereux.
- Hey ... Salut Sayo, commençait-il ainsi, avec sa tête d'idiot embarrassé de devoir montrer l'horrible réalité de sa vie privée : une mère tyrannique et complètement folle. On entendit des bruits de métal contre la porte, comme si des petits objets pointus se plantaient dans le grain de la boiserie. Sa mère ne manipulait pas le Kinton, n'appartenant à aucun clan, mais savait être particulièrement redoutable, et redoutée. Une légende je vous dis. On va faire un tour hein, il fait particulièrement bon aujourd'hui, tu trouves pas... ?
Quitte à devoir souffrir d'une faute qu'il n'avait pas commise, autant couvrir ses arrières un maximum. Peut-être sa mère serait-elle plus clémente si elle le voyait la traiter avec les -prétendues- égards qu'il lui devait ? Il croisait les doit en l'attrapant par une épaule et lui faire faire demi-tour toute. Viens, allons-nous promener par-là dis ! Qu'il lança à la cantonade, un sourire en fin liserer soulignant son engouement renouvelé pour son bienêtre.
- Par contre je te ramène pas chez Kibichi aujourd'hui ! Commença-t-il en pressant le pas, donnant le rythme et la direction de la marche avec sa posture. Ta la descente plus raide qu'un torticolis, ma parole, t'es un budget à toi toute seul Plaisanta-il sur le ton de la conversation en faisant un détour. Histoire de ne pas être suivi. La vérité c'est que lorsque l'on mélangeait le Nara et l'alcool, le mélange était bien trop explosif. Le genre qui pète au nez après coup, et pas dans le genre pétard mouillé.
Ils arrivèrent bien rapidement à un petit pont surplombant une rivière calme, mais fréquentée régulièrement par des navires de bois et de toiles. Le soleil inondait les lieux d'une lumière clair, tandis qu'il se tournait vers son équipière. C'était son pont ici, il se réfugiait juste en dessous, là, et regardait passer les chaloupes des artisans, les navires des commerçant, et les petits poissons qui se défiaient à l'ultime concours d'apnée. Ça l'aidait à réfléchir.
- J'aime bien cet endroit, c'est ici qu'on la voit le mieux. Fit-il pour briser cette glace, semblables aux neiges éternelles, qui régnaient perpétuellement entre eux. Il souriait avec ses yeux pareils à deux fentes impénétrables. Un peu comme les voies de Sayo, surtout si l'on écoutait son paternel. La frontière lança-t-il laconiquement d'une voix douce.
Il était vrai qu'à gauche, c'était une forêt de bâtiments et de rues qu'elle soient pavées ou non, de boutiques d'armes et d'armures -le quartier jouxtant la raffinerie, déjà en pleine activité et dont les fumées couvraient presque le ciel. Et à gauche, la nature inchangée qui bordait les montagnes alentours. On était presque au mur d'enceinte, et un petit banc blanc trônait là. Quelques arbres rebelles aussi, que l’on n’avait pas encore arraché pour en faire du combustible.
- J'aime bien les frontières, les limites. Elles ont été crées pour être franchie à l'origine non ? Si l'homme avait trouver autant de mots pour qualifier les limites de toutes choses, c'était bien dans le but de passer outre, il en était persuadé. Alors, comment tu vas, j'peux faire quelque chose ? termina-t-il enfin après un silence, soucieux de se rompre à l'exercice de Shojito, et d'entretenir l'étincelle d’apaisement si durement acquise entre eux.
Les yeux de la Nara clignaient, elle était désabusée, elle n'avait pas tout compris entre le moment où elle avait dit bonjour en tendant les bras, celui où on lui avait presque arraché son offrande des mains et celui où les hurlements avaient retenti à travers tout le quartier. Puis comme une idiote, sa silhouette s'était planté là, même position, comme figée dans le temps, qu'est-ce qu'elle foutait là déjà ?... Le vacarme retentissait, un bruit de vaisselle détruite et le premier concerné apparaissait, sorti du lit en urgence aux premiers coups d’œil. Derrière, encore des bruits inquiétants... Cette maison lui avait toujours donné des frissons dans le dos. La mère des sueurs froides... Elle levait une main pour dire bonjour, toujours un peu choquée par l'engrenage qu'elle avait déclenché, alors qu'à la base, elle venait en paix, l'échine courbée... Mais la voilà à nouveau en position de force. Du moins le pensait-elle. Incompréhension totale tandis qu'il l’entraînait sans qu'elle n'y prête attention, regardant en arrière la maison des folies, vivante à l'excès, tout l'inverse de la sienne, un vrai havre de paix, plus apparenté à un tombeau parfois. Qu'est-ce qui était le mieux ?... Beaucoup chose échappaient à sa compréhension, surtout celles tournant autour du Metaru, toujours si avenant comme à ses habitudes. Son magnifique sourire avait le don de l'énerver en un instant, tic nerveux de son sourcil la trahissant, mais pour une fois, la fille avait gardé le côté tranchant de ses mots au placard. Pour le moment du moins.
-Être franchise tu penses ? A la base, elles sont crées pour limiter l'accès plutôt non. Gros effort pour lui répondre sur la métaphore, alors qu'elle mourrait d'envie de lui crier dessus. En plus il la tentait à chaque phrase... Toujours cette manie de lui tendre un bâton pour se faire battre. Oh ce rebelle, qui aurait cru. C'est plus mon genre de phrase que les tiennes celle là.
C'était elle qui aimait défier la limite, effacer et créer les frontière à sa guise, comme ça l'arrangeait. Accoudée sur la rambarde du pont, profitant du décor, il aurait été dommage de snober ce beau tableau, mais ils n'étaient pas vraiment là pour s'extasier de l'horizon, ici ou ailleurs, ça n'aurait changé à leur histoire. Comment est-ce qu'elle allait ? Question stupide, n'était-elle pas là ? Son regard de braise l'avait fixé un instant à cette question, combien même il s'en donnait des airs et des millions de fois elle avait accablé de l'être, Nué n'était pas un idiot. Sur certains points il était bien plus malin qu'elle ne le serait jamais, oh elle le savait bien, tout comme le message sans mots clairs étaient parfaitement passé.
-Arrête ton cinéma tu veux. Quoi ? C'était de son mieux. Il n'y a que nous ici, plus besoin de jouer la comédie.
Mais il ne jouait pas, c'était plus son genre à elle, le pire c'était qu'elle le savait, mais qu'elle n'avait pas envie d'accepter que cela serait aussi simple que ça. Quoi qu'elle fasse, cela depuis le premier jour, elle avait beau l'accablé plus bas que terre, il se relevait toujours, sans égratignure, un sourire aux lèvres et l'humeur tranquille. Quelques connexions devaient manquées dans son cerveau. La Nara aurait pu définir chacune d'entre elles, elle tenait une liste dans un coin de sa tête. Pour autant, il la tenait indéfiniment en échec.
-C'est un sale type. Amorçait-elle pour désigner leur mentor, la pilule n'étant toujours pas passé. Néanmoins, il a raison sur certains points, le fait qu'on va devoir cohabiter, et notre manque flagrant de franchise l'un envers l'autre. Ce qui la ramenait aussitôt à la plus récente de ses fautes, avant qu'elle en soit accablée... Ah et... J'ai juste dit bonjour après avoir toqué. J'avais ramené des gâteaux mais... Elle fixait ses mains vides en relevant un sourcil. Enfin... Peu importe, ils ne devaient pas être très bons, c'était juste pour ne pas débarquer les mains vides. Précieuse éducation pour la couverture. Sayo savait toujours s'arranger de tous les tableaux, un vrai caméléon. Rien d'autre. Affirmait-elle qu'un regard inquisiteur. Je comprend pas pourquoi elle s'est mise à hurler...
Ce moment où, son visage sérieux s'était déridé en repensant au fascié de la génitrice partie en trombe vers l'escalier après l'avoir jaugé de long en large, c'était la Nara qui avait refermé la porte, embarrassée d'avoir en plus à constater de ses yeux la scène... Peut-être même qu'elle finissait par en rire, ouep. Avec du recul, c'était drôle.
-Radin, je savais bien que j'aurais dû payé ma part, en plus vu comme tu m'as rendu malade avec tes conneries. Affirmait-elle de mauvaise foi. Vu comment t'es habillé on aurait pu aller nulle part d'autre que dans un coin paumé comme celui là de toute façon. A se demander pourquoi j'ai fait des efforts. La dernière remarque était plus elle qui roulait des yeux. Ce n'était que du laxatif, ça n'aurait pas dû te rendre aussi malade, puis tu n'étais pas ma cible. J'aurais pu te prévenir, ouais... Ouais, mais ? Tu es aussi coupable que moi, tu vois le problème il est exactement là. Regarde toi idiot. Tout sourire, bien gentil, l'air de rien, c'est toujours comme ça. Je vais finir par croire que tu aimes ça.
Un masochiste, elle commençait à y croire de plus en plus, dans le monde de Nara Sayo, les gens gentils gratuitement n'existaient pas, tout avait toujours un but, un prix, puis celui que pourrait exiger Nué la ruinerait et encore, le mot n'était pas fort pour accabler la dette. C'était ce qu'on lui avait toujours appris, ceux comme lui c'était les pires.
-Juste une fois, défend toi, plains toi, hurles, frappes du poing sur la table. Fais quelque chose bordel plutôt que sourire comme un con l'air de rien ! Disait-elle sous un ton dépourvu de son sang froid de reptilienne légendaire.
A l'usure, il la rendrait folle, il y avait un défaut de compatibilité flagrant entre leur deux caractères, mais en connaissance de cause, Shojito avait pris le pari. Au moins, au niveau des compétences, ils se sont complétés à merveille. Le silence régnait, les sourcils froncés de la Nara surplombaient le regard qu'elle lui portait, toute sa frustration dans ce dernier s'y reportait. Parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait depuis le début.
- Franchir une limite, ce n'est pas nécessairement chercher à aller dans une zone en particulier. Répondit-il sur le même ton, sûr de sa philosophie sur ce coup là. Et puis, il fallait dire à sa décharge que l'image de Sayo en avait prit pour son grade, il y'a peu, au détours d'une sombre forêt. On pouvait dire que la situation s'inversait, et que le fil de Damoclès avait changé de main. Et qu'il n'était pas près de tomber sur la tête de Sayo. Nué, trop gentil ? Allons, allons, ne l'avez vous pas vu dans des états de rage intense ? Capable de sentiments négatifs, et de pulsions quasi-meurtrière ? Nué est un homme. Avec un grand H. Il aura toujours des failles, des défauts et quelques casseroles qui lui colleront au fondement. Principe de cohérence rapport à la race humaine.
Seulement, à quoi bon ?
Profiter des autres, rejeter l'amour qu'on vous donne, même si ce n'est qu'un peu, et toujours offrir le pire que l'on garde au fond de soi ? Ne penser aux autres que lorsque l'on a besoin d'eux ? Utiliser une arme juste pour le plaisir de s'en servir ? User d'un argument, simplement parce qu'on le détient ? Cacher un secret, simplement dans le but de trouver le meilleur moment pour le divulguer ? Était-ce cela qu'elle voyait en lui chaque fois que ses globes carmins se posaient sur ses yeux noirs de charbon ? Nué était tellement au dessus de ce genre de considération, que la situation en devenait presque comique.
Comment s’énerver dans ces moments là ? C'était aussi dans ses moments insupportables, qu'elle en était adorable. Lui, s'il considérait quelqu'un comme son ami, ce n'était pas que pour ses qualités. C'était un peu pour les galères qui allaient avec aussi. La vie ne peut pas toujours être rose, et lorsque l'on a grandit au sommet d'une montagne, l'on a tôt fait de remarquer un parallèle évident entre ses reliefs et la vie en règle générale ; Elle était fait de haut, et de bas. De simple, et de compliqué. Les deux, pas plus et pas moins.
Alors il souriait, et il vivait. Et surtout, il n'en voulait jamais à personne. Pas parfait non, mais avec une force de conviction qui lui permettait souvent de dépasser ses limites. Car ne les avait-il pas construit dans le but qu'on les franchisse ? Un paris, un défis lancé à tu tête au monde entier ? Et qu'il s'étonnerait qu'on veuille le relever ? Alors il écoutait la Nara avec son sourire chaleureux, ses yeux invisible derrière ses longs cils boutonnés.
Et il attendit jusqu'au bout, pour traiter l'ensemble avec l'attention qu'il méritait.
- Pour ma mère, je crois qu'une personne l'a mise au courant de notre petite escapade de la dernière fois ... Fit-il en l'invitant à venir plus près du banc. Déjà qu'elle n’appréciait pas l'endroit ... Il ne disait pas tout, c'était sûr. Peut-être en comprenait-il plus qu'il ne voulait bien le dire, ou qu'il croyait en plus tout du moins. Peut-être pas. C'était difficile à dire sur ce visage ... Est-ce que c'était vraiment son expression naturelle, ou un très bon jeu d'acteur ? Et puis d'accords, Izekawa-Senseï à des méthodes extrêmes, ils nous pousse dans nos retranchement ... C'est dur, oui. Il continua sa route sur le petit chemin de terre battue, quelques arbres pointant leurs ramages. Mais on croyait quoi au juste ? Que notre métier allait être facile tout les jours ? Balaya-t-il du revers de la main, comme il le faisait de l'incident des herbes toxiques. Il se posait lui aussi sincèrement la question, car s'il n'exprimait pas toujours ses sentiments les plus obscurs, il en possédait toutefois. Le doute fait partie du deal, de toute façon. Et ils l'avaient accepté tout deux en entrant dans les armées de l'ombre. Il ne se faisait pas d'illusions sur la porté de son engagement.
- Tu sais Sayo, moi aussi j'ai mes limites ... Commença-t-il en pointant le ciel du doigt avec son éternel sourire, attrapant la jeune Nara sans prévenir, il avait déjà un pied sur le mur qu'elle ne criait au scandale. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée après tout. Trop tard pour reculer. Son chakra adhéra à la parois tandis qu'il grimpa en quelques instants la muraille, emportant sa partenaire dans ses bras. Il la déposa délicatement en haut du mur d'enceinte, dévoilant le panorama à couper le souffle qui lui donnait cette force de ne jamais plier, quelque soient les coups dont la vie le martelait. Ce paysage était une promesse. Ce paysage était son objectif, et encore plus au delà. ... Mais les limites nous cachent toujours ce qu'il y'a de plus beau. Il avait ce rire de l'idiot qui savait déjà que sa phrase ne voulait pas dire grand chose, avant même d'avoir ouvert la bouche.
Elle lui demandait de s'exprimer pourtant. C'était chose faite.
- Et puis si nos proches ne sont pas là pour profiter un peu de nous .... Il embrassa l'horizon d'un regard. Qui le fera ? C'est vrais, avait-il vraiment le temps de relever toutes les offenses de ses gens eux également offensés ?
Plusieurs de ses réponses la laissait perplexe, quand il parlait de dénonciateur anonyme, la Nara levait les yeux au ciel, un seul coupable possible et connaissant son amour pour l'excès elle avait peur des sous-entendus posés sur les mots méticuleusement choisis. Damne, elle n'aurait jamais la paix nulle part. Ça expliquait bien les regards inquisiteurs de long en large. Elle n'y retournerait plus jamais. Jamais !
-Ce n'est pas ce que je t'ai demandé. Insistait-elle agacée et dépitée à la fois, à nouveau Metaru Nué resterait tel qu'il était, impassible et Sayo Nara était lasse, elle allait tiré sa révérence, pour une fois que le jeu de mot de son nom lui allait bien. T.uu... ?...
Sa phrase ne se finirait jamais, en tout cas, pas ici, elle avait vu se rapprocher comme un félin, diminuer la distance, mais en réalité, elle s'attendait plus à prendre une pichenette amicale ou un coup d'épaule d'imbécile. Tout à fait son genre. Alors quand ses bras avaient disparus dans son dos, à elle, elle était resté un peu stupéfaite, un regard qui lançait un : «Mais qu'est ce que tu fous ?! ». Il avait été express, c'était qu'il la connaissait bien depuis le temps. Alors il savait d'avance sa réaction normale, elle aurait dû hurler à lui en crever les tympans, par facilité, stratégie première, en cas d'échec, elle l'aurait frappé, trop physique, mais quand il fallait, il fallait. Et c'était sûrement ce qu'il attendait, il avait dû renforcer et protéger ce qui fallait connaissant la vipère à qui il aurait affaire. Mais rien de tout ça, bien qu'on avait pu lire la surprise sur son visage, aucune once d'indignation, même une surjouée ne s'en venait, passive de façon inquiétante, elle s'était laissé soulever non pas sans avoir sondé le regard greffé à cette face toujours trop enjoué. Cette dernière qui la faisait sortir de ses gongs si facilement. Peut-être même qu'il aurait pu lui décrocher un sourire de satisfaction en l'ayant rassuré maintenant, mais trop fière toujours, elle avait tenté de rester le plus stoïque possible.
Tenter j'ai bien dit, les premiers secondes, la réussite s'était faite brillamment, puis la hauteur, et mécaniquement elle avait elle-même user de ses bras au dessus de ses épaules pour ne pas tomber. Un souffle qui ressemblait plus à un débris de rire étouffé. Sa tête se secouait légèrement.
-Je les cherche encore. Avouait-elle concernant les limites tandis qu'il la déposait comme la princesse d'un conte prisonnière d'une tour. C'était un peu comme ça qu'elle se sentait en jetant son regard dans la direction qu'il lui pointait. Il rajoutait une phrase qui se greffait à la première avec un sous-entendu trop subtile pour qu'il en soit vraiment un. Le problème des esprits trop aiguisés, ils cherchaient toujours trop, ça les faisaient rater tellement de simplicités pourtant évidentes. Juste un sourire en contre attaque. Ça veut rien dire ce que tu dis. Précisait-elle au cas où, mais à sa face elle savait déjà qu'il le savait, mais en fait. Ou plutôt, tu as oublié des bouts dans le texte, combien même la phrase peut être complète.
Son menton se relevait, elle n'avait pas quitté ses mains de leur place, il regardait l'horizon, elle visait les cieux et les nuages paisibles dansant, eux qui se foutaient de la vie en bas, bruyante et compliqué. Du paraître et des ressentis. Que le vent qui les naviguait qui était important. On la voyait élitiste, mais elle n'était qu'enfant de rêverie, avec un manteau d'ombre trop performant. Le vent faisait battre leur tignasse à cette hauteur, moins d'entrave, les remparts laissés un tableau plus bas.
-Je porte mieux l'ombre que toi, alors laisse moi ce manteau là. L'informait-elle d'une pichenette sur le front. De quoi elle parlait ? Oh elle avait bien vu ce regard quelques jours plus tôt, ce néant plus ténébreux que le vice de son art. Même éphémère, il y avait eu de la haine violente, contenue comme un volcan prêt à tout raser, aussitôt rendormie par quelques secousses d'apaisement. Mais elle était là maintenant, tapis dans l'ombre, c'était elle l'ombre, la Nara était territoriale sur son empire de ténèbres. C'est terrible tu sais, la lumière est la pire ennemie de l'ombre, mais sans elle, elle ne peut pas exister. Quelle vérité bien triste. Lui glissait-elle en fixant son regard dans le sien. Elle doit la fuir pour se préserver du danger de son intensité, mais aussi fermement s'y accrocher pour ne pas disparaître en un claquement de doigt. Même la couleur de leur cheveux se jouaient d'eux, elle le remarquait en prenant dans la face quelques mèches échappées du chignon mal fait de son partenaire. Le vent avait tourné, mais c'était plutôt par accoue que s'invitait la brise légère. Tu aimes me monter toujours plus haut hein !
Taquine, c'était pas totalement faux, la dernière fois un toit, cette fois une tour, elle s'inquiétait un peu pour la prochaine fois, que pouvait-il y avoir de plus haut encore.
-Si ton plan s'est de m'abandonner ici, je te tue. Ses paupières plissaient pour menacer.
Il fallait bien casser l'ambiance, elle savait qu'il n'était pas dupe avec ses subtilités d’insupportable Nara.
Elle était en fin de compte une jeune fille fragile, parfois perdue, comparable à ses fruits qui ne sont pas encore prêt d'être cueillis. Elle ne savait pas encore à quoi s'en tenir, ni comment faire autrement. Nué connaissait ses limites depuis bien longtemps, car on l'avait jeté bien vite dans un atelier, avec le marteau pour seul juge de ses compétences. Puis on l'avait autorisé à sortir dans la nature, et de se frotter à la célèbre chaîne alimentaire de Kaminari no Kuni. Tout l'opposé de sa partenaire, qu'on avait tenu à l'écart dans son donjon éclatant, à l'abris de tout, toujours dans un cocon. Une cage dorée.
Quelle idée de coller quelqu'un pourvue de solides liens avec un forgeron aussi, sacré Izekawa.
Elle restait bien calme depuis quelques secondes, laissant craindre le pire au Metaru. Seulement, elle se fit simplement taquine, comme d'habitude entre eux, puisque ce jeu sans méchanceté, ni gravité, n'impactait en rien sur leur équipe. Il fallait comprendre que Nué avait à cœur de réussir cette mission là, bien que les raisons qui le poussait à le faire soient plus obscurs que la compétition, ou bien l'envie de bien faire ce qu'on lui ordonnait. Eh ... Oui, désolé, je connais pas forcément les bons mots pour exprimer mes idées ... Il se grattait l'arrière du crâne, n'arrangeant en rien sa coupe de cheveux déjà précaire. Il rouvrit les yeux. L'important c'est pas d'être complet... C'est que pour une fois, j'ai raison ! Plaisanta-t-il en tirant la langue comme un enfant. Car c'est ce qu'ils étaient encore, des enfants jeté dans le charnier de la vie de ninja.
Peut-être qu'il était pas encore bien réveillé, ou bien que l'altitude et le manque d'oxygène lui faisait tourner la tête, mais cette Sayo lui semblait particulièrement jolie. D'habitude il reconnaissait son charme, mais c'était encore différent. Peut-être comprenait-il qu'ils étaient de ses gens qui se complètent, comme deux faces d'une même pièce. Elle, faite d'ombre et de replis ténébreux, une bête tapie dans le ventre, et une dague dans le cœur. Lui, un être rayonnant et chaleureux, apaisant comme la vision d'un lac tranquille. Deux si différent, et toutefois si lié. Nué, cheveux blanc, reflet du soleil sur un morceau de métal tranchant. Sayo, cheveux d'ébène, brillante ombre d'un soir d'été, avec ses étoiles au firmament.
Elle lui donnait beaucoup à méditer, comme toujours, elle n'avait fait que le former depuis le départ, avec ou sans consentement, les deux avaient plus ou moins grandit ensemble au début de leur adolescence. N'était-il pas beau de voir un bouton se former, et une fleur éclore ? Éclat rouge vif, rose des sables qui n'a besoin de rien ni personne pour pousser là ou il lui plait.
Et la lumière n'a d'utilité que si l'ombre reste tapie là ou elles ne peuvent jamais se rencontrer. Il comprenait ce qu'elle disait, c'était une poursuite continuelle, comme la course du soleil et de la lune. Qui pourrait blâmer le rêveur de penser à eux comme deux amants maudits, condamnés à errer dans le ciel, à se voir tout les jours, à se frôler sans jamais pouvoir se rencontrer. Il ricana à son tours, car il avait à cœur de ne jamais laisser transparaître ses émotions, surtout en la présence d'une Kunoichi. Question de principe et d’éducation.
Tu vois, c'est toi qui est sans queue ni tête maintenant !Lâcha-t-il gaiement en frappant ses paumes de mains l'une contre l'autre. Il avait cependant un regard qui en disait long sur la portée des mots de sa partenaire. Le vent poussant ses mèches dans des mouvements en bataille, elle glissa sa main chaude contre sa joue pour recoiffer ses vilaines mèches rebelle, et quelques instant il crût qu'elle allait lui pincer quelque chose, ou lui mettre un coup quelconque. Ce qui aurait bien son genre, se rappelait-il dans de douloureux souvenirs. Après tout, une princesse ne mérite-elle pas la plus belle des tours ? Répondit-il en lui faisant un clin d'oeil complice, en sachant long sur sa vie de château passée dans une tour d'ivoire, en plein cœur de Kumo.
- Non, par contre, tu me fais penser à quelque chose ...Commença-t-il sur le ton du complot. Elle avait l'habitude de parler comme ça quand il préparait un sale coup l'instant d'après. Il plongea la main dans la poche de sa veste, en sortant une poche noir fermée par un lacet noir, qu'il lui tendit sous le nez avec un petit sourire, fier de son effet de manche. Une princesse, on doit lui faire des cadeaux, j'ai dû lire ça dans un de tes bouquins Taquina-t-il en lui laissant découvrir un piercing d'oreille en forme de spirale, façonné dans le métal cher au cœur des Métaru. Finement ouvragé, mais assez simple dans sa confection -puisque Nué était tout sauf orfèvre et préférait les ouvrages plus conséquents. Il s'était néanmoins arrangé pour polir suffisament sa surface, afin de lui donner l'apparence de l'argent. Et sur la partie la plus large de la spirale, le symbole '影' était gravé comme une reconnaissance, un nouveau départ.
Ce qu'il ne disait pas, c'est pourquoi il avait trouvé essentiel de symboliser la nouvelle vie qu'ils auraient tout deux. Ni pourquoi il l'avait symboliser ainsi. Il montra simplement la sienne, accrochée à son oreille droite, plus épaisse et moins ouvragé que la sienne, avec un symbole gravé de manière semblable, mais formant le kanji "空"
- Tu permets ... ? Dit-il en portant son cadeau à l'oreille de la Nara, puis enleva l'anneau qui pendait à son lobe, pour insérer délicatement l'appendice de métal dans l'orifice de Sayo. Il ne manqua pas de remarquer que sa peau était douce. Par-fait, datte-bayo Sayo-chan ! Fit-il, mi-moqueur, mi-heureux, son sourire communicatif défiant le destin de l'empêcher de lui donner à rire.
Secousse de tête et elle levait les yeux au ciel en l'écoutant prétexter qu'il avait raison, le jour où ça arriverait, la Nara accepterait de lui embrasser les pieds sans broncher. Autant dire qu'elle était sûre d'elle. Le regard perçant fixe la langue qui lui était tiré, elle avait même miné le geste de venir l'arracher, c'était un retour à la normal, le calme plat après la tempête imprévue, de toute façon ils avaient toujours eu des débuts chaotiques, des reprises de la même essence, mais une croisière mémorable à chaque fois. Les enfantillages soudain remontaient le premier jour à la surface, la Nara tirée à quatre épingle et souriante, bien faussement contente d'être accablé de la tâche... et cette chose, oui comme ça qu'elle avait nommé en le voyant baver sur la table. Cheveux en bataille, tenue négligée, un regard pétillant et le sourire d'un idiot en la découvrant quand elle l'avait poussé du bout des doigts. Ils avaient établis la plan d'étude et de nombreuse fois elle avait plaqué sa main sur sa face devant son manque flagrant d'intérêt, fais des bonds sur place, taper sur son crâne en acier. Mais tout autant d'autres, si ce n'était même plus, il avait tiré sur sa manche, commencer le chahutage et au final, fini par jouer avec elle. Sourire pour de vrai en somme. Sayo ne l'avouerait jamais, mais c'était ces moments préférés, le pourquoi elle s'acharnait tant à lui faire apprendre ses leçons. Sa récompense, combien même il finissait toujours par lui filer entre les doigts.
C'était pareil pour la team en fait, un don prodigieux pour lui taper sur les nerfs, si ça n'avait tenu qu'à elle, si elle l'avait pu surtout, elle se serait jeté à son cou, l'étouffant de son poids pour qu'il se taise, le forcer à s'asseoir et hocher la tête. Rester en place. Car qui mieux que la Nara pouvait aujourd'hui connaître ce tempérament trop fougueux et inarrêtable du Metaru qui la laissait toujours s’épuisait la première, juste pour mieux acquérir sa docilité et l'entraîner avec lui. Rébellion dans la hiérarchie pour voir si les codes avaient pu être changé, mais le même résultat, elle le laissait de marbre et lui la laissait en fusion tandis qu'il lui glissait d'entre ses doigts. Encore. C'était ça son truc à lui, lui tendre un bout de bras où s’accrocher, puis pousser sur le bout de son nez jusqu'à la gêner assez pour qu'elle décide de relâcher. Leurs vies d'enfants, celles d'élèves maintenant, inquiétudes palpable pour leur relation d'adulte du côté de la Nara, mais il la sortait de la réflexion, comme toujours, impossible de se concentrer avec Nué à sa proximité. Elle lui remontait un sourcil quand il l’interpellait sous un ton aussi familier qu'inquiétant. C'est vraiment le moment ?... Avait-elle envie de lui cracher à la figure, mais avant qu'elle n'ouvre la bouche, il la prenait de court. Encore une vieille habitude.
-Tu veux vraiment me faire croire que tu les as lu. Elle tirait sur une de ses mèches pour sévir en se rapprochant, penchée son fascié près du sien et un regard faussement mauvais, elle n'avait pas prise l'histoire au sérieux... Il n'y a pas de princesse dans mes livres, tu crois que je te mettrais en scène des rivales ? Après tout, il l'avait reconnu lui même, c'était elle la princesse. Elle lui soufflait dessus avec douceur, pourtant ses mots allaient être plus vigoureux, sans jeu de mot... Et celles qui posent pour t'instruire sur l'anatomie féminine portent un autre nom tu sais. Ce n'est pas moi qui t'ai donné ces exercices là, tu confonds. Son tour de faire sortir sa langue, c'était avant de baisser le nez pour observer l'offrande.
Sa malicieuse expression s’effaçait sous la surprenant découverte, ou plutôt attention. Un cadeau ?... Elle lui relevait un rubis suspicieux à la face, Nué, le bijou, encore lui, le présent, le jumelage sur son oreille à lui, la chose encore dans ses doigts et le créature. C'était à peu prêt le même foutoir dans ses neurones à ce moment-là. Si la Nara reconnaissait là une symbolique dans leur trêve, elle se demandait quand il en avait à cœur d'appliquer l'idée, pourquoi avaient-ils presque la même. Son regard se jetait dans le kanji gravé, après avoir constaté la minutie du travail.
-C'est toi qui a fait ça ?... Marmonnait-elle mi-impressionnée, mi-abusée. Sa main glissait sur un coin de son visage crispant son dos au toucher, bien qu'elle n'avait pas eu mal en revêtant son nouvel anneau. Qu'elle permet ou pas, il faisait toujours tout pareil comme il en avait envie, alors à quoi bon lui poser la question. Après s'en être amusée, elle devait dire ou faire un truc à ce moment-là non ? C'était l'usage, il aurait été préjudiciable pour la princesse de rester passive et sans mot, une première pensée lui avait réchauffée corps et esprit, mais elle serrait les lèvres avant de tirer leurs commissures vers le bas. Un air d’auto-dérision dans la voix. C'est un marquage de Metaru c'est ça... ? Son sourcil s'arquait à nouveau, un sourire moqueur, mais ce regard là ne mentait pas, surtout pas à pareil proximité. Pour me suivre à la trace. Avoue. Insistait-elle d'une voix lasse en fixant son regard. Le pire, c'était que cela relevait du possible, combien même elle savait qu'il était de bonne volonté.
Puis en quelques instants rapides ayant paru une éternité son poids avait glissé vers l'avant, une de ses mains avait trouvé son support sur le haut d'un torse, l'autre avait tiré sur des cheveux tout en rapprochant son visage ahuri, qui distanciait trop l'austérité en face. Le bout de son nez gelé avait glissé sur l'une des cicatrices adjacente au protagoniste subitement voisin, ses lèvres contre les siennes par l'élan qu'elle avait donné, le souffle chaud avait mis longtemps avant de pouvoir s'extraire à nouveau pour embrumer le faible espace entre eux. Leur proximité avait toujours été brumeuse, elle le serait toujours alors que le volcan Nara libérait ses rubis de leur écrin de cils de la même impulsion qu'elle s'était laissé porter. Trop tard, trop tard. Ses yeux se faisaient plus ronds quand la petite princesse se mettait à nouveau à réfléchir.
Il était content de lui et de son effet, au départ. Pour une fois qu'il arrivait à lui couper le sifflet une bonne fois pour toute. Cela n'avait pas été de longue durée, comme toujours. Elle reprit le centre de la conversation, lui mit un genoux à terre, puis comme à son habitude, lui donna l'occasion de se remettre débout ... Traité de stratégie militaire de maître Sun, "D'abords prendre les possessions de l'adversaire en entier", cita-t-il de tête, "Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, à chaque bataille tu seras vaincu". continua-t-il enfin les yeux mi-clos, son doigt tendu en l'air comme si la réponse se trouvait écrite dans le ciel. Il la regarda enfin dans les yeux avec ses yeux noirs insondables, et son visage tranquille. Elle croyait quoi ? Qu'il avait chaumé toute la sainte journée et traîné dans les parcs et les rues toutes les nuits ? Quand bien même, il aurait retenus ce qu'elle disait. On a pas tous les mêmes capacités tu me diras, bienheureux les dissipés, car quand ils arrivent enfin à vivre avec eux même, leur capacité à réfléchir comme un kaléidoscope leur permettait beaucoup de chose.
Notamment, d'être sous estimé. Un peu oublié parce que l'on débite toujours une ânerie, ou que l'on semble obnubilé par autre chose, du style une fenêtre qui donne sur coup, et un arbre fruitier à l'air particulièrement agréable. Lui, ça le faisait marrer. Un autre genre d'espièglerie tu me diras, il la trouvait notamment plus franche et direct. Plus masculine, dirons nous ? Ca lui ressemblait bien en tout cas. Eh bien ... Dans le sens où les livres sont sensés nous apprendre des choses, faut bien instruire les vils idiots que nous sommes sur les façon dont on doit les traiter, non ? Questionna-t-il de manière rhétorique. Lui, de toute façon, n'était pas particulièrement intéressé par tout ça, oui, il était curieux, et parfois son corps lui jouait des tours ... malicieux ? En tout les cas, que se sensations lui dictent sa conduite n'arriverait jamais, les seules sentiments prenant le pas sur son naturels étant la colère, et l'esprit de compétition. Il ne voulait rien perdre, plus jamais. Nani ? Ah ! Mh ...Les magazines de charmes ? Questionna-t-il néanmoins, car un bon idiot sait, mais ne change rien. Il se frottait le menton avec perplexité, comme s'il trouvait étrange que l'on s'intéresse à ce genre de lecture.
Ça devait être mieux d'essayer non ? Il aimait les livres, c'était pas le soucis. Cependant, c'est en forgeant que l'on devient forgeron, comme disait tout le temps son père. Mon frère en a planqué un derrière derrière la bibliothèque dans le salon une fois ... ça n'a pas marché, mais il a essayé ! Fit-il en se tapant le crâne du plat de la main. Baka aniki ! On ne trompait pas longtemps l'instinct aiguisé de sa mère quand cela touchait à ses fils.
Et ce fût là que tout dérapa, à ce moment précis qu'il ne géra plus du tout la situation, qui était sortie du domaine de ses compétences. Il lui avait offert le bijou, répondant à ses questions en souriant, agitant la tête de haut en bas. Oui, il l'avait fait pour elle. Pour elle, mais pas seulement. Eh bien, celle-ci est pour toi. Désigna-t-il en montrant son oreille. Celle-ci est pour moi. Fit-il en montrant la sienne. Et il y'en a une pour Ikezawa sensei. Il parut sérieux d'un coup, mais aussi soucieux, car il ne savait pas si sa leur plairait. Est-ce que les matériaux conviendraient ? La forme serait-elle la bonne, et la taille était-elle adéquate ? Il y'avait beaucoup de chose à prendre en compte et il n'était jamais sûr de son coup. C'était la première fois qu'il s'intéressait à l'orfèvrerie aussi. Lui qui avait trouvé ça ringard quelques années plus tôt, il avait dû prendre sur lui et ravaler sa fierté pour les faire. Dans ma famille, on raconte qu'un de nos ancêtres récompensait ses seigneurs en leur offrant des bijoux conçu dans sa forge personnelle... Commença-t-il un peu penaud, pas sûr que ça l’intéresserait ... Et puis la spirale représente l'infinie, mais aussi une des force les plus puissante dans ce monde ... Un de ses luttes les plus ancienne et toujours d'actualité aujourd'hui ... L'ombre et la lumière. Il ne rentrait pas dans les détails manichéens, sa n'avait rien avoir avec eux. Il se représentait leur duo d'une certaines manière, deux forces d'égale importances qui s'opposaient continuellement. Deux spirales de leur côté tourne sans fin sur elle même, mais quand elle se rencontre ... Elles deviennent une des forces les plus puissante dans le monde. Dit-il en tendant le pouce. Il était gêné à vrais dire, mais une fois lancé ... Et si tu veux tout savoir, il y'aura bien un moment ou je serais capable de suivre à la trace la moitié de Kumo sans me forcer. Lança-t-il sur un ton indifférent, comme celui qui énonce une vérité évidente.
D'ailleurs, étrangement, c'était quand il se retrouvait dans des moments pareilles qu'il baissait toujours le plus sa garde. Et il se rendrait bien vite compte que cela pourrait causer sa perte. Pour le moment, ils étaient donc en haut d'un rempart, sous le soleil rayonnant du matin, une vue à couper le souffle, des paroles sérieuses échangés, et pour l'instant, record, aucun crêpage de chignon. Les deux pouvant en porter un. Un silence s'installa entre eux, sans qu'aucun des deux ne soit gênés, mais qui sembla durer une éternité...Il attendait une réponse cinglante qui le ferait déchanter, et qu'il devrait réfuter du mieux possible. C'était d'ailleurs bien la seule femme à qui il tenait tête ainsi, les autres le mettant dans un malaise difficilement dissipable. Au départ, il avait dû ruser, faire semblant de ne pas avoir peur au moindre de ses gestes, habitué d'une mère qui dégainait aussi vite les bisous et les câlins, qu'un couteau de cuisine. Il faut la comprendre, elle vivait avec six gars chez elle, et qui pouvaient manier le métal à longueur de journée. Le seul qui ne le pouvait pas, étudiait la médecine et se débrouillait pour être comme neuf en moins de deux. Pour lui, toutes les femmes avaient se comportement violent à l'excès, capable de dresser des forgerons usant d'énergie psychiques, et doter d'un comportement bien trempé. Elle était même pire encore. Il la redoutait plus que son cousin, qui pourtant pouvait sûrement le désintégrer sans avoir à lever le petit doigt.
Avec Sayo, c'était pareille et si différent. Elle le mettait hors de lui, agissait comme une crapule, exigeait de lui tout un tas de trucs dont il ne comprenait rien, ou ne voyait-il pas la logique. Puis elle lui reprochait des choses incongrues, le taraudait de questions, s’intéressait à lui, mais jamais pour les bonnes raisons. Elle cachait quelque chose, il le savait, et lui aussi se cachait quelque chose, sûrement. Il était bien trop habile pour dissimuler ses sentiments, et garder en vue l'étoile du matin. Et puis elle était arrivée, grain d'astre au départ, et lui avait permit de réaliser un de ses rêves de gosse, en quelque sorte. Et sa lumière, bien que faite d'ombre, avait peu à peu grignotée de l'espace, voilant certaines autres, ravivant certaines encore.
Il la regarda s'approcher, et quand leurs lèvres se joignirent, et quand leurs langues se touchèrent, il ne pût s'empêcher de penser que tout cela était incongrue, sans raison, ni explication. Il n'avait pas cherché ce résultat du tout ... Et qu'est-ce que cela voulait-il dire quand une fille vous embrassez sur la bouche ? Ses parents ne faisaient jamais sa en publique, certains pensaient même que leur amour n'était qu'une façade... Pourtant c'était agréable, et le baiser se prolongea...se prolongea...se prolongea... Si bien que la vilaine et insidieuse sensation qui le prenait aux tripes quand il regardait dans ses magnifiques yeux rouges, disparue comme de par enchantement. Un frisson lui parcouru la peau, le plaisir était presque démoniaque.
Il voulut se séparer d'elle, de se baiser, et ses mains attrapèrent les bras de Sayo quand soudain ...
METARU. NUE !!! ESPECE DE CRETIN DE FILS, QU'EST CE QUE T'ES ENCORE ENTRAIN DE LUI FAIRE ... se perdit la voix dans le vent, qu'il identifia instantanément, et ce qui mit fin à l’échangé instantanément, et Nué se raidit comme si on avait soudainement déclencher l'alerte générale. Il se retourna d'un bloc, concentré, comme face à un ennemi trop puissant pour être vaincu. Il regarda Sayo, sa mère qui se tenait sur le petit pont en dessous d'eux,la topographie des lieux, sa mère une nouvelle fois, et la princesse.
- Attrape moi si tu peux ... fit-il en tirant la grimace, TU M'AURAS JAMAIS OGI-SAN ! Un couteau vola dans sa direction, qu'il esquiva souplement en faisant une petite danse rituelle, et très énervante. Un truc trop souple pour être chaloupé, et donnait un air irréel à la situation.
Tu viens, faut pas rester ici ! Termina-t-il par dire à quelques pas de la jeune fille, tandis qu'une casserole terminait sa course contre le rempart. Bientôt, tout le quartier serait ameuté par les bruits, et peut-être qu'un ou deux signalements seraient encore envoyé en pure perte. Enfin surtout moi. Avec ce petit air qu'elle lui connaissait bien. Il était fataliste, leur relation mère fils était ce qu'elle était, mais il ne l'aurait échangé pour rien au monde.
Les roses les plus belles, sont souvent les plus dangereuses, car elles dissimulent les plus terribles des épines. Pour l'instant, il menait la Nara vers la tour de garde toute proche, qui leur permettrait de s'enfuir par les rues.
Si elle le suivait.
L'art de la guerre, c'est de soumettre l'adversaire sans le combattre.
Qui aurait cru que Nué Metaru aurait vraiment parcouru les ouvrages, mais aussi les aurait appris, retenus et appliqués. Avec elle, il ne voulait jamais rien entendre, jamais rien assimiler de ce qu'elle lui offrait, oh une vérité qui leur était universelle. Si d'abord le bijou l'avait flattait dans ses explications, rassurée minimement, le tout avait foutu le camps à l’annonce d'un troisième élément, comme s'il voulait la valeur des deux premiers. Et soudain elle s'était sentie comme n'en ayant pas assez, comme si elle avait la nécessité d'en acquérir plus. Qu'importe le prix. Et voilà comment c'était arrivé... Quelques infos autres en bonus gravés dans sa mémoire.
Pas très farouche, peut-être l'effet de surprise. C'était presque comme elle l'avait pensé que cela serait, bien qu'à sens unique, ou alors il avait démarré avec retard, et malheureusement leur timing était serré, il était déjà trop tard. La voix familière et inquiétante taraudait dans ses oreilles, elle jetait un regard en biais vers le contrebas sans quitter son acquis aussi éphémère serait-il pour autant. Elle avait sentie la repousser doucement, son regard perçait est-ce qu'il avait entendu avant elle avec l'habitude ou alors...
Le cri dans le vent lui coupait sa réflexion, ses yeux ébahis le regardaient faire une danse étrange, elle les écoutait l'un puis l'autre, elle au milieu de tout et pourtant ignoré de tous. C'était surréaliste. Pire encore quand elle glissait sa main dans la sienne pour se laisser entraîner dans la fuite, un petit rictus quand même, mais difficile de savoir ce qui le stimulait le plus. La situation elle-même, la conjoncture de la tournure, l'apparition de la matriarche ou tout simplement son partenaire. Un air embarrassée avant de disparaître son minois s'était fixé vers le bas plusieurs minutes durant, sa voix avait lâché un désolée couplé à un signe de la main alors que le fils allait lui faire prendre de la distance. Les cris s'éloignaient, elle serrait ses doigts pour tenter de l'arrêter, en vain, avec quand même quelques remords à le laisser servir de bouclier vivant à sa bêtise.
-Tu es certain que la fuite est le meilleur des choix ?... ça les faisait paraître encore plus coupable, puis il n'avait qu'à dire la vérité, où était le mal. D'ailleurs pourquoi elle s'énerve autant ? La Nara calait son ombre dans la sienne, le stoppant instantanément une fois qu'il les avait ramené en bas pour commencer sa fuite. Arrête de faire l'enfant. Lui glissait-elle en faisant demi-tour, sa prise de main en secours de plan B s'il se libérait de son ombre.
Elle avait entamé la marche retour vers la matriarche, un pas franc et assuré comme toujours, ignorant toutes protestations, se donnant les airs de sale garce qui allait encore lui gâcher la vie. En quelques secondes, ils lui faisaient à nouveau face, mais cette fois, la Nara bien que largement plus petite, se plaçait entre les deux comme un bouclier, bien que minime. Le plus charmeur de ses sourire pour la mère Metaru aux lèvres.
-Ohayo. Lui tirait-elle avec assurance an même temps qu'une main levée pour une salutation plus amicale. Je crains que l'on vous ait mise dans le trouble. Mais avant... Elle diminuait encore la distance bien que craintive d'une explosion imminente. Il n'a pas été très polie de ma part de ne même pas prendre le temps de me présenter. Je suis Sayo, la coéquipière de Nué. Lui fit-elle d'un ton irréprochable.
Puisqu'elle avait survécu, elle relâchait son justu, pas sa main. Et peut-être pas seulement pour le garder à cette place, bien que c'était un argument fourni sur un plateau d'argent. La jeune Nara sondait la réaction de la matriarche, figeant son sourire et son air de sainte poupée.
-On se chamaille parfois, on se fait des crasses, comme un papier anonyme pour le faire trembler devant celle qu'il craint le plus, mais on s'entend bien. Je peux compter sur lui et lui faire confiance. Lui confirmait-elle d'un hochement de tête, un message à peine dissimulé, s'accusant pour une faute in-commise, mais au final ça revenait au même... J'avais hâte de vous voir enfin. Nué-kun vous tient beaucoup en estime, quand il parle de vous on trouve tout de suite son talon d'Achille. Mélange de flatterie et vérité, un venin de serpent, sûrement le genre de truc que pouvait parfaitement déchiffrer une mère, la Nara tournait la tête vers son partenaire, fixant ses lèvres avant son regard, elle lui devait bien ça. Je n'aurais pas dû faire un caprice pour te faire sortir, tu semblais avoir des obligations à remplir à la maison, je t'aiderais à rattraper ton retard si tu veux. Fit-elle faussement désolée en relâchant son emprise, puis elle lui tapotait l'épaule, l'air de lui dire de s'en remettre avant de se concentrer de l'autre côté. C'était un plaisir de vous rencontrer, je vois d'où vient le flegme légendaire de mon partenaire maintenant. Salut respectueux en s'inclinant. La Nara savait y faire en général, mais elle n'avait pas trouvé de cours à prendre avec ces spécimens là. Pardonnez mon dérangement.
Elle faisait face à nouveau, son sourire innocent, mais son regard perçant, presque tous auraient donné l'accès aux cieux sans discuter à la Nara, mais certains étaient moins dupe que d'autres.
-Arrêtes de t'esquiver, tu feras gagner du temps à tout le monde. Conseillait-elle à son partenaire en secouant la tête, bien consciente que leur contentieux serait encore plus immense que l'histoire des herbes après cette trahison là. Mais qu'il le croit ou le comprenne ou non, c'était pour le mieux. Son regard dans le sien, comme un pacte silencieux qui dictait que l'on en reparlerait probablement plus jamais. Il avait balayé d'un revers dans l'horizon sa fourberie après tout, ils n'étaient plus à ça près, mais c'était mal connaître la Nara que l'imaginait un genou totalement à terre. Tu manges trop salé Nué. Lui confiait-elle taquine en essuyant ses fines lèvres rosées.
Elle capturait le faux goût dans sa bouche du bout du même doigt avec un air espiègle pour conserver le malaise. Attitude de façade, pour ne rien changer et si elle n'avait pas fuit tout de suite, bien qu'elle en mourrait d'envie, c'était pour ne pas gâcher son effort, bien qu'elle regrettait un peu ses choix de la journée. S'assurait que c'était ok quoi, et au besoin en rajouter une couche, ah ça serpentait elle savait faire.
Il sentait bien qu'il avait perdu à un moment Sayo en route, et même s'il avait agrippé sa main fortement, elle n'en avait semblé que plus lointaine. A force de connaître toutes les réactions l'un de l'autre, on pouvait deviner ce qu'il pensait. Lui aussi, doutait autant qu'un autre, et surtout autant qu'elle, sur la nature de ce baiser. Quoi qu'il ait pu dire, elle restait Sayo Nara, et elle tâtait les limites de sa cage dorée, qu'importât qu'elle le mette dans l’embarras après.
Imprudent, impulsive, ingénieuse ingénue. Un oiseau, c'est fait pour voler Sayo, pas pour rester dans le nid toute sa vie, à attendre qu'on l'emporte. Il n'y avait que les oies que l'on gavait de grains une fois adulte, et que l'on pouvait manger une fois arrivé à maturité. Elle se libérait progressivement de l'influence de ses parents, mais lui était tenus plus durement que par de simples barreaux, l'amour de sa mère prenant toujours des détours incompréhensibles, et des retournements rocambolesques pour s'exprimer. Nué avait remarqué un truc en traînant dans les montagnes, à observer la nature. C'est que l'on ne pouvait pas démontrer son amour autrement que selon notre instinct, ou la façon que l'on avait de vous le démontrer à son tours. Souvent, la haine n'était qu'un manque de connaissance, une absence d’expérimentation. Alors l'amour de sa mère était étouffant, mais avec quatre gars comme lui, il comprenait.
Il ne pouvait juste pas accepter de rentrer dans les rangs, il avait une jeunesse à vivre. Alors il courrait, sa main chaude dans la sienne, tandis que les courant d'air frais les décoiffaient tout deux. Ils faisaient chahuter les spirales pendant à leurs oreilles, symbole d'une nouvelle amitié, l'espérait-il. Un baiser pour sceller une paix restaurée ? Pourquoi pas ?
Il ne se faisait pas à l'idée qu'elle l'aime, c'était pour lui trop louche. Et pourtant, n'embrassez-t-on pas seulement pour montrer son amour à celui qui fait battre son cœur plus vite, et créer des papillons dans son ventre ? Il avait entendu des rumeurs ...
Elle était où la Nara Sayo de ses débuts ? L'imperturbable rebelle qui faisait comme si elle aimait s'intégrer docilement aux normes de ses contemporains ? Celle qui rejetait tout le monde en bloc par simple plaisir de contradiction ? Celle qui était humaine, car complètement contradictoire et imprévisible ... Il y'avait anguille sous roche, et cette roche c'état lui. Il devait faire quelque chose et penser à un plan de secours. Si jamais sa mère avait déjà réussie à corrompre Sayo, alors il était peut-être trop tard pour penser en réchapper.
Il concentra néanmoins son chakra, et en quelques instants, utilisa cette manœuvre à laquelle il s’entraînait durement. Sa main droite composa le mudra, sa gauche la joignit en une fraction de seconde. Un nouveau Nué était à la place de l'ancien, tandis que Sayo terminait de s’excuser auprès de sa mère pour la situation. Malheureusement pour elle, il avait l'oeil à tous les détails, quand l'alerte générale était lancé, il semblait comme posséder par un troisième oeil.
Bah quoi. Elle avait bien un troisième bras, chacun son truc, laissez le rêver un peu le petit.
Toujours est-il qu'en fait de prendre possession de son -particulièrement charmante- enveloppe corporelle, elle se trouvait être une de ses statues qui revêtaient son apparence. Plus on les frappait, et plus on découvrait leurs vraies natures, c'était un point faible qu'il n'arrivait pas à modifier. Sa irait bien pour ses sombres dessins, et il s'éclipsa en utilisant le pendule sur son avant bras droit, qui ne le quittait que rarement.
Ciossu les mégères. Bonjour la liberté, on se renvoi des missives par kuchiyose voyageur !
[***]
Metaru Azia:
Kon'nichiwa fit-elle sur un air pincé, comme pour dire que c'était ainsi que l'on disait bonjour quand on était polie. Elle avait le sourcils interrogateur, une grosse veine battait à sa tempe en dessous de ses longs cheveux, sa tenue était essentiellement composée d'un tablier et de chaussons traditionnels qu'elle n'avait pas eu le temps de changer. Ses cheveux étaient en désordre, mais elle restait jolie, bien plus qu'on n'aurait pû l'imaginer de loin, ou de la part de la mère d'un escogriffe comme Nué. Elle semblait calme tout d'un coup, comme si de parler à Sayo, tandis que son fils patientait calmement pour recevoir sa punition, lui donnait le côté zen des plus grands moines de ce monde. Ce Baka de fils ! Toujours entrain de nous mettre dans l'embarras ... Fit-il en souriant, ses dents semblaient même aiguisées, et l'était assurément si l'on écoutait notre jeune ninja.
Elle se rapprocha de lui tout en écoutant d'une voie distraite ce que disait Sayo, comprenant que dans ses paroles se cachaient mensonges et tromperies, mais aussi miel et merveilles. Elle aimait bien cette jeune fille, mais elle ne devait pas sous estimer l'instinct d'une mère, surtout d'une comme celle-ci. Une légende raconte qu'un jour elle avait même réussie à savoir la connerie qu'allait faire Nué, avant même qu'il la fasse. Et cette connerie concernait qui ? Je vous le met dans le mille, la Nara ! alors elle poussa un peu trop sa chance, et la poigne de fer d'une Metaru, bien que non kunoichi, l'empêcha de bouger.
- Et à quelle moment est-ce que vous vous êtes embrassés avec mon fils ? Lança-t-elle l'air de rien, mais ses yeux semblaient capable de mordre comme des serpents. Il restait l'un des siens, de son sang, de son clan et de son cœur. Elle détestait ses farces, ses gamineries et tout ce qui la faisait courir. mais ... De plus, sache, ma petite, que c'est moi qui lui prépare encore ses boîtes repas la plupart du temps ... Termina-t-elle sur un ton satisfait, sachant très bien on en voulait en venir la jeune fille. Ou du moins le croyant. Car un adulte à qui l'on reprochait d'avoir mangé trop salé, ce n'était jamais anodin, voyez vous ? Alors elle s'était imaginée des horreurs, l'innocence de son fils pompée par la noirceur d'une princesse Nara. Elle connaissait son père, il l'avait même dragué un jour. Si sa fille avait ne serait-ce que cinquante pour cent de son patrimoine ... Il a donc tout ce qui lui faut. Hautaine. Froide, distante, détaché ... mais si passionné au fond, qu'elle semblait capable d'exploser à tout moment. C'était de la que Nué son caractère de cocotte, à toujours tout garder pour lui devant les autres, accumulant la vapeur, pour tout relâcher dans la vie privée.
- En plus, tu dois bien parler à un morceau de métal depuis au moins cinq minutes. Elle la regarda dans les yeux, avec un sourire pince sans rire du genre "il arrive encore à t'avoir avec ses trucs là ?", mais sa voix monta d'un ton quand elle prononça ses mots. Ce n'est rien d'autre qu'une marionette, pas Nué. Il est bien trop sage et silencieux ... Était-ce par ailleurs la raison de son calme apparent depuis le départ ? Personne ne le savait, et elle comptait la dessus pour que sa légende grandisse. En attendant, l'objet de sa colère devait se faire toute petite au bout de sa menotte de femme au foyer. Elle n'avait jamais eu de mère pas vrais ? Et une belle-mère ? Je m'étonne qu'il ait réussit à te berner aussi facilement, mon fils est un idiot notoire, tu as dis être sa partenaire non ? Tu vas bien devoir assumer une part de responsabilité pour ses conneries non ?
- Viens avec moi, fit-elle en prenant son oreille, On va voir ensemble tout de suite ce que ton père en pense de tout ça. Puis, ménageant sa monture, ou plutôt sa proie, elle lui dit avec un petit air entendu. Et ce n'est même pas la peine de penser à essayer tes petits tours de passe-passe avec moi, tu le sais très bien.
Il y'avait des puissances plus grandes que la force. Quelques part sur un toit, Nué se gaussait de la situation avec un brin de culpabilité... Quand même, la laisser seule au prise avec la fureur légendaire du dragon. C'était vache mais elle ne lui avait pas laissé le choix... Ils avaient tout deux trahis la confiance de l'autre quelque part.
Devait-il se sentir vraiment coupable de ne pas vouloir mourir trop jeune ? Posez vous là question.
- Désolé ... Sayo ... Nara...
Dernière édition par Metaru Nué le Lun 20 Nov 2017 - 2:32, édité 1 fois
Elle ne bronchait pas un long moment durant, la matriarche pouvait dire ce qu'elle voulait, la Nara était certaine que quelque part dans le coin son partenaire avait profité de sa mise en scène. Elle aiguisait un sourire, paraissant imperturbable, combien même elle bouillait intérieurement des affronts successifs. De son abandon lâchement orchestré. Allez, ça faisait parti du jeu et elle avait accepté le prix au moment où elle avait baissé sa garde, parce qu'elle était naïve au final. Est-ce que ça valait le coup ? Il lui faudrait des années sûrement pour le dire avec le recul nécessaire, elle finirait par rire de cette journée, c'était une promesse faite à elle même en étirant son sourire de façade. En fait non, elle en avait vraiment envie, constatant à ces dépends ce qui la poussait à faire. C'était peut-être Metaru Nué qui était apparu des années avant combler les lacunes humaines de la jeune et studieuse Nara. Toutes les vérités ne se trouvaient pas dans ses foutus livres.
-Et je suis sûre que vous les lui préparerez encore pour très longtemps. Lui répondait-elle en premier lieu ignorant le reste de ses remarques comme si elles n'avaient jamais existé. Trop salé à mon goût, ne veut pas dire qu'ils ne sont pas excellents au sien, juste mes papilles qui se prêtent pour la première fois à toute l'intensité de cette saveur. Il faut pardonner mon manque de jugement, ma remarque n'était pas pensé pour vous offenser.Rétorqué sur un ton posé, son sourire changeait, la lueur du regard aussi, Sayo quoi, devait-elle être un peu masochiste pour se risquer en connaissance de cause au châtiment céleste. Lequel de père ? Il s'avère que j'en ai deux, un Nara plus conservateur sur les traditions qu'il n'a lui même pas respecté et son concubin plus détaché. Son regard incendiaire se posa. Déjà moult menace, morale et version de ce qu'il en pense et vous, l'évidence de l'impact du mur prit en pleine face.
Confidence sur le géniteur, sur elle aussi, peut-être qu'elle voulait qu'il manque de faire un arrêt cardiaque, parce qu'elle s'en foutait de ce qu'il pensait, tout autant que de la femme en face d'elle, aussi oppressante pouvait-elle être. Peut-être aussi qu'elle avait eu besoin de franchir les frontières effrontément avant de rentrer dans les rangs. Ce qu'elle ferait à coup sûr, la Nara ne se faisait pas d'illusion, elle était trop intelligente et terre à terre pour ça. Alors c'était peut-être pour ne pas regretter plus tard, éloigner la tentation avant de succomber au vice. Un choix plutôt sage non ? Mais on allait l’accabler pour sûre. Est-ce que ça valait le coup ? Plus par instinct que réelle conviction, elle regardait dans la direction où se terrait le Metaru fuyard. Sayo n'avait aucun don de sensorialité, mais si elle avait fait une offense identique, ce serait là qu'elle se poserait pour méditer en sécurité son choix et ses conséquences à regretter ou non, oui c'est sûrement là, dans les hauteurs sécurisantes qu'elle se serait posé pour voir les dégâts. Peut-être aussi pour attirer l'attention de la femme vers son fils déjà trop loin, peut-être dans le vide aussi, à lui aussi elle lui faisait un salut d'un revers de la main qui semblait plus le balayer de l'espace, peut-être dans le vide, peut-être. Son attention se reportait sur cette femme, exactement celle qu'elle imaginait. Sa main se posait sur celle de la matriarche qui l'entravait, délicate comme une pétale portée par un vent trop tourmenté puis soudainement apaisé la laissant glisser sur un support prêt à la broyer. C'était de cette tragique action qu'on prélevait d'une fleur les meilleures essences des senteurs les plus enivrantes, sa note de tête était d'une arrogance à peine dissimulée, sa note de cœur passionnée, quant à sa note de fond inébranlable. Un parfum au fort caractère.
-Je ne suis pas du genre à reporter l'inévitable, voilà pourquoi je suis là, devant vous, plutôt que dans son ombre à lui. La vérité après tout, si Sayo avait voulu la facilité, elle l'aurait simplement esquivé et puis il s'en serait débrouillé. Ni à me formaliser de choses trop sérieuses, après tout, c'est à ça que sert l'enfance non ? Son regard se glissait plus profondément dans le sien, pas tellement dans le but de l'énerver, mais parce que c'était son genre de ne pas se laisser intimidée. Par qui que ce soit. La question n'en était pas une et elle lui esquissait un sourire las, bien qu'un peu tiré le vers bas. Oh elle savait bien ce qui se tramait dans cette tête là, exactement le même mécontentement que dans celle de son géniteur. Ni assez naïve, ni assez niaise pour ignorer la réalité cruelle, même sous ses airs de jeune donzelle. Le temps pour de simples jeux d'enfants dont on pourra rire plus tard et se souvenir nostalgiquement, sans qu'ils n'aient eu le poids nécessaire pour influencer la trame. Soupire. Sinon... Patientons plutôt, il ne tardera pas à arriver, mon père, le Nara qui saura mieux vous prêtez oreille attentive.
Peut-être qu'elle la rassurait implicitement sur ce qui serait l'avenir, sur sa place dans l'histoire justement. Ce moment où elle s'étonnait que l'ombre oppressante ne soit pas encore apparue pour saisir son bras. Impossible qu'elle se soit trompé, ou alors c'était Yuan, moins conformiste qui lui avait offert une chance qu'elle avait gâchée, parce que c'était sa nature de tout renvoyer au néant. Ou alors furieux, il était rentré préparé son courroux, pas prêt pour réagir tout de suite sans l'irréparable en issue. Fataliste peut-être, mais Sayo ne se faisait pas d'illusion ce n'était pas son genre. Elle aurait pu rougir sa joue d'un coup, qu'elle lui aurait tendue l'autre en souriant, un corps figé dans sa tour d'ivoire certes, mais aucune n'était assez haute et assez bien gardée pour la conserver à jamais. Une affaire de temps et patienter, c'était un art dans lequel la Nara excellait.
Traité de paix, capitulation et guillotine... | Nué