Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, des montagnes, des bois, des nuages et des mers, par-delà le soleil et les confins des sphères étoilées, son esprit fougueux se mouvait avec agilité - Et comme un bon nageur qui se pâmait dans l’onde aquatique, il sillonnait gaiement l’immensité profonde de la faune, avec une indicible et mâle volupté.
Telle une comète vagabonde, s’envolant bien loin des miasmes morbides de la ville ; il se purifiait dans l’air supérieur et buvais, comme une pure et divine liqueur, le feu clair qui remplissait les espaces limpides de Tsuchi no Kuni.
S’adonnant à l’une de ses activités favorites : la chasse au gibier. Ici entre autre, la traque d’un sanglier géant terrorisant les villageois et leur bétail, détruisant leurs modestes portillons de bois dans le but de ravager les récoltes en se goinfrant de celles-ci.
Ce fut à une vitesse faramineuse que l’indigène poursuivit sa proie, la repérant grâce à l’odeur fétide qu’elle dégageait sur son sinistre sillage. Piquant un sprint à l'image d'un félidé, il partit à sa rencontre en esquivant les multiples obstacles montagnards avant d’atterrir sur le dos du mammifère titanesque.
La chevauchant jusqu'à épuisement, l’autochtone décida de mettre un terme à cette lutte acharnée en assommant la bête d’un seul coup, une frappe puissante de la tranche de la main d’une précision presque chirurgicale au niveau de la nuque, étant habitué à ce genre de procédé depuis sa tendre enfance.
Le jeune Yaoguaï dépouilla l’animal de sa peau avant de le dépecer à la manière de ses ancêtres, sa famille s’étant confortablement investie dans le commerce Iwa-jin, il allait leur offrir une marchandise de choix et de qualité supérieure, qui allait leur permettre de doubler leur chiffre d'affaire en pleine croissance, au grand dam des autres commerçants.
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Plus tardivement dans la matinée, il se remémora de la missive qui lui avait été attribué par le Shodaïme Tsuchikage. Entre autre, l’inauguration du premier institut shinobi du village caché de la Roche par sa main, qui constituait un véritable honneur pour le virtuose martial.
En effet, Iwagakure avait cruellement besoin d’une structure académique permettant ainsi aux plus jeunes d’étendre leur savoir quant à leurs facultés. Le Yasei s’était contre toute attente, porté volontaire pour accompagner les aspirants durant leur premier cours d’entrainement. Cela faisait partie de l’un de ses nindô, aider sa patrie à atteindre un niveau au-dessus du seuil en ce qui concerne les forces militaires qui apparaissaient en baisse depuis longue date.
Arriver sur les lieux, une étonnante foule se dessinait et patientait, l’air enjoué pour la globalité des jeunes étudiants. La plèbe fut séparée en deux afin de laisser passer le Chûnin et ses deux accompagnateurs sous un tonnerre d’applaudissements et de brouhaha. Un léger rictus s’affichait alors sur le faciès de l’Ostrogoth pourtant habituellement si impassible avec autrui.
« Moi, Yaoguaï Senkū, en tant que Chûnin du village d’Iwagakure et membre du Yamagenzõ, je déclare sous ordre du Shodaïme Tsuchikage, l’ouverture officielle de l’académie Hashira ! » Annonçait-il avec éloquence et détermination.
Le directeur de l’académie tendit une paire de ciseau au Yaoguaï qui coupa le ruban rendant dorénavant véritable, l’inauguration de l’académie. Les futurs élèves bénéficiaient d’une chance inouïe, et il allait faire en sorte à ce qu’ils s’en rendent compte. Lui-même n’ayant pas pu acquérir à ce genre de procédé en termes d’apprentissage, subissant les enseignements draconiens de son peuple tribal.
Une ovation se fit entendre de la part des enfants et de leurs parents, et même des plus âgés venant suivre l’art shinobi. Senkū vêtu de peaux de bêtes et d’une crinière de lion, dévia la tête en direction des deux Genin qui avaient été nommés pour le suivre durant l’ouverture et le premier entraînement.
« Yo, je suppose que vous êtes Shoda et Arashi... Je compte sur vous durant ce premier cours les gars. Ça devrait le faire, allons-y. » S'écriait-il en saluant ses homologues.
Tandis que la foule d’étudiant pénétra dans l’enceinte académique, ils furent suivis par le trio de professeur du jour, découvrant en même temps qu’eux, les installations modernes et en très bonne état de l’institut.
C'était un véritable honneur pour moi que d'avoir été choisi pour une telle mission. Introniser un bâtiment qui risquerait d'être on ne peut plus important pour l'avenir de notre village était quelque chose d'extraordinaire à mes yeux ; de plus, c'était la première fois que j'allais réaliser une mission. Je voulais rendre Yoshitsune-senseï fier de moi en accomplissant celle-ci du mieux que je le pouvais. Regardant brièvement le contenu de la lettre qui m'a été donné il y a très peu de temps que cela, je tiltais sur un détail en particulier à chaque fois que je la relisais : c'était un entraînement. Cela insinuait-il que je devrais me battre devant tant et tant de personnes, et peut-être des personnes importantes ? J'allais tout mettre de mon côté afin de réaliser au mieux ma tâche. Passant un coup devant mon miroir avant de me relooker quelque peu, j'étais fin prêt à ce qui allait m'attendre dans très peu de temps.
Sortant de mon domicile en affichant un grand sourire sur mes lèvres, je saluais avec enthousiasme les principaux marchands que je rencontrais. D'ailleurs.. pourquoi je n'avais pas pensé à cela plus tôt ? Je n'avais pas la moindre idée de l'emplacement de ce fameux bâtiment. Me pressant vers une personne lambda, légèrement agité, je m'empressais d'engager une discussion avec un vieil homme.
▬ Excusez-moi, pouvez-vous me dire où se trouve la fameuse académie qui va bientôt être inaugurée ?
Alors qu'il me regardait d'un air pour le moins vicieux, les paupières lourdes, il redressais son regard en ma direction, toussotant fortement. Prenant fortement appui de sa cane, il s'approchait lentement de moi, me collant presque avant de faire un léger signe de la main droite derrière lui.
▬ C'juste par derrière, jeunôt.
Hochant de la tête afin de le remercier, je ne pouvais m'empêcher de sprinter en la direction vers laquelle il m'avait indiqué. Manquant de peu de bousculer des passants, je commençais petit à petit à me perdre dans un dédale sans fin de ruelles jonchées de rats. Exécutant plusieurs bonds afin d'atteindre le toit d'un immeuble afin d'avoir un meilleur visuel sur les alentours, j'apercevais au loin un grand bâtiment se dessiner ; nul doute que c'était celui-ci.
Continuant ma course par les toits en faisant bien attention à ne pas exécuter un mouvement maladroit, je ne cessais de repenser à mon dernier entraînement avec mon senseï. Même si mon susceptible adversaire risquerait de ne pas être au même niveau que lui, je savais bien que je ne devais point sous-estimer le moindre de mes adversaires. Lorsque j'étais dès lors à proximité du fameux lieu, je commençais à redescendre sur la terre ferme, soufflant légèrement.
Au final, il n'y avait pas lieu d'être de m'être pressé ainsi : j'étais plutôt en avance. Rentrant dans l'enceinte avant de décliner au préalable mon identité, j'avisais d'un air jovial les jeunes étudiants qui faisaient place autour de moi. Faisant connaissance avec quelques-uns de ceux-ci, je me retournais brusquement lorsque j'entendais une voix s'élever non loin de là. Yaoguaï Senkū, étais-ce donc lui qui allait superviser cet entraînement ? Me rapprochant en sa direction alors qu'il semblait énoncer mon nom ainsi que celui d'une autre personne, j'effectuais un signe positif de la tête à la suite de ses propos. Fusillant du regard le second individu présent, je m'étirais les bras avant de lui adresser la parole.
Aujourd’hui était un grand jour. Arashi avait pour mission de participer à l’inauguration de l’académie Hashira, futur berceau de l’éducation des jeunes shinobi iwajin. Une nouvelle fois, comme la mission était importante, il s’était levé tôt pour avoir le temps de se préparer convenablement. Une fois prêt, il sorti prendre la direction de la nouvelle académie, sans avoir oublié de nouer autour de son front le bandeau caractéristique des shinobi du village d’Iwa.
Arrivé sur les lieux, il fut impressionné par la foule présente. La foule était divisée en deux. D’abord, il y avait les civils et les shinobi venue assister à l’évènement ou accompagner leurs enfants, ensuite, plus près de l’académie, se trouvait les futurs étudiants qui attendaient plus ou moins patiemment l’ouverture de cette dernière. Alors qu’Arashi traversait la première partie de la foule, il repéra plusieurs Hyûga. Ils étaient réunis en un groupe et discutaient ensemble tout en le dévisageant. L’adolescent se doutait que certains devaient parler de lui. « J’espère que ce petit de la Bunke ne nous fera pas honte… » devaient-ils dire, le genre de réflexion qu’il avait l’habitude d’entendre de la part de ses compatriotes. S’il n’accordait plus trop d’importance à ce que son clan pouvait penser de lui, cela lui rappela qu’aujourd’hui, une bonne partie du village le regarderait. Sa tension monta d’un cran. L’inauguration de l’académie était un évènement important. Par conséquent, il devait absolument se montrer digne de son statut de genin d’Iwa, car même s’il était encore débutant, il était tout de même un shinobi. L’erreur n’était pas permise. De plus, il n’avait pas encore de professeur attitré, cet évènement pourrait être l’occasion pour lui de se faire repérer.
Avant de pouvoir plus s’approcher de l’académie, le jeune genin du s’annoncer avant d’être conduit à travers la masse des futurs étudiants jusqu’au cœur des festivités. La porte permettant de pénétrer dans l’enceinte de l’académie était barrée d’un ruban, qu’après une courte annonce, le maitre de cérémonie découpa. L’académie Hashira était désormais officiellement ouverte. Lorsque Yaoguaï Senkū, le chûnin chargé de diriger la cérémonie, s’adressa à Arashi et l’autre genin qui l’accompagnait, l’Hyûga répondit très simplement : « Enchanté de faire votre connaissance, Senkū-senpai ! » Puis ce fut au dénommé Shoda à qui il répondit tout en lui souriant très gentiment. « Oui, bien sûr, Shoda-kun ! » Et sur ces mots, il suivit le chûnin à l’intérieur de l’établissement.
Le livre et le shurikenSuite à l'ouverture de l'Académie Hashira, le Shodaime Tsuchikage invite un des Chunins à pratiquer le premier entrainement avec des jeunes ninjas du village pour inaugurer l'endroit et le rendre officiel aux yeux de tous.
Se rendre et ouvrir l'Académie Hashira pour la première fois. Pratiquer le premier entraînement de l'académie. HRP : Faire valider l'Entraînement sur le forum.
Qu’elle s’annonçait délicieuse cette journée, où pour la première fois de l’année, le soleil offrait sans plus de pâleur, la douce chaleur qui manquait dans le cœur des Iwajin. Comme pour les réconforter des événements tragiques dont ils avaient été victimes de façon récurrente.
Les premiers traits du jour se bousculaient derrière la couleur de l'aurore, le paysage tel un bouquet de dentelle gracile, se remettait peu à peu et redevenait viril. L’hiver avait été chassé sans l’ombre d’un procès, l’été célébrait avec fierté le décès de sa sœur saisonnière. Ce qui n’était que froideur, grisaille et dureté, devint l’espace d’un jour luminosité et beauté.
Le guerrier aux yeux d’ors, natif du domaine de Yao no Satô, avait été le principal investigateur de l’ouverture officielle de l’institut shinobi Hashira. Au grand bonheur de l’armée militaire qui allait sans aucun doute, s’accroître suite à cette initiative prise de la part du Shodaïme.
Pénétrant dans l’enceinte académique, il dirigea les troupes d’apprentis en direction du terrain d’entraînement, en effet, Senkū semblait avoir prévus un enseignement principalement basé sur la pratique plutôt que sur le savoir et le bouquinage. Le but étant de donner un avant-goût de ce à quoi ressembleraient les exercices physiques quotidiens au sein de cette école.
« Votre attention s'il vous plaît ! Je me nomme Yaoguaï Senkū, et je serais celui qui supervisera ce premier entraînement. Bien, nous allons procéder à l’échauffement, faîtes dix fois le tour du terrain pour commencer ! » S'écriait-il avec fougue.
La voix rude du Chûnin retentissait et résonnait alors, il tâchait de montrer aux élèves, que cela n’avait en aucun cas les allures d’une cour de récréation. Impassible comme à son habitude, croisant ses bras musclés et saillants, il examina la surface du terrain et ses dimensions, réfléchissant sur la suite de cet enseignement.
« Shoda-kun, tu vas prendre un groupe d’élèves et les faire pratiquer un entrainement au lancer de shuriken. Quant à toi Arashi-kun, tu prendras également un groupe avec toi et tu les feras pratiquer un entrainement au Taijutsu. » Indiquait calmement le virtuose martial.
À sa gauche se situait des mannequins de bois, ceux-ci allaient leurs être utile quant à la session ‘combat rapproché’ du jeune Hyûga. Le Yaoguaï plaçait une certaine confiance en ses collègues, rassurant le cadet du trio enseignant.
Car en dépit de son jeune âge, sensiblement rapproché de ceux trottinant autour de la surface de la plate-forme sablonneuse, le Genin aux pupilles d’émeraudes apparaissait tel un prodige au milieu des aspirants. Cela allait sûrement aboutir à une motivation supplémentaire que de voir un individu de leur âge pratiquer un cours.
À droite se trouvait des troncs d’arbre finement sculptés afin de pouvoir s’adonner aux jets d’armes liés au Bukijutsu. Le Metaru à la chevelure rousse allait sans aucun doute diriger cet entraînement d’une main de fer. Bien-sûr, Senku dosait entre la sévérité et l’indulgence concernant les nouveaux inscrits, ne voulant point dégoûter la majorité du groupuscule de débutant.
« Très bien regroupez-vous devant moi ! Nous allons effectuer deux groupes, l’un ira avec Metaru Shoda à ma droite ! L’autre se dirigera vers Hyûga Arashi à ma gauche ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser. » Concluait-il en présentant ses compères aux aspirants.
Cette préparation d’endurance avait pour objectif d’échauffer les membres des participants, afin de limiter au maximum les risques d’élongations et de crampes causés par le ‘ training’ sportif du balafré et de ses compagnons. Le regard du membre de Yamagenzõ se posait sur chacun des garnements, déviant par la suite ses pupilles ambrées vers les deux Genin, qui allaient prendre la direction des activités en groupe séparés.
Adoptant un rythme de pas normal pour suivre le chûnin pénétrant dans l'académie, je dévisageais littéralement ce dernier. Je n'avais jamais entendu parler de cet individu, et je ne l'avais d'ailleurs jamais vu. Dans tous les cas, je restais le plus respectueux possible envers lui, gardant une allure droite lorsqu'il daignait me regarder. Quel type d'entraînement allait-il d'ailleurs accorder à ces élèves ? J'allais voir cela plus tard. Pour l'heure actuelle, j'avisais avec de grands yeux l'intérieur du bâtiment, détaillant le moindre mobilier présent.
Beaucoup de moyens financiers ont été investi dans la construction de ce bâtiment, de ce que je pouvais voir. Cela ne m'étonnait guère d'un village réputé comme riche, mais j'imagine que la qualité des bâtiments des autres villages n'était pas à sous-estimer. Je savais que la prison de Kiri, dite impénétrable, est on ne peut plus réputée. Quant à Kumo, c'était davantage leurs bibliothèques qui se faisaient valoir.
M'arrêtant en même temps que le chûnin s'arrêtait, je passais un bref coup d'oeil vers le genin qui m'accompagnait. Lui aussi, il ne me disait pas grand chose ; néanmoins, ses pupilles m'intriguaient fortement. Je n'en avais encore jamais vu des pareilles : est-ce une capacité spéciale qu'il possède, où une simple caractéristique physique anodine ? Concentrant mon regard vers le superviseur de la mission, c'était sans grande surprise que celui-ci avait décidé que les élèves devaient exercer un exercice physique. Zieutant ces derniers pendant qu'ils couraient, je recevais aussitôt l'ordre de prendre un groupe d'élève sous ma tutelle afin de les entraîner à l'art du lancer de shuriken, tandis que mon acolyte se chargeait du taijutsu.
▬ C'est comme si c'était fait, Senkū-sama.
Dès que les élèves avaient fini de courir, c'était avec un léger sourire que je les regardait. Tandis que la plupart avaient de l'énergie à revendre, et gardaient la tête haute, les autres semblaient essoufflés, et peinaient à tenir debout sans qu'ils prennent appui sur un objet divers. Faisant signe aux élèves les plus proches de bien vouloir me suivre, c'était en direction des troncs d'arbres que je me dirigeais en leur compagnie. Passant ma main droite à ma sacoche pour y sortir quelques shurikens, j'en distribuais plusieurs à chaque individu présent.
▬ Votre rôle consiste à lancer avec le plus de vitesse et de précision vos shurikens en direction de chaque tronc d'arbre présent. Votre concentration sera on ne peut plus déterminante afin d'assurer la réussite de votre tâche.
Croisant mes bras à mon torse avant de m'écarter plus loin sur le côté, je n'avais plus qu'à observer ce que cet entraînement allait donner. Dans le cas où un ou plusieurs élèves se montreraient en difficulté, c'étant sans concession que je les aiderais.
L’astre au zénith flamboyait dans les cieux, l’azur immaculé, profond et radieux, posait sur l’horizon sa coupole sereine. Les arbres aux épais feuillages assombrissaient la verdure ; La fraîcheur avait fait place à la force ; l’été resplendissait dans sa flamme et sa virilité.
Perpétuellement ancré dans l’analyse de ce premier entraînement, le Chûnin semblait déterminer à dénicher les possibles ‘pépites’ talentueuses tout au long de ce cursus d’apprentissages. D’un côté se trouvait le groupe de l’Hyûga, s’adonnant à des exercices physiques et plus particulièrement au Taijutsu, l’art du combat à mains nues, un domaine dans lequel le Yaoguaï se trouvait excellé de manière significative.
De l’autre sens apparaissait le Metaru, qui dirigeait l’entraînement au jet d’armes de manière remarquable, le Bukijutsu en l’occurrence, qui figure parmi les arcanes basiques d’un véritable shinobi.
« Cela suffit, regroupez-vous ! Nous allons procéder au combat d’exhibition. » S'écriait-il avec véhémence.
Suite à ces paroles crues, Senku affichait une fermeté inébranlable, il se positionna de sorte à ce que ses deux compagnons et assistants de cette missive, lui fassent opposition.
« Vous allez maintenant pouvoir observer de véritables shinobi, à l’œuvre. Imprégnez-vous de ce qui va suivre, ça ne durera qu’un bref instant. » Disait-il sereinement.
Son regard ne laissait transparaître aux premiers abords aucune sympathie, jusqu’à croiser ceux du duo de Genin, eux qui faisaient face à sa stature athlétique et primitive.
« Shoda-kun, Arashi-kun. Préparez-vous je vous prie. » S'exclamait l'Ostrogoth d'un léger rictus aux lèvres.
Cette altercation avait pour but de galvaniser la troupe d’étudiants, les motiver à accroître leur potentiel en tant que guerrier iwajin. Sous les yeux ébahis des plus jeunes, l’indigène se mit en position de combat, prêt à accueillir les assauts de ses coéquipiers dans un échange qui n’allait point durer.
Finalement, les élèves arrivaient très bien à manier l'art du maniement de jet d'armes. Je n'avais pas réellement besoin d'intervenir à la suite des prouesses qu'ils me démontraient, affichant un léger sourire au vu de ce que j'apercevais. Même s'il y avait quelques petits détails qui ne seraient plus un problème au fil du temps, j'estimais que cet exercice était un succès. Je jetais un œil furtif en direction de l'autre groupe dirigé par le Hyûga, celui-ci entraînant les jeunes à l'art du taijutsu.
Quand le chûnin avait décidé qu'il était temps d'en finir, je le rejoignais de pas vifs en compagnie de mes élèves du jour. C'était la première fois que j’entraînais des personnes, et je dois avouer que je pensais que j'ai plutôt assuré pour le coup, sans vouloir paraître vaniteux. Ces gamins auront la chance pour la plupart de suivre des cours dans cette académie, ce qui est une chance que les anciennes générations n'ont pu avoir. Écoutant attentivement Senkū avec un léger rictus sympathique toujours visible, c'était avec un certain plaisir que j'allais échanger quelques coups avec lui.
▬ J'ai hâte de voir ce dont vous êtes capable.
Même si le plus judicieux aurait été d'élaborer une stratégie avec l'autre genin présent, il ne s'agissait que d'une simple et banale démonstration, et j'allais en profiter pour montrer mes prouesses individuelles aux yeux des élèves, sans pour autant aller dans l'excès. Lorsque j'étais convenablement placé à quelques mètres en face de mon adversaire, il ne m'en fallait pas plus pour reprendre un air légèrement plus sérieux, sans pour autant être dénué d'une certaine sympathie.
▬ C'est parti, Senkū-sama.
Dès lors que j'avais terminé de lui parler, j'exécutais de mes deux mains une série de signes ; lorsque celle-ci fut achevée, deux autres clones de moi-même semblaient se faire voir à mes deux côtés. C'était une technique simple, mais qui avait toujours une certaine efficacité lors d'un combat. De toute façon, je n'allais que montrer aux élèves le b.a.-ba des techniques que possède un shinobi. Fonçant de toutes parts en direction de l'individu en face de moi, mes clones ainsi que moi-même l'enchaînaient de coups de poings vifs sur la partie supérieure de son corps, alors que nous étions disposés autour de lui dans une forme plutôt ronde.
Amaterasu no Õ demeurait à son paroxysme, siégeant du haut de son piédestal céleste, dardant de ses rayons les hommes sous ses pieds. Les lueurs solaires réchauffaient les cœurs, les fiers visages éclataient de bonheurs.
Les enfants de la patrie, spectateurs de l’affrontement démonstratif, étaient pour la quasi-totalité, tous munit d’un sourire enfantin, où se peignait un naïf enthousiaste. Cela s’apparaissait pour eux, à une véritable chance que de pouvoir observer de leurs propres yeux, un échange entre des shinobis digne de ce nom.
« Kage Bunshin ? Hmpf. » Déclarait-il d'un sourire un tantinet narquois.
Les cris d’étonnements de la nouvelle génération d’étudiants accompagnèrent l’apparition soudaine des répliques d’ombres du Metaru. Le Chûnin quant à lui, bien qu’armer d’un léger rictus du coin des lèvres, demeurait stoïque face à cette technique.
Nonobstant, cela le satisfaisait qu’un Genin pouvait prétendre à user de ce jutsu, pourtant connu comme étant particulièrement difficile à maintenir. Après tout, Shoda suivait les enseignements du patriarche du clan Nagamsa, Yoshitsune, et le Yamagenzõ n’en attendait pas moins de sa part, principalement au vu de la qualité de son mentor.
Fermant délicatement les paupières, croisant lentement ses bras finement musclés, le virtuose martial patienta jusqu’à l’approche du petit comité jusqu’à sa personne. Evitant les coups adverses sans même ouvrir les yeux, usant ainsi de ses dons de détections inouïes. Sa chevelure virevoltant en fonction des mouvements de têtes effectués de par les esquives rapides qu’il offrait à un public ébahis devant l’assurance du Yasei.
« Osoï. »Ajoutait le balafré en évitant aisément les directs du Metaru.
Les mouvements du borgne et de ses clones étaient beaucoup trop lents et linéaires pour espérer atteindre leur cible. Le barbare étant réputé de par ses facultés physiques phénoménales, regroupant notamment l’anticipation et l’esquive. Sans attendre, il décida de répondre au trio de combattant s’acharnant sans relâche sur lui - faisant d’une pierre trois coups en assénant un puissant coup de pied rotatif à ses assaillants autour de lui.
Les coups que je portais à grande vitesse en direction de mon adversaire du jour ne faisaient pas le moindre effet à son égard. Celui-ci démontrait d'une facilité déconcertante sa grande maîtrise du combat au corps-à-corps, évitant presque aisément mes coups. Je n'avais pas pu apercevoir une telle adresse depuis mon combat contre Yoshitsune-sensei, ce qui me faisais imaginer que je devrais m'entraîner bien plus à l'avenir pour faire face aux futurs enjeux qui guettent notre village. La supériorité numérique ne semblait pas déconcentrer l'homme à l'apparence sauvage, alors que celui-ci affirmait davantage sa maîtrise du combat lorsqu'il envoyait un coup de pied circulaire en notre direction.
Je ne cherchais pas réellement à esquiver son attaque, mais plutôt à l'encaisser ; alors que les deux autres clones disparaissaient après qu'une légère fumée faisait son apparition à leurs places, j'étais légèrement projeté en arrière, plaquant mes deux mains contre le sol, arrachant un peu d'herbe de celles-ci dans le même instant. La douleur fut intense et loin d'être brève ; plaquant légèrement ma main droite à mon abdomen, j'enlevais aussitôt celle-ci afin d'exécuter à nouveau une série de signes de mes deux mains.
▬ Si cela ne vous dérange pas, concluons cela avec du kenjutsu.
Usant de mes mudras précédents, c'était avec un léger rictus en coin que je modélisais un sabre de métal de mes deux mains, avant de l'attraper fortement par la poigne de celles-ci. Lorsque j'avais convenablement repris mes appuis, c'était avec une grand dextérité que je fonçais en la direction du chûnin, envoyant fortement ma lame le heurter en diagonale par le haut au niveau de son épaule gauche.
▬ Voyons si vous êtes toujours à votre aise face à l'habilité d'un manieur d'armes.
L’exhibition martiale se déroulait de manière passionnante, celui qui avait contribué à l’ouverture de l’académie Hashira venait de montrer une infime parcelle de ses dons dans le domaine du corps à corps. S’étant défait de la précédente offensive de son opposant et compagnon de missive, alors propulsé par son ‘Mawashi-Geri’, coup de pied circulaire des plus violent.
« Kenjutsu maintenant ? » S'exlamait-il toujours munit de ce petit sourire provocateur.
Décroisant lentement ses bras, le wisigoth conservait son attitude calme et sereine, imperturbable devant la série de signes incantatoires du Metaru. En effet, l’élève de Yoshitsune semblait avoir changé de stratégie pour laisser place à un art qu’il maîtrisait sans doute plus que le Taijutsu.
Les aspirants shinobi apparaissaient totalement subjuguer par l’opposition qui évoluait, il s’avérait même, qu’une partie du public se voyait être derrière Shoda, l’encourageant et l’applaudissant. Celui-ci forma un katana métallique créé à partir de ses dons singuliers, face à cette technique, Senku eût un bref instant de remémoration, se rappelant alors de son combat face à Benkei, un Jônin doté d’un pouvoir similaire.
D’un air amusé, l’indigène restait de marbre, patientant jusqu’à l’approche de son adversaire, armé de son sabre de métal, prêt à lui asséner une tranche redoutable au niveau de l’épaule. Promptement, le Yamagenzõ adopta une posture de combat particulière afin de contrer l’offensive adverse, usant d’un uppercut de la plante de son pied afin de désarmer sa cible. Il avait attendu le moment opportun quant à l’utilisation de sa technique, l’instant où le manieur de métaux s’apprêtait à lui envoyer une coupe redoutable.
Après avoir tenté de défaire de son arme son coéquipier d’entrainement, Senku enchaîna directement en envoyant un coup de coude dans l’abdomen suivi du même coup de pied rotatoire précédemment utilisé. Ceci dans un récital trahissant une maîtrise et une expertise pharamineuse dans la catégorie martial chez le Sennen Mûcha.
« Bon travail Shoda-kun. Tu t’es bien débrouillé. »Disait-il en complimentant et en relevant son partenaire.
Un tonerre d’applaudissement s’en suivi, accentué par des brouhahas venant accompagner les deux acteurs de ce combat. Certes ce dernier avait été de courte durée, mais restait néanmoins très enrichissant pour les spectateurs et étudiant de l’académie. Ceux-ci ayant été témoin d’un duel concernant des shinobi Iwajin confirmés.
« Bien, c’est fini pour aujourd’hui ! Vous pouvez rentrer chez vous le cours est terminé ! Merci à tous ! » Concluait fièrement le guerrier des monts.
Particulièrement satisfait de cette première séquence d‘entraînement mené d’une main de fer par le corps enseignant du jour. Senkū mit un terme au premier cours de l'histoire de l'académie, avant de féliciter ses deux bras-droit, Shoda et Arashi. Le natif dans un même temps, fit un léger signe de tête aux deux Genin, indiquant qu’il fallait de ce pas, faire un rapport au Tsuchikage quant à cette inauguration pertinente.