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02. Férocité glacée

Maître du jeu
Maître du jeu

02. Férocité glacée Empty
Mar 24 Oct 2017 - 18:01
Après une lettre reçu à Iwa de la part du samouraï Hoshino Watari, ancien shinobi de Kiri, le Shodaime fait une réunion avec deux de ses membres du conseil. Mais cette réunion se voit écourté en plein milieu par l’arrivée soudaine de la troupe des ninjas de la brume devant les portes d’Iwa. Une situation d’urgence est alors mis en place par le Shodaime Tsuchikage pour éclaircir les points sombre que pourrait apporter cette histoire sur le village. Il va donc falloir tous les interroger.

Ce groupe prend en charge Yuki Eiichiro et Yuki Rakka par la conseillère politique Meian, accompagné d'une apprentie du village, Nagamasa Sora. De part son rôle dans le village, c'est elle qui doit s'occuper du Yuki qui était anciennement le chef de clan dans son passé à Kiri.


Voici les règles et indications à suivre :
  • Lorsque c'est à votre tour de poster, vous disposez de 36h pour répondre.

  • Une seule fois durant toute l'intrigue vous pourrez demander un seul et unique délai de 12h.

  • En cas de non-respect des délais, vous serez exclu de l'intrigue.

  • Respectez les règles présentes dans notre Système de combat.

Merci de respecter l'ordre de post suivant :
Inuzuka Meian
Yuki Eiichiro
Nagamasa Sora
Yuki Rakka
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https://ascentofshinobi.forumactif.com
Inuzuka Meian
Inuzuka Meian

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Mer 25 Oct 2017 - 22:05

FÉROCITÉ GLACÉE

FT EIICHIRO SORA RAKKA


    Volutes de glaces jetées aux portes, une arrivée explosive et incontrôlée. La lettre n’avait servi que d’amuse-gueule, une demande d’asile imposée par une arrivée précoce. L’accueil se ferait donc à la hâte, sans préparatifs. Chogen avait vrombi hors du palais, à la fois anxieux et décidé. Tu le suivais de près, en silence, incapable de penser clair sur une situation prématurée. Il avait soufflé avec délicatesse des consignes à l’abri des oreilles indiscrètes. Il te voulait chien et chat, à l’affut de tout, pour lui, pour Iwa. Ta nature même se révèle complice à ce genre d’indications, un côté fidèle et dévoué pour ce qu’il avait pu t’apporter.

    L’approche des portes t’étouffe, depuis quand étaient-elles si grandes ? Des colosses aux allures centenaires, entrouvertes sur un horizon en profondeur. Le soleil en contre-plongée, ses rayons qui aveuglent, dissimulent les exilés dans une nappe uniforme : Des silhouettes et des ombres en guise de portrait. Un vent souffle la poussière qui s’ennuyait au sol, accompagnant votre cadence rythmée d’un tourbillon cristallin.

    Les traits se dessinent enfin, le flou brisé à mesure que vos pas s’allongeaient. Ton souffle se bloque, ils étaient sept, sans lien visible, sans référence. Petit, grand, jeune, svelte, fragile, doux, aigri. Leurs regards (ou presque) n’avaient qu’un unique point commun ; l’exténuation. Liée aux raisons de leur départ ? Au voyage lui-même ? A leurs démons cachés ?

    Tes prunelles longent le décor arbitraire sans s’arrêter sur une personne en particulier. Ils t’étaient tous inconnus et chacun de leurs tics, chacun de leurs gestes t’interpellaient comme si une déclaration de bataille venait d’être annoncée (si ce n’était pas déjà le cas..). Le Tsuchikage prend alors la parole, vous épargnant de la torture d’un silence qui juge. Il instaure un climat neutre, ni froid, ni chaleureux. Il ne peut parler à une famille, seulement à leur nouveau statut. Son cousin était un déserteur, ils l’étaient tous ; et de leur fuite ressortait une chose : Comment vérifier le fondement de leurs opinions ?

    L’escorte jusqu’au palais de Chogen se fait dans le mutisme le plus complet. Seuls les gardes affiliés s’étaient agités à répandre une missive d’urgence. De cette réactivité, l’accueil au palais fut complet. Se dressaient à l’entrée des dizaines de Tengu et de shinobis qui participeraient à l’ordre du jour : Un interrogatoire de courtoisie, ni forcé, ni désiré.

    Chaque pavillon est prêt, ceinturé par l’élite du village, les portes s’ouvrent et se ferment dans le simple bruissement du papier qui glisse. Une kunoichi du village avait été assignée à l’entrevue, elle s’était glissée derrière vous une fois l’entrée franchie. Tu la saluais d’un hochement de tête, quelque peu gênée de n’avoir aucun nom à lier à cette rencontre. Bougies allumées, lumière tamisée. Te voilà en face de deux individus totalement distincts. L’un âgé ; marqué par les affronts, l’autre jeune, au regard d’insouciance. L’aura du premier témoigne de son statut, tu mises sur le fameux chef de clan Yuki cité dans la lettre d’appel. L’aura de la deuxième te glace le sang. Tu avais imaginé un tas de raisons à cette venue impromptue, jusqu’aux plus néfastes. Qu’un village caché, aujourd’hui aux proies de certaines incompréhensions, voire tensions, veuille envoyer des pions, des bombes à retardement, des infiltrés. Mais ça ? Une… enfant.
    La gamine a le regard en vogue, tout comme le tien. Si Kiri avait l’ambition de cette rivalité, alors cette finalité tuerait à tout jamais le semblant d’estime que tu avais pour ce village.

    « … Bien … Prenons place. Je suppose qu’un tour de table ne serait pas de trop »

    Ta voix sonne faiblement, faible et froide à la fois. Un geste de la main invite les deux individus à s’asseoir sur des coussins prévus à cet effet. Le loup blanc qui t’accompagne longe les deux individus, l’un en particulier. Il laisse sa toison frôler la paume de l’homme aux yeux bandés, comme pour l’inviter à s’agripper, à suivre la direction idéale pour contourner les meubles qui obstruaient le chemin. C’est sa présentation, sa présence.

    « Je suis Inuzuka Meian, chargée politique au conseil du Tsuchikage. »

    Naiem (ton loup), vous épargne pour la première fois de son grognement insatisfait. Lui qui aimait tant être à l’honneur, il s’était aujourd’hui installé derrière les ninjas, dans la pénombre angulaire de la pièce. Seuls ses yeux mordorés reflétaient tout le sérieux que cette audience prenait.

    « Je pense que vous comprendrez notre démarche d’avoir à vous séparer en groupes multiples pour cette enquête. Nous n’avions que très peu d’informations vous concernant, une simple lettre, et votre arrivée s’est présentée assez… sèchement. »

    Un mot rude, mais à l’image de ton ressenti. Tu n’avais plus un brin de confiance à donner à la hâte. Trop de choses s’étaient passées depuis ton arrivée à Iwa pour que tu permettes à ton cœur des égards laxistes.

    « Mes questions seront simples. J’ai besoin de preuves sur vos origines et sur les raisons de votre venue ici. »

    Qui êtes-vous ? Est-ce vraiment un asile ? Pour quoi ? Pour qui ? Pourquoi des enfants ? Pourquoi un chef de clan ? Les Yuki sont-ils venu au complet ? Vu le nombre, impossible … Alors qu’advient-il des autres ? … Qu’a Kiri à cacher pour que ses shinobi en deviennent les traitres ?
    Car oui, fuir un village était signe de traitrise. Et dans ta tête, cette demande d’asile voyait bien plus large. Si vous êtes capables de quitter votre terre natale, alors qu’est-ce qu'Iwa peut bien espérer de vous ?



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Yuki Eiichiro
Yuki Eiichiro

02. Férocité glacée Empty
Jeu 26 Oct 2017 - 0:55
02. Férocité glacée 830120PixivId203391660021863961

C’étaient là les derniers pas. La marche avait été longue. Fatigante. Exténuante, même. Si le souffle n’était pas encore court, ni même épuisé, les corps, eux, ressentaient le poids de ce voyage. Interminable. De cette marche quasiment forcée. Jamais arrêtée. Car la plupart le savaient, leur départ n’avait pu passer inaperçu. Remarqué et remarquable. Ils étaient poursuivis. Alors, le repos avait été chassé. Ils ne dormaient que peu, au risque que les enfants, épuisés, s’endorment durant les jours à cheval. Souvent, la nuit, même au coin du feu, les esprits n’étaient pas encore tranquilles. Ils parlaient peu, de peur de se faire repérer. Plongés dans ce lugubre mutisme, ils marchaient. Car ils ne pouvaient faire que cela. Marcher pour mettre de la distance. Entre eux et ceux qui pouvaient les poursuivre. Ceux qui les chassaient. Le corps affecté, épuisé, les séquelles marquaient encore cette route. Les cloches marquaient ses doigts gelés. Les cicatrices ouvraient ses pieds. Ereinté, à bout de force.

La tension du groupe retombait. A l’approche de l’ombre salvatrice. A l’approche de la fin. Chacun relâchait la pression de ses muscles. Trop tendus. Douleurs imperceptibles d’un voyage qui ne l’était pas. Exil forcé. Exil volontaire. De cette marche sans fin, les corps fatigués seraient à jamais marqués. Alors que les derniers pas se succédaient, que la tension s’évacuait, un soupir traversait ses lèvres. Car pour nombre d’eux, ceux qui avaient cru jusqu’au bout, cette fin annonçait aussi un début. Un renouveau. Un commencement. Tandis qu’il imaginait le plaisir des deux Hoshino de retrouver une partie de leur famille, il pensait particulièrement aux siens. Les deux filles, Rakka et Setsuka, encore jeunes, n’auraient aucune difficulté à s’intégrer. Akimitsu, fort de sa jeunesse, encore inexpérimenté, pouvait trouver un nouveau futur. Ayuka, vive et intelligente, saurait s’en sortir. Nul doute que chacun d’entre eux trouverait leur chemin. Ils découvriraient une nouvelle voie. Peut-être pas celle qu’ils avaient imaginé. Peut-être même que les deux filles, traumatisées, se détacheraient de cette figure paternelle brisée. Pour lui, quel serait cet avenir alors qu’il approchait de la quarantaine ? Espoir perdu. Ou simplement disparu. Ses jambes, à l’approche du repos, se faisaient toujours plus lourdes. Comme si chaque pas diminuait sa volonté de continuer. De s’arrêter là. Car plus il avançait, plus il se perdait. Car loin de ses terres, quel homme restait-il vraiment ? Epave de son propre tourment. Plongé dans les ténèbres violentes de son âme.

Sous les portes, alors qu’un sourire triste se dessinait sur son visage, il savait son sort scellé. Là, alors qu’ils étaient poliment arrêtés, il écoutait un premier homme prendre la parole. Hochant doucement la tête, il approuvait la logique de l’action. A sa place, il aurait fait pareil. Il savait que l’autre, qu’il reconnaissait être un frère d’armes, prenait la bonne décision. Car, là, sous les regards hagards et fatigués de cette troupe difforme, il existait deux unités. Il y avait ces Hoshino, ces deux qui rejoignaient finalement leur famille. Qui le rejoignaient lui. Nagamasa Chôgen. Celui qui, déjà quelques semaines plus tôt, guidait déjà son peuple au sein d’un conseil particulier. Mais il y avait aussi ces Yuki. Ceux qui l’avaient suivi, lui. Lui qui avait seulement suivi son ami. Il avait cherché l’exil. Tandis que Watari recherchait l’asile. Pourtant, si la décision justifiée, le corps épuisé redoutait ce passage. Car s’ils n’étaient pas enfermés en bonne et due, il savait bel et bien qu’ils passeraient un examen de passage. Une vérification. Peut-être qu’ils seraient ensuite consignés à vue, comme un faux semblant. Le dirigeant avait raison. Mais la fatigue hurlait au repos. Il désirait le bain. Il désirait souffler. Oublier. S’abandonner un instant. Ne plus se sentir traqué. Alors qu’il avait été si longtemps le chasseur, il avait été la proie. Aujourd’hui, sous le gouvernail de l’Hoshino, il se rendait prisonnier d’un village dont il ne connaissait rien.

Il avait entendu son ami demander la clémence pour les filles. Baissant doucement la tête, dans un signe de reconnaissance silencieuse, l’aveugle appréciait la justesse des quelques mots. Car, de sa personne, il comptait peu. Mais il espérait une meilleure vie pour les deux filles. Pour sa fille. Il lui tenait encore la main. Il ne voulait jamais la lâcher. De peur de la perdre. De peur que, dans la nuit éternelle, elle ne disparaisse à jamais. Comme si elle était le dernier souvenir de ses aventures passées sur les Terres de l’Eau. Comme si, en la lâchant, il acceptait de ne plus jamais y mettre un pied. Alors qu’il écoutait l’homme leur demander la coopération, il s’en amusa légèrement. Cela, il le savait, dépendrait de chacun. Ayuka. Akimitsu. Eux seuls étaient les maîtres de leur avenir. Rakka et Setsuka seraient à l’abri. Le reste dépendait bel et bien de chacun. Et l’ancien geôlier le savait mieux que quiconque, tout dépendait surtout de l’interrogateur. Il suffisait de méfiance pour basculer sur la défensive. Une discussion amicale conduisait à l’ouverture. Alors qu’ils étaient invités à reprendre la marche, serrant un peu mieux la main de sa fille, la canne traînait au sol. Fatigue. Tristesse. Alors que ses pas relevaient la poussière, que ses dents se serraient sous les plaies de ses plantes, il se demandait encore, comme depuis ces semaines d’exil, comment et pourquoi il en était arrivé là ? Dans un silencieux soupir, l’aveugle continuait encore d’avancer. Car il ne pouvait faire que cela. Car il ne savait faire que cela. Car il n’avait que cela à faire.

Dans un soupir, il entend la voix d’une femme. Alors que la fillette le conduit, sous l’ordre donné, à s’asseoir, l’aveugle grimace. Douleurs dans son dos, séquelles de ses longues journées équestres. Ses muscles, tirés, souffrent. Partout, comme de véritables déchirures, il sert les dents. Alors qu’il s’assied sur le coussin, son corps relâche brutalement. Ses bras. Ses jambes. Le feu l’irradiait. Tout cela n’était plus de son âge. Toute cette vie l’avait rôdé. Fatigué de la vie au sein des îles. Il s’était éreinté sur les routes jusqu’à ce village qui, par sécurité, l’enfermait. Alors qu’il avait goûté à la liberté enivrante de quelques jours, il l’oubliait pour retourner à ces prisons politiques. Jeux de pouvoir. Jeux. Toujours ces jeux qui l’épuisaient. Qu’il fuyait. Pourtant, à cet instant où son corps se déchirait, enivrant son cerveau d’une multitude de douleurs violentes, il écoutait la conseillère politique du Tsuchikage, comme elle s’était présentée. Et, alors qu’elle demandait des preuves de son identité, ainsi que les raisons de sa venue, il souriait tristement. Lâchant sa canne, la posant là, il prit une longue inspiration tandis que ses doigts lâchaient ceux de cette fille. Déglutissant, la tête encore basse, l’exilé se questionnait encore, cherchant les mots. Car il devrait les justifier. Choisissant silencieusement, il poussa un soupir, rompant finalement le silence gênant qui s’installait, sentant les premiers regards se poser. Ici, il n’était plus l’interrogateur. Il était le prisonnier. Et son corps hurlait. Pourtant, sa voix, calme, brisée, était celle de l’homme qui se fichait de sa condition.

« Je n’ai aucune preuve à apporter sur mon identité. Je suis Yuki Eiichiro, sûrement, maintenant, l’ancien chef du Clan de la Glace de Kiri. »

Attrapant la main de sa fille, déglutissant brièvement, il continua.

« Et voici ma fille, Rakka. »

Il la relâchait déjà, sans doute pour se concentrer sur ce qu’il devait dire. Mais, surtout, il ne voulait pas lui faire savoir toute la tension cumulée dans son corps. Entre la douleur et la rage. Sentiments mêlés. Il détestait cet accueil. Il détestait ces fausses questions. Il détestait son départ. Sa fuite. Il se détestait.

« Quant aux preuves, demandez à votre Maître, Inuzuka. Nous avons combattu ensemble, sous le démon-Titan. Encore avant, nous nous étions rencontrés lors du premier soir et avons partagé le Saké. »

Il détestait se justifier. Il n’avait pas à se justifier. Devait-il donc expliquer pourquoi, se sentant en danger, il avait choisi de partir, au milieu de la nuit, en sauvant ceux qui lui étaient chers ? Devait-il donc expliquer ce sentiment qui rongeait son âme depuis qu’il était monté sur ce navire ? Il se sentait abandonné. Plus isolé que jamais. Pourtant, c’était lui seul qui avait pris cette décision. C’était lui qui avait abandonné son territoire. Lui seul qui avait choisi de laisser aux mains de la corruption les terres pour qui il avait tant combattu. Les doigts, blanchis sur la canne, se relâchèrent un instant. Et, poussant un autre de ses soupirs, le corps las de ce combat contre la douleur, les premières phalanges brûlées par le gel de sa propre glace, comme un souvenir indélébile de ses erreurs, les pieds en sang, le bassin légèrement démis de ces journées à cheval, la question du pourquoi revenait encore dans son esprit fatigué ? Obscurité. Ténèbres. Dans le silence, il s’était souvent questionné.

« Si vous me demandez pourquoi je me trouve ici, près de vous, je n’ai pas la réponse à cette question. C’est aux Hoshino qu’il faut alors la poser. Je n’ai fait que les suivre dans cette décision, conduisant ma famille et mes proches en lieu sûr. »

Il ne parlait pas de lui. Encore à cet instant, l’idée le taraudait. Ne pouvait-il pas, au milieu de la nuit, uniquement disparaître, s’assurant que les filles seraient sauves ? Qu’un avenir était promis à Ayuka et Akimitsu ? Que les cousins se retrouvaient ? Son ami lui avait souvent évoqué son karma. Que ses yeux n’étaient que les conséquences de ses mauvais actes. Peut-être qu’ainsi, les conduisant tous là où ils pourraient vivre sereinement, il saurait finalement se retrouver. Peut-être pourrait-il réellement trouver la paix qui lui manquait. Qu’il pourrait effacer le tourment de son âme. Souillée. Corrompue. Brisée. Salie.

« Si vous me demandez pourquoi je ne suis plus à Kiri, posez votre question. Ou allez-vous vous contenter de ces faux semblants diplomatiques ? »

Un bref silence. Car le prisonnier ne comptait pas encore donner son dernier mot. Car la proie détestait l’être. Le chasseur reprit le dessus. Retournant le jeu des questions, il ne comptait pas encore s’arrêter.

« Ou en seriez-vous à votre première lamentable tentative ? »

Son sourire, encore carnassier malgré la fatigue, était celui du prédateur. Comme il l’avait été avec la jeune Shiori. Passant une main sur son bandage poussiéreux, le corps penché en avant pour tenter d’alléger le fardeau de son corps douloureux, il posa encore d’autres questions. Car si l’homme était fatigué. Epuisé. Peut-être même était-il, simplement, mort. Mais le guerrier. Le Shinobi. Lui n’était pas encore à terre. Peut-être, finalement, n’était-il bon qu’à cela. Être un combattant.

« Faites-vous du thé en vos régions ? Ou avez-vous au moins un bon Saké ? »

Et le silence de s’abattre. De cette étrange journée où il était assis, la solitude l’enfermait un peu plus encore. Là, dans ce village, peut-être qu’un avenir existait. Pourtant, encore à cet instant, dans son âme noircie, Kiri habitait encore ses pensées et son cœur.
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Nagamasa Sora
Nagamasa Sora

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Jeu 26 Oct 2017 - 23:02
Le temps avait défilé si vite. Sora n'eut même pas l'occasion de prendre un moment suffisant pour renforcer le maniement de son katana, que rapidement, l'on vint interrompre l'effort qu'elle allait réaliser avec détermination et volonté pour faire part de la présence de Nukenins à l'entrée du village, convoquant ainsi la Nagamasa. Le message était clair, et la Genin s'empressa, ni une ni deux, de rengainer son arme dans son fourreau avant de suivre le shinobi qui était venue la demander. A ses côtés, Sora tentait de se montrer aussi imposante et impénétrable qu'elle pouvait l'être, mais dans son cœur et dans son esprit, bien des choses se bousculaient et la troublaient. Comment allait se dérouler cette rencontre inattendue ? Face à qui allait-elle faire face ? Et quelle serait la suite ? Questions claires mais réponses floues. Sora n'était en possession d'aucune information qui pourrait la faire naviguer en eaux claires, mais c'est d'un pas néanmoins assuré que la jeune femme se dirigeait en direction des portes du village, sa main posée sur le pommeau de son arme, déjà prête à tout.

A l'intérieur de sa poitrine battait un cœur intrigué et inquiet également, mais ancré sur son enveloppe corporelle ne résidait aucune expression et sentiment notables. Son regard était porté loin devant elle, sa mâchoire était serrée et c'est dans un silence presque oppressant qu'elle traversa les quelques rues avant d'arriver au point de rencontre. Là, le vent vint fouetter le visage et les cheveux de Sora un court instant, et son attention d'abord égarée sur le reste des shinobis présents se porta sans attendre sur l'état des hommes et femmes qui se tenaient face à eux, la frappant de plein fouet. Quelques échanges étaient peut-être prononcés, Sora ne les entendait pas. Son intérêt était désormais porté sur ces silhouettes. Le temps parut s'arrêter quelques instants alors que son regard parcourait les inconnus de haut en bas. Ils étaient tous amochés par le voyage. Leur visage fatigué leur donnait une horrible mine, alors que leur corps semblait ne tenir que par la volonté de ces shinobis de ne pas fléchir. Puis, finalement, ses yeux curieux se posèrent sur deux enfants, tenant eux aussi encore debout, mais dont l'apparence était plus alarmante que les autres, paraissant sans vie. Son cœur se serra à cette vision, mais tout ses ressentis arrivaient pour le moment à se contenir uniquement en son intérieur. De l'extérieur, elle adoptait la prestance naturelle des membres de son Clan et fut bien vite assignée aux côtés d'une Inuzuka.

Une brève salutation se fit de la part de l'aprentie et un ordre de Meian fut donné, mais rien de plus. Toutes deux n'avaient pas le temps de s'affairer aux présentations et malgré toute la grandeur qui émanait de la femme guidant leur groupe et qui n'échappait pas à la Nagamasa, l'heure n'était pas à une discussion agréable mais bien à un interrogatoire. Sora obéit d'une seconde à l'autre à la demande de sa supérieure et s'en alla chercher l'une des quelques affiches arpentant encore certaines rues du village de la Roche. Des copies d'une lettre inquiétante et anonyme qui avaient manifesté chez la population des questions, des doutes, que Sora n'aurait pas souhaité voir. Il fallait être prudent et prêt à agir, certes, mais il n'y avait aucune signature et cela avait peut-être été écrit de la main d'un homme décidé à installer un désordre total. Peut-être trouveraient-elles plus de réponses lors de cet entretien ? Certainement. Il était de leur devoir de mener à bien cette mission cependant, et Sora, après en avoir arraché une, la rangea proprement avant de la tenir cachée dans une poche intérieure de son habit. Elle revint sur ses pas, rejoignant ainsi sans attendre le groupe dont elle faisait partie.

L'apprenti fermait la marche, observant la petite fille ainsi que l'homme aux yeux bandés devant elle. D'autres groupes avaient été formés, et c'était ces deux Nukenins que, finalement, les deux femmes allaient devoir prendre en charge. Son cousin et présentement Tsuchikage comptait également sur elle pour obtenir le plus d'informations possible, et la Genin ne souhaitait pas le décevoir et faillir à cette missive inattendue. Son cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique alors que ses pas la menaient un peu plus vers la pièce qui leur avait été réservée au fur et à mesure du temps qui s'écoulait. Des questions raisonnaient dans sa tête comme un écho instoppable et déchaîné alors qu'elle ressentait une certaine appréhension quant à cet entretien. Seul le temps pourrait éclairer les zones d'ombres qu'elle n'arrivait pas à dissoudre et bientôt, ils arrivèrent, Sora fermant la porte derrière eux, laissant désormais les deux Iwajins face à deux Nukenins sans aucun doute affamés, assoiffés, et surtout, exténués de ce long voyage mené.

Pourtant, aucun moment de répit ne leur serait accordé pour l'instant. L'interrogatoire débuta sans attendre, et c'est postée au côté de Meian que Sora écoutait avec intérêt et sérieux les paroles de leur interlocuteur. Sa main était toujours prudemment -et presque instinctivement – posée sur le pommeau de son katana. L'homme portait avec lui une aura qui intimait sans aucun doute le respect à beaucoup et répondait plus ou moins à la question malgré l'épuisement, mais le ton qu'il employa en direction de l'Inuzuka ne plut pas vraiment à la Nagamasa qui fronça les sourcils. Iwa accueillait des Kirijins dans son enceinte, et n'avait montré, depuis le début, aucune agressivité ni dureté. Malgré son rang de débutante, Sora participait elle aussi à cette discussion et avait le droit de se prononcer. Ainsi, elle osa prendre la parole, sa stature droite ne la quittant pas. « Si je peux me permettre... Nous ne sommes pas là pour discuter avec animosité, et n'avons pas l'intention de vous garder confiner ici, ni même de vous agresser. Nous sommes là dans l'unique but de nous renseigner sur ce qui se passe. Vous n'êtes pas nos prisonniers, Yuki Eiichiro. » annonça t-elle d'une voix calme et sans aucune once d'hostilité, son regard impénétrable observant ce tissu qui cachaient des yeux aveugles que jamais elle ne pourrait percevoir.

Sora espérait que la discussion se fasse plus facilement désormais, même si elle pouvait comprendre que se retrouver enfermé dans une pièce n'était peut-être pas le meilleur accueil. Il était cependant essentiel de s'informer, et la Nagamasa finit par sortir l'affiche, la dépliant entièrement avant de serrer la mâchoire et de s'approcher doucement de la petite fille. Malgré la carrure qu'elle voulait imposante, Sora ne voulait pas lui paraître hostile et tenta d'adoucir un peu son visage pour quelques secondes, avant de tendre la feuille à la progéniture de l'ancien chef du clan Yuki. « Il faut que tu lise cette lettre. » dit Sora avant de laisser la propagande entre les mains de la petiote et se mettre non loin d'elle, sur le côté, son visage reprenant cet air imperturbable qu'elle avait encore du mal à garder. Son cœur ne cessait de battre à vive allure, Sora percevant le sang battre dans ses tempes. Toutes les interrogations n'avaient pas encore trouvé de réponses et la Nagamasa était impatiente d'avoir de nouveau détails à ce mettre sous la dent, mais également d'obtenir la vérité sur cette affiche.

Contenu de la lettre anonyme:
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http://www.ascentofshinobi.com/t1437-nagamasa-sora-termine
Yuki Rakka
Yuki Rakka

02. Férocité glacée Empty
Sam 28 Oct 2017 - 22:36
Rakka avait suivi son père. Il n’y avait rien d’autre à énoncer. Aux portes d’Iwa, elle ne faisait plus que s’accrocher docilement à sa main, sans s’interroger, sans réfléchir, l’œil morne avisant à peine ce paysage qui aurait dû émerveiller la petite curieuse. L’enfant était trop fatiguée pour ces choses-là, oubliant de prévenir les pas de son père, de glisser son épaule sous sa main pour lui montrer le chemin. Pour une fois, elle restait une petite fille et laissait enfin le rôle de guide à ce père qui s’imposait naturellement. Lui, une autre ? Épuisée, Rakka obéit à cette inconnue et montra à son père cette place qu’on lui assignait. Tendant son bras d’enfant et laissant ses doigts reposer sur le coussin, la main d’Eiichiro suivit le tracé physique avant de saisir la main bandée de son héritière qui s’assit à côté de lui.

La fillette était engourdie par la douleur ayant secoué son corps ces derniers jours. Ayuka avait tenté d’attacher sa noire crinière, mais d’indomptables mèches retombaient encore sur le visage enfantin marqué par une innocence ne souhaitant guère quitter cette enveloppe courbaturée. Cette insouciance, cette tendre naïveté, c’était cela qui la faisait espérer, qui étirait ses lèvres en un chaleureux sourire, qui la rendait aveugle à ces sombres faces d’un monde qu’avaient fuit les adultes de son village. Rassemblant peu à peu ses pensées, Rakka laissa ses prunelles atypiques balayer les lieux. Il y avait dans cette pièce une étrange sérénité, un calme rassurant qui donnait à l’enfant de quoi reprendre pied dans cet océan de possibles.

Les adultes parlèrent, la petite fille se tut, se contentant d’un lumineux sourire tandis que son père la présentait brièvement à leurs interlocutrices. Elles étaient droites, fières, tendues comme les hommes surveillant le Palais de la Brume. Pourquoi ? Les mots s’échangeaient et Rakka sentit les voiles obstruant son esprit s’écarter au fur et à mesure que le discours s’intensifiait. Son père était sur la défensive, les sourcils de la fillette se murent, dévoilant un visage contrit, peiné, mais elle ne pouvait pas intervenir. Elle était jeune, illégitime dans cette partie qu’elle ne pouvait qu’observer comme on le lui avait toujours appris ; un jour prochain viendrait l’heure des actes pour sa personne.

Ecoutant et observant en attendant que cet échange se termine, Rakka sentait un sentiment fort naître pour son père. Au-delà du respect et de la confiance s’étant imposés à leur première rencontre, de l’affection et de la complicité s’étant manifestées par la suite, aujourd’hui la fille développait de l’admiration pour le père. En son for intérieur, elle estimait déjà ce chef noble et résolu parmi les siens, mais dans cette intimité forcée, après les épreuves les ayant jetés aux portes de cette cité shinobi, il était plus vif, acéré, dévoilant le feu mordant se cachant sous la glace éthérée du sang Yuki. Eiichiro, son père, il était superbe, majestueux…la fierté d’appartenir à son sang la mettait en émoi, la crainte de se tenir à jamais dans son ombre nuança bien vite le tableau et la fillette sursauta presque quand la matsu lui confia une lettre à lire pour son géniteur, la sortant soudainement de ses pensées. Hochant la tête, Rakka obéit, découvrant le texte comme elle le lisait, butant parfois sur des idéogrammes qu’elle ne connaissait que peu. Du haut de ses dix ans, de nombreuses subtilités textuelles lui échappaient, mais sa mère l’avait durement éduquée jusque présent et la fillette comprenait des choses qui suscitèrent une réaction des plus sincères à la fin de sa lecture.

« Papa, ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? s’exclama-t-elle d’une voix ayant perdu en clarté au fil de sa lecture. C’est…

Rakka se reprit, réfléchit, songea et laissa échapper sa pensée en ignorant ces autres qui décidaient de leur sort, en oubliant sa place de petite fille dans ce jeu d’adultes.

- C’est à cause de ça que tu es parti ?

À peine avait-elle énoncé ces mots qu’elle se mordit l’intérieur de la joue. Elle aurait dû garder ça pour sa personne, demander une réponse dans un instant qui n’aurait pas mis son père dans l’embarras de gérer une enfant trop curieuse, de perdre le fil de ses pensées. Surveillant du coin de l’œil le seul homme de la pièce, Rakka avait commencé à jouer avec son haut sombre ayant remplacé sa tunique bleue dans leur voyage.

- Je vous prie de bien vouloir ignorer mon intervention, Inuzuka-sama, cela ne se reproduira plus, prononça la fille d’un air désolé en courbant respectueusement la tête. »

Reprenant une posture plus sobre, Rakka observa plus attentivement ces femmes d'Iwa et laissa son père reprendre la main.
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Inuzuka Meian
Inuzuka Meian

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Lun 30 Oct 2017 - 22:31

FÉROCITÉ GLACÉE

FT EIICHIRO SORA RAKKA


    Un cynisme cru, la politesse en repas aux fauves. Le confirmé (ex ?) chef des Yuki portait son cœur à ses mots, accordant les rides qui le tiraillaient à un discours pénible, amer. Maître de glace, roi des abysses, le voilà dans son néant, près à t’emporter avec. De ses réminiscences était née la rancœur, l’inconfort qui le berçait, lui et l’atmosphère qu’il aspirait à geler. Son aura ne mentait pas : Il avait jeté le galet sur une eau duveteuse, et ses ricochets multiples avaient rapidement transformé un lac serein en une nappe vibrante et perturbée. Tes sourcils se froncèrent à mesure qu’il envenimait de lui-même la situation. Etait-ce une façon de demander l’asile ? En s’imposant, en écrasant toute forme de bienséance ou d’humilité. Oubliait-il la jeune paume qui l’accompagnait et dont la seule chance de survie pouvait dépendre de la bonne tournure des évènements ? Qu’il soit usé, las, éviscéré était un fait, qu’il en fasse gouter les échos néfastes à sa propre fille en était un autre. De son inconscience bornée naissait un soulèvement, une méfiance renforcée… du mépris.

    Tes mains se croisent comme pour éviter d’avoir à les utiliser autrement. Le ton endurci, la crainte qui laisse place à une colère froide ; une légère moue balaye ton faciès, comme pour annoncer le retour de glace que le ninja méritait d’entendre, à défaut de pouvoir le voir.

    « Nous en avons, mais pas pour ceux qui le réclament.. » … Pas avec cette arrogance, aurais-tu aimé ajouter, mais le rôle que tu représentais aujourd’hui t’en empêcha.

    A ces mots, la servante qui était sur le qui-vive venait de stopper sa démarche. Elle avait apporté sur un plateau de bois charbonneux les tasses tant désirées, encore fumantes de leur contenu. Tu venais indirectement de renouveler ses ordres, et elle s’y attelait, pliant un genou en danse finale. Ton corps se lève de lui-même et saisit une unique pièce du service avant de la déposer devant la jeune fille qui peinait à garder son attention en éveil.

    « Ne t’en fais pas, tu n’as pas à te sentir gênée » Adresses-tu délicatement à l’enfant qui s’était surprise elle-même de la lecture. L’avoir écoutée déchiffrer l’inclémence du parchemin t’avais quelque peu chagrinée, mais elle était la seule voix pure ici. La seule à pouvoir faire ça. Et elle avait confirmé sa candeur par les simples marques de troubles dirigées vers son père.
    Raclement de gorge, retour aux cœurs impurs, l’ouverture d’une porte scellée par les règles de courtoisie. Il avait déclenché la tempête : Il en gagnerait donc ses ravages.

    « Si vous savez déjà quelle est ma question, alors répondez-y. Je n’ai pas à débattre sur la façon d’apporter un sujet… Mais si vous tenez tant à la clarté d’un sujet ou d’un manque apparent de politesse, alors soit. J’espérai personnellement épargner votre enfant »

    Une coupure nette, sèche. Te voilà fendant le sol d’un coup marqué. Tu le remettais à sa place, ni plus ni moins. Lui et son orgueil n’avaient aucune valeur en ces terres, seule la pérennité de ton pays importait : Et lui, il représentait un danger par sa simple venue. Alors non, tu ne donnerais pas le thé au maillon d’une chaîne qui menait droit aux geôles de Kiri. Il te faudrait plus que de la bonne volonté pour ça.

    « J’aimerai rappeler que la diplomatie, avec ou sans ses faux-semblants, est l’unique raison pour laquelle vous êtes assis ici devant moi et pas en errance dans un pays que vous rejetez, ou qui vous a rejeté »

    Tu n’hausses ni baisse le ton, la platitude d'intonation étant la plus redoutable des armes. Il voulait des mots francs, une cruauté honnête, il l’aurait.

    « Vous parlez de protéger votre famille. J’ai la mienne à protéger aussi, et votre seule présence est susceptible de la menacer. Que ce soit de manière directe, si vos intentions premières envers le village s’avèrent obscures, ou de manière indirecte, si votre arrivée est source de conflit avec une autre puissance militaire »

    Ton regard plante ses crocs sur le linceul qui sert de parure au Yuki, à ses iris endormis. Tu veux qu’il le sente, au-delà de pouvoir y répondre, que l’intensité de tes prunelles devienne tangible et communicante : C’étaient là des avertissements, une mise en garde. Un asile ne se négocie pas par une guerre d’ego.

    « Je ne connais pas Kiri. Je ne sais pas ce qu’il en est, j’ignore tout de vous ou de votre histoire : Et c’est ce qui crée toute la réticence que je pourrais avoir à vous tendre la main. Alors si vous sentez un tant soit peu concerné par la tournure des événement, par le bien commun, alors il vous faudra ranger votre amertume, ignorer la fatigue, et faire de vos paroles les preuves que vous niez avoir »

    Il ne t’en fallait pas plus. De simples mots, une droiture par le cœur ou par le sang, ici, devant sa fille et pour elle. La lecture de la lettre servirait simplement de test, tu savais son contenu pour la plupart erroné ou modifié dans le but d’attiser la haine. Sa réponse, pour peu qu’elle se joigne aux maigres informations vérifiées de votre côté, serait alors la clef de sa résilience. Tu avais donné les conseils pour ce jeu de piste, indiquant une finalité et la manière d’y parvenir sans écarts. A lui de choisir ; à lui de renaître ou de s’enterrer avec ses propres démons.

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Yuki Eiichiro
Yuki Eiichiro

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Mar 31 Oct 2017 - 0:04
Était-ce là donc tout ce que le Village de la Roche avait réellement à lui offrir ? Il était agacé. Face à ces deux femmes, inexpérimentées, il se questionnait. Si Watari était venu pour son cousin, Eirin le suivant, il n’avait fait que les suivre dans l’unique but de protéger les siens. Ayuka. Akimitsu. Setsuka. Mais surtout Rakka. Ils étaient sa famille. Les plus importants. Alors, sur le navire qui les avait conduits de l’autre côté de l’Archipel, il avait pris la décision de les conduire en lieu sûr. Au moins eux. Peu importe ce qui lui arrivait ensuite. Alors, silencieusement, reprenant sa façade de glace, il avait rétorqué à la jeunesse qui avait pris la parole directement alors qu’il terminait de parler.

« Si je n’étais pas un prisonnier, je pourrais me lever et suivre le courant d’air pour sortir. Et vous me demandez de répondre à vos questions, ce qui ressemble étrangement à un interrogatoire. »

Il le savait lui-même. Il l’était l’un des Geôliers de Kiri. S’il allait jusqu’à torturer dans la plus grande cruauté, il était aussi un véritable enquêteur. Poussant un soupir, baissant la tête et ayant perdu son sourire, il reprit la posture qu’on voulait de lui. Non pas celui de l’ancien chef de Clan, mais bien d’un maigre réfugié. Un fuyard. Car c’est là ce qu’elles désiraient entendre.

« Je suis peut-être aveugle, mais je ne suis pas encore idiot, jeune femme. Vous nous avez arrêtés aux Portes de votre Village. Vous nous avez séparés et maintenant, chacun est interrogé en petits groupes. »

C’était une affirmation. Une simple confirmation de ce qu’il savait déjà alors qu’elles faisaient lire à sa propre fille une lettre. Sourcils froncés, le Yuki décryptait chaque mot, tentant de comprendre, forçant même son audition pour être certain de tout intercepter. Puis, dans le silence qui suivit, son esprit reconstruisait l’ensemble des informations qu’il détenait, construisant un nouveau tableau, différent, encore incomplet mais où les zones d’ombre s’effaçaient lentement. Se passant une main sur son bandeau poussiéreux, il écoutait silencieusement la première des deux femmes, la fameuse Inuzuka qui, à entendre sa fille, menait bel et bien la barque de cette rencontre. Puis, alors qu’elle achevait de parler (enfin !), car elle parlait beaucoup trop, le Yuki soupira, s’étirant en arrière. Faisant craquer quelques articulations de son squelette affaibli, il se releva péniblement – mais seul. Souriant gentiment, il hochait de la tête tandis qu’il s’éloignait légèrement, à la recherche d’un mur contre lequel il vint à s’asseoir.

« Si vous désirez connaître les raisons qui m’ont poussé à m’en aller, je vais vous les donner. »

Il poussa un soupir. Comment devait-il aborder le sujet sinon, simplement, l’évoquer, tout en oubliant pas les nouvelles informations. Le corps endolori, l’envie profonde de se détendre d’un thé et d’un bain, son ressentiment s’élevait un peu plus encore face à cet accueil toujours plus froid. Pourtant, il savait aussi qu’il ne sortirait pas de cette pièce tant qu’elle ne serait pas convaincue. Et s’il pouvait rester là des heures, cela n’était pas encore le cas de sa fille.

« Kirigakure est encore jeune, Inuzuka. Le Village n’existe que depuis quelques années. D’un effort commun, d’abord par mon Clan, bientôt rejoint par les Kaguya, un valeureux Clan guerrier à l’époque, nous avons réprimé l’ensemble de la criminalité sur la principale île de l’Archipel. Nous avons été rejoint par des manieurs de Sabres ainsi que des criminels repentis. »

La Fondation de Kiri. Un silence. Alors qu’il laissait sa tête aller en arrière, il essayait encore de se remémorer quelques souvenirs de cette époque lointaine. Et, posant une main sur son œil droit, il lâcha comme une évidence.

« J’y ai perdu mon œil droit. »

Alors qu’il laissait tomber sa main au sol, remettant sa canne sur ses jambes, il poussa un soupir.

« Kiri s’est autogérée durant un temps. Chaque Clan possédait son territoire, les Yuki possédaient les Geôles, les Kaguya l’Hôpital et les Sabreurs le Dojo. Mais le Daimyo a alors décidé d’élire un Chef, une Ombre au-dessus de nous tous. Et au lieu de choisir pour nous unir, comme les Yuki le firent par le passé, il vint à choisir une vieille femme dont l’unique intérêt était son propre ego. Encore maintenant, lorsque je partais au milieu de la nuit, nous n’avions pas encore fait la lumière sur tous ses agissements. »

Un silence. Il déglutit. Heureusement qu’il avait demandé un thé, après tout, car, ici, à Iwa, ils traitaient leurs invités bien plus tristement qu’à Kiri. Alors qu’il déglutissait, conservait un peu de sa salive et de l’eau qui lui restait de cette terrible et longue journée, il continua son récit.

« Durant cette époque, je me suis attaché à une Sabreuse, tandis qu’elle s’est contentée d’arracher tous mes sentiments. »

Cela n’avait rien à voir, mais il devait l’admettre, son cœur était devenue une véritable pierre. Episode sentimental traumatisant, il ne comprenait toujours pas sa réaction, alors que les mois passaient sans jamais aucune réponse.

« J’ai décidé de réunir l’ensemble des Clans de la Répression, excepté les Kaguya, alors guidés par une pleutre. Nous avons choisi de renverser la Shodaime Mizukage, qui s’est alors enfuie sans son reste. »

Une main sur son deuxième œil, il poussait un autre soupir, il se retenait de pleurer, alors qu’il comptait les différents épisodes traumatisants de sa vie qui, finalement, l’avaient conduit à prendre une décision.

« Je suis alors devenu aveugle, par les mains de Sabreurs. Précisément d’une Sabreuse et d’un Yuki ayant renoncé à sa famille pour vivre sa relation amoureuse. »

Il détestait devoir parler autant. Et cela l’agaçait. Aussi, son ton devenait de plus en plus alors qu’il racontait les derniers événements ayant eu lieu à Kiri.

« C’est à mon retour de Shîto que j’ai appris la mort du Daimyo et la nouvelle nomination d’un Mizukage dans la foulée. Comme si sa mort n’avait été qu’un prétexte pour l’intronisation d’un nouvel homme. Ou plutôt, deux, car le Nidaime trouvait dans le nouveau Daimyo son meilleur allié. »

Silence. Encore, tandis que sa gorge s’asséchait de plus en plus.

« Imaginez-vous un homme ayant quitté sa propre famille des années auparavant. Qui n’a jamais mis un pied dans le village. Qui n’a jamais combattu pour le village. Et qui, mettant le premier pied à l’intérieur, en est à sa tête. Vous aurez ma première raison. Un homme qui ne s’est pas battu contre la criminalité. Un homme qui n’a pas affronté le dictat égoïste de la Shodaime. Bafouant notre système militaire, voilà que ce sans-rien, ce banni devenait l’Ombre du village. Bafouant l’idée même que les Kirijins décident de leur leader, il fut encore choisi par un maître extérieur, tout juste installé à son nouveau pouvoir. »

Deux raisons exprimées, et la liste était encore bien longue. Poussant un soupir, il reprit d’une simple question rhétorique.

« Comment voulez-vous accepter un Yuki déshérité que personne ne connaît, ayant fui son propre Clan ? Comment un traître pourrait-il mener justement ? »

Un autre court silence. Car il avait encore à dire avant de pouvoir enfin se taire définitivement.

« Mettez cela de côté un instant. Acceptons cet état. Voilà que quelques semaines passent et que lors d’une réunion générale, il inaugure quelques nouveautés. Tout d’abord, il confirme une ancienne criminelle à la tête d’un Clan majeur. Et, en plus de cela, s’immisçant aux affaires internes aux Kaguya, il nomme, en accord avec la précédente Cheffe, un nouveau Kaguya, d’une Branche exilée et séparée du reste. Voilà qu’il nomme une Sabreuse et un Kaguya qui ont échoué dans leur mission de protéger la vie du Daimyo. Voici ce qu’est Kiri. Mais, finalement, son dernier acte fut de me demander de signer un papier. »

Il pose une main sur son bandeau.

« Mais je suis aveugle. Alors que je refuse de signer, gardant le silence, il décide d’exiler l’ensemble de mon Clan de toute fonction politique et administrative, nous réduisant au simple état civil. Pour l’unique raison que je sois aveugle, et donc incapable de signer son papier. Au moins, avez-vous eu l'ingéniosité de faire lire à ma fille votre lettre, et non de me la donner sans que j'en connaisse le contenu. »

Hochant la tête, achevant lentement son récit, il reprit encore la parole.

« Voici ce qu’est le Nidaime. Un despote non-avisé, s’entourant uniquement de quelques personnes allant dans son sens. Quant à répondre à votre question. »

Un bref silence.

« Je serai bel et bien une menace pour votre village. »

Il déglutit brièvement.

« Aussi. Je vous demande d’accepter au moins l’ensemble de ma famille. Je ne demanderai pas refuge, au risque de tous vous mettre en danger et d’attirer l’œil de Kirigakure. Acceptez les deux Hoshino et les quatre autres Yuki mais … Je suis un risque. »

Se levant avec peine, se dirigeant vers le courant d’air, il ouvrit la porte et s’y posa en silence. Durant un temps, il médita sa réponse. Il savait que Rakka allait réagir. Il savait qu’abandonner sa famille était aussi le meilleur choix. S’il les voulait en sécurité, ils devaient accepter de le laisser partir. Plus il mettrait de distance entre eux et lui, plus ils seraient en sécurité. Et plus loin il attirerait leurs poursuivants, plus loin Rakka serait d’eux. Car, à cet instant, il se sacrifiait uniquement pour la sauver. Elle. Sa fille. Entourée d’une demi-sœur. Entourée d’un oncle. Entourée d’une tante. Entourée des Hoshino. Elle deviendrait une bien meilleure femme qu’il n’aurait été un homme. Poussant un soupir, acceptant son sort, il lâcha une dernière pique à l’encontre des deux femmes.

« Nous accueillons mieux nos prisonniers à Kiri que vous vos invités. Nous leur offrons au moins à boire et à manger. »
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Nagamasa Sora
Nagamasa Sora

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Mer 1 Nov 2017 - 0:02
La tension était palpable, surplombant la pièce où se tenait un interrogatoire qui semblait déplaire au plus vieux de tous ceux présents dedans. L’inquiétude émanait de la petite fille qui venait de lire cette lettre anonyme et source de doutes, d’angoisse pour beaucoup. Sora, de ses violettes pupilles, observait ce visage enfantin s’assombrir au fur et à mesure de la lecture de ce bout de papier sans aucune signature, son cœur se serrant tout comme sa mâchoire à cette vision. La Nagamasa restait droite, gardant cette allure impénétrable et ce regard impassible, mais à l’intérieur se bousculaient bien des sentiments qu’elle contenait avec difficulté. Elle entendait continuellement le sang battre dans ses tempes alors que la peur de percevoir des mots annonciateurs de conflits et de guerre prochaine la rongeait. Cependant, elle se questionnait également sur la continuité de cet entretien.

Les paroles de sa supérieure manquaient de chaleur, de la même manière que les propos de l'ancien chef des Yuki furent prononcés. L'attitude de l'un et de l'autre dévoilait une ambiance pesante au fur et à mesure des secondes écoulées, et pour ne pas envenimer la situation, les paroles échangées, Sora ne prononça rien de plus à la réplique de l'aveugle. Elle se terra dans un silence momentané pour éviter de déclencher quoique ce soit, se contentant simplement de secouer doucement la tête de gauche à droite. Même s'il ne pouvait la voir, elle affichait son désaccord par ce geste, son envie de répliquer démangeant ses lèvres qui, néanmoins, restèrent closes. La faim, la soif, la fatigue et cette incommodité dans lesquelles étaient noyés Eiichiro et sa fille pourraient peut-être mener à un échange plus costaud, et si cela arrivait, la Nagamasa ne serait clairement pas de taille pour lutter. Elle se ferait écraser comme un vulgaire moustique importunant la tranquillité de la bête, et cet accueil tournerait à la discorde. A ces pensées, la poigne qu'elle avait sur le pommeau de son katana se resserra, un frisson la parcourant alors que son regard se perdit sur Rakka à qui l'on apporta de quoi s'hydrater un peu.

Puis, enfin, le récit débuta. Attentive, la Genin écoutait les raisons qui avaient poussé tous ces Kirijins à fuir vers d'autres terres. Beaucoup d'événements tragiques s'étaient déroulés dans la vie du shinobi et sur le territoire de la Brume, noyant un peu plus ce pays dans un système loin d'être au goût de la jeune samouraï qui fronça un peu les sourcils en entendant de telles choses. A Iwa, le peuple était soudé et non divisé. Le pays de la Roche était dirigé par son cousin, un homme en qui elle avait aveuglément confiance et qui méritait, à ses yeux, la place de Tsuchikage. A Kiri tout semblait plus sombre, et finalement, le regard impénétrable de la jeune femme se porta en direction de Yuki Eiichiro lorsque celui-ci s'apprêta à sortir. La mine de Sora s'assombrit alors qu'elle fit un pas en avant, lançant un vif regard à l'Inuzuka avant de prendre de nouveau la parole. Son cœur frappait presque sa cage thoracique alors que ses battements s'accéléraient. « Même si vous quittez nos terres, votre famille restera ici et le risque sera alors tout de même présent. » dit-elle d'une voix calme mais qui laissait paraître une certaine inquiétude. Comment allaient tourner les événements ? Aucune réponse ne lui venait. Tout était trouble, et pourtant, un seul point était clair aux yeux de Sora : elle voulait protéger Iwa.
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Yuki Rakka
Yuki Rakka

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Mer 1 Nov 2017 - 16:01
Des conversations des adultes, Rakka ne se pensait pas en droit de se mêler. Remerciant la femme tatouée de rouge d’un sourire sincère malgré la fatigue durcissant ses traits, la fillette porta d’abord une main au-dessus de la tasse avant de la retirer vivement. La vapeur que la boisson produisait venait d’électriser son membre blessé et l’enfant serra contre elle cette paume abîmée. L’on ne fit pas attention à elle, Meian et Eiichiro s’affrontaient, utilisant des mots faisant durement échos à ses pensées de petite fille, son père l’abandonna face aux deux interrogatrices et Rakka se retint de la suivre impulsivement. Lui savait ce qu’il faisait, lui comprenait ce qu’il se jouait là, elle, pas encore. Se mordant l’intérieur de la joue et frottant nerveusement le bandage couvrant ses paumes, la brunette écouta, se faisant violence pour ne pas tourner les yeux vers ce père qu’elle mourrait d’envie de sentir à nouveau près d’elle. Elle en tremblait. La peur et l’insécurité lui nouaient le ventre. Les mots retraçant une vie qu’elle ne soupçonnait pas et cette distance cruelle effrayaient l’enfant qui commença à se recroqueviller, à fuir la rigidité de Meian et le stoïcisme de l’autre femme. Comment pouvait-il s’estimer un danger pour elle ? Elle l’avait suivi lui plutôt que sa mère. Il l’avait soutenue et protégée pendant leur voyage. Il avait été là quand sa réalité s’était écroulée. Lui la comprenait, lui l’aidait, lui l’aimait et ne lui mentait pas ! Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Mais il l’ignorait et la laissait là. Ses tremblements s’amplifièrent comme ses yeux la piquèrent et, la tête basse, elle commença à pleurer. Pourquoi disait-il des choses aussi horribles pour elle ? Il était son père, elle l’aimait, mais elle ne pouvait rien dire, rien faire. Des hoquets lui échappèrent bientôt et son souffle s’emballa. Elle tentait de contenir tout ça, mais cela faisait si mal, elle avait si peur… Rakka s’étranglait dans ses sanglots, sa respiration en était gênée et la seule chose à laquelle elle s’accrochait vainement pour tenter de faire bonne figure était l’idée que son manque de tenue allait encore l’éloigner de son père.
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Inuzuka Meian
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Sam 4 Nov 2017 - 11:23

FÉROCITÉ GLACÉE

FT EIICHIRO SORA RAKKA


    La balance oscille. Une vie tortueuse, un historique dérobé entre deux soupirs ; Le chef de clan Yuki n’avait que sa conscience propre pour le maintenir en éveil. Le reste de son être semblait fossilisé, oublié. La lourdeur de certaines annonces te faisait chavirer l’espace d’une seconde ; et si ses traits étaient reflets d’une réalité bien plus morne qu’escomptée ? Et si cette lassitude était justifiée ?. De mutinerie en mutinerie, mutilé puis exilé. Les rebonds d’une vie fastidieuse, presque incomprise. Il donnait là l’image d’un village sanglant, bien loin de la paix, jusque lors inviolée, d’Iwa. La folie de Shito avait également marqué leur village d’un fer brulant ; Ils avaient perdu leur Daimyo dans ce même laps de temps pendant que leur supposée Kage avait déserté sans laisser de traces. Double disparition, liées ou non, cette précédente cheffe devait avoir plusieurs secrets à dissimuler, pour avoir fui ainsi un village laissé à l’abandon de ses propres chaos. A l’image d’Iwagakure, la cité de la brume s’était reforgée juste après l’attaque, nouvelles nominations, nouveaux noms, tous inconnus à ton répertoire. Seule une chose attirait ton attention ; Le nouveau Kage était un Yuki, et voilà que le chef de ce même clan le fuyait comme la peste. Un déserteur, un oublié. Il était soi-disant revenu et avait accédé au pouvoir comme s’il était l’élu d’un destin muet. Ton regard s’assombrit.

    « Vous suggérez que cette prise de pouvoir ait été organisée ? »

    On ne devient pas Kage à un retour d’escapade. Jamais. Et intérieurement, tu commençais à comprendre le sentiment d’injustice que le maître de glace pouvait ressentir. Si ses dires étaient véritables, si ce nouveau chef n’avait fait son retour que depuis la naissance du Shoshikidan et des effets qui en découlent, alors il serait l’objet d’une curiosité malsaine : des idées noires en guise d’arguments.

    Eiichiro poursuit son conte, noircissant à chaque nouvelle phrase un tableau déjà charbonneux. Des noms, des reproches. Tu es dans l’incapacité de lier les personnes évoquées à des visages ou à une vérité absolue. Tous ces dires pouvaient également relever de la simple interprétation, pour peu que ce village soit berceau de quiproquo.

    Ton sourcil s’arque à l’évocation d’un bannissement pour une histoire de … pacte non signé. Kiri était donc hérétique à ce point ? Un clan entier endetté pour la signature d’un seul homme, avec ses doutes et ses haut-le-cœur ? Tes yeux étaient tombés sur la tasse bercée par l’eau qui s’en échappait à coup de nappes vaporeuses. Te voilà aspirée par la futilité de ces nuées, hypnotisée devant tant de révélations, toutes plus nébuleuses les unes que les autres. Il avait peint un tableau sans lumière, sans espoir. Comment un village pouvait-il souffler, survivre, avec ce genre de contexte ? Bien d’autres auraient juste été disloqués, rongés par leurs propres vices, abandonnés par leurs valeureux.

    « Je serais bel et bien une menace pour votre village »

    Ton visage est happé de plus bel. Il avait le don te noyer dans les abysses avant de te réveiller par le tonnerre, électrifiant la pièce tout entière d’une aura chimérique. La peine, les regrets, la colère lasse, l’abandon, la sévérité. Liens tissés d’une maille disparate, d’émotions mouvantes. Son corps qui se lève devient ombre toute entière ; il n’y a plus que sa silhouette pour parler. Tu te lèves en réponse, miroir de ses mouvements, il avance, tu avances, il recule, tu recules.
    La gamine rompt le silence de ses pleurs qu’elle ne parvenait à contenir. La Genin qui t’accompagne répond à l’ultime demande du déserteur par des mots sages, avisés, que tu rejoignais intérieurement. La désertion serait une fuite en avant.

    « C’est là que vous n’arrivez pas à comprendre. Vous n’êtes ni prisonniers, ni réfugiés, mais un parfait entre-deux, et ces échanges ont pour seul but de décider quel côté vous êtes aptes à rejoindre ; Or vous venez de choisir la troisième option. L’exil. Vous voulez la protection pour votre clan ? En les abandonnant à un village que vous ne connaissez pas, que vous n’avez pas ENVIE de connaître ? En marchant sur nos terres, vous devez aussi vous soumettre à ses règles, qui ne sont pourtant pas si exigeantes : Un interrogatoire, une décision du conseil, c’est tout. Mais à la place de cela vous préférez faire votre conclusion sur la meilleure hospitalité de vos prisons ? Celles que vous fuyez aujourd’hui ? Celles du village que vous venez de décrire comme l’antre du diable ? »

    Une colère sèche teinte tes mots. Tu es agacée de ces incohérences, peinée des pleurs qui scindent la pièce, révoltée de voir un homme brisé à ce point.

    « Partir d’ici ne changera rien, vous serez juste une cible errante. »

    Ton souffle se pose, cette discussion cherchait sa propre finalité.

    « … Si votre but intime est cependant tout autre, s’il est d’ordre salvateur et sacrificiel pour votre clan, alors il y a des manières bien plus judicieuses pour devenir le catalyseur du courroux Kirjin »

    L’idée était suggérée, la seule qui rendait une volonté de fuite solitaire plausible. Il voulait être le centre de l’attention en fuyant ? Mais pour combien de temps ? Il ne ferait que diviser les forces du groupe qu’il tenait tant à protéger. En laissant Iwa garant de la survie des siens. Songe bien trop bancal, inadapté.

    « Iwa rentrera en négociation avec Kiri, quoi qu’il advienne, nous entendrons leur avis et leurs suggestions, et nous proposerons les nôtres »

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Yuki Eiichiro
Yuki Eiichiro

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Sam 4 Nov 2017 - 12:40
Il n’avait rien suggéré. Il ne voulait pas suggérer. Seulement les circonstances ne pouvaient être que des coïncidences. Beaucoup d’événements suggéraient une concomitance, comme si tout s’était trop bien mis, comme si chaque engrenage conduisait au suivant. Pourtant, ce soupçon, il n’avait aucune preuve, seulement cette intime conviction qu’à Mizu no Kuni, des forces obscures avaient tiré les ficelles d’un jeu supérieur au sien. Car Eiichiro n’était qu’un homme et n’avait jamais voulu prétendre au pouvoir. Pourtant, alors que la Dame des Brumes trouvait le pouvoir par l’entremise d’un mystérieux allié, il s’était retrouvé à la tête d’un Clan pour lequel il avait tant combattu. Pourtant, il n’avait jamais été fait pour ce poste. Entre ses idéaux et la défense de sa Famille, un gouffre s’était fait. Devait-il mettre ses valeurs sur le côté afin d’agir pour un plus grand bien ? Ou devait-il guider selon lui ? Il avait longtemps fait le premier choix, guidé pour le bien d’autrui, s’oubliant. S’effaçant. Pourtant, à la veille des terribles événements de Shito, décapitant le pouvoir en place, il avait travaillé pour Kiri. Comme lorsque, à son corps ravagé, il s’était encore battu contre le Titan. Et de revenir, découvrant que rien n’avait changé. Sinon un autre homme. Portant faussement le nom de Yuki. Ce ne fut que d’un soupir, effaçant ses doutes et ses craintes, qu’il répondit à la question de son interlocutrice.

Alors qu’il était posé là, dans la prison physique de sa propre cécité. Dans la prison morale de son exil. Dans la prison sentimentale de ce cœur étranglé et évidé. Il ne se voulait pas faible. Pourtant, aujourd’hui, après une longue semaine pénible, il était fatigué. Fatigué de parler. Fatigué de se souvenir. Fatigué de cette vie. La tête penchée en arrière, alors qu’il laissait le vent siffler à son visage, il souriait. Nostalgie. Tristesse. Douceur. Alors qu’il l’avait fui, Mizu no Kuni lui manquait. Pays de son enfance. Pays de son adolescence. Pays de ses amours. Pays de son sang. Syndrome de l’exilé. Syndrome du banni. Marqué à jamais. Comme il détestait ces sentiments mêlés. Alors qu’il avait fui dans la peur, mais le soulagement, il ne ressentait plus que cette profonde tristesse. Sentiment de larmes séchées depuis longtemps. Sentiment de larmes qui ne voulaient plus couler depuis longtemps. Mizu no Kuni. Kirigakure. S’ils étaient son sang, ils étaient aussi sa malédiction. Tant de souvenirs. Tant d’ambitions. Tant de rêves. Dans l’obscurité du bandeau, il tentait encore de se remémorer sa tendre enfance. Ses premiers cours. Cette vie lointaine.

Rakka s’était mise à pleurer. Comme un rappel de cette terrible réalité. Il n’était plus simplement un Chef de Clan. Ni même qu’un simple homme investi de quelques valeurs. Alors qu’elle pleurait, il devenait aussi, mais surtout, un père. Absent trop longtemps. Il n’avait jamais appris à l’être quand il s’était découvert l’être. Une enfant de dix ans. Elle n’était que cela. Loin des trépidations politiques. Loin des affaires qui avaient l’homme perdre ses deux yeux. Loin, même, de toutes les considérations. Il l’avait oubliée, alors qu’il se rappelait son passé. Alors qu’il tentait de faire de son mieux pour protéger l’ensemble du groupe. Car les siens, même les Hoshino, étaient sa nouvelle famille, peu importe les liens de sang qui devaient les lier. Alors, se mettant à quatre pattes, rampant, la gorge encore sèche de sa trop longue tirade, il s’était rapproché des gémissements. Lentement, tâtonnant péniblement sous ses muscles déchirés. Fatigué, vainquant comme il pouvait l’envie de s’écrouler et de dormir des journées entières, le Yuki retrouvait bientôt le contact de sa propre chair. Elle. Elle qu’il avait enlevé au milieu de la nuit. Il n’avait pas voulu la perdre une seconde fois. Il n’avait pas voulu l’abandonner comme il l’avait fait dix années auparavant. Car s’il avait été irresponsable, il devait assumer les conséquences de ses aventures. Elle. Rakka. Sa fille. Qu’il prit doucement dans ses bras. Pour la protéger. Car il ne pouvait faire que cela à cet instant. Lui montrer qu’il était encore là. Aussi, soufflant uniquement pour elle, dans un murmure, il tentait de la rassurer. Lui rappeler qu’il ne partirait pas encore. Pas une deuxième fois. Pas sans elle.

« Je suis désolé. Jamais je ne t’abandonnerai. »

Sa voix s’était brisée. S’il contenait les larmes qui ne voulaient finalement pas se déverser, oubliant un instant sa terrible et médiocre condition, l’Homme de la Glace savait que l’entretien, sinon l’interrogatoire, n’était pas encore fini. Pourtant, assisté de sa propre fille, il ne pouvait être entièrement dévoué à sa propre cause. Il ne pouvait pas parler sans la heurter. Il ne pouvait pas négocier sans le risque que la petite, encore jeune, ne comprenne de travers, risquant alors de se braquer. Aussi, choisissant plus attentivement ses mots, la serrant un peu mieux contre lui, il hochait doucement de la tête.

« Il n’y a pas qu’eux que je protège. C’est aussi vous que je protège. Car je vous apporterai la guerre. Car je serai la guerre devant vos portes. Plutôt mon sang répandu aux quatre coins du Yukan plutôt que de me savoir vivant, telle sera la volonté des Shinobis qui seront à vos portes. Et quiconque me protègera sera aussi une cible. »

Alors qu’il finissait sa phrase, ses lèvres se posèrent dans la chevelure de sa fille, comme une autre tentative, encore, pour se rattraper. De lui faire savoir que, malgré les mots qu’il prononçait, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour la protéger. De tous. De la vie. De ses ennemis. De chacun. Du danger. Pourtant, il ne pourrait jamais l’emmener avec lui sur les routes. Car ce ne serait jamais une véritable vie, sinon de ceux qui passent leur vie à fuir. Il aurait alors mieux fait de rester là-bas, à Kirigakure. S’il avait bien fui, plus que pour sa propre vie, c’était pour cette fille qu’il découvrait encore. Pour lui offrir une meilleure vie. Pour lui offrir une véritable vie. Loin de Mizu no Kuni et du sang qui souillent ses terres. Alors qu’il se taisait, cachant sa fille dans son torse, un fin sourire amusé s’était dessiné.

« Alors, dites-moi, qui serais-je ? Que serais-je exactement ? »

Il s’arrête un bref instant. La question était rhétorique. Il le savait lui-même. Mieux que quiconque. Détenteur de secrets kirijins. Détenteur de soupçons. Détenteur d’informations. Voilà ce qu’il était exactement. Une source. Une ressource. Ils le savaient tous dans cette pièce. Excepté peut-être la jeune Rakka qui, discrète, ne devait peut-être pas comprendre l’ensemble de cette conversation. Si elle n’était qu’un pion sur l’échiquier, il en était une pièce-maîtresse. S’ils pouvaient perdre une pièce mineure, il n’en était pas de même de lui. Valeur sûre. Valeur certaine. Un soupir. Peut-être que tout ceci n’était qu’une erreur, finalement. Peut-être n’aurait-il jamais dû fuir sa patrie. Car, alors qu’il cherchait à protéger les siens, celle qui menait la conversation jouait de son sentimentalisme. Car s’il partait, il les abandonnait tous. Alors qu’ils l’avaient suivi lui, il serait le lâche qui abandonnerait. Or, s’il restait bel et bien là, il serait le centre de ces négociations. Soupir de lassitude. Soupir de déception. Il avait fui pour se libérer. Et voilà que, loin de sa prison dorée, il en découvrait une autre, bien plus terne.

« Vous me demandez de rester au nom des miens, d’apprendre à vous connaître. Alors, dites-moi Inzuka, que proposerez-vous aux Kirijins qui se montreront devant vos portes ? »

Il serait leur monnaie d’échanges. Il serait ce prisonnier qui, au nom de sa vie, protégerait les siens et Iwa. Car, il l’avait compris, il ne serait jamais plus qu’un prisonnier. S’il serait réfugié politique, il en perdrait les faveurs et les titres à l’Aube où les Vagues effriteraient les Roches. Et lorsque ce jour arrivera, car il arriverait, il serait le sacrifice donné à la mer pour que le monstre se calme et se retire. Poussant un soupir, il regrettait. Il regrettait son exil. Il regrettait d’avoir suivi les Hoshino. Iwa ne serait pas sa rédemption, mais sa dernière prison.
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Nagamasa Sora
Nagamasa Sora

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Dim 5 Nov 2017 - 19:33
L'histoire de l'exil de ces Kirijins en direction des terres du pays de la Roche avait été conté, et la discussion creusait désormais plus profondément dans le devenir de ces hommes, femmes et enfants qui avaient mis les pieds à Iwa. L'idée qu'avait ce père de délaisser les siens derrière lui pour éviter au reste de sa famille de payer pour leur erreur ne résoudrait aucunement la situation aux yeux de la Nagamasa qui, toujours postée non loin de sa supérieure, observait de ses violettes prunelles la stature imposante de l'ancien chef des Yuki près de la porte. Son cœur battait à vive allure alors que son souffle était irrégulier, conséquences d'une inquiétude certaine pour la suite des événements et de questions encore sans réponses. La curiosité que Sora abritait en elle avait été, certes, un peu rassasiée, mais il restait encore des choses qui n'étaient pas réglées, et l'avenir d'Iwa quant à Kiri préoccupait l'esprit de l'apprentie, qui sentit son cœur se serrer en entendant les sanglots naissants de la petite fille. Son regard s'apposa sans attendre sur le visage enfantin et marqué par la tristesse, tentant de rester pourtant impassible. Cette idée était naturellement loin de plaire à Rakka, et cette réaction digne de l'amour d'une fille pour son père inciterait peut-être celui-ci à ne pas agir de la sorte.

Le problème ne se résolverait pas ainsi aux yeux de Sora, qui avait une opinion soutenue par l'Inuzuka, celle-ci relançant sans attendre le débat. La stature droite, la main toujours posée sur le pommeau de son arme, la Nagamasa tendait une oreille attentive et curieuse à ce qui se disait. L'homme brisé, fatigué, agacé sans aucun doute par tout cela, prononça une question à laquelle la Genin souhaitait répondre. Pourtant, elle s'y résigna bien vite, ne souhaitant pas que la discussion s'éternise autour de quelque chose où le désaccord serait encore présent. Si Iwa venait à les accueillir, leur insertion ne serait sûrement pas simple et le regard de la population posé sur eux probablement peu avenant au départ. Pourtant, si le Tsuchikage décidait de leur offrir une vie dans l'enceinte de ces terres tant aimées par Sora, alors tout le monde devrait s'y faire et les considérer comme membres à part entière du pays. De son côté, la Nagamasa était déjà prête à s'adapter à la décision de son cousin, qu'elle soit plaisante ou non, risquée ou non. Tout ce que souhaitait l'Iwajin était que son village soit en sécurité et que la guerre ne vienne pas frapper aux portes de celui-ci. Elle voulait que sourires et lumière règnent, qu'ombre, sang et larmes ne prennent pas vie.

Une seconde question fut posée à l'intention de sa supérieure, et l'angoisse grandit dans le cœur de Sora. L'interrogation raisonnait dans son esprit, tandis que ses pupilles à l'air impénétrable s'égarèrent sur le visage de l'Inuzuka. Si Kiri se présentait aux portes d'Iwa et que des négociations avaient lieu, que pourrait être la raison d'un retour au pays des Kirijins sans qu'ils n'aient décidés de mener un combat avant ? Quels seraient les arguments du territoire de la Terre face au pays de la Brume ayant perdu quelques uns de ses ninjas ? La mâchoire serrée, la Genin observait désormais avec une certaine appréhension Meian, sûrement en quête d'obtenir des réponses qui sauraient apaiser ses peurs malgré sa détermination à combattre s'il le faudrait.
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Yuki Rakka
Yuki Rakka

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Mar 7 Nov 2017 - 6:46
L’enfant qu’elle était avait beau tente de se raccrocher à la volonté de ne pas désirer porter préjudice à son père, la dureté de cette situation avait eu raison de sa détermination. Fatiguée, apeurée, blessée, Rakka ne pouvait plus retenir les sanglots l’étouffant. Elle en avait le vertige, intimidée qu’elle était par son exposition totale aux yeux des deux femmes qui ne témoignaient aucun signe de chaleur humaine. Où était la prévenance des adultes envers une fillette ? Elle s’en était si souvent plainte… Cet extrême était trop dur pour l’enfant qui réalisait combien elle était démunie dans le monde vers lequel sa condition de kunoichi la poussait. Que faire ? Son souffle lui échappait, sa perception se dégradait ; au travers du rideau de larme et de ses défauts d’oxygénation, Rakka perdait peu à peu pied et avait la sensation de disparaître de ce tableau la heurtant de trop.

Pourtant, dans cette solitude imaginaire, dans cette obscurité naissante, la tendresse vint cueillir la petite fille et l’étreindre avec force. Rakka n’avait pas besoin de le voir pour reconnaître celui témoignant cette douceur salvatrice à son égard. Malgré la récence de leur lien, l’enfant avait reconnu son père. Elle se laissa faire, s’accrocha à ses vêtements, cacha son visage contre son torse. Enfin entre ses bras, chérissant la chaleur de son père et cette protection qu’il lui offrait, Rakka sentit sa volonté flancher et ses larmes s’écoulèrent de plus belle, comme si elles n’avaient attendu que ce solide abri pour manifester de tout leur soul la détresse d’une fille ayant besoin de son père.

Les mots de ce dernier mirent un temps à traverser le brouillard de pensées désorganisées qu’était devenu son esprit, mais le ton de sa voix et la force qu’il mettait dans cette étreinte firent mouche chez la fillette qui commença à se calmer. Son père était là, témoignant de leur attachement l’un à l’autre, faisant la preuve qu’il ne la laissait pas seule. Il ne l’ignorait pas, il l’aimait, la protégeait maintenant de l’insensibilité de leurs interrogatrices à qui il se dédia à nouveau, mais toujours en la serrant contre lui. Ainsi rassurée et à l’abri derrière ses bras, Rakka sentit le contrecoup de ces émotions peser sur elle, ce manque de tonicité annonciateur de fatigue la rendit moins crispée et l’enfant retourna doucement la tête vers les deux femmes d’Iwa.

Du haut de ses dix ans, Rakka était encore fragile et malhabile, mais elle pouvait observer ce monde dont les codes lui échappaient encore. Faisant confiance à son père qui baisa ses cheveux comme pour confirmer sa tendance comportementale, elle l’écouta. Sa voix grave faisait résonner sa cage thoracique contre la petite brune qui sentait de telles fréquence l’apaiser quand le stoïcisme glacé leur faisant face ne semblait pas vouloir la ménager. Il y avait de la colère envers Kiri, ou de la crainte, peut-être ? Elle manquait de pratique pour discerner les émotions que la voix de Meian transmettait, mais son père continuait de répondre et la dissimulait entre ses bras à mesure que les idées avançaient. Rakka finit par ne plus voir que son sourire amusé, mais par quoi ? Laissant l’interrogation mourir dans un regard qu’il ne pouvait pas percevoir, elle ne pouvait plus qu’écouter, l’esprit apaisé par la présence de celui se faisant inconsciemment pour elle la cible de tout ceci.
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Inuzuka Meian
Inuzuka Meian

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Mar 14 Nov 2017 - 1:16

FÉROCITÉ GLACÉE

FT EIICHIRO SORA RAKKA


    « A cet engrenage que tu crains, que tu hais, j’entends, je comprends. »

    Un jet de froid sur un corps sanguin. Toute la pièce se brisait d’elle-même, déconstruite par des mots, heurtée par des mœurs. Eiichiro avait le regard qui le résumait : Vide, amorphe. S’il pouvait être et renaître, il le ferait. Vivre auprès d’eux, autrement. Mais il n’avait du phénix que les larmes meurtries, éphémères. Une pluie salée et douloureuse, qui se marie aux pleurs juvéniles d’une fille bien loin de la réalité de son père. Et cette scène amère te fait hésiter, regretter. Il y a de l’horreur dans tes pensées, des obscurités nouvelles. Les trous béants qui servent de cavités oculaires au manieur de glace en sont l’étrange miroir : Un puit sombre, sans fond. Tu t’y noierai à force de tomber, tu t’y perdrai rien qu’en levant le regard vers une issue condamnée de tes propres serrures. Tu n’as ni clef ni pied de biche : aucune solution parfaite, juste un trou de serrure qui permet d’entrapercevoir ce qui cache derrière cette prison de verre.
    La justice, la justesse, le choix légitime. Il n’y avait pas d’issue, juste des ébauches, des leurres, des compromis. Et le damné en était conscient. Dans son ultime question, il avait soufflé tel un homme las et conditionné car déjà connaisseur de la réponse. Sa rhétorique, son ironie.

    Tu laisses le silence reprendre sa place, au milieu des pleurs isolés, à des cris qu’on étouffe, qu’on supporte. La petite a besoin de vie, a besoin d’espace. Tu fais demander une des servantes du palais, avant de désigner l’enfant du menton.

    « Il faut qu’elle se repose, vous pouvez l’emmener dans une chambre. Apportez lui aussi de quoi boire et manger » Et rendez la sourde et aveugle à la suite.

    La fille n’avait pas à entendre la suite, elle n’en comprendrait pas le sens, ne le devait pas. Cette proposition de repos était en fait un exil mérité, accordé. Son âge, sa fraîcheur et ses larmes avaient payé pour un séjour de longue durée. Bienvenue à Iwa.

    Quant au dernier exilé. Il n’attendait que la confirmation de ses propres suppositions. Un raclement de gorge clôture la trêve, entame les hostilités. C’était un nouveau combat, la brutalité des mots, de leur jugement.

    « Un compromis »

    Et ce choix était lourd d’engagement. La symbolique même d’un échange équivalant, d’une stabilité. Il fallait creuser là ou l’on avait construit, brûler ce qui était de gel, rendre ce que l’on avait dérobé. Et Eiichiro était une partie d’un trésor maudit. Il pouvait être, avec son consentement, le garant d’une entrevue pacifiste, organisée en supercherie, maquillée comme une scène de capture.

    « Dans le meilleur des cas, Kiri acceptera vos conditions d’accueil, que nous maquillerons en devoir politique, en devise Iwajine. Vous n’êtes pas les premiers à faire de ces terres un lieu d’exil. Je suis moi-même de ceux qui ont fuit les ravages de l'avidité d’un pays trop tourmenté. Mais vous êtes les premiers à fuir une puissance militaire aux allures agitées. Et votre nombre impose la curiosité, l’éveil »

    Ton souffle devient plus doux, plus faible, comme pour tenter d’apaiser la rudesse des propositions que tu t’apprêtais à soumettre :

    « Dans le pire… Vous seriez probablement désigné comme la tête pensante et dangereuse de cette fuite organisée. Vous avez le visage qu’ils veulent voir placardé aux murs, peint de rouge et de noir, cette métaphore de la rébellion. L’ennemi d’un régime. Sa Némésis »

    Dernier souffle, brisé.

    « Devenez cette image ; assumez-là. Laissez nous vous livrer et endossez ce rôle de martyr, alors peut-être oublieront ils les pions de l’échiquier. Une fois le roi tombé, la partie sera terminée »

    Une lueur grave, froide. Tu avais avoué la plus honteuse des solutions, mais aussi la plus salvatrice ; celle qui pourrait épargner des dizaines de vies par le biais d’une seule. Un martyr, LE traitre, l’unique. Un pari risqué, celui qu’on organise à la hâte, une roulette russe qui peut donner toutes ses chances aux exilés comme les condamner à jamais.

    Le choix lui revenait. Il était décisionnaire.

    « Si vous acceptez, vous savez que c’est un aller simple »

    Et tes yeux tombent finalement. Sourcils froncés, joues creuses et sourire triste. Tu n’as même plus honte d’y penser. Tu ne peux plus. Ton buste s’était relevé sans jeu de jambe, une simple droiture silencieuse. Tu n’oses conclure ainsi, mais le temps l’imposait.



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Yuki Eiichiro
Yuki Eiichiro

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Mer 15 Nov 2017 - 19:34
Elle lui était arrachée. Sa chair. Son sang. Sa descendance. Alors qu’il la tenait fermement contre lui, elle lui était enlevée. De force. Contre son gré. Alors qu’il devenait un père, il perdait sa fille. La gorge serrée, l’estomac noué, il avait eu l’envie de résister aux intruses. Il aurait voulu laisser sa Glace se répandre en ces lieux. Pourtant, il devait se soumettre. Baisser la tête. Pour cette fille qui disparaissait. Pour celle qui, alors qu’il gardait une main levée dans cette invisible direction, il avait réellement décidé de partir de Kiri. Car elle était l’unique raison de son départ. Lui offrir une vie. Lui offrir un monde qui ne serait contre elle. Qui ne tenterait pas de l’assassiner à chaque coin de rue. Car le Village de la Brume l’était bel et bien. Sanglant. Meurtrier. Dans le silence lourd. Dans le froid dégagé par sa propre aura, alors que l’interlocutrice principale donnait ses raisons, il se prononça.

« Pensez-vous réellement judicieux d’enlever à un homme la seule raison qui le pousse encore à vivre ? »

Il soupira. Car elle lui était enlevée. Car, ici, il lui offrait finalement une vie qu’elle n’aurait pas eu là-bas. Peut-être qu’il aurait même été mieux qu’elle ne connaisse jamais son père. Peut-être que, de la sorte, elle n’aurait pas connu la fuite, ni la désertion. Elle n’aurait pas ressenti la peur, la crainte. S’il n’avait pas existé dans sa vie, l’enfant ne serait pas là, aujourd’hui, fatiguée, dans un village étranger. Arrachée de sa mère par son père. Arrachée de son père par ces inconnus. Avait-il réellement fait le bon choix, cette nuit-là, enlevant sa fille au milieu des étoiles ? Ou était-ce la dernière erreur à commettre dans cet échiquier où ses pièces tombaient petit à petit ? Il pouvait encore faire des dégâts, uniquement au prix de sa vie. Laissant tomber sa tête en arrière, comme un ultime abandon, il écoutait la proposition de celle qui se méfiait. Elle le craignait. Elle avait peur de lui. A tort. A raison. S’il n’était pas une véritable menace pour elle, il l’était pour son village. Aussi, alors qu’elle parlait, il écoutait ce qu’elle disait. Son offre. Cette proposition. Sa vie contre la paix. Sa vie pour toutes les autres. Pour que cette fuite ne soit pas vaine. Pour que sa propre vie ait eu, un instant, un impact. Pour se racheter de ses torts. Dans sa quête rédemptrice, dans le creux vide de son âme, l’unique raison qui le poussait était encore les siens. Egoïsme d’un père ? Altruisme d’un homme ? Déglutissant, il sourit, hochant doucement la tête à la proposition.

« Alors, nous ferons comme vous le souhaitez, Inuzuka. Je serai votre tête, celle qui sauvera votre village. Sachez pourtant que si j’accepte, je le fais au nom des miens. Je leur donne ma vie contre la leur. »

Se relevant doucement, avec peine, car la discussion se terminait, il prononçait encore quelques mots vers la jeune femme. Il savait que, dehors, comme le prisonnier qu’il était, il serait conduit dans ses appartement. A partir de maintenant, il serait surveillé. Libre durant un temps, il serait livré à l’envahisseur. Il ne pourrait pas fuir. Il ne pourrait pas se cacher. Aujourd’hui, il donnait sa liberté. Il la sacrifiait. Pour sa fille. Pour son Clan. Pour les deux Hoshino. Résignation. Rédemption. Mélange étrange qui bousculait son âme, le chagrin peignait encore sa voix cassée et fatiguée.

« N’oubliez pas d’où vous venez, Inuzuka. Car si je sacrifie ma liberté au nom des miens, j’attends de votre village qu’il les protège comme les siens. »

S’approchant du battant des portes, le corps endolori, épuisé et fatigué, il laissa encore entendre de sa voix avant d’ouvrir ce dernier.

« Respectez votre part, ou je ne tiendrai pas la mienne. Et mes Glaces seront, une dernière fois, meurtrières. »

Une menace. Froide. Brutale. Il ne se cachait pas. Il ne se cacherait pas. S’il était déterminé à se battre pour les siens, il se fichait bel et bien de qui il devait affronter. Si Kiri souhaitait sa tête, ils la trouveraient au sein des murs d’Iwa. Si Iwa abandonnait les déserteurs, ils le trouveraient aux portes. Car, ici, ils avaient trouvé une place. Et, quoi qu’il arrive, il comptait se battre pour eux. Une dernière fois. Au nom de sa vie. Au nom de sa rédemption. Car il n’avait pas encore tout perdu. Ni sa fierté. Ni sa hargne. Quitte à mourir, il se battrait encore une fois.

HRP: Délai des 12h utilisés.
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Yuki Rakka
Yuki Rakka

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Ven 17 Nov 2017 - 18:24

De peu, Meian la réduisit à rien. Cette femme n'eut aucun scrupule à faire arracher la fillette des bras de son père, à priver une enfant du faible repère la rassurant encore au milieu de ce monde dont elle ignorait tout. Rakka protesta, agissant de concert avec Eiichiro lorsque ce dernier la retint contre lui. Elle se rebella, s'accrocha au shinobi à la poigne duquel on la soustrayait. Ses plaintes devinrent des cris, ses cris des hurlements à mesure qu'elle sentait un vent coulis chasser la chaleur réconfortante que se portaient les deux êtres.

"Papa ! appela-t-elle à plein poumons quand la servante réussit à l'empoigner."

L'étreinte se brisa et les deux Yuki finirent par lâcher prise. Rakka se rebiffa entre les bras de celle s'astreignant à l'éloigner de la scène principale ; elle se contorsionna, tenta d'attraper la main tendue de son père en l'appelant encore pour qu'il sache où la trouver, mais les spectateurs et autres acteurs demeurèrent insensibles aux suppliques de l'enfant qui se retourna contre sa modeste tortionnaire. Ses propres larmes l'aveuglaient, sa voix s'étranglait et les sons s'échappant de sa gorge n'étaient plus que des syllabes suraiguës. Rakka paniquait, purement et simplement, et l'enjeu était trop important pour qu'elle se rende ainsi sans se battre. Pourtant, malgré toute l'énergie qu'elle mettait dans ses protestations, l'enfant ne pouvait lutter avec ce qu'elle était, une petite fille de dix ans, pesant à peine trente kilogrammes et récente petite genin sans grand talent en prime. Une fois séparée de son père, elle ne représentait un défi pour personne et la servante parvenait tant bien que mal à la rapprocher de la porte.

Les cris s'amenuisèrent comme l'enfant se concentrait sur une rébellion plus physique. Continuant à se débattre, elle tentait de frapper des coudes, des pieds, de griffer la femme, de la mordre quand l'occasion se présentait, mais sa poigne était affaiblie par la douleur hantant ses mains et l’adrénaline ne suffisait pas à combattre la fatigue rendant son combat si inégal. Rakka n'arrivait à rien. S'arc-boutant une dernière fois en voyant la main de la servante se poser sur l'ultime panneau de bois, la fillette lança un énième cri de détresse à l'adresse de son père comme il prenait la parole contre celle à l'origine de cette décision. L'enfant entendit et une frontière physique la coupa cruellement de ce père menant également son propre combat.

Étrangement, si le geste avait été accompagné d'une tonitruante négation, la symbolique de la chose avait brutalement fait taire la petite Rakka. Des larmes silencieuses continuaient à couler sur ses joues, mais son regard mort demeurait bloqué sur cette porte signifiant tout. Elle et lui n'avaient rien pu faire, était-ce pour autant qu'elle devait s'avouer vaincu ? Comme elle avait vu son père se rediriger vers Meian, Rakka franchit un seuil émotif jamais éprouvé jusqu'alors et ce trop plein d'une violence encore jamais expérimenté se dirigea vers celle s'étant faite extension de la volonté de l'Inuzuka. Exit la sagesse, la réflexion, l'écoute et l'obéissance, quelque chose prenait le pas sur tout cela et ce fut comme spectatrice de son propre corps que la brunette recommença à se débattre. Elle n'était pas plus violente, elle n'était pas plus forte, il y avait seulement une nouvelle valeur dans son panel sentimental et l'enfant du clan Yuki faisait enfin honneur au pouvoir sommeillant dans ses veines.

Un cri mêlant douleur et surprise retentit, la servante lâcha Rakka qui tomba dans un bruit mat et les deux se recroquevillèrent sur elles-même. Un picotement glacé torturait les mains déjà blessées de l'enfant, mais, inconsciente instigatrice d'un tel phénomène, elle se remit plus vite que l'autre. La brunette ne comprenait pas encore ce qu'il s'était passé, elle n'imaginait pas ce qu'elle venait de faire, pourtant, ivre de cette soudaine absence de contrainte, la fillette fila droit devant elle, quitte à se perdre sur un chemin qu'elle n'avait pas mémorisé dans sa sortie forcée.

HRP:
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02. Férocité glacée

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